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Pierre de Vilno reçoit Thierry Breton, ancien ministre et commissaire européen, dans #LeGrandRDV, en partenariat avec Europe 1 et Les Echos.

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00:00Bonjour à tous, bienvenue sur le plateau du Grand Rendez-Vous Europe 1, CNews, Les Echos.
00:05Bonjour Thierry Breton, c'est votre Grand Rendez-Vous ce dimanche, ancien ministre de l'économie,
00:10ancien commissaire européen au marché intérieur, vous siériez les dix renoncements qui ont fait la France,
00:15c'est conjointement chez Plon et chez Boucher-Chastel, dix renoncements historiques qui ont fait,
00:21qui ont façonné, qui ont mis la France sur l'aiguillage sur lequel elle est en ce moment,
00:28votre optimisme en introduction et en conclusion laisse espérer que la France n'est pas foutue,
00:33comme le pensent beaucoup, mais le onzième renoncement a commencé et on en parlera bien sûr dès le début de cette émission,
00:41sur le budget, sur le pouvoir d'achat des Français, sur l'attractivité, sur la compétitivité de la France,
00:46sur les retraites et donc sur le modèle social que l'on vaut adopter sur le régalien, sur l'international,
00:51autant de renoncements qui amènent à être corrigés, car la France est la France, dites-vous,
00:56et il sera intéressant de voir quelle est la méthode breton pour pouvoir s'en sortir.
01:00Pour vous interroger ce matin, Christophe Jacubizine, Deséchos, bonjour Christophe,
01:04et Mathieu Bocoté, bonjour Mathieu.
01:06Bonjour.
01:06Pour les auditeurs et les téléspectateurs qui s'apprêteraient à lire votre livre,
01:09je précise que vous avez mis dix ans à l'écrire,
01:12que tout a commencé lors des renoncements successifs de François Hollande,
01:18c'était justement il y a une dizaine d'années, pendant son quinquennat,
01:23et c'est là que ça vous a interrogé, savoir s'il y avait d'autres renoncements dans l'histoire.
01:27Oui, il y avait effectivement le fait qu'on était un peu immobile,
01:30qu'on avait aussi beaucoup dépensé à l'issue du quinquennat de Nicolas Sarkozy.
01:36La France s'était quasiment désolidarisée, je dirais,
01:40de la trajectoire qu'elle menait en parallèle avec l'Allemagne,
01:43puisqu'on devenait un pays extraordinairement endetté,
01:45et je me demandais, mais au fond, on renonce,
01:49mais est-ce que ce renoncement est une singularité dans notre histoire,
01:53ou est-ce qu'on a vécu d'autres moments dans notre riche histoire de France ?
01:56Alors on nous apprend à l'école, évidemment, à juste titre,
01:59les grandes heures de notre nation, de notre pays,
02:02mais est-ce qu'il y a des moments où nous avons renoncé ?
02:05Et je me suis intéressé au mécanisme du renoncement,
02:08non pas encore une fois pour être défaitiste,
02:10mais pour voir comment on pourrait se sortir de la situation
02:12dans laquelle il me semblait que nous rentrions,
02:15et effectivement nous y sommes.
02:16Je tire une conclusion, monsieur Le Villeneau,
02:18une conclusion, on ne gagne jamais, jamais à renoncer.
02:24Je crois que c'est quelque chose qu'il faut avoir en tête,
02:25et on pourra peut-être en parler au cours de l'émission.
02:27Christophe Jacques-Évise.
02:28Alors Pierre, parler d'un onzième renoncement,
02:29est-ce que vous avez l'impression qu'on y est
02:31quand on regarde les débats budgétaires,
02:32que ce soit sur le projet de loi de finances
02:34ou sur le projet de loi pour la sécurité sociale,
02:37la suspension de la réforme des retraites,
02:39et puis le renoncement à la politique de l'offre
02:42d'Emmanuel Macron,
02:43avec les multiples augmentations d'impôts sur l'entreprise,
02:46les multinationales, les GAFAM, les plus fortunés.
02:49Est-ce que vous avez l'impression
02:50qu'on referme justement cette parenthèse ?
02:52Si j'étais seul, monsieur Jacobizine,
02:55ce ne serait pas grave,
02:56mais regardez la décision de l'agence Standard & Poor's.
03:00Vous savez, ces agences de notation
03:01qui notent, au fond, la dette de la France
03:04et le risque de la France.
03:05Standard & Poor's est, je dirais,
03:07la plus importante des trois agences de notation.
03:09Elle avait prévu de remettre sa copie,
03:12si je puis dire, fin novembre,
03:14et dès que la France a renoncé,
03:16parce qu'il faut quand même dire les choses comme elles sont,
03:18repoussée, c'était vraiment renoncer,
03:20donc à la réforme des retraites,
03:22qui était la réforme d'Emmanuel Macron.
03:25Il a fallu sept ans pour la mettre sur pied.
03:28Eh bien, qu'est-ce qu'elle fait Standard & Poor's ?
03:29Le lendemain même, elle a précipité sa notation.
03:34Elle a évidemment dégradé la France.
03:35Ça n'a pas eu beaucoup d'effet sur les marchés,
03:36notamment sur le niveau des taux d'intérêt.
03:38Comment vous l'expliquez ?
03:40Je ne suis pas totalement d'accord avec ça,
03:41parce que les taux baissent un petit peu en ce moment,
03:44mais le différentiel, le spread, comme on dit,
03:46lui, il a demeuré, il s'est aussi un peu élargi.
03:49Et c'est ça qu'il faut évidemment veiller,
03:50parce que c'est comme ça que l'on mesure,
03:51la compétitivité en particulier,
03:53de la France par rapport aux autres pays européens.
03:56On est aujourd'hui celui qui emprunte le plus cher,
03:58plus cher que l'Italie, plus cher que l'Espagne,
04:00bien entendu, beaucoup plus cher que l'Allemagne.
04:03Et donc ça, c'est effectivement la preuve de ce renoncement.
04:05Mais je le redis systématiquement,
04:07et on le voit dans l'histoire,
04:09ce parcours que je propose donc au lecteur,
04:12on voit à chaque fois qu'on se pose des questions,
04:15on est dans une dynamique,
04:16et puis il y a quelqu'un qui vous dit,
04:18écoutez, je vais être un peu plus malin,
04:20finalement, je vais être plus habile,
04:21et donc on va renoncer,
04:24parce qu'on peut acheter un petit peu de temps.
04:26Mais enfin,
04:28le général de Gaulle était malin,
04:30il était habile,
04:31Pierre Mendès-France était malin,
04:33il était habile,
04:34Clémenceau, il était malin,
04:36il était habile.
04:36Non, on ne demande pas de l'habileté,
04:39et encore moins être malin,
04:39aujourd'hui, à nos hommes politiques.
04:41On demande du courage,
04:42et c'est quand même ce que l'on voit dans ce livre.
04:44Et heureusement,
04:46il y a systématiquement dans notre histoire,
04:48Pierre de Milneau,
04:49les femmes et les hommes,
04:49qui à un moment se lèvent
04:50et corrigent,
04:51si on peut le faire,
04:52et on ne peut pas toujours le faire,
04:53les renoncements dont on a été,
04:55je dirais,
04:56la cause,
04:57et puis dont nous sommes nous,
04:58aujourd'hui,
04:58je dirais,
04:59la conséquence.
05:00Mais alors,
05:00votre livre sera le fil rouge de cette émission,
05:03mais le lisant,
05:05vous utilisez le mot le renoncement.
05:06Ça met l'accent, en fait,
05:07sur la capitulation des hommes.
05:09Mais est-ce qu'on ne devrait pas,
05:10à travers tout cela,
05:10tout simplement raconter l'histoire
05:11de la décadence d'un pays ?
05:13Parce que vous, lisant,
05:13j'ai l'impression que c'est un récit
05:15de la décadence
05:16qui n'utilise pas ce mot.
05:17Merci de me poser la question,
05:19parce que j'hésitais
05:20à écrire
05:21les dix renoncements
05:23qui ont aussi fait la France
05:24ou les dix rayonnements
05:25qui ont aussi fait la France.
05:27Parce qu'en parallèle
05:28de ces dix renoncements
05:29que j'ai retenus,
05:30c'est un...
05:30Ça, c'est à la fin du livre.
05:31Oui, mais...
05:32C'est le bonus track.
05:33Je me suis interrogé au début,
05:34au fond,
05:34on pourrait aussi,
05:35pour nous redonner du courage,
05:36démontrer que finalement,
05:37on se sort des situations
05:38et qu'on plie
05:39les plus inextricables.
05:41Je pense personnellement
05:41que nous sommes rentrés
05:42dans une phase
05:43de grand renoncement.
05:44Mais je me suis dit,
05:46c'est mon parti pris en tout cas,
05:47qu'il était peut-être intéressant
05:48de faire cette espèce
05:49d'introspection
05:50de notre ADN historique
05:53pour voir encore une fois
05:54comment on renonce.
05:55Parce que derrière,
05:56il y a eu aussi
05:57des très grands moments.
05:58Il y a eu effectivement
05:58la Déclaration universelle
05:59des droits de l'homme.
06:00Il y a le Code civil.
06:01Il y a l'Union sacrée en 1914.
06:04Il y a évidemment
06:05la grande épopée gaullienne.
06:06Donc on a aussi ça.
06:07Mais je crois que c'est intéressant,
06:09c'est intéressant,
06:09encore une fois,
06:10aussi un moment de nous arrêter.
06:12Vous savez,
06:12moi je viens aussi de l'entreprise.
06:13Bien entendu,
06:14un État,
06:14ça n'a strictement rien à voir
06:15avec l'entreprise.
06:16Mais lorsqu'il s'agit
06:17de mobiliser les femmes
06:19et les hommes,
06:19de créer une union.
06:21Parce que je pense
06:21qu'il faut que l'on crée
06:22une union sacrée
06:22par rapport aux défis
06:23qui sont les nôtres aujourd'hui
06:24et qu'on l'on cache sous le diapos.
06:26Mais Thierry Breton,
06:26qu'est-ce que vous voulez créer
06:27comme union sacrée
06:28vu la configuration
06:29du Parlement aujourd'hui ?
06:30Et justement,
06:31reparlons de ce 11e renoncement
06:33puisque c'est l'actualité du jour,
06:35l'actualité de ces derniers jours
06:37et de ces dernières semaines,
06:38cette taxe Zuckman
06:40qui finalement
06:40a été rejetée
06:42par le gouvernement
06:44ISF déguisé qui a été...
06:47Qu'est-ce que ça renvoie
06:47aux Français
06:48qui n'attendaient
06:49peut-être pas forcément
06:50ce genre de...
06:51Je pense que c'est une image
06:52absolument détestable
06:55que nous donnons
06:56de notre pays.
06:57Ce n'est pas l'image
06:57précisément d'une union sacrée.
06:59C'est l'image au contraire
07:00d'un pays qui ne veut pas voir
07:02les problèmes
07:03que nous avons devant nous.
07:05Et évidemment,
07:05les forces politiques,
07:07il ne s'agit pas de faire
07:07la leçon aux uns et aux autres,
07:09mais les forces politiques
07:09ont leur responsabilité.
07:11Je reviens
07:12et une responsabilité pédagogique
07:14pour expliquer
07:15pourquoi nous en sommes là
07:16aujourd'hui.
07:17Pourquoi, Pierre de Villeneuve,
07:18sommes-nous le dernier élève
07:19de la classe européenne ?
07:20Alors qu'on a tant besoin
07:22de la voie de la France
07:23qui est importante.
07:24Nous sommes un pays
07:24très important,
07:25septième économie mondiale.
07:27On est la deuxième économie
07:29de la zone euro.
07:30Et on est le 38e sur 38
07:31dans la taxe...
07:32Et on est celui
07:34qui taxe le plus.
07:35On est celui
07:36qui a les plus fortes
07:37dépenses sociales.
07:38On est celui
07:38qui a le plus gros déficit.
07:39On n'arrive pas
07:40à casser,
07:41je dirais,
07:42le plancher
07:42des 5% de déficit.
07:44Je rappelle pour nos auditeurs
07:45que c'est 150 milliards
07:47d'euros
07:47qu'on n'arrive pas
07:48à combler.
07:49Et derrière,
07:50qu'est-ce qu'on fait ?
07:50On va chercher
07:50les vieilles lunes,
07:52parce que, pardon,
07:52mais il n'y a pas
07:52d'autres mots.
07:53Donc, pour aller dire,
07:54finalement,
07:55on va revenir,
07:56c'est comme si on était
07:57en 81.
07:58Et vous voyez...
07:58C'est-à-dire qu'on va
07:59prendre aux plus riches.
08:00Oui, mais vous voyez,
08:01là où je suis extrêmement
08:02préoccupé
08:03par ce qui se passe
08:04et donc de cette suspension
08:06des retraites,
08:07personne ne croit
08:08aujourd'hui
08:08qu'en 2027,
08:11on va dire
08:12maintenant, ça y est,
08:13on remet tout à l'endroit.
08:14Pendant 7 ans,
08:15on nous a dit,
08:16à juste titre,
08:17qu'il fallait commencer
08:18à redire à nos compatriotes
08:20qu'il fallait travailler plus
08:21tout simplement
08:22pour faire comme les autres,
08:24c'est-à-dire tenir en compte
08:26de l'allongement
08:27de la durée de vie
08:28et puis aussi
08:29de l'effondrement,
08:30il faut appeler les choses
08:30comme elles sont,
08:31de notre démographie.
08:32Et donc,
08:33tous les pays le font,
08:34tous les pays le font
08:35et la France,
08:36donc,
08:37est encore attachée.
08:38Et nous, on nous dit
08:38que c'est un avantage acquis
08:39les Français.
08:39Donc, on ne peut pas en sortir.
08:40Pierre Gattaz, lui,
08:41par exemple,
08:42dans son dernier livre,
08:43il appelle les gens
08:43à revenir aux 40 heures.
08:46Et donc,
08:47on avait enfin réussi
08:48à remettre,
08:49je dirais,
08:49la dynamique des retraites
08:51dans le bon sens.
08:52Alors voilà,
08:5262,9 ans,
08:54ensuite,
08:55on passe à 64.
08:56Donc,
08:56on commençait à le mettre,
08:57ça avait coûté
08:59un capital politique important.
09:00Mais enfin,
09:01c'était là.
09:01Et patatras,
09:03on nous dit,
09:03ben non,
09:03finalement,
09:04c'était finalement pas si grave
09:05parce qu'on préfère
09:07finalement utiliser ça
09:10pour avoir
09:10un petit moment
09:12de stabilité.
09:13Encore un moment,
09:13M. Le Bourreau,
09:14l'histoire nous apprend
09:15qu'on ne gagne jamais.
09:15Mais Thierry Mazon,
09:16quand on vous lit,
09:16il y a des moments historiques
09:17majeurs,
09:18et là,
09:18vous n'avez pas l'impression
09:19que tout simplement
09:19qu'on fasse
09:20toute une montagne
09:21autour de quelque chose
09:22d'aussi technique
09:23à bien des égards
09:24qu'une réforme des retraites.
09:24Est-ce que ce n'est pas
09:25le signe simplement
09:26d'un abaissement collectif,
09:27d'une forme d'affaissement
09:28de la volonté collective ?
09:30Perdre l'Amérique française,
09:32c'est une chose.
09:32Ne pas être capable
09:33de faire votre Europe fédérale
09:34de la défense
09:34sans une autre.
09:35Mais pas être capable
09:36de réformer un système
09:36de retraite.
09:37Je crois que c'est
09:38un tout petit peu
09:38plus profond que ça
09:39et c'est pour ça
09:39que je l'analyse
09:40dans le livre.
09:41En regardant précisément
09:43la dette,
09:44c'est le dixième chapitre,
09:46donc j'ai écrit
09:47le renoncement au destin
09:48parce que finalement,
09:49on perd notre destin
09:50à être surendetté.
09:51Ça part de quel moment ?
09:53Ça part en fait de 1981.
09:55François Mitterrand
09:56arrive au pouvoir,
09:58on se souvient
09:58des 110 propositions,
09:59il n'était pas vraiment prêt
10:00et donc il va vouloir
10:01venir avec,
10:02je dirais,
10:03un totem.
10:04Il va apporter
10:05une grande réforme,
10:06un grand acquis.
10:07Ça va être quoi ?
10:08Ça va être de dire
10:08à nos compatriotes
10:09« Écoutez, le progrès pour moi,
10:11c'est que vous travaillez
10:12de moins en moins ».
10:13Et il va le faire croire
10:14à nos compatriotes
10:14et on le croit encore aujourd'hui.
10:16Comment fait-il ?
10:17Il va commencer par dire
10:18« Eh bien d'abord,
10:19on va commencer par réduire
10:20la durée du travail
10:21en passant de 65 ans
10:22à 60 ans
10:23pour la durée légale
10:24de la retraite.
10:25Ensuite,
10:26il va baisser
10:26la durée de travail hebdomadaire,
10:2840 à 39 heures.
10:30Ensuite,
10:30on sait que ça ira à 35.
10:32Ensuite,
10:32il va redonner
10:32une cinquième semaine
10:33de congé payé.
10:34La dette de la France
10:35à l'époque,
10:36quand il prend le pouvoir,
10:37est de 20%.
10:38Quand il va l'acquitter,
10:39c'est 53%.
10:40Comme nous n'avons pas
10:41la compétitivité
10:42pour précisément
10:43nous financer
10:44ces acquis sociaux,
10:45eh bien on va commencer
10:46à les financer à crédit.
10:47C'est là où
10:48la dette de la France
10:49commence vraiment à émerger.
10:50Mais le plus grave,
10:51si je puis dire,
10:52c'est que du coup,
10:53on a tous considéré
10:54que lorsqu'il nous disait
10:56j'ai inventé
10:57la troisième voie sociale,
10:58il avait raison.
10:59C'est dans notre ADN.
11:00C'est ce que j'essaie
11:01de démontrer dans le livre.
11:02Qu'est-ce que nous avons
11:02dans notre ADN ?
11:03Dans notre ADN,
11:04on est les seuls pays au monde,
11:05le seul pays au monde,
11:06à encore avoir
11:07une classe politique structurée,
11:09y compris de gouvernement,
11:10qui nous dit
11:11l'objectif de la vie,
11:13c'est de travailler moins.
11:13Et on sait que là,
11:15eh bien évidemment,
11:15on va dans le mur,
11:17on est complètement
11:17à contre-courant
11:18de la réalité du monde.
11:20Et c'est pour ça que,
11:21oui, je le dis,
11:22j'en veux aujourd'hui,
11:23à ce qui se passe aujourd'hui,
11:24parce qu'on avait réussi
11:25à remettre progressivement
11:27les Français
11:28sur cette voie-là,
11:29même s'ils ne sont pas d'accord,
11:30je le comprends,
11:31même si certains rechignent,
11:32je l'entends.
11:33Mais au moins,
11:34on avait mis,
11:34je dirais,
11:35la voiture France
11:36dans le bon ordre,
11:36et patatras,
11:37pour avoir
11:38une pseudo-stabilité,
11:40on vient de faire voler,
11:41je dirais,
11:41cette pédagogie,
11:42cette pédagogie
11:43en éclats.
11:45Et j'espère que
11:45ça n'est que temporaire.
11:46Thierry Breton,
11:47les dix renoncements
11:48qui ont fait la France,
11:49on revient dans un instant
11:49sur le plateau du Grand Rendez-vous,
11:51à tout de suite.
11:54Toujours avec Thierry Breton,
11:55ancien ministre de l'Économie,
11:57ancien commissaire européen
11:58au marché intérieur.
11:59Thierry Breton,
12:00revenons quelques secondes
12:01sur ce onzième renoncement
12:03qui est l'impôt
12:04sur la fortune improductive.
12:06Et puis un petit,
12:07comment dirais-je,
12:09retour en arrière.
12:10Souvenez-vous quand même
12:11en 2007,
12:12à la suite de votre départ,
12:14du départ de l'équipe Chirac,
12:18c'est François Fillon
12:19qui est Premier ministre.
12:20Et en octobre,
12:21il a cette phrase
12:21qui est dernièrement
12:22souvent reprise,
12:24à juste titre ou pas,
12:25je suis à la tête
12:25d'un pays en faillite
12:27avec un déficit chronique
12:29depuis 15 ans
12:29et qui n'a jamais voté
12:30un budget en équilibre
12:32depuis 25 ans.
12:33Alors il se trompe
12:33parce que ce n'est pas 25 ans,
12:34c'est 33,
12:35parce qu'il parle
12:35du dernier budget à l'équilibre
12:36qui était en 1974.
12:38Est-ce qu'aujourd'hui,
12:39avec ce,
12:41j'allais dire,
12:41cet ISF déguisé,
12:43cet impôt sur
12:44la fortune improductive,
12:47on est à nouveau
12:48dans la brèche
12:49de tout ce qu'il ne faut pas faire
12:50et qui conduira peut-être
12:52un autre homme politique
12:53plus tard,
12:54ou peut-être le cordu,
12:55qui dira,
12:55je suis à la tête
12:56d'un pays en faillite.
12:57D'abord,
12:58vous l'avez compris,
12:58je ne suis pas là
12:59pour donner des bons points
12:59et des mauvais points.
13:00J'essaie uniquement
13:00de faire de la pédagogie
13:01pour qu'on comprenne.
13:02Pardonnez-moi,
13:02là on a du mauvais point quand même.
13:04Non, non, non,
13:04ce n'est pas que des mauvais points,
13:05c'est uniquement dire
13:06comment on prend
13:07des décisions collectives
13:08qui peuvent avoir
13:09une répercussion
13:10très importante
13:10sur notre destin
13:11et dont l'histoire
13:12nous démontre
13:13qu'elles ont été mauvaises.
13:15Lorsqu'effectivement,
13:16je quitte Bercy,
13:17on était revenu,
13:18vous vous en souvenez,
13:20à 63% d'endettement,
13:22l'Allemagne était à 67%,
13:23on n'était qu'à 63%.
13:25Et on était revenu
13:25en excédent primaire,
13:26c'est-à-dire pour la première fois,
13:27c'est arrivé trois fois
13:28depuis 50 ans,
13:30on était en excédent primaire,
13:31c'est-à-dire
13:31on était à un budget à l'équilibre
13:33hors charge
13:34des intérêts de la dette.
13:35Il y avait une dialectique,
13:36un petit conflit
13:37qui était déjà en train
13:38de s'installer entre
13:39Nicolas Sarkozy
13:40qui avait qualifié
13:41au mois d'août
13:42son premier ministre
13:44de collaborateur,
13:45le même un mois après
13:47pour se venger,
13:48dit qu'il est à la tête
13:49d'un État,
13:50ce qui n'avait pas du tout
13:51plu à Sarkozy,
13:52en faillite
13:53pour pouvoir gérer son budget.
13:54Donc ça, c'était,
13:55je dirais,
13:55des postures politiques.
13:57Maintenant,
13:59vraiment le sujet,
14:00puisque vous m'interrogez
14:01sur cette question,
14:03c'est qu'on a
14:04un vrai problème aujourd'hui
14:05qui est le financement
14:06de notre État-providence.
14:07L'État,
14:08la France,
14:09c'est 1 500 milliards
14:10de rentrées fiscales,
14:12taxes et autres.
14:13La France dépense
14:141 670 milliards,
14:16si je regarde encore une fois
14:17les chiffres de 2024,
14:18pour faire fonctionner
14:19notre État-providence
14:20et la nation.
14:21Ça veut dire
14:21qu'on a donc un écart...
14:2210% chaque année ?
14:2310%.
14:23Ça veut dire
14:24qu'on a 170 milliards
14:25de différence.
14:26Donc,
14:26pour nos téléspectateurs,
14:28l'impôt des Français,
14:29c'est 88 milliards.
14:30C'est le fameux Nicolas
14:31qui paye.
14:31C'est le revenu.
14:32C'est le fameux Nicolas
14:33qui paye.
14:33Mais le Nicolas
14:34qui paye,
14:35c'est 88 milliards
14:36sur 1 500 milliards
14:38de rentrées.
14:39Par parenthèse,
14:40Nicolas a oublié
14:41qu'on a désormais
14:42la retenue à la source
14:43que même s'il ne veut pas payer,
14:44il sera quand même prélevé.
14:45Oui,
14:46parce que vous anticipez
14:48la question que j'allais vous poser
14:49sur le consentement à l'impôt.
14:50Il a été beaucoup question
14:51cette semaine,
14:51notamment sur Europe 1.
14:52C'était avec Jean-François Copé,
14:53c'est nous qui l'avons mis en place
14:54le prélément à la source.
14:55Il a été tardé
14:57dans son application.
14:58Mais ça veut donc dire
14:58qu'au fond,
14:59pour pouvoir régler le problème,
15:01ce n'est pas en augmentant,
15:02en mettant un ISF
15:04qui va rapporter
15:043 ou 4 milliards,
15:05ce n'est pas en mettant même
15:06une taxe Zuckman.
15:09Il nous l'a vendu
15:09à 20 milliards,
15:10M. Zuckman.
15:12Oui, M. Zuckman
15:13nous l'a vendu à 20 milliards.
15:15Notre nouveau prix Nobel d'économie
15:16nous dit que c'est plutôt
15:174 milliards.
15:17M. Aguillon.
15:18Mais on voit bien
15:19que ce n'est pas du tout
15:20la dimension du problème.
15:22Et on est dans ce mal français,
15:24on est dans ce mal français
15:25de dire qu'à partir du moment,
15:27nous qui sommes déjà
15:27le pays qui prélève le plus,
15:30le pays qui a le plus
15:31de prélèvements obligatoires
15:32de la planète,
15:33qu'à partir du moment
15:34où on a un problème
15:35qui est un problème
15:36de financement,
15:37encore une fois,
15:38de notre État-providence,
15:39qui fonctionne
15:39900 milliards par an,
15:41le fonctionnement de l'État,
15:42c'est 350 milliards.
15:43C'est pratiquement 3 fois plus
15:44que le financement de l'État.
15:45De la sécurité sociale,
15:46de la retraite,
15:47de la maladie.
15:47Voilà, c'est les 900 milliards.
15:49C'est là qu'il faut voir,
15:50ça ne veut pas dire
15:50qu'il faut taper dedans
15:51et certainement pas faire
15:52du milleil,
15:53mais regarder,
15:54s'asseoir,
15:54pour voir comment progressivement
15:56on peut continuer
15:57à se financer,
15:58je dirais,
15:59les missions auxquelles
15:59nous sommes très attachés
16:01de l'État-providence,
16:02mais certainement pas
16:03à coup d'impôt.
16:04Et c'est le mal français.
16:05Alors, je dirais
16:05qu'il y a deux choses.
16:06Il y a le mal français,
16:07puis il y a un peu
16:08de cynisme aussi,
16:09parce qu'on n'est pas dupe,
16:10et notamment des socialistes.
16:11On sait que pour revenir
16:12un peu aux affaires,
16:15les socialistes,
16:16il y a quelques totems.
16:17Alors, on en a parlé
16:18à l'instant,
16:19la réduction de temps de travail,
16:20on a vu où s'amenait la France,
16:21mais il y avait aussi,
16:22évidemment,
16:23l'impôt,
16:24l'impôt des riches,
16:25les riches ne payent pas.
16:26Et quand on dit aux français,
16:27quand on leur martèle
16:28que les ultra-riches,
16:30les ultra-milliardaires
16:31ne payent pas d'impôt
16:33alors que les infirmières
16:34payent pour eux,
16:35ce qui est complètement faux,
16:36c'est un mensonge,
16:37c'est une fake news totale,
16:39il ne faut pas s'étonner
16:39que 75% des français
16:41disent...
16:41Vous avez vu même que LFI
16:42trouve que l'impôt
16:43sur la fortune improductive
16:45est moins intéressant
16:46que l'IFI actuel,
16:47l'info sur la fortune immobilière.
16:49On est quand même
16:50sur des aléas.
16:52Christophe Jacobizy.
16:52Quand même un mot
16:53sur ce vote,
16:54cet amendement,
16:55vendredi soir,
16:56sur ce retour de l'ISF
16:58qui s'appelle
16:58l'impôt sur la fortune improductive.
17:00J'aimerais quand même
17:01que vous nous rassuriez,
17:01Thierry Breton,
17:02parce que page 377
17:04de votre livre,
17:05vous saluez l'action
17:07de Thiers
17:07comme chef du gouvernement
17:08provisoire de l'entreprise
17:09Adolphe Thiers, oui.
17:09Et vous expliquez
17:10que pour redresser
17:11les comptes du pays
17:12et vous applaudissez,
17:14il a eu le courage,
17:14je cite,
17:15de créer en 1872
17:17un impôt exceptionnel
17:18sur les revenus mobiliers
17:19et immobiliers
17:19touchant à la rente
17:20des classes possédantes.
17:22Évidemment,
17:22fort mécontente
17:23de l'initiative.
17:23Pourquoi vous applaudissez
17:24à ce moment-là ?
17:24Parce que nous sommes
17:25au sortir de la guerre
17:27de 1971
17:28et qu'on a perdu
17:29cette guerre
17:30dans laquelle
17:30on avait malencontreusement
17:31du reste provoqué nous-mêmes.
17:33On la perd.
17:34On a des dommages
17:34de guerre gigantesques
17:36à payer à l'Allemagne.
17:37On est dans une situation
17:37exceptionnelle
17:38et Thiers va dire
17:39pour sortir de cette situation,
17:43je veux que la France
17:43paye et paye bien
17:45et paye vite
17:46pour sortir de cette situation.
17:47Ce qui fait en deux ans.
17:48Ce qui fait en deux ans.
17:49Et donc,
17:49effectivement,
17:50tout le monde contribue.
17:51Mais Christophe Jacobizine,
17:52là, de quoi on parle ?
17:53On parle d'une dérive
17:55de 40 ans.
17:56On n'est pas en guerre
17:57que je sache.
17:59Ils sont où ?
18:00Ils sont passés où ?
18:01Puisque vous faisiez référence,
18:03lorsque je quitte Bercy,
18:04la dette de la France
18:05est de 1 200 milliards.
18:06Aujourd'hui,
18:07on est de 3 400 milliards.
18:08Ils sont passés où
18:09les 2 000 milliards ?
18:10Alors que l'Allemagne
18:11était à 67,
18:12elle est à 60%.
18:13Donc,
18:14qu'est-ce qu'on a fait
18:14collectivement ?
18:15Eh bien,
18:15c'est ce que j'explique
18:16dans le livre.
18:16Et voyez-vous,
18:17c'est ça le renoncement.
18:19Alors,
18:19est-ce qu'il y a une fatalité ?
18:20Bien sûr que non.
18:21Mais encore,
18:21faut-il poser les problèmes
18:22pour ce qu'ils sont
18:23et certainement
18:24pas revenir
18:25sur les vieilles lunes,
18:26excusez-moi,
18:27sur le thème.
18:28C'est les riches
18:28qui ne payent pas
18:29et donc il n'y a qu'à
18:30les faire payer.
18:3670% de l'impôt
18:37sur le revenu.
18:38On est le pays
18:39qui est le plus équitable.
18:41J'aimerais revenir
18:41sur trois mots
18:42que vous avez prononcés
18:43il y a quelques parties
18:44de la réforme du système.
18:45Vous dites,
18:46on doit faire des réformes
18:46mais certainement pas,
18:47Milley.
18:48Pourquoi ?
18:49J'ai l'impression
18:50que la crise
18:51de l'État-providence,
18:52la crise de l'État social,
18:53la crise de l'endettement
18:53de l'État,
18:54aujourd'hui,
18:54exige peut-être autre chose.
18:56Je dirais,
18:57je me suis beaucoup posé
18:58cette question,
18:58M. Bocoté,
18:59et je pense que
19:00parce qu'encore une fois,
19:00une nation,
19:02c'est de vivre ensemble
19:02et que ce qui a reconstruit
19:04notre nation
19:05après la tragédie
19:06de la guerre
19:06et qu'au fond,
19:08le général de Gaulle
19:09nous aide à reconstruire,
19:10c'est cette union sacrée
19:12là encore
19:12où avec
19:13toutes les parties politiques,
19:14il va créer
19:15le Conseil National
19:16de la Résistance,
19:17il va créer précisément
19:18l'État social
19:19et l'État-providence.
19:20Ça fait partie
19:20de notre ADN
19:21et je pense qu'il serait
19:22très risqué
19:22pour notre nation
19:23de casser notre ADN,
19:25ce qui n'est pas le cas
19:26du tout en Argentine,
19:27de casser notre ADN
19:28à coups de tronçonneuses.
19:29J'entends un moment,
19:30et la France
19:31n'y résisterait pas.
19:32En 86-88,
19:33la cohabitation gâchée,
19:35il y avait cette idée
19:35d'avoir un moment
19:36de Tachère à la française.
19:37Aujourd'hui,
19:37on dit Millet,
19:38on dit autre chose,
19:38il n'y a pas cette idée.
19:4058,
19:40le général de Gaulle
19:41avec Jacques Rueff,
19:42est-ce qu'il n'y a pas
19:42la nécessité de temps en temps
19:44d'un moment libéral
19:45pour remettre un peu d'ordre
19:46dans un pays
19:46dominé par le socialisme ?
19:47Bien entendu,
19:48et je propose des pistes
19:49à la fin,
19:49on pourra en reparler
19:50si vous le souhaitez,
19:50bien entendu,
19:51mais vous faites allusion
19:52de 86-88,
19:53ce qu'a fait
19:54le gouvernement de Jacques Chirac,
19:54et moi-même,
19:55j'étais l'un des principaux
19:57collaborateurs
19:57d'un des ministres à l'époque,
19:58c'était René Monorime,
19:59enfin aussi,
20:00très proche d'Alain Madeleine,
20:02donc j'ai vécu cette période.
20:04Qu'est-ce qu'il a fait ?
20:05Il a remis la France industrielle
20:06dans le bon ordre.
20:07Souvenez-vous
20:07que parmi ces propositions
20:09qui ont tellement affaibli la France,
20:11il y a eu les nationalisations
20:12qui étaient complètement
20:13à contre-courant.
20:14Ça coûte des centaines de milliards
20:16aussi dans la dette de la France,
20:17le fait d'avoir nationalisé,
20:18puis ensuite privatisé,
20:19changer le management,
20:21la France commence à subir
20:22un coût de désindustrialisation majeur
20:24et 86-88,
20:26pour aller dans votre sens,
20:27c'était vraiment un axe très fort.
20:29On se souvient que M. Balladur
20:30était à l'époque
20:30ministre des Finances
20:32et la privatisation
20:34a remis la France.
20:35Vous vous rendez compte
20:36de cet aller-retour
20:37qui a coûté tellement cher
20:38à notre nation.
20:39Dans votre histoire des renoncements,
20:39je me permets une dernière question
20:40sur ça,
20:40dans votre histoire des renoncements,
20:41est-ce que l'absence
20:42d'un moment libéral fort
20:43après, on pourrait dire 58,
20:45après le passage de De Gaulle
20:46qui remet un peu d'ordre
20:47dans le pays,
20:48l'absence d'un moment libéral fort
20:49depuis 40 ans,
20:49est-ce que ce n'est pas
20:50un des renoncements
20:50dont vous parlez pour la France ?
20:51Mais la France,
20:52hélas, n'a jamais été
20:53vraiment libérale.
20:54La France a promu
20:55les idées libérales.
20:56On a été vraiment très actifs,
20:58mais la France ne l'a vraiment
20:59jamais vraiment appliquée.
21:01Alors, si on remonte
21:01loin dans l'histoire,
21:03la révocation de l'édit Nantes,
21:05donc, lorsque Louis XIV
21:07va décider, donc,
21:09de chasser quelque part
21:10des centaines de milliers
21:12de Huguenots
21:12qui étaient déjà,
21:14avant l'heure,
21:15des libéraux
21:15et qui va profiter
21:17à l'ensemble
21:17de l'Europe,
21:20c'est mon premier renoncement.
21:21Je pense que quelque part,
21:22vous voyez,
21:23on le paye peut-être
21:24encore un petit peu aujourd'hui.
21:25une transition toute trouvée
21:26pour le renoncement
21:27au régalien,
21:28puisque la fuite des Huguenots
21:30ça a été aussi
21:31beaucoup d'hyperviolence
21:32et pendant cette période,
21:34on s'en souvient en France.
21:36Aujourd'hui,
21:36il y a une crise sécuritaire
21:37en France,
21:37Thierry Breton,
21:38il faut être adéniable
21:39pour ne pas le voir.
21:41Le ras-le-bol des forces
21:42de l'ordre
21:42qui ont du mal
21:45aujourd'hui
21:45à contrer
21:46cette hyperviolence quotidienne.
21:48L'absence de réponses pénales fortes,
21:50l'antisémitisme grandissant.
21:51On va y venir,
21:52mais d'abord,
21:52le casse du Louvre.
21:53Est-ce que ce n'est pas
21:54le meilleur ?
21:54J'allais dire,
21:55tristement,
21:56est le plus terrible exemple
21:59de ce renoncement,
22:00renoncement sécuritaire
22:01dans le style.
22:02Vous savez,
22:02pendant des années,
22:03on a fonctionné
22:03avec des petites caméras,
22:05ça marchait très bien,
22:05il n'y a pas de raison
22:06de faire un nouveau
22:08système sécuritaire.
22:09Écoutez en exclusivité
22:10l'interview de la ministre
22:11de la Culture,
22:11Rachida Dati,
22:12pour Europe 1,
22:13au micro de Arthur Delaborde.
22:16Ce rapport met en évidence
22:17un certain nombre
22:18de failles sécuritaires.
22:20Donc,
22:20c'est ce que j'avais dit,
22:21évidemment,
22:22dès le premier jour,
22:24les failles sécuritaires
22:24notamment à l'extérieur
22:26du musée.
22:27Pour autant,
22:28d'autres failles
22:28ont été aussi identifiées.
22:30C'est une sous-estimation
22:31du risque
22:33lié au vol
22:34et à l'intrusion.
22:36C'est une sous-estimation
22:37structurelle
22:38qui date
22:38depuis plus de 20 ans.
22:40Également,
22:40un sous-équipement
22:41en matière de sûreté,
22:43notamment concernant
22:44la surveillance extérieure
22:45du site.
22:46On a vu qu'évidemment,
22:48cette surveillance
22:48a été défaillante
22:49et il est absolument
22:51aujourd'hui nécessaire
22:52de repenser la gouvernance
22:53en matière de sûreté
22:55et de clarifier
22:56les responsabilités.
22:57Il faut revoir
22:57toute l'organisation
22:58parce qu'on a constaté
23:00que dans cette gouvernance
23:01et cette organisation,
23:03que la sécurité
23:03et la sûreté
23:04n'étaient pas forcément
23:05la priorité première.
23:08Voilà,
23:08donc Rachida Dati
23:09avec Arthur Delaborde
23:10pour Europe 1.
23:10Sous-estimation structurelle,
23:12dit-elle,
23:12on vit dans la préhistoire
23:14en France ?
23:15C'est vrai,
23:16alors ce cambriolage
23:20nous touche tous
23:21et a une répercussion mondiale.
23:24Je vais revenir,
23:25y compris sur les aspects techniques
23:26parce que c'est très important.
23:28Derrière,
23:29ça nous dit quoi ?
23:30Ça nous dit que
23:30nos lieux de mémoire,
23:32nos lieux de mémoire
23:33sont attaqués maintenant
23:34partout.
23:36Et voilà,
23:36c'est le monde
23:36dans lequel on est rentré.
23:38Nos lieux de mémoire
23:38sont attaqués.
23:39Combien de musées
23:40à Madrid,
23:42à Berlin,
23:43à Londres,
23:44à Paris,
23:45à Lyon,
23:46sont attaqués,
23:47oui, attaqués,
23:48par,
23:49on les voit,
23:50ces personnes qui viennent
23:51avec des pots de peinture
23:52pour jeter de la peinture
23:53sur nos oeuvres,
23:54sur notre patrimoine,
23:55sur notre histoire.
23:56Combien d'églises,
23:57je n'ai pas peur de le dire,
23:59sont attaquées,
24:00sont vandalisées.
24:01Donc,
24:01nos lieux de mémoire
24:02aujourd'hui...
24:02On attaque notre civilisation.
24:03Mais bien entendu,
24:04nos lieux de mémoire
24:04sont aujourd'hui attaqués.
24:06C'est un changement de société.
24:07Il faut donc se donner les moyens
24:09de les protéger
24:10différemment.
24:11Je vous donne un exemple.
24:12Vous allez le donner
24:13après la pause
24:14parce que je sens
24:15qu'on rentre dans une explication
24:16très intéressante.
24:17Donc,
24:17dans quelques instants,
24:18le retour de Thierry Breton,
24:19grand rendez-vous.
24:23Retour sur le plateau
24:24du grand rendez-vous
24:25avec Thierry Breton.
24:26On en était à ce casse du Louvre
24:27qui touche également
24:28plein de musées,
24:29également les églises.
24:31On disait,
24:31Thierry Breton,
24:32qu'on était en train
24:33d'attaquer la civilisation,
24:35le patrimoine français.
24:35Mais tout a un prix.
24:39Et je voudrais revenir
24:40sur une question
24:41qui nous a un peu
24:43fait réfléchir
24:46les uns et les autres
24:46à l'occasion
24:48du travail extraordinaire
24:49qui a été fait
24:50pour Notre-Dame.
24:52La question s'est posée
24:54de savoir s'il fallait
24:54éventuellement faire payer
24:56la visite de Notre-Dame.
24:59Et vous savez,
25:00Notre-Dame,
25:01c'est le premier bâtiment,
25:02le premier monument
25:03le plus visité de France
25:04avec en gros
25:05entre 11 et 12 millions
25:06de visiteurs par an.
25:08En Espagne,
25:09la Sagra Familia
25:10à Barcelone,
25:11c'est également
25:12le premier bâtiment,
25:13c'est près de 5 millions.
25:14En Espagne,
25:15on paye.
25:16En Espagne,
25:16on paye.
25:17Oui,
25:17très cher du reste.
25:18Entre 30 et 40 euros,
25:1938 euros de moyenne.
25:21Ça veut donc dire
25:21que Sagra Familia
25:22rapporte
25:24en gros 200 millions
25:27par an
25:28pour financer
25:29ce patrimoine.
25:31Mais Rachid a des...
25:32que vous avez proposé.
25:33Nous,
25:34aujourd'hui,
25:34le diocèse,
25:35je ne critique pas le diocèse,
25:36je serais très mal placé
25:37pour le faire,
25:38mais a décidé,
25:38ben non,
25:39finalement non.
25:40Vous savez combien
25:40on dépense pour nos églises,
25:42on donne pour les aider,
25:4375 millions par an.
25:45Eh bien,
25:45si jamais,
25:46finalement,
25:47je sais qu'il y a la loi
25:48de 1905,
25:50mais si jamais
25:50on se mettait tous
25:51autour de la table
25:51pour dire
25:52les temps changent,
25:53eh bien désormais,
25:55il n'y a aucune raison
25:55que finalement
25:57on ne contribue pas.
25:59Là, je vous parle
25:59du Louvre.
25:59Eh bien,
26:00je vais revenir.
26:00Mais déjà,
26:01pour vous dire
26:01que les temps ont changé,
26:02qu'il faut se donner
26:03les moyens,
26:04et ce n'est pas en disant
26:04que c'est la dette
26:05qui va continuer à payer,
26:06parce que la dette
26:06ne la verra pas.
26:07En ce qui concerne
26:08effectivement
26:08ce cambriolage du Louvre,
26:12on voit bien
26:12que les temps
26:13là aussi changent.
26:14Du reste,
26:15le ministre de l'Intérieur
26:17donne une interview
26:18ce matin assez intéressante
26:19dans Le Parisien,
26:21il indique
26:22qu'il faudrait plus de caméras
26:24et notamment
26:25de caméras algorithmiques.
26:26Qu'est-ce que c'est
26:27que des caméras algorithmiques ?
26:28Ce sont précisément
26:29des caméras,
26:30vous savez qu'en France
26:30on n'a pas le droit
26:31d'utiliser l'intelligence artificielle
26:33pour reconnaître
26:34les personnes dans la rue,
26:35c'est bien,
26:35on ne les parle pas.
26:35On a des olympiques
26:36pour les mouvements forts.
26:37On a des vêtements très limités
26:38et c'est bien,
26:38nous ne sommes pas en Chine.
26:40En revanche,
26:41une caméra algorithmique,
26:42c'est avec l'intelligence artificielle,
26:44on aurait pu identifier,
26:45on voit,
26:46vous voyez,
26:46je vous donne l'exemple là.
26:47Il y a ce véhicule qui arrive,
26:50on lève l'échelle,
26:51normalement pour lever une échelle
26:52il faut avoir
26:52une autorisation administrative
26:54pour pouvoir le faire.
26:55Très vite avec l'intelligence artificielle,
26:57la caméra peut détecter
26:58est-ce qu'il y a eu
26:59une autorisation ?
27:00Non,
27:00et on intervient immédiatement.
27:01D'ailleurs,
27:01la police française
27:02a eu recours
27:03à une intelligence artificielle
27:04israélienne
27:05justement pour
27:05identifier les maquiteurs.
27:07Mais on a aussi les nôtres
27:08et il faut du reste
27:09rendre hommage
27:09à nos forces,
27:12encore une fois,
27:13notamment la police
27:14et la police scientifique
27:14qui a quand même réussi
27:15à arrêter d'ores et déjà.
27:17Alors on verra
27:17s'ils sont coupables ou pas.
27:19Mais ce que je veux dire par là,
27:21c'est que,
27:21oui,
27:21Rachida Dati a raison,
27:22les temps changent,
27:24il faut aussi
27:24qu'on utilise les moyens
27:25pour nous protéger
27:26et ils existent.
27:27Mais derrière,
27:28ça a un coût.
27:30Et oui,
27:30nos bâtiments,
27:31notre patrimoine,
27:32qu'est-ce que vous voulez ?
27:33Si jamais on estime
27:34ce que je crois moi-même,
27:36que ça fait partie vraiment
27:37de ce que nous sommes,
27:38de notre identité,
27:39de notre culture,
27:40il faut mettre le prix,
27:41y compris,
27:42on parlait des églises,
27:42mais pas que,
27:43encore une fois,
27:44pour toutes les petites communes
27:45cette responsabilité,
27:47voilà,
27:47je trouve qu'on pourrait
27:48peut-être réfléchir,
27:49là aussi,
27:49ensemble,
27:50à cette proposition.
27:51Thierry Bouton,
27:51vous avez évoqué
27:52le casse du Louvre
27:53et vous le disiez
27:54de voir des caméras
27:57algorithmiques
27:57et ainsi de suite.
27:58La question que je me pose,
27:59c'est qu'on était plutôt
28:00quand même devant
28:01le vol des pieds nickelés.
28:02C'est-à-dire,
28:02on n'était pas devant
28:03une grande opération exceptionnelle
28:04digne du grand banditisme
28:05international
28:06qui ressemble à un film d'Hollywood.
28:07On est devant les pieds nickelés
28:08qui réussissent à déjouer
28:09tout un système de sécurité.
28:10Et je vous confesse
28:11mon inquiétude libérale
28:12peut-être là-dessus
28:12que sous prétexte
28:14d'attraper les prochains
28:15pieds nickelés,
28:16l'idée d'une forme
28:17de surveillance généralisée
28:19des populations
28:19sous le signe
28:20de l'intelligence artificielle,
28:21de la reconnaissance faciale
28:22comme certains le proposent,
28:23ça ne vous inquiète pas ?
28:24Si, ça m'inquiète
28:25et c'est la raison
28:25pour laquelle il faut mettre
28:26des règles
28:26et que j'ai porté moi-même
28:27dans l'EI Act,
28:29c'est-à-dire de mettre
28:29des règles d'utilisation
28:30de notre intelligence artificielle
28:32qui préserve précisément
28:34la responsabilité,
28:36l'identité individuelle.
28:38C'est absolument essentiel,
28:39c'est ce qui nous différencie
28:40avec la Chine.
28:42Mais la tentation
28:43théoritaire est là,
28:43je vous donne un exemple
28:44européen,
28:45cette fois en plus
28:45c'est votre domaine,
28:46chat controls,
28:47vous en avez entendu parler,
28:48c'était repoussé
28:49grâce à l'Allemagne,
28:50cette idée d'une surveillance
28:51intégrale,
28:52des conversations privées.
28:53Je suis totalement contre
28:55et c'est bien
28:55que l'Allemagne l'ait fait
28:56parce qu'effectivement
28:57je suis totalement contre
28:58mais pour revenir
28:59encore une fois
28:59sur une utilisation,
29:01là encore sur l'intelligence
29:01artificielle,
29:02elle ne va pas regarder
29:03les individus,
29:04elle va regarder
29:04des situations
29:05qui sont anormales
29:06et attirés à ce moment-là,
29:08toujours attirés
29:09parce que c'est ceux
29:10qui ont la responsabilité
29:11ensuite physiquement
29:12de juger
29:13mais ça les alerte.
29:15L'intelligence artificielle
29:16précisément
29:16avec des outils appropriés,
29:18on parlait de caméras
29:19algorithmiques,
29:20va permettre
29:21de déceler
29:22je dirais des signaux faibles
29:23qui pourraient précisément
29:24vous avez raison,
29:25à la fin,
29:26vous avez qualifié
29:27je crois de pied nickelé,
29:28c'est un peu l'impression
29:29que la procureure
29:31a voulu donner.
29:32Mais ça veut dire
29:33qu'on peut faire ça maintenant
29:34avec des moyens
29:35assez restreints,
29:36raison de plus
29:37pour mettre
29:38à la disposition
29:39de notre patrimoine
29:40les technologies,
29:42les moyens
29:42pour nous protéger
29:43parce qu'effectivement
29:43beaucoup peuvent le faire.
29:45Puisque vous parlez
29:45d'intelligence artificielle
29:46c'est sans doute
29:47une révolution majeure
29:49pour l'avenir
29:50de la planète,
29:50vous avez beaucoup régulé
29:51en tant que commissaire européen,
29:53est-ce que vous ne l'avez pas
29:54trop régulé
29:55parce qu'on voit
29:57que nos entreprises
29:57dans ce domaine-là
29:58se disent souvent empêchées
30:00par les organisations européennes
30:01en train de se faire
30:02dépasser
30:03de manière très accélérée
30:05par les Américains ?
30:07Est-ce que l'Europe
30:07ce n'est pas justement
30:08trop de réglementations
30:09y compris sur l'IA ?
30:10Alors c'est deux choses différentes.
30:11Il y a certainement
30:12trop de réglementations
30:13notamment dans l'industrie
30:15etc.
30:15Là, il s'agit
30:17de notre espace informationnel.
30:19L'espace informationnel
30:19c'est l'espace
30:20dans lequel désormais
30:21on passe beaucoup de temps
30:22et nos enfants
30:23sans doute trop.
30:24Il s'agit juste
30:25de mettre quelques règles.
30:27Puisqu'on parle
30:27d'intelligence artificielle
30:28le règlement dont vous parlez
30:29il rentre en vigueur
30:32le 2 février
30:32donc ça ne fait pas très longtemps
30:34et il va rentrer
30:34très progressivement
30:35jusqu'en 2030.
30:36Donc de dire
30:37qu'uniquement mettre
30:38quelques règles
30:39dont celles dont nous venons
30:40de parler avec M. Bocoté
30:41c'est-à-dire de faire en sorte
30:42qu'on ne soit pas
30:43un état de surveillance absolue
30:44comme la Chine
30:44qu'on dise
30:45ça ce n'est pas autorisé
30:46ce n'est pas réglementé
30:48ce n'est pas régulé
30:48M. Gécoubizine
30:50c'est tout simplement
30:51mettre des règles de droit
30:52parce que nous sommes
30:53un état de droit
30:53c'est ce que j'ai voulu rappeler
30:55dans mon livre
30:55on est aussi
30:57cet héritage
30:58c'est très important pour nous
30:59comme aux Etats-Unis
31:00le premier et le second amendement
31:01aux Etats-Unis
31:02ça caractérise
31:04les libertés individuelles
31:05je parle du second
31:05c'était aussi le port d'armes
31:06parce que évidemment
31:07c'était en opposition
31:08à ce qui se passait en Europe
31:10on avait restreint le port d'armes
31:11pour pouvoir retrouver
31:12cette liberté
31:12c'est pour ça que c'est si important
31:13aux Etats-Unis
31:14donc on a
31:15il faut toujours voir
31:16d'où on vient
31:16et je le dis
31:18pour nous
31:19en Europe
31:20l'état de droit
31:21la liberté des personnes
31:22s'apprime
31:23ben oui
31:23ça veut donc dire
31:24qu'avec l'intelligence artificielle
31:25on pourra peut-être pas
31:26faire n'importe quoi
31:26mais ça n'empêche pas
31:28ceux qui voudraient faire
31:29des programmes de contrôle
31:30par exemple en France
31:31d'aller les vendre en Chine
31:32c'est uniquement
31:33pour les services
31:34qui seront offerts
31:36en France
31:36ou en Europe
31:37qu'on a mis quelques règles
31:39parce qu'il y a quelques risques
31:40qui peuvent être associés
31:41au développement massif
31:42de l'intelligence artificielle
31:43Thierry Breton
31:43les 10 renoncements
31:44qui ont fait la France
31:45je ne sais pas si c'est un renoncement
31:47mais en tout cas
31:48c'est un grand questionnement
31:49c'est la question algérienne
31:50c'est-à-dire qu'aujourd'hui
31:51on se retrouve quand même
31:52avec des rapports
31:52très très tendus
31:53avec l'Algérie
31:55on rappelle que
31:55Boilem Sansal
31:56et Christophe Glez
31:57sont toujours dans les geôles
31:58algériennes
31:58ça va faire un an
31:59pour Boilem Sansal
32:00qui est dans un état de santé
32:01très préoccupant
32:03on nous a dit encore
32:03Noël Lenoir
32:04sur Europe 1
32:05cette semaine
32:06la présidente du comité de soutien
32:07ce matin
32:08Laurent Nunez
32:08semble dire que
32:09Bruno Retailleau
32:10est allé trop fort
32:11avec l'Algérie
32:12que ça a été
32:12contre-productif
32:14un sondage
32:15CSA Europe 1
32:16JDDC News
32:16dit que 74%
32:18des Français veulent
32:19la suppression
32:20des accords de 68
32:22et on se retrouve
32:23dans une situation
32:24
32:25d'un côté
32:27le Rassemblement National
32:28a remporté
32:28vous le savez
32:28cette semaine
32:29une victoire historique
32:30puisqu'on a adopté
32:31son texte
32:32qui est une résolution
32:33sur la dénonciation
32:35de ces accords de 68
32:36le gouvernement
32:37par l'intermédiaire
32:38de Sébastien Lecornu
32:39dit
32:40alors dénonciation
32:41non
32:41mais on va les renégocier
32:43quel est votre
32:44votre point de vue
32:45sur ces accords de 68
32:47et sur leur dénonciation
32:48ou renégociation
32:49si vous permettez
32:50là encore
32:51je crois vraiment
32:52et c'est un exemple
32:52c'est vraiment
32:53un exemple type
32:54du fait que
32:55pour pouvoir comprendre
32:56les enjeux d'aujourd'hui
32:57et prendre les bonnes décisions
32:58et les décisions
32:59qui s'imposent
32:59sans renoncer
33:00il faut aussi faire référence
33:01à l'histoire
33:02les accords de 68
33:03ils trouvent leur origine
33:04évidemment
33:05aux accords déviants
33:06de 1962
33:07tout par-delà
33:08c'est-à-dire
33:09comment décoloniser
33:11en essayant de préserver
33:12les communautés
33:14algériennes en France
33:15et françaises en Algérie
33:16et aussi un besoin de main-d'oeuvre
33:18oui et aussi un besoin de main-d'oeuvre
33:19et c'est ça
33:20et c'est ça
33:20qui fonde
33:22les accords
33:23les accords déviants
33:24et donc c'est ce traité
33:26qui nous unit
33:27parce qu'il fallait
33:28c'était il y a 60 ans
33:29oui c'était il y a 60 ans
33:30mais c'est notre histoire
33:30et donc ensuite
33:31effectivement
33:32on va trop loin
33:33l'Algérie aussi
33:34se plaint
33:35c'est un paradoxe
33:36parce qu'il y a trop
33:38d'Algériens
33:38qui vont aller travailler en France
33:39et elle a besoin
33:40de garder sa main-d'oeuvre
33:41et donc d'un commun accord
33:42on va donc se mettre
33:43autour de la table
33:44et en 68 dire
33:45maintenant on contrôle tout ça
33:47et on essaie de normaliser
33:48un peu nos relations
33:49ça aurait été revu
33:50Pierre de Milot
33:51trois fois depuis
33:52à trois reprises
33:53donc un
33:54bien sûr que
33:55je suis comme les français
33:5674% des français
33:57ça aurait été revu trois fois
33:58mais les Algériens
33:58ont tout de même
33:59par rapport à d'autres étrangers
34:01énormément de droits
34:02on est bien d'accord
34:03mais pourquoi ont-ils ce droit ?
34:05parce que précisément
34:06on est encore quelque part
34:07dans ce processus
34:08on est dans la rente mémorielle
34:09non non pas dans la rente mémorielle
34:11dans ce processus
34:12qui a été originé
34:14par la décolonisation
34:15et donc la question
34:16elle va être terminée
34:17le jour de la décolonisation
34:18et voilà la bonne question
34:19donc vous posez la bonne question
34:20et c'est donc bien pour ça
34:21que c'est pas une décision
34:23qui est symbolique
34:24parce que derrière c'est le symbole
34:25même si ça a été voté à 185 voix
34:27contre 184
34:28donc
34:29peut-être mais ça a été voté
34:31ça a été voté
34:32même si je le rappelle
34:33ça n'est qu'une indication
34:35ça n'est absolument pas contraignant
34:36seul le président de la république
34:38puisqu'il s'agit d'un traité
34:39a la possibilité de dire
34:41ou de ne pas dire
34:41avec évidemment
34:42la partie adverse
34:43il ne peut pas le décider tout seul
34:44donc ce que je veux dire par là
34:46c'est qu'il faut évidemment
34:47entendre le message
34:48qui est derrière
34:50et qui est subliminal
34:51envoyé par nos compatriotes
34:53on souhaite au fond
34:54que désormais
34:56la relation avec l'Algérie
34:57soit une relation
34:58normalisée
34:59comme un état normal
35:00et on voit bien
35:01mais est-ce que ce vote
35:02va aider d'une certaine manière
35:04à normaliser
35:04ça c'est l'autre question
35:05ça c'est l'autre question
35:06dans la mesure
35:07où ce processus
35:08il est engagé
35:09et il doit à mon avis
35:10se faire
35:11je pense là aussi
35:12comme beaucoup de choses
35:12il doit se faire
35:13à l'occasion
35:13d'un nouveau
35:14d'une plage de temps
35:17à l'occasion des présidentielles
35:18je pense que c'est un sujet
35:19qui est extraordinairement
35:20compliqué
35:21mais aussi important
35:22qu'il ne faut pas mettre
35:23sous le tapis
35:24il ne faut pas y renoncer
35:25la question que vous posez
35:27elle me semble très légitime
35:28est-ce que finalement
35:29je dirais
35:30ce signal
35:33parce que ça n'est qu'un signal
35:35même s'il est encore une fois
35:36envoyé par la représentation nationale
35:38est-ce qu'il est contre-productif
35:39ou productif
35:40notamment par rapport
35:41à ce qui aurait pu se passer
35:41le 1er novembre
35:42on sait que c'est une fête
35:43c'est la fête du début
35:44de la guerre
35:45donc d'indépendance
35:46on va l'appeler comme ça
35:47d'Algérie
35:48à l'occasion
35:49on aurait peut-être eu une chance
35:50que nos deux compatriotes
35:51soient libérés
35:52personnellement je n'y crois pas
35:53mais je sais que ça a été évoqué
35:54oui mais j'ai l'impression
35:55qu'on a depuis un an
35:56des spéculations sans cesse
35:57sur la libération éventuelle
35:59de Boilem Sansal
35:59et de Christophe Glaze
36:00et pour ce que j'en sais
36:02on spécule
36:02mais ça ne vient jamais
36:03donc de temps en temps
36:03le geste de force
36:04de la France
36:04n'est pas trop
36:05j'entends
36:05et effectivement
36:06on peut entendre parfaitement
36:07cet argument
36:08je pense simplement
36:09qu'il faut dire
36:10en toute honnêteté
36:10le ministre de l'intérieur
36:10pense le contraire
36:11aujourd'hui le Parisien
36:12est libre
36:12il est allé trop fort
36:13vous savez pourquoi
36:14parce qu'évidemment
36:14nous avons des relations
36:15avec l'Algérie
36:16en particulier
36:17des relations
36:17en matière de sécurité
36:19et en matière de renseignement
36:20et de non-reprise des OQTF
36:21et de non-reprise des OQPS
36:22mais là on voit bien
36:23qu'il ne joue pas le jeu
36:24on voit bien qu'il ne joue pas le jeu
36:25donc on voit bien
36:26que là c'est totalement anormal
36:27mais on sait ce qui se passe aussi au Mali
36:28on sait ce qui est en train
36:29de se passer aujourd'hui à Bamako
36:30qui est encerclé
36:32qui risque de tomber
36:32on sait ce que ça va
36:33donc le ministre de l'intérieur
36:34lui il voit tout ça
36:35et qu'est-ce qu'il dit
36:36le ministre de l'intérieur
36:37c'est un homme d'état
36:38donc il voit l'ensemble
36:39les parlementaires
36:40je ne dis pas que dans les parlementaires
36:41il n'y a pas des femmes
36:42ou des hommes d'état
36:42Bruno Retailleau
36:44vous voyez les choses aussi
36:44si je ne me trompe pas
36:45c'est un homme d'état aussi
36:46je ne sais pas
36:47quelle est la position
36:48de Bruno Retailleau
36:49mais je sais qu'encore une fois
36:50ce sujet
36:51je pense
36:51je pense
36:52à titre personnel
36:53je pense
36:54que ce sujet
36:55est un sujet essentiel
36:56qu'il faut évidemment
36:57aller maintenant
36:58le plus rapidement possible
36:59vers une normalisation
37:01de nos relations
37:01mais que ceci
37:02nécessite évidemment
37:03un petit peu plus de temps
37:04Thierry Breton
37:05est l'invité du Grand Rendez-vous
37:07à tout de suite
37:07dernière partie du Grand Rendez-vous
37:12avec Thierry Breton
37:13qui publie
37:14les 10 renoncements
37:15qui ont fait la France
37:17et on l'a vu
37:18on est au coeur
37:18du 11ème renoncement
37:19qui commence
37:20en espérant qu'il n'y en ait pas 12
37:21le chapitre je pense
37:22en tout cas
37:23un des chapitres
37:23les plus étonnants
37:24de votre livre
37:24Thierry Breton
37:25c'est le deuxième
37:26c'est le renoncement à la mer
37:28et ce qu'aurait été la France
37:29si elle avait été
37:30si l'Amérique
37:31avait été française
37:33et non pas anglaise
37:34aujourd'hui la France
37:35et j'allais dire
37:36tel Don Quichotte
37:37face au moulin avant
37:38lorsqu'il s'agit du Mercosur
37:40incapable d'imposer sa voie
37:42qu'est-ce qu'on fait
37:43dans ces grands traités internationaux
37:45et notamment dans ce Mercosur
37:47où on a envie de peser
37:48et finalement
37:48on n'y arrive pas
37:50d'abord c'est légitime
37:51d'aller rechercher
37:52des accords
37:52avec des partenaires
37:54et des géographies
37:55où l'on est
37:57zéro droit de douane
37:57et notamment
37:58pour contrer
37:59ce qui se passe
38:00aux Etats-Unis
38:01désormais
38:02mais le Mercosur
38:04c'est une discussion
38:05qui date
38:05d'un quart de siècle
38:06c'est-à-dire qu'elle a démarré
38:07quasiment au début des années 2000
38:09et bien voyez-vous
38:10le monde au début des années 2000
38:11c'est pas le monde d'aujourd'hui
38:12donc je pense que c'est
38:13très important
38:14effectivement de discuter
38:15avec les quatre pays
38:16donc et l'Union Européenne
38:17il y a des échanges
38:18et c'est très important
38:19c'est important notamment
38:20pour nos industries
38:21l'industrie automobile
38:22l'industrie pharmaceutique
38:24beaucoup d'industries
38:24qui vont y voir l'intérêt
38:26mais il y a aussi
38:27tout un tas
38:28de secteurs
38:29d'agroalimentaires
38:30et les échanges
38:31sont importants
38:31entre précisément
38:32les pays du Mercosur
38:34et l'Union Européenne
38:35et là
38:36moi j'ai toujours
38:37une position
38:37qui était claire
38:38y compris lorsque j'étais
38:39commissaire européen
38:40et qu'on discutait
38:40de ces questions
38:41j'estime
38:42qu'on a mis
38:44à tort ou à raison
38:45je sais que
38:46M. Bocoté
38:47va dire que c'est à tort
38:48donc un certain nombre
38:49de règles
38:50donc pour protéger
38:52nos consommateurs
38:53en particulier
38:54lors de la production
38:56des produits agricoles
38:57entre autres
38:58bon
38:58ça fait partie évidemment
38:59des règles d'harmonisation
39:01elles sont dans les accords
39:03elles sont
39:03attendez
39:03ça fait partie des règles
39:05donc sur notre marché intérieur
39:06et évidemment
39:07ceux
39:08qui sont à l'extérieur
39:09n'ont pas ces contraintes
39:11et donc vont produire
39:12à moindre coût
39:13et donc il faut
39:14tout simplement
39:14vérifier
39:15que les produits
39:16qui sont exportés
39:17et bien
39:18ont les mêmes contraintes
39:19ou conditions
39:19faute de quoi
39:20on créerait une concurrence
39:21déloyale
39:22et je suis de ceux
39:23qui estiment
39:24que pour l'instant
39:25le compte n'est pas
39:27et que effectivement
39:28autant sur tous les aspects
39:30industriels
39:31c'est un bon accord
39:32autant sur les aspects
39:33qui sont très importants
39:34en matière d'agroalimentaire
39:36et qui touche la France
39:36directement
39:37qui touche la France
39:37mais pas que
39:38mais qui touche aussi
39:39la Pologne
39:39mais qui touche un certain
39:41nombre de pays
39:42bien entendu
39:42on n'a pas fait
39:44ce qu'il fallait faire
39:45aujourd'hui
39:45alors on essaye
39:46de mettre des rustines
39:47on essaye de dire
39:48on va créer un fonds
39:49de compensation
39:50on essaye très bien
39:51moi je sais
39:51par expérience
39:52que ces rustines
39:53ça marche jamais
39:54vraiment bien
39:54donc j'estime
39:55que nous sommes
39:56dans une situation
39:56de rapport de force
39:57c'est pas parce qu'aujourd'hui
39:58on est sous pression
39:59effectivement
40:00avec la politique
40:01que nous imposent
40:03aujourd'hui
40:03les Etats-Unis d'Amérique
40:04qu'il faut brader
40:06donnons-nous
40:06un petit peu de temps
40:07pour rééquilibrer
40:08et avoir encore une fois
40:09un accord équilibré
40:10y compris
40:11dans les aspects agricoles
40:12c'est une forme de renoncement
40:13parce qu'on sait
40:14le potentiel
40:14de ces marchés sud-américains
40:15on pourrait avoir envie
40:16d'être dans une position
40:17de conquête
40:18justement de ces marchés
40:18sur le plan industriel
40:19c'est curieux
40:19parce que moi
40:20je vois tout à fait l'inverse
40:21ça serait une force de renoncement
40:22que de se coucher
40:23et d'abandonner
40:23des pans entiers
40:24notre industrie
40:24notre économie
40:25en tout cas
40:26ce que je veux dire
40:27c'est que cet accord
40:28il faut le pousser
40:29il faut y aller
40:30mais qu'en position
40:31on est quand même
40:32le premier marché
40:33le premier marché économique
40:34du monde
40:34et bien j'estime
40:36qu'on peut
40:36on doit pouvoir
40:38ensemble
40:38avec du leadership
40:39imposer
40:40imposer
40:41ce qui semble
40:42du collège
40:43vous vous opposiez
40:43non je n'ai pas
40:44je n'ai pas
40:45je n'ai pas le droit
40:45de dire ce que je fais
40:46au sein des collèges
40:47en tout cas
40:47pendant les deux ans
40:49on a déduit
40:50que vous étiez opposant
40:51et bien vous en déduisez
40:52ce que vous avez envie
40:53d'en déduire
40:54mais ce n'est pas moi
40:54qui le dit
40:55mais en tout état de cause
40:56je me suis exprimé publiquement
40:57aujourd'hui
40:58sur ces accords
40:59je pense encore une fois
41:00qu'il faut continuer
41:01à les équilibrer
41:02Thierry Breton
41:03à la lumière de l'histoire
41:03vous l'avez dit
41:04ça fait 25 ans
41:05ça fait un quart de siècle
41:06le début de ces négociations
41:07le monde n'est plus le même
41:08c'était le temps
41:09de la mondialisation heureuse
41:10est-ce qu'aujourd'hui
41:11de ce point de vue
41:12le fantasme
41:13de la mondialisation heureuse
41:14est-ce qu'aujourd'hui
41:1525 ans plus tard
41:15l'Union Européenne
41:16n'est pas la dernière
41:17à s'accrocher au fantasme
41:18de la mondialisation heureuse
41:19quand partout ailleurs
41:20les ondes civilisationnelles
41:21redécouvrent leurs intérêts spécifiques
41:23oui et non
41:24à partir du moment
41:25où l'état de droit
41:25et les règles de l'état de droit
41:26qui ont quand même fondé
41:27nos relations internationales
41:29depuis 25 ans
41:29y compris dans les règles
41:30de l'OMC
41:31étaient basées sur la notion
41:32de contrat
41:33et donc de respect
41:34et donc de confiance
41:35à partir du moment
41:36où Donald Trump
41:37à partir du 20 janvier
41:38a décidé de rompre
41:40de rompre
41:40cette notion de confiance
41:41et faire en sorte
41:42que le nouvel ordre mondial
41:43c'est
41:44les Etats-Unis
41:45peuvent exporter partout
41:46c'est une zone libre pour eux
41:47il n'y a plus aucun droit de douane
41:48lorsque j'exporte un produit
41:50des Etats-Unis
41:50il n'y a plus aucun droit de douane
41:51mais les autres
41:52il y a un droit de douane pour rentrer
41:53bon ça veut dire
41:54que ce nouvel ordre
41:55est un ordre qui est basé
41:56sur les rapports de force
41:57et donc il faut qu'on exerce
41:58des rapports de force
41:59M. Jacobizine
42:00y compris
42:01sur certains secteurs
42:03protégés
42:04et ce qu'on ne sait pas faire
42:05me semble-t-il aujourd'hui
42:06en particulier au niveau de l'Europe
42:07on ne sait pas assez
42:08exercer ces rapports de force
42:09il faut impérativement le faire
42:11sauf de quoi
42:12l'Europe risque effectivement
42:14d'être le grand perdant
42:15mais Mme von der Leyen
42:16par exemple
42:16n'hésite pas à exercer
42:17un rapport de force
42:18contre la France
42:19en lui imposant
42:19un Mercosur
42:20qu'elle ne désire pas nécessairement
42:21et bien c'est précisément le rôle
42:23d'abord
42:23c'est une compétence exclusive
42:25que la commission a
42:27et donc Mme von der Leyen
42:27puisque vous parlez d'elle
42:28a une compétence exclusive
42:30de la part des 27
42:31pour négocier en autre nom
42:32mais c'est tout le sujet
42:33est-ce que la France aujourd'hui
42:35qui est le seul pays
42:36le seul pays de l'Union Européenne
42:38qui depuis 2013
42:40n'a jamais respecté
42:41une année
42:42les engagements
42:43qui étaient les siens
42:43sur le traité
42:44notamment
42:45le traité de Maastricht
42:46qui doit nous donner
42:47je dirais
42:48les conditions
42:49de notre vivre monétaire ensemble
42:51depuis 2013
42:51on ne l'a jamais respecté
42:53est-ce que vous pensez
42:53que c'est comme ça
42:54qu'on se fait entendre à Bruxelles
42:55mais moi je vais vous le dire
42:55j'en reviens de Bruxelles
42:57c'est pas comme ça
42:57qu'on se fait entendre
42:58et c'est la raison pour laquelle
42:59me semble-t-il
43:00l'urgence absolue
43:01c'est de revenir
43:03à nos finances publiques
43:04parce qu'un pays
43:05qui ne compte pas
43:06c'est un pays
43:07qui ne compte plus
43:07voilà comment
43:08on est de plus en plus
43:09vu à Bruxelles
43:10et je suis le premier
43:11à le déplorer
43:11mais
43:12il y a des propositions
43:14monsieur Pierre de Milneau
43:15pour inverser cette tendance
43:16qui est la conséquence
43:17du renoncement
43:18ou des renoncements
43:18dont nous parlons
43:19puisque vous reparlez
43:20de la question budgétaire
43:21et la nécessité
43:22de redresser les comptes
43:23et de baisser notre endettement
43:24pour se faire entendre
43:24à nouveau
43:25sur la scène européenne
43:26et mondiale
43:27dans l'état actuel
43:28le budget tel qu'il a été voté
43:30la première partie
43:30sur les recettes
43:31est-ce que vous pensez
43:32que pour des raisons de stabilité
43:34vous diriez oui
43:35aller en y va
43:36avec ce budget
43:37ou est-ce qu'il faut mieux
43:38une dissolution
43:39parce que ce qui est proposé
43:40est inacceptable
43:41finalement je ne suis pas aux affaires
43:43mais moi je pense que si vous voulez
43:45on est dans une période
43:46qui est tellement critique
43:47par rapport à tout ce dont nous parlons
43:48depuis le début de cette émission
43:49que la pédagogie
43:51les signaux
43:52que l'on envoie
43:53et le travail
43:54qu'il y aura à faire
43:54en 2027
43:55qui va être gigantesque
43:56pour remettre la France
43:57sur les rails
43:58et que sa voix
43:59soit également entendue
44:00mais que nos finances publiques
44:01redeviennent progressivement
44:02à l'équilibre
44:03c'est tel
44:04qu'aujourd'hui
44:04tout signaux contraire
44:06ou négatif envoyé
44:07à nos compatriotes
44:08ne va pas dans le bon sens
44:08et je vais être encore plus précis
44:10aujourd'hui
44:11en 2024
44:12nous avons re-signé
44:13un pacte de stabilité de croissance
44:15aménagé
44:16précisément pour tenir compte
44:17de la situation de la France
44:18avec nos bientôt 120% d'endettement
44:20et le déficit chronique
44:22à plus de 5%
44:23et bien voyez-vous
44:25pour ce faire
44:26il faudrait qu'on ait un budget
44:27en 2025
44:28et en 2026
44:29qui impose
44:30nous impose à tous
44:32collectivement
44:32en gros 40 à 45 milliards
44:34d'efforts
44:35c'est pas le cas là
44:36et c'est pas le cas
44:36donc ça veut dire quoi
44:37qu'une fois de plus
44:38on aura signé un traité
44:39en 2024
44:40et dès 2025
44:41on se met ensemble
44:42pour ne pas le respecter
44:44et bien ça voyez-vous
44:45ça conduit à quoi ?
44:47ça conduit à une France
44:48monsieur Bocoté
44:49qu'on n'entend plus
44:50y compris
44:50lorsqu'on veut défendre
44:51des intérêts
44:52qui sont les nôtres
44:53parce que précisément
44:54on est mis de côté
44:55un mot de l'international
44:56avec la France
44:57qui il y a quelques semaines
44:59avec à ses côtés
45:00Mohamed Ben Salman
45:01le prince héritier
45:03d'Arabie Saoudite
45:03reconnaissait l'état de Palestine
45:05Thierry Breton
45:05et que trois semaines
45:06après les accords de Trump
45:07des exactions
45:08se font quotidiennement
45:10en pleine rue
45:11dans Gaza
45:11avec le Hamas
45:13qui fait s'agenouiller
45:14des hommes
45:15et leur tire une balle
45:16dans la tête
45:16les Israéliens
45:17attendent toujours
45:18les otages décédés
45:19le Hamas refuse de désarmer
45:21quel est le rôle
45:23de la France
45:23de la France
45:24qui comme vous le dites
45:25dans votre livre
45:26a plusieurs fois
45:26renoncé dans l'histoire
45:28quel est le rôle
45:29de la France
45:30aujourd'hui
45:30dans cette zone du monde
45:32avec évidemment
45:33le conflit importé
45:34c'est à dire
45:35l'antisémitisme
45:36grandissant en France
45:36l'antisémitisme
45:37c'est là
45:37ce que nous voyons
45:38tous les jours
45:38dans notre pays
45:39là encore
45:41la France
45:42nous sommes un grand pays
45:43on est
45:44je le redis
45:45on a un siège permanent
45:46au conseil de sécurité
45:48de l'organisation
45:49des Nations Unies
45:49nous sommes
45:50le seul pays
45:51de l'Union Européenne
45:52à maîtriser
45:52l'intégralité
45:53de notre architecture
45:54de défense
45:55on est
45:56la septième
45:57puissance économique mondiale
45:58la voix de la France
46:00est importante
46:00et j'allais même dire
46:01la voix de la France
46:02est attendue
46:03on en a besoin
46:04elle est tellement attendue
46:05qu'on a reconnu
46:05l'état de Palestine
46:06qu'est-ce que vous en pensez
46:07alors ça c'est un sujet
46:08effectivement
46:08d'abord
46:09le fait que
46:10le fait que la France
46:11essaye de se faire
46:12de se faire entendre
46:13d'une façon ou d'une autre
46:14me semble important
46:16et moi je suis de ceux
46:17qui pensent que la France
46:17doit effectivement
46:18avoir ses actions diplomatiques
46:20maintenant
46:20maintenant
46:21ce qui se passe
46:22maintenant ce qui se passe
46:23pardon de le dire
46:24mais c'est
46:25c'est pas la paix
46:26ou la paix sommaire
46:28ou le cessez-le-feu
46:29qui est le cessez-le-feu français
46:32c'est le cessez-le-feu
46:33de Donald Trump
46:34il faut appeler les choses
46:35comme elles sont
46:36il a suffisamment revendiqué
46:37et il a revendiqué
46:39qu'il était
46:40le père
46:40de ce cessez-le-feu
46:42il s'est d'ailleurs
46:42bloqué à Charmelscher
46:43d'Emmanuel Macron
46:45en disant
46:45il est où Emmanuel Macron ?
46:46il le fait systématiquement
46:47mais je crois que
46:48moi je serais plutôt
46:49pour adopter
46:50dans ce domaine
46:51si je peux me permettre
46:51on l'a vu
46:52la méthode
46:52à la Xi Jinping
46:53c'est-à-dire que
46:54c'est une statue
46:55il ne bouge pas
46:56et il ne fait pas passer
46:57ses émotions
46:57et on voit du reste
46:59qui commence
46:59à devenir
47:00progressivement
47:01c'est quand même
47:02une constatation
47:03de ce qui s'est passé
47:04quand même
47:04en Corée du Sud
47:05le patron du monde
47:07c'est peut-être plus
47:08le président des Etats-Unis
47:09ça devient
47:10le président chinois
47:11et ça vous inquiète ?
47:12en tout cas c'est une réalité
47:13il faut quand même
47:14qu'on en tienne compte
47:14il faut qu'on s'organise
47:15mais revenons
47:16à ce que vous disiez
47:17hélas
47:18hélas
47:19force est de constater
47:20que ce cessez-le-feu
47:22qui était nécessaire
47:23qui a quand même valu
47:24il faut quand même
47:25l'applaudir
47:25de toutes nos forces
47:27le retour
47:28de ces malheureux
47:29c'était quand même
47:30rien que pour ça
47:31c'était quand même
47:32exceptionnel
47:33extraordinaire
47:34mais derrière
47:35on nous a rendu ça
47:36comme une paix
47:37ben voilà
47:37voilà où on en est
47:38et c'est toujours pareil
47:39la vie est compliquée
47:41et nécessite d'avoir
47:42des actions
47:42en profondeur
47:44souterraines
47:44et j'allais presque dire aussi
47:46beaucoup de connaissances
47:47et de cultures locales
47:48je ne sais pas
47:49si c'est le cas aujourd'hui
47:50de l'administration Trump
47:51en tout cas
47:51on verra
47:52si ce cessez-le-feu
47:54perdure
47:55malheureusement
47:56en ce qui me concerne
47:58j'ai des craintes
47:58en tout cas
47:59je vois que vous concluez
48:00cette émission
48:02par le fait
48:03que Donald Trump
48:03porte sa voix
48:04et qu'Emmanuel Macron
48:06en tout cas
48:06président de la république
48:07de France
48:07aujourd'hui
48:08est plutôt muselé
48:10muet
48:11qu'est-ce que diriez-vous ?
48:12vous savez je dis d'abord
48:13qu'on a fait une erreur
48:13majeure me semble-t-il
48:15lorsqu'on a voté
48:17l'interdiction constitutionnelle
48:18de se présenter plus de deux fois
48:19à la présidence de la république
48:20je pense que c'est une erreur majeure
48:22qui est contre l'esprit
48:23des institutions
48:23vous auriez voulu un troisième ?
48:25moi j'aurais voulu
48:25que le président
48:26qu'on ne change pas
48:27je pense que c'était une erreur
48:28qui a été faite sous le quinquennat
48:29de Nicolas Sarkozy
48:30parce qu'aujourd'hui
48:31qu'est-ce qui se passe ?
48:32dès le second mandat
48:33eh bien on est comme
48:34le roi fénéon ?
48:35non non
48:36on est plutôt
48:36ce qu'on appelle
48:37ce qu'on appelle
48:37aux Etats-Unis
48:38un lame duck
48:38c'est-à-dire
48:39un canard sans tête
48:40parce qu'évidemment
48:40on sait qu'on va plus se représenter
48:42donc on perd son pouvoir
48:42et la magie
48:43la magie en politique
48:45la magie dans le leadership
48:46la magie dans la gestion
48:47des femmes et des hommes
48:47ça demeure
48:50aujourd'hui
48:50on s'est cassé
48:51on s'est cassé
48:52cette opportunité
48:54je pense qu'on en paye
48:55le prix cher
48:55merci beaucoup Thierry Breton
48:57votre livre
48:58les 10 renoncements
48:59qui ont fait la France
49:00c'est chez Plon
49:01et chez Bûcher
49:01Chastel
49:02très bon dimanche
49:03sur nos deux antennes
49:04et chez Bûcher
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1:22:19
À suivre