- avant-hier
Avec Baptiste Girardet, Fondateur de Sang Froid et auteur de "Sur les scènes de crime" aux éditions City
Retrouvez Muriel Reus, tous les dimanches à 8h10 pour sa chronique "La force de l'engagement" sur Sud Radio.
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##LA_FORCE_DE_L_ENGAGEMENT-2025-06-29##
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NewsTranscription
00:01AGP, Association d'assurés engagés et responsables, présente
00:04Sud Radio, le grand matin week-end, la force de l'engagement, Muriel Reus.
00:10Bonjour à toutes et à tous, merci d'être avec nous pour la force de l'engagement,
00:14l'émission qui donne la parole à celles et ceux qui font bouger la société.
00:18Ce matin, je reçois Baptiste Girardet, fondateur de Sans-Froid,
00:22une association spécialisée dans le nettoyage de scènes de crime.
00:25Mais avant cela, comme chaque semaine, je vous propose un édito
00:29et ce matin, engageons-nous pour la dignité des familles face au drame.
00:34Il y a l'accident brutal, une chute dans l'escalier, une électrocution en bricolant,
00:38une noyade dans une baignoire, des gestes du quotidien qui en un instant se transforment en drame.
00:43Il y a le geste désespéré, un suicide dans un salon, un fauteuil vide, des objets renversés.
00:48Il y a la violence, un féminicide, un drame familial, une scène de crime figé dans le sang,
00:54les éclats, la douleur, sous les scellés de la procédure judiciaire.
00:58Il y a parfois la solitude, celle des corps découverts trop tard,
01:01dans des appartements fermés depuis des jours, des semaines,
01:04l'absence prolongée, le temps qui a suspendu la vie des lieux.
01:07Quand ces disparitions surgissent, tout bascule.
01:10Mais après le drame, il reste des espaces, des lieux marqués,
01:13des pièces où les proches devront un jour revenir,
01:15des appartements, des maisons, des lieux de vie,
01:18qu'il faudra se réapproprier, réapprivoiser quand les procédures le permettront.
01:22Pendant longtemps, en France, ces familles ont dû affronter cette épreuve seule,
01:27revenir dans ces pièces abîmées, manipuler ce qu'on ne devrait jamais avoir à toucher,
01:31à nettoyer, désinfecter, jeter, quand tout en soi,
01:34vacille encore sous la violence de la perte.
01:37Car ce qui devrait relever de la protection des familles
01:39est un point aveugle de notre système.
01:41Car après les drames, les institutions se retirent
01:44et laissent les proches, seuls, face aux conséquences matérielles,
01:47face à l'indicible qu'ils doivent gérer,
01:49sans préparation, sans soutien, sans recours.
01:52Il a fallu attendre 2022 pour qu'un décret permette enfin aux familles
01:56de victimes d'infractions pénales d'être exonérées
01:59des frais de remise en État des logements après une procédure criminelle.
02:02Mais pour les suicides, les découvertes tardives de corps,
02:05aucun cadre, aucun dispositif n'existe encore.
02:08Rien n'oblige aujourd'hui les assurants sous l'État à protéger ces familles.
02:11De fait, la charge financière, logistique et émotionnelle
02:14reste le plus souvent entièrement à leurs mains.
02:16Comme si à l'épreuve intime, se substituer la violence administrative.
02:20Nous ne manquons, malheureusement, ni de drames, ni de victimes.
02:23Ce qui manque, c'est un cadre qui dit enfin,
02:26ce qui relève de la responsabilité collective
02:28et qui ne laisse plus aux familles la charge de réparer seule,
02:32ce qui les a déjà profondément atteintes.
02:34Bonjour Baptiste Girardet.
02:36Bonjour Mireille Réus.
02:37Merci d'être avec nous ce matin dans La Force de l'Engagement.
02:40Vous êtes le fondateur de Sans-Froid,
02:42une entreprise qui est devenue aujourd'hui une association
02:44spécialisée dans le nettoyage des scènes de crime,
02:48mort naturelle, suicide, homicide.
02:49Votre métier est largement méconnu en France
02:52et pourtant, il touche à l'un des tabous les plus profonds de notre société, la mort.
02:57Vous venez aussi de publier un livre sur les scènes de crime aux éditions City
03:00qui racontent votre parcours et les combats que vous portez pour les familles.
03:05Alors, on va revenir un peu à l'origine de votre premier métier
03:08qui était sapeur-pompier, puis agent de police scientifique,
03:12ceux-là avant de fonder Sans-Froid.
03:14Alors, ce n'est pas un métier qu'on choisit par hasard.
03:17Qu'est-ce qui a fait naître pour vous cette mission si singulière ?
03:21Alors tout à fait, on ne choisit pas ce métier par hasard
03:22et ce qui a fait naître au fond de moi cette mission de vie,
03:26ce sacerdoce, comment je l'appelle, ce sont deux points de vue.
03:28Le premier point de vue, un point de vue personnel.
03:31Lors de la canicule 2003, la découverte de mon grand-oncle Henri,
03:35décédé alors qu'on avait fêté une semaine auparavant ses 70 ans.
03:39Donc, ce n'était pas quelqu'un de délaissé.
03:40Mais j'ai été confronté vraiment à la dure réalité de la vie
03:43que de devoir nettoyer ses résidus humains,
03:46les déchets d'activité de soins laissés sur place par les pompiers et le médecin légiste
03:50et décrocher moi-même l'étiquette à sceller sur cette porte
03:55où ses souvenirs sont gravés, en ayant vu mentionner découverte de cadavres
04:00avec le nom et le prénom de mon grand-oncle.
04:02Ça, c'est ce qu'on lit sur la porte décelée ?
04:04Exactement, tout à fait.
04:05C'est finalement les conditions de l'affaire.
04:08Donc là, dans le cas présent, c'était une mort naturelle, découverte de cadavres.
04:12Et comme si cela ne suffisait pas, à titre personnel, dans la famille,
04:16on a été meurtris par un drame où la femme de mon cousin a décidé de droguer
04:21et tuer ses enfants de 5 et 7 ans avant de se donner la mort avec un fusil de chasse.
04:25Mon cousin a dû faire face à ce drame absolu.
04:28Et nous, en tant que famille, on a dû accueillir sur une même obsèque
04:32trois cercueils, dont deux petits blancs.
04:35Et c'est un drame qui est effroyable pour une famille que nous étions.
04:38Sur le plan professionnel, effectivement, comme vous l'avez dit,
04:43j'étais sapeur-pompier de Paris durant 11 ans et je commence l'année de la canicule.
04:47Donc, j'étais affecté à Boulogne-Biancourt.
04:49Et on fait une vingtaine de découvertes de cadavres
04:52où le secours d'urgence n'a rien à y faire, à part pénétrer dans les lieux
04:55et ouvrir la porte aux investigateurs manifestant la vérité.
04:59Et là, je vois des dépouilles, des défunts, des enveloppes charnelles
05:02qui sont extrêmement dégradées, dont on n'arrive parfois même pas à déconnaître
05:05si c'est un homme ou une femme à laquelle nous avons affaire au niveau du cadavre.
05:09On n'a jamais été formé chez les pompiers à l'annonce de la mort,
05:12à l'accompagnement des personnes endeuillées
05:13et surtout pas à la vue de ce que nous sommes en train de découvrir
05:17pendant des mois lors de la canicule 2003.
05:21En toute logique, j'allais dire en cohérence professionnelle,
05:24j'intègre par voie de concours la police technique scientifique
05:27en qualité d'agent spécialisé de police technique scientifique.
05:29Et sur mes 15 premiers jours dans les Yvelines,
05:33je constate, ou en tout cas je fais des constatations manifestant la vérité
05:36en 15 jours sur 9 cadavres, dont un criminel.
05:40Et là, je me dis, mais c'est effroyable, c'est envers de la société.
05:44Et donc, je me préoccupe tout de suite,
05:46quel est le devenir de ces habitats dans lesquels sont décédés ces gens-là ?
05:52Essentiellement par mort violente.
05:53En fait, parce qu'il faut bien expliquer à nos auditeurs,
05:56quand un drame surgit, la police arrive, pose des scellés,
06:00et ne laisse pas le temps aux familles de récupérer,
06:04par exemple, des jouets, si c'est le moment des jouets d'enfant,
06:07de récupérer des papiers.
06:09Si la machine à laver tourne, elle reste pleine.
06:11Si le frigo est plein, il reste plein.
06:13C'est bien ça la réalité ?
06:14La réalité, c'est exactement ça.
06:17Si on parle principalement des féminicides,
06:20effectivement, très souvent le féminicide survient en présence d'enfants.
06:23L'enfant est très souvent épargné.
06:25Bien heureusement, mais en tout cas, il a constaté l'effet de violence.
06:30Lorsque les investigateurs judiciaires évincent,
06:33font vraiment une éviction de l'enfant,
06:35pour manifester la vérité à l'intérieur de l'habitat,
06:38où s'est commis la scène d'infraction, la scène criminelle,
06:42la scène est figée pour les investigations judiciaires,
06:45et c'est tout à fait normal.
06:46Par contre, ce qui peut être, d'un point de vue,
06:48pas tout à fait compréhensif,
06:51c'est le fait que les scellés soient rapidement mis
06:53sur la porte de l'appartement ou de la maison,
06:56renfermant en fait tout ce qui est utile à l'enfant.
07:00Son cartable s'il a en âge d'aller à l'école,
07:02son carnet de santé, son livret de famille,
07:04tout ce qui va être le doudou,
07:06ce qui pourrait être un vêtement parfumé du parfum de la mère,
07:10pour avoir une continuité.
07:11Et c'est les prémices de l'accompagnement au deuil en fait.
07:16Quand on a un lit d'enfant, un lit de nourrisson,
07:18un cosy, une poussette,
07:20qui ne concourt pas à la manifestation de la vérité,
07:22qui n'a aucun lien de cause à effet avec le crime,
07:26pourquoi renfermons derrière cette porte sous scellée,
07:28avec en moyenne un scellé qui dure entre 18 et 22 mois ?
07:3218-22 mois ?
07:33Nous on intervient 18-22 mois après la pause de scellé.
07:36Et pendant ce temps-là, par exemple, si l'appartement est loué,
07:40c'est la famille qui continue à payer ?
07:42Voilà exactement, je me souviens vraiment de...
07:45Nous c'est les questions des familles qui nous viennent,
07:48puisque nous nous rentrons dans l'appartement
07:50quand le juge d'instruction ou le procureur de la République
07:53nous a réquisitionné pour nos services,
07:55sous l'article que vous avez donné tout à l'heure.
07:59Et via ce décret, en fait,
08:01on a une intervention qui est gratuite au bénéfice de la famille
08:03et on est payé sur les frais de justice.
08:06Eh bien, ça c'est une chose,
08:09mais il y a tout l'envers du décor,
08:11c'est-à-dire que la boxe internet continue d'être prélevée.
08:15Lorsque le compte du défunt est bloqué,
08:16c'est à la succession de pouvoir payer une boxe internet
08:19qui n'a pas été utilisée.
08:21C'est exactement valable pour le loyer.
08:23C'est-à-dire que c'est vraiment un combat pour les familles
08:25que de devoir se rapprocher de la justice en disant
08:27« Mais nous n'y sommes pour rien,
08:29que l'appartement était 18 mois sous scellé.
08:31Comment fait-on 18 mois fois le montant du loyer pour payer ? »
08:34Alors Baptiste, on parle souvent du deuil, évidemment,
08:38mais on parle très peu de cette étape invisible
08:40du retour dans le logement,
08:42de l'empreinte laissée par les drames sur les lieux.
08:46Comment vivent les familles des proches ?
08:48Qu'est-ce que leur présente pour eux
08:49le fait de devoir réinvestir ces espaces ?
08:52Comment vous les accompagnez à ce moment-là ?
08:54Alors à ce moment-là, la majorité des familles quittent le logement
08:58du fait que le logement a été placé sous scellé
09:01et elles n'ont vraiment aucune envie d'y retourner.
09:05Donc déjà, nous, on est leurs yeux,
09:08on est leurs mains et leurs bras
09:10parce qu'on apporte un soutien technique,
09:11un soutien professionnel, digne de confiance et discret.
09:14Mais la plupart des familles ne souhaitent pas réintégrer les lieux.
09:18Donc vraiment, on a pour vocation, effectivement,
09:21de nettoyer techniquement les lieux,
09:22mais ensuite de trier des affaires
09:23entre la victime, l'enfant, l'auteur,
09:26de déménager les affaires personnelles,
09:29les bibelots, le mobilier que la famille souhaite conserver, garder.
09:32Ça reste un lien, finalement, avec la victime.
09:36Et dans la plupart des situations,
09:39on fait faire des constats d'huissiers de justice,
09:41de commissaires de justice pour les états des lieux,
09:43de manière à ce que ça ne soit pas contestable
09:45par la famille de l'auteur ou par un tiers.
09:47Et c'est nous-mêmes qui redonnons très souvent
09:49aux propriétaires non occupants,
09:51aux bailleurs sociaux, aux propriétaires privés,
09:53les clés du logement,
09:55parce que la famille ne souhaite vraiment pas
09:57revenir dans ces lieux.
09:58Et on peut les comprendre.
09:59Alors, on va parler un petit peu de la loi.
10:01Vous avez obtenu avec l'Union nationale
10:03des familles de féminicides et la Fédération des métiers
10:05et de la propreté un décret en 2022
10:07qui permet enfin d'exonérer les familles
10:10de victimes criminelles,
10:11du coup, de ce nettoyage,
10:13de cette remise en état.
10:15Ça, c'est un premier pas.
10:17Pourquoi est-ce que c'était essentiel ?
10:19Et puis, on peut se poser aussi la question
10:21des autres formes de décès,
10:23des autres types de décès,
10:24c'est-à-dire les morts naturels, les suicides.
10:26Qu'est-ce qui se passe dans ce cas-là ?
10:27Exactement.
10:28Moi, il me paraissait injuste pour une famille
10:30frappée par un crime
10:31que de devoir mettre la main en portefeuille
10:33et de pouvoir payer nos services techniques
10:35en nettoyage post-crime
10:36quand les familles avaient la possibilité
10:39de payer nos prestations.
10:40D'ailleurs, ça coûte quoi, à peu près ?
10:42Une intervention pour crime,
10:43c'est 3 000 euros.
10:44D'accord.
10:44C'est un forfait qui prend en compte le déplacement.
10:49On se déplace avec 2 tonnes et demie de matériel.
10:52Beaucoup de matériel et d'équipement
10:54sont des consommables,
10:55c'est-à-dire qu'ils sont utilisés à usage unique.
10:58Donc, des déchets que l'on produit
10:59et ensuite, les déchets que l'on collecte
11:02qui sont tous les matériaux lésés par le crime.
11:06Donc, un canapé, un lit, de la moquette,
11:08de la tapisserie, des plaques de plâtre, etc.
11:12Ça, on les dédie dans une filière
11:13de déchets d'activité de soins risques infectieuses
11:16collectés par un spécialiste dans ce domaine.
11:19Effectivement, on a remonté au ministère de la Justice
11:21des histoires de familles
11:22et des témoignages de personnes
11:23qui ayant, comme moi,
11:26nettoyé le sang de leurs proches.
11:27C'est absolument inacceptable.
11:29C'est inhumain.
11:30Ça provoque des traumatismes très importants
11:32dont il faut absolument tendre la main
11:34et se faire suivre pour soigner ce traumatisme.
11:38Exonérer financièrement et émotionnellement
11:40les familles en intervenant dans ces situations,
11:43c'est une démarche qui est sociale et sociétale.
11:45Elle nous concerne tous et toutes.
11:47Et la mort violente n'a pas de frontières.
11:50Donc, on peut se réjouir.
11:51C'est une formidable avancée
11:53dont on doit se féliciter.
11:55Le législateur nous a entendus.
11:57Néanmoins, dans le décret,
11:58ce décret 2022-656 du 25 avril 2022,
12:02permet à un juge d'instruction
12:03ou au procureur à la République
12:05pourquoi ces deux personnes,
12:07ces deux compétences,
12:08et en fonction de où en est la procédure,
12:10si procédure il y a,
12:11de pouvoir réquisitionner nos services
12:13qui ne sont aujourd'hui pas assez connus
12:16des acteurs de la justice.
12:17Oui, d'ailleurs, il y a eu un documentaire
12:19qui a été fait, produit par Canal+,
12:21réalisé par Claire Lajeunie il y a quelque temps
12:25et qui a été diffusé il y a quelques jours
12:28qui s'appelle Survivante.
12:29Et vous intervenez d'ailleurs dans ce documentaire.
12:31Et vous me disiez,
12:32quand on a préparé cette conversation,
12:34que des avocates et des juges d'instruction
12:36vous avez appelés ?
12:38Exactement, à l'issue du documentaire,
12:39parce qu'en fait,
12:41ce sont des citoyens finalement comme tout le monde
12:43et qui ont découvert à travers ce documentaire...
12:45Qui ne connaissaient pas.
12:46Qui ne connaissaient pas.
12:47Et comment des juges d'instruction
12:48ne connaissent pas à la fois la loi,
12:50la procédure ?
12:52Alors on peut se dire qu'ils doivent crouler
12:53sous des décrets et des articles de loi
12:55et qu'ils ne peuvent pas tout connaître.
12:57Néanmoins, je sais que la communication
12:59a été faite après l'apparution de ce décret en 2022
13:03par un seul mail au service de justice
13:06et des enquêteurs, officiers de police judiciaire,
13:09au mois d'août 2022.
13:11Mais alors qu'est-ce qu'il faudrait faire
13:12pour que ça aille plus vite ?
13:13Alors vous contribuez à ce que ça aille plus vite
13:15puisque grâce à votre invitation,
13:16on s'adresse aux auditrices et aux auditeurs
13:18qui finalement, dans la société,
13:21les gens doivent le savoir.
13:22Les avocats pénalistes qui accompagnent
13:25les familles aux assises,
13:26notamment dans les cas de crime,
13:28doivent pouvoir impulser,
13:29auprès du juge d'instruction et du procureur de la République
13:31le fait que ce décret existe.
13:33On a mis des années à ce qu'il soit créé.
13:35Il est créé.
13:35C'est un outil que la justice peut utiliser.
13:39Il n'y a pas de conditions.
13:40Toutes les familles ont droit à l'application de ce décret.
13:43Évidemment, il y a le côté nettoyage,
13:45il y a le côté déménagement.
13:46On peut aller jusqu'à la rénovation des lieux
13:48avant les violences commises.
13:49Donc on a vraiment un panel de solutions
13:51et de prestations dans l'accompagnement
13:53des personnes endeuillées.
13:54Est-ce que ça, c'est pour la France une avancée ?
13:56Ou est-ce qu'il y a d'autres pays
13:57qui ont traité ça différemment aujourd'hui ?
13:59Pour la France, c'est une très très grande avancée
14:01parce qu'on arrive au bénéfice des familles
14:04sans condition de revenu
14:05avec une prestation gratuite
14:06qui est supportée par les frais de justice,
14:08par l'État donc.
14:09Alors qu'au Canada,
14:10là où je suis allé me former,
14:13je suis le premier
14:14et je demeure le seul Français
14:15qui est certifié de cette certification du Canada
14:17qu'on appelle la certification MR211,
14:20nettoyeur de sites d'incidents traumatiques,
14:21qui est un réel permis de travailler
14:23aux États-Unis et au Canada
14:24et qui se renouvelle tous les ans.
14:26Ça veut dire qu'en France,
14:27le métier n'est pas reconnu ?
14:28Le métier n'existe pas.
14:29Le métier n'est pas reconnu
14:30et surtout, il laisse la place
14:32à des escrocs ou des gens
14:33qui exercent ce métier
14:34pour les mauvaises raisons.
14:36Et au Canada,
14:37là où j'ai appris,
14:38à l'Académie de Montréal,
14:40c'est intégré dans
14:41la Fédération des Assurances.
14:43Quand vous souscrivez
14:44une assurance habitation,
14:46le nettoyage traumatique
14:48est effectué
14:48par un nettoyeur
14:50qui est payé, rémunéré
14:51par l'assurance.
14:53Donc, il faut agir
14:54vis-à-vis des assurances
14:55et leur proposer vos services,
14:57en tout cas les informer
14:57de cet état de fait.
14:59Alors, pour le crime,
15:00on a cette solution du décret
15:01qui, maintenant,
15:02évite aux familles
15:03une prestation financière.
15:06Pour autant,
15:07pour le suicide
15:07et la découverte tardive
15:09d'un corps,
15:10quelqu'un qui est naturellement
15:10décédé chez lui,
15:12pose des conséquences techniques
15:14par l'invasion
15:16d'insectes nécrophages,
15:17les odeurs
15:18et puis les fluides
15:19qui se répandent par gravité.
15:20Pour ces deux typologies
15:22d'intervention,
15:23le suicide
15:23et la mort oubliée,
15:24aujourd'hui,
15:25on n'a pas de solution
15:26à présenter aux familles
15:28ou en tout cas,
15:29pas de prise en charge réelle.
15:31Pourquoi ?
15:32Parce que le suicide,
15:32la Fédération française
15:33des assurances
15:34que j'ai rencontrée,
15:38m'a dit il y a huit ans
15:39dans le code
15:40des assurances français,
15:41il faut un tiers identifié.
15:43Quand une personne
15:43fait taire ses souffrances,
15:44ce suicide,
15:45finalement,
15:45le tiers,
15:46c'est l'assuré.
15:46Donc, l'assurance
15:47ne répond pas.
15:47Et pour la découverte
15:50de mort tardive,
15:51là, nous,
15:52on propose
15:52à travers une coopérative
15:54à laquelle nous sommes partenaires,
15:55agréés par l'État,
15:56qui propose, en fait,
15:57notre prestation
15:58à travers du service
15:59à la personne.
16:00En clair,
16:01quand on propose
16:01une prestation
16:02à 3 000 euros,
16:03la famille n'a déboursé
16:04que 1 500 euros.
16:05C'est ce qu'on appelle
16:05le 50% de crédit d'impôt
16:06par avance immédiate.
16:07Bon, il y a manifestement
16:09encore un peu
16:09de vide législatif
16:11et juridique.
16:13Merci, Baptiste,
16:14d'avoir été avec nous
16:15ce matin.
16:16Merci pour ce métier
16:17qui n'est pas facile.
16:18D'ailleurs, vous dites
16:19« Je n'aime pas mon métier,
16:21mais je sais pourquoi
16:21je le fais. »
16:22Cette phrase est
16:23un nécessaire engagement
16:25et une vraie lucidité.
16:27Je rappelle le titre
16:28de votre ouvrage
16:29« Sur les scènes de crime »
16:30ou plus précisément
16:31« Chronique d'un nettoyeur
16:32de scènes de crime »
16:33aux éditions City.
16:35Merci à tous.
16:36Je vous souhaite
16:37un excellent dimanche
16:38et je vous donne rendez-vous
16:39la semaine prochaine
16:40pour une nouvelle émission
16:41de « La force de l'engagement ».
16:42Sud Radio,
16:45le grand matin week-end,
16:46« La force de l'engagement »,
16:48Muriel Reus.
16:49Avec AGP,
16:50association d'assurés
16:51engagés et responsables.
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