Sacha Belissa : «Les prisons sont gangrenées par un islamisme radical»

CNEWS

il y a 2 jours

L’enquête sur la détention illicite d’une clé USB, contenant de la propagande jihadiste, par Salah Abdeslam a été élargie ce samedi. Trois personnes sont en garde à vue, a appris CNEWS auprès du Parquet national antiterroriste (Pnat), dans le cadre d’une enquête pour «association de malfaiteurs terroriste en vue d’un crime contre les personnes». Et pour Sacha Belissa, responsable au Centre d’Analyse du Terrorisme (CAT), aujourd’hui «les prisons sont gangrenées par un islamisme radical».

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00:00Écoutez, c'est quelque chose qui, malheureusement, ne me surprend pas.

00:03Non, vous n'avez pas de décision prête ?

00:04Non, absolument pas, dans la mesure où, si vous voulez,

00:08en France, aujourd'hui, on fait face à deux problèmes majeurs

00:10dans notre gestion du phénomène djihadiste.

00:12Le premier, c'est la manière dont la justice appréhende ce phénomène,

00:18c'est-à-dire qu'elle peine à condamner sévèrement et durement

00:20les personnes accusées de ce type de fait.

00:24Ce qui, a priori, n'est pas le cas pour Salah Abdeslam,

00:26qui a la perpétuité un peu possible.

00:27L'occurrence a été condamnée à la peine la plus lourde du Code pénal français.

00:32Mais aujourd'hui, on sait que les prisons sont gangrénées

00:36par un islamisme radical qui est extrêmement respecté en leur sein.

00:41Et ces prisons sont même vecteurs de réseautage

00:45et parfois même de réengagement pour certains.

00:48Avec le centre d'analyse du terrorisme, on avait calculé une statistique à l'époque

00:50qui concernait justement les individus qui avaient déjà été condamnés

00:55pour des faits de terrorisme.

00:56Et on constatait que pour les filières afghano-pakistanaises

00:59dans les années 2000, on avait eu à peu près 60% de taux de réengagement.

01:04Donc évidemment, ces individus sont pleinement ancrés dans cette idéologie

01:08et ça ne m'étonne absolument pas dans la mesure où l'administration

01:10est défaillante dans sa manière d'appréhender et d'empêcher...

01:13Il y a des informations ces derniers mois, ces dernières années,

01:15qui évoquaient un début de déradicalisation de Salah Abdeslam.

01:19En fait, ça n'existe pas la déradicalisation.

01:21Ça n'existe pas.

01:22Je vais vous dire, moi j'ai assisté à beaucoup de procès de plus de 700 individus.

01:28Et en fait, vous vous rendez compte d'une chose,

01:29c'est que ces personnes-là ne sont absolument pas folles.

01:32On ne parle pas d'un phénomène psychiatrique quand on parle de djihadisme.

01:38Ce sont des gens qui sont pleinement ancrés dans une idéologie

01:41et d'ailleurs, quand vous allez justement à ces audiences,

01:43vous constatez que ces individus font part de cette prégnance idéologique.

01:47Elles vous expliquent clairement la lutte civilisationnelle

01:52dans laquelle elles sont engagées.

01:53Donc non, ça ne m'étonne absolument pas que cette personne

01:55ne soit pas désengagée aujourd'hui.

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