00:00Peut-on dire, avec l'appui de la décision d'aujourd'hui, que plus que jamais l'incarcération de Nicolas Sarkozy pendant 21 jours était une injustice ?
00:10Je ne dirais pas ça comme ça. Quand vous lisez l'arrêt qui le remet en liberté, il dit que le maintien en détention n'est pas justifié.
00:21Il ne dit pas que le placement en détention qui avait été décidé par le tribunal était injustifié.
00:27Il ne pouvait pas le dire, puisqu'il était justifié par le critère du trouble extrême à l'ordre public, l'extrême gravité des faits, qui n'existe plus.
00:35Au moment où la Cour d'appel, la Cour d'appel, elle n'affirme pas ou ne confirme pas cette décision.
00:40Elle prend une nouvelle décision de maintien ou non en détention.
00:45Donc elle nous dit quoi, la Cour d'appel ? Elle nous dit que les autres critères n'existent pas et que donc il n'a plus sa place en prison.
00:52Mais par contre, une fois que je vous disais ça, sur le plan légal, sur le plan judiciaire, il y a l'appréciation qu'en ont fait effectivement les premiers juges
00:59qui ont envoyé, j'allais presque dire embastiller le président de la République.
01:04Ça ne se justifiait pas, ne m'ont pas vu. Mais ça, la Cour d'appel ne peut pas le dire de cette façon-là.
01:09Alors, rappelez-moi la phrase que vous avez soulignée, Maître Pardot, qui pour vous, c'est ce que vous nous expliquiez il y a une heure, désavoue la décision de première instance.
01:19Parce que généralement, et Georges ne me contredira pas, généralement dans ce type d'affaires, la Cour d'appel dit la détention n'est plus nécessaire.
01:28Or là, tu liras la décision, tu l'as sans doute lue, dit n'est pas nécessaire.
01:32Le maintien de la détention.
01:33La détention n'est pas nécessaire. C'est d'ailleurs ce qu'a dit le réquisitoire.
01:39Ça veut dire que tu admettras que si la Cour d'appel s'était réunie le lendemain du jour où il était mis en prison, embastillé comme tu dis, elle aurait la relâchée.
01:51Ça veut dire que là, on a attendu 21 jours pour que la Cour d'appel se réunisse.
01:56Si elle s'était réunie le lendemain, il aurait fait une nuit en prison.
01:59Et si elle s'était réunie l'après-midi du jour où la décision a été rendue comme ça se passe aux Etats-Unis, par exemple, il aurait été libéré.
02:05Mais il ne pouvait pas faire ça.
02:07Donc, on retombe sur nos pieds.
02:08C'est scandaleux.
02:09On retombe sur nos pieds et on ne peut que constater que la loi est tellement mal faite que les conditions de l'exécution provisoire pour mettre quelqu'un en prison ne sont pas les mêmes que la détention provisoire.
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