- 2 hours ago
Category
🗞
NewsTranscript
00:00Vous êtes sur France 24 et vous avez raison, bienvenue dans votre journal de l'Afrique.
00:06A la une ce soir, la Côte d'Ivoire où à peine la présidentielle terminée place aux législatives.
00:12Le dépôt des candidatures est officiellement ouvert pour le scrutin du 27 décembre
00:16et ils ont jusqu'au 12 novembre pour se faire connaître.
00:19Le parti au pouvoir espère faire le plein après la victoire d'Alassane Ouattara
00:23avec plus de 89% de voix. Nous irons sur place dans cette édition.
00:30A la une aussi, les suites de la conférence de soutien à la paix dans les Grands Lacs
00:34qui s'est tenue à Paris ce jeudi.
00:36On parlera de l'appel du président Emmanuel Macron à la réouverture de l'aéroport de Goma.
00:42Une annonce qui fait vivement réagir les partis en conflit. Nous irons sur place.
00:49Et puis notre invitée est une écrivaine comorienne qui vient de livrer un des récits intimes et incandescents
00:55sur l'exil et la clandestinité, l'émigration et sa survie.
00:59Etoufat Moutare présente chose qui arrive, une œuvre sublime, poétique,
01:04sur le corps, la mémoire, entre un souffle retenu et une écriture libératrice.
01:10On ouvre ce journal par la Côte d'Ivoire qui est à peine la présidentielle achevée.
01:18Le pays entre dans une nouvelle phase politique.
01:21Le dépôt des candidatures pour les élections législatives du 27 décembre a commencé ce 31 octobre.
01:27Ils ont jusqu'au 12 novembre.
01:29Les partis et les candidats indépendants ont la possibilité de se lancer dans la course.
01:32aux 255 sièges parlementaires.
01:36Les explications de notre correspondante, Julia Guggenheim.
01:38Les candidats ont jusqu'au 12 novembre prochain pour déposer leur candidature.
01:47Parmi les critères à remplir, avoir au moins 25 ans, être ivoirien et avoir passé les 5 dernières années sur le territoire
01:54ou encore s'acquitter d'une caution de 100 000 francs CFA, soit environ 150 euros.
01:59A noter également que les partis sont tenus de présenter 30% de candidatures féminines.
02:05Alors actuellement, sur les 255 députés que compte l'Assemblée, 158 appartiennent au RHDP,
02:12le parti au pouvoir qui espère encore renforcer sa majorité fort de son succès à l'élection présidentielle.
02:20Pour l'opposition qui n'a eu de cesse de critiquer la liste électorale,
02:25la question de la participation à ce scrutin fait débat.
02:29Le PDCI de Tijantiam a tranché.
02:31Ils présenteront des candidats.
02:33Mais pour le PPACI de Laurent Gbagbo, ce n'est pas aussi clair.
02:37Si certains députés sont déjà en train de préparer leur candidature,
02:42d'autres plaident pour le boycott.
02:44Et un troisième groupe estime qu'il faudrait faire pression pour reporter les élections législatives au mois de mars,
02:50date à laquelle elles étaient initialement prévues.
02:53annoncées au mois d'août, ce calendrier électoral avait été qualifié à l'époque d'illégal par l'opposition,
03:00notamment parce qu'il rend impossible l'organisation d'une nouvelle révision de la liste électorale pour l'année 2025.
03:08On passe au Bénin où l'ancien président Thomas Bouillahi brise le silence.
03:13Dans un message diffusé le 28 octobre dernier,
03:15il accuse le chef de l'État, Patrice Talon, de vouloir en finir avec l'opposition
03:20et d'exclure son parti, les démocrates, de la présidentielle de 2026.
03:24Des propos qui ont fait réagir le gouvernement béninois.
03:27Des explications de notre correspondante à Cotonou, Emmanuel Sodji.
03:31C'est une déclaration accusatrice qui a été diffusée cinq jours après le huis clos
03:36entre l'ancien président Bouillahi et son successeur Patrice Talon.
03:41Dans son message qui dure un peu plus de six minutes,
03:44Bouillahi, le chef de file de l'opposition, livre le contenu de leur discussion.
03:49Et il va même plus loin en accusant Patrice Talon de programmer une disparition de la démocratie
03:56et en particulier de vouloir éliminer sa formation politique, les démocrates.
04:02Bouillahi évoque aussi un plan de déstabilisation de son parti
04:06à coups d'intimidation, de pression et d'incitation financière.
04:12Des accusations auxquelles répond le gouvernement.
04:15Je vous propose d'écouter son porte-parole, Wilfried Leand Oumbeji.
04:19Le parti Les Démocrates est paradoxalement victime d'un manque de démocratie à l'interne.
04:25Parce qu'il suffit d'écouter les membres éminents du parti,
04:29y compris celui que Bouillahi a désigné comme candidat à la candidature présidentielle,
04:35écouter des députés, écouter d'autres membres, parfois même des anonymes du parti,
04:40déplorer les dysfonctionnements, le manque de démocratie à l'interne
04:44pour se rendre compte que les problèmes que rencontre ce parti aujourd'hui
04:48n'ont qu'une seule source, c'est la qualité de sa gouvernance.
04:51Maintenant, si au sein de ce parti, il y a des gens qui demain considèrent
04:55qu'ils ont mieux à faire ailleurs parce que la gouvernance du parti ne leur convient plus,
05:00en leur âme et conscience, ils décideront.
05:02La tempête continue de souffler sur le parti Les Démocrates.
05:06Ce vendredi, six députés, dont Michel Soudginou,
05:09celui qui est au centre de la polémique sur le parrainage manquant pour la présidentielle,
05:14ils ont claqué la porte de leur groupe parlementaire.
05:18Il y a quelques jours déjà, le candidat désigné pour la présidentielle,
05:22Renaud Agbojo, avait annoncé son retrait de la vie politique
05:25après sa disqualification par la Cour constitutionnelle.
05:29Autrement dit, le principal parti d'opposition semble pris
05:32dans un véritable cyclone politique au Bénin,
05:35et cela à moins de trois mois des prochaines élections législatives et municipales.
05:40– Et nous vous en parlions ici même ce jeudi,
05:44c'est tenu la conférence de soutien à la paix dans la région des Grands Lacs à Paris.
05:48Le président français avait annoncé une aide de plus d'un milliard et demi d'euros.
05:52La région, vous le savez, manque cruellement de financement
05:54pour répondre à la crise humanitaire.
05:56Le président Emmanuel Macron a également annoncé
05:58la réouverture prochaine de l'aéroport de Goma dans l'Est.
06:02Une annonce qui a vivement fait réagir les partis en conflit.
06:06Les précisions de notre correspondante Aurélie Bazaraki-Bangoula.
06:09– Pour le président français Emmanuel Macron,
06:13la réouverture de l'aéroport de Goma
06:15pourrait intervenir dans les prochaines semaines
06:18pour des vols humanitaires, de jours et de petits gabarits.
06:23Alors l'aéroport est à l'arrêt complet depuis plus de neuf mois,
06:26depuis la prise de contrôle de la ville par l'AFCM23.
06:30Et pour Corneille Nanga, coordinateur de l'AFCM23,
06:33cette annonce ne le concerne pas
06:35puisque le mouvement, dit-il, n'a pas été invité à Paris.
06:39Il juge l'annonce déconnectée de la réalité de terrain.
06:43Il faut rappeler que si l'aéroport permettrait d'acheminer
06:46de l'aide humanitaire plus facilement,
06:49c'est aussi un enjeu stratégique majeur dans le conflit.
06:52– Qui dit réouverture de cet aéroport
06:55pour des finalités humanitaires,
06:58des humanitaires qui ne devraient pas voler
07:00dans des zones brouillées par des systèmes de défense
07:04de l'autre côté ?
07:06C'est là, d'une certaine façon,
07:07ou en tout cas indirectement,
07:09obligerait le Rwanda à désactiver son système de défense aérien
07:13et d'une certaine façon,
07:15perdrait cet avantage stratégique
07:17de pouvoir observer,
07:20en tout cas le mouvement des troupes
07:22dans cette zone immédiate,
07:23le long des frontières avec la ville de Goma.
07:27– De son côté,
07:27le ministre rwandais des Affaires étrangères
07:30estime que ce n'est pas à Paris
07:31de décider de la réouverture de l'aéroport.
07:35Selon lui,
07:35cette décision doit être prise
07:37dans le cadre des négociations de Doha
07:39entre les autorités congolaises et la FCM 23.
07:42Alors pour certains spécialistes,
07:44Emmanuel Macron,
07:45en annonçant une réouverture prochaine
07:47de l'aéroport de Goma,
07:49a voulu en quelque sorte forcer un résultat
07:52sur un dossier bloqué depuis des mois.
07:55Des discussions sont en cours
07:56depuis plusieurs semaines
07:57entre Kinshasa et la FCM 23,
08:00soutenues par le Rwanda,
08:01mais sans résultat concret jusqu'à présent.
08:05– Allez, on passe au reste
08:06de l'actualité africaine,
08:07en bref et en images.
08:09On part tout d'abord en Tunisie,
08:11où le procès expéditif
08:12de l'avocat Ahmed Swab,
08:14figure du barreau,
08:15a été mis en délibéré
08:16après seulement 7 minutes d'audience,
08:18poursuivie sous la législation antiterroriste.
08:20Il n'a pas été autorisé à comparaître.
08:22Ses avocats ont refusé de plaider.
08:24L'affaire suscite l'indignation
08:26dans un climat politique
08:27marqué par la répression.
08:30À la veille de la campagne électorale
08:32en Guinée-Bissau,
08:33l'armée dit avoir déjoué
08:34une tentative de submersion
08:36menée par plusieurs officiers supérieurs.
08:39Parmi les personnes arrêtées
08:40figurent un général de brigade,
08:42alors que d'autres sont en fuite.
08:43Ce coup de filet intervient
08:44dans un climat explosif
08:45avec une opposition exclue
08:48du scrutin du 23 novembre.
08:49Le pays reste hanté
08:51par son instabilité chronique.
08:55Aux Nations Unies,
08:56le Conseil de sécurité
08:57a adopté une résolution
08:58marquant un tournant
08:59dans le dossier du Sahara occidental.
09:01Le plan d'autonomie marocain
09:03de 2007 devient désormais
09:05la base des futures négociations.
09:07Une victoire diplomatique pour Rabat,
09:09soutenue par Washington et Paris,
09:11et un revers pour le front polisario.
09:13L'Algérie, opposée au texte,
09:15n'a pas part au vote.
09:19On passe à la culture dans ce JTA
09:22de ce vendredi
09:23avec un récit fort, sensible et politique.
09:27Chose qui arrive est nouveau.
09:30Le nouveau livre de l'autrice comorienne
09:32Toufate Moutare,
09:33elle y raconte la traversée
09:34de la clandestinité
09:35après la perte de son statut
09:36d'étudiante en France.
09:38La peur de l'effacement,
09:40mais aussi la force de l'écriture.
09:41Un récit de femme,
09:42d'exil, de résistance
09:45dans une langue fine, poétique,
09:47parfois drôle.
09:48Toufate Moutare,
09:49merci d'être avec nous
09:50et bienvenue dans votre JTA
09:51sur France 24.
09:53Merci à vous de m'accueillir,
09:54Fatima.
09:55Alors, vous êtes née comorienne,
09:57vous avez grandi entre les Comores
09:59et plusieurs pays d'Afrique subsaharienne
10:01avant de poursuivre vos études en France,
10:03dans cette trajectoire d'ailleurs
10:05que se noue votre récit,
10:06chose qui arrive.
10:08J'aimerais, une chose n'est pas coutume,
10:10démarrer cet entretien
10:11par vous demander
10:13si vous voulez bien nous lire
10:14vraiment le début
10:16de ce livre
10:17afin que les spectateurs
10:19aient un peu
10:20votre langue
10:21qui est absolument merveilleuse
10:22dans les oreilles.
10:23La joie.
10:26Il ne faut pas se réjouir trop
10:28et trop longtemps.
10:29Cela te rend aussi perméable
10:30qu'un bout de pain
10:31plongé dans du thé.
10:33Tu gonfles, tu gonfles
10:34et tu finis par exploser.
10:36Nous rions,
10:37ma meilleure amie et moi,
10:38de cette théorie
10:38qui nous vient de sa mère.
10:40Pourtant,
10:41je me surprends moi-même
10:42à écourter mes joies.
10:45Écourter les joies.
10:46Il ne faut pas se réjouir
10:48trop et trop longtemps.
10:50Ça sonne comme quelque chose
10:51d'assez défaitiste
10:52dans le livre.
10:54J'invite d'ailleurs
10:55les spectateurs
10:56évidemment à l'acheter
10:57et à le découvrir lui-même.
10:58Pourquoi avez-vous décidé
11:00de commencer comme ça
11:01ce livre,
11:02ce récit ?
11:03Parce que je pense
11:03que lorsqu'on vient
11:05d'espaces,
11:05je dis espaces au pluriel,
11:07qui sont en désavantage
11:08sur l'échiquier économique
11:10ou géopolitique,
11:11très souvent,
11:13le territoire
11:13auquel on a le moins accès,
11:15c'est l'intimité,
11:16c'est la légèreté,
11:18c'est la joie.
11:18Et en fait,
11:19cette injonction-là
11:20que l'on a entendue,
11:21mon ami et moi,
11:22ce n'est même pas une injonction,
11:24c'est une forme
11:25de mise en garde.
11:26Attention,
11:27parce que si tu es
11:27beaucoup trop joyeuse,
11:29étant donné
11:29les circonstances actuelles,
11:31ça va être très difficile
11:32pour toi,
11:33la chute sera
11:34très très dure.
11:35Donc pour te préserver
11:36de cette chute-là,
11:37je préfère que tu te préserves
11:39de la joie même.
11:40Donc je voulais vraiment
11:41explorer ce besoin-là,
11:43décourter sa joie
11:44à tout prix.
11:45dans ce livre,
11:47des choses qui arrivent,
11:48choses qui arrivent,
11:49vous racontez cette bascule
11:51dans la clandestinité
11:52parce que vous étiez étudiante
11:54ici à Paris
11:55et quelque chose
11:57à laquelle finalement
11:58vous n'étiez pas préparée,
11:59vous venez d'une famille,
12:01d'une classe plutôt supérieure
12:02au Comores,
12:04vous parlez d'ailleurs
12:04dans le livre
12:05de ce que ça représente
12:06pour les gens là-bas.
12:09Racontez-nous justement
12:12comment vous avez vécu
12:13cette période-là.
12:14Alors je l'ai vécu
12:15de façon très risible
12:16au début
12:17comme une forme
12:18de déclassement
12:19puisque quand on vient
12:20justement d'un milieu
12:21assez avantageux,
12:23quand on arrive dans un pays,
12:24c'est un peu comme
12:24une reconversion professionnelle
12:26finalement,
12:26sauf qu'on n'est pas prévenu.
12:28Et donc on arrive
12:29avec ce besoin
12:30de commencer à zéro,
12:32sauf qu'on n'est pas prévenu
12:33qu'il faut recommencer à zéro.
12:34Et donc quand on se retrouve
12:35dans cette situation-là,
12:36on a l'impression
12:38d'être prise
12:39en flagrant délit
12:40d'exister.
12:41Je pense qu'on est beaucoup
12:41à avoir vécu
12:42ce sentiment-là
12:43mais à ne pas s'y attarder
12:44parce que justement
12:45il faut continuer
12:46d'avancer en permanence.
12:48Et moi,
12:48j'ai tout simplement choisi
12:50de ne pas continuer
12:51à avancer,
12:51de ne pas continuer
12:52à marcher,
12:53à marche forcée
12:54et de m'arrêter
12:55sur ce que je ressentais,
12:56de me dire
12:57tiens,
12:57qu'est-ce que ça donne
12:58si moi je décide
12:59que la grande histoire
13:00me fait aussi ressentir
13:01des choses
13:02à l'échelle
13:02de ma petite histoire à moi.
13:05Petite histoire,
13:05alors une perspective
13:06très féminine
13:08dans votre récit
13:09et c'est ça
13:09qui est plutôt rare
13:10et vous le dites aussi,
13:11il y a beaucoup d'histoires
13:12sur les clandestins,
13:13les hommes
13:14qui bravent
13:15des conditions climatiques,
13:18géopolitiques,
13:18stratégiques, etc.
13:19Il y en a très peu
13:20sur des femmes.
13:22Votre livre en ça
13:23a quelque chose
13:24de très fort
13:24parce qu'il mêle
13:25le récit intime
13:26évidemment
13:27avec cette expérience
13:29géopolitique
13:31et politique
13:32de l'immigration
13:33qui est quand même
13:34assez forte.
13:35est-ce que c'est quelque chose
13:36qui était important
13:38pour vous
13:39de raconter
13:39cette perspective
13:40féminine
13:40de l'immigration ?
13:42Oui, parce qu'en plus
13:43ce n'était pas la première fois
13:44que je mettais en place
13:45tous ces mécanismes
13:46de défense,
13:46d'autopréservation,
13:48de détermination à la joie.
13:50Je l'avais vécu bien avant.
13:51C'est pour ça que j'ai aussi
13:52voulu plonger là-dedans.
13:53Mais je pense que oui,
13:54la figure masculine
13:55est très soit adulée,
13:57soit accusée.
13:58c'est l'un ou l'autre
14:00et les figures féminines
14:02qui le vivent,
14:03elles sont accusées quand même,
14:04elles subissent le même traitement
14:05mais il faut aussi
14:06les fragiliser.
14:07Il y a un côté un peu vulnérable,
14:10un peu fragile,
14:11un peu plaintif aussi,
14:12on s'attend à ce qu'elle soit
14:13en train de se tortiller.
14:15Il y a toujours un côté
14:16très difficile
14:17et moi j'ai voulu m'approprier
14:18ce sac de courage
14:20en bandoulière.
14:21Absolument.
14:22Et un récit résilient,
14:24in fine.
14:24Merci Toufad Moutare
14:27d'être venu ici dans le JTA.
14:30Chose qui arrive,
14:32publiez chez Bayard.
14:34Restez avec nous
14:34car l'actualité continue
14:35sur France 24.
14:37On vous remercie tous
14:38et puis on pense aux gens
14:39de Moroni,
14:41évidemment,
14:42jusqu'à Paris
14:43en passant par le Burundi
14:45parce que vous avez été
14:46absolument au Burundi.
14:48Merci beaucoup.
14:48C'est la fin de ce journal.
14:54Sous-titrage Société Radio-Canada
Recommended
1:53
|
Up next
1:32
27:20
5:35
0:43
1:53
Be the first to comment