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  • il y a 2 semaines
Aujourd'hui, dans « Les 4V », Jeff Wittenberg revient sur les questions qui font l’actualité avec David Amiel, ministre de la Fonction publique.

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Transcription
00:00Bonjour, et en effet, David Angel, vous êtes un des nouveaux visages de ce gouvernement Lecornu qui a maintenant un mois et demi d'existence.
00:07Vous êtes le ministre de la fonction publique et à ce titre, vous apportez, c'est ce que vous dites, en tout cas,
00:11quelques bonnes nouvelles dans ce budget de la sécurité sociale tant décrié, un peu de sucré dans une addition qui apparaît plutôt salée,
00:19puisque, notamment, vous annoncez de la nouveauté pour les femmes fonctionnaires qui ont eu des enfants.
00:24Oui, bien sûr. Moi, ma priorité, c'est d'améliorer la vie quotidienne des personnes qu'on a applaudies aux fenêtres il y a cinq ans.
00:29Parmi elles, il y a beaucoup d'agents publics et il y a beaucoup de femmes avec des inégalités considérables.
00:35Et donc, effectivement, je souhaite que, très rapidement, on puisse mettre en place des mesures pour apporter des droits supplémentaires aux femmes de la fonction publique
00:42qui n'ont pas les mêmes droits que dans le secteur privé. Et c'est le cas en matière de retraite, puisque le conclave qui s'était tenu pour les retraites
00:49entre patronat et syndicat avait prévu des mesures supplémentaires pour les femmes du secteur privé qui ont eu des enfants.
00:54Je souhaite qu'on ait les mêmes mesures pour les femmes.
00:57Eh bien, c'est-à-dire très concrètement que les femmes qui ont eu des enfants dans la fonction publique et qui partiront à la retraite
01:02auront une pension supplémentaire pour corriger, évidemment, l'effet que ça a pu avoir sur leur carrière.
01:08Ce sera un effort considérable, mais c'est un effort très important.
01:10Il y a quelque chose qui va changer aussi sur le congé pathologique, ce qu'on appelle ce congé pathologique, que dont peuvent bénéficier les femmes enceintes ?
01:16Absolument. Là aussi, je souhaite qu'on puisse avoir une semaine supplémentaire de congé pathologique pour les femmes enceintes de la fonction publique.
01:23Elles pourront prendre à n'importe quel moment, au premier trimestre, deuxième trimestre ou troisième trimestre de grossesse.
01:27Alors, les syndicats à qui vous avez annoncé ça disent bien, mais il peut mieux faire.
01:30Ce sont des choses qui sont finalement à la marge par rapport à, justement, le déficit, par exemple, de rémunération, souvent entre le secteur public et le secteur privé.
01:39Et surtout, il y a un déficit de rémunération également entre les femmes et les hommes dans la fonction publique, puisqu'il y a un écart de salaire d'à peu près 10%.
01:46Et c'est la raison pour laquelle j'ai lancé hier, avec les organisations syndicales, une négociation pour pouvoir résorber cet écart.
01:52Le président de la République avait fait de l'égalité entre les femmes et les hommes la grande cause de ces deux mandats.
01:57C'est absolument essentiel qu'on poursuive.
01:59On va parler du budget de la sécurité sociale, le PLFSS, comme on l'appelle dans le jargon parlementaire.
02:04Est-ce que c'est un budget ? C'est la question que certains se posent de gauche, qui est en train de sortir de l'Assemblée nationale,
02:09j'en veux pour preuve l'adoption de cet amendement présenté par les socialistes,
02:14qui va notamment augmenter la CSG sur les revenus du capital.
02:18La droite crie au délire fiscal.
02:20Gérard Larcher parle de catastrophe financière.
02:21Et même au sein du gouvernement, Gérald Darmanin, je le cite, évoque un suicide français.
02:26Est-ce que vous êtes en train de faire une politique de gauche, en tout cas voulu, telle que la veulent les partis sociaux ?
02:30Non, ce qui se passe au Parlement, c'est qu'il y a un compromis qui est en train de se construire.
02:34Donc évidemment, un compromis, ça veut dire qu'il y a des mesures qui viennent du bloc central,
02:38des mesures qui viennent de la droite.
02:39Je pense en particulier à la question des heures supplémentaires, par exemple, où des mesures ont été votées.
02:43Et puis des mesures qui viennent de la gauche, celle à laquelle vous avez fait référence, sur la fiscalité du capital.
02:48Elle parle de folie fiscale.
02:50Mais j'entends aussi ce que dit la gauche, où ça ne lui suffit pas non plus.
02:52C'est normal.
02:53Un compromis, c'est une situation où tout le monde est un peu mécontent,
02:56mais où tout le monde aussi obtient des victoires et des avancées.
02:58Mais c'est quand même, vous êtes un compagnon d'Emmanuel Macron depuis des années,
03:04depuis quasiment le début de son premier quinquennat.
03:06C'est un rebours de la politique voulue par le gouvernement et par Emmanuel Macron depuis qu'il est à l'Élysée.
03:12C'est-à-dire une politique contraire à une politique de l'offre, l'augmentation des impôts.
03:17Comment vous le concevez ? Pourquoi vous acceptez ça ?
03:20C'est juste pour éviter la censure ?
03:21Dans le budget qui est présenté par les gouvernements,
03:23les fondamentaux de la politique économique, du soutien à l'industrie sont préservés.
03:28Il y a même des propositions pour aller plus loin,
03:30par exemple en baissant l'impôt de production qui s'appelle la CVE,
03:33qui pèse beaucoup sur l'industrie et qui est essentiel pour notre compétitivité.
03:37Mais oui, il y a des éléments de compromis dans ce budget,
03:39parce qu'aujourd'hui à l'Assemblée nationale, il n'y a plus un camp qui a une majorité.
03:42Le Premier ministre Sébastien Lecornu disait hier au Sénat
03:46qu'il ne serait pas celui qui tendrait la main à Jordan Bardella
03:50pour une passation de pouvoir et qu'il n'y avait aucune autre solution
03:54qu'une dissolution si jamais la censure arrivait à nouveau.
03:57Chacun voit bien ce qui est en train de se jouer.
03:59Le Rassemblement national et la France insoumise veulent créer une crise parlementaire
04:03pour provoquer une crise budgétaire qui mènerait au chaos politique et institutionnel.
04:07C'est d'ailleurs la seule raison pour laquelle la France insoumise vote en ce moment même
04:10des amendements de droite à l'Assemblée nationale
04:12et le Rassemblement national, lui, vote des amendements d'extrême-gauche.
04:16Puisque quand Jordan Bardella courtise les patrons sur les plateaux de télévision,
04:20Marine Le Pen vote des dizaines de milliards d'euros d'impôts supplémentaires sur les entreprises.
04:24Mais pendant ce temps, les Français n'y comprennent rien, vous en êtes conscient ?
04:26On ne sait pas, par exemple, ce week-end, il va y avoir un vote décisif
04:28sur le budget de la Sécurité sociale, qu'est-ce que ça peut changer ?
04:30Vous avez raison, c'est pourquoi les forces modérées ne doivent surtout pas tomber
04:32dans le piège qui est tendu par les extrêmes.
04:35Parce que ce piège, c'est quoi ?
04:36C'est d'empêcher qu'on puisse débattre dans l'Assemblée
04:38les questions qui intéressent justement les Français.
04:40La question de la santé, la question des retraites,
04:42on en parlait à l'instant pour la retraite des femmes de la fonction publique.
04:45La question de l'hôpital.
04:47Pour qu'on puisse aborder ces sujets,
04:48il faut que la partie recette du budget de la Sécurité sociale soit adoptée.
04:53C'est extrêmement important.
04:54Et quel est votre pronostic et votre espoir, je l'imagine,
04:56mais puisque ça va se décider ce week-end ?
04:58Il faut que les forces modérées,
05:00c'est-à-dire celles qui ne veulent pas tomber dans le piège
05:01tendu par le Rassemblement national et par la France insoumise,
05:04permettent à cette partie recette du budget de la Sécurité sociale
05:08d'être adoptée, parce que c'est comme cela que l'on pourra aborder
05:10les questions de santé, de retraite,
05:12qui sont très attendues par les Français
05:13et aussi par beaucoup d'oppositions.
05:16Vous pointiez du doigt il y a un instant les incohérences,
05:17mais par exemple, hier, un député proche de vous,
05:21M. Stizentul, a proposé un amendement
05:23qui faisait baisser un impôt de production,
05:26c'est un peu technique, puis il l'a retiré,
05:27puis finalement c'est le RN qui s'en est emparé,
05:29et le résultat c'est que cet amendement a été voté,
05:31et l'addition elle est de 5,4 milliards d'euros.
05:34Est-ce qu'il n'y a pas, de votre part aussi,
05:36un petit peu, certains disent, d'amateurisme dans cette affaire ?
05:39Non, ce qu'on voit surtout, c'est l'opportunisme du RN,
05:42qui n'avait en aucun cas prévu de défendre cette mesure,
05:45mais qui a saisi n'importe quelle occasion
05:47pour mettre le bazar à l'Assemblée nationale.
05:49Il y aura ce qu'on appelle techniquement
05:50une deuxième délibération,
05:52c'est-à-dire que l'Assemblée se prononcera à nouveau
05:54sur cet amendement, c'est à la demande
05:56de la présidence de la Commission des Affaires Sociales.
05:58Donc pas d'erreur de votre part ?
06:00Tout ça montre surtout que les extrêmes,
06:02en particulier le RN en l'occurrence,
06:05cherchent par tous les moyens
06:06à décrédibiliser le processus budgétaire,
06:08mais les forces modérées ne les laisseront pas faire.
06:10David Amiel, vous êtes nouveau ministre,
06:12mais vous êtes aussi un élu de Paris,
06:14du 15e arrondissement.
06:15Quelques mots juste sur ce qui se passe aujourd'hui,
06:18parce que là encore, on a un petit peu de mal à suivre.
06:20Rachida Dati est, comment dire,
06:23candidate à la mairie de Paris.
06:24L'un de vos députés, M. Maillard,
06:27Sylvain Maillard, la soutient,
06:28mais Gabriel Attal, votre chef,
06:30et le reste de Renaissance soutient
06:32Pierre-Yves Bournazel, qui est un autre candidat.
06:34Ça part assez mal, l'unité de votre camp
06:37pour ces élections municipales.
06:38D'abord, grâce à Renaissance,
06:40on aura pour la première fois
06:41une élection vraiment transparente
06:43et totalement démocratique à Paris,
06:44puisque les Parisiens pourront choisir
06:46directement la mairie de Paris.
06:47On a mis fin à la loi PLM,
06:49c'était moi comme député que j'avais porté.
06:51Moi, je soutiendrai Pierre-Yves Bournazel,
06:53parce que je considère d'abord
06:54qu'il était très important
06:55de rassembler le bloc central
06:57avant d'avoir un rassemblement plus large
06:58et parce que je considère
07:00que par son expérience,
07:01par son projet,
07:02par sa détermination,
07:03il fera un très bon maire de Paris.
07:04Mais Rachida Dati ne ferait pas
07:05une bonne maire de Paris ?
07:06Moi, quand je m'engage,
07:07je m'engage pour des gens,
07:09pour des projets,
07:10et aujourd'hui, je considère
07:11que Pierre-Yves Bournazel
07:12ferait un très bon maire de Paris.
07:13Donc, par Rachida Dati,
07:14qui est votre collègue ministre,
07:14je le rappelle,
07:15et je me permets juste
07:16de vous reposer cette question.
07:17Mais on a également,
07:18avec Pierre-Yves Bournazel,
07:19porté des combats ensemble
07:20à Paris en 2020,
07:22depuis au Conseil de Paris.
07:23Merci beaucoup,
07:24David Amiel,
07:25nouveau ministre de la Fonction Publique,
07:26et c'est la suite de Télémath.
07:27Merci beaucoup.
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