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  • il y a 6 semaines

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00:00Et voilà cette page spéciale sur la libération de Nicolas Sarkozy à 19h17 sur Europe 1 pendant cette première heure avec Victor Hérault.
00:06Bonsoir, journaliste politique à Valeurs Actuelles. Bonsoir à Joseph Messes-Caron.
00:10Bonsoir Pierre.
00:10Et bonsoir Georges Fenech.
00:11Bonsoir.
00:12Merci d'être avec nous, ancien magistrat, député honoraire du Rhône.
00:15Je voudrais qu'on écoute d'abord l'avocat, l'un des avocats de Nicolas Sarkozy.
00:19Cette décision est une application normale du droit, du code de procédure pénale.
00:26C'est une étape. La prochaine étape, c'est le procès en appel.
00:32Et notre travail maintenant, désormais, à Nicolas Sarkozy et à nous, c'est de préparer cette audience d'appel.
00:40Voilà, je vous remercie.
00:41Christophe Ingrain, l'un des avocats de Nicolas Sarkozy en cette journée de libération après 20 jours et demi de détention à la prison de la Santé.
00:51Georges Fenech, Christophe Ingrain, il a raison de dire que ce n'est que le début d'un processus.
00:55Alors, vous avez noté, Pierre, qu'il, son discours est extrêmement bref, son intervention.
01:02Il dit simplement, c'est normal, cette mise en liberté, mais en fait, en sous-titre, il nous dit, tout reste à faire.
01:11Il ne fait pas d'autres commentaires et il a raison.
01:13Il a raison parce que cette mise en liberté provisoire, sous contrôle judiciaire, n'est pas du tout une reconnaissance d'une quelconque innocence.
01:25C'est très important ce que vous dites, Georges.
01:27Ou de l'absence de charges suffisantes.
01:29Les charges restent les mêmes, la condamnation première est toujours là, c'est-à-dire 5 ans d'emprisonnement,
01:35qui peut même en appel être aggravé.
01:37Je vous rappelle que le parquet avait requis 7 ans.
01:42Nicolas Sarkozy va...
01:43Et que c'est le parquet qui a fait appel, donc évidemment...
01:45Et le parquet, évidemment, a fait appel pour l'ensemble, d'ailleurs,
01:50puisqu'il n'accepte pas ces relaxes partiels sur les trois chefs d'inculpation principaux.
01:58Il a même fait appel pour ceux qui ont été relaxés, comme Eric Woerth.
02:01Donc, le procès repart à zéro.
02:03Mais cette sobriété dans la réaction publique immédiate de mettre un grain,
02:11signifie une seule chose, rien n'est fait, tout reste à faire.
02:14Et d'ailleurs, Nicolas Sarkozy a tweeté, je le rappelle, tout à l'heure,
02:18le droit a été appliqué, je vais maintenant préparer le procès en appel.
02:20Mon énergie n'étendue que vers le seul but de prouver mon innocence.
02:26Donc là aussi, un but, ce procès en appel, est prouver cette innocence.
02:30Alors que demain, c'est le 11 novembre,
02:32et que de façon protocolaire, l'ancien président qu'il est, Nicolas Sarkozy,
02:36pourrait assister à ces cérémonies,
02:39et il a fait savoir tout à l'heure qu'il n'assistera pas.
02:42Victor Hérault.
02:42Mais d'ailleurs, parce que, vis-à-vis des commémorations du 11 novembre,
02:49pardonnez-moi, qui entourait cette décision de justice,
02:52c'était l'interdiction pour Nicolas Sarkozy d'entrer en contact avec Gérald Darmanin.
02:56Donc on pouvait se dire, mais comment peut-il arriver à cette commémoration ?
03:00Gérald Darmanin, on imagine que lui aussi sera à cette commémoration.
03:03Oui, alors après, il y a beaucoup de monde dans les commémorations,
03:05ils ne sont pas forcément au même rang.
03:06Il est sur le même rang que les anciens présidents,
03:09donc il avait plus de chance de croiser François Hollande que de croiser Gérald Darmanin.
03:13C'est tout à fait vrai.
03:14Maintenant, sur cette décision globalement,
03:16d'ailleurs Nicolas Sarkozy a raison de dire que le droit a été appliqué,
03:19c'est mon sentiment,
03:20il y a un retour à la normale,
03:22c'est-à-dire que l'exécution provisoire en première instance
03:25m'apparaissait parfaitement anormale,
03:26en tous les cas injustifiée,
03:27je ne comprenais pas cette décision-là.
03:30Maintenant, on revient à la normale,
03:31c'est-à-dire que Nicolas Sarkozy est hors de prison,
03:33sous contrôle judiciaire bien évidemment,
03:34et attend le temps de l'appel où l'on pourra revenir sur le fond
03:37et juger, vous l'avez dit, sur tous les motifs,
03:40tout ce qui était requis contre lui,
03:43là on ira sur le fond dans l'appel.
03:44Je me méfie quand même des mots retour à la normale,
03:46parce qu'on croirait, par ce que vous dites Victor Hérault,
03:50que du coup c'est une remise en cause de l'exécution provisoire.
03:54Georges Fenech, l'exécution provisoire, elle a eu lieu,
03:56il y a eu 20 jours, 20 nuits en prison,
03:59avec des menaces de mort,
04:01avec des détenus qui s'en sont pris verbalement à Nicolas Sarkozy,
04:07ça a quand même été une exécution provisoire
04:10qui a été appliquée,
04:12ce n'est pas comme si rien ne s'était passé.
04:14Oui, une épreuve très douloureuse,
04:16vous avez vu la réaction de Nicolas Sarkozy,
04:18une épreuve éreintante, terrible,
04:21qu'il a dû surmonter.
04:23Il l'a dit en visioconférence à cette audience,
04:25il l'a dit que c'était un cauchemar.
04:26Il l'a dit au président de la cour d'appel,
04:28M. Olivier Gérond,
04:29qui sera d'ailleurs cette même formation,
04:32qui le jugera sur le fond au mois de mars.
04:35Quand on dit retour à la normale,
04:36ça veut dire simplement
04:37que cette détention n'était pas véritablement nécessaire.
04:41Elle était légale, possible,
04:44en application de nos textes,
04:46mais en appréciation,
04:48il y a eu un excès, me semble-t-il,
04:51de précaution,
04:52de vouloir absolument l'incarcérer immédiatement,
04:54pour faire cesser le trouble immense,
04:57exceptionnel, a dit le tribunal,
04:59à l'ordre public.
05:00On voit bien que cette détention
05:02n'était pas nécessaire,
05:03puisqu'elle a été levée au bout de trois semaines,
05:06dès le premier examen,
05:07dès la première demande de mise en liberté.
05:09Donc, on en revient avec un peu plus de sérénité,
05:12je dirais,
05:12maintenant,
05:13de savoir que Nicolas Sarkozy
05:15retrouve les siens,
05:16avec un contre-juicière
05:17qui l'empêche de voir telle et telle personne,
05:20qui ne risque pas de préjudicier
05:21au deuxième procès,
05:24et le deuxième procès aura lieu
05:25dans des conditions apaisées.
05:27Avant de donner la parole à Joseph,
05:28juste sur ce que vous venez de dire,
05:30voilà ce que dit la Cour d'appel,
05:31il ne ressort ni des réquisitions
05:33du ministère public,
05:33ni de la motivation des premiers jugés
05:35en conduit au prononcé d'une incarceration différée,
05:37qu'il existerait un risque
05:39d'insuffisance de garantie de représentation.
05:42Ça veut dire qu'en gros,
05:43Nicolas Sarkozy ne risque pas
05:44de se dérober à la justice.
05:45Joseph Messescaron.
05:47Après avoir pensé longuement.
05:49Oui, parce qu'il y a un élément,
05:50bien sûr, qui est troublant,
05:52et qui, en mon sens,
05:53qui ne peut que troubler,
05:54c'est que la Cour d'appel,
05:55et ça je voudrais avoir le sentiment
05:57et la réaction de Georges Fenech,
05:59prend ses décisions
06:01sur des critères
06:02qui ne sont pas les mêmes
06:04que les juges
06:05qui envoient Nicolas Sarkozy
06:07en détention provisoire.
06:09Donc c'est un élément
06:11qui était quand même un élément
06:12à prendre en compte.
06:13C'est-à-dire que la Cour d'appel
06:14ne défait pas.
06:16Alors d'abord,
06:17elle ne défait pas parce que
06:19de facto,
06:20comme vous l'avez rappelé,
06:20Pierre Devino,
06:21il a bien passé Nicolas Sarkozy
06:2321 jours,
06:23pratiquement 21 jours
06:24en détention provisoire,
06:25mais elle ne va pas
06:26contre ce qui a été décidé.
06:28Elle va à côté.
06:30Elle fait un autre,
06:32comment dire,
06:33un autre éclairage.
06:34Et ça,
06:34c'est quand même
06:35assez troublant.
06:37Et en fait,
06:37j'ai l'impression que
06:38ni les uns,
06:39ni les autres,
06:40pardonnez-moi,
06:41je suis vraiment un Pékin complet,
06:42mais ni les uns,
06:43ni les autres
06:44ne se réfèrent strictement
06:45à l'article 144.
06:46Un Pékin,
06:47je ne sais pas,
06:48mais un Candide peut-être.
06:49En tout cas,
06:49vous avez bien lu l'article 144.
06:51Georges Fenech.
06:52Je ne sais pas si c'est ce qui rend raison,
06:54parce que vous avez vu
06:55la motivation de la décision,
06:57on dit
06:58le maintien en détention
07:00n'est pas justifié.
07:02C'est ça.
07:03C'est ça.
07:03Le maintien en détention
07:04n'est pas justifié.
07:05On ne nous dit pas
07:06la détention n'était pas justifiée.
07:08Absolument.
07:08On dit c'est le maintien
07:10de cette détention
07:10qui maintenant,
07:12dans le cas qui nous est soumis,
07:13n'est plus justifié.
07:15Pourquoi ?
07:15Parce que le critère
07:16qui a justifié
07:17le mandat de dépôt
07:19à l'audience,
07:20c'était l'exceptionnel
07:22gravité au trouble
07:23à l'ordre public.
07:24Qui n'est plus un critère
07:25dans la loi
07:26pour une demande
07:27de mise en liberté.
07:28Vous me direz
07:28pourquoi cette décoterie,
07:30pourquoi cette différence ?
07:31Parce que la loi est mal fichue,
07:32c'est tout.
07:32L'article 144
07:33du code de procédure pénale
07:36prévoit
07:36le maintien en détention
07:38n'est possible
07:38que s'il est l'unique moyen
07:39de protéger des preuves,
07:41d'empêcher pression
07:41ou concertation
07:42de prévenir fuite
07:43ou récidive
07:44ou de le protéger.
07:45Il me semble notamment,
07:47mais sous le contrôle
07:47de Georges Fenech,
07:48que le rôle
07:49de la Cour de cassation
07:50n'est pas de juger
07:50sur la base
07:51du premier jugement.
07:53Ça, ce serait plutôt
07:53le rôle d'une Cour de cassation
07:55jugée sur les faits
07:58et sur le jugement
07:58d'une Cour d'appel.
08:00Mais la Cour d'appel
08:00repart entre guillemets
08:01de zéro,
08:02elle ne se base pas
08:02sur le premier jugement.
08:03Elle repart à zéro
08:05sur la base
08:05de l'article 144
08:06pour dire est-ce que oui ou non
08:07il est justifié de le garder.
08:08Mais ce n'est pas son rôle
08:09de dire
08:10les juges de première instance
08:11se sont trompés,
08:12je l'écris très clairement
08:13et je corrige
08:14le premier jugement.
08:15Elle peut le faire
08:16si le cas se présente,
08:17elle peut infirmer.
08:20Elle n'a pas infirmé,
08:20la Cour d'appel
08:21n'a pas infirmé
08:22la décision du tribunal judiciaire.
08:25Elle a simplement
08:26rendu une nouvelle décision
08:28en constatant
08:30que les critères
08:30ne sont plus réunis aujourd'hui
08:32que donc
08:33il doit être remis en liberté.
08:34Elle ne dit pas
08:34que le tribunal s'est trompé.
08:36Elle n'infirme pas
08:37une décision du tribunal.
08:39Elle rend une nouvelle décision
08:41la Cour d'appel.
08:42En ce sens,
08:42je vous rejoins.
08:43D'accord.
08:43C'est très important,
08:44c'est très technique
08:45et en même temps,
08:46ça aide quand même
08:47les auditeurs d'Europe 1
08:48à comprendre
08:49comment tout cela...
08:51Et encore une fois,
08:51effectivement,
08:52les retours à la normale,
08:53c'est bien de les expliquer
08:54qu'est-ce que la normalité
08:56aujourd'hui
08:57dans ce genre d'affaires
08:58aussi complexes.
08:58Oui, parce que
09:00les personnes peuvent
09:01d'une manière ou d'une autre
09:02comprendre totalement
09:04de travers.
09:05Beaucoup de personnes,
09:06je comprends,
09:08beaucoup de personnes
09:09ont pris
09:10le fait que
09:11Nicolas Sarkozy
09:12soit en détention
09:14comme la condamnation
09:15définitive
09:16de Nicolas Sarkozy.
09:17beaucoup de personnes
09:18prennent aujourd'hui
09:19sa libération
09:19comme le fait
09:20qu'il est blanchi
09:22et qu'il ne retournera
09:22plus jamais en prison
09:23alors qu'il n'est pas vrai.
09:24Les deux sont totalement
09:27fausses
09:27parce qu'évidemment,
09:29il y a des ambiguïtés juridiques
09:31et c'est bien
09:32de pouvoir
09:32aller contre
09:33ces ambiguïtés juridiques.
09:34On va continuer
09:35à éclaircir
09:36ce dossier
09:37qui est très compliqué
09:38sur Europe 1.
09:38On pose le rappel
09:39des titres de l'actualité
09:40et on revient dans un instant
09:41sur Europe 1.
09:42A tout de suite.
09:43Toujours avec Victor Hérault
09:44de Valeurs Actuelles,
09:45avec Joseph Massé-Scaron,
09:46avec Georges Fenech,
09:47ancien magistrat
09:48qui nous fait l'amitié
09:49d'éclaircir ce dossier
09:50qui est bien compliqué
09:51et qui pourrait,
09:51comme on l'a dit
09:52juste avant la pause publicitaire,
09:54être mal compris
09:55par certains de nos auditeurs
09:56sur Europe 1.
09:57Je vous propose
09:58d'écouter les réactions
09:59et notamment celles
10:00d'un proche
10:00de l'ancien président
10:01Franck Louvrier,
10:03maire LR de La Bolle,
10:04sur l'état d'esprit
10:05de l'ancien chef de l'État.
10:07Il était sur CNews tout à l'heure.
10:0820 jours d'incarcération
10:10alors qu'il était présumé innocent,
10:12ça pose tout le problème
10:13de la question
10:13tout ça pour ça.
10:14Pourquoi on n'a pas pris
10:15cette décision-là
10:16il y a 20 jours ?
10:16Ça marque un homme,
10:17bien évidemment.
10:18Quand vous êtes incarcéré,
10:19vous imaginez.
10:20C'est un homme très résilient.
10:21C'est quelqu'un
10:22qui est très combatif,
10:24quelqu'un qui a une capacité
10:25à aller vers l'essentiel
10:27et à se ressourcer
10:29sur son objectif.
10:30Là,
10:30il est très clairement
10:32maintenant entouré de sa famille,
10:34ce qui est sans doute
10:34la plus belle chose au monde.
10:35Et puis,
10:36ça lui permet
10:36de pouvoir travailler sa défense
10:38parce que c'est important.
10:40Les épreuves judiciaires
10:41ne sont pas terminées.
10:42Il a besoin,
10:42bien sûr,
10:43d'être le plus fort possible
10:45pour pouvoir justement
10:46en prouver son innocence.
10:47Alors,
10:48Franck Louvrier
10:48qui connaît bien Nicolas Sarkozy,
10:50vous aussi,
10:50du temps que vous avez présidé
10:51la Mise-Villude.
10:52Très bien, je le connais très bien.
10:53Et deux choses importantes
10:54que dit Franck Louvrier,
10:55il a raison.
10:55La première,
10:56c'est qu'il est avocat aussi.
10:57Donc,
10:57j'imagine qu'avec Jean-Michel Darrois,
11:00Christophe Ingrain,
11:01toute l'équipe,
11:02il bosse lui-même
11:03également
11:03sur son dossier.
11:05Et puis,
11:05l'autre chose,
11:07ça c'est du Sarkozy
11:07tout craché,
11:08c'est-à-dire qu'il est rentré,
11:09il a passé 20 jours
11:10terribles,
11:11cauchemardesques
11:11comme il l'a dit,
11:12mais il est prêt
11:13à remonter en selle.
11:14C'est-à-dire qu'il a ce pouvoir,
11:16là où certains,
11:18peut-être,
11:18se lamenteraient,
11:19se coucheraient
11:19sur un canapé
11:21en disant qu'il a peut-être
11:21besoin d'une aspirine
11:23ou d'un alcool fort.
11:24Là, Nicolas Sarkozy,
11:25il est reparti.
11:26Son objectif,
11:27c'est...
11:28Ça, j'ai coupé la parole
11:29pour le coup
11:30à Georges Fenech.
11:31C'est comme...
11:32Moi, je le connais
11:33depuis Sciences Po.
11:34Vous avez fait Sciences Po
11:35avec Nicolas Sarkozy.
11:36Donc, c'est quand même...
11:38Il y a des choses
11:38en repas.
11:39C'est quand même quelqu'un
11:41qui a fait un acte fondamental
11:45en politique
11:46lorsqu'il a écrit ce livre.
11:48Ce livre, d'ailleurs,
11:48un très beau livre
11:49qui s'appelle Libre.
11:50Je le rappelle,
11:51en 2002-2003.
11:52C'est ça aussi qu'il l'a...
11:54Et je me souviens
11:55qu'il a hésité
11:56à choisir ce titre
11:57parce que j'ai le droit,
11:58etc.
11:59Et c'est...
11:59Il l'a choisi
12:00parce que c'est ce qu'il est
12:01fondamentalement.
12:03C'est-à-dire,
12:03c'est un être de liberté.
12:05Voilà.
12:05Et c'est pour ça
12:06que, comme Georges,
12:08on n'est pas étonné
12:09qu'il remonte.
12:09Il faut rappeler ce titre.
12:10Maintenant que vous lui avez
12:11la parole,
12:12on va laisser répondre
12:12à Georges Spénec.
12:13Oui, mais bien sûr.
12:15Non, mais pour ceux
12:16qui le connaissent,
12:17on n'est pas surpris.
12:19C'est un homme
12:20qui a une ressource
12:21en lui absolument
12:22au-delà de la moyenne,
12:24je dirais,
12:25exceptionnelle.
12:26C'est ce qu'il manque
12:26à la classe politique aujourd'hui.
12:27Quand vous allez le voir,
12:28comme ça a été souvent mon cas,
12:30je suis souvent allé le voir,
12:31on aime bien aller le voir,
12:33on aime bien le conseil,
12:34dans son bureau,
12:34rue de Miroménil.
12:36Il a reçu,
12:37d'ailleurs,
12:37je ne sais pas combien de lettres,
12:38il faut des milliers.
12:39Il a reçu des milliers de lettres.
12:40Et c'est quelqu'un
12:41qui ne parle que de vous,
12:43qui s'interroge,
12:44qui s'intéresse à vous,
12:45à ce que vous devenez.
12:48Et voilà,
12:48j'ai essayé,
12:49moi, de temps en temps,
12:49parce que je voyais arriver
12:50ce procès,
12:51d'essayer de...
12:52non,
12:52il est évacué,
12:53on parle de vous.
12:55C'est quelqu'un,
12:56comme ça,
12:56qui est tourné vers l'autre,
12:57et qui a une force,
12:59une puissance intérieure
13:00absolument exceptionnelle.
13:02Moi,
13:02je ne l'ai jamais vu faillir
13:03à quelque moment que ce soit.
13:05Et en 2007,
13:06lorsqu'il remporte l'élection,
13:08sa candidature était naturelle.
13:10C'était...
13:11Il incarnait la droite républicaine,
13:13il incarnait notre mouvement,
13:15il n'y avait pas besoin de primaire,
13:16à ce moment-là,
13:17il était le chef naturel, quoi.
13:18Oui.
13:19Alors,
13:20vous avez parlé tout à l'heure
13:21du président de la cour d'appel,
13:23Olivier Gérond,
13:25c'est ça ?
13:25Oui.
13:25Georges Fenech.
13:26Et donc,
13:26c'est lui qui, fatalement,
13:29jugera Nicolas Sarkozy
13:30en appel en mars prochain.
13:32En collégialité.
13:33Voilà.
13:33Quel genre de personnage,
13:34Olivier Gérond ?
13:35Vous le connaissez un peu ?
13:36Je crois savoir
13:37que c'est quelqu'un de compétent,
13:40d'expérience,
13:41il doit avoir la soixantaine,
13:42voilà,
13:43qui n'est pas un justicier
13:45ou un militant,
13:46particulièrement,
13:47même s'il peut avoir
13:48une appartenance syndicale,
13:49ça le regarde.
13:51Donc,
13:52c'est ce qu'on entend
13:53des avocats
13:53qui le fréquentent
13:54dans les audiences,
13:56c'est quelqu'un de respectable.
13:58En tout cas,
13:58je reprends ce que vous avez dit
13:59tout à l'heure
14:00pour les auditeurs
14:01qui nous prennent en cours
14:01sur Europe 1,
14:03on va reprendre
14:04le dossier en intégralité
14:05et notamment
14:06les trois chefs d'inculpation
14:08où, honnêtement,
14:09en première instance,
14:10en tout cas,
14:10ils n'ont, entre guillemets,
14:11rien trouvé.
14:12Le financement libyen,
14:13on a retrouvé
14:13pas d'argent
14:15qui serait arrivé
14:17de Libye
14:18jusque dans la campagne
14:20de Nicolas Sarkozy
14:21et puis les deux chefs,
14:23deux autres chefs d'inculpation,
14:25Georges Trenek.
14:25Le pacte de corruption
14:27et puis le financement illégal
14:30de la campagne.
14:31Voilà.
14:31Donc, ça,
14:31c'est les trois...
14:33Et Rossell
14:34de financement illégal.
14:35Voilà.
14:35Donc, ça fait...
14:36C'est les trois...
14:38Les trois principaux chefs
14:39d'inculpation
14:40sont tombés.
14:40Voilà.
14:41Il restait cette infraction...
14:42Donc là, ça veut dire
14:42qu'on va recreuser,
14:44pardonnez-moi,
14:45sur un truc
14:46où il a été démontré
14:48qu'il n'y avait rien.
14:49Donc, c'est quand même...
14:49Le conseil redémarre...
14:50Ah, c'est pas parce que
14:50rien n'a été démontré
14:51comme c'est dit.
14:53C'est dit.
14:55Je vois très bien la phrase,
14:57c'est à peu près au milieu.
14:58En substance,
14:59il est dit qu'en effet,
15:01il a à la fois
15:02M. Guéant,
15:02M. Brice Hortefe,
15:03etc.,
15:03ni les faits
15:05qui leur sont reprochés.
15:07Mais cela ne signifie pas
15:08pour autant que
15:09Nicolas Sarkozy
15:10n'était pas au courant.
15:12Donc, il y a quand même
15:13un type d'argumentation,
15:15enfin, pour moi
15:16qui fais un tout petit peu
15:16de philo, comme vous,
15:18qui défie la logique.
15:19Qui défie la logique.
15:20Alors, peut-être que...
15:20Voilà.
15:21Ça allait même plus loin,
15:22mon cher Joseph,
15:23parce que...
15:23Si je me souviens de la phrase
15:24en substance,
15:25elle disait même...
15:26Exactement.
15:27C'était même la preuve.
15:27C'était l'entrain
15:28de ses collaborateurs
15:29à nier le fait
15:30que Nicolas Sarkozy
15:30était mêlé à cette affaire.
15:31Il avait caché
15:32que Nicolas Sarkozy
15:33avait connaissance des faits.
15:35Ce qui est un raisonnement
15:35effectivement un petit peu
15:36bancal.
15:36En revanche,
15:37on ne peut pas reprocher
15:37à la justice
15:38qui est ainsi faite en France
15:39d'avoir deux instances...
15:41En tout cas, il y a le double
15:41degré de juridiction,
15:43Georges Fenech,
15:43et ça, c'est une chance aussi
15:46pour le prévenu
15:47de démontrer à nouveau
15:48encore plus son innocence.
15:50Contrairement au pauvre
15:51en cassation,
15:52où la cassation,
15:52elle ne juge que le droit,
15:54en cours d'appel,
15:55on repart à zéro.
15:56On refait tous les débats,
15:58on réentend tous les témoins,
16:00on voit tous les experts,
16:01on réexamine toutes les pièces.
16:03Donc, c'est un nouveau procès
16:04qui débarre.
16:05Et le parquet général
16:07qui n'est pas le PNF.
16:08Le parquet national financier,
16:10c'est devant le tribunal judiciaire,
16:11c'est le parquet général
16:13de droit commun.
16:14C'est ça.
16:14Le parquet général,
16:15est-ce qu'il aura
16:16exactement la même position
16:18que le PNF ?
16:19On verra.
16:21Toujours est-il
16:21qu'il a requis
16:23la mise en liberté.
16:25Il faut souligner.
16:27Ce qui n'a pas été le cas
16:28pour l'un des trois prévenus
16:29qui lui a été maintenu
16:30en détention.
16:30Vous avez vu,
16:31Alexandre Jury a été maintenu
16:32en détention
16:34par cette même cour d'appel.
16:35Donc là,
16:36le procès va reprendre
16:37et y compris
16:38ceux qui avaient été relaxés
16:39comme Éric Wirt
16:40en première instance
16:41qui vont devoir
16:42à nouveau comparaître.
16:43Et alors,
16:43la cour d'appel,
16:44elle est souveraine.
16:46Elle peut suivre
16:47les réquisitions,
16:49prendre un arrêt
16:51qui soit contraire
16:52aux réquisitions,
16:53infirmer la décision
16:55de première instance,
16:56confirmer la décision
16:58de première instance,
16:58aggraver.
16:59elle peut aggraver.
17:01Car la peine encourue,
17:02elle est de dix ans en fait.
17:04Elle est de dix ans.
17:05Et rappelez-vous
17:06que le PNF
17:07avait requis sept ans.
17:08Donc, tout est à refaire.
17:10Tout est possible.
17:11Et cette mise en liberté
17:12provisoire
17:13ne préjudiciaient rien
17:15sur une éventuelle déclaration
17:17de culpabilité plus tard.
17:18Et vous citez Éric Wirt,
17:19il était défendu
17:20par maître Jean-Yves Leborn
17:21qui sera l'invité
17:22de Repinsoir tout à l'heure
17:23à 20h10.
17:24Victor Hérault.
17:25Non, ce que je voulais dire
17:26effectivement pour que nos auditeurs
17:27comprennent bien,
17:27encore une fois,
17:28sous le contrôle de Georges Fenech,
17:29c'est que la décision,
17:30le jugement d'appel
17:31pourrait être pire
17:32dans un monde.
17:33Ça pourrait être pire
17:34que le premier jugement.
17:35Donc, il ne faut absolument pas
17:36tenter de deviner
17:37ce qui va se passer en appel.
17:38Rien de ce qui s'est passé
17:39juste ici
17:39ne constitue un indice
17:42vis-à-vis de ce qui va tomber
17:43lors du jugement d'appel.
17:44En tout cas,
17:45on a un calendrier,
17:46donc c'est mars prochain
17:47pour le procès en appel.
17:49Donc, ça veut dire,
17:50ça va se dériler comment ?
17:51Il y a combien de jours d'audience
17:52à peu près ?
17:53Ça a duré plusieurs mois
17:54en première instance.
17:56Ça a duré trois mois,
17:57je crois.
17:58Là, en appel,
17:59normalement,
18:00ça devrait,
18:01au bout d'un mois,
18:02ça devrait se tenir.
18:03Et ensuite,
18:04vous avez à peu près
18:05deux mois de délai
18:07pour délibérer
18:08et rendre une décision.
18:10Vous voyez,
18:10ça va nous reporter
18:11avant l'été.
18:12Qui décide en appel ?
18:13Donc, c'est le président
18:14de la cour d'appel
18:15qui décide quoi ?
18:16Qui décide la date ?
18:19Non, comment dirais-je,
18:19le verdict ?
18:20Pas le verdict
18:21parce que c'est un jugement.
18:23C'est un arrêt.
18:23C'est un arrêt.
18:25Voilà, je cherchais le mot.
18:25Il y a un arrêt.
18:27Le verdict,
18:27c'est la cour d'assises.
18:29Donc, c'est la collégialité,
18:31c'est la cour d'appel
18:32composée des trois magistrats,
18:33un président de chambre
18:34et deux conseillers
18:35à la cour d'appel
18:36qui délibèreront
18:37et à la majorité des voix,
18:39donc deux sur trois,
18:40se prononcera
18:41sur la culpabilité
18:42sur l'appel.
18:43Donc, un peu comme en première instance
18:43parce qu'ils étaient trois aussi.
18:45Exactement comme en première instance.
18:46Petite question
18:47que je voulais poser
18:48à Georges Fenech,
18:49Nicolas Sarkozy,
18:50peut-il demander
18:51et obtenir réparation
18:53pour le préjudice subi
18:54s'il est innocenté
18:55vis-à-vis de cette incarcération
18:56de 21 jours ?
18:57Oui, ça arrive assez fréquemment
18:59que la commission d'indemnisation
19:01des détentions provisoires
19:02injustifiées
19:03se réunisse
19:04pour réparer
19:05les préjudices
19:06qui sont différents
19:07suivant,
19:08alors,
19:09c'est calculé
19:10suivant les revenus.
19:11Oui, parce que j'allais vous dire
19:12qu'il faut le chiffrer.
19:13C'est peut-être déséquilibré,
19:14mais c'est comme ça.
19:15Si on incarcère un patron
19:16qui gagne un million d'euros
19:18par mois,
19:19il aura une très grosse réparation
19:20en fonction.
19:21Il n'aura pas un million,
19:22mais il aura une grosse réparation.
19:24Si c'est un petit salarié
19:25qui était au SMIC
19:26et qui a été incarcéré à tort,
19:28il aura une compensation financière
19:30moins importante.
19:31Et pourtant,
19:31la privation de liberté,
19:32elle est la même
19:32pour tout le monde.
19:33Donc, le président,
19:35effectivement,
19:35s'il est relaxé,
19:37il pourra demander réparation.
19:38Mais le connaissant un peu,
19:40comme Joseph le connaît bien aussi,
19:42il ne le fera pas.
19:44Il ne le fera pas
19:44parce qu'il ne le demandera pas.
19:45Il ne le demandera pas.
19:47Par dignité.
19:50C'est mon sentiment,
19:51je suis trompé.
19:52J'ai raison.
19:53Joseph Massescaron,
19:54un dernier mot
19:54sur ce dossier,
19:56sur cette journée,
19:58bien sûr,
19:59heureuse.
20:00Vous qui le connaissez
20:01depuis longtemps,
20:02Nicolas Sarkozy,
20:03il est dans un état de stress,
20:05il est dans un état de...
20:07Que diriez-vous ?
20:08Il est dans un état d'apaisement ?
20:11Il est dans un état de...
20:12Alors, d'abord,
20:13il est dans un état,
20:14pardonnez-moi,
20:15de...
20:15Il est dans le soulagement
20:16parce qu'il a vu ses proches.
20:17Non, mais de joie,
20:18de joie d'être avec les siens.
20:21C'est absolument évident.
20:22C'est évident.
20:24Et ensuite, après,
20:25comme il l'a dit,
20:27il est extrêmement combatif.
20:29Je veux dire,
20:30pour le coup,
20:31comme disait Chirac,
20:31il est remonté sur son cheval.
20:33Voilà.
20:33Ça, c'est clair.
20:34Ça sera le mot de la fin.
20:34Merci, Georges Fenech,
20:36de nous avoir accompagnés
20:37pour cette première partie
20:39d'Europe 1 Soir.
20:40Dans un instant,
20:40nous parlerons de cette lettre,
20:42je mets entre guillemets,
20:44secrète,
20:44de Bruno Le Maire
20:45et Emmanuel Macron
20:46sur le budget.
20:47Attention,
20:47monsieur le Président,
20:48risque de déraper.
20:49On en parlera
20:50avec l'un des sénateurs
20:52qui avait auditionné
20:54Bruno Le Maire,
20:55Jean-François Husson.
20:56Dans un instant,
20:56l'heure pour moi
20:57de vous dire
20:57que Christine Kelly
20:58vous donne rendez-vous
20:58de 11h30 à 13h
21:00pour débattre
21:00en direct
21:01avec ses chroniqueurs.
21:02Christine Kelly et vous,
21:03ça s'appelle comme ça,
21:04de 11h30 à 13h,
21:05c'est sur Europe 1 du lundi
21:06au jeudi,
21:07Europe 1, la radio libre.
21:08A tout de suite sur Europe 1.
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