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  • il y a 6 semaines

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00:00On va parler de ce qui s'est passé hier à l'Assemblée nationale, vous savez, qui a adopté la résolution du RN qui dénonce l'accord franco-algérien de 1968.
00:08Alors Sébastien Lecornu a réagi peu après. Le Premier ministre dit respecter ce vote tout en appelant à renégocier le texte signé entre les deux pays il y a près de 60 ans. Écoutez-le.
00:17La politique étrangère de la France, elle n'est pas faite par des résolutions au Parlement. Ce qui ne m'empêche pas de respecter le vote de ce matin.
00:24Est-ce qu'il faut abroger l'accord de 68 ? Je vais vous répondre autrement, je pense qu'il faut le renégocier.
00:29Il faut le renégocier parce qu'il appartient à une autre époque. Je considère que le président de la République, et je crois l'a dit à de nombreuses reprises,
00:37que désormais il faut regarder à ce que la relation avec l'Algérie reparte fondamentalement de nos propres intérêts.
00:42Et c'est pour ça que la renégociation de l'accord en regardant nos intérêts de sécurité, peut-être aussi d'ailleurs des intérêts économiques, mérite à mon avis que l'on s'y mette.
00:50Et je pense qu'il ne faut pas s'enfermer dans un débat de pure politique politicienne sur le sujet, il faut chercher l'efficacité.
00:55Parce que c'est ce que nous demandent là aussi nos compatriotes en la matière, et donc il faut être pragmatique.
01:00Sébastien Lecornu qui est sur la même ligne qu'Emmanuel Macron, c'est ce que nous disait Arthur Delaborde du service politique d'Europe 1 dans le journal de 13h.
01:07Finalement, Emmanuel Macron a toujours dit qu'il ne fallait pas l'approcher, mais le renégocier, se traiter.
01:12Mais est-ce que vous pensez qu'un jour il sera renégocié réellement chez William Golnadel ?
01:17Mais pourquoi voulez-vous ? Les Algériens, on peut les critiquer, mais ils ne sont pas ennemis de leurs intérêts.
01:24C'est un accord qui est très profitable aux Algériens, et il est d'autant plus profitable qu'il ne...
01:31C'est un accord pour eux, c'est un menu à la carte.
01:33Ils ne le respectent pas complètement non plus.
01:36Quand il s'agit de reprendre leurs criminels, ils ne les reprennent pas les criminels.
01:40Donc de quoi on parle ?
01:42Monsieur Lecornu, il est effectivement, vous avez raison, très macronien là.
01:45Il accepte la loi, sauf qu'il dit qu'il faut la renégocier, la loi, enfin la proposition de résolution du Rassemblement National.
01:52C'est une abrogation, ce n'est pas autre chose.
01:55Et qu'on ne nous dise pas, parce qu'il y en a qui disent, oui mais attention, si jamais il est abrogé,
01:59alors on va être au statu quoente qui avait été décidé...
02:03Après la guerre en 62.
02:04Après la guerre en 62, ils vont pouvoir rentrer.
02:07Non, c'est fini.
02:07Quand un accord est dénoncé, c'est fini.
02:13On ne revient pas en arrière, en fait.
02:14Bravo, on ne revient pas en arrière.
02:16Et puis il faut reconnaître aussi, au-delà de la...
02:19C'est une révolution aussi un peu dans l'hémicycle, puisque c'est la première fois effectivement.
02:25Ah oui, on va y venir, effectivement.
02:28Déjà sur l'accord, ensuite on reviendra sur ce qui s'est passé hier dans l'hémicycle,
02:31avec le vote d'une partie de la droite aussi.
02:35Raphaël Stainville, déjà sur les accords.
02:37Oui, effectivement, cette renégociation telle que Sébastien Lecornu l'avance pour expliquer que la France
02:45et que le gouvernement prendraient acte de ce qui a été voté à l'Assemblée,
02:51me semble finalement, encore une fois, une manière de gagner du temps.
02:54Xavier Driancourt, qui a été par deux fois ambassadeur de France en Algérie,
02:59explique très bien que la France, il avait été missionné pour cela,
03:03a déjà tenté à plusieurs reprises de renégocier ces dernières années l'accord franco-algérien de 68.
03:10C'était toujours à l'avantage de l'Algérie.
03:13Aujourd'hui, il n'est plus temps de savoir s'il s'agit de renégocier,
03:18d'amender, de compléter cet accord de 68.
03:22Il faut l'abroger parce que la France y perd énormément.
03:27Moi, ce qui me sidère dans la situation...
03:30Et ça a un coup d'ailleurs aussi.
03:31Ça a un coup.
03:32Justement, j'y venais dans le rapport de Charles Rodwell, justement.
03:37Celui-là nous explique que cet accord est ruineux pour la France.
03:42Notamment, c'est le cas des retraites non payées par l'Algérie
03:46pour ceux qui auraient travaillé pour moitié en Algérie et en France.
03:49L'Algérie ne paye pas et la France complète.
03:52Mais les conséquences qu'il en tire, c'est qu'il faudrait pouvoir renégocier.
03:56Encore une fois, c'est une perte de temps.
03:58L'Algérie n'y consentira pas.
04:01Et quant à expliquer que si on abrogeait ce traité,
04:07ça serait dévastateur pour la France
04:09parce que ce serait une libre circulation,
04:12le retour aux accords des Vian,
04:14c'est faux.
04:15Ça a été rappelé par Gilles William.
04:16C'est l'article 59 du traité de Vienne
04:21qui explique le contraire.
04:24Et en plus, dans le cadre des accords de Schengen,
04:28ça a été rappelé par Eric Ciotti.
04:31que les Algériens seraient soumis aux droits européens.
04:35Cette libre circulation ne pourrait pas
04:35parce qu'il y a aussi un droit européen qui s'applique.
04:38On agit des peurs pour ne pas faire bouger les choses.
04:42Je vais vous faire réagir Gilles William Gonadel.
04:43Je voulais juste vous faire écouter Jean-Luc Mélenchon.
04:45Il a un ton grave, un air accablé.
04:47C'est une vidéo qui a été diffusée hier soir
04:49à la suite de ce vote.
04:51Mes chers compatriotes,
04:53je décide de m'adresser à vous à cet instant
04:55parce que je ressens toute la tristesse
04:58que beaucoup d'entre vous ont ressenti en apprenant
05:00que plusieurs parties à l'Assemblée nationale
05:03ont décidé de voter une résolution
05:06d'une extrême agressivité à l'égard de l'Algérie.
05:10Bien sûr, cette résolution ne s'appliquera pas obligatoirement dès maintenant.
05:15Mais elle envoie un signal extrêmement douloureux.
05:18Douloureux pour nous d'abord,
05:20Français nés au Maghreb,
05:21que ce soit au Maroc, en Algérie ou en Tunisie,
05:24et qui avons encore des amis et nos tombes
05:28et qui recevons toute la brutalité
05:31d'une manière de s'adresser à des gens que nous aimons,
05:33que nous n'acceptons pas.
05:35Votre réaction chez William Golnadel ?
05:36Il est tout à fait clair
05:40que la France Insoumise et son chef,
05:43c'est le parti de l'étranger.
05:45Il n'y a pas d'autres explications.
05:49Il parle quand même d'un pays,
05:51ce n'est pas n'importe quoi l'Algérie aujourd'hui.
05:53C'est un pays qui se conduit de manière tout à fait hostile,
05:58tout à fait hostile,
05:59qui a deux otages dans ses geôles.
06:03Boilem Sansal et Christophe Blaise.
06:05Voilà, non mais sûr, ça n'est pas rien.
06:09Donc, s'agissant de la France Insoumise,
06:12permettez-moi de vous dire
06:14qu'il y avait quand même,
06:15c'est très grave ce qui se passe,
06:17il y avait un article, toute une page,
06:20dans le Figaro d'hier,
06:21qui évoquait un rapport à l'Assemblée Nationale,
06:25qui a notamment été préparé par Emmanuel Razavi,
06:30qui accuse expressément,
06:32il ne s'embarrasse pas,
06:34il accuse expressément la France Insoumise
06:38d'être agent de l'influence de la République Islamique.
06:42D'Iran, oui, on en a parlé hier.
06:44D'accord, non mais ce que je veux dire.
06:46Non mais, pardon, c'est la même chose,
06:49c'est fondamentalement la préférence pour l'autre
06:53et la détestation des Français.
06:56Il n'y a pas d'autre explication que celle-là.
06:59Donc, c'est...
07:00Pardon, mais il y a un moment, il faut dire non.
07:02Il faut dire...
07:03Et j'observe que Marine Tondelier
07:06et toute son équipe sont exactement
07:08sur la même longueur d'onde.
07:11Raphaël Stainville, avant qu'on en vienne
07:12au côté politique de cette résolution hier.
07:14Pour compléter et en arriver à la partie politique,
07:18moi, je pense qu'au-delà de ce que Gilles William
07:22vient de décrire,
07:23il y a dans les trémolos de Jean-Louis Mélenchon,
07:29dans l'émotion qui n'est pas absolument feinte
07:32du patron de la France Insoumise,
07:34la conviction que finalement,
07:38le grand théâtre de l'antifascisme
07:40qui a longtemps opéré,
07:41s'était écroulé hier.
07:42Pourquoi je dis ça ?
07:44C'est-à-dire que pour la première fois,
07:45le piège mitterrandien
07:46qui faisait que les partis de droite,
07:49les Républicains et même Horizons,
07:52qui jusqu'à présent,
07:53alors même qu'ils pouvaient avoir
07:54des consensus avec le Rassemblement National,
07:58mais s'interdisaient de voter des textes
08:01que le Front National soumettait à l'Assemblée,
08:04ce parti pris s'est écroulé hier
08:09parce qu'ils ont été pour une fois
08:11en accord avec leurs convictions,
08:13parce qu'Édouard Philippe,
08:15voilà maintenant deux ans,
08:16dénonçait ses accords franco-algériens,
08:19il a mis ses troupes au pas,
08:20il leur a demandé de voter le texte présenté,
08:24la résolution présentée par le Rassemblement National,
08:26il en a été de même pour les Républicains,
08:28chose qui jusqu'à présent
08:30était impossible au sein de l'hémicycle.
08:32Donc, selon l'expression consacrée,
08:34des digans sautés ?
08:35Oui, des digans sautés,
08:36et c'est en cela qu'effectivement,
08:38ce vote de vote d'hier,
08:40aussi symbolique soit-il,
08:42sans conséquences immédiates,
08:44parce que non contraignant,
08:46malgré tout,
08:47à des leçons politiques
08:50qui, je le pense,
08:53auront des conséquences dans l'avenir.
08:55J. William Golnadel,
08:56ça veut dire que dans l'avenir,
08:57justement, d'autres textes
08:58pourront être votés avec les voix d'URL,
09:02de la droite, d'Horizon ?
09:03C'est le second symbole très important
09:06d'hier,
09:09c'était une journée effectivement historique,
09:12pour reprendre l'expression de Marine Le Pen,
09:15il y a d'une part effectivement
09:16ce désir enfin de s'affranchir
09:19de la tutelle d'une certaine manière de l'Algérie,
09:24parce qu'il y a sans doute aussi
09:25des préoccupations sécuritaires,
09:28je pense qu'il y a aussi
09:30des préoccupations sécuritaires,
09:31mais voilà.
09:32Mais secondement,
09:34le cordon sanitaire a été coupé,
09:36c'est...
09:37voilà, c'est...
09:39Et plus exactement,
09:41je pense que ce cas,
09:42c'est ce même cordon
09:44qui va maintenant
09:45étrangler,
09:47étrangler la France insoumise,
09:49et...
09:51Qui va se retourner contre le parti.
09:52Oui, d'une certaine manière,
09:54c'est maintenant la France insoumise,
09:56et peut-être les écologistes,
09:58qui vont être justement,
09:59qui vont être,
10:01qui vont d'une certaine manière,
10:02représenter le diable.
10:04Écoutez Jean-Philippe Tanguy,
10:06justement,
10:06après cette journée
10:07qualifiée d'historique
10:08par Marine Le Pen.
10:09Nous,
10:10il est évident,
10:11et d'ailleurs ça a toujours été
10:12l'attitude constructive
10:12du groupe avec Marine Le Pen,
10:15que nous n'avons pas
10:16une majorité de députés,
10:17donc pour protéger
10:18les Françaises et les Français,
10:19pour défendre l'intérêt général,
10:21il faut évidemment
10:21voter avec les autres.
10:23Donc là, pour une fois,
10:23les autres ont voté avec nous,
10:25mais nous, depuis des années,
10:26notamment pour éviter
10:27les hausses d'impôts,
10:28pour éviter des hausses de taxes,
10:30nous avons toujours voté
10:31avec les autres.
10:32Alors généralement,
10:33c'est vrai qu'on sacrifiait un peu
10:34nos victoires politiques
10:36pour l'intérêt général.
10:37Là, on a une grande victoire politique
10:38pour l'intérêt général,
10:40et je me félicite,
10:41et je remercie d'ailleurs
10:41tous les députés
10:43d'autres partis politiques.
10:44Raphaël Staville.
10:46Oui, en fait,
10:47je pense qu'il faut bien mesurer
10:48ce qui s'est passé hier.
10:49Ce même texte,
10:51il avait été présenté
10:53en décembre 2023
10:54par les Républicains.
10:56Ils avaient obtenu
10:58le soutien du Rassemblement National,
11:00mais un certain nombre
11:01d'autres partis,
11:03et notamment Horizons à l'époque,
11:05s'étaient abstenus
11:05de mêler leur voix
11:07avec le Rassemblement National.
11:09Aujourd'hui,
11:09on sent parce que
11:10le sujet de l'immigration
11:12est tellement puissant
11:13dans l'opinion.
11:14Mais d'une certaine manière,
11:15ça touche la droite,
11:16mais ça ne touche pas
11:16que la droite.
11:18Même chez les Insoumis,
11:19même chez les socialistes,
11:20même chez les communistes,
11:22un certain nombre
11:23de leurs sympathisants
11:24sont aussi angoissés
11:26par cette mutation
11:30qui est en train
11:31de s'opérer dans la société.
11:32Et donc,
11:33je pense que,
11:34en cela,
11:35ce vote préfigure
11:36ce qu'il adviendra
11:37sur un certain nombre
11:38de sujets
11:39qui font consensus
11:40dans l'opinion,
11:41alors même qu'au sein
11:41de l'Assemblée Nationale,
11:43parce qu'un certain nombre
11:43de dirigeants
11:44sont encore rivés
11:46dans leur posture
11:46sans pouvoir
11:49s'en départir,
11:51ces changements
11:52sont en train
11:52de s'opérer
11:53même à l'Assemblée Nationale.
11:54On va suivre,
11:55évidemment.
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