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  • il y a 5 jours

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00:00Ici Matin.
00:017h47, attention, se faire refaire les lèvres ou le nez, ce n'est pas anodin, Simon Kolbock.
00:06Dans le département, sur les réseaux sociaux, certains proposent des injections à moindre coût.
00:10Mais il faut vraiment se méfier, ces interventions sont très souvent illégales et elles peuvent être aussi dangereuses.
00:15On en parle avec votre invité, Simon.
00:17Oui, le docteur Gaëlle Muchir, bonjour à vous.
00:19Enchantée.
00:20Merci d'être en studio avec nous, vous êtes médecin, vrai médecin, je précise, esthétique à Perpignan.
00:25Et vous avez déjà récupéré bon nombre de femmes qui ont subi des injections qui ont très mal tourné chez nous.
00:32Oui, ça m'arrive de plus en plus souvent.
00:34Au début, on pensait que c'était ponctuel.
00:36Et maintenant, c'est quasiment toutes les semaines.
00:38Donc ça devient une catastrophe, c'est une alerte sanitaire qu'on voulait faire passer.
00:42Ce week-end, moi j'étais absente, mais un de mes collègues en a eu trois.
00:45Parce qu'en fait, on a ce qu'on appelle des fake injecteurs dans notre milieu.
00:49Et en fait, ces fake injecteurs, c'est des gens...
00:51Donc c'est des fausses injecteurs.
00:53Voilà, c'est des fausses injecteurs.
00:54Qui n'ont pas de diplôme, mais qui sont sur les réseaux sociaux, qui se font passer pour des médecins.
00:59Elles ont une belle blouse blanche, c'est ce que me disent les jeunes.
01:01Des faux diplômes derrière, des comptes Instagram de folie.
01:05Donc elles ont le temps de faire tout ça.
01:07Elles montent tous ces comptes et elles donnent rendez-vous à des jeunes filles.
01:09Parce que c'est souvent la population jeune qui fonctionne sur ce genre de choses.
01:13Parce qu'on veut du tout tout de suite.
01:14Maintenant, on est une société où on veut être comme l'autre.
01:17On veut les mêmes critères, on veut la même bouche, le même nez, les mêmes sourcils, les mêmes pommettes, comme vous avez pu le voir.
01:22Et donc, on les attire avec le prix, avec des filtres de folie.
01:26C'est-à-dire qu'on leur donne l'impression qu'elles vont être magnifiques avec juste une ampoule et que leur vie va changer.
01:34Qu'elles pourront même être Instagrammeuses plus tard.
01:36C'est ma dernière qui a été comme ça.
01:38Elle me dit, j'ai fait des injections pour être Instagrammeuse.
01:40Donc ça ne marche pas du tout de la même manière.
01:42Et en fait, on les récupère, ces jeunes filles qui ont été injectées dans des appartements, dans des caves.
01:48C'est pour dire qu'une injection se fait à l'hôpital ou dans un cabinet.
01:52On doit se renseigner avant.
01:54On doit appeler l'ordre si on a un doute.
01:56On peut aller sur Internet, puisqu'elles savent aller sur Internet, pour savoir justement si on est bien inscrit et qu'on est bien médecin.
02:02Alors docteur Michaud, vous nous dites trois jeunes filles dans le département.
02:05Juste ce week-end.
02:06De quoi elles souffrent finalement ?
02:07Quelles sont les conséquences ?
02:08Voilà, les conséquences, c'est qu'elles ont été injectées au niveau des lèvres et l'acide hyaluronique a été mal injecté.
02:14Donc ils se retrouvent dans un vaisseau et c'est une artère et ça bloque l'artère.
02:18C'est comme l'infarctus du myocarde.
02:20En fait, vous allez nécroser parce qu'il n'y a plus de circulation qui se passe et vous nécrosez le tissu.
02:24C'est-à-dire qu'il y a une mort du tissu, ça va se propager et ça peut aller jusqu'à la cécité, c'est-à-dire une perte de vision.
02:30On peut perdre le nez, on peut perdre la bouche et on a des cicatrices irréversibles.
02:35Et ça, à 25 ans, vous n'avez plus de visage.
02:37Donc les conséquences peuvent être extrêmement graves.
02:39On le comprend bien. Est-ce que ces jeunes femmes, on peut faire quelque chose pour elles ?
02:42Eh bien, il faut les informer.
02:44Nous, on peut faire quelque chose.
02:45Ah oui, les trois.
02:46Il n'est pas trop tard pour elles ?
02:46Non. Le seul problème, c'est que ces fake injecteurs n'ont pas les produits, n'ont pas l'antidote, n'ont pas le matériel.
02:52Donc nous, on a un produit qui s'appelle la hyaluronidase, qui est délivrée que sur ordonnance,
02:56par une seule entreprise qui a l'AMM en France et même en Europe.
03:01Et donc nous, la commande, on l'a toujours au cabinet.
03:03Il faut qu'on les suive pendant une quinzaine de jours.
03:05Les premiers jours, ça nous prend énormément de temps parce que c'est très douloureux.
03:08Il faut l'anesthésier, il faut l'injecter régulièrement.
03:11Il faut lui donner d'autres médicaments pour éviter aussi les infections.
03:14Il peut aussi y avoir des infections par VIH, puisque souvent les aiguilles ne sont pas changées, par hépatite.
03:19Donc il faut penser à ça.
03:20Les infections généralisées, si ça passe dans le sang.
03:22Et donc on a fait une surveillance.
03:24On prévient notre ordre.
03:25On essaye de faire porter plainte aux...
03:28Alors justement, vous avez, j'imagine, alerté les autorités.
03:30Qu'est-ce qu'on vous répond ?
03:31Eh bien, on nous dit que c'est des personnes qui ne sont pas médecins.
03:33Donc ça ne les regarde pas.
03:35Mais pourtant, c'est un exercice illégal de la médecine.
03:37Donc nous, on se retrouve un peu démunis.
03:39Donc moi, le deal que j'ai en main avec les personnes que j'ai, c'est...
03:42Je vous suis, mais vous portez plainte.
03:44Le problème, c'est qu'elles portent plainte et il n'y a pas de suivi non plus.
03:46Pourquoi il n'y a pas de suivi ?
03:47Eh bien, les plaintes, il n'y a pas de retour.
03:49Il n'y a rien qui est fait.
03:50Elles vont au commissariat.
03:51Elles y vont avec mon certificat.
03:52Elles y vont avec les photos.
03:54Et il n'y a rien qui est fait par la suite.
03:55Et on ne retrouve pas ces jeunes filles aussi.
03:56Le problème d'Internet, c'est que le site ferme, on en rouvre un autre.
04:00C'est impossible.
04:01C'est le jeu du chat et de la souris, en fait.
04:03Ces fake injectors, vous nous en parlez.
04:05Ces gens qui vont faire ces fausses injections avec des produits, parfois, qui sont très dangereux.
04:10On le comprend bien.
04:11Ce sont des gens du département ou c'est des gens qui, finalement, sillonnent la France ?
04:14C'est des gens qui sillonnent la France.
04:16Et même des gens de l'étranger.
04:17Et qui viennent dans les Pyrénées-Orientales pendant une certaine période ?
04:20Voilà, exactement.
04:21Qui viennent deux jours à Perpignan, par exemple.
04:23Deux jours à Montpellier, la dernière mois, elle a été injectée à Montpellier.
04:27Ce week-end, c'était à Perpignan.
04:29Ça peut être dans l'autre, ça peut être n'importe où.
04:31Et puis après, elles vont partir à Toulouse, à Paris.
04:33Ça fait le tour de France avec la petite mallette.
04:35Et des produits, je ne sais pas d'où ça vient.
04:37C'est-à-dire que, normalement, l'acide hyaluronique, le véritable, qui est vraiment traité,
04:41qui est beaucoup plus cher que celle qu'elles ont, il est fiable.
04:44Il est fait.
04:46Il nous est distribué par les laboratoires.
04:48Là, moi, quand je regarde sur Internet, vous trouvez des produits à moins de 20 euros.
04:51Je ne sais pas ce qu'il y a dedans.
04:52Il doit y avoir du silicone, il doit y avoir d'autres choses, des choses complètement interdites.
04:55Est-ce que vous nous dites que c'est fou ?
04:56Parce qu'on comprend bien le danger sanitaire pour ces jeunes femmes.
05:00Et vous nous dites qu'il ne se passe rien.
05:03Rien.
05:03Et en plus, nous, on sait que la partie visible de l'iceberg.
05:06Il y a quelques-unes qui osent venir nous voir.
05:08On ne sait même pas le reste.
05:09Mais il n'y a rien qui bouge, en fait.
05:11C'est pour ça que je suis là pour faire une alerte.
05:13Parce que c'est catastrophique.
05:15Nous, on nous restreint.
05:16Et c'est normal.
05:17On est médecin.
05:18On doit nous contrôler.
05:19Mais il y a un moment où il faudrait qu'on mette les cartes sur table.
05:23Et qu'on dise qu'un médecin formé peut faire de la toxine.
05:26Parce que je ne sais pas si vous en avez entendu parler.
05:28La toxine botulique, il y a eu pas mal de soucis.
05:31Le botulisme, c'est mortel, potentiellement.
05:33Exactement.
05:33Il y en a eu encore trois en Réa, en région parisienne.
05:36Suite à de la toxine botulique.
05:38Parce que c'était une mauvaise toxine.
05:40Donc, c'est une catastrophe quand même.
05:42Ça peut faire des morts.
05:42Si on veut se faire refaire les lèvres.
05:44Si on veut se faire refaire une autre partie du corps.
05:47C'est quoi les deux, trois conseils qu'il faut absolument suivre ?
05:50C'est quoi ?
05:50Comment on s'assure que le médecin est véritablement un médecin ?
05:52Alors déjà, un médecin, il ne fait pas de publicité sur internet.
05:55Nous, on n'est pas un commerce.
05:56Donc, on n'a pas le droit de faire de publicité.
05:58C'est ça le mal-être qu'on a.
05:59C'est très bien.
06:01On n'est pas là pour faire du commerce.
06:02Mais on n'apparaît pas sur internet pour mettre des prix, pour faire de publicité.
06:05Donc, tout ce qui est Instagram, Facebook, on oublie.
06:08Normalement, si on en met, c'est juste expliquer.
06:10On doit être là pour faire de l'explication du préventif.
06:13Deuxièmement, si vous avez un doute, vous appelez l'ordre.
06:16Vous allez sur le site de l'ordre.
06:17Vous vérifiez qu'on soit bien.
06:18L'ordre des médecins.
06:19Vous vérifiez qu'on soit inscrit.
06:21Et puis après, vous pouvez vous renseigner aussi autour de vous.
06:23Mais c'est vrai que le moindre doute, on peut passer un coup de téléphone à son ordre.
06:27Ou aller justement, elles savent aller sur internet.
06:29Aller demander nos inscriptions sur internet.
06:31Votre appel est passé.
06:32On espère qu'il aura été entendu.
06:34Merci beaucoup, docteur Gaëlle Mucher.
06:36Vous êtes médecin esthétique à Perpignan.
06:37Je rappelle aussi que vous êtes adhérente du syndicat national des médecins esthétiques.
06:42Bonne journée à vous.
06:43Merci d'être venue.
06:43Merci beaucoup.
06:47La météo ici, aussi, on grâce à vous sur le WhatsApp au 0468 35 5000
06:52avec le message de Cathy.
06:533 degrés à savoir ce matin.

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