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  • il y a 1 jour
Trouver un budget : la quadrature du cercle ? Quelles marges de manœuvre reste-t-il au gouvernement ? Et s'il fallait en passer par le 49.3 ? Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, est l'invitée de RTL Matin.
Regardez L'invité RTL de 7h40 avec Thomas Sotto du 03 novembre 2025.

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Transcription
00:00Elle est la ministre des comptes publics, qu'on pourrait donc aussi appeler la ministre des comptes dans le rouge.
00:07Elle joue un rôle clé dans la préparation du budget 2026.
00:10Amélie de Bonchalin est l'invité d'RTL Matin. Bonjour et bienvenue sur RTL Amélie de Bonchalin.
00:14Alors que les députés vont boucler aujourd'hui 8 jours de débat sur la partie recette du budget,
00:18on va bien sûr parler de la bataille d'amendements qui se joue, des concessions faites par les uns et par les autres.
00:22Mais pour commencer, j'aurais vous posé une question simple. Est-ce que vous ne faites pas fausse route ?
00:27Alors c'est intéressant votre question, parce que précisément, je pense qu'il y a beaucoup de Français qui se réveillent ce matin
00:31et qui se demandent où on en est, comment ça marche.
00:34Et effectivement, il y a un sentiment peut-être d'être un peu submergé par beaucoup d'informations très contradictoires.
00:40Et donc je suis très contente ce matin d'être avec vous pour vous dire déjà où on en est.
00:43Alors on en est où ? Quel bilan vous faites des mesures adoptées jusqu'à présent ?
00:48Où on en est d'abord, il y a des députés qui cherchent un compromis et qui votent avec beaucoup de travail.
00:54Ça prend du temps, des mesures, je vais revenir, qui sont pour les PME, pour les ménages, je vais revenir.
00:59Et puis de l'autre, où on en est aussi politiquement, on voit ceux qui essayent de trouver le compromis,
01:03puis on voit ceux qui essayent de faire dérailler le train avant même d'ailleurs qu'il soit arrivé en gare.
01:08C'est un long processus.
01:09Et qui est majoritaire aujourd'hui ? Ceux qui veulent faire dérailler le train ou ceux qui veulent le compromis ?
01:12En fait, ce qu'on voit, c'est qu'on a des artisans du compromis qui travaillent d'arrache-pied, pied à pied, étape par étape.
01:19Vous mettez les socialistes dedans ?
01:20Exactement, il y aura le Sénat après.
01:22Et puis vous avez deux groupes, vous avez la France insoumise d'un côté et le RN de l'autre.
01:26La France insoumise qui est dans l'incohérence la plus totale, qui vote maintenant de plus en plus de mesures avec la droite,
01:31parce qu'au fond, ils cherchent à bordéliser le débat.
01:33Et puis vous avez le RN qui, tout en votant des choses, dit, vous voyez, M. Bardella ce week-end,
01:39que de toute façon, à la fin, ils n'en feront rien et que tout ça n'arrivera pas et qu'ils veulent la censure.
01:43Mais est-ce qu'à la fin, ça va faire un budget, Amélie de Montchalot ?
01:44Et donc, aujourd'hui, ce que je vois, c'est que si on ne se laisse pas attraper par ces arnaqueurs, ces illusionnistes,
01:51qui au fond, animent le temps, mais ne veulent pas que ça marche,
01:54et d'ailleurs on voit que les sondages pourraient leur donner raison,
01:57notre défi, c'est de faire mentir ceux qui pensent qu'on a raison de vouloir être dans la radicalité
02:03et au fond, dans le nihilisme, parce qu'il ne se passera rien dans la vie des Français, si ce budget est rejeté.
02:06C'est compliqué de les traiter d'arnaqueurs et d'illusionnistes, alors que Sébastien Lecornu a dit
02:09« Laissons le Parlement faire son boulot ». Ils ont le droit de ne pas être d'accord avec nous ?
02:13Ils ont tout à fait le droit. Mais ce que je vois aussi, c'est qu'il y a un compromis qui est en train de se bâtir,
02:16et je voudrais le décrire aux Français.
02:18Si je fais les comptes, ce matin, ce qui a été voté, c'est 2,5 milliards de plus d'impôts sur les multinationales.
02:24C'est aussi 3 milliards d'impôts de moins sur les PME par rapport à 2025.
02:29C'est aussi 2 milliards d'impôts de moins sur les ménages,
02:33parce que le barème de l'impôt sur le revenu a été proposé comme étant dégelé.
02:37Et c'est pour les plus fortunés de notre pays, un paquet de mesures qui ferait que,
02:41s'il était adopté en l'État, ces ménages les plus fortunés
02:45paieraient plus d'impôts que ce qu'était l'ISF sous François Hollande.
02:50Dans quelle proportion ?
02:51Ils paieraient plus d'impôts que ce qu'était sous François Hollande.
02:53Donc, on est revenu à peu près à entre 5 et 6 milliards d'impôts
02:57payés par les plus fortunés dans ce budget.
02:59Donc, vous, la copie vous satisfait ce matin ?
03:00Si je vous résume tout ça, le déficit, à l'instant où on se parle,
03:03il est toujours d'à peu près 4,7%, ça veut dire que ce n'est pas invotable,
03:07ça veut dire que ce n'est pas Frankenstein,
03:09ça veut dire qu'on est encore au début d'un très long processus.
03:12Parce qu'il faut que les Français comprennent que notre démocratie,
03:14elle permet justement de bâtir ces compromis.
03:17Il y a d'abord l'Assemblée, puis après il y a le Sénat, puis ça revient à l'Assemblée.
03:20Et donc, on est dans quelque chose qui se bâtit.
03:22Sachant que, pardon, c'est important, c'est un point de procédure,
03:24mais si jamais le budget n'est pas voté à l'Assemblée,
03:27la copie qui part au Sénat, c'est la copie de départ, par un zéro.
03:31Exactement, mais ça c'est la démocratie depuis toujours,
03:33parce que, justement, il y a un processus qui fait que,
03:35pas à pas, étape par étape, c'est une forme de course d'endurance,
03:38eh bien, la démocratie fonctionne ainsi.
03:40Mais est-ce que la copie vous convient aujourd'hui ?
03:43Est-ce que la copie que vous venez de décrire vous convient ?
03:44Tout ce que je vous ai décrit, après on peut être d'accord ou pas d'accord
03:47avec le détail des mesures,
03:48mais vous voyez bien que c'est quelque chose qui serait un choix démocratique
03:52de compromis pour le pays.
03:53Après, il y a beaucoup d'étapes, donc je ne peux pas vous dire
03:55si ces mesures seront exactement les mêmes à la fin.
03:58Mais ce que je veux rappeler aussi, c'est que dans ce débat,
04:00on a deux forces politiques, que je décrivais au début,
04:03dont le but est de faire dérailler les systèmes.
04:06Elles ne veulent pas, ces forces politiques extrêmes,
04:08LFI d'un côté, RN de l'autre,
04:10elles ne veulent pas que ce compromis se passe.
04:12Vous savez, je suis, depuis vendredi, il y a maintenant 10 jours,
04:15tous les jours, de 9h à minuit, avec les députés.
04:18A chaque fois qu'il y a des votes de compromis,
04:19vous avez des gens qui se moquent.
04:21Mais personne n'est d'accord.
04:21Vous avez des extraits qui se moquent.
04:23Quand on prend le camp Renaissance porté par Gabriel Attal à l'Assemblée,
04:28ils ne sont pas d'accord, ils ne votent pas pareil sur les mesures.
04:30On voit bien que personne n'est d'accord au sein même des groupes.
04:33Moi, ce n'est pas ce que je vois.
04:34Donc eux, ils ne veulent pas envoyer la France dans le mur, j'imagine, dans votre esprit.
04:37Non, il y a des débats qui se font.
04:38C'est normal d'ailleurs, et le Premier ministre l'a dit, avec la fin du 49-3,
04:41chaque député a retrouvé son pouvoir sur chaque vote.
04:44Il peut voter pour, contre ou s'abstenir.
04:47Mais voyez, le sondage de ce week-end, moi je veux qu'on le regarde précisément.
04:49Le sondage de la présidentielle ?
04:50C'est un sondage qui dit au fond, il y a une prime aujourd'hui donnée par les Français
04:53à ceux qui ne veulent pas du compromis, à ceux qui sont dans la radicalité.
04:57Avec ceux qui, justement, essayent de bâtir...
05:00En gros, pour nos auditeurs qui n'ont pas vu, Marine Le Pen ou Jordan Bardella
05:02sont à 35 à 37% au premier tour, et les suivants sont à 14-15%.
05:07Moi, je veux qu'on fasse mentir ce sondage.
05:08Parce que ce sondage, au fond, c'est les illusionnistes, à nouveau, les arnaqueurs.
05:12C'est des gens qui promettent beaucoup de choses.
05:14Vous voyez, dans les théâtres, quand Jordan Bardella lit son livre,
05:17mais qui, dans l'hémicycle, quand ils votent, n'ont aucune cohérence
05:20et ne veulent pas surtout que ça rende dans la vie des Français.
05:22Je m'explique.
05:23Si vous votez des amendements, mais qu'à la fin, vous êtes contre le budget,
05:27tout ce que vous avez voté avant n'existe pas dans la vraie vie.
05:30Donc moi, je préfère travailler avec des gens qui voyaient pas à pas.
05:33Et je ne sais pas une question de préférence, c'est aussi que je suis à leur service.
05:36Mon rôle, c'est d'éclairer les débats.
05:38Vous pensez, ce matin, que le volet recette du budget sera voté ?
05:41On en est très loin, aujourd'hui.
05:42Pas du vote.
05:42On est très loin.
05:43Non seulement du vote, mais aussi du moment où ça sera voté.
05:45Vous savez, on a examiné 5 articles sur 30 pour la partie recette.
05:50On va commencer ensuite le budget de la sécurité sociale.
05:52On va y venir dans un instant, mais...
05:53C'est un long processus.
05:54Moi, ce que je dois vous dire, c'est qu'aujourd'hui,
05:56il y a des députés qui sont des artisans du compromis,
05:58qui font un travail, qui prend une forme,
06:00qui, comme je l'ai dit, pour les PME, pour les ménages,
06:02pour les multinationales, pour les plus fortunés,
06:04ça commence à ressembler à des choses qui, ensuite,
06:06eh bien, iront au Sénat, reviendront.
06:08Et puis, de l'autre, vous avez ceux qui font le pari, au fond,
06:11de l'illusion, avec des amendements...
06:13Ça, on a compris, ça fait trois fois que vous le dites.
06:14Oui, mais regardez.
06:14J'ai quand même une question.
06:16Quand vous avez un amendement qui est promis aux Français
06:18comme devant rapporter 26 milliards d'euros sur les multinationales,
06:21ma sincérité, ma responsabilité de ministre,
06:22c'est d'expliquer que...
06:24On va d'ailleurs le prouver dans les prochains jours
06:25avec le Premier ministre du gouvernement.
06:26C'est que ça ne fonctionne pas, ça n'existe pas,
06:30ça ne tient pas debout.
06:30Donc, arrêtons d'y croire,
06:31parce que sinon, en fait, on va arriver à des conclusions
06:33qui n'ont aucun sens.
06:34Vous avez évoqué le 49-3.
06:36Il y a des voix qui commencent à s'élever
06:37pour dire que se priver du 49-3
06:39pour faire passer le budget
06:40rend la mission impossible.
06:41C'est le cas du chef du groupe Modem
06:43à l'Assemblée nationale, Marc Fénault.
06:45Est-ce que vous aussi, vous commencez à vous dire
06:46qu'on aura peut-être besoin du 49-3 ?
06:48Non. Moi, ce que je me dis,
06:49c'est que ça fait des mois, voire des années,
06:51qu'on nous a dit 49-3.
06:52C'était un coup de force démocratique,
06:53ça abîmait le Parlement.
06:54Donc, il n'y en aura pas ?
06:55Mais le Premier ministre y a renoncé.
06:57C'est irréversible ?
06:57Nous avons donné le pouvoir à la démocratie
07:00dans ce qu'elle a de plus fondamental.
07:02Un député a un bouton de vote,
07:04il est pour, il est contre, il s'abstient.
07:05Donc, il ne reviendra pas en arrière ?
07:06On forme des majorités comme ça.
07:07Il ne reviendra pas en arrière.
07:08C'est fermé définitif.
07:09Pourquoi on ne reviendra pas en arrière ?
07:11Parce que si on croit que dans une démocratie,
07:13quand on fait ce choix de dire,
07:15au fond, on en revient à la base de la démocratie,
07:17vous avez des gens qui, en permanence,
07:19j'y reviens,
07:20agitent l'idée que nous ne pourrions pas réussir.
07:23Parce qu'ils ne veulent pas qu'on réussisse.
07:24Parce qu'ils ne veulent pas que la France
07:25soit autrement que bloquée.
07:27Parce qu'ils ne veulent pas que les problèmes soient résolus.
07:29Qui parle des ordonnances toute la journée ?
07:31Mais Mme Le Pen.
07:32Et ensuite, Mme Panneau de l'autre côté.
07:33Et les ordonnances, c'est quoi ?
07:36C'est d'acter dès maintenant
07:37que ce que nous faisons ne sert à rien,
07:39que ce qui a été présenté ne changera pas,
07:41et que la démocratie, dans ce qu'elle a, au fond,
07:43de plus, à nouveau, fondamentale,
07:45n'est pas capable de résoudre les problèmes des Français.
07:47Moi, je pense que la présidentielle, c'est dans 18 mois.
07:50Il y aura des grandes questions dans 18 mois.
07:51Mais d'ici là, on peut trouver des compromis d'action collectifs.
07:55Oui, quelques mots du budget de la Sécu,
07:56qui sera l'autre énorme morceau de la semaine,
07:58qui arrivera demain, mardi, dans l'hémicycle.
08:00C'est là que se trouve une bonne partie du musée des horreurs,
08:02s'inquiète déjà le socialiste Boris Vallaud.
08:05Quel est votre objectif d'économie raisonnable pour ce budget de la Sécu ?
08:08La copie de départ prévoyait 7 milliards d'économies.
08:11C'est toujours ça ?
08:11Je vais là aussi dire aux Français.
08:13Les Français, vous savez, ils ont un compte en banque,
08:15une feuille de paye, un portefeuille.
08:17Il faut voir les choses du budget de l'État
08:18et du budget de la Sécurité sociale, ensemble.
08:21Il y a dans le budget des propositions initiales,
08:23d'ailleurs sur lesquelles le Premier ministre est lui-même revenu,
08:25en disant, vous voyez, le gel des retraites,
08:27on voit bien que c'est très difficile d'avoir une majorité
08:29pour que toutes les retraites soient gelées,
08:31notamment les plus petites.
08:32Donc, débattons-en.
08:33Le doublement des franchises médicales,
08:35ça, c'est négociable ou pas ?
08:36Là aussi, de quoi on parle ?
08:38Nous sommes le pays au monde,
08:40qui fait qu'à la fin de nos actes médicaux,
08:43nous payons le moins,
08:45le moins du monde de notre poche.
08:46Il y a aujourd'hui 18 millions de Français
08:48qui ne payent rien
08:49parce qu'ils sont modestes,
08:51parce que ce sont des enfants,
08:52parce que ce sont des personnes
08:53que nous avons exemptées de cette participation.
08:57Qu'il y ait un débat sur,
08:59dans notre système,
09:00tout en restant le pays
09:01qui restera celui le plus,
09:02le moins cher,
09:03on reste à payer du monde.
09:05Est-ce qu'il n'y a pas des choses à ajuster
09:06à un moment où on voit que les dépenses santé...
09:07Vous êtes plutôt favorable au doublement des franchises.
09:09Vous voyez, moi, je suis favorable
09:10aux propositions qu'on a faites.
09:12Après, je suis surtout favorable au débat
09:13et je suis favorable
09:14parce qu'on trouve des accords.
09:15C'est ça mon rôle
09:16et c'est ça mon métier.
09:17Les professionnels hospitaliers
09:18qui voient venir, je les cite,
09:19la pire cure d'économie sur l'hôpital
09:21depuis les années 2010
09:22et un budget qui ne pourrait répondre
09:24en aucun cas aux besoins croissants
09:25de santé des Français.
09:26L'objectif national des dépenses
09:28d'assurance maladie
09:29est prévu en hausse de 1,6%.
09:30Or, pour continuer à faire tourner la machine
09:32comme elle fonctionne aujourd'hui,
09:33il faudrait une hausse
09:34de 7 ondames de 4%.
09:35Ça va saigner à la Sécu.
09:37Donc, le Premier ministre l'a dit
09:38dès vendredi,
09:39sur les dépenses liées à l'hôpital,
09:41nous avons déjà annoncé
09:43que nous allons réévaluer le budget
09:45de presque 1 milliard d'euros
09:46pour que, pour l'hôpital,
09:48effectivement,
09:49les moyens soient donnés
09:49à chacun de fonctionner.
09:50Mais vous voyez,
09:51la dépense de santé, c'est quoi ?
09:52C'est des consultations en ville,
09:54c'est des dépenses de médicaments,
09:55on va faire 1,6 milliard de baisse de prix
09:56pour les laboratoires pharmaceutiques
09:58pour qu'ils contribuent aussi
09:59à notre effort.
10:00C'est aussi, ensuite,
10:01des arrêts de travail,
10:02c'est des dépenses à l'hôpital,
10:03c'est beaucoup de choses très...
10:04C'est de la lutte contre la fraude aussi.
10:06Donc, on prend les choses
10:07une par une.
10:08Et à la fin, on veut quoi ?
10:09C'est que les Français
10:09aient un pays où il y a un budget,
10:11où les services publics
10:12soient garantis
10:13et où les enjeux stratégiques,
10:15notamment notre défense
10:15et notre sécurité,
10:16soient aussi financés.
10:17C'est ça qu'on fait ensemble.
10:18Et il y a des gens,
10:19je peux vous rassurer,
10:20qui essayent de le faire
10:20avec méthode.
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