- il y a 1 semaine
Avec Violaine De Filippis-Abate, avocate féministe et autrice de "La résistance écarlate" publiée aux éditions Payot et Rivages
Retrouvez Muriel Reus, tous les dimanches à 8h10 pour sa chronique "La force de l'engagement" sur Sud Radio.
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##LA_FORCE_DE_L_ENGAGEMENT-2025-09-28##
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00:00Retrouvez la force de l'engagement avec AJP, épargne, retraite, assurance emprunteur, prévoyance, santé.
00:10Sud Radio, la force de l'engagement, 15h, 15h30, Muriel Rius.
00:16Bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans la force de l'engagement, l'émission qui donne la parole à celles et ceux qui font bouger la société.
00:23Aujourd'hui, je reçois Violaine de Philippi Abat, avocate féministe et autrice de La Résistance Écarlate, publiée aux éditions Payot.
00:30Elle nous alerte, les droits des femmes que l'on croyait acquis sont à nouveau menacés.
00:34Mais avant d'ouvrir cet échange, ratons-nous un instant sur cet appel, s'engager pour une résistance écarlate.
00:40Parce qu'aujourd'hui, les droits des femmes ne reculent plus par accident, ils sont attaqués méthodiquement.
00:45En France, on a vu se défoyer le récit du MeToo qui va trop loin.
00:49On a parlé de chasse aux hommes, de chasse aux sorcières, de société de la délation, de tribunaux médiatiques.
00:55On a dénoncé la moralisation des rapports femmes-hommes ou encore la dictature du politiquement correct.
01:00C'est toujours la même stratégie.
01:02Présenter l'égalité comme une menace.
01:05Inverser la charge, transformer les victimes en coupables et les coupables en victimes d'un excès.
01:10Nous sommes face à une offensive large où les extrêmes s'emparent des concepts pour les déformer et les retourner contre les droits des femmes.
01:16Ailleurs, le retour en force des conservatismes religieux frappe de plein fouet.
01:21En Pologne, en Turquie, dans de nombreux états américains, l'avortement recule.
01:25Partout, les femmes sont renvoyées à des rôles imposés au nom de la tradition.
01:29Les grandes ONG le confirment.
01:31Montée de l'autoritarisme égale recul des droits et banalisation progressive des idées anti-droits dans l'espace public.
01:38Et comme si tout cela ne suffisait pas, un troisième front existe.
01:41Celui que vous connaissez, celui d'un monde numérique sans régulation.
01:44D'effects sexuels, diffusion virale, dépossession du corps et de l'image.
01:49Des outils soi-disant neutres qui renforcent en réalité les rapports de domination.
01:53C'est l'un des visages techno du Baclash.
01:55L'attaque contre les droits des femmes est autant culturelle que politique.
01:59On rend discutable des évidences à coups de tribunes, d'émissions, jusqu'à ce que les messages paraissent légitimes.
02:05Une normalisation qui s'appuie sur trois relais puissants.
02:08Des médias réactionnaires qui légitiment l'antiféminisme.
02:11Une pop culture, c'est d'acromance qui plaît tant et qui romantise la violence.
02:16Des discours sociaux et des réseaux sociaux qui amplifient le sexisme à grande échelle.
02:21Et bien sûr, cette imprégnation commence dès l'enfance.
02:24Le Haut Conseil à l'égalité alerte.
02:2577% des vidéos pour enfants sur Youtube véhiculent des dialogues sexistes.
02:30Appelons papa, il est fort.
02:31Maman fait le ménage.
02:32Maman a peur, papa protège.
02:34Papa bricole, il est habile.
02:35Les stéréotypes s'installent très tôt.
02:37Ajoutons l'instrumentalisation du féminisme avec comme objectif de brouiller les repères et de détourner un vocabulaire émancipateur.
02:45Alors, me direz-vous, que faire ?
02:47Eh bien, peut-être pourrions-nous nous interroger sérieusement et analyser les dominations.
02:52Refuser leur récupération.
02:53Repolitiser la notion de choix.
02:55Car le libre arbitre, vous le savez, n'est jamais absolu.
02:58Il est façonné par des conditions sociales, économiques, culturelles.
03:01Alors oui, il faut résister, résistons, dans l'espace public comme dans le privé,
03:06par un micro-féminisme du quotidien autant que par une action collective,
03:09en dépolarisant les rapports femmes-hommes,
03:11en rappelant que le féminisme bénéficie aussi aux hommes,
03:15en faisant front malgré nos divergences.
03:17La résistance écarlate, c'est maintenant visible, solidaire, éclairée,
03:21parce qu'il n'y a pas d'accès à vouloir l'égalité
03:23et parce que la fiction de la servante écarlate ne doit jamais devenir notre réalité.
03:27Sud Radio, la force de l'engagement, Muriel Reus.
03:32Aujourd'hui, dans la force de l'engagement,
03:33je donne la parole à Violaine de Philippe Yabat,
03:36avocate féministe et autrice de La Résistance écarlate,
03:39publiée aux éditions Payot.
03:40Bonjour, Violaine.
03:41Merci de me recevoir.
03:42Merci d'être là.
03:43Alors, dans votre livre, vous dites que les droits des femmes ne reculent pas par hasard,
03:47mais qu'ils sont attaqués de manière ciblée.
03:49Alors, j'ai envie de vous demander,
03:50qui sont les principaux acteurs de cette offensive ?
03:53Je dirais qu'ils sont à plusieurs niveaux.
03:55Il y a bien sûr l'échelle individuelle et l'échelle politique collective.
04:00Je voudrais m'arrêter quelques secondes sur le terme « backlash »,
04:04qui est le sous-titre du livre, c'est-à-dire « Les femmes face au nouveau backlash ».
04:09Que veut dire « backlash » ?
04:10Eh bien, c'est ce retour de bâton, finalement, réactionnaire,
04:14qui fait suite à une vague d'émancipation des femmes.
04:17On en a déjà eu une de vagues de backlash dans les années 90 et même 80,
04:23suite à la vague d'émancipation des années 70.
04:26Et ça, c'est Suzanne Faludi, une journaliste américaine,
04:29qui l'avait très bien analysée et résumée dans le livre « backlash »,
04:34qui, justement, se penchait sur cette situation aux États-Unis,
04:37spécifiquement dans les années 80-90.
04:39Et donc, une journaliste féministe avait posé la question à Suzanne Faludi,
04:43selon vous, sommes-nous face à un nouveau backlash ?
04:46Elle avait répondu « Oui, nous y sommes et il n'y a pas à chercher très loin
04:50pour voir finalement les indices et ce backlash sera encore plus violent ».
04:54Donc, qui nous attaque ?
04:55Comme je disais, c'est à la fois des attaques individuelles et collectives.
04:58Ça va être à l'échelle individuelle des personnes qui se sentent menacées
05:03par la vague MeToo et l'émancipation de la parole,
05:07le fait que ce soit moins difficile pour certaines femmes de parler de leurs agressions.
05:11C'est toujours moins difficile parce que c'est jamais facile
05:13de parler d'une agression, peu importe sa nature.
05:17Et donc, à l'échelle finalement du quotidien,
05:19ce sont des hommes qui vont penser que ça va trop loin
05:22parce qu'ils se sentent en insécurité.
05:24Ils ont perdu leurs repères.
05:26C'est vrai que cette vague de « moi aussi, moi aussi j'ai été violée,
05:29moi aussi j'ai été agressée »,
05:31ce n'était pas prévu, ça a déferlé.
05:34Et donc, ces hommes-là, finalement, sont en perte de repères.
05:39Je ne les excuse pas dans la mesure où je pense que ce sont de grands garçons
05:42et qu'ils sont capables de s'informer.
05:43Mais on peut comprendre aussi que quand ils ont grandi à une époque
05:46où ce n'étaient pas les mêmes codes,
05:51finalement, tout d'un coup pour eux, tout change.
05:54Et donc, leur réaction, ça va être de dire « ça va trop loin,
05:57c'est exagéré, elles ne sont pas si traumatisées,
06:00pourquoi est-ce qu'elles ont mis autant de temps à parler ? »
06:01Pourquoi d'un coup tout ce monde ?
06:03Donc, c'est ça, finalement, la réaction à l'échelle individuelle
06:05anti-droit des femmes.
06:07Mais il y a aussi une recherche, une analyse collective,
06:10le populisme identitaire, vous parlez du conservatisme religieux,
06:14vous parlez aussi de technolibertarisme.
06:16Alors, qu'est-ce que ça veut dire, ça, exactement ?
06:18Alors, à l'échelle collective, finalement,
06:20les réactions individuelles vont se cristalliser
06:24dans différents mouvements
06:26qui ne partagent pas forcément les mêmes idées,
06:29mais qui se retrouvent sur le fait que, oui,
06:31le féminisme va trop loin, on en fait trop,
06:33on veut tuer l'amour, etc.
06:35Ce qui est faux, bien sûr, mais j'y reviendrai.
06:37Donc, il y a effectivement les conservateurs religieux
06:39qui vont cristalliser ces rôles.
06:42Mais que ce n'est pas nouveau, ça ?
06:43Non, ce n'est pas nouveau, mais aujourd'hui,
06:44il y a quand même un regain, finalement,
06:47une hausse, par exemple, de l'adhésion à des religions.
06:51On le sait, peu importe, finalement,
06:53les institutions religieuses.
06:55Alors, bien sûr, aujourd'hui,
06:57on sait que dans les théocraties,
06:59ce sont les pires endroits pour les femmes,
07:00notamment en Afghanistan, en Iran, c'est terrible.
07:04Là, récemment, à la rentrée,
07:05il y a des femmes qui n'ont pas pu être secourues en Afghanistan.
07:08Elles étaient sous des gravats.
07:10Et comme la loi islamique interdit d'être touchée
07:14par des hommes qui ne sont pas leurs conjoints ou leurs pères,
07:17on les a laissées mourir sous les décombres.
07:19Donc, évidemment, dans les théocraties,
07:21la régression, elle est assumée,
07:22elle est revendiquée comme quelque chose de normal.
07:26Finalement, on serait des sous-êtres humains.
07:28Là-bas, c'est clair, c'est net.
07:30Dans d'autres religions qui, actuellement,
07:32sont moins oppressantes pour les femmes,
07:33mais qui le sont quand même,
07:35on note, par exemple, que l'ancien pape,
07:37le pape François, disait que, par exemple,
07:39avorter, ce n'était pas possible,
07:41que c'était un crime.
07:42Il a aussi rappelé que l'homosexualité,
07:44c'était un péché.
07:45Donc, certes, il a fait des choses,
07:46il est allé en avant, par exemple,
07:48sur l'union des personnes homosexuelles,
07:49mais on voit bien que, dans la religion catholique aussi,
07:52on a des visions très genrées
07:55de ce que doit être une femme
07:56et de ce qu'on doit faire ou pas.
07:57Visiblement, ce n'est pas la même chose pour les hommes.
07:59Mais la grande différence,
08:00c'est que ce ne sont pas ces couches
08:00qui se cumulent aujourd'hui,
08:01c'est-à-dire la religion,
08:03plus le populisme,
08:04plus les réseaux sociaux,
08:06plus, etc.
08:07Donc là, on parlait des conservateurs religieux.
08:09Je tiens quand même à préciser
08:10que, loin de moi,
08:11l'idée de critiquer la foi personnelle,
08:12qui est, on ne peut plus, intime,
08:14et qui est, bien sûr,
08:15la liberté la plus personnelle
08:19et intouchable,
08:21c'est-à-dire la liberté de penser, de croire.
08:22En revanche, ce que je critique dans le livre,
08:24notamment, ce sont les institutions de pouvoir,
08:26c'est-à-dire la façon
08:27dont vont s'organiser les cultes
08:29et qui, en fait,
08:30résultent quasi systématiquement
08:32sur une oppression des femmes.
08:33Donc ça, c'est pour les conservateurs religieux
08:35qui ont le vent en poupe.
08:36En ce moment, on le voit avec,
08:37par exemple,
08:38l'argent qui met le milliardaire
08:41ce terrain
08:41pour financer l'idéologie,
08:43notamment religieuse,
08:45avec une certaine vision
08:47de là où devraient être les femmes.
08:48À côté de ça,
08:49on a aussi tout un mouvement
08:51qui n'a rien à voir,
08:51mais qui est un mouvement de colère sociale
08:53qui est, je crois,
08:55tout à fait légitime
08:55avec une politique
08:57depuis plusieurs années
08:58qui précarise
08:58les Françaises et les Français.
09:00Il y a une colère
09:00qui monte, qui monte.
09:02Et on l'avait vu
09:02avec les Gilets jaunes,
09:03on le voit encore aujourd'hui
09:05à la rentrée
09:05avec les mouvements
09:06de blocage en France.
09:09Cette colère sociale,
09:10elle se catalyse
09:11et, en fait,
09:12finalement,
09:13l'épouvantail,
09:14la personne à viser,
09:15une des...
09:16On va dire un des épouvantails,
09:18une des cibles,
09:19ce sont les associations féministes
09:22qui, finalement,
09:24seraient la cause
09:25de plein, plein de maux,
09:26notamment de la perte
09:28d'identité
09:29soi-disant européenne.
09:31Donc, en fait,
09:31la colère sociale
09:32va se catalyser
09:33pour se projeter
09:34contre, notamment,
09:35les féministes
09:36comme si on était responsable
09:37de la perte des valeurs
09:39et que si on revenait
09:41à des soi-disant
09:41valeurs précédentes
09:43qui auraient été mieux
09:44pour les femmes,
09:44alors tout s'arrangerait.
09:46Alors qu'en fait,
09:46bien sûr, c'est faux.
09:47Et là, c'est ce que j'appelle
09:48dans le livre
09:48le populisme identitaire
09:49post-MeToo
09:50qui est de dire
09:51bon, ok,
09:52la crise,
09:53la colère sociale,
09:54au lieu de la régler
09:55et de prendre des bonnes mesures,
09:56on va désigner des responsables
09:57et les féministes
09:59en premier lieu.
09:59On en a marre,
10:00elle crie trop fort,
10:01etc.
10:01C'est hystérique
10:02qui veulent tuer les hommes.
10:04Alors, vous affirmez
10:05que cette offensive
10:06envers les femmes
10:06n'est pas seulement politique
10:07mais aussi culturelle
10:09jusque dans nos vies quotidiennes.
10:10Dans un instant,
10:11vous allez nous éclairer
10:12sur ce que signifie
10:13cette offensive culturelle.
10:14A tout de suite
10:15sur Sud Radio.
10:17Retrouvez la force
10:19de l'engagement
10:20avec Agipi,
10:22épargne,
10:23retraite,
10:23assurance emprunteur,
10:25prévoyance,
10:25santé.
10:26Agipi !
10:28Sud Radio,
10:29la force de l'engagement
10:3015h, 15h30,
10:32Muriel Rius.
10:33Donnez la parole
10:34à celles et ceux
10:35qui font bouger la société,
10:37c'est sur Sud Radio
10:38et c'est la force
10:39de l'engagement.
10:40Aujourd'hui,
10:40nous nous engageons
10:41pour la résistance
10:42avec Violaine de Philippi Abat,
10:44avocate féministe
10:45et autrice
10:45de La Résistance Écarlate,
10:47publiée aux éditions
10:48Payot ou Violaine.
10:49Vous l'affirmez
10:49dans votre livre.
10:50L'offensive
10:51envers les femmes
10:52n'est pas seulement
10:53une bataille politique
10:54mais une véritable
10:55offensive culturelle.
10:56Alors concrètement,
10:57comment ça se traduit
10:58dans nos vies quotidiennes
10:59à nous les femmes ?
11:00Dans nos vies quotidiennes,
11:02les conséquences directes,
11:03là, ça va être
11:03une difficulté
11:04pour avorter en France.
11:06Il y a eu
11:06sept centres
11:07du planning familial
11:08qui ont fermé
11:09dans la Drôme,
11:10par exemple.
11:11La Fondation des femmes
11:12a pointé que
11:13les subventions
11:13pour les associations féministes
11:14c'était 15% de baisse
11:15en un an.
11:16Là, c'est leur rapport
11:17de la rentrée.
11:18Et donc, typiquement,
11:19un exemple,
11:20c'est une femme
11:20qui a voulu avorter
11:21en juin à Perpignan.
11:23L'hôpital lui a dit
11:24de revenir
11:25parce que c'était trop tôt
11:26et qu'il fallait
11:26qu'elle ait une échographie avant.
11:29Donc, comme elle est formée
11:30sur ces questions,
11:30elle aura répondu
11:31du tac au tac
11:32que je ne veux pas
11:32écouter les battements
11:33du cœur.
11:34Une prise de sang suffit.
11:36Ils lui ont dit
11:36si vous n'êtes pas contente,
11:37vous trouvez
11:38une sage-femme en libéral.
11:39Elle a appelé
11:39une sage-femme en libéral.
11:41Elle a réussi
11:42à en trouver une
11:43qui était disponible
11:44et rebelote
11:46pendant le rendez-vous.
11:47Mais vous êtes sûre
11:47que vous voulez avorter ?
11:49C'est quand même tôt.
11:50Est-ce que vous ne voulez
11:50pas réfléchir ?
11:51Elle a dit
11:51non, non, je veux avorter.
11:53Et la sage-femme
11:54lui a répondu
11:54écoutez,
11:55je vais vous prescrire
11:56les médicaments
11:56mais sachez
11:58que je n'ai pas fait
11:58ce métier
11:59pour faire des avortements.
12:00Donc voilà,
12:00une illustration très concrète
12:01du backlash actuel,
12:03donc du retour
12:04de bâton
12:04contre les droits
12:05des femmes.
12:05Autre exemple,
12:07tant qu'on n'aura pas
12:07d'argent
12:08pour les écoles
12:09pour éduquer,
12:10eh bien on générera
12:11sans cesse
12:12une société
12:12avec des stéréotypes sexistes
12:14qui font que
12:15les petits garçons
12:16et les petites filles
12:16se retrouveront à jouer
12:17tout le temps
12:18la même partition
12:18avec soi-disant
12:20le rôle de la femme
12:21qui serait d'avoir
12:21les enfants
12:22et de s'en occuper
12:23plus que l'homme
12:24qui lui devrait
12:24gagner de l'argent,
12:25être viril, fort
12:25et donc après ça,
12:28parfois ils se sentent
12:29en capacité
12:30de forcer le consentement,
12:31d'agresser
12:32et de pouvoir soutenir
12:34ensuite
12:34qu'ils n'étaient pas au courant
12:35que c'était une agression.
12:36On l'a entendu
12:37notamment au procès
12:38des agresseurs
12:39de Gisèle Pellicot,
12:40des violeurs
12:40de Gisèle Pellicot,
12:41il y en a quand même
12:42beaucoup qui ont dit
12:42qu'ils n'étaient pas au courant
12:43de ce que c'était
12:43qu'un viol.
12:45On marche sur la tête
12:46bien sûr
12:46d'entendre des propos pareils,
12:48surtout dans les circonstances
12:49dans lesquelles
12:49elle a été violée.
12:51Néanmoins,
12:51la justice française
12:52a longtemps autorisé
12:54les viols conjugaux.
12:55La première mise
12:56en accusation
12:56pour un viol conjugal
12:57reconnu par la Cour
12:58de cassation
12:59c'était 1990.
13:00Donc maintenant
13:01peut-on vraiment s'étonner
13:02qu'on arrive à une société
13:03où on doit faire
13:05marche in arrière
13:06et expliquer
13:06que tout ce qu'on a dit
13:08au début du 20ème
13:10et même après 1950
13:11jusqu'en 1990
13:12oublier tout,
13:14reset,
13:15effectivement
13:16il ne faut pas violer
13:16les femmes.
13:17Est-ce que vraiment
13:17c'est étonnant
13:18qu'en 2025
13:18on en soit encore
13:19à devoir faire l'éducation
13:20là-dessus ?
13:21Je ne crois pas
13:22mais donc il faut de l'argent.
13:23Il faut faire les séances
13:23d'éducation à la vie
13:24affective et sexuelle
13:25dans les écoles
13:26et il faut aussi
13:26de l'argent pour la justice.
13:28Aujourd'hui
13:28la justice c'est
13:30le même état
13:31que les urgences
13:31des hôpitaux.
13:32Quand vous déposez plainte
13:33vous n'êtes pas tenu au courant
13:34de où on est votre plainte
13:35parce qu'il n'y a pas de sous.
13:36S'il n'y a pas de sous
13:36il n'y a pas d'équipe.
13:37S'il n'y a pas d'équipe
13:38pour traiter les dossiers
13:39vous n'êtes pas tenu au courant
13:40et il n'y a pas d'acte
13:41d'investigation.
13:42Exemple concret
13:43en Ile-de-France
13:44une enquêtrice m'expliquait
13:46qu'ils étaient 5
13:47sur son secteur
13:49c'est-à-dire
13:49sur les violences intrafamiliales
13:50dans le commissariat
13:51pour gérer
13:51tenez-vous bien
13:52entre 1400
13:53et 1500 dossiers d'enquête.
13:555.
13:56Oui alors ça
13:56on est vraiment confronté
13:57à ces difficultés
13:58là sur le terrain.
13:59Alors il n'y a pas d'argent
14:01effectivement
14:01pour accompagner les femmes
14:03et pour trouver des solutions
14:05à toutes ces violences
14:06mais certains groupes
14:07en ont
14:07pour eux
14:08utiliser
14:09parfois
14:10le vocabulaire féministe
14:12pour démontrer
14:13qu'en fait
14:14ils cherchent
14:15à défendre les femmes
14:15mais en réalité
14:16c'est une inversion
14:17de ce vocabulaire.
14:18Là aussi
14:19est-ce que c'est une tendance
14:21de fond
14:21ou est-ce qu'on est face
14:22à des micro-exemples ?
14:24Malheureusement
14:25ça a pu être des micro-exemples
14:26par le passé
14:26mais là ça prend
14:27beaucoup d'ampleur
14:28parce que comme vous l'avez dit
14:29et rappelé justement
14:30c'est des groupes
14:30qui sont plus financés
14:32maintenant
14:32que les associations
14:33pour les droits des femmes
14:35donc c'est des groupes
14:37qui ont du pouvoir
14:38pour être diffusés
14:39pour faire entendre
14:41leur voix
14:41plus
14:41donc par exemple
14:43ça va être
14:43vider le sens des mots
14:45se revendiquer féministe
14:46alors qu'on n'est pas capable
14:47de dire qu'on est un groupement
14:48pour l'avortement
14:49à mon sens
14:49ça n'a pas de sens
14:50ça n'a pas de
14:51c'est juste illogique
14:53là je pense notamment
14:54à Nemesis
14:54j'ai regardé
14:55leurs posts
14:56sur leur page Instagram
14:57puisque c'est
14:58leur principal
14:59biais de diffusion
15:00je crois en tout cas
15:01et bien il y avait
15:02une vidéo
15:03je crois du printemps
15:04dernier
15:04en tout cas de cette année
15:05où une des dirigeantes
15:06expliquait qu'elle ne se prononcerait
15:08pas sur l'avortement
15:09parce que ça faisait pas
15:10consensus
15:10dans leur groupe
15:11mais enfin je veux dire
15:12si la liberté
15:13de disposer du corps
15:14et de choisir
15:14si oui ou non
15:15on a le droit
15:15on veut cet enfant ou pas
15:18si ça c'est pas la base
15:19du féminisme
15:19qu'est-ce que le féminisme ?
15:21alors c'est pareil
15:22quand on les écoute
15:23par exemple
15:24les violeurs
15:24seraient essentiellement
15:25des étrangers sans papier
15:26sous OQTF
15:27elles ont même des mugs
15:28qu'elles prennent
15:29clairement en photo
15:29sur leur page
15:30oui leur page
15:31marquée
15:32violeurs étrangers
15:33dehors
15:33des mugs
15:34donc des tasses de café
15:35et donc tout ça
15:37diffuse de fausses informations
15:38je rappellerais que
15:39on encourt
15:40beaucoup plus de risques
15:41d'être violés
15:42par un proche
15:42ou agressés par un proche
15:43les agressions et les viols
15:45dans la rue
15:45évidemment c'est grave
15:46évidemment il faut les combattre
15:48et c'est intolérable
15:49en revanche on ne peut pas
15:50faire croire aux personnes
15:51que c'est ça
15:52la majorité des viols et des agressions
15:5390% des viols
15:55sont commis par des gens
15:55que l'on connait
15:56qui sont nos propres factures
15:57nos propres familles
15:59alors il y a aussi un élément
16:00on peut aussi nous-mêmes
16:02les femmes
16:03et certaines associations
16:04s'interroger
16:05sur nos postures
16:07on ne peut pas nier
16:08que le féminisme
16:09est traversé par des fractures
16:11on ne peut pas nier
16:12que ces fractures
16:13ou ces divisions
16:13on a envie de les appeler
16:15sont parfois générationnelles
16:16elles sont parfois idéologiques
16:17mais évidemment
16:18elles servent
16:19les adversaires du féminisme
16:20est-ce que
16:21comment est-ce qu'on peut faire
16:23pour éviter ces faiblesses ?
16:25déjà se parler
16:25c'est-à-dire
16:26accepter de ne pas être
16:27tout le temps d'accord
16:28entre nous
16:29puisque
16:29à force de chercher
16:31qui est l'activiste
16:32la plus puriste
16:34qui boit le plus de thé matcha
16:36qui couche avec le moins d'hommes
16:37possible
16:38je caricature bien sûr
16:39c'est pour la blague
16:39on a bien compris
16:40et bien on ne se concentre pas
16:42sur l'essentiel
16:42c'est-à-dire que
16:43l'essentiel
16:44c'est aujourd'hui
16:45d'arriver à proposer
16:46un programme
16:47pour les droits des femmes
16:49qui soit commun
16:49et qui puisse
16:51permettre
16:52de contrer l'extrême droite
16:53qui fait croire
16:54que eux
16:54seraient les défenseurs
16:55des femmes
16:56et qui diffusent
16:57de fausses informations
16:58tant qu'on n'a pas
16:59cette approche commune
17:00et cette capacité
17:01à se parler
17:02et bien
17:03je crains le pire
17:04pour 2027
17:05et je comprends
17:07presque parfois
17:07certaines personnes
17:08qui peuvent se laisser
17:09tenter par un vote
17:10parce que
17:12la gauche
17:12maintenant
17:13ne répond plus
17:14à certaines de leurs inquiétudes
17:15c'est aussi pour ça
17:16que j'ai voulu écrire ce livre
17:17puisque j'ai commencé
17:18à l'écrire après
17:18les législatives de 2024
17:20après avoir appris
17:21qu'une de mes très très proches
17:22avait voté pour Bardella
17:23donc je me suis dit
17:25voilà
17:25je crois que
17:26si cette personne pense
17:27que effectivement
17:28c'est pas dangereux
17:29pour les droits des femmes
17:29le RN
17:30et que la gauche
17:31ne répond pas
17:32à certaines de ses questions
17:33je vais essayer
17:34de m'y pencher
17:34et c'est comme ça
17:35que j'ai commencé
17:35à écrire ce livre
17:36en réalité
17:36et alors
17:37quelle est votre vision
17:38vous de la place des hommes
17:39dans ce combat
17:40qui est celui
17:42des droits des femmes
17:43est-ce que
17:43comment on les embarque
17:46et comment vous
17:47vous pensez pouvoir
17:47les embarquer ?
17:49je pense que
17:49c'est vraiment pas nouveau
17:51finalement l'idée
17:51d'expliquer que
17:52le féminisme bénéficie
17:54à tout le monde
17:54que c'est un projet
17:55de société
17:56et de vivre ensemble
17:57il y a déjà des autrices
17:58du 19ème siècle
18:00qui l'expliquaient très bien
18:02je pense notamment
18:03à Harriet Taylor
18:04voilà de dire en fait
18:06le féminisme est utile
18:08aussi pour les hommes
18:09parce que
18:10on parlait en début
18:11d'émission
18:11de cette peur
18:13qu'ont certains hommes
18:14à l'échelle individuelle
18:15de plus comprendre
18:16vraiment les relations
18:18femmes-hommes
18:18mais si cette peur
18:20elle peut être légitime
18:21de toute façon
18:22c'est un sentiment
18:22donc je veux dire
18:23on n'est personne
18:23pour juger un sentiment
18:25en revanche
18:26il est important
18:27de discuter
18:28et de faire de la pédagogie
18:29en fait
18:30pour effectivement
18:31expliquer que
18:32voilà
18:32le consentement
18:33c'est important
18:34mais c'est important
18:35pour les deux personnes
18:36et de la même manière
18:36que la place des hommes
18:37dans la société
18:37ça n'a pas nécessairement
18:38à être celui
18:39qui ne pleure pas
18:40qui est viril
18:41qui est fort
18:42qui est beau
18:42qui est intelligent
18:43et que eux aussi
18:44finalement
18:45se libérer
18:47de cette espèce
18:48de rôle théâtral
18:49qui est absolument ridicule
18:50ça peut aussi
18:51leur enlever un poids
18:52et que bien sûr
18:53le féminisme profite
18:54d'abord aux femmes
18:55parce que c'est nous
18:55la classe oppressée
18:56entre les femmes
18:57et les hommes
18:57mais en revanche
18:58les hommes
18:59ce n'est pas un cadeau
19:00non plus je crois
19:01de devoir supporter
19:02ne serait-ce que
19:02la charge financière
19:03en fait
19:03à quel moment
19:04c'est sympa
19:04de se dire
19:05qu'on doit payer
19:05toutes les factures
19:06comment peuvent-ils
19:0730 secondes
19:07c'est pour ça
19:08que je ne comprends pas
19:08je ne comprends pas
19:10cette réaction
19:10de dire non
19:11les femmes
19:12sont venues à la maison
19:13les hommes au travail
19:14mais pour qui
19:14aucun des deux
19:16en fait
19:16c'est bien ce type
19:17de schéma
19:18alors résistance
19:19écarlate
19:20et servante écarlate
19:21je ne peux pas
19:21m'empêcher
19:22de faire cette analogie
19:23dans cette fiction
19:24absolument terrible
19:25les femmes sont réduites
19:26exploitées
19:27menacées
19:27elles sont violées
19:28pour en santé
19:29est-ce que
19:30vous faites un parallèle
19:31entre cet univers
19:32dystopique
19:33et la réalité
19:34des menaces
19:34qui pèsent aujourd'hui
19:35sur les femmes
19:36est-ce qu'on peut
19:36aller aussi loin ?
19:37comme vous l'avez dit
19:38en introduction
19:38on est quand même
19:40en train de pencher
19:41dangereusement
19:41dans cette dystopie
19:43c'est-à-dire
19:44par exemple
19:44quand j'ai fini
19:45d'écrire le livre
19:46j'ai revisionné
19:47la série
19:48effectivement
19:49qui est l'adaptation
19:49du livre
19:50de Margaret Atwood
19:50la servante écarlate
19:51il y a un épisode
19:52où une femme
19:53est maintenue
19:53en vie
19:54artificiellement
19:55pour qu'elle puisse
19:55accoucher
19:56parce que l'avortement
19:56est interdit
19:57et bien en même temps
19:58en Géorgie
19:59aux Etats-Unis
20:00une femme
20:00était vraiment
20:01maintenue
20:01en vie artificiellement
20:02parce que
20:03l'état interdit
20:03l'avortement
20:04et que donc
20:04elle devait accoucher
20:05avant qu'on puisse
20:06la débrancher
20:06donc on est en train
20:07de glisser petit à petit
20:08là-dedans
20:08on l'a vu
20:09à la rentrée
20:10ou à la fin de l'été
20:11il y a le ministre
20:11de la Défense de Trump
20:12qui a reposté
20:13un appel d'un masculiniste
20:15à remettre en question
20:17le droit de vote
20:17des femmes
20:17comme quoi on se sentirait
20:18beaucoup mieux
20:19si on ne devait pas
20:20réfléchir aux questions politiques
20:21donc ça c'est
20:22voilà
20:22on y va petit à petit
20:23et bien sûr
20:24les premières touchées
20:25par ces menaces
20:27et ces régressions
20:28c'est les femmes
20:29qui sont victimes
20:29de plusieurs discriminations
20:31en même temps
20:31donc avec une analyse
20:32intersectionnelle
20:33il ne faut pas oublier
20:34que voilà
20:34les femmes qui sont victimes
20:35par exemple de racisme
20:37vont être les premières touchées
20:38par ces problématiques
20:39alors on va terminer
20:41cette conversation
20:42par un mot peut-être
20:43ou une phrase
20:44qui pourrait résumer
20:45l'urgence de votre livre
20:46vous feriez un appel
20:48de quelle nature ?
20:49moi je ferais un appel
20:49à deux échelles en fait
20:51un appel aux politiques
20:52pour débloquer de l'argent
20:53parce que
20:55j'ose espérer
20:56qu'un jour
20:57existera une société
20:58où on ne sera pas là
20:59à faire de la répression
21:00parce qu'on aura su éduquer
21:02et l'éducation
21:03pour avoir une société
21:03demain
21:04qui soit justement
21:05non sexiste
21:06et non violente
21:06elle se fait maintenant
21:07donc là c'est de l'argent
21:08pour les écoles
21:09pour qu'on puisse
21:10enfin tenir
21:10les séances d'éducation
21:11à la vie affective
21:12et relationnelle
21:13et je ferais aussi
21:14cet appel
21:15pour les individus
21:16je crois qu'il ne faut pas
21:19se braquer
21:19contre les féministes
21:21qu'il faut aussi
21:22prendre du recul
21:23sur les messages
21:24qu'on veut passer
21:24et arrêter de nous caricaturer
21:25que finalement
21:26c'est un mouvement
21:27qui prenne aussi
21:28le bien-être de tout le monde
21:30et du vivre ensemble
21:31qu'à aucun moment
21:32on veut
21:32que les femmes vivent
21:34d'un côté de la rue
21:34et les hommes de l'autre
21:35et qu'à aucun moment
21:37on veut faire une société
21:38à deux vitesses
21:39Vivre ensemble
21:40on va finir
21:41sur ce mot important
21:42sur cet engagement
21:43merci Violaine de Philippi Abad
21:45je rappelle le titre
21:46de votre dernier livre
21:47La résistance écarlate
21:49publié aux éditions Payot
21:50La force de l'engagement
21:51c'est chaque dimanche
21:54à 15h
21:54sur Sud Radio
21:55et en podcast
21:56sur sudradio.fr
21:57je vous retrouve
21:58dimanche prochain
21:59pour une nouvelle rencontre
22:00avec celles et ceux
22:01qui font bouger la société
22:02et tout de suite
22:03je vous laisse
22:03en compagnie
22:04d'Anthony Martin-Smith
22:05pour Faut que ça change
22:06c'était la force
22:08de l'engagement
22:09avec AJP
22:11épargne
22:11retraite
22:12assurance emprunteur
22:13prévoyance
22:14santé
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22:17Sous-titrage Société Radio-Canada
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