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[#Déclaration] Gabon : Onanga Y’Obegue accuse le régime d’avoir trahi le peuple

Dans un discours d’une rare intensité prononcé le 7 novembre 2025, le secrétaire général du Parti Démocratique Gabonais (PDG), Ali Akbar Onanga Y’Obegue, a livré un véritable réquisitoire contre le régime issu du coup d’État du 30 août 2023. Dénonçant une “imposture d’État” et un “mensonge national”, il accuse le pouvoir en place d’avoir transformé la promesse de libération en instrument de domination. Il appelle à la création d’une Commission Vérité, Justice et Réconciliation pour restaurer la confiance, panser les plaies nationales et redonner au peuple gabonais sa dignité et sa souveraineté.

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00:01Mesdames et Messieurs, chers compatriotes,
00:05Depuis le 30 août 2023, notre pays vit une des pages les plus confuses de son histoire contemporaine.
00:14Ce jour-là, dans le vacarme des armes et la stupeur des institutions,
00:18un groupe de militaires conduit par le général Briscottero Liguinguema a perpétré un coup d'État militaire.
00:24Ce coup de force fut présenté au monde comme une, je cite, « libération ».
00:30Il fut proclamé comme une rupture.
00:33Il fut vendu au peuple comme le commencement d'une ère nouvelle.
00:38Deux ans plus tard, il ne reste de cette prétention que les décombres d'un mensonge,
00:43l'amertume d'une illusion et la colère froide d'un peuple trahi.
00:49Le Parti démocratique gabonais, par ma voix, tient à dénoncer fermement tout ce spectacle pitoyable,
00:56déplorable et scandaleux auxquels nous assistons ces derniers temps.
01:02Parce que le silence serait une complicité et la résignation une faute.
01:08Ce que les événements de ces derniers jours ont révélé n'est pas seulement une contradiction politique.
01:13C'est une imposture d'État, une trahison nationale, une mascarade organisée autour du mythe d'une libération devenue outil de domination.
01:23Les images diffusées dans le monde entier, sous toute réserve,
01:30montrant le président de la République dans son bureau, s'adresser à la famille du président déchu par coup d'État,
01:35Ali Bongo Ndimba, ont mis fin à la fiction.
01:41Les paroles prononcées par lui-même, désormais gravées dans la mémoire nationale,
01:45effacent d'un trait deux années de propagande.
01:47Car dans cet échange, c'est le chef d'État lui-même qui ruine le récit qu'il avait imposé au pays.
01:56Ce n'est pas un ennemi politique, ce n'est pas l'opposition qui parle,
02:01c'est le pouvoir lui-même qui se trahit.
02:03Et dans cette trahison, c'est le peuple gabonais tout entier qui mesure l'étendue de la superchérie.
02:10Il faut le dire avec la gravité qu'impose l'histoire.
02:13Le 30 août 2023 n'a pas été le jour d'une libération.
02:19Ce fut celui d'une confiscation.
02:21Le pouvoir arraché par les arbres n'a pas été rendu au peuple.
02:25Il a été transféré d'une main à une autre, à une ambition personnelle.
02:31Et les promesses brandies ce soir-là, justice, démocratie, transparence, rupture,
02:36se sont transformées en leur contraire.
02:38Dans cette vidéo, on entend le président de la République affirmer que la famille présidentielle n'était pas en prison,
02:45mais simplement, je cite, ici au palais,
02:48reconnaissant de fait l'existence d'une détention arbitraire,
02:52d'un mensonge d'État entretenu pendant 20 mois,
02:56d'une dissimulation institutionnelle organisée au sommet de l'État.
02:59Lorsque, dans la même séquence, il ajoute qu'il valait mieux que ce soit nous ici en famille,
03:07il avoue implicitement que le coup d'État n'avait pas été un acte patriotique,
03:12mais un règlement de compte interne au secte du pouvoir,
03:14l'assouvissement d'une vengeance, d'un ressentiment personnel.
03:18Dès lors, ce qu'il appelait la libération du peuple n'était en réalité que la préservation d'intérêts personnels,
03:26une révolution de palais, comme l'ont dit certains compatriotes,
03:30travestie en insurrection nationale.
03:34Ses aveux ne laissent place à aucune ambiguïté.
03:38Ils détruisent l'architecture morale sur laquelle la jeune avait bâti sa légitimité.
03:44Ils dévoilent la vérité nue.
03:46Il n'y a pas eu de révolution, mais une succession maquillée.
03:50Pas de rupture, mais une substitution.
03:53L'histoire retiendra qu'en ce mois de novembre 2025, le masque est définitivement tombé.
03:59Et que le peuple gabonais, témoin de cette imposture, ne peut plus se laisser tromper.
04:05Le Parti démocratique gabonais ne me connaît pas à cette instance sa responsabilité
04:09dans la situation qui a prévalu dans le pays,
04:11ni les difficultés qui ont jalonné les années de pouvoir civil avant le coup d'État.
04:16Nous savons les critiques légitimes, les insuffisances réelles,
04:19les lenteurs et les dysfonctions manquent en marquant notre gouvernance.
04:23Mais il faut distinguer les fautes d'un régime démocratique perfectible
04:26de la faute absolue d'un coup d'État militaire prétendument libérateur
04:31qui s'avère au final être une prise de pouvoir par la force des armes
04:34pour assouvir une vengeance et une ambition personnelle.
04:36Car la démocratie, fut-elle imparfaite, se corrige par le droit, par les unes, par le débat,
04:44pas par les armes, nous n'avons de cesse de le dire.
04:48La dictature, elle, se nourrit du silence, du mensonge et de la peur.
04:52Et c'est bien cela que vit le Gabon aujourd'hui.
04:55Ce que les vidéos du 28 février, du 13 et du 14 mai 2025 révèlent
05:02dépassent la seule affaire judiciaire de la famille de l'ancien chef d'État.
05:07Elle dévoile la nature profonde du régime né du coup d'État
05:11et la déchéance morale de l'État lui-même.
05:13Elle constitue un réquisitoire filmé contre un pouvoir
05:16qui a substitué la manipulation à la justice,
05:19la peur à la vérité et le mensonge à la légitimité.
05:22Dans la première de ces vidéos, notamment, celle du 28 février,
05:26on voit et on entend le juge d'instruction, chargé du dossier,
05:29s'adresser à Nouroudine Bongo-Valentin et à sa mère avec une gêne palpable,
05:34presque une honte contenue.
05:36Sa phrase résonne comme un aveu, je cite.
05:39« Vous savez, je vais vous dire une chose.
05:42Les membres du CTRI sont venus me voir pour me dire qu'on doit vous condamner.
05:46Mais pardon, n'allez pas répéter ça dans les journaux. »
05:48Fin de citation.
05:49Ces mots, d'une gravité extrême,
05:53suffiraient à eux seuls à démontrer que la justice gabonaise,
05:56loin d'être indépendante, était entièrement sous tutelle.
06:00Car qu'est-ce qu'une justice à laquelle on dique les verdicts avant même le procès,
06:04sinon la négation de la justice elle-même ?
06:07Ce jour-là, tout observateur honnête comprend que le procès annoncé
06:11contre la famille Bongo n'a jamais eu vocation à établir la vérité.
06:15Il devait simplement sceller une mise en scène, achever une vengeance,
06:19donner à la junte une façade morale pour justifier son coup de force.
06:23Le juge d'instruction, malgré son malaise, confirme qu'il ne contrôle rien,
06:27qu'il obéit à des ordres, qu'il agit sous la contrainte d'un pouvoir politique devenu omnipotent.
06:32L'état de droit, déjà chancelant, s'effondre définitivement dans cette confession enregistrée.
06:40Et devant ce même juge, Noureddin Bongo-Valentin, calme mais ferme,
06:44raconte ce qui fut réellement la scène de son arrestation.
06:47Il explique, sans colère, mais avec une précision glaçante,
06:50comment la fameuse séquence diffusée sur les chaînes nationales,
06:54celle où des liasses de billets sont présentées devant lui comme preuve de détournement,
06:58n'était qu'une mise en scène orchestrée par les militaires eux-mêmes.
07:01Il raconte comment, devant le procureur de la République de l'époque,
07:05on lui a ordonné de se tenir devant les sacs remplis d'argent venus d'ailleurs,
07:09d'en accepter la responsabilité devant les caméras, sous la menace des armes et des humiliations.
07:14Il explique comment, se retournant vers le procureur pour se plaindre de cette mise en scène,
07:18celui-ci, visiblement aux ordres et impuissant,
07:21lui répondra simplement que la présomption d'innocence prévaudra,
07:25comme pour dire, laisse-toi filmer.
07:26Cette vidéo révèle que cette scène a été montée de toutes pièces
07:31pour nourrir le récit d'un pouvoir qui avait besoin d'un ennemi à livrer à la vindicte populaire.
07:37Ces révélations donnent à voir le cœur du système,
07:40une manipulation méthodique, calculée,
07:42destinée à transformer la justice en théâtre et le mensonge en spectacle d'État.
07:46La vidéo du 13 mai, quant à elle, montre un régime pris en flagrant délit de fabrication de la vérité,
07:53un pouvoir qui a fait de la justice un instrument de propagande,
07:56de la détention un outil de chantage et du procès un simple épisode de communication politique.
08:01On y voit des magistrats, transformés en messagers d'un ordre politique,
08:06exécutant les instructions d'un président de la République,
08:08devenu chef de la justice, violant ainsi la constitution qu'il prétendait restaurer.
08:12On y entend des phrases qui font frémir tout juriste, tout patriote,
08:17tout citoyen attaché à la dignité de la loi.
08:20On y découvre une justice mise à genoux, sommée d'obéir avant midi,
08:24comme si la vérité se décidait à l'horloge du pouvoir.
08:27Ce jour-là, l'État de droit a cessé d'exister
08:30et a avec lui la confiance du peuple dans la parole publique.
08:34Car une justice qui agit sur ordre n'est plus une justice.
08:38C'est un instrument, une arme, un moyen de soumettre, de punir,
08:41de réduire au silence.
08:43Les magistrats qui, ce jour-là, ont franchi le seuil du domicile d'Ali Bongo Ndimba
08:47n'étaient plus des juges.
08:49Ils étaient des coursiers du pouvoir.
08:51Ils n'exécutaient pas la loi, ils exécutaient une consigne.
08:55Et cette consigne, ils l'ont revendiquée avec une froideur bureaucratique
08:58des régimes où le droit n'est plus qu'un décor.
09:02Ce qui s'est joué ce 13 mai 2025 n'est pas un simple scandale judiciaire.
09:07C'est l'aveu d'une dérive totale.
09:08Le régime de la transition, né de la promesse de restaurer la justice,
09:12l'a transformé en un instrument de vengeance.
09:14Il l'a politisé jusqu'à l'absurde, la prostituée à la raison d'État.
09:19L'affaire de la famille Bongo n'est plus une procédure.
09:22Elle est devenue un symbole.
09:23Le symbole de la chute morale du pouvoir
09:25qui avait juré de relever le pays
09:27et qui n'a fait que l'enfoncer dans le déshonneur.
09:30Il faut bien comprendre
09:31qu'il ne s'agit pas ici de la mise en accusation des magistrats.
09:34Loin s'en faut.
09:35Il s'agit plutôt de la dénonciation des pressions politiques qu'ils subissent
09:38en violation du principe de l'indépendance de la justice
09:41consacré à l'article 111 de notre Constitution.
09:46Et parce qu'un mensonge en appelle toujours un autre,
09:49ce régime a bâti sa communication
09:50sur la répétition sur l'hypnose médiatique,
09:53sur la manipulation des symboles.
09:55Au lendemain du coup d'État,
09:57les Gabonais ont vu leurs écrans saturés
09:59d'images de coffres forts,
10:01ouverts,
10:02de liasses de billets,
10:03de villas filmées à la hâte,
10:05d'accusations sans preuve.
10:06Tout cela n'était qu'une mise en scène,
10:08un théâtre d'ombre destiné à fabriquer un coupable,
10:11à désigner un ennemi,
10:13à détourner l'attention du véritable enjeu,
10:15la captation du pouvoir.
10:17Aujourd'hui, les pièces à conviction ont disparu,
10:20les sellés se sont volatisées,
10:21les preuves ont été distribuées, détournées,
10:25consommées par ceux-là même
10:26qui prétendaient défendre la probité.
10:29Ce spectacle,
10:30qui aurait pu prêter à rire
10:31s'il n'avait été aussi tragique,
10:33a marqué la mort de la justice gabonaise.
10:36La comédie de la vertu
10:37s'est transformée en caricature de l'égalité.
10:40Le pouvoir qui prétendait incarner la rigueur
10:42n'a fait qu'étaler son cynisme.
10:44Et aujourd'hui,
10:45la procédure engagée contre Sylvia et Nourudine Bongo,
10:48entre autres,
10:48repose sur un vide juridique abyssal.
10:51Les sellés ont disparu,
10:52les délais legaux ont été violés.
10:55Ce procès du 10 novembre 2025
10:57est donc frappé d'invalidité
10:59avant même d'avoir commencé.
11:01Il n'est pas un acte de justice,
11:03mais une cérémonie politique.
11:06Dans ce contexte,
11:07le Parti démocratique gabonais
11:08dénonce solennellement
11:10la parodie de justice qui se prépare.
11:12Le Parti démocratique gabonais
11:13dénonce la falsification des procédures,
11:15la manipulation des institutions,
11:17la destruction méthodique
11:18des garanties démocratiques.
11:19Il dénonce l'usage de la détention
11:22comme instrument de chantage,
11:23l'usage de la peur
11:24comme méthode de gouvernement,
11:26l'usage du mensonge
11:27comme politique d'État.
11:29Depuis deux ans,
11:30le régime de la transition
11:31a promis de reconstruire le pays.
11:33Que voyons-nous ?
11:35Des institutions fragiles,
11:36des élections truquées,
11:37une constitution taillée sur mesure,
11:39un code électoral modifié
11:40pour servir un homme.
11:42Le pouvoir militaire,
11:43en se convertissant en pouvoir civil
11:45par le simulacre de légitimité
11:47par les urnes,
11:48a accompli ce qu'il prétendait combattre,
11:50l'usurpation.
11:53Et comme si cela ne suffisait pas,
11:55le même homme,
11:57chef d'État,
11:58a instrumentalisé notre parti,
11:59le Parti démocratique gabonais,
12:01qu'il avait pourtant désigné
12:02à la vindicte populaire.
12:04En mars 2024,
12:06il a encouragé un coup d'État interne
12:08au sein de nos formations politiques,
12:10imposant une direction illégale,
12:12installant à sa tête des figures
12:13acquises à sa cause,
12:14violant nos statuts,
12:15trahissant notre histoire.
12:17Le Parti démocratique gabonais,
12:19loin d'avoir été écarté du pouvoir
12:22comme il avait promis,
12:23est devenu pour lui
12:24un outil électoral.
12:27Ainsi,
12:27celui qui avait juré
12:28de rompre avec le passé
12:29a préféré s'en apparaître
12:31pour mieux le manipuler.
12:32Le mensonge
12:33ne pouvait être plus éclatant.
12:36Nous le disons avec fermeté,
12:38le Parti démocratique gabonais
12:39n'est pas et ne sera jamais
12:40la propriété d'un pouvoir illégitime.
12:43Il demeure l'expression politique
12:45de la stabilité,
12:46de la continuité institutionnelle
12:48et du respect
12:48de la légalité républicaine.
12:50Il demeure fidèle
12:51à sa vocation première,
12:52servir le peuple gabonais,
12:54défendre l'unité nationale,
12:55promouvoir la justice sociale
12:56et la paix civile.
12:58Ce Parti,
12:58fondé sur la concertation
13:00et la discipline démocratique,
13:01n'a pas vocation
13:02à être le marche-pied
13:03d'une aventure personnelle.
13:06Nous savons qu'aujourd'hui,
13:08le peuple gabonais doute.
13:09Il doute de tout.
13:11Il doute du discours politique,
13:13des institutions,
13:14des promesses,
13:15des engagements.
13:16Ce doute,
13:17le régime actuel,
13:18en est la cause directe.
13:20Car le mensonge répété
13:21use la confiance,
13:22détruit la foi civique,
13:24érode la dignité collective.
13:26Mais nous croyons
13:26qu'un peuple trompé
13:27n'est pas un peuple vaincu.
13:29Il peut se relever,
13:30à condition qu'on lui dise la vérité.
13:32Et cette vérité,
13:33nous la disons ici,
13:34sans détour,
13:35sans haine,
13:36mais avec la force tranquille
13:37de ceux qui savent que l'histoire
13:38finit toujours par trancher
13:40entre la lumière et l'ombre.
13:42Nous disons que le régime
13:44né du 30 août 2023
13:45n'a pas libéré le Gabon.
13:48Il l'a emprisonné
13:49dans une illusion.
13:52Nous disons que la transition
13:53annoncée n'a pas préparé
13:54le retour à la démocratie.
13:56Elle l'a ajournée.
13:58Nous disons que la justice
13:58proclamée n'a pas été rendue.
14:01Elle a été confisquée.
14:02Et nous disons enfin
14:04que le pouvoir actuel
14:05ne gouverne pas au nom du peuple.
14:07Il règne au nom de la peur.
14:09Mais il n'est pas trop tard
14:10pour que la vérité reprenne ses droits.
14:13Ce pays est aujourd'hui fracturé,
14:15divisé entre ceux
14:17qui vivent dans le mensonge
14:18et ceux qui réclament la lumière,
14:20entre ceux qui se satisfont du pouvoir
14:22et ceux qui réclament la justice.
14:25Le Gabon ne peut pas continuer ainsi,
14:27tiraillé entre la peur
14:28et le ressentiment,
14:29prisonnier d'un récit falsifié
14:31qui entretient la confusion
14:32et attise la haine.
14:34Si nous persistons sur cette voie,
14:37nous ouvrirons la porte
14:38tôt ou tard
14:38à un cycle d'instabilité politique
14:41dont nul ne peut prédire l'issue.
14:44Un cycle dangereux
14:45pour la paix civile
14:45et pour la survie même
14:47de notre nation.
14:48Un peuple ne peut vivre durablement
14:50sous le jour du mensonge.
14:52Le mensonge divise,
14:54déchire,
14:55ronge les consciences
14:55et finit toujours par détruire
14:57le pacte social.
14:58Le moment est venu de s'arrêter,
15:00de cesser cette fuite en avant
15:02et de laver notre linge sale en famille
15:04comme le dit justement le dicton.
15:07Il faut avoir le courage
15:08de regarder nos fautes collectives,
15:10de nommer les trahisons,
15:11d'admettre les blessures,
15:12de reconnaître les manipulations
15:14et d'en tirer les leçons.
15:15Ce travail de vérité n'est pas une option,
15:17c'est une urgence nationale.
15:19Pour cela,
15:21le régime doit reconnaître
15:23sa trahison.
15:24Il doit avoir l'humilité politique
15:25d'admettre que la promesse
15:27de libération a été dévoyée,
15:29que la transition s'est transformée
15:30en trahison
15:31et qu'il est temps
15:32de faire halte.
15:35Oui,
15:36de s'arrêter,
15:37de suspendre la marche
15:38avec du mensonge
15:39et de procéder
15:40à un véritable
15:41aggiornamento
15:41de notre vie politique.
15:43Car ce pays
15:44ne se sauvera pas
15:47dans la dissimulation,
15:49mais dans la reconnaissance.
15:50Il faut oser
15:51rouvrir le livre du passé,
15:53non pour ressasser les fautes,
15:54mais pour reconstruire
15:55sur des bases saines.
15:57Il appartient
15:58à l'ensemble
15:58des acteurs politiques,
16:00aux représentants
16:00de la société civile,
16:01aux confessions religieuses,
16:03aux syndicats,
16:04aux intellectuels,
16:05aux simples citoyens,
16:06de déterminer ensemble
16:07la période à prendre en compte,
16:09de décider jusqu'où
16:10remonter dans le temps
16:11pour comprendre
16:12les causes profondes
16:13de nos divisions.
16:14Mais il est impératif,
16:16absolument impératif,
16:18de mettre en place
16:19une commission
16:20justice,
16:20vérité et réconciliation
16:22pour que le peuple gabonais
16:24puisse enfin se parler,
16:25se regarder,
16:26se pardonner
16:27et se reconstruire.
16:29Cette commission
16:29devra permettre
16:30à chacun d'exprimer
16:31sa part de vérité,
16:33de révisiter
16:33les événements tragiques
16:35qui ont jalonné
16:36notre vie politique nationale,
16:38d'éclairer les zones d'ombre
16:39et de réécrire
16:40notre histoire commune
16:41dans la sérénité
16:42et la dignité.
16:44Ce moment,
16:45marqué par la fin
16:46de la transition
16:47et l'entrée
16:47dans un nouveau cycle politique,
16:49est propice
16:50à cet acte
16:50de lucidité collective.
16:53C'est une étape
16:53charnière,
16:54un tournant moral
16:55et institutionnel
16:56qu'il ne faut pas manquer.
16:59Le pays a besoin
16:59de se retrouver
17:00autour d'une parole apaisée,
17:02débarrassée de la peur,
17:04du ressentiment
17:04et des manipulations.
17:05Il a besoin
17:06de se souvenir
17:06que la nation gabonaise
17:08est une et indivisible,
17:10qu'elle ne saurait
17:10être confisquée
17:11par aucun clan,
17:12aucun uniforme,
17:13aucune idéologie.
17:15C'est pourquoi,
17:16en toute responsabilité,
17:17le Parti démocratique gabonais
17:19appelle de manière
17:20forte et engagée
17:21à la mise en place
17:22de ce mécanisme
17:23de vérité nationale.
17:25Nous appelons
17:25à un dialogue citoyen,
17:27franc,
17:27inclusif,
17:28transparent,
17:29à un sursaut
17:30moral collectif
17:31pour l'avènement
17:32du Gabon nouveau
17:33que nous appelons
17:34tous de nos voeux.
17:34Car,
17:36en fin de compte,
17:37nous n'avons pas
17:37de pays de rechange.
17:39Il n'y a qu'un seul Gabon,
17:41notre Gabon.
17:42Il est temps
17:42de le sauver
17:43de la discorde
17:44et du mensonge.
17:46Car un pays
17:46ne se réconcilie pas
17:47en dissimulant ses plaies,
17:49il se réconcilie
17:49en les exposant
17:50à la lumière.
17:51Il se réconcilie
17:52en nommant les fautes,
17:53en reconnaissant les victimes,
17:55en rendant à la vérité
17:56sa fonction purificatrice.
17:58Le Gabon a besoin
17:59de ce moment
17:59de lucidité nationale,
18:01non pour régler des comptes,
18:02mais pour se réinventer.
18:03Nous appelons
18:04le peuple gabonais
18:05à la vigilance,
18:07à la dignité
18:07et à la paix.
18:09Nous l'appelons
18:09à ne pas céder
18:10à la provocation,
18:11mais à se tenir debout
18:12dans la vérité.
18:13Nous l'appelons
18:13à se souvenir
18:14que la liberté
18:14n'est pas un don,
18:15mais une conquête.
18:17Et qu'elle ne s'obtient
18:18pas par la peur,
18:19mais par le courage.
18:20Et qu'elle ne s'entretient
18:21pas par la force,
18:22mais par la justice.
18:24Nous appelons aussi
18:25la communauté internationale
18:26à regarder enfin
18:27la réalité du Gabon
18:28sans le voile commode
18:30de la complaisance diplomatique.
18:31Ceux qui ont fermé
18:33les yeux devant
18:33la confiscation du pouvoir,
18:35ceux qui ont validé
18:36une élection truquée,
18:37ceux qui ont applaudi
18:38une pseudo-transition démocratique,
18:40portent désormais
18:40une part de responsabilité morale
18:42dans la dérive actuelle.
18:44L'histoire
18:44jugera leur silence
18:45autant que les crimes
18:46qu'ils ont couverts.
18:48À ceux qui continuent
18:49de croire que ce régime
18:50peut encore redresser
18:51le pays,
18:52nous disons ceci.
18:54On ne bâtit pas
18:55la justice sur le mensonge,
18:57ni la stabilité sur la peur,
18:59ni la démocratie
19:00sur la confiscation.
19:02Le Gabon mérite
19:02mieux que la duplicité,
19:04mieux que la manipulation,
19:05mieux que la peur.
19:06Il mérite la vérité.
19:08Et c'est cette vérité
19:09que nous porterons
19:10sans relâche
19:11jusqu'à ce qu'elle triomphe.
19:12Nous le ferons
19:13au nom de notre engagement,
19:15au nom de notre histoire,
19:16au nom de notre peuple,
19:17car l'heure n'est pas
19:18à la soumission
19:18ni à la résignation,
19:20mais à la restauration
19:20de la vérité
19:21et à la dignité nationale.
19:23Nous ne cherchons pas
19:24la vengeance,
19:25nous cherchons la justice.
19:26Nous ne réclamons pas
19:27le retour d'un homme,
19:28mais le retour du droit.
19:30Nous ne défendons pas
19:31une famille,
19:32mais un principe,
19:32celui de la légalité républicaine,
19:34celui du respect
19:35des institutions,
19:36celui de la souveraineté populaire.
19:38Nous affirmons enfin
19:39que l'avenir du Gabon
19:40ne se construira
19:41ni dans la peur,
19:42ni dans la haine,
19:43mais dans la vérité
19:44et la réconciliation.
19:45Et cette réconciliation,
19:46nous l'offrons
19:47à tous ceux
19:47qui ont été trompés,
19:49à tous ceux
19:49qui ont cru de bonne foi
19:50à la promesse de changement,
19:52à tous ceux
19:52qui aujourd'hui
19:53découvrent avec douleur
19:54qu'ils ont été dupés.
19:56Qu'ils sachent
19:57que le PDG
19:57ne leur en veut pas,
19:59car un mensonge d'État,
20:00quand il est bien construit,
20:01peut tromper même
20:02les cœurs les plus sincères.
20:04Mais désormais,
20:05chacun sait,
20:06chacun a vu,
20:07chacun a entendu.
20:08Le mensonge est nu
20:09et nul ne peut plus
20:10prétendre l'ignorer.
20:12Devant cette vérité éclatante,
20:14le peuple gabonais
20:15doit se lever,
20:16non pour se venger,
20:17mais pour se libérer.
20:18Car il n'y a pas de paix
20:19sans vérité,
20:20pas de justice
20:21sans lumière,
20:22pas d'avenir
20:22sans courage.
20:24À ce stade de l'histoire,
20:26il est temps
20:26d'interpeller
20:27tous ceux qui,
20:28au soir du 30 août 2023,
20:30ont cru
20:30ou fin de croire
20:31au récit de la libération.
20:33Les responsables politiques,
20:34les cadres
20:35de la société civile,
20:36les fonctionnaires,
20:37les citoyens,
20:38qui,
20:39mûs par la sincérité
20:40ou par l'opportunisme,
20:41ont accompagné
20:42le régime en place
20:44dans son entreprise,
20:45doivent aujourd'hui
20:46regarder la vérité en face.
20:48Ils savent désormais
20:49que ce qui s'est joué
20:49cette nuit-là
20:50n'était pas un sursaut patriotique,
20:52mais une révolution de palais,
20:54un règlement
20:54de compte interne
20:56travesti en salut public.
20:58Ils savent que ce pouvoir
20:59n'est pas né
20:59de la volonté populaire,
21:01mais de la trahison
21:01d'un serment
21:02et du mensonge d'État
21:03érigé en méthode
21:05de gouvernement.
21:06L'histoire sera impitoyable
21:08avec ceux qui,
21:09après avoir vu
21:10et entendu,
21:11choisiront de demeurer
21:12dans le déni,
21:13car le temps des excuses
21:14est revolu.
21:15Nul ne pourra plus dire
21:16qu'il ne savait pas.
21:20Les aveux
21:21du président de la République
21:23lui-même
21:23dissipent tout doute.
21:25Le 30 août
21:25n'a pas été
21:26un coup d'État
21:26pour sauver le Gabon,
21:28mais une prise du pouvoir
21:29pour préserver un clan.
21:31Ceux qui persisteront
21:32à cautionner cette imposture
21:33se rendront complices
21:34d'un mensonge national
21:35et porteront devant
21:36la postérité
21:37le poids de cette forfaiture.
21:40Il est encore temps
21:40de se désolidariser,
21:42de rompre avec cette mascarade,
21:44de refuser de servir
21:45à un régime fondé
21:46sur la tromperie
21:46et la peur.
21:47Il est encore temps
21:48pour les hommes
21:48et les femmes
21:49de bonne foi
21:49de rejoindre
21:50le camp de la vérité,
21:51celui de la légitimité,
21:53celui de la République,
21:54car le changement promis
21:55ne viendra jamais
21:56d'un pouvoir
21:56qui a fait du mensonge
21:57son fondement
21:58et de la trahison
21:59son horizon.
22:00La libération
22:00qu'on vous a vendue
22:01n'a jamais existé.
22:03Et tant que cette vérité
22:04ne sera pas reconnue,
22:05le Gabon restera
22:06captif d'une illusion.
22:08Le Parti démocratique
22:09gabonais
22:09prend ici
22:10l'engagement solennel
22:11de poursuivre
22:12par la voie du droit,
22:13par la force de la vérité
22:14et par la légitimité
22:15du peuple,
22:16le combat
22:16pour la restauration
22:17de l'état de droit
22:18et de la démocratie.
22:20Nous tendons la main
22:21à tous les Gabonais
22:22et pris de liberté,
22:23d'unité et de justice
22:24pour que commence
22:25enfin la véritable transition.
22:27celle du mensonge
22:29vers la vérité,
22:30celle de la peur
22:30vers le courage,
22:32celle de la domination
22:32vers la souveraineté
22:33et celle de la restauration
22:34de notre pays.
22:36Je vous remercie.
22:36Sous-titrage Société Radio-Canada
22:41Sous-titrage Société Radio-Canada
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