Avec Bérangère Couillard, Présidente du Haut Conseil à l'Egalité
Retrouvez Muriel Reus, tous les dimanches à 8h10 pour sa chronique "La force de l'engagement" sur Sud Radio.
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##LA_FORCE_DE_L_ENGAGEMENT-2025-05-18##
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00:01AGP, Association d'assurés, engagés et responsables, présente
00:04Sud Radio, le grand matin week-end, la force de l'engagement, Muriel Réus.
00:10Bonjour à toutes et à tous. Ce matin, je reçois Bérangère Couillard, président du Haut Conseil à l'égalité,
00:16pour évoquer un rapport essentiel sur les femmes et le sport.
00:19Et comme chaque dimanche, avant d'ouvrir cet échange, je vous propose de prendre un instant pour poser les enjeux
00:23et de nous engager pour briser le plafond de verre sportif.
00:26Si l'on peut se réjouir de la parité historique parmi les athlètes aux Jeux Olympiques de Paris 2024,
00:32il serait illusoire de s'en satisfaire. Une parité sur le terrain, mais pas dans le système.
00:37Dans les directions des fédérations, dans les postes de décision, sur les bancs de l'encadrement,
00:41le plafond de verre reste puissamment intact.
00:44A travers son dernier rapport, le Haut Conseil à l'égalité dresse un constat sans appel.
00:48L'égalité dans le sport ne franchit pas les portes du pouvoir.
00:51En 2025, sur 39 fédérations olympiques ou paralympiques,
00:55seules trois sont présidées par des femmes.
00:58Dans les structures sportives, seules 34% des dirigeantes et 33% des encadrantes sont des femmes.
01:03Les filières de formation ne font pas exception.
01:05Seules 32% des étudiants en STAP, sciences et techniques des activités physiques et sportives, sont des femmes.
01:11Elles ne sont plus que 20% dans la filière de l'encadrement sportif.
01:15Force est de constater que le pouvoir dans le sport ne se partage toujours pas, il se perpétue.
01:20A cette invisibilité dans les postes à responsabilité répond l'invisibilité dans les médias.
01:2561% du temps d'antenne consacré au sport est dédié aux compétitions masculines.
01:30Le sport féminin ne représente que 4,5% des retransmissions.
01:34Moins d'images, moins de reconnaissance, moins d'opportunités.
01:37Tant que les espoirs féminins resteront relégués aux marges de l'écran,
01:40ils resteront relégués aux marges de la société.
01:42Et à cette invisibilité dans les médias s'ajoute la violence.
01:46En 2024, 392 affaires de violence ont été signalées dans le sport.
01:51Dans 66% des cas, il s'agit de violence sexuelle.
01:54Dans 34% de violence physique ou psychologique.
01:57Plus de 89% des mises en cause sont des hommes.
02:0080% appartiennent au rang de l'encadrement technique.
02:04Quand le pouvoir se concentre entre les mêmes mains, sans contrôle,
02:06les dérives ne sont pas des accidents.
02:08Elles sont la conséquence directe d'un système.
02:10Un système renforcé par l'absence de femmes dans les lieux de décision.
02:14Ce n'est plus un retard à rattraper, c'est un modèle à déconstruire.
02:18Le sport forge des représentations, impose des modèles, valorise le mérite.
02:23Il façonne l'idée de ce qui est possible, désirable, valorisable.
02:27Mais il légitime aussi des hiérarchies,
02:29en dictant des modèles de réussite et d'échec, d'inclusion et d'exclusion.
02:33Et tant que les femmes seront écartées des rôles d'autorité,
02:36le sport continuera d'enseigner que l'égalité est secondaire, optionnelle ou exceptionnelle.
02:41Aujourd'hui, dans la force de l'engagement, je reçois Bérangère Couillard,
02:44président du Haut Conseil à l'égalité,
02:46ancien ministre déléguée à l'égalité entre les femmes et les hommes,
02:49pour évoquer un rapport publié tout récemment,
02:52« Femmes et sport, bâtir des carrières, conquérir l'égalité ».
02:56Bonjour Bérangère.
02:57Bonjour Myriam.
02:58Merci d'avoir accepté mon invitation.
03:00Alors, ma première question, c'est pourquoi avoir choisi de concentrer ce rapport
03:04exclusivement sur la gouvernance et les métiers d'encadrement sportif,
03:07et non sur la pratique sportive dans son ensemble ?
03:10Alors en fait, il y a déjà eu...
03:12Des questions d'égalité ont déjà été traitées dans différents rapports.
03:14Il y a eu notamment des rapports récents.
03:18Le rapport Diagana Buffet en 2023,
03:21qui traitait notamment de la démocratie dans le sport et de l'éthique.
03:23Et il y a eu également le rapport Riotton-Vandamme en 2024
03:27sur la pratique sportive féminine et son développement, bien sûr.
03:32Là, on a choisi, au Haut Conseil d'égalité,
03:34en tout cas les membres de la commission parité,
03:36ont choisi de travailler sur la place des femmes
03:40dans les métiers d'encadrement et dans la gouvernance,
03:43et notamment la parité.
03:44Pourquoi ? Parce qu'en fait, ça a été considéré comme un angle mort,
03:47comme une question qui n'a jamais été traitée jusqu'alors.
03:49Et d'ailleurs, toutes les auditions qui ont été menées,
03:51nombreux ont dit que c'était bien qu'on travaille sur cette question.
03:56Donc, l'objectif des recommandations,
03:58c'est bien de combler un manque dans la représentation féminine,
04:02notamment dans les métiers de leadership dans le monde sportif,
04:05parce que c'est bien ça, aujourd'hui, de Babless.
04:08Ce n'est pas la pratique sportive des femmes,
04:10mais bien leur place dans les postes de pouvoir.
04:14Oui, c'est bien là-dessus.
04:15Je voudrais qu'en revenir.
04:16Il y a eu cette avancée symbolique pendant les Jeux Olympiques,
04:18mais bon, on va dire que c'était un moment extrêmement particulier.
04:21On constate que les postes, vous venez de dire,
04:23restent résolument masculins.
04:25Ça nous dit quoi, ce décalage entre pratique et encadrement ?
04:29Alors, il y a une pratique sportive, en effet, des femmes qui augmente.
04:33Donc ça, ça progresse et c'est une bonne chose.
04:35Mais elle reste sous-représentée, notamment dans les compétitions
04:39et globalement dans les sports et au niveau des fédérations.
04:43On a certes eu autant d'athlètes femmes que hommes qualifiés
04:50pour les JOP 2024.
04:53Donc on voit qu'il y a eu quand même,
04:54ça a été un jalon symbolique majeur,
04:56ces Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris.
04:59On a eu pour la première fois,
05:01donc c'est tout dernièrement,
05:03l'élection d'une femme à la présidence du CIO,
05:07Kirstie Coventry.
05:09Donc c'est une excellente nouvelle, voilà.
05:10Mais à part ces deux bonnes nouvelles,
05:13c'est vrai qu'on a toujours un déficit de femmes
05:16au poste à responsabilité.
05:20Ça tend à changer dans la gouvernance, grâce à la loi.
05:22Mais on a seulement, vous l'avez dit, 34% et 33%,
05:26donc un tiers seulement de femmes
05:28qui sont à la direction de structures sportives
05:32ou du coup en tant qu'encadrant.
05:34Donc on voit bien que c'est encore très peu.
05:36Et donc il faut arriver à travailler sur ça.
05:40Et pour ça, il faut aussi travailler sur le vivier.
05:42Vous avez aujourd'hui seulement 32% de candidatures féminines
05:46à STAPS, qui est la formation majeure en France
05:51sur les métiers du sport,
05:53et seulement 20% des jeunes filles
05:55qui postulent pour être dans les métiers d'encadrement.
05:59Donc il faut absolument travailler ce vivier
06:01et donner aux femmes davantage de responsabilités
06:04dans le mode sportif.
06:04Alors là, vous évoquez des problèmes structurels.
06:06Cette formation, évidemment, c'est important.
06:08Mais est-ce qu'il n'y a pas aussi de grands phénomènes culturels
06:10qui font que, je ne sais pas,
06:12il y a des mécanismes invisibles, d'après vous,
06:14ou moins conscients, qui freinent l'accès des femmes
06:16aux postes de direction dans le sport ?
06:18On le voit bien dans l'entreprise.
06:20Est-ce que dans le sport, ce sont les mêmes ?
06:22Alors, un peu, oui.
06:23En fait, il y a des obstacles qui sont structurels
06:26et des obstacles qui sont institutionnels.
06:28Pour les obstacles structurels,
06:31on va dire que, clairement,
06:33le sport féminin est moins médiatisé.
06:36Donc il y a une médiatisation qui est insuffisante.
06:39Il y a des financements qui sont inégaux.
06:41Et il y a aussi des violences sexistes et sexuelles
06:43qui sont beaucoup plus, on va dire, tolérées
06:46ou même minimisées.
06:48Donc, face à ça, on a différentes strates
06:51où on voit qu'il y a des inégalités très fortes.
06:54C'est-à-dire que, vous l'avez dit, dans les gouvernances,
06:57on a des décisions qui peuvent être prises
06:59qui ne prennent pas les enjeux d'égalité
07:01parce qu'en fait, vous n'avez pas la présence
07:03autant de femmes que d'hommes dans la prise de décision.
07:05Donc, une sensibilité sur ces sujets qui est moindre.
07:08Ça, c'est très important.
07:09Ensuite, vous avez, clairement, dès l'enfance,
07:13une pratique sportive qui est différenciée.
07:15Les filles et les garçons ne pratiquent pas les mêmes sports
07:17et donc, ça ne donne pas la même place
07:19dans le monde du sport tout au long de la vie.
07:22Clairement, quand on prend des habitudes,
07:24c'est difficile d'avoir une adhésion des filles
07:27dans des sports qui sont considérés comme des sports masculins.
07:32Donc, ça, ça joue énormément
07:33et donc, du coup, ça va avoir un impact, clairement,
07:36sur leur vie durant.
07:38Il n'y a pas un peu de sexisme aussi ?
07:39Est-ce qu'on n'a pas encore tendance à considérer
07:42que c'est un milieu purement masculin
07:44et que, finalement, les femmes,
07:46bon, c'est ok qu'elles fassent du sport,
07:48mais qu'elles le gouvernent, qu'elles le dirigent,
07:50non, quand même, ce n'est pas leur place.
07:52Clairement, il y a un contrôle du corps des femmes,
07:54il y a une valorisation de la virilité dans le sport
07:57et puis, il y a un manque réel de rôle modèle,
08:02c'est-à-dire de femmes qui exercent des rôles de leadership
08:05et donc, du coup, ça n'incite pas forcément
08:07les jeunes filles à rejoindre.
08:09Et puis, vous avez, je parlais d'obstacles structurés,
08:11mais aussi des obstacles institutionnels,
08:13notamment sur toute la partie concours.
08:16Quand on regarde, notamment, la filière EPS,
08:20qui permet à des femmes et des hommes
08:22de devenir, du coup, des professeurs d'EPS,
08:25en fait, on a un concours qui était jusqu'alors
08:28différencié jusque dans les années 80.
08:30En 1989, on a donc fusionné
08:33pour faire en sorte que ce soit un concours
08:35qui soit mixte.
08:36Au départ, dans les années 90,
08:38il y avait une parité à peu près réelle
08:40et, en fait, aujourd'hui, il y a une masculinisation
08:43qui est beaucoup plus forte, même galopante.
08:45Et donc, c'est inquiétant aussi
08:46parce que, du coup, la représentation du sport
08:48dès le plus jeune âge,
08:49le professeur de sport, est un homme.
08:51Donc, c'est évidemment aussi important et ça joue.
08:54Et puis, il y a la reconversion des sportives.
08:56On pourrait compter sur des femmes
08:57qui font du sport à haut niveau
08:59pour dire qu'elles vont devenir des encadrantes,
09:03des femmes avec du pouvoir dans le monde sportif
09:06et, en fait, elles ont des difficultés à se reconvertir.
09:08Pourquoi ?
09:09Parce que le salaire des femmes est inférieur
09:10à celui des hommes.
09:11Donc, forcément, elles ont plus de difficultés
09:14à se payer une école
09:16pour pouvoir, du coup, faire leur reconversion
09:19parce que ce sont des écoles qui sont chères.
09:21Il y a aussi la difficulté de la parentalité.
09:24Lorsque les femmes arrivent à la fin
09:25de leur carrière sportive,
09:27c'est le moment où elles s'interrogent
09:28de se dire, est-ce que je pense à la maternité,
09:30à fonder un foyer ?
09:32Et donc, ça veut dire aussi
09:33comment je concilie la famille
09:37avec les obligations professionnelles
09:39qui nécessitent évidemment aussi
09:40d'avoir de la souplesse
09:41parce que c'est le monde sportif,
09:43c'est le week-end, le soir, etc.
09:44Et donc, beaucoup renoncent aussi
09:47à ce changement.
09:49Et puis, il y a un manque de rôle de modèle.
09:51Il faut être clair.
09:52Les femmes ont aussi besoin
09:53d'avoir des figures
09:54pour pouvoir se projeter.
09:55Et puis, des soutiens.
09:57De dire, je vais vous aider.
09:59Même des femmes, des rôles modèles
10:00qui peuvent dire,
10:01je compte sur toi, tu peux le faire.
10:03Je vais t'aider.
10:04Je vais t'accompagner
10:04et te donner les clés.
10:05Oui, parce que c'est curieux.
10:06Parce qu'on constate
10:07que même dans les disciplines féminines,
10:10en fait, l'encadrement,
10:11c'est peu d'entraîneuses
10:12et peu de directrices techniques.
10:13C'est-à-dire que même là,
10:14où on pourrait se dire,
10:15bon, les problèmes sexistes,
10:16les problèmes de violence,
10:17existent moins,
10:19puisqu'on se retrouve entre femmes,
10:20même là, elles n'y sont pas.
10:22Les femmes, en plus,
10:23ont tendance à renoncer
10:24lorsqu'elles évoluent
10:25dans un environnement
10:26qui est sexiste.
10:27Donc, en fait,
10:28quand vous avez cette difficulté
10:30à être appréciée
10:31pour vos qualités,
10:32quand vous avez des obstacles,
10:34on le disait,
10:35structurels, institutionnels,
10:37et qu'en plus,
10:37vous évoluez dans un domaine
10:39où il y a une valorisation
10:40de la virilité
10:41et qu'il est difficile
10:41de faire sa place,
10:43bon, vous avez tendance
10:44à dire que ce n'est peut-être
10:44pas pour vous.
10:45Donc, on ne peut pas en vouloir
10:47à ces femmes
10:47qui n'arrivent pas
10:49à aller plus loin que cela.
10:50Et donc, du coup,
10:51ce qu'il faut,
10:51c'est arriver à les accompagner.
10:52C'est pour ça qu'on a
10:52quelques propositions
10:53et quelques recommandations.
10:54Oui, alors justement,
10:55arrivons aux recommandations.
10:56Il y en a 40.
10:57Certaines sont très fortes
10:58comme celles de conditionner
10:59les financements publics
11:01au respect des critères
11:02de féminisation.
11:03C'est possible, ça ?
11:04On va arriver à mettre place ?
11:05Alors, c'est possible.
11:06Moi, je pense que c'est
11:06un levier qui peut être
11:07très efficace.
11:09C'est vrai que de conditionner
11:11les budgets,
11:13allouer les subventions publiques
11:14à des critères de féminisation,
11:16ça me paraît très logique,
11:17particulièrement quand on défend,
11:18évidemment,
11:19les droits des femmes
11:20et l'égalité
11:20entre les femmes et les hommes.
11:22Ça fonctionne.
11:23Alors après,
11:24ce n'est pas forcément
11:24que des contraintes.
11:26Nous, le Conseil d'égalité
11:27propose la mise en place
11:28d'un bonus-malus.
11:30Il y a le malus,
11:31mais il y a le bonus aussi.
11:32Donc, il faut aussi voir
11:33que ça peut être
11:34encourageant de le faire.
11:35Et il y a des municipalités
11:36qui l'ont mis en place,
11:37notamment la municipalité
11:38de Strasbourg
11:39qui a mis en place
11:40un budget sensible au genre
11:41et qui regarde,
11:43dans tous les cas,
11:44tous les budgets alloués
11:45et les subventions versées
11:46et elles doivent être
11:47en contrepartie
11:48de la mise en place
11:49d'un certain nombre
11:49de critères de féminisation
11:50et aussi de regarder
11:53la place des femmes
11:54à tous les niveaux.
11:55Et puis, vous avez également
11:56la mairie de Lyon
11:56qui a mis en place
11:58notamment
11:58une obligation
12:01de formation
12:03aux violences sexistes
12:03et sexuelles
12:04en contrepartie
12:05de subventions
12:06pour ces clubs sportifs.
12:07Ça, c'est des messages
12:09qui sont assez clairs
12:10sur ce que souhaite
12:11une municipalité.
12:12Donc, je pense qu'on peut
12:13le faire à tous les échelons
12:14et toutes les collectivités
12:15peuvent y participer.
12:16Oui, les collectivités
12:17et puis les entreprises
12:18parce que vous mentionnez
12:18aussi dans le rapport
12:19la conditionnalité
12:20des partenariats sportifs
12:22par exemple
12:23comme vient de le faire
12:24Engie
12:24sur des sensibilisations
12:27aux violences
12:27sexuelles et sexistes.
12:28Donc, les entreprises
12:29aussi ont un rôle à jouer.
12:30Ça, c'est mentionné
12:31aussi dans ce rapport.
12:32Alors là, c'est un engagement
12:34très fort d'Engie
12:34et d'agir contre les violences.
12:36Il y a aussi tout simplement
12:37valoriser le sport féminin.
12:39Aujourd'hui, c'est une valorisation
12:41qui est moindre.
12:42On voit bien à la télévision,
12:45dans la presse,
12:46également à la radio.
12:47Et donc, du coup,
12:47ce qu'il faut,
12:48c'est aussi valoriser ce sport.
12:49Elles ont besoin,
12:51ces sportifs,
12:51de financement.
12:52Et plus il y aura de financement,
12:54plus elles peuvent espérer
12:55aussi des salaires à la hauteur,
12:57d'être davantage médiatisées.
12:58Et donc, du coup,
12:58on encourage bien sûr
12:59les entreprises
13:00à verser davantage,
13:02en tous les cas,
13:03sur leur budget,
13:04d'aide plutôt aux équipes féminines.
13:06Et puis, d'aller peut-être même
13:09mettre des critères RSE.
13:11Ce serait intéressant.
13:12Oui, ce serait intéressant.
13:13Alors, on comprend bien
13:14le rôle aussi des fédérations
13:16qui sont très importantes.
13:19Est-ce que ces fédérations,
13:21elles vont jouer le jeu ?
13:22Est-ce que dans le rapport,
13:24il y a des mesures particulières
13:25pour elles ?
13:27Des obligations ?
13:27Alors oui, il y a des obligations.
13:28Alors, depuis la loi de 2022,
13:30déjà, elles ont l'obligation
13:31très claire
13:32de féminiser les listes
13:34des fédérations françaises.
13:35Ça, ça a permis
13:36de féminiser davantage
13:37les fédérations
13:39au niveau de la gouvernance.
13:40Donc ça, c'est une très bonne nouvelle.
13:42Et on voit bien
13:42qu'avec la loi, ça fonctionne.
13:43Ça fonctionne jusqu'à
13:44un certain point quand même.
13:45Il y a le plafond de verre.
13:47Malheureusement,
13:48sur les dernières élections
13:49de fin 2024,
13:50il y a seulement eu
13:52deux femmes élues présidentes
13:54sur 35 fédérations
13:55olympiques d'été.
13:57Donc ça, c'est évidemment
13:58le revers.
13:59C'est qu'on voit bien
14:00qu'en fait,
14:01en mettant davantage de femmes
14:02par la loi,
14:03on voit bien que c'est difficile
14:04de les faire monter.
14:05C'est comme ça dans le sport,
14:06mais c'est aussi comme ça en politique
14:07et c'est comme ça dans bien
14:08d'autres domaines.
14:09Donc ça, c'est un sujet
14:10sur lequel il va falloir
14:11être vigilant
14:11sur les prochaines élections
14:12parce qu'on voit bien
14:13qu'on n'arrive pas encore
14:14à inverser les choses.
14:15Mais il faut commencer
14:16par la base.
14:17C'est-à-dire que du coup,
14:18il faut commencer par le nombre
14:19et puis après,
14:20essayer de prendre des postes
14:21à responsabilité.
14:23Et puis après,
14:23il y a une obligation
14:24depuis 2023
14:25d'un plan de féminisation
14:27pour l'ensemble des fédérations
14:28qui ont l'obligation
14:29donc de faire en sorte
14:31qu'il y ait davantage
14:32de choses mises en place
14:33pour la place des femmes
14:35à tous les niveaux.
14:37Et d'ailleurs,
14:38il y a 21 fédérations
14:39qui ont été retoquées
14:40sur 114
14:41où on leur a dit
14:42que du coup,
14:43leur agrément
14:44serait de nouveau donné
14:46s'il y a une évolution
14:48sur notamment
14:49la féminisation
14:50et la représentation
14:50des femmes.
14:51Donc on voit bien.
14:51Ça, c'est un super levier.
14:52Quand on met en place
14:53un certain nombre de choses
14:54et qui en suivit derrière
14:56et quelque part des sanctions,
14:57on voit que ça fonctionne.
14:58Alors dans toutes ces recommandations,
15:00les 40,
15:00c'est quoi votre top five,
15:02on va dire ?
15:03C'est compliqué
15:04mais je me permettrais
15:06d'en dire quand même deux.
15:08La première pour moi,
15:10c'est le fait
15:10d'avoir des coprésidences mixtes.
15:13Je crois que c'est
15:13une bonne chose.
15:14On l'a vu,
15:15notamment là,
15:16je vous l'expliquais,
15:17c'est-à-dire que même
15:18quand on met des femmes
15:19au sein de la gouvernance
15:20à parité,
15:21elles n'arrivent pas
15:22à se faire élire
15:22à la tête
15:23parce que c'est pas
15:25qu'elles sont moins compétentes.
15:26C'est pas qu'elles ne doivent pas l'être.
15:27C'est parce qu'en fait,
15:28il y a la notion de pouvoir.
15:30Quand il y a le pouvoir,
15:31il y a des difficultés
15:32pour les femmes du coup
15:33à prendre ce pouvoir.
15:35Et donc,
15:35les coprésidences mixtes
15:37peuvent fonctionner.
15:38La Fédération Française de Lutte
15:39notamment l'a mis en place.
15:41Du coup,
15:41ça fonctionne bien.
15:42C'est compliqué d'ailleurs.
15:43Pour la coprésidence ?
15:44Pour les commissions,
15:46oui.
15:46Ça fonctionne très bien,
15:47les coprésidences.
15:48Au niveau du HCE,
15:49pas encore.
15:50Mais je pense qu'en fait...
15:50Non, pas pour les commissions,
15:52je veux dire.
15:53Non mais par contre,
15:53je pense que du coup,
15:54le Haut Conseil d'égalité
15:55peut s'épargner.
15:56Il y a tellement de choses
15:56à faire pour le moment.
15:57Mais pourquoi pas ?
15:58Peut-être à l'avenir,
15:58on aura une coprésidence
15:59à la tête du Haut Conseil d'égalité.
16:00Non, non,
16:00j'en parlais des commissions.
16:03Donc ça,
16:03c'est, je pense,
16:04déjà une mesure
16:06qui pourrait être
16:07évidemment très importante.
16:09Et je pense qu'il faut
16:09absolument travailler
16:13je disais, 32% seulement
16:14de candidatures à STAPS,
16:1620% dans les métiers
16:17d'encadrement.
16:18Il faut agir
16:19dès la petite enfance,
16:20travailler sur la pratique
16:22sportive des filles,
16:23le décrochage à l'adolescence.
16:25On sait que les filles
16:26participent moins,
16:27font moins de pratiques sportives
16:29que les garçons à l'adolescence.
16:31Et du coup,
16:32faire en sorte
16:33que les filles
16:34soient davantage intéressées
16:35par les métiers d'encadrement.
16:37Et ça, je crois
16:37qu'il faut travailler
16:38à la sensibilisation
16:39dès le plus jeune âge,
16:40notamment au collège
16:40et au lycée.
16:41C'est ce que d'ailleurs
16:42préconise aussi
16:42le conseil à l'égalité.
16:44Donc, donnez aussi
16:45le goût du sport
16:47et du pouvoir
16:47ou plutôt de la prise de décision.
16:49Merci Bérangère Couillard
16:50pour avoir rappelé
16:51qu'en matière d'égalité,
16:52il n'y a plus de temps à perdre.
16:54Et je vous dis
16:54à toutes et à tous
16:55à dimanche prochain
16:56dans la force de l'engagement
16:57pour continuer
16:58à faire avancer
16:59ce qui doit changer.