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00:00– Bienvenue, vous êtes bien sur France 24 et c'est l'heure de votre journal de l'Afrique, tout de suite les titres.
00:08Le calme semble être revenu au Cameroun mais reste fragile.
00:12Des tensions persistent dans plusieurs villes, notamment à Garoua, fief de l'opposant Issa Chiroma Bakari.
00:18Notre correspondant sur place fait le point.
00:21Le principal parti de position au Bénin, les démocrates, ne participera pas à l'élection présidentielle du 12 avril 2026.
00:29La cour constitutionnelle invoque une insuffisance de parrainage valide.
00:34L'avocat Renaud Abojo est donc recalé.
00:39Et le focus de cette édition, la situation dans la ville El Facher au Soudan.
00:44La ville est tombée entre les mains des forces paramilitaires des FSR.
00:48A l'heure où El Facher bascule, quelles sont les conséquences ?
00:51Élément de réponse avec notre invité ce soir.
00:53Au Cameroun, un retour au calme ce mardi après plusieurs journées de fortes tensions à la suite de l'annonce des résultats de l'élection présidentielle.
01:05Le président sortant, Paul Biya, a été donné vainqueur.
01:09Mais ce calme reste fragile.
01:10Des tensions persistent dans plusieurs villes, notamment à Douala, à Garoua, fief de l'opposant Issa Chiroma Bakari.
01:16On retrouve tout de suite notre correspondant à Yaoundé, Marcel Amoko, pour faire le point.
01:23Ce mardi, la situation était un cœur tendu dans plusieurs villes du pays, notamment à Douala, la capitale économique,
01:28et à Garoua, fief de l'opposant Issa Chiroma Bakari.
01:32Ici, à Yaoundé, la vie a timidement repris son cours et les populations vaquent tranquillement à leurs occupations,
01:39ce qui contraste avec plusieurs villes du pays dans lesquelles la tension était vive juste après l'annonce de la Cour constitutionnelle.
01:48Des résultats officiels et définitifs qui donnent Paul Biya vainqueur avec 53,66% des voix
01:54à la satisfaction du secrétaire général adjoint du comité central du RDPC, le parti de Paul Biya.
02:00Le RDPC qui a porté cette candidature est content que son candidat ait gagné.
02:06Maintenant, nous allons décrypter cette victoire.
02:14Nous constatons que nos chiffres sont légèrement en régression par rapport à ceux d'il y a sept ans.
02:24Je suis sûr que notre hiérarchie et tous les stratégies du RDPC vont s'asseoir pour décrypter les messages.
02:32La victoire de Paul Biya qui y remplit pour un huitième mandat consécutif de sept ans a immédiatement été contestée par Issa Thiroma Bakari,
02:42classée deuxième avec 35,19% des suffrages exprimés.
02:47Malheureusement, nous n'avons pas pu avoir de réaction du camp Thiroma malgré nos multiples relances.
02:53Les réactions dans la presse camionnaise sont mitigées à l'instar du quotidien gouvernemental Cameroun Tribune qui titre sobrement 53,66%.
03:03Tandis que le quotidien privé le jour affiche à la une Paul Biya, président jusqu'à 100 ans.
03:09En ce qui concerne la suite du calendrier électoral, la loi stipule que le président élu prête serment 15 jours au plus
03:17après la proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel.
03:21Et pendant ce temps en Côte d'Ivoire, les réactions se multiplient après les premiers résultats qui donnent la victoire au président sortant Alassane Ouattara
03:29avec plus de 89% des voix.
03:31Bien sûr, des félicitations de son camp, mais l'opposition, quant à elle, conteste la légitimité du système électoral.
03:38Les explications de Julia Guggenheim.
03:40La presse ivoirienne a souligné ce matin la victoire sans appel d'Alassane Ouattara.
03:46Le quotidien Liberté, vous le voyez, a titré un coup chaos.
03:50Et les supporters du président réélu, eux, se sont félicités du déroulement du scrutin, bien plus apaisé qu'en 2010 ou en 2020.
03:58Il n'y a pas eu de dégâts, c'est que les gens pensaient que ce n'est pas ça qui s'est passé.
04:01Vraiment, il y a eu du merci à Dieu.
04:03Longue vie à le président Alassane Ouattara.
04:08Et je suis géré aussi pour que la Côte d'Ivoire puisse avancer.
04:12Pour ne plus que la Côte d'Ivoire retombe dans ce type de guerre, de palabre, de tout ce type.
04:19Jean Thiam, du PDCI, qui, comme Laurent Gbagbo du PPCI, a vu sa candidature rejetée par le Conseil constitutionnel,
04:26s'est exprimé quelques heures après les résultats.
04:30Il a dénoncé ce qu'il estime ne pas être une véritable élection.
04:34Il a également pointé du doigt le faible taux de participation.
04:37Simone et Yvette, l'ex-épouse de Laurent Gbagbo, qui a remporté 2,4% des scrutins,
04:43a dit prendre acte des résultats, mais a qualifié le système électoral d'inéquitable et de verrouillé.
04:50Elle a également dénoncé un climat d'intimidation et de violence.
04:55Même constat chez Awa Donmello, qui lui a appelé à l'apaisement.
05:00Si le scrutin s'est déroulé globalement sans encombre majeure,
05:04des violences ont entraîné, selon des sources officielles,
05:07le décès de 8 personnes dans des localités du sud et de l'ouest de la Côte d'Ivoire.
05:12Et pour les futures élections au Bénin, la décision est tombée.
05:16Le principal parti d'opposition, les démocrates, ne participera pas à l'élection présidentielle.
05:21Prévue en avril 2026, la Cour constitutionnelle a validé la liste provisoire des candidats
05:26qui écartent définitivement Renaud Aboujo et son colistier.
05:31Le motif ? Insuffisance de parrainage valide.
05:34Cette exclusion n'est pas une première sur la présidence de Patrice Talon.
05:37Emmanuel Souji nous explique.
05:38Le coup de tonnerre politique est confirmé au Bénin.
05:43Le principal parti d'opposition, les démocrates, dirigé par l'ancien président Boni Yaï,
05:48ne sera pas présent à la présidentielle d'avril 2026.
05:52La Cour constitutionnelle a confirmé lundi soir le rejet de la candidature,
05:56du tandem Renaud Aboujo et Jude Lodjou pour défaut de parrainage.
06:00Alors, 27 élus seulement au lieu des 28 requis.
06:02Et à l'origine de cette disqualification, un député du parti qui se rétracte avant le dépôt des candidatures à la commission électorale
06:09et refuse d'accorder sa fiche de parrainage au candidat de son parti.
06:14Du côté des démocrates, la déception est immense.
06:17Leur candidat, Renaud Aboujo, a pris la parole quelques heures après la décision.
06:21Il dénonce des dysfonctionnements internes mais appelle à préserver la paix.
06:25En tant que praticien du droit et attaché à la légalité, je suis bien obligé, malgré moi, de prendre acte de la décision de la Cour constitutionnelle.
06:37C'est une décision malheureuse et dommageable car j'ai été victime de dysfonctionnements internes à mon parti politique et d'adversité coupable.
06:50J'invite donc le peuple béninois à ne poser aucun acte de violence ou de représailles afin de préserver la paix sociale et la concorde.
06:59Évidemment, c'est un coup dur pour l'opposition qui se retrouve fragilisée par une crise interne et qui va devoir se reconstruire.
07:06Et cela à trois mois des législatives et des communales.
07:09Pour la présidentielle d'avril, il ne reste désormais que deux candidatures validées.
07:13Celle du ministre d'État Romuald Ouadani avec la vice-présidente sortante Mariam Chabitalata pour le camp présidentiel
07:21et celle de Paul Ongpe du parti FCBE et de son colistier considéré comme une opposition modérée.
07:27En effet, les FCBE ont réussi à sécuriser leur parrainage grâce à un accord politique qu'ils ont conclu avec la majorité présidentielle.
07:37Nous nous intéressons à présent à la situation à El Facher, capitale de l'État du Darfour Nord au Soudan.
07:42Cette ville, assiégée depuis plus d'un an par les forces pari-militaires des FSR, a fini par tomber entre les mains de ces forces de soutien rapide.
07:50Et les autorités militaires régulières ont d'ailleurs reconnu leur retrait.
07:53Avec nous ce soir, Marc Lavergne, géopolitologue, directeur émérite de recherche au Centre français de recherche, le CNRS.
08:01Merci d'être avec nous. Marc Lavergne, tout d'abord, est-ce que vous pouvez nous expliquer pourquoi la prise d'El Facher est si symbolique ?
08:07Elle est symbolique d'abord parce qu'El Facher est la capitale historique du Darfour, qui était un sultanat très important qui contrôlait le commerce avec la Méditerranée,
08:17finalement, entre l'Afrique à travers le Sahel et le Sahara jusqu'en Égypte.
08:22Donc, il y a une dimension symbolique très importante. Il y a une dimension pratique aussi, puisque c'était la capitale de cet ensemble du Darfour, qui était divisé en plusieurs provinces, d'ailleurs.
08:32Mais c'était donc une clé, un nœud de communication entre Khartoum et le Tchad.
08:40Et en particulier, l'accès pour tous les humanitaires qui voulaient, puisque le Darfour n'en est pas à sa première crise.
08:50Il y a eu beaucoup de crises auparavant, depuis maintenant presque un demi-siècle, à cause de la famine, la désertification.
08:55Et maintenant, avec cette crise politique, l'armée tenait là un bastion, en quelque sorte, qui a été abandonné parce que finalement, c'était intenable.
09:07La ville a plus d'un million d'habitants aujourd'hui, avec des déplacés tout autour.
09:14Et je pense que les gens qui l'ont emporté, c'est-à-dire les forces de soutien rapide, étaient soutenues par des mercenaires colombiens.
09:21On parle beaucoup de ces mercenaires aujourd'hui, qui sont véritablement, eux, des professionnels de la guerre et qui ont dû donner les moyens techniques pour s'emparer de la ville.
09:31Et on a souvent considéré El Fachar comme étant l'épicentre de la crise humanitaire.
09:36Qu'est-ce que ça présage, justement, pour les populations ?
09:40Je pense que ça ne présage évidemment rien de bon.
09:42Mais d'une autre façon, si le gouvernement soudanais pouvait reprendre El Fachar, il pourrait avoir la liaison avec le Tchad,
09:52où sont cantonnées les organisations humanitaires, qui n'arrivent plus à passer.
09:56Donc la situation va sans doute s'aggraver, parce que les forces de soutien rapide qui ont pris le camp militaire, la 6e division,
10:04sont totalement incapables de gérer la population.
10:06Alors, vous parlez peut-être de reprise, mais les FSR ont revendiqué le contrôle après l'effondrement de la 6e division d'infanterie El Fachar.
10:14Mais qu'est-ce que cela dit de la force réelle, justement, des armées régulières ?
10:18Alors, elles sont importantes, mais elles sont toujours stationnées dans des casernes, si vous voulez.
10:24Donc elles sont difficiles à mobiliser.
10:26Et puis elles sont originaires pour la plupart de la vallée du Nil, qui est à plus de 1000 km du Darfour.
10:31Donc elles sont étrangères, en quelque sorte, dans ce territoire qu'elles ne maîtrisent pas.
10:35Et puis c'est un territoire montagneux, rocailleux, désertique, donc pas facile à contrôler.
10:40Et il y a des groupes rebelles qui sont installés dans la montagne, dans les grottes, dans la forêt, et qui résistent jusqu'à aujourd'hui.
10:49Alors, ce conflit a commencé.
10:50On pense que ce conflit a commencé avec, justement, la bataille entre deux généraux pour le pouvoir.
10:57Mais en fait, on oublie souvent de mentionner qu'avant cette bataille, la population était dans la rue pour réclamer le retour du pouvoir dans les mains de civils.
11:06Est-ce que c'est envisageable ?
11:08On part d'une transition démocratique qui a commencé en 2019, qui a duré deux ans.
11:13Et l'Occident a promis d'aider les Soudanais à rétablir leur économie, à rétablir un système démocratique, un système politique qui tienne avec des élections libres.
11:25Mais finalement, tout le monde a disparu dès qu'il y a eu cet affrontement au sein de l'appareil d'État entre l'armée régulière et le général Omar al-Bechir,
11:35qui la dirigeait et qui dirigeait le pays, comme l'armée l'a toujours fait depuis l'indépendance en 1956,
11:41et ses forces de soutien rapide qui avaient été recrutées par le président, qui se méfiaient de son armée.
11:46Parce qu'il était sous mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale, donc il ne pouvait plus circuler, il ne pouvait plus diriger.
11:52Et il avait peur d'être remplacé par celui qui, effectivement, l'a remplacé, le général Al-Bourhan.
11:58Alors, il y a également ce problème de division interne.
12:04Alors, il y a quelque temps, dans la capitale kenyane, il y a eu une charte qui a été signée entre les membres du FSR et leurs alliés pour un gouvernement parallèle.
12:16Donc, ça voudrait dire que le Soudan, finalement, serait encore divisé, alors qu'il n'y a pas si longtemps que ça, en 2011,
12:23le Soudan a déjà été divisé avec la création d'un Soudan du Sud.
12:26Qu'est-ce que ça dit pour l'avenir du Soudan ?
12:29Oui, alors là, il ne s'agit pas de division géographique.
12:31Il s'agit d'une division politique, mais les forces de soutien rapide n'ont absolument aucune compétence de gouvernement.
12:38Ce sont des gens qui ont été recrutés parce qu'ils devaient faire le travail que l'armée ne pouvait pas faire,
12:44c'est-à-dire massacrer les populations civiles et contrôler le commerce de l'or, qui est la richesse du Darfour,
12:52et qui permet de financer aujourd'hui cette guerre du côté des forces de soutien rapide.
12:56Donc, je pense qu'on n'est plus dans le même cas de figure que celui qu'il y avait entre le Sud-Soudan qui demandait l'autonomie,
13:03mais en réalité, le chef des rebelles du Sud-Soudan me disait, ça n'est pas la peine, c'est pas l'autonomie qu'on veut, c'est l'égalité.
13:10C'est un système qui disait à la française, c'est-à-dire où la religion est en dehors de l'État.
13:16Parce que le grand danger, c'est évidemment les frères musulmans qui soutiennent aujourd'hui l'armée,
13:21et donc les pays africains tout autour du Soudan se méfient de ces frères musulmans.
13:26Les gens du Golfe, et en particulier les Émiriens, se méfient eux aussi beaucoup de cette présence des frères musulmans au Soudan.
13:34Est-ce que vous pensez qu'il y aurait une réaction des acteurs régionaux ?
13:37Oui, je pense qu'il y a une sorte d'inquiétude, bien sûr, parce que l'Arabie Saoudite a ses projets sur la mer Rouge,
13:43de développement, avec du tourisme, avec une ouverture sur le monde,
13:47et ce qui se passe sur la rive en face est très gênant.
13:50Donc je pense qu'il y a une déstabilisation de toute la région qui est assez problématique.
13:54Elle existe déjà au Sahel, mais là il y a les problèmes entre l'Égypte et l'Éthiopie, le Soudan est au milieu,
14:00il y a des problèmes aussi au Kenya, enfin toute cette Afrique équatoriale et cette Afrique orientale
14:06est aujourd'hui en voie de déstabilisation, et donc le Soudan pouvait être un facteur d'équilibre,
14:12mais il ne le joue pas du tout, et il faut qu'il trouve encore aujourd'hui sa stabilité
14:17autour de ce gouvernement qui est demandé par la population,
14:21parce que les deux forces qui s'affrontent ne représentent pas du tout la population soudanaise.
14:25La situation à suivre, donc évidemment elle n'est pas terminée.
14:28Merci beaucoup Marc Larvagne de nous avoir apporté votre analyse.
14:33Malheureusement il est déjà temps de se quitter.
14:35Merci d'avoir suivi le Journal de l'Afrique, à bientôt.
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