Un établissement de santé peut-il encore tourner sans vacataires en 2025 ? Non. Mais la gestion RH de ces collaborateurs détachés peut vite devenir un calvaire pour les hôpitaux ou autres structures de soins.
00:00Et on termine notre émission avec Fenêtre sur l'emploi pour parler du secteur de la santé, du secteur du recrutement dans la santé, secteur pénurique, c'est complexe, et on va en parler avec Alexandre Femme.
00:23Bonjour Alexandre. Bonjour Arnaud. Très heureux de vous revoir, vous étiez venu sur Bismarck il y a trois ans je crois. Tout à fait.
00:28Vous êtes le CEO de Mister Temp Group, et il y a trois ans ou quatre ans d'ailleurs maintenant, vous étiez venu nous expliquer l'hybridation de votre concept, c'est-à-dire des agences en physique, mais aussi des plateformes qui permettent de mieux connecter.
00:42Là vous venez nous parler d'un point extrêmement spécifique, que vous développez, une nouvelle plateforme, mais cette fois-ci à destination des vacataires de la santé.
00:49Exactement, le monde de la santé souffre de pénuries de profils extrêmement fortes, on parle surtout de profils d'infirmiers et d'aide-soignants,
00:56et face à ces pénuries, finalement le groupe Mister Temp met à disposition, depuis peu, une plateforme digitale, qu'on a baptisée Mister Temp Plus,
01:04qui permet aux établissements de santé de pouvoir gérer leur personnel sur les absences, contacter aussi, on va dire, leur poule, ce qu'on appelle le vacataire, on y reviendra,
01:14et lorsque ce poule-là ne répond pas présent, va permettre à nos agents de proximité de pouvoir positionner des intérimaires ou des vacataires.
01:21C'est-à-dire qu'ils se plug à votre plateforme ? L'hôpital, par exemple, ou la clinique, va se plugger à votre plateforme ?
01:26Il se connecte sur la plateforme, aura invité au préalable son personnel, et puis les gens qu'il connaît, s'il te réunissait d'habituellement,
01:32à venir se référencer. Ils gèrent leur planning, effectivement, sur la plateforme, pour dire, tiens, malheureusement, j'ai trois absences demain matin ou lundi prochain,
01:42est-ce qu'il y a des gens qui peuvent venir se connecter ? Et via la plateforme, on va contacter, effectivement, l'ensemble de ces personnes-là,
01:48via une appli, pour se dire, tiens, cette disponibilité est là, est-ce que tu es présent ? Oui, non.
01:53Ils reçoivent donc une notification, êtes-vous disponible sur la journée 2 ou la semaine 2 ? Oui, non, peut-être, et ainsi de suite.
01:59Et ainsi de suite, exactement comme ça.
02:01Ils ne trouvent pas, grâce à la plateforme, ils peuvent pousser la porte, là, au sens physique du terme, d'une des 230 agences Mr. Temp.
02:09Exactement, le groupe, aujourd'hui, c'est 230 agences, dont une cinquantaine qui sont spécialisées, vraiment, sur les métiers du médical et du paramédical,
02:17de façon à pouvoir aussi compléter ce pool existant, connu par l'établissement, par des gens, effectivement, qu'on va recruter, sélectionner, évidemment, de partir de nos agences.
02:28J'entends qu'il y a à la fois la mise en relation entre l'offre et la demande, j'entends aussi qu'il y a une réorganisation ou une gestion du planning.
02:34Est-ce que la plateforme gère aussi le planning ?
02:38La plateforme s'interface avec le type de gestion de planning habituel de l'établissement de santé,
02:44qui sont des outils qui sont extrêmement lourds, connectés au pay, etc.,
02:47mais qui permettent, justement, de gérer cette flexibilité pour le compte de l'établissement.
02:50Vous avez lancé cette plateforme.
02:51Qu'est-ce que vous disent les entreprises ou les cliniques qui se sont connectées ?
02:57Ça fluidifie, ça facilite, ça évite ?
02:59On l'a vu, là, récemment, je crois, à Caen, où les urgences sont fermées, faute de médecins,
03:04puisque les internes ne pouvaient plus assurer les soins, vous l'avez vu comme moi.
03:07On l'a vu comme moi, oui, évidemment.
03:09Ils ne sont pas encore plugés à Mr. Temple ?
03:10Pas encore, pas encore. On vient de lancer l'offre.
03:12On a pour l'instant des très bons retours de la part d'établissement,
03:15parce qu'elle permet de résoudre deux problématiques clés auxquelles ils sont confrontés.
03:19Un, la difficulté à trouver des remplacements en cas de pénurie,
03:22c'est que la plateforme, elle est simple et ça va vite,
03:25et avec la complexité des coûts.
03:27C'est qu'on voit bien aujourd'hui que les dépenses sont particulièrement suivies dans le domaine de santé,
03:33et cette plateforme-là, on la met à disposition de façon gratuite pour l'établissement,
03:37pour leur permettre de gérer leur poule.
03:39Donc ça veut dire qu'il n'y a pas de surcoût,
03:40parce qu'on sait aussi que des établissements hospitaliers vont aussi chercher de l'intérim,
03:44vont chercher des gens qui vont leur coûter plus cher.
03:46Là, dans ce cas-là, ce n'est pas le cas.
03:47Ce n'est pas le cas.
03:48Ces plateformes-là, sur les vacataires que connaît l'établissement,
03:51s'est mis à disposition gratuitement.
03:52Évidemment, lorsqu'on va chercher dans l'agence,
03:56où là, il y a un vrai travail qui est fait pour sélectionner les bonnes personnes et qu'elles soient présentes,
04:00là, évidemment, il y a une rémunération.
04:01Mais quand même, Alexandre Fahm, d'une manière un peu plus macroéconomique,
04:04on manque d'infirmières, on le sait,
04:06mais on avait le sentiment qu'il y en avait assez de formés.
04:08Il y en a beaucoup d'écoles d'infirmières en France.
04:10Globalement, il y a beaucoup de personnes qui sortent d'école.
04:13Et c'est assez troublant de voir qu'il n'y en a pas.
04:15Qu'est-ce qui se passe ?
04:15Il y a eu le Covid, il y a eu une désaffection du métier.
04:18Qu'est-ce qui se passe là ?
04:18Juste un chiffre pour une autre question.
04:20Est-ce que vous savez qu'au bout de combien de temps, en moyenne,
04:23un infirmier diplômé arrête d'exercer son métier d'infirmier ?
04:265 ans ?
04:31En moyenne, c'est dire à quel point ce métier-là
04:34est un métier qui est extrêmement difficile,
04:37tendu, avec des rythmes extrêmement exigeants.
04:40Et c'est vrai que la première cause de pénurie,
04:44oui, il y a des problèmes de vocation,
04:45oui, il y a des problèmes de rémunération
04:46qui ont été en partie traités par le fameux Ségur de la santé,
04:50mais un problème aussi de ce métier qui est usant, qui est difficile.
04:53Et je trouve d'ailleurs que le développement des contrats courts,
04:57que ce soit des vacataires ou de l'intérim,
04:59c'est une vraie solution.
05:01100% des intérimaires ou vacataires qui passent par nos agences
05:05sont des intérimaires ou de vacataires par choix.
05:07C'est des gens qui, concrètement, pour les gens que vous voyez bien,
05:09c'est des gens qui, en début de semaine, début de mois,
05:11viennent nous voir en disant, voici mon planning,
05:13j'ai envie de travailler lundi, mardi, mercredi, je préfère pas.
05:15Je bosserai que 10 jours.
05:16Je bosserai le jeudi, le vendredi,
05:18mais puisque la quantité, c'est le choix.
05:20Il a dit, je veux m'organiser parce que je dois faire un dîner samedi soir,
05:23je veux pouvoir garder mon samedi soir protégé,
05:25et je peux travailler dimanche.
05:26Ce qui est quand même un luxe dans un métier,
05:29que de pouvoir harmoniser son emploi du temps
05:31au gré de ses contraintes ou de ses loisirs.
05:34Objectivement, ça veut dire qu'aujourd'hui,
05:35les infirmières, les aides-soignantes ont un peu la main.
05:38Enfin, c'est elles qui ont la main sur le marché.
05:41Oui, c'est une réalité.
05:43Mais je pense que, c'est le sens un peu de l'histoire aussi,
05:46c'est des populations qui ont été extrêmement usées par le Covid.
05:50Moi, j'ai vu des gens qui étaient infirmiers
05:51d'un fonction public hospitalière,
05:53qui ont démissionné pour devenir vacataires.
05:56On en a beaucoup parlé pour des raisons de coûts.
05:58On va gagner un casque de CDI pour avoir un emploi du temps modulable.
06:01Modulable.
06:01Et on prend des CDD, effectivement.
06:03Mais c'est vraiment envie de reprendre le contrôle sur leur vie,
06:06tout en gardant ce métier d'infirmière auquel ils sont attachés.
06:10Et s'il n'y avait pas cette possibilité-là,
06:11ils arrêteraient ce métier d'infirmière.
06:13Donc, pour moi, l'intérêt ou la vacation,
06:14c'est une vraie solution pour pouvoir faire perdurer dans ce métier-là,
06:18qui est extrêmement noble,
06:19des gens qui, sinon, peut-être seraient usés.
06:21Et de maintenir, finalement, à garantir la qualité,
06:23la chaîne de soins,
06:24pour qu'on ait des gens au bon endroit de jour comme de nuit,
06:27puisque c'est aussi un métier qui travaille 365 jours sur 365.
06:31Une nouvelle plateforme, Mister Temp+.
06:33Ça, c'est la plateforme Vacataire Santé,
06:36qui est la nouveauté proposée et présentée par Alexandre Femme.
06:39Merci, Alexandre.
06:40Merci, Arnaud.
06:40C'est un vrai plaisir.
06:41Vous êtes le CEO de Mister Temp Group,
06:43500 millions d'euros de chiffre d'affaires.
06:45Oui, tout à fait.
06:46Et 230 agences, 12 000 clients.
06:48C'est quand même une très, très belle entreprise.
06:5010 000 personnes qui travaillent avec nous chaque jour,
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