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  • il y a 3 semaines
Avec Marie-Pierre Revel, cheffe du service d'imagerie thoracique à l'hôpital Cochin et autrice de "En finir avec le cancer du poumon , c'est possible" - Ed. Leduc

Retrouvez Muriel Reus, tous les dimanches à 8h10 pour sa chronique "La force de l'engagement" sur Sud Radio.

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##LA_FORCE_DE_L_ENGAGEMENT-2025-11-02##

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Transcription
00:00Retrouvez la force de l'engagement avec AJP, épargne, retraite, assurance emprunteur, prévoyance, santé.
00:10Sud Radio, la force de l'engagement, 15h, 15h30, Muriel Rue.
00:16Bonjour à toutes et à tous, merci d'être avec nous pour la force de l'engagement,
00:19l'émission qui donne la parole à celles et ceux qui font bouger la société.
00:23Ce matin, je reçois une femme de science et de conviction, le professeur Marie-Pierre Revelle,
00:28chef du service d'imagerie thoracique à l'hôpital Cochin et figure majeure de la lutte contre le cancer du poumon.
00:34Son livre « En finir avec le cancer du poumon, c'est possible » aux éditions Le Duc raconte à la fois un combat personnel,
00:40un engagement collectif et un espoir médical, celui du dépistage précoce capable de sauver des milliers de vies.
00:47Mais avant cela, comme chaque semaine, un édito, le mien, et ce matin, je vous propose de nous engager pour le droit de respirer.
00:54Eh oui, parce que s'engager pour le droit de respirer, c'est s'engager pour le droit de vivre.
00:58On ne mesure jamais l'importance d'une respiration jusqu'à ce qu'elle nous manque.
01:02Chaque année, plus de 52 000 personnes apprennent qu'elles ont un cancer du poumon.
01:07C'est le cancer le plus meurtrier, celui qui emporte toujours plus de 33 000 vies par an en France.
01:12Et pourtant, c'est aussi l'un de ceux qui reçoit le moins d'attention publique, médiatique et politique.
01:17Il reste encore associé à la culpabilité, à la faute supposée, à l'idée qu'on l'a bien cherchée,
01:24et qu'au fond, ceux qui en meurent l'auraient un peu mérité.
01:27En réalité, la maladie ne fait pas de trimoral.
01:29Une femme sur 4, diagnostiquée, n'a jamais fumé.
01:32Et c'est chez elle que la progression est la plus rapide.
01:35Derrière ces chiffres, il y a aussi des stéréotypes.
01:38Ce qui masque la réalité, retarde la prévention et anesthésie la réaction.
01:42Et c'est là, peut-être, que nous basculons de drames individuels à une démission collective.
01:46En France, 75 000 personnes meurent chaque année du tabac.
01:51Une ville entière qui disparaît chaque année, symbole d'un drame sanitaire devenu ordinaire.
01:57Au nom du libre choix, des multinationales engrangent des milliards sur une addiction qu'elles ont elles-mêmes créée.
02:03Le tabac, non, ce n'est pas qu'un choix personnel.
02:05C'est une stratégie industrielle de dépendance, une machine à profit,
02:09qui a fait du mensonge une arme marketing.
02:13Mais le danger n'est pas seulement dans la dépendance créée.
02:15Il est aussi dans le consentement silencieux qui la protège et dans la tolérance qui l'accompagne.
02:21Tolérance face à une industrie qui tue légalement.
02:25Tolérance face à la pollution de l'air qui provoque 48 000 morts prématurées chaque année.
02:30Tolérance face à des maladies qu'on pourrait éviter,
02:33comme toutes ces maladies respiratoires qui rendent l'air rare,
02:36qui font tousser, qui essoufflent,
02:37ces bronchites chroniques qui touchent 3,5 millions de personnes et en tuent 17 000 chaque année.
02:42Cette tolérance, cette habitude à l'inacceptable,
02:46notre aveuglement face à l'évidence entretient les drames.
02:49Et peut-être que c'est dans cette tolérance-là que s'enracinent nos échecs sanitaires.
02:53Un Français sur trois respire un air qui dépasse les seuils de sécurité fixés par l'OMS.
02:59Chez les femmes, le cancer du poumon pourrait bientôt dépasser celui du sein.
03:02A cela s'ajoutent les inégalités territoriales.
03:06Moins de 5 pneumologues pour 100 000 habitants, dont certains départements contre 25 à Paris.
03:11Et une prévention sous-financée, à peine 2% du budget de la santé publique consacré à anticiper les maladies.
03:18Résultat, la France soigne beaucoup, mais prévoit trop peu.
03:21Pourtant, on le sait, le dépistage précoce peut sauver des vies.
03:25C'est prouvé, documenté, démontré.
03:27Et ce combat dépasse la seule médecine.
03:30Il pose une question politique et morale.
03:32Combien de temps allons-nous encore tolérer ?
03:35Que l'air qu'on respire rend malade ?
03:36Que le profit prime sur la santé ?
03:38Que le silence rend complice ?
03:40Le droit de respirer, s'engager pour celui-ci,
03:42c'est rappeler que l'air est un bien commun
03:44et qu'il mérite enfin d'être protégé comme un droit fondamental.
03:48Sud Radio, la force de l'engagement, Muriel Reus.
03:52Alors aujourd'hui, dans la force de l'engagement,
03:55je donne la parole à une femme de science et de conviction,
03:57le professeur Marie-Pierre Revelle.
04:00Radiologue, chef du service d'imagerie thoracique à l'hôpital Cochin,
04:03elle consacre sa vie à un combat,
04:05sauver celles et ceux qu'on ne dépiste pas à temps.
04:08Son livre, En finir avec le cancer du poumon, c'est possible,
04:11raconte aussi comment un drame personnel
04:13est devenu pour elle une cause nationale
04:15et pour nous aussi une cause nationale.
04:17En ce mois de novembre, qui arrive, qui est là,
04:23« Moi sans tabac », elle nous rappelle qu'un scanner de quelques secondes
04:26peut suffire à sauver une vie.
04:28Alors professeur, merci d'être avec nous ce matin.
04:30Merci d'avoir accepté mon invitation.
04:33En fait, votre livre, que je lui avais beaucoup d'attention,
04:36part d'un choc intime.
04:37Celui de votre cousine Véronique,
04:39emporté à 58 ans par un cancer du poumon.
04:43Est-ce que ce drame personnel est devenu
04:45véritablement le moteur d'un engagement public ?
04:48Parce que médical, il existait déjà,
04:50mais est-ce que c'est devenu le moteur d'un engagement public ?
04:52Oui, et pour moi, alors que je suis professionnelle de santé
04:55et confrontée à cette maladie, le cancer du poumon,
04:57puisque dans mon activité,
04:59l'interprétation de scanner des poumons,
05:00le suivi de patients traités pour cancer du poumon
05:04était une part assez importante de mon activité.
05:09C'est vrai que j'ai vraiment, réellement pris conscience
05:12du fait que ce n'était pas une abstraction.
05:15Le jour où ma cousine est tombée malade,
05:17elle m'a appelée, alors que j'étais,
05:20comme chaque année, au Palais des congrès
05:22pour notre congrès annuel radiologique,
05:25en me disant, tu sais, j'ai fait une radio
05:28et j'ai un cancer du poumon,
05:31qu'est-ce que je fais ?
05:34Et donc là ?
05:36Alors là, en fait, elle a eu un bilan
05:39qui montrait qu'elle était opérable,
05:41mais malheureusement, elle avait une forme avancée
05:43et en gros, elle a lutté contre la maladie pendant 10 ans
05:45avant de perdre la bataille.
05:48Alors, ce cancer du poumon, je l'ai dit tout à l'heure,
05:50c'est la première cause de mortalité de cancer dans le monde,
05:53vous m'allez d'accord sur cela ?
05:55Tout à fait.
05:55En France, il y a eu pratiquement plus de femmes
05:58que le cancer du sein ?
05:59Alors ça, c'est des statistiques récentes.
06:00Les dernières statistiques publiées dont on disposait
06:04dataient de 2018,
06:05mais quand on va sur le site qui s'appelle Globoscan,
06:09qui est de l'OMS,
06:11les statistiques de 2022,
06:12quand on regarde en termes de causes de décès par cancer
06:17chez les femmes de 30 à 79 ans
06:21en groupant poumons, bronches, trachées,
06:23en France, c'est passé devant le cancer du sein
06:27qui est pourtant 5 fois plus fréquent,
06:29mais en termes de nombre de décès par cancer,
06:31c'est passé devant.
06:32C'est aussi le cas en Angleterre,
06:34c'est aussi le cas en Allemagne,
06:36ça n'est pas le cas en Italie,
06:37c'est le cas en Espagne.
06:38Vous voyez, dans les différents pays européens,
06:40on a cette carte qui permet de voir
06:42quelque chose qui est une statistique très choquante,
06:49puisque, en tout cas en France,
06:53moi quand j'étais jeune médecin,
06:56des femmes avec des cancers du poumon à l'hôpital,
06:58on n'en voyait pas.
06:59Et alors, on n'en voyait pas,
07:01parce que j'imagine qu'on ne dépistait pas,
07:02on va revenir là-dessus tout à l'heure.
07:03Et aussi parce qu'il y en avait beaucoup,
07:05beaucoup, beaucoup moins,
07:06c'était une maladie rare chez les femmes
07:07avant qu'à partir des années 1970,
07:10les femmes françaises se soient mises à fumer.
07:12Et 50 ans après,
07:13on a cet effet boomerang,
07:15ça prend du temps,
07:16mais c'est une réalité maintenant.
07:18Alors, pour les femmes,
07:19la société continue un peu à associer
07:22cette image caricaturale du groupe fumeur,
07:25du mauvais choix.
07:27Est-ce que cette idée que, en fait,
07:29ça n'arrive qu'aux autres,
07:31est aussi un des freins à la prévention,
07:33ou pas du tout ?
07:35Moi, je pose que
07:36on n'est pas franchement conscient du risque
07:40à partir du moment où
07:41les bureaux de tabac font partie
07:44de notre réalité urbaine,
07:47à partir du moment où,
07:48quand on va au cinéma,
07:50qu'on voit un film,
07:51c'est très banal d'allumer une cigarette
07:52comme si c'était la chose la plus naturelle du monde.
07:54Donc ça, je pense que ça évite
07:56d'avoir une vraie perception du risque.
07:58C'est vraiment ce que je pose.
07:59Même si c'est écrit sur le paquet,
08:01un peu pour se dédouaner,
08:02on vous aura bien prévenu,
08:03en même temps,
08:05il y a une banalisation collective.
08:08Pourtant, c'est écrit très gros sur les paquets.
08:10C'est écrit très gros,
08:11mais je pourrais citer
08:14ce que m'a raconté,
08:16par exemple, Nicolas Bonnet,
08:17qui est le directeur du réseau de prévention
08:19des addictions, le RESPAD.
08:21Il voit des jeunes que les parents amènent
08:23pour des addictions,
08:24joints, marijuana, etc.
08:28Il leur dit qu'il faut aussi
08:28qu'ils arrêtent de fumer.
08:30Et vous voyez,
08:30ce n'est pas du tout vécu de la même façon.
08:32Pour des parents,
08:33bon, ok, leur adolescent fume,
08:34ce n'est pas dramatique,
08:35ils se droguent,
08:36alors là, c'est terrible.
08:37Ça devrait être perçu
08:39comme vraiment quelque chose
08:40qui va compromettre
08:41très sérieusement
08:42leur espérance de vie.
08:44Et cette prise de conscience,
08:45pour l'instant,
08:45n'existe pas.
08:47Alors, vous écrivez
08:49« Quelques secondes peuvent suffire
08:50à sauver une vie ».
08:51Vous dites aussi que tout pourrait changer
08:53grâce à un geste simple,
08:55le dépistage par scanner à faible dose.
08:58En fait, quelques secondes
08:59qui peuvent réussir à sauver une vie.
09:02En fait, la France
09:03est l'un des derniers pays européens
09:06à n'avoir pas mis en place
09:07du dépistage national.
09:10Alors, comment comprendre
09:12qu'en 2025,
09:13un pays comme l'autre
09:13ne soit pas encore prêt
09:14à généraliser une méthode
09:15qui sauve des vies ?
09:16On en parle juste après la pause.
09:18Retrouvez la force de l'engagement
09:20avec AJP, épargne, retraite,
09:23assurance emprunteur,
09:25prévoyance, santé.
09:26Vous êtes toujours sur Sud Radio
09:35dans la force de l'engagement,
09:36l'émission qui donne la parole
09:37à celles et ceux
09:38qui font bouger la société.
09:39Aujourd'hui, on s'engage
09:40contre le cancer du poumon
09:41et pour la prévention
09:42avec le professeur
09:43Marie-Pierre Revelle,
09:45chef du service d'imagerie thoracique
09:47à l'hôpital Cochin.
09:48Alors, juste avant cette pause,
09:52on disait que malgré
09:53toutes ces statistiques,
09:55la France reste quand même
09:58peut-être un peu en retard
09:59sur le dépistage.
10:00Est-ce que ce retard,
10:01il est réel
10:02ou est-ce qu'il est...
10:03C'est une perception pour vous ?
10:05Moi, je pense que c'est
10:06plutôt une perception.
10:07C'est vrai que la France
10:08n'a pas lancé de grandes études
10:10sur le dépistage du cancer du poumon
10:12comme ont pu le faire les Etats-Unis.
10:14Une énorme étude publiée en 2011,
10:1653 454 participants
10:19et une deuxième très large étude
10:21plus récente,
10:21belge et néerlandaise,
10:23l'étude Nelson
10:24avec plus de 15 000 participants.
10:26Donc ça, c'est vrai.
10:27Et puis, d'autres pays,
10:29l'Allemagne a fait l'étude Lusie,
10:31l'Italie, l'étude Mild,
10:32et nous, on n'a pas fait
10:33de grandes études.
10:34Il y avait eu l'étude d'Épiscane
10:35début des années 2000,
10:36mais qui n'a pas été
10:38très concluante.
10:40Donc ça, c'est vrai.
10:41Par contre,
10:42est-ce qu'on est en retard
10:43par rapport aux autres pays ?
10:44Ben non,
10:45parce qu'il n'y a pas
10:46de dépistage organisé en Italie.
10:48En Allemagne,
10:49l'addition vient d'être prise
10:50très récemment.
10:52En Espagne,
10:53même chose.
10:54Le pays qui est en avance,
10:56c'est l'Angleterre,
10:56c'est vrai,
10:57et aussi la Croatie.
10:58Mais je crois que...
11:02Moi, je ne partage pas,
11:04si vous voulez,
11:04l'opinion de ceux
11:06qui ont un peu crié au scandale
11:07quand en 2016,
11:08la Haute Autorité de Santé
11:09a dit qu'on ne peut pas partir
11:10pour le dépistage
11:11parce qu'à ce moment-là,
11:12ça n'était pas mûr.
11:13Ça n'était pas mûr
11:14sur les stratégies.
11:16Il y avait trop de faux positifs,
11:17c'est-à-dire de fausses alertes.
11:19Et puis,
11:20on n'avait pas encore
11:21les solutions
11:22dont on peut maintenant disposer,
11:24en particulier,
11:25l'apport des formes
11:26modernes d'intelligence artificielle
11:28pour nous assister
11:29dans la lecture.
11:30Si on part en population,
11:32on a 3,5 millions
11:33de Français à risque
11:34qu'il va falloir dépister.
11:36Et il faut le faire.
11:38Vous imaginez que
11:38si on doit faire
11:39comme dans les études,
11:40une double lecture humaine,
11:42c'est vraiment extrêmement lourd
11:43à mettre en œuvre.
11:44un scanner,
11:45c'est 800,000 images.
11:48Si on peut faire
11:49avec un seul lecteur
11:50et que la deuxième lecture
11:52soit assurée
11:52par l'intelligence artificielle,
11:54là, c'est beaucoup plus faisable.
11:55Et c'est ça que j'ai voulu démontrer
11:56dans l'étude cascade.
11:57Oui, alors,
11:58cette étude cascade,
11:59parlons-en.
11:59Vous avez, vous,
12:01mis en place
12:02une étude
12:03sur plus de 20 000 participants.
12:05Alors, non.
12:06Ça, c'est le projet impulsion.
12:07C'est le projet impulsion
12:08que l'Inca
12:09a initié
12:11et qui va démarrer
12:12dès qu'on est prêt,
12:13c'est-à-dire
12:14d'ici le début
12:15d'année prochaine.
12:16Je ne peux pas vous dire
12:17exactement encore
12:18la date.
12:19C'est un projet
12:20qui est très ambitieux,
12:21qui est très lourd,
12:22où on va faire, justement,
12:23appel à l'intelligence artificielle.
12:25Donc, il y a
12:25des problèmes
12:26de sécurité informatique,
12:27d'autorisation par la CNIL.
12:29Voilà, tout ça
12:29est en train
12:29de se mettre en place
12:30et on va appuyer
12:31sur le bouton
12:32quand on sera vraiment
12:33fin prêt,
12:34parce qu'on n'a pas droit
12:34à l'erreur.
12:35Ça va se passer comment, alors ?
12:37Alors,
12:37nous avons,
12:38depuis 4-5 ans,
12:41formé massivement
12:43les radiologues français
12:44au dépistage,
12:46c'est-à-dire
12:46à la réalisation technique
12:48des examens
12:49qui doivent être faits
12:50avec très peu de rayons,
12:52à se servir
12:54des outils
12:54d'intelligence artificielle
12:56comme deuxième lecteur,
12:57à se former
12:58aux critères
12:59qui qualifient
12:59un dépistage
13:00comme étant positif.
13:01Et donc,
13:02ce programme
13:04fera appel,
13:06et on a essayé
13:06de mailler le territoire
13:07pour que, vous voyez,
13:09les individus
13:10n'aient pas des centaines
13:10de kilomètres à faire.
13:12Donc,
13:13on a maillé le territoire
13:14pour des centres
13:15labellisés,
13:17faits avec des radiologues
13:18formés
13:18et assistés
13:19par des solutions
13:19d'intelligence artificielle.
13:21Donc,
13:21comment ça va se passer ?
13:23Dès qu'on sera prêt,
13:24il y aura une communication
13:25grand public,
13:26un site internet
13:27de l'étude
13:28qui permettra
13:28de savoir
13:29si on est éligible,
13:30un numéro d'appel national
13:31aussi qui permettra
13:32de savoir
13:32si on est éligible
13:33et bien sûr,
13:34on pourra faire appel
13:35à son médecin
13:36pour lui poser
13:38des questions.
13:38On va aussi
13:39collaborer
13:40avec les pharmaciens
13:41qui permettront
13:42de renseigner
13:43les personnes,
13:44on mettra des affiches
13:44dans les pharmacies
13:45par les pharmaciens
13:46qui vous expliquent
13:47si vous avez
13:48les critères
13:49pour être dépistés
13:49ou pas.
13:50Parce que c'est des critères
13:50qui ne sont pas si simples
13:51que ça à expliquer.
13:52Les prérequis
13:53pour être dépistés,
13:53quels sont les critères ?
13:54C'est d'abord des critères.
13:55On est obligé,
13:56si vous voulez,
13:56de s'adresser
13:57à la population
13:57pour laquelle
13:58on a démontré
13:59un bénéfice médical.
14:00Cette population,
14:01elle a une catégorie d'âge.
14:03C'est de 50 à 74 ans.
14:06Et il faut être
14:07fumeur toujours actif
14:08ou fumeur ayant arrêté,
14:10mais ayant été
14:11suffisamment exposé
14:12au tabac,
14:13c'est-à-dire
14:14avoir fumé
14:15en gros 20 ans
14:17parce que la plupart
14:17des fumeurs
14:18fument un paquet par jour.
14:20Et en fait,
14:21on chiffre ça
14:21en paquets années.
14:22C'est une notion
14:23qui est un peu difficile
14:23d'expliquer.
14:2420 paquets années,
14:25ce n'est pas fumer
14:2620 paquets de cigarettes
14:27dans une année.
14:28C'est avoir
14:29une consommation journalière
14:31d'un paquet par jour
14:32pendant 20 ans.
14:33C'est colossal.
14:35Moi,
14:35ça me paraît colossal.
14:36Ça vous paraît colossal.
14:37Mais moi qui suis
14:38une ancienne fumeuse,
14:39je vous dis,
14:39en général,
14:40quand on fume,
14:40on fume un paquet par jour
14:41et quand on commence
14:42à fumer,
14:43ça prend souvent
14:44au moins 10,
14:4515,
14:4620 ans
14:46à essayer de s'en tirer,
14:47voire on n'y arrive pas
14:49si on n'est pas
14:49suffisamment soutenu
14:51et accompagné.
14:52Mais quand même,
14:53le dépistage,
14:54c'est formidable,
14:55je comprends l'intérêt,
14:56je pense que tout le monde
14:56en comprend fondamentalement
14:57l'intérêt,
14:58je pense qu'il y a
14:58des problèmes économiques
14:59qui sont des freins
15:03mûrs.
15:03Maintenant,
15:04on est mûrs
15:04sur les stratégies.
15:06Cette deuxième étude Nelson,
15:07elle a permis
15:07de réduire les faux positifs.
15:09Donc,
15:09on sait comment s'y prendre
15:10en gros,
15:10pour faire simple.
15:12Et on a les outils
15:13qui vont nous faciliter
15:14les choses,
15:14notamment l'apport de l'IA.
15:15Parce que ce n'est pas
15:16si simple que ça,
15:17on a 3,5 millions de Français
15:18potentiellement éligibles.
15:20Donc,
15:20il faut s'en occuper
15:21avec efficacité,
15:23avec sécurité
15:24et c'est le moment.
15:26C'est le moment.
15:27Alors,
15:27on a ça,
15:28mais on a aussi ce chiffre
15:29qui est indiscutable,
15:30c'est que 85%
15:32des cancers du poumon
15:35sont dus au tabac.
15:37Et vous avez tout à fait raison.
15:39Raison pour laquelle
15:40la solution idéale
15:41et ultime,
15:43c'est d'avoir
15:45une nouvelle génération
15:46sans tabac.
15:47Comment on fait ça ?
15:48Mais ça va prendre
15:49un petit peu de temps.
15:51Et quand bien même,
15:52dès demain,
15:52plus personne ne fumeraient,
15:54on a déjà des gens
15:55qui ont acquis
15:55leur risque.
15:56Et les compteurs,
15:58malheureusement,
15:58ne reviennent pas à zéro.
15:59C'est-à-dire que
16:00ce n'est pas parce qu'on arrête
16:01de fumer
16:01qu'il y a toujours
16:03un intérêt.
16:04On va arrêter
16:05d'augmenter son risque,
16:07mais on ne revient pas
16:08en arrière.
16:09On a fait les campagnes,
16:11on a augmenté
16:11le prix du tabac
16:12et pourtant,
16:13ces chiffres sont toujours là.
16:14Mais qu'est-ce qu'il faut faire
16:15pour que les gens
16:16se rendent compte
16:16de ce risque
16:17très important ?
16:18D'abord, il faut mettre
16:20beaucoup de moyens
16:21dans le soutien
16:22au sevrage.
16:22C'est vrai qu'arrêter
16:23de fumer seul,
16:25c'est horrible.
16:25Moi, la première fois
16:27où j'ai essayé d'arrêter,
16:28j'étais devenue
16:29tellement insupportable
16:30que même ma mère
16:30m'a dit,
16:31écoute, refume,
16:31parce que là,
16:32vraiment,
16:32ce n'est pas possible.
16:33Je n'avais pas
16:34de substitut nicotinique.
16:36La deuxième fois,
16:37je m'achète
16:37des chewing-gum
16:38à la nicotine,
16:39j'avais consulté
16:40une collègue tabacologue
16:41et là,
16:41ça devient vraiment
16:42beaucoup plus faisable.
16:45Donc déjà,
16:45il faut être accompagné
16:46dans le sevrage
16:46et quant à la perception
16:48du risque,
16:49moi, c'est pour ça
16:50que j'ai écrit ce livre,
16:51c'est pour ça
16:51que j'ai travaillé
16:52avec ce documentaire
16:53parce que je me dis
16:54que ma prise de conscience
16:55le jour où une proche
16:57a été vraiment touchée,
17:00je ne l'ai faite
17:01qu'à ce moment-là,
17:02vraiment.
17:02Donc, je pense qu'en population,
17:04c'est la même chose
17:04et pourtant,
17:05moi, je suis professionnelle
17:06de santé.
17:06Oui, alors c'est ça
17:07qui est interpellé,
17:08vous êtes professionnelle
17:10de santé,
17:10vous êtes spécialisée
17:11sur ces risques
17:12et pourtant,
17:13vous avez vous-même
17:14pris le risque de fumer.
17:16Mais parce que moi,
17:17je ne suis pas toute jeune,
17:19j'ai commencé à fumer
17:20à 17 ans,
17:22je n'étais pas médecin
17:23à ce moment-là,
17:24je fais partie
17:25du génération
17:26où le tabac était omniprésent
17:27à la télévision,
17:28dans les transports,
17:30absolument partout
17:31où c'était vécu
17:31comme la chose
17:32la plus naturelle du monde.
17:34Et moi,
17:34je me souviens très bien,
17:35même dit,
17:35ok,
17:36ce n'est peut-être pas très bien
17:37pour la santé,
17:38mais si c'était si dangereux
17:39que ça,
17:40je n'en trouverais pas
17:41tous les trois coins de rue.
17:42C'est ça qui banalise
17:44les choses.
17:45Je pense qu'il y a
17:46une telle
17:47incohérence
17:49entre ce qu'on sait
17:51et la responsabilité
17:53du tabac
17:54sur notre santé
17:55et le fait
17:56de le distribuer
17:57comme les baguettes
17:58de pain.
17:58c'est ça qui empêche
18:00je pense
18:00la perception
18:01du risque.
18:02Alors,
18:03on parle beaucoup
18:03de tabac
18:03mais il y a aussi
18:04d'autres facteurs
18:05de risque.
18:05La pollution urbaine,
18:07les particules fines,
18:08notamment dans les grandes villes.
18:10Est-ce que ces polluants
18:11jouent un rôle comparable
18:12ou,
18:13enfin,
18:13je ne sais pas,
18:13vous allez me dire,
18:14à celui du tabac
18:15dans le développement
18:15des cancers du poumon ?
18:17Alors,
18:17je dirais,
18:18comme disent les Anglais
18:18qui disent
18:19qu'il y a un éléphant
18:20dans la pièce.
18:20C'est-à-dire qu'il y a
18:21un tel effet
18:22de l'exposition au tabac
18:23que mesurer les autres effets
18:25c'est extrêmement difficile.
18:26Oui,
18:26très probablement.
18:29Moi,
18:29je ne sais pas
18:30vous le préciser.
18:32Il y a aussi
18:33d'autres,
18:34on essaie de travailler
18:35par exemple,
18:37il y a une présence
18:38de radon
18:38dans un gaz
18:39dans le sol.
18:41Voilà,
18:41il y a d'ailleurs
18:42une étude européenne
18:44en cours
18:44qui essaie de comprendre
18:45justement
18:45chez les non-fumeurs
18:47pourquoi certains
18:47vont développer
18:49un cancer.
18:50En Asie,
18:52il y a aussi
18:53des habitudes culinaires
18:55de faire chauffer de l'huile
18:56dans ces walks
18:58avec des femmes
18:59qui majoritairement
19:00elles sont non-fumeuses.
19:01Donc voilà,
19:02c'est sûrement
19:02plurifactoriel.
19:04Mais si vous voulez,
19:05là,
19:05l'industrie du tabac
19:06serait ravie
19:07qu'on dise
19:07c'est la pollution.
19:09Vous savez,
19:09elle avait,
19:10c'est ce que j'explique
19:11dans le livre,
19:12financé des études
19:13pour trouver
19:13tous les autres coupables.
19:15L'alimentation,
19:16la pollution,
19:17alors financer des études
19:18pour montrer
19:18le lien de causalité
19:20entre cigarette
19:21et cancer,
19:22alors ça,
19:22pas vu,
19:24pas pris.
19:25Et est-ce qu'on peut dire aussi
19:26qu'on entend beaucoup parler
19:27des affections respiratoires
19:29qui touchent tout le monde,
19:30qui touchent les enfants,
19:31etc.
19:31Est-ce que ça aussi,
19:33c'est un risque
19:33de séquelles sur les poumons ?
19:34Est-ce que cette perte
19:35de capacité pulmonaire
19:36à long terme,
19:37ça peut aussi développer
19:38un cancer du poumon ?
19:39Le tabac ne fait pas
19:41que donner le cancer,
19:42il est aussi la cause
19:43numéro 1
19:44de ce qu'on appelle
19:44la bronchopneumopathie
19:47chronique obstructive,
19:48ou BPCO.
19:50C'est quoi ?
19:50C'est une inflammation
19:51chronique des bronches
19:52et aussi une destruction
19:55du poumon
19:56qu'on appelle l'emphysème
19:58qui peut conduire
19:59à l'insuffisance respiratoire.
20:01Mais là,
20:01encore une fois,
20:02tabac égale cause
20:03numéro
20:04grand 1,
20:05grand 1,
20:06grand 1.
20:06Et après,
20:08c'est vrai qu'on peut développer
20:09des séquelles
20:10au niveau des bronches
20:11quand on a fait
20:12des infections graves
20:13dans l'enfance,
20:14quand on a des séquelles
20:16de prématurité.
20:18Mais voyez,
20:18encore une fois,
20:19c'est vraiment le tabac
20:20le facteur causal
20:21numéro 1.
20:22Merci beaucoup,
20:23professeur.
20:24Marie-Pierre Vell
20:25d'avoir accepté
20:26mon invitation.
20:27Votre livre,
20:28publié aux éditions
20:29Le Duc,
20:30en finir avec
20:30le cancer du poumon,
20:32c'est possible,
20:33à condition
20:33d'oser la prévention
20:35et à condition,
20:36on le sait maintenant,
20:37de changer ses habitudes
20:39et de stopper
20:40le tabac.
20:42La force de l'engagement,
20:43c'est chaque dimanche
20:44à 15h
20:45sur Sud Radio
20:46et en podcast
20:47sur sudradio.fr.
20:49Je vous donne rendez-vous
20:50dimanche prochain,
20:50même heure,
20:51même énergie
20:52pour une nouvelle rencontre
20:53avec celles et ceux
20:53qui font bouger la société.
20:55Et tout de suite,
20:56je vous laisse en compagnie
20:57de John
20:58pour le meilleur
20:58de Sud Radio.
20:59C'était la force
21:01de l'engagement
21:02avec Agipi,
21:04épargne,
21:05retraite,
21:05assurance emprunteur,
21:06prévoyance,
21:07santé.
21:08Agipi !
21:10Et tout de suite,
21:11c'est la force
21:12de l'engagement,
21:12c'est la force
21:13qui est en compagnie
21:13pour le meilleur
21:14de l'engagement,
21:14c'est la force
21:15qui est en compagnie
21:15pour le meilleur
21:16de l'engagement.
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