00:00Alors, il y aura beaucoup de choses, il y a beaucoup de choses dans ce que vous avez dit.
00:02En tout cas, avant d'en venir aux prochaines élections, écoutez Éric Coquerel, le député LFI de Seine-Saint-Denis,
00:09président de la commission des finances de l'Assemblée nationale.
00:11Lui, il est sceptique à l'idée que le budget soit voté dans les temps, parce que oui, il y a des temps, il faut le rappeler, il y a des délais pour voter le budget.
00:17Le budget de l'État, de toute façon, il ne sera pas voté. Il n'arrivera pas à passer par le vote.
00:22La question maintenant, c'est de savoir comment le gouvernement entend, malgré tout, le faire passer.
00:26Et on voit bien qu'un des risques que nous avons, c'est qu'il le passe par ordonnance.
00:32Et vu la manière dont se passent les débats, vu les deux semaines de retard qu'on a eues au départ, etc.,
00:36moi, j'ai toute raison de m'inquiéter.
00:38Et c'est pour ça que ce matin, j'ai notamment demandé qu'on ne défende plus les amendements qu'en une minute au lieu de deux,
00:44qu'on essaie d'accélérer.
00:46C'est-à-dire que l'Assemblée essaye de compenser le retard initial de deux semaines.
00:49Mais je ne crois pas que le gouvernement voit ça d'un mauvais oeil, très sincèrement.
00:53Éric Coquerel qui s'exprimait depuis l'Assemblée nationale ce matin.
00:57Mais, alors, Thomas Bonnet, on aimerait également comprendre ce qui s'est passé.
01:01Parce que Sébastien Lecornu avait dit, pas de 49-3, promis.
01:04Là, cette fois-ci, place au débat, place à la discussion.
01:07Ça va être un grand moment démocratique.
01:08Tout le monde va pouvoir examiner et débattre de ce budget.
01:11Bonne ou mauvaise chose, finalement ?
01:13Ça, c'est en train de se retourner un peu contre lui, parce que l'idée de Sébastien Lecornu était de dire,
01:17le budget sera fabriqué, une cofabrication, si je puis dire, entre tous les partis.
01:22Chacun ira un peu de sa petite pierre.
01:24Sauf que le problème de ça, c'est que ce budget ne va satisfaire personne.
01:28Parce que, oui, il y aura peut-être quelques mesures gagnées là par le Parti Socialiste,
01:32ici par le Rassemblement National, peut-être par LR.
01:35Mais au final, le budget en tant que tel sera une sorte de Frankenstein
01:38et que personne n'aura envie de défendre ensuite devant ses électeurs.
01:41Donc, que personne n'assumera et ne revendiquera, finalement.
01:43Donc, ça devient très compliqué ensuite d'avoir avec vous l'assentiment de ces partis politiques.
01:47On a le Parti Socialiste qui vient de refuser une nouvelle réunion à l'instant
01:50avec le ministre chargé des Relations avec le Parlement.
01:53Donc, on voit bien que tout ça est en train vraiment de bouger.
01:56Parce que, Éric Coquerel a raison, c'est un mascarade.
01:59Tout le monde sait, tout le monde a très bien compris que ce budget ne sera pas voté dans les temps.
02:03Et qu'en fait, la discussion que nous avons actuellement,
02:05elle est plus de l'ordre de la mascarade et du spectacle
02:07que de la réelle discussion sur l'orientation budgétaire du pays.
02:10Parce qu'on va se retrouver, en plus, c'est ce que vous disiez, avec des ordonnances.
02:13Et oui, et alors là, c'est du jamais vu.
02:14Donc, on bascule dans l'inédit.
02:16Pour tout vous dire, il y a des débats entre constitutionnalistes
02:18pour savoir quelle version du budget serait alors retenue dans le cadre d'ordonnances.
02:22Est-ce qu'on serait sur la copie originale du gouvernement
02:25ou est-ce qu'on garderait certains amendements ?
02:26Bref, ça devient assez baroque quand même.
02:28La Ve République, quand même, est vraiment mise à mal par la situation politique du moment.
02:34Mais est-ce qu'elle est mise à mal ou au contraire, est-ce qu'elle tient le coup quand même ?
02:37Elle tient le coup parce que c'est une oeuvre d'art,
02:42mais elle est quand même mise à rue d'après.
02:44Oui, j'ai l'impression qu'elle ne tient pas le coup précisément
02:47parce que la vertu du Premier ministre avait été, dans son désir initial,
02:52de relancer le parlementarisme, qui est une des caractéristiques de la Ve République,
02:56avec ce présidentialisme qui devient un présidentialisme d'un homme seul,
03:01isolé et qui ne comprend visiblement rien dans la société.
03:04Sauf que le parlementarisme lui-même ne répond pas aux questions
03:07qui sont exigées des Français.
03:09Ou du moins, il se perd dans des débats techniques
03:12ou il se perd dans des fausses solutions,
03:15qui sont des solutions qui consistent à multiplier les taxes et les impôts.
03:19Et donc, je ne vois pas que ce monde-là réponde aux questions qui sont posées.
03:25Et j'ai l'impression que le Parti Socialiste fait surtout le jeu de la Macronie
03:33et que la stabilité dont se réclame aujourd'hui le Parti Socialiste
03:38est en fait une manière d'éviter le grand remplacement,
03:42d'éviter le déagisme, si je puis dire.
03:45Moi, j'ai toujours en mémoire que le mot concorde
03:47était le mot qui était régulièrement employé en 1793
03:50afin de calmer les esprits.
03:53Or, après, le mot concorde, c'est la terreur,
03:54c'est-à-dire tout l'inverse de la concorde
03:56qui a été imposée dans cette même année 1793.
03:59Et là, c'est pareil, on nous parle...
04:00Bah, j'en n'espère pas.
04:01Oui, mais on nous parle de la même manière aujourd'hui
04:05de stabilité alors que c'est le dégagisme qui se profile.
04:08Alors, on a parlé du PS,
04:10on a moins parlé de LFI et Rennes.
04:12Là aussi, il y a des grosses discussions entre eux
04:14sur les mesures budgétaires.
04:16Vous l'avez évoqué, Thomas Bonnet.
04:17Écoutez, Amélie de Montchalin, la ministre des Comptes publics,
04:19elle a dénoncé le comportement de LFI et du Rennes sur le budget.
04:23Elle était sur RTL ce matin.
04:25On voit ceux qui essayent de trouver le compromis,
04:26puis on voit ceux qui essayent de faire dérailler le train
04:28avant même, d'ailleurs, qu'ils soient arrivés en gare.
04:30En fait, ce qu'on voit, c'est qu'on a des artisans du compromis
04:33qui travaillent d'arrache-pied, pied à pied, étape par étape.
04:36Vous mettez les socialistes dedans.
04:38Exactement, il y aura le Sénat après.
04:39Et puis, vous avez deux groupes, vous avez la France Insoumise d'un côté
04:41et le Rennes de l'autre.
04:42Aujourd'hui, ce que je vois, c'est que si on ne se laisse pas attraper
04:46par ces arnaqueurs, ces illusionnistes,
04:49qui, au fond, animent le temps, mais ne veulent pas que ça marche,
04:52à chaque fois qu'il y a des votes de compromis,
04:53vous avez des gens qui se moquent.
04:54Les personnes n'êtes d'accord.
04:55Vous avez des extraits qui se moquent.
04:57Alors, LFI et Rennes, des illusionnistes.
04:59Oui, des arnaqueurs aussi.
05:00Des arnaqueurs.
05:01Quand vous voulez construire un budget avec les forces parlementaires,
05:03je ne suis pas certain que ce soit les mots appropriés
05:05pour avoir leur assentiment.
05:08Donc, je m'étonne.
05:10Sachant qu'en plus, elle dit que...
05:11Qu'est-ce qu'elle voudrait ?
05:12Que le RN soit d'accord avec toutes les propositions du gouvernement.
05:15J'ai du mal à comprendre.
05:16Effectivement, le RN s'oppose comme LFI s'oppose.
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