- il y a 2 jours
Dans Parlons Femmes, Judith Beller reçoit Inès Hamy, CEO et cofondatrice d'Octolo.tech
"Parlons Femmes" nous raconte les parcours des femmes extraordinaires qui tissent le lien de notre République. Nous explorons des thèmes universels tels que la lutte pour l’Egalité des genres, la liberté d’expression, la diversité culturelle, le droit à disposer de son corps. Et surtout, nous donnons la parole aux hommes engagés. Oui, ils existent, et il est essentiel de les entendre et de les encourager !
Une émission de Judith Beller.
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/ Nous suivre sur les réseaux sociaux ▪ Facebook : / https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel . ▪ Instagram : / https://www.instagram.com/sudradioofficiel/ . ▪ Twitter : / https://twitter.com/SudRadio ▪ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr Et pour plus de vidéo du Grand Matin Sud Radio : • 🌞 Grand Matin Sud Radio
##DESTIN_DE_FEMMES-2025-11-01##
"Parlons Femmes" nous raconte les parcours des femmes extraordinaires qui tissent le lien de notre République. Nous explorons des thèmes universels tels que la lutte pour l’Egalité des genres, la liberté d’expression, la diversité culturelle, le droit à disposer de son corps. Et surtout, nous donnons la parole aux hommes engagés. Oui, ils existent, et il est essentiel de les entendre et de les encourager !
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NewsTranscription
00:00La Caisse d'Épargne-Île-de-France, fière de soutenir toutes les femmes, vous présente Sud Radio, Parlons Femmes, Judith Belair.
00:09Bonjour à toutes et à tous, c'est Parlons Femmes sur Sud Radio, le rendez-vous qui explore la réussite aux féminins et la force de celles qui font la différence.
00:17Elle a fait le choix courageux de troquer la robe d'avocat pour la veste d'entrepreneur.
00:20Inès Ami, vous êtes PLG, fondatrice de la start-up Octolo.tech, c'est une Legal Tech à mission qui rend simple, fluide et accessible la gestion juridique et administrative des entreprises.
00:32Inès, vous auriez pu poursuivre une carrière tracée, mais vous avez préféré suivre votre intuition, votre envie d'agir et surtout, vous avez préféré simplifier la vie des autres en fait.
00:40Bienvenue !
00:41Merci beaucoup, quel intro !
00:44Sud Radio, Parlons Femmes, Judith Belair.
00:47Allez, vous l'aurez compris, si on parle vrai sur Sud Radio, Parlons Femmes donne la parole à celles qui agissent, qui inspirent avec des questions franches et percutantes.
00:53La première, une femme contemporaine qui vous inspire, une femme qui est là, en accord avec nous quoi.
01:00Violette d'Orange.
01:01Ah, qui c'est alors ?
01:02Alors, c'est une jeune femme, née en 2001 je crois.
01:06Ah oui, elle est toute jeune.
01:06Oui, première navigatrice, la plus jeune navigatrice à avoir fait le Vendée Globe.
01:12Ah oui, on s'en souvient tout à fait.
01:15Exactement, et elle a plein de qualités, déjà j'admire énormément.
01:19Vendée Globe, on est toute seule sur un bateau, c'est ça ?
01:21C'est ça.
01:22Pendant longtemps.
01:23Et en plus, elle était sur un bateau qui était ancien.
01:26Ouais, parce que c'est un budget quoi.
01:28Exactement, elle a eu du mal à avoir des sponsors.
01:31Parce que c'est une femme.
01:32Entre autres, parce qu'elle est la plus jeune, parce qu'elle n'avait pas énormément d'expérience.
01:35Elle est allée chercher chacun des magasins, des magasins McDo, franchisés McDo.
01:40Je crois qu'elle en a eu 150 ou 200 pour avoir une somme.
01:43Et derrière, elle a réussi à faire une campagne sur les réseaux sociaux énorme en étant ultra naturelle.
01:49Et aujourd'hui, les sponsors se bousculent, mais une fois que c'est fait.
01:52Comme quoi, en fait, quand on est femme, on doit vraiment jouer des coups d'un, dix fois plus, pour arriver à son but.
01:57Vous allez pouvoir nous en parler.
01:58Il y a un moment de votre place, de votre parcours, où vous vous êtes dit, là je prends ma place.
02:04Mais tant pis pour les autres, en fait, qu'ils le veuillent ou pas.
02:08Je crois que quand on monte une entreprise, si on a envie de réussir, de toute façon, il faut y aller.
02:12Donc au moment où vous avez monté votre boîte, c'est ce que vous vous êtes dit, quoi.
02:15Oui, en fait, il n'y a pas trop le choix.
02:16Il faut y aller, il faut avancer, il faut se forcer au départ.
02:19Il faut se faire confiance aussi.
02:21Oui, oui.
02:22Il faut aussi bien s'entourer.
02:24Ça permet d'avoir mieux, plus, davantage confiance quand on n'a pas assez confiance en soi.
02:28Surtout que moi, au départ, je suis quelqu'un d'extrêmement timide.
02:31Et puis je me retrouve à devoir aller parler partout.
02:33Donc, bienvenue.
02:35Merci.
02:37Est-ce qu'il y a un complément qu'on fait aux femmes qui ne vous exasperent ?
02:41Quand je suis là pour parler de ma boîte et qu'on me dit que je suis...
02:46Qu'est-ce qu'on vous dit ?
02:48Oui, on a envie de savoir.
02:49Eh bien, c'est un président de CCI qui m'a dit, vous êtes très jolie.
02:52Et je lui ai regardé, je lui ai dit, je préférerais parler de mon entreprise.
02:54Un président de CCI.
02:56Donc, le chambre...
02:57C'est pas assez.
02:58C'est agréable d'avoir des compliments, mais il y a des contextes qui sont meilleurs que d'autres.
03:02Non, mais surtout, on a envie de dire qu'il ne dirait pas ça à un homme.
03:05Je ne le vois pas trop dire, vous êtes très jolie à un homme.
03:09C'est encore bien patriarcal.
03:11Oui, ça c'est sûr.
03:13Ça serait quoi le super pouvoir que vous pourriez donner,
03:15que vous donneriez à toutes les femmes du monde si vous aviez la possibilité de le faire ?
03:18Inasamy ?
03:21Un super pouvoir ?
03:22Je ne m'attendrai pas à ce genre de question.
03:24Question piège.
03:26Non, je rigole.
03:26De ne pas avoir peur.
03:28Bah ouais.
03:28En fait.
03:29Ouais.
03:30Oublier la peur, quoi.
03:31On se remet beaucoup en cause.
03:33Beaucoup de peur.
03:34Si on ne parlait pas de femmes et d'hommes, on parlerait de quoi pour vous ?
03:38D'humains.
03:40De personnes.
03:41Plus de genre, quoi.
03:41Alors, vous avez fondé Octolo.tech.
03:46Comme je l'ai dit, vous étiez avocate, vous aviez une route toute tracée.
03:50Puis un jour, vous avez décidé, vous étiez aux Etats-Unis, je crois.
03:52Non, je devais partir aux Etats-Unis.
03:53Vous deviez partir, vous n'êtes pas partie.
03:54Non, alors en fait, oui, c'est un peu spécial.
03:57J'étais, enfin, il y a un contexte aussi.
03:59Allez-y.
04:00J'étais, d'abord, j'ai été étudiante en droit.
04:03Pendant mes études de droit, j'ai fait plein d'expériences professionnelles.
04:06Aussi bien des stages, on a trois mois d'été, donc on a autant en profiter.
04:10Ou pas, d'ailleurs.
04:11Ça dépend comment on le voit.
04:12Dans les vacances, c'est bien aussi.
04:12Et puis, j'ai aussi travaillé pendant deux ans en CDI en même temps que mes études.
04:19Là, j'ai découvert plein d'univers professionnels qui m'ont un peu ouvert les yeux.
04:22Et puis, j'ai décidé de partir, comme j'ai fait toutes mes années de droit d'un coup,
04:26que j'avais un peu d'avance, j'ai décidé de partir faire un LLM aux Etats-Unis.
04:28Qu'est-ce que c'est un LLM ?
04:29Un master spécialisé, en fait.
04:31D'accord.
04:32Bon, les Etats-Unis, ça coûte un petit peu, donc j'avais réussi à avoir une bourse complète.
04:35J'avais un prêt garanti par le bâtonnier.
04:38Tout était OK.
04:39Tous les feux étaient verts.
04:40J'allais soit à Berkeley, soit à UCLA.
04:42J'avais choisi UCLA, j'allais avoir cours dans les studios de cinéma, etc.
04:46Ça avait l'air incroyable.
04:48Mais voilà, deux choses.
04:49Un, il y a eu le Covid.
04:51Donc, ils m'ont proposé de repousser d'un an.
04:52J'ai dit OK.
04:53Et je n'allais pas me croiser les doigts pendant un an.
04:55Je pouvais soit continuer à être avocat, soit faire quelque chose de différent.
04:59Il se trouve que j'avais une petite idée qui me turlubinait.
05:01On va pouvoir en parler après.
05:02Et c'est cette petite idée que j'ai décidé de mettre en œuvre en créant une entreprise.
05:06Alors, au départ, mon idée...
05:07Je suis désolée de dire ça, mais peut-être parce que je suis une femme.
05:10C'était...
05:11Oh, vous ne stigmatisez pas toute seule, enfin Inès !
05:14Ça ne va pas du tout, là !
05:15C'était de mettre sur place un projet.
05:18Pas de diriger une entreprise, mais de trouver, je ne sais pas, un mec de 40 ans capable de diriger une entreprise.
05:23Quelqu'un qui avait déjà un peu plus d'éclinence que moi.
05:26Pourquoi 40 ans ?
05:26Déjà quelqu'un qui avait un peu plus d'éclinence que moi.
05:29Et ensuite, parce que les remodels jouaient...
05:30Quand on voyait une jeune navigatrice qui fait le tour du monde toute seule à 20 ans, ça...
05:34J'ai un peu changé d'avis depuis.
05:35Vous avez changé d'avis depuis ?
05:36Et surtout, j'ai tellement changé d'avis que finalement, je ne suis pas partie.
05:40Et vous, c'est vous qui dirigez ?
05:41Je dirigeais l'entreprise, et je la dirige aujourd'hui, et je ne suis pas prête d'arrêter.
05:44Alors, octolo.tech, ça naît d'un constat simple.
05:48La gestion de la gouvernance des entreprises, c'est-à-dire ce qu'on appelle les formalités juridiques, administratives,
05:53les conseils d'administration, les assemblées, les décisions, les signatures, etc.
05:56C'est une corvée.
05:58Oui, je crois qu'on peut le dire, on parle d'un sujet très profond.
06:00Je parle de moi aussi, c'est un enfer.
06:03On n'a pas envie de s'en occuper.
06:04Personne n'a envie de s'en occuper, même les spécialistes.
06:06Voilà, mais c'est ça.
06:07Et pourtant, c'est une obligation.
06:08Parlons vrai sur Sud Radio, c'est la chien-lit.
06:11Et donc, vous, vous nous donnez un moyen de le faire sans que ça soit la chien-lit.
06:16C'est ça, c'est tellement embêtant que j'ai décidé d'en faire ma vie.
06:23On aime bien le contraste.
06:26Comme je l'ai dit, quand j'étais étudiante en droit, j'ai essayé de travailler en même temps.
06:29Pendant deux ans, j'ai été dans une start-up.
06:32C'est-à-dire que j'ai été dans la première promotion de Station F,
06:35le plus gros campagneuse de start-up en France.
06:37C'était tout au début, c'est ça.
06:40Là, je me suis retrouvée entourée de, je crois, mille start-up.
06:42Et la petite étudiante en droit est un peu tombée du nez.
06:45Il n'y avait que des mecs ?
06:47Il y en avait pas mal, oui.
06:48Mais surtout, personne n'avait rien à faire de juridique et de l'administratif.
06:52Jusqu'au jour où les personnes levaient des fonds.
06:53Et là, on leur demande tout un tas de papiers.
06:55Quand on veut éventuellement avoir un prêt ou autre, pareil.
06:58Eh bien, la problématique, c'est qu'ils n'avaient pas tout ça parce que ça prend trop de temps,
07:02parce que ça embête les gens, etc.
07:04Et je me suis dit, bon, c'est les start-up.
07:06Sauf qu'en fait, après, dans des grandes entreprises, je me suis rendu compte de la même chose.
07:09Et dans les cabinets d'avocats, on n'a pas envie de s'en occuper et on renvoie à l'expert comptable.
07:12Et je me suis dit, il y a quelque chose à faire, on va automatiser ça.
07:15Il y a plein de choses qui peuvent être automatisées.
07:17Si c'est répétitif, c'est que c'est automatisable.
07:19La compta, ça peut être automatisé, par exemple ?
07:21Il y a des solutions qui automatisent la compta.
07:23Je ne sais pas, il y a Indy pour les indépendants, par exemple.
07:27Et donc, avec Octolo, on automatise tout ce qui est table de capitalisation,
07:31registres, les assemblées générales, les conseils d'administration,
07:34les comités, les signatures de documents, etc.
07:36Alors, quand je dis automatiser, il y a des documents qui sont automatisés,
07:38mais il y a encore l'humain.
07:39Donc, il y a du vote qui se fait par les actionnaires,
07:41qui peut se faire sur place ou qui peut se faire à distance.
07:42Mais tout est centralisé, en fait.
07:43Et qu'on va centraliser, dématérialiser et automatiser pour une partie.
07:46Donc, ça facilite la vie de tout le monde, c'est bien ce que je disais au départ.
07:49Vous êtes devenue facilitatrice, je ne sais pas si ça se dit, de vie professionnelle.
07:55On facilite la vie de tout le monde.
07:56Alors, quand je dis tout le monde, c'est effectivement les start-up, les grands groupes.
07:59On a des sociétés cotées aussi.
08:00Parce que vous avez un portefeuille de clients de toute taille.
08:02Ça part de vraiment la TPE au gros groupe.
08:04C'est ça.
08:05Et on a même une version pour les assos, parce qu'il ne faut pas les oublier.
08:08Ils doivent quand même voter pour leur assemblée générale et éventuellement leur conseil.
08:11Donc, le but, c'est de simplifier au maximum.
08:12En général, ils ne sont pas forcément tous aware de comment on doit gérer les papiers et tout ça dans les associations.
08:18Exactement. Un peu comme les start-up.
08:20Et puis, nous, on va professionnaliser ça.
08:22On va faire en sorte que les gens n'aient plus à s'en préoccuper.
08:24Et puis, derrière, la gouvernance, si c'est obligatoire, en fait, c'est parce que derrière, il y a une raison.
08:27C'est la prise de décision centrale de l'entreprise.
08:29Et nous, on essaie de remettre cette prise de décision au centre de la gouvernance.
08:31Donc, le but, c'est en fait aussi de rendre les entreprises plus performantes.
08:34Puisqu'elles ont moins de charges, en fait.
08:36Exactement.
08:37Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas derrière besoin de conseil éventuellement d'un avocat ou autre.
08:40Mais l'avocat va aussi pouvoir automatiser cette partie-là et lui, se concentrer sur le conseil important.
08:44Garder le lien avec l'entreprise annuellement sans avoir à lui faire payer une somme énorme.
08:49Puisqu'on n'est pas très cher, il faut avoir plein de qualités quand on lance ça.
08:53Alors, allez-y. Dites-nous combien ça coûte Octolone et comment ça fonctionne ?
08:5620 actionnaires, 600 euros, tout compris, tous les services. Il n'y a pas de frais cachés.
09:00Donc, 500 euros par an ?
09:02Par an, hors taxe.
09:02Oui, c'est vraiment pas cher.
09:04Voilà.
09:04Vous avez combien de clients aujourd'hui ?
09:06Aujourd'hui, on a 25 000 utilisateurs.
09:08Bravo.
09:09Merci.
09:10Ça fait combien de temps que vous existez ?
09:11Alors, on a commencé en 2020-2021 et l'entreprise date de 2022, quand on a eu nos premiers clients.
09:16Vous êtes encore une start-up.
09:17On a encore une start-up.
09:18Jusqu'à la fin de l'année.
09:21Et le but, c'est de devenir un gros machin ?
09:25Le but, c'est de grandir au maximum et d'aider le maximum de personnes.
09:27Peut-être aller aussi dans d'autres pays en Europe.
09:30International et tout.
09:31Ambition, quoi.
09:32Oui, il faut.
09:34Vous avez été élue meilleure Legal Tech du barreau de Paris.
09:38Lauréate du concours L Impact.
09:41Croissance réussie et durable Made in 92.
09:43C'est la CC des Hauts-de-Seine qui vous a donné ce prix.
09:47Qu'est-ce que...
09:48Quand ça part d'une idée comme ça et qu'on a entendu un peu votre parcours et que tout d'un coup, vous arrivez là.
09:54Bon, vous avez le droit de...
09:56Vous n'avez pas les chevilles qui enflent un peu ?
09:58Non, parce qu'on est encore une start-up.
10:00On peut encore grandir.
10:01On a encore une grande marge.
10:02Et en fait, c'est un peu aussi à la fois l'une des beautés et l'une des difficultés de ce métier.
10:06C'est qu'une fois qu'on a passé une étape, on pense à l'étape suivante.
10:09Et c'est quoi l'étape suivante là, tout de suite alors ?
10:11Continuer à grandir, continuer à avoir des nouveaux clients, lancer des nouveaux marchés.
10:15Ok.
10:16On va parler des levées de fonds dans pas longtemps, mais est-ce que vous en avez une qui va arriver là ?
10:19Là, tout de suite, non.
10:21Peut-être l'année prochaine, mais pour le moment, non.
10:24On a déjà fait une levée.
10:25Oui, on va en parler dans un instant.
10:26D'ailleurs, si vous avez envie de savoir combien Inès Ami a réussi à lever, vous restez avec nous.
10:32On revient dans un instant, c'est Parlons Femmes sur Sud Radio.
10:35Inès Ami, elle est PDG et fondatrice de la start-up Octolo.tech.
10:38Je vous recommande d'aller regarder.
10:39Allez, restez avec nous surtout.
10:40La Caisse d'Épargne-Île-de-France, fière de soutenir toutes les femmes, vous présente Sud Radio, Parlons Femmes, Judith Belair.
10:49Sur Sud Radio, on donne la parole à celles qui osent Parlons Femmes.
10:53C'est votre moment de vérité aux féminins.
10:55Parlons vrai aujourd'hui avec Inès Ami, PDG, fondatrice de la start-up Octolo.tech.
11:01Alors, on a dit aux auditrices, aux auditeurs qu'on allait dire combien vous avez levé.
11:05Allez-y !
11:06Un million d'euros, un chiffre tour.
11:07C'est énorme.
11:08Alors, c'est énorme au prorata.
11:10Ça dépend où est-ce qu'on regarde.
11:11Si on regarde pour les États-Unis, un million d'euros, on ne va pas très loin.
11:13Non, mais pour une femme en France, on peut dire que c'est quand même une vraie somme.
11:18Oui, et je vais expliquer pourquoi.
11:19Parce qu'en fait, les levées de fonds des femmes entrepreneurs, notamment dans la tech et dans la légal tech,
11:24elles sont bien inférieures à celles des hommes.
11:27Oui, alors effectivement, c'est des chiffres qui sont assez terribles.
11:29Et franchement, je n'arrive pas à comprendre.
11:32Il y a plein de raisons qu'on peut chercher.
11:33Déjà, il y a 70% d'hommes, dans le minimum, même plus, je crois, dans la finance.
11:37Ils se prêtent entre eux, quoi ?
11:38Beaucoup d'associés de fonds d'investissement sont des hommes aussi.
11:41Ce qui peut jouer, on a tendance à vouloir investir dans les personnes dans lesquelles on se reconnaît,
11:46et qu'ils se reconnaissent plus davantage là-dessus.
11:49L'autre chose aussi, c'est qu'on se rend compte que les questions qui sont posées aux femmes
11:51ne sont pas forcément les mêmes que celles aux hommes.
11:54Ça va être des questions plus sur le risque que sur la vision ou autre.
11:57Mais tiens, forcément, ça donne une idée.
11:59Et puis à côté de ça, je pense qu'il paraît aussi que les femmes ont tendance à donner des chiffres
12:04qui ne sont pas très gonflés, alors que les hommes en ont plus.
12:07Ah, c'est ça. Elle ne double pas, en fait.
12:09Donner l'impression d'avoir moins d'ambition.
12:11En fait, ce qu'il faut, c'est mettre des faux chiffres.
12:13C'est ça, pour avoir une levée de fonds ?
12:16J'espère que non, mais ce serait bien qu'on ait des vrais chiffres.
12:18On va donner quelques chiffres à titre de contexte, quand même.
12:21En 2024, moins de 3% des fonds de capital risque en France sont allés à des équipes 100% féminines.
12:25Oui, 2%.
12:262% ?
12:272% des montants levés et 7% des opérations.
12:31Moi, ça me choque.
12:32Les start-up fondées par des femmes lèvent en moyenne du 2,5 moins de capitaux que celles fondées par des hommes.
12:38Oui.
12:39Et ce qui veut dire aussi que les start-up fondées par des hommes et des femmes, des équipes mixtes...
12:44Alors, comment ça se passe dans ces cas-là ?
12:45Eh bien, on est plus que des femmes.
12:47Si c'est le mec qui va défendre le dossier, ça marche mieux, c'est ça ?
12:49Non, mais c'est ridicule.
12:51C'est comme ces messieurs qui ouvrent le compte en banque et madame Caldrocher qui est quoi.
12:54Heureusement, on n'en est plus là.
12:55Mais...
12:55Oh, Dieu, quoi !
12:57Non, non, les chiffres sont vraiment terribles.
13:00Heureusement, il y a des personnes qui se battent pour changer ça.
13:04Il y a L Impact dont on a parlé.
13:05Il y a L Impact dont on a parlé, bien sûr.
13:06Moi, j'en fais un combat aussi.
13:08L Impact, j'ai reçu Cornelia Fidensen qui représente L Impact il y a assez peu de temps
13:14et qu'elle disait que, notamment, il y a un problème aussi de sentiment d'imposture chez les femmes
13:20parce qu'en fait, dès le plus jeune âge, les mères, par exemple, donnent plus d'argent de poche à leur fils qu'à leur petite fille.
13:24C'est vrai.
13:25Après, il paraît que ce sentiment d'imposture, par exemple, il n'est pas là chez les femmes ingénieures.
13:30D'accord.
13:30Donc, peut-être que c'est une histoire d'esprit cartésien, je ne sais pas.
13:34Donc, en fait, on conseille aux jeunes femmes qui ne savent pas trop de devenir ingénieure.
13:38Comme ça, au moins, il n'y aura plus d'histoire.
13:40C'est indiscutable, en fait.
13:42La compétence est indiscutable, on parle de ça.
13:44Mais L Impact se bat, justement, pour pousser les femmes à tous les niveaux, dès les études.
13:51Il y a d'autres associations aussi, comme Sista, qui font Sista Fund.
13:55Il y a Willa, etc.
13:56Et puis, il y a tous les entrepreneurs qui se battent pour faire entendre leur voix.
13:59Et, heureusement, il y a des radios qui nous donnent la parole.
14:02Donc, merci.
14:04Il y a parle en femme, oui.
14:06Dans la tech, et encore plus dans la Legal Tech, il y a ce déséquilibre dont on parle.
14:09Là, il est accentué.
14:11Les investisseurs, ils sont majoritairement masculins.
14:12Et les réseaux d'accès au capital, aussi.
14:16Oui.
14:17C'est dingue.
14:17C'est-à-dire que, lever un million, comme vous l'avez fait pour une entrepreneur comme vous,
14:22une assamie, dans un secteur technique et historiquement masculin,
14:24c'est comme un véritable export, en fait.
14:26Vous en avez conscience, de ça ?
14:28Alors, je n'en avais pas forcément conscience, surtout quand je me suis lancée.
14:31Mais, effectivement, on s'en rend compte.
14:33On s'en rend compte quand on analyse les questions.
14:35On s'en rend compte quand on voit les chiffres.
14:36On s'en rend compte quand on reçoit les noms, aussi.
14:38C'est aussi, peut-être, lié à un travail qu'on doit faire sur la visibilité des femmes.
14:43Beaucoup d'investisseurs pensent que les femmes, aujourd'hui, entrepreneurs,
14:46ça va être du maquillage et des vêtements.
14:49Ou de la com.
14:50Ou de la com.
14:52Mais, après, ce problème, c'est une problématique aussi qui est globale.
14:55On peut aussi parler des comex et des conseils d'administration des entreprises.
14:57Je pense qu'il y a un problème de place de la femme dans le monde du travail, aujourd'hui,
15:02qui évolue.
15:02Mais, encore aujourd'hui, on pense qu'une femme, en tout cas, on voit peu de femmes dirigeantes.
15:08On en entend peu parler.
15:09Et d'ailleurs, vous, vous défendez activement, justement, la place des femmes dans l'économie,
15:12et puis dans ces instances dirigeantes en question.
15:14Ça fait partie des choses qui vous motivent, quoi.
15:17J'avais une tendance à dire que, bon, hommes, femmes, c'est pareil.
15:23Mais, rien qu'avec Octolo, on tient les conseils d'administration.
15:27Il y a des comex aussi, Christiane.
15:28Ah oui, vous devez en avoir passé des trucs.
15:30Alors, déjà, je vois que la majorité de mes clients, en tout cas les dirigeants d'entreprise,
15:34sont des hommes.
15:34Donc, je fais des prix pour les femmes entrepreneurs.
15:36D'accord.
15:37Il ne faut pas le dire trop.
15:38Bon, ben, mesdames, ce n'est pas cher, Octolo.
15:40Pour vous, c'est moins cher.
15:41Et ensuite, je vois bien les chiffres dans les comex et dans les conseils d'administration.
15:46Nous, on affiche une donnée qu'on ne peut bizarrement pas en relever sur la plateforme
15:51et qui est la répartition hommes-femmes au sein des conseils.
15:55Quelquefois, elle fait mal.
15:56Par exemple ?
15:58J'ai beaucoup d'entreprises où il n'y a pas de femmes ou très peu de femmes.
16:00Ouais.
16:01Quand il y a 80%, ça, ils sont là.
16:03Est-ce qu'on peut...
16:03Mais il y a des lois, normalement, contre ça, aujourd'hui.
16:05Et alors, il y a des lois pour les plus grosses entreprises.
16:06Mais pas pour les petites.
16:07Pas encore.
16:08Alors, au fur et à mesure, ça bouge.
16:10Parce qu'ils vont se prendre des amendes, eux, aussi, à un moment donné, non ?
16:12Oui.
16:13Parce qu'aujourd'hui, dans les grosses boîtes, si on n'est pas paritaire, on prend des grosses, grosses amendes.
16:16Oui.
16:17Et effectivement, ça a bougé avec la loi de la crise.
16:20Quand il faut payer, ça bouge.
16:21Exactement.
16:22Aujourd'hui, dans le CAC 40 et le SP 120, on est passé à 40%, 30%.
16:28On a quasiment atteint les seuils, voire dépassé les seuils.
16:31Pour les conseils d'administration, on les a dépassés.
16:33Pour les comex, pas encore.
16:34En revanche, ce dont on se rend compte, c'est que...
16:37Ce n'est pas forcément les postes de direction qui sont ouverts.
16:40C'est plus qu'on a rajouté des sièges dans les différentes instances.
16:43Ah bon ?
16:44Exactement.
16:45Et donc, derrière, est-ce que ça fait réellement bouger les choses ?
16:48En fait, c'est de la façade, c'est ça que vous dites ?
16:50Un petit peu, pour certains.
16:52Alors, après, on le voit, il commence à y avoir des dirigeantes de sociétés cotées.
16:57On peut parler de Christelle Edeman, par exemple, pour Orange.
17:00Mais il n'y en a pas beaucoup à citer.
17:02Et en fait, les sièges aux comex ont été ajoutés.
17:05Donc, ce n'est pas forcément des sièges de dirigeantes, de directrices générales ou autres.
17:09C'est quoi ? C'est des cas supérieurs lambda ?
17:11Oui, je ne sais pas.
17:12Ça va être la directrice de la com ou autre qui n'avait pas forcément un siège.
17:14Ah bah tiens, encore une directrice de com.
17:15Qui n'avait pas encore de sièges aux comex et on lui rajoute un siège.
17:17On n'a rien contre les directrices de com.
17:19C'est pas pour jeter la pierre.
17:22Mais bon, c'est vrai qu'on aurait envie d'avoir des ingénieurs
17:24ou des cadres aux dirigeants dans les comex.
17:28C'est ça.
17:29Il y a des entreprises qui se sont saisies de ces sujets aussi
17:31et qui essayent de trouver une autre manière de faire monter les femmes à la direction.
17:37Ça va être par exemple en faisant appel à des membres externes au conseil d'administration.
17:41Donc des administrateurs ou administratrices indépendantes qui vont se former comme administratrices,
17:47qui vont devenir administratrices de la société et ensuite on va penser à elles un peu plus
17:50pour reprendre des entreprises.
17:53Et vous, est-ce que vous pensez que le fait que vous ayez justement ce parcours quand même
17:56dans la loi, en tant qu'avocate, etc.
18:00Vous avez la compétence et que c'est aussi pour ça finalement,
18:03parce que vous avez des compétences indiscutables, que ça a fonctionné pour vous.
18:06Ça passe par la compétence quoi.
18:08Oui.
18:08Après dans tous les cas, pour son métier, il vaut mieux être compétent.
18:11Oui.
18:11Non mais on peut aussi monter une start-up sans forcément venir de ce milieu-là.
18:16Ça arrive.
18:17Oui.
18:18Et c'est vrai que le fait d'avoir le titre d'avocat, ça pose un peu la personne.
18:23Oui.
18:23Et tout d'un coup, il y a le regard qui change et qui aide à ouvrir certaines portes.
18:28Après, mes premiers rendez-vous en cabinet d'avocat, mon premier rendez-vous en cabinet d'avocat,
18:32je ne suis pas prête de l'oublier.
18:34Heureusement, ça a été une exception.
18:36Mais l'associé en question m'a dit, j'ai cru que j'avais rendez-vous avec le patron.
18:41OK.
18:42Je lui ai regardé, je lui ai dit, le patron c'est moi.
18:46Alors, c'est aussi parce que je suis jeune, je fais jeune peut-être,
18:49mais bon, c'était bien le patron.
18:50Et donc, maintenant, quand je rencontre quelqu'un, je dis...
18:54Bonjour, je suis la bosse.
18:56Inès, présidente.
18:57Je pourrais rajouter, voter pour moi, mais je dis PDG, ça ne va pas ?
19:01Si, si, si.
19:01Ça vaut bien.
19:02C'est parce que vous mettez CEO, vous, sur vos réseaux.
19:04Je suis présidente.
19:05Vous êtes présidente.
19:07Il y a une autre idée que vous défendez, c'est la nécessité d'oser entreprendre jeune,
19:12même si on n'a pas de modèle prédéfini, quoi.
19:14Oui.
19:16Je trouve que ça a un avant.
19:18Dans les chiffres de l'entrepreneuriat féminin, on se rend compte que
19:20les femmes attendent souvent 15 ans de carrière avant de se lancer.
19:26Pourquoi attendre ?
19:27Quand on est jeune, on n'a pas forcément aussi de charge familiale ou autre,
19:30puisque c'est aussi l'un des freins à l'entrepreneuriat ou tout simplement dans des carrières.
19:36Donc, se lancer sans avoir de risque.
19:38De toute façon, en fait, l'une des problématiques, c'est que beaucoup de personnes se disent
19:42je ne veux pas me lancer parce que j'ai pas encore toutes...
19:44Enfin, beaucoup de femmes se disent je n'ai pas encore toutes les compétences.
19:45Mais il y a quelque chose dont on se rend compte assez rapidement,
19:48c'est que de manière générale, quand on monte une entreprise,
19:50on n'a jamais toutes les compétences.
19:51On apprend sur le tas aussi, c'est comme ça qu'on apprend.
19:53Quand on commence, on fait 10 métiers.
19:55Personne n'a les compétences de 10 métiers.
19:57Enfin, on apprend sur le tas, c'est sûr.
19:59Mais surtout, on s'entoure.
20:00La compta, la gouvernance et tout ça.
20:01On adore.
20:02Parce qu'on a des super outils comme Optolo pour certaines tâches.
20:05Voilà, quand vous vous lancez.
20:07Vous avez dit Inès, osez, autorisez-vous à rêver et surtout à donner vie à vos rêves.
20:13C'est ça votre message ?
20:15Oui.
20:15J'étais, comme je l'ai dit, très timide.
20:17Aujourd'hui, je vais aller parler au Premier ministre.
20:20Mais avec quel âge on peut vous demander ou pas ?
20:21J'ai 30 ans.
20:22Voilà.
20:2230 ans et vous êtes lancée depuis combien de temps ?
20:25Là, on a dit 5 ans, c'est ça à peu près ?
20:27J'ai commencé il y a 5 ans, mais l'entreprise a 3 ans.
20:28L'entreprise a 3 ans.
20:30Comme quoi, en fait, quand on a 25 ans et qu'on est une femme, on peut avoir un projet,
20:35le monter, faire une levée de fonds.
20:36Je le dis pour les jeunes filles qui nous écoutent.
20:38Et qu'en fait, c'est possible.
20:40La valeur n'attend pas le nombre des années.
20:42C'est lucide.
20:43Oui, mais c'est très important.
20:44Et puis aussi, le mot oser, ça c'est important aussi.
20:48Il ne faut pas avoir peur.
20:49On en revient à ce qu'on disait au début de l'émission.
20:51C'est-à-dire que ce qui peut empêcher d'avancer parfois, c'est de se dire qu'on n'est pas capable.
20:55Je pense qu'on regrette plus de ne pas avoir fait que d'avoir fait et d'avoir raté.
20:57Vous auriez un petit message à leur passer, aux jeunes, qui ont envie de faire comme vous ?
21:02Déjà, essayer d'avoir le plus d'expériences possibles, mais des petites expériences pour découvrir.
21:09Ne pas se fermer à « tiens, j'ai envie de faire tel métier dans tel domaine et je vais faire que ça ».
21:13Ce n'est pas vrai.
21:14Dans tous les cas, on gagne toujours à connaître les métiers autour,
21:18parce qu'on est toujours amené à interagir avec eux.
21:20Et ensuite, se lancer, poser des questions.
21:24Et même en étant étudiant, lancer son entreprise, il y a plein d'aide, il y a plein d'accompagnement.
21:27Et surtout, jamais lâcher l'affaire.
21:29Non, de toute façon, quand une porte se ferme, il y a toujours une fenêtre.
21:32Ou une cheminée, tiens !
21:34Allez, merci beaucoup Inès Ami d'être venue partager avec nous.
21:38Je vous rappelle qu'Inès Ami, elle est PDG, présidente et fondatrice de la start-up d'Octolo.tech.
21:44C'est à retrouver à cette adresse-là sur le web.
21:46Merci Inès.
21:47Merci à vous d'avoir écouté Parlons Femmes sur Sud Radio.
21:49Rendez-vous samedi prochain, 13h31, pour une nouvelle émission.
21:53Et puis demain, à 19h pour cet excellent merci à Julien qui réalise pour vous.
21:57Et puis, je vous embrasse.
21:58A très vite.
21:59Bye bye !
22:00Sud Radio, Parlons Femmes, Judith Belair, avec la Caisse d'épargne Ile-de-France, fière de soutenir toutes les femmes.
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