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  • il y a 13 heures
Dans son édito du 01/11/2025, Jules Torres revient sur le rejet de la taxe Zucman, qui selon lui n'a pas stoppé la folie fiscale en marge de la préparation du budget 2026.

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Transcription
00:00La taxe Zuckman est tombée, mais la forêt continue de pousser.
00:04A l'Assemblée nationale, la confusion est totale.
00:06Les députés jouent un mauvais vaudeville,
00:08dont la fiscalité est le ressort comique et le contribuable, le dindon.
00:13On croyait avoir enterré la lubie fiscale du nouveau champion de l'audiovisuel public,
00:17la taxe Zuckman, et par ailleurs sa petite sœur, la version light,
00:20et bien non, à peine retombée, de nouveaux impôts fleurissent déjà.
00:24Surtaxe sur les entreprises, doublement de la taxe GAFAM,
00:27pourtant contraire à nos engagements internationaux,
00:30impôts sur le rachat d'actions, amendements bocals sur les holdings patrimoniales.
00:34En France, une taxe ne meurt jamais, elle renaît toujours sous une autre forme.
00:39Derrière ces manœuvres, c'est toujours la même addiction,
00:41celle d'un pays drogué à l'impôt.
00:43Nous avons fait de la fiscalité un sport national, un exutoire collectif,
00:47une morale de substitution.
00:49Le problème n'est plus budgétaire, il est psychologique.
00:51A force de désigner les riches à la vindicte, les ultra-riches à la vindicte,
00:55la France s'est convaincue que la prospérité était une faute.
00:58Chaque budget devient donc une séance d'exorcisme contre les mêmes démons,
01:02les riches, les très-riches, les ultra-riches, les méga-riches et les giga-riches.
01:06Ce budget, c'est la résurgence des vieilles lunes socialistes,
01:09une logique de rancune, presque de revanche,
01:12comme si la réussite des uns expliquait la pauvreté des autres.
01:14C'est un budget de punition, celui d'un pays qui préfère sanctionner le succès
01:19plutôt que d'encourager l'effort.
01:21La France, on a ce débat sur la fiscalité dans notre pays,
01:24alors que notre pays est champion du monde, clairement.
01:27La France est le pays le plus redistributeur du monde
01:30et le plus fiscalisé du monde développé.
01:3243,8% du PIB en impôts, 57% en dépenses publiques
01:37et pourtant, elle continue de vivre au-dessus de ses moyens
01:40tout en accusant ceux qui en ont encore.
01:43Et qu'on ne s'y trompe pas, derrière les slogans contre les ultra-riches,
01:46ce sont encore les classes moyennes qui paieront l'addition.
01:48La hausse de CSG sur les revenus du capital frappera l'épargne ordinaire,
01:52celle des familles qui placent un peu d'assurance-vie ou de PEL
01:55pour préparer l'avenir.
01:56La surtaxe sur les mutuelles sera, comme toujours,
01:59répercutée sur les cotisations santé.
02:01Les taxes sur les GAFAM, évidemment, sur les abonnements numériques
02:04et les prix des services.
02:05Quant aux entreprises, elles répercuteront leurs impôts supplémentaires
02:08sur les prix, les salaires ou l'emploi.
02:11En France, la justice fiscale finit toujours par devenir une injustice fiscale.
02:15On prétend taxer les riches, on finit par épuiser les autres.
02:18Pendant ce temps, chacun joue sa partition politique.
02:21Le Premier ministre s'active pour sauver sa tête et le budget.
02:24Le PS poursuit son chantage idéologique.
02:26Et tous savent qu'une dissolution serait un suicide collectif.
02:29Les députés, eux, tremblent pour leur siège.
02:31Alors on bricole, on compose, on empile les amendements
02:34dans une comédie d'impuissance.
02:36Le budget devient un théâtre d'ombre
02:38où plus personne ne croit vraiment à ce qu'il vote
02:40et où tout le monde sait que le Sénat, de toute manière,
02:43effacera d'un trait de plume ses folies budgétaires.
02:45C'est donc un immense gâchis des heures et des heures de débat
02:49pour un texte qui ne survivra pas à la navette parlementaire.
02:53Mais Jules, vous voyez quand même un bienfait à ces débats.
02:55Bien sûr, cette séquence budgétaire, elle nous dit tout de la France d'aujourd'hui.
02:59Un pays seul au monde dans sa catégorie, il travaille moins,
03:03il part plutôt à la retraite, il dépense davantage
03:06et s'endette toujours plus.
03:07Pendant qu'on se passionne pour les holdings et les rachats d'actions,
03:10les vrais sujets restent tabous.
03:12Le déficit des retraites, d'abord, 14 points de PIB,
03:15plus de 400 milliards d'euros par an,
03:16responsable pour moitié de la dette publique.
03:18On le maquille, on en parle à voix basse.
03:20Et surtout, on ne touche à rien.
03:22Le coût de l'immigration, ensuite, que personne n'ose chiffrer,
03:25à l'exception du très rigoureux Nicolas Pouvromonti,
03:27qu'il évalue à 3,4% du PIB, si ce n'est plus.
03:31Et puis, bien sûr, cette dépense publique monstrueuse,
03:34tabou parmi les tabous,
03:35où on sait parfaitement ce qu'il faut faire pour faire le ménage.
03:38Mais pour affronter tout cela, il faut du courage pour tenir la barre
03:41des 40e rugissants, des 50e hurlants et des 60e déferlants.
03:47Il faut être un marin de gros temps, pas un barreur de plans d'eau douce.
03:50La France dérive, boussole brisée, les voiles gonflées de dettes
03:53et de bonnes intentions.
03:55Mais à chaque tempête, elle jette un sac d'impôts par-dessus bord,
03:59croyant alléger le navire.
04:00En réalité, c'est la coupe qu'il faudrait réparer.
04:02Pas les haubans.
04:03Le drame français n'est donc pas fiscal.
04:05Il est moral et psychologique.
04:06Nous préférons condamner ceux qui préfèrent avancer
04:09plutôt que de revoir à la carte.
04:11Tant que gouverner consistera à lever des taxes
04:13plutôt qu'à tracer une route,
04:15la folie fiscale restera notre horizon,
04:17Michael, et le naufrage, notre destin.
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