Avalanche de taxes du budget 2026 : «On a l'impression qu'aucune taxe n'est liée à une autre», déplore Charlotte d’Ornellas - Vidéo Dailymotion

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00:00Europe 1 Soir Week-end, 19h, 21h, Stéphanie Demureux.

00:04On est toujours en compagnie de Charlotte Dornelas et Eliott Maman.

00:07Maëlle Laurent nous en parlait il y a quelques instants, ces débats qui se poursuivent,

00:11alors pas aujourd'hui, ils sont en week-end tout de même, pour la Toussaint,

00:14pour tenter de trouver en tout cas un compromis.

00:17On a vu hier la taxe Zuckman sur les hauts patrimoines enterrées,

00:20mais alors on s'est réveillés ce matin, ça m'avait échappé celle-ci hier,

00:25avec un impôt sur la fortune improductive.

00:27Il y a beaucoup de créativité à l'Assemblée Nationale.

00:31Adopter 163 voix contre 150,

00:34on est d'une alliance improbable entre le PS, RN, Modem et Eliott.

00:39Alors ça touche les yachts, les voitures de collection, les crypto-monnaies.

00:45Mais ça touche aussi, et ça c'est un petit peu plus gênant,

00:48parce que quand on nous dit qu'il faut cibler les ultra-riches...

00:50Déjà les yachts ou les crypto-monnaies, je ne suis pas sûre que ce soit très comparable.

00:53Non, mais ça ratisse l'argent.

00:56Mais alors surtout, Charlotte, il y a les assurances-vie.

01:00Ça touche énormément de Français, l'encours est à plus de 2 milliards d'euros.

01:06Je ne suis pas sûre que la gauche, en l'occurrence il n'y a pas que la gauche,

01:09mais ne manque pas sa cible en l'espèce.

01:11C'est-à-dire que la gauche promet des taxes à peu près sur tout,

01:15donc je ne sais pas s'ils manquent leur cible ou pas, je ne sais pas.

01:18Ils ont trouvé un nouveau moyen de le faire.

01:20Honnêtement, moi, au-delà de...

01:21Enfin, j'ai l'impression qu'on nous occupe un peu ces jours-ci, pour vous le dire très franchement.

01:26C'est-à-dire qu'il y a des débats, il y a des créations de taxes.

01:29C'est Sébastien Lecornu qui parle à la presse du dimanche demain,

01:33explique que bien sûr il y a certaines choses qui seront, notamment ça,

01:35qui seront corrigées au Sénat.

01:37Et puis de toute façon, il va y avoir des alliances de renversement.

01:40Et puis de toute façon, ce budget, soit il sera voté sans ce qui était autrefois la majorité.

01:44Il dit qu'il peut tomber aussi du jour-là.

01:45Bien sûr, mais il a raison, évidemment, avec un budget.

01:47En fait, moi, ce qui me fascine, c'est que le budget, je ne suis pas économiste,

01:51ça n'aura échappé à personne.

01:52Simplement, le budget d'un pays n'a de sens que s'il est réfléchi à l'aune d'une vision d'un cap politique.

01:59Parce que c'est le budget d'un pays dont on est en train de parler.

02:02Donc ce n'est pas juste une affaire de gros sous, c'est de savoir ce qu'on va en faire.

02:05Or là, depuis quelques jours, on a des discussions, des alliances de telle avec telle

02:09pour voter chaque nouvelle taxe, parce que là, en l'occurrence, ce sont les recettes qui sont étudiées,

02:16chaque nouvelle taxe dans son couloir de nage.

02:18On a l'impression qu'il n'y en a aucune qui est liée à l'autre.

02:20Et il y en a un qui arrive à faire un coup sur celle-ci,

02:22et un autre qui arrive à faire un coup là-dessus.

02:24Donc on a un jour la taxe Zuckman qui est rejetée,

02:27le lendemain cet impôt qui est créé,

02:29et à la fin, tout le monde qui vous dit, mais de toute façon, ça ne se finira pas comme ça.

02:32Pardonnez-moi, mais après, c'est intéressant quand même de voir qui vote quoi.

02:37Parce que, par exemple, le Rassemblement National,

02:41on a vu un Jordan Bardella devant le MEDEF avoir un discours quand même assez libéral.

02:45On se dit, tiens...

02:46Jordan Bardella n'est pas à l'Assemblée Nationale.

02:48Non, non, d'accord, mais...

02:49On le sait qu'il y a des lignes différentes.

02:51Le RN, c'est quand même affiché comme un parti plus libéral qu'on pensait,

02:55et finalement, on se rend compte quand même qu'ils sont au rendez-vous des taxes

02:59quand il s'agit de voter des augmentations d'impôt quand même.

03:02Oui, mais ça, Marine Le Pen avait toujours dit qu'elle voulait rétablir,

03:05non pas l'ISF comme il était initialement,

03:07mais changer l'ISF, vous savez, il a été supprimé,

03:12mais en fait pas vraiment,

03:13puisque l'impôt sur la fortune immobilière est resté.

03:15Marine Le Pen avait déjà annoncé qu'elle voulait inverser, on va dire,

03:19ce qui restait de l'ISF.

03:21Il y a un positionnement du Rassemblement National qui n'est pas libéral,

03:23elle s'en est toujours défendue.

03:25Il y a une différence sensible dans les propos qui sont tenus

03:28entre Marine Le Pen et Jordan Bardella, c'est vrai aussi,

03:30c'est pour ça que je vous disais,

03:32il n'est pas à l'Assemblée Nationale,

03:33ce n'est pas lui, en effet, qui dirige les députés.

03:35On a un Jean-Philippe Tanguy qui nous a fait des déclarations,

03:37en effet, qui lui appartiennent et qui sont instructives,

03:40on va dire, sur son positionnement économique.

03:42Mais encore une fois, au-delà de ça,

03:43on a vu, par exemple, c'est très intéressant,

03:46le socle commun,

03:49qui a explosé en vol, mais je ne sais plus comment les appeler,

03:51donc tout le monde comprend ce que je veux dire.

03:53Le socle commun qui explique que, en effet,

03:55le Rassemblement National a voté avec le PS,

03:57je note qu'il y a Liotte et le Modem, également,

04:00qui ont voté là-dessus, donc dans le détail,

04:02ce serait intéressant.

04:02Jean-Paul Matéi, du Modem,

04:03qui a inventé cet impôt sur la fortune.

04:05Oui, moi, ça me semble plus étonnant,

04:07peut-être, étant donné les alliances de ces dernières années,

04:10que le Rassemblement National,

04:11et sur la taxe du CMAN,

04:12LFI qui vous explique qu'en fait,

04:14le Rassemblement National est composé de sociotraitres,

04:18et que d'ailleurs,

04:19le budget qui est en train de se voter

04:20est finalement celui du Rassemblement National.

04:22C'est pour ça que je vous dis,

04:23j'ai l'impression qu'on nous occupe ces derniers temps,

04:25parce qu'aucun d'entre nous n'est capable de savoir

04:27ce à quoi ça aboutira concrètement

04:29dans plusieurs semaines,

04:31et en effet, Sébastien Lecornu lui-même vous dit

04:33« Je suis lucide, on peut encore chuter ».

04:35Donc franchement...

04:36Non, mais c'est vrai que moi,

04:37ce qui me choque,

04:39c'est l'assurance-vie,

04:40qui finance la dette,

04:42que beaucoup de Français utilisent l'assurance-vie,

04:44peut-être pour aussi transmettre à leurs enfants,

04:46ça devient aussi un gros mot.

04:48Par contre, vous avez des députés...

04:49Il y a des gens qui travaillent mûrs

04:50pour mettre de côté pour leurs enfants.

04:52Je suis absolument d'accord.

04:53C'est ça qui me choque, honnêtement.

04:53Mais vous avez à la fois une écologiste

04:55qui vous dit qu'il faut taxer l'épargne des Français,

04:57enfin s'en servir ces derniers jours,

04:59et il y a Elbrun Pivet,

05:00qui me semble-t-il n'est ni au ARN,

05:01ni à la France Insoumise,

05:02qui veut taxer la transmission.

05:05Je veux dire, c'est impossible de s'y retrouver.

05:06On va l'écouter, Sophie Taifollian,

05:10justement, députée écologiste,

05:12qui veut s'en prendre à l'épargne.

05:13Il ne manquait plus que ça.

05:15Il faut aller chercher l'argent là où il se trouve.

05:20Il y a un autre endroit où il se trouve,

05:22mes chers collègues.

05:23C'est dans l'épargne des Français.

05:25Pourquoi les Français épargnent-ils tant ?

05:27Ils épargnent parce qu'ils sont inquiets.

05:30Inquiets de voir notre modèle social mis en danger.

05:32Inquiets de ne pas pouvoir avoir une retraite digne.

05:37Inquiets de ne pas pouvoir payer leur fin de vie dans un EHPAD.

05:44Inquiets de ne pas pouvoir payer l'hôpital s'ils sont malades.

05:50Récupérez l'épargne des Françaises et des Français

05:53pour qu'elles soient investies réellement dans le productif

05:56et non pas dans le financier.

05:58C'est remettre en selle notre modèle social

06:01qui protège et lèvera les inquiétudes.

06:04En l'occurrence, personne n'a mis un impôt sur l'épargne

06:07pour le moment, à part peut-être cette assurance vie

06:10qui rentre dans l'impôt sur la fortune d'un produit.

06:12Mais vous vous rendez compte ?

06:13Là, on y arrive.

06:14Ça y est, l'épargne, c'est trop tentant.

06:17Je pense qu'il faut en parler pour dire stop tout de suite.

06:21Il faut que ces députés s'arrêtent

06:24dans leur folie fiscale, Elliot Mamane,

06:27et dans leurs envies surtout de ponctionner.

06:29Vous l'entendez, elle dit qu'il faut aller chercher l'argent

06:32là où il est.

06:33Oui, absolument.

06:34Au moins, ça a assez peu de chances de passer.

06:37Je pense qu'il y a deux choses.

06:38D'abord, d'un point de vue idéologique,

06:39on voit qu'il y a dans une partie de la gauche

06:41un refus d'admettre qu'il y a en effet parfois

06:44des capacités qui sont disproportionnées

06:47et qui ne sont pas toujours absolument égales.

06:49et surtout que l'argent accumulé autour de la vie

06:53peut constituer une forme d'héritage

06:55comme d'autres choses qui nous incombent à la naissance

06:58et qu'il y a une volonté de pouvoir absolument déconstruire

07:02tout ce qui peut constituer ce type d'héritage.

07:04Ça ne les empêche pas de le faire

07:05parce qu'ils ont des patrimoines qui sont plus gros que les nôtres.

07:07Pour certains d'entre eux.

07:09Et puis en plus, c'est vrai qu'il y a quand même quelque chose

07:11d'un peu contradictoire dans la motivation de la chose

07:13puisque quand on défend l'intérêt de cette taxe

07:17en disant, vous comprenez,

07:18certains Français sont inquiets

07:19de ne pas pouvoir financer leurs jours en EHPAD,

07:22précisément, pouvoir mettre un peu d'argent de côté

07:24au cours de sa vie, ça peut servir à ce que l'on les écoute.

07:25Quand on les écoute, effectivement,

07:27on est tenté de vouloir épargner en se disant

07:29qu'est-ce qui peut arriver demain.

07:30Oui, et par ailleurs, vous disiez qu'il y avait

07:32une espèce de folie fiscale.

07:34Ce qui est intéressant, c'est qu'en plus,

07:35on en vient plus, on en vient davantage

07:38à une consolidation de la complexité

07:41de l'appareil fiscal français

07:43plutôt qu'à un accroissement des justices fiscales

07:45parce que vous savez, l'intégralité des recettes

07:47qui étaient prévues dans le projet

07:49tel que présenté par le gouvernement

07:51alors qu'il était largement financé par une année blanche,

07:53le mécanisme qui a été décrié, etc.

07:55Quoi qu'il en soit, l'intégralité des recettes

07:57du projet initial était supérieure

07:58à celui auquel on aboutit à l'heure actuelle.

08:01En revanche, on a tellement

08:02une agrégation de nouvelles taxes

08:05qui s'accumulent qu'on en vient

08:07à quelque chose qui est en revanche

08:08beaucoup plus complexe

08:09que ce qui préexistait.

08:12Je ne connais pas les teneurs

08:14et les détails des règles constitutionnelles

08:17en la matière,

08:17mais est-ce qu'il n'aurait pas fallu

08:19justement commencer par la réduction

08:21des dépenses avant de commencer

08:23par les recettes déjà ?

08:24Alors moi, j'adore, on nous dit

08:25qu'elles seront examinées après.

08:26Bon, ça, c'est l'ordre qui a été décidé.

08:29Si on a le temps, c'est intéressant.

08:30Oui, alors ça, je n'avais pas entendu ça.

08:32Oui, mais parce que tout le temps...

08:34Parce que là, il y a beaucoup d'amendements

08:36sur les recettes.

08:38Donc ça prend beaucoup de temps.

08:40Alors j'ai même entendu, pour tout vous dire,

08:42qu'il y avait 11 amendements examinés à l'heure,

08:45ce qui est extrêmement lent

08:45dans un débat à l'Assemblée nationale.

08:47Donc ça va durer encore extrêmement longtemps

08:50et tout le temps que durent les débats

08:51sur les recettes

08:54sera du temps en moins

08:56pour analyser les dépenses.

08:58Donc moi, j'ai trouvé ça magnifique.

09:00Je me suis dit, bon ben voilà,

09:00la boucle est bouclée,

09:02c'est formidable,

09:02donc on va réfléchir.

09:03Est-ce qu'on ne peut pas prendre l'épargne ?

09:05Est-ce qu'on ne peut pas prendre en effet

09:06l'assurance vie ?

09:06Est-ce qu'on ne pourra pas prendre la transmission

09:08à l'argent de la grand-mère

09:09et à l'argent du petit-fils ?

09:10Et à la fin,

09:11la question des dépenses de l'État lui-même,

09:13on verra avec le temps qui nous reste.

09:15Je crois qu'on soit déçus.

09:18Non, mais c'est un bon résumé

09:18des semaines qui viennent de se passer.

09:20Le débat politique

09:23est transformé en farce,

09:25mais incompréhensible,

09:26je vous assure.

09:27C'est pour ça que je vous disais,

09:28j'ai l'impression qu'on nous occupe

09:29et franchement,

09:30on nous occupe,

09:32ils veulent surtout tenir

09:33le plus possible.

09:35Oui, bien sûr,

09:35mais dans les débats,

09:36on ne sait même pas

09:37à quoi ça aboutira.

09:38Vous savez,

09:38ce n'est pas un débat franc

09:39entre deux visions

09:41qui s'affrontent.

09:42Je vous dis,

09:42chaque alinéa

09:43et tel amendement est adopté ici

09:45et tel autre est rejeté

09:46et on verra à la fin

09:46ce que ça donne.

09:48Bon, écoutez, on verra.

09:49Je pense que les Français

09:49sont encore plus perdus que nous.

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