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00:00C'est l'heure du journal de l'Afrique. Soyez les bienvenus sur France 24.
00:05Alain, ce soir, une question. Qu'est-ce qu'il s'est passé le 7 novembre dernier à Tonka, au Mali ?
00:11Une jeune femme d'une vingtaine d'années a été assassinée sur la place du village par les djihadistes.
00:16Le tort, son tort, le tort de cette tiktokeuse postait des vidéos soutenant l'armée malienne.
00:23Le décryptage de Serge Daniel, notre correspondant régional, dès le début de ce journal.
00:27Le recours devant la justice de plusieurs prétendants à la présidentielle en Guinée.
00:33Une trentaine de candidatures a été rejetée par la Cour suprême.
00:37Plusieurs candidats recalés dénoncent une manœuvre politique. Nous serons à Conakry dans ce journal.
00:44Et puis ce soir, on vous parle d'un livre, France-Algérie, anatomie d'une déchirure, 45 questions pour comprendre.
00:52Il est signé Benjamin Stora et Thomas Négaroff. Retour sur une histoire qui continue à rythmer l'actualité entre les deux pays.
01:00Interview avec Benjamin Stora à la fin de ce journal.
01:02On commence à en savoir un peu plus sur les circonstances de la mort de Mariam Sissé,
01:12cette jeune tiktokeuse malienne qui a été assassinée par les djihadistes dans sa ville natale de Tonka, dans la région de Tombouctou.
01:20Mariam Sissé a été suivie par 95 000 abonnés sur son compte TikTok.
01:25Elle n'hésitait pas à apporter son soutien à l'armée malienne dans ses publications.
01:30Et c'est entre autres ce que lui reprochent les djihadistes.
01:34On retrouve tout de suite notre correspondant régional Serge Daniel.
01:37Serge, bonsoir. Que s'est-il passé le 7 novembre dernier ?
01:41Alors Mariam Sissé, vous l'avez dit, j'étais une jeune tiktokeuse malienne.
01:46Et dans sa localité de Tonka, située à une centaine de kilomètres de Tombouctou,
01:50elle racontait sur sa page la vie, elle s'habillait, elle montrait sa joie, décrivait qu'elle était dans un univers,
01:56le fleuve de la localité, le marché par exemple également, mais elle apportait aussi son soutien à l'armée malienne.
02:02Elle a posté par exemple sur son réseau une photo un jour où elle était habillée en tenue de l'armée régulière.
02:09Et puis, jour de marché à Tonka, les djihadistes sont venus dans le marché,
02:14ils ont eu l'impression qu'elle était en train de les filmer.
02:16En tout cas, elle a été reconnue comme étant un soutien notamment de l'armée malienne.
02:21Elle est partie, elle a été enlevée à moto, elle est partie de Tonka.
02:25Et le lendemain, les djihadistes sont revenus avec elle dans la même localité,
02:29sur une place péblée qui s'appelle la place de l'indépendance.
02:32On lui a bandé les yeux, la bouche, et puis ce jour-là, ils ont tiré au moins deux coups de feu et ils l'ont exécutée.
02:39– Alors, les forces de l'ordre du Mali n'ont-elles pas pu empêcher cette exécution en plein centre-ville de la localité de Tonka, Serge ?
02:47– Alors, le problème, c'est qu'il n'y a pas… l'armée malienne n'est pas présente dans la localité de Tonka.
02:54C'est ce que nous ont dit en tout cas les populations.
02:56Le jour où elle est venue sur le marché central, sur la place centrale, lorsqu'on a voulu l'exécuter,
03:02l'armée n'était pas là, l'armée malienne n'est pas présente, les russes de la compagnie Africa Core ne sont pas présentes.
03:09Donc, il y a un problème de sécurité dans cette localité.
03:12Et je tiens quand même à souligner que cette exécution a soulevé un vif émoi au sein de la population.
03:17La télévision nationale en a parlé, les populations locales en ont parlé,
03:20mais il y a une espèce d'impuissance des gens face à cette exécution de cette tiktokuse très célèbre dans la localité de Tonka.
03:28Merci beaucoup Serge Daniel, notre correspondant régional. Merci pour ce décryptage.
03:34En Guinée, une quarantaine de candidatures pour la présidentielle a été rejetée par la Cour suprême.
03:40Elle ne serait pas conforme aux critères exigés par la loi électorale selon l'instance.
03:45Cette décision fait polémique. Plusieurs candidats recalés dénoncent une manœuvre politique
03:49et annoncent lancer un recours. La correspondance à Conakry de Malik Diakité.
03:54Sur 51 dossiers de candidatures déposées, 42 ont été déclarés non recevables par la Cour suprême.
04:01L'institution évoque divers motifs, notamment dossiers incomplets,
04:05absence de fiches d'identification ou non-respect des conditions prévues par la loi électorale.
04:11Plusieurs candidats récalés accusent la direction des élections de vouloir les écarter
04:15de la course au profil du pouvoir en place.
04:18Un pôle d'avocats a été constitué pour défendre la candidature de plusieurs candidats.
04:23Ce qui nous réunit aujourd'hui est une affaire très banale qui n'en vaut pas le coup
04:29parce qu'il ne s'agit que d'identification.
04:36La direction générale des élections a exigé des pièces qui n'en valent pas le coup.
04:44On ne peut pas brimer les candidats à ce stade de la procédure, à ce stade de la compétition.
04:55Les candidats récalés annoncent avoir déposé un recours devant la Cour suprême.
04:59Un bras de fesses juridique qui risque de raviver les tensions politiques
05:03à quelques semaines de l'élection présidentielle a prévu le 28 décembre prochain.
05:0845 questions pour comprendre les relations tumultueuses entre la France et l'Algérie.
05:13France-Algérie, anatomie d'une déchirure, c'est le titre du livre qu'on va vous présenter ce soir.
05:19Il est signé Thomas Négaroff et Benjamin Stora.
05:21Bonjour, bonsoir Benjamin Stora.
05:23Merci beaucoup d'être avec nous sur ce plateau.
05:26Alors ce livre, c'est 45 questions posées par Thomas Négaroff.
05:29Et vous apportez les réponses.
05:32Vous êtes historien, on ne vous présente plus, spécialiste de l'Algérie.
05:34Vous avez écrit une cinquantaine d'ouvrages sur l'Algérie.
05:39Qu'est-ce que ce livre apporte de différent des 50 autres que vous avez écrits ?
05:43En quoi il est différent ?
05:45Il est différent parce qu'il est très synthétique.
05:47C'est-à-dire que j'ai essayé, avec les questions de Thomas Négaroff bien sûr,
05:52d'être le plus simple, le plus pédagogue possible,
05:56un peu comme pour la rédaction d'un manuel scolaire.
05:59C'est-à-dire de prendre des questions très simplement
06:01et d'essayer d'y répondre très simplement, avec des cartes.
06:04Il y a beaucoup de cartes.
06:05Énormément.
06:06Il y a énormément aussi de portraits, de biographies.
06:10Bien sûr, des repères chronologiques qui continuent de scander tout le livre.
06:15Et puis des archives, c'est-à-dire des extraits, des textes.
06:19Par exemple, des textes de l'Émir Abdelkader, le décret Crémieux de 1870,
06:24le projet Blum Violette de 1936.
06:26Là, je cite en vrac quelques documents.
06:29On va en parler de l'Émir Abdelkader.
06:30Le décret Crémieux, c'est le décret qui a donné la nationalité française,
06:34la citoyenneté française aux juifs d'Algérie.
06:36Aux indigènes juifs d'Algérie, oui.
06:37Absolument.
06:38Alors, dans ce livre, ce qui occupe une place importante, c'est aussi la conquête.
06:41C'est quand même une histoire qu'on ne connaît pas assez.
06:43Tout à fait.
06:44Vous avez raison de dire cela.
06:46Parce que, dans ces dernières années, on connaît mieux maintenant la guerre d'indépendance algérienne, bien sûr.
06:52Mais on ne connaît pas, peu ou pas du tout, la guerre de conquête.
06:56La guerre de conquête commençait en 1830.
06:59Et vous savez, elle s'est achevée, en fait, fondamentalement en 1904,
07:02avec la pacification, comme on disait, du Sahara.
07:05Entre-temps, beaucoup de massacres, beaucoup de dépossessions foncières,
07:11beaucoup, je veux dire, de pratiques génocidaires.
07:13Par exemple, dans la ville de La Rouette, en 1852, où la ville a été entièrement rasée.
07:18Les écrasements de révoltes, celles des Mokrani en 1871, pardon.
07:24Et puis, l'installation d'une colonie de peuplement considérable, énorme.
07:28Des gens très pauvres, très souvent d'ailleurs, venant d'Italie, d'Espagne,
07:32mais aussi de France, des Alsaciens-Lorrains.
07:35Et qui sont venus chercher l'aventure, l'argent, dans cette province française.
07:42C'est un peu comme la conquête de l'Ouest.
07:44C'est un peu comme la conquête de l'Ouest aux États-Unis, absolument.
07:47Et disons que l'existence de cette colonie de peuplement, très nombreuse,
07:53a fait que l'Algérie, progressivement, est passée sous la coupe du ministère de l'Intérieur.
07:58Ce sont des départements français.
08:00À partir de 1845-48.
08:02Ce qui fait que, comme je le mentionne dans l'ouvrage, c'est un paradoxe assez étonnant,
08:07c'est que l'Algérie est devenue française avant la Savoie.
08:11Et avant Nice aussi.
08:12Avant la ville de Nice.
08:14Donc, ce qui prouve l'ancienneté, disons, des relations et des rapports qui se sont établis
08:19avec cette histoire de départementalisation de l'Algérie, divisée en trois départements.
08:24Et c'est ce qui donne ce caractère un peu exceptionnel, d'ailleurs.
08:28La colonisation de peuplement également.
08:31Ce qui fait de l'Algérie que l'histoire entre la France et l'Algérie est différente
08:35de l'histoire entre le Maroc et l'Algérie, ou la Tunisie et l'Algérie,
08:38ou les autres colonies sur le continent africain.
08:41Absolument.
08:41On n'a pas le même volume, entre guillemets, de colonisation de peuplement
08:45en Indochine, au Vietnam, au Maroc, en Tunisie, au Sénégal, en Afrique.
08:51En Algérie, en 1962, au moment où se termine la guerre d'Algérie par les accords déviants,
08:57on estime à environ 800 000 le nombre d'Européens.
09:00C'est colossal.
09:01Et ça donne aussi toute la complexité, bien sûr, du fait de traiter, entre guillemets,
09:06de cette question et de cette séparation entre l'Algérie et la France.
09:09Parce qu'il y avait à la fois la colonisation de peuplement,
09:12mais aussi l'intégration et aussi la guerre et aussi le nationalisme,
09:17le nationalisme algérien qui a existé et qui voulait la séparation, disons, avec la France,
09:23parce que les indigènes musulmans, comme on les appelait à l'époque,
09:27étaient privés des droits de la citoyenneté française.
09:30Donc c'était cette contradiction, dans le fond, que les nationalistes algériens ont voulu dénouer.
09:35C'est-à-dire entre le fait de se réclamer de la République, de l'égalité, de la citoyenneté
09:40et le fait de n'avoir aucun droit à ce niveau-là.
09:43– Ça dépend du code de l'indigénat.
09:44– Ça dépendait du code de l'indigénat de 1881, absolument.
09:47– Alors ce qui est intéressant aussi dans ce livre, vous l'avez dit, c'est que vous dressez des portraits.
09:51Alors il y a l'émir Abdelkader qui est sans doute le plus connu dans le monde,
09:54l'Algérien le plus connu dans le monde, j'ai envie de dire.
09:57Il y a une université à son nom aux États-Unis, une ville également.
10:00Il est surtout connu pour avoir pris la défense des chrétiens de Damas en 1860, là où il était exilé.
10:07Mais l'émir Abdelkader, vous en parlez aussi, il est un peu considéré comme l'un des pères du nationalisme algérien.
10:14– C'est effectivement la figure qui rassemble, parce qu'il est de l'ouest algérien,
10:20avec sa capitale qui était à Mascara, qui a livré bataille,
10:26il livrait des combats extrêmement importants contre les troupes françaises.
10:30Ça a duré quand même, de 1832 à 1847-1848, c'est quand même pas n'importe quoi.
10:35Donc c'est un personnage assez étonnant, parce qu'en même temps qu'il faisait sa guerre,
10:41il emmenait avec lui toute sa littérature.
10:44Des milliers de livres qui composaient, disons, ce qu'on a appelé la Smala d'Abdelkader,
10:48la cour en fait d'Abdelkader.
10:50Donc il emportait avec lui des livres de théologie, son courant personnel bien sûr,
10:55qu'il a noté sans arrêt, mais aussi des livres de poésie, de philosophie, etc.
10:59C'est un homme extrêmement érudit, un poète, et qui, lorsqu'il a, en 1840,
11:05a été le premier à établir un manuel de sauvegarde du traitement des prisonniers.
11:11C'est un siècle avant la Convention des droits de l'homme sur les temps de guerre.
11:15L'émir Abdelkader, en 1840, a rédigé, disons, une sorte de traité
11:20pour la façon dont doit traiter des prisonniers de guerre.
11:23C'est quand même assez extraordinaire, ce qui n'était pas le cas venant de la partie française
11:28où il y a eu beaucoup de décapitations, comme le raconte, par exemple,
11:32dernièrement le très bon romancier Xavier Leclerc, dans son très beau livre
11:37qui s'appelle Le Pain des Français, et qui raconte ces histoires terribles de décapitation.
11:43Alors, cette histoire d'Algérie qui est méconnue, celle de la conquête,
11:47celle aussi de la guerre d'Algérie, aujourd'hui, elle devient indissociable de la politique.
11:55On le voit aujourd'hui en France, avec notamment la montée de l'extrême droite,
11:58avec le Rassemblement national qui est aux portes du pouvoir.
12:02Est-ce que vous, vous craignez, en tant qu'historien, que cette histoire soit réécrite ?
12:06– Bien sûr, moi, j'ai très peur d'une chose qui est très simple.
12:09Vous savez, on a quand même accompli des pas en avant considérables ces dernières années.
12:14Il y a eu la reconnaissance par la France de l'assassinat de Maurice Audin,
12:17de l'Arbi Ben Midi, d'Ali Boumengel, l'ouverture des archives.
12:23– 17 août aussi.
12:23– Bon, il y a toute une série de pas en avant qui ont été accomplis,
12:26y compris en direction des Harkis, des Pieds-Noirs, etc.
12:30Moi, ce que j'ai un petit peu peur, c'est effectivement que tous ces gestes
12:34qui ont été accomplis sous la présidence, d'ailleurs, Emmanuel Macron en 2021-2022,
12:39eh bien, soient, disons, détricotés.
12:42C'est-à-dire que tout ça disparaisse.
12:44Donc le problème de ce livre, précisément, c'est de fixer le savoir,
12:50la connaissance pour les transmettre aux jeunes générations
12:52sur ce qu'a été réellement cette histoire, à partir des archives,
12:56à partir des faits vérifiables, à partir de la connaissance et de la vérité historique.
13:01Et effectivement, la très forte, extrême droitisation de la société française,
13:07qui, ne l'oublions pas quand même, a comme héritage l'histoire de la vérité française.
13:10– Justement, vous l'expliquez très bien dans un autre livre
13:13qui s'appelle « Les mémoires dangereuses », un dialogue avec Alexis Gény,
13:17que ça prend ses racines, que même la rhétorique de l'extrême droite en France
13:22prend ses racines aussi de cette période coloniale.
13:25– Oui, l'utilisation du vocabulaire, le problème de considérer ceux qui sont français,
13:31ceux qui ne le sont pas, cette espèce de séparation étanche
13:34entre l'ombre et la lumière, la mission civilisatrice de la France
13:39et puis le royaume des ténèbres, etc.
13:41On a comme ça un imaginaire qui s'installe
13:45et qui, naturellement, trouve pleinement à s'épanouir
13:50sous ce qu'on pourrait appeler le racisme de type colonial.
13:52Bon, donc, il y a aussi une dimension très politique
13:56parce que l'extrême droite française, bien sûr, a abordé la question de Vichy et de De Gaulle,
14:01mais elle n'a jamais fait son examen de conscience sur le fait
14:04que cette extrême droite-là est issue d'un mouvement qui voulait tuer De Gaulle,
14:09ce qui voulait assassiner le général De Gaulle.
14:11Et donc, les héritiers du courant gaulliste devraient se rappeler davantage
14:15de quelle histoire ils sont le produit aujourd'hui.
14:17Alors, très rapidement, une question sur un des personnages que vous citez,
14:21Boalem Sansal, l'écrivain franco-algérien, en prison à Alger.
14:25Il fait partie des questions qui empoisonnent les relations franco-algériennes.
14:29Aujourd'hui, l'APS, l'agence officielle algérienne,
14:32annonce qu'une demande de l'Allemagne a été faite pour sa libération.
14:35Est-ce que c'est positif ?
14:37Moi, je pense que c'est très important, parce que pour la première fois,
14:40l'agence officielle APS ainsi que la télévision algérienne
14:44ont diffusé un communiqué disant que le président allemand
14:48s'était adressé au président de la République algérienne, Abdel-Majid Tebboune,
14:52pour demander la grâce de Boalem Sansal.
14:54Et ça a été dit sur les chaînes officielles algériennes.
14:58Et donc, porté à la connaissance, et c'est la première fois, je crois,
15:02qu'on peut parler très sérieusement maintenant
15:05de la possibilité d'une grâce pour Boalem Sansal.
15:08Merci beaucoup, Benjamin Stora.
15:10Merci d'être venu présenter ce livre,
15:12qui est comme un manuel scolaire, France-Algérie et Anatomie d'une déchirure.
15:16Un livre qui revient sur l'histoire de la conquête et sur la guerre d'Algérie
15:20et sur ses relations franco-algériennes
15:22et sur des personnages importants qui ont marqué l'histoire.
15:25C'est la fin du Journal de l'Afrique.
15:27Restez avec nous. L'info continue sur France 24.
15:32Depuis 2006, en français, en anglais, en arabe et en espagnol,
15:40les plus grandes personnalités internationales
15:42nous ont fait confiance lors d'interviews exclusives.
15:46Des leaders mondiaux nous partagent leur vision du monde.
15:49Des artistes et créateurs nous inspirent.
15:52Des intellectuels et innovateurs façonnent notre avenir.
15:56Les plus grandes personnalités sont sur France 24.
15:58Liberté. Égalité. Actualité.
16:07Retrouvez la météo avec Écoutez-Voir.
16:10Des lunettes et des ad auditives pour rester à l'écoute du monde et voir plus loin.
16:14Écoutez-Voir. Optique et audition.
16:16Mutualiste.
16:17Retrouvez la météo avec Écoutez-Voir.
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