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Jérôme Commandeur : "Je voulais parler de cette fragilité, cette vulnérabilité" des quinquagénaires
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il y a 2 mois
Jérôme Commandeur, réalisateur de "T'as pas changé", est l'invité d'Alexandra Bensaid.
Retrouvez « L'invité de 7h50 » sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-7h50
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00:00
7h48, Alexandra Bensaïd, votre invitée ce matin, est humoriste, comédien et réalisateur.
00:06
Bonjour Jérôme Commandeur.
00:07
Bonjour.
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Vous signez la réalisation de ce film qui va sortir le 5 novembre, ça s'appelle
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« T'as pas changé », vous jouez également dans ce film, c'est une histoire de retrouvailles
00:16
de trois copains de lycée, en terminale c'étaient eux les caïds, et là ils ont
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la cinquantaine, vraiment difficile, ça a l'air positif de ne pas vieillir Jérôme
00:25
Commandeur, mais en fait là où vous appuyez, c'est là où ça fait mal, c'est là où
00:29
ça nous fait rire, c'est que c'est pathétique de ne pas vieillir.
00:31
Ah oui, oui, oui, en fait ils sont quatre, d'ailleurs, c'est l'histoire de retrouvailles
00:37
de gens d'une même classe.
00:38
Alors il y a trois garçons et une fille, vous avez raison.
00:40
François Damiens, Laurent Laffitte, Vanessa Paradis et moi-même, et ils ont en commun
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le fait de ne pas vouloir tourner la page, et en fait ça arrive à n'importe quel âge,
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mais c'est vrai qu'à cet âge-là c'est un petit peu plus courant parce qu'on a des
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repères anciens, on a le souvenir d'un statut ancien, ça peut être d'une relation ancienne
01:03
et ça nous est tous arrivé à nous de recevoir ça ou de le dire aux autres, mais vas-y, ouvre
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la fenêtre, aère, redémarre quoi.
01:11
Et ce sont des gens qui sont en fait un peu dans un nid de poule et qui ne savent pas
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comment s'en sortir.
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Et alors dans une interview récemment vous avez dit, la cinquantaine c'est ce moment
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où on est un peu enfermé dans une pièce et ça fait trente ans qu'on ne trouve pas
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la porte.
01:24
Alors vous me voyez venir, vous allez avoir cinquante ans en avril prochain.
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Est-ce que ce film c'est votre création la plus personnelle ?
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Est-ce qu'il y a beaucoup de vous ?
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Oui, oui, oui.
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Un peu beaucoup ?
01:34
Un peu beaucoup, oui.
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Le sentiment d'être un peu… c'est pas tant le temps qui passe ou vieillir, bon,
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j'allais dire, il faut être un peu fataliste avec ça, non, c'est plus le fait de se sentir
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un peu déconnecté avec… moi ça m'arrive sur des tournages des gamins de 20-22, d'abord
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ils sont cultivés, ils sont cinéphiles, du coup la discussion s'enchaîne, démarre
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super bien.
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Et puis à un moment ils commencent à avoir des petites rêves de partout, des petites références
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de musique, de ciné et tout, et puis finalement on se rend compte, on se dit tiens, ah je
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suis un petit peu en train de me décaler sur la photo, j'étais au centre, puis là
02:04
je commence à être au bout du groupe quoi.
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Il y a d'autres indices, vos trois copains là, François Damiens, Laurent Laffitte et
02:10
vous, alors je ne parle pas de Vanessa Paradis parce qu'on va dire qu'elle a quand même
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moins souffert de l'âge, mais physiquement les garçons là, disons que vous n'avez
02:17
pas…
02:18
Je vous remercie, c'est bien, c'est bien.
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C'est le film, c'est vous le réalisateur, vous cherchez à nous dire des trucs.
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Alors vous n'avez pas cherché…
02:25
Quelle fin limier j'ai devant moi, dites-donc.
02:27
Vous n'avez pas cherché…
02:28
Scott Longard n'a aucun truc, dites-donc.
02:30
Vous ne leur faites pas de cadeaux à vos garçons, vous dites, c'est un personnage
02:34
secondaire, c'est pas moi qui le dis, un personnage secondaire, il dit, ah bah les ados, ils se sont
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pris un sacré coup de pelle.
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L'autodérision sur le physique, vous aimez bien ?
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Oui, non mais là, c'est pas… enfin oui, oui, bah oui, évidemment qu'on passe pas…
02:47
C'est vrai que quand on ramasse un bic et on se prend un limbago, on se dit tiens…
02:50
A vous aussi alors ?
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Bah oui, oui, tiens, c'est bizarre, il y a 6 mois c'était pas comme ça…
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Mais c'est pas tant… enfin, bien sûr qu'il y a ça, évidemment qu'il y a ça…
03:00
Et je m'en sers pour faire rire, en tout cas j'espère…
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Mais c'est surtout le fait de se dire que… de parler de fragilité, qu'en fait, dans
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un monde où c'est vrai, on est tout poitrail devant et on passe sur les gens, on les écrasent
03:14
de laisser comme ça et… et tu fermes ta bouche pour rester poli et t'as rien à dire…
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Bah, moi j'ai voulu faire l'inverse.
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J'ai voulu parler de cette fragilité, de cette vulnérabilité, voilà, qu'on peut avoir à cet âge-là,
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de se sentir un petit peu… un peu décalé, un peu… comme je disais tout à l'heure,
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pas tout à fait au centre de la photo et… et en fait, c'était un fil que j'ai tiré
03:36
et… et plus je tirais et plus il y avait des choses qui venaient parce que c'est infini comme sujet.
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C'est à la fois pathétique, comme vous le soulignez, vous avez raison…
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Mais il y a une douceur, c'est vrai, il y a une fragilité…
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Et en même temps, c'est fragile…
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Vos personnages, ouais, ils sont faillibles…
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Oui, ils sont faillibles…
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Et puis il y a Vanessa Paradis.
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Alors, Vanessa Paradis, la star chez Jérôme Commander.
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L'icône est une quinqua cocu et disons que Vanessa Paradis…
03:59
Quinqua cocu, alors oui, dans le film…
04:01
Oui, dans le film.
04:02
Et cette actrice ne s'embarrasse pas de son image.
04:05
Comment est-ce qu'on convainc Vanessa Paradis ?
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Et ensuite, comment est-ce qu'on l'accompagne ?
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Parce que vous dirigez, vous êtes réalisateur, vous dirigez l'actrice,
04:12
à aller vers quelque chose de pas très glamour parfois, des situations…
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Oui, oui, c'est vrai.
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Bah, je vais dire, c'est le principe de la comédie, il faut que ça gratte,
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enfin, dans les comédies immenses et au panthéon de nos comédies,
04:27
il y a la Grande Vadrouille, c'est pour la Seconde Guerre mondiale,
04:29
les bronzés sont odieux, un air de famille, c'est une famille dysfonctionnelle.
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Le rire naît… enfin, naître…
04:34
Le rire naît de là où ça gratte, de là où ça fait mal.
04:36
D'ailleurs, souvent, on s'en veut de rire.
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On dit « Oh, pardon, excusez-moi, j'ai ri… »
04:40
Et ça veut dire quelque chose.
04:41
Mais elle a dit oui ? Elle a dit oui tout de suite ?
04:43
Elle a lu le scénario ?
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Ah bah, si elle est dans le film, c'est qu'elle a dit oui.
04:46
Ça, c'est une certitude…
04:50
Vous aimez bien ces moments de gêne, vous aimez bien…
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On ne pourra jamais revenir dessus, elle est vraiment dans le film.
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Oui, c'est elle.
04:56
Non mais je vous taquine, mais non, elle a dit oui…
04:59
Enfin, quand on s'est vus, vous savez, cette espèce de date professionnelle
05:02
qui se font en général au café où le réalisateur rencontre son comédien,
05:06
le comédien ou la comédienne veut tester le réalisateur.
05:08
Le réalisateur s'est dit « J'aimerais vraiment qu'il ou elle soit là… »
05:11
Et à un moment, je lui dis « Mais t'as tout lu, on est d'accord que t'as tout lu ? »
05:14
Et elle a éclaté de rien, elle m'a dit « Oui, oui, j'ai tout lu et tout me va,
05:17
et je serai au service du film. »
05:18
Et elle a été au-delà de mes espérances.
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Elle a lâché prise.
05:21
Il y a des moments où elle vraiment…
05:23
On ne peut pas tout dire parce qu'il faut laisser les gens se marrer devant l'écran,
05:25
mais voilà, il y a des moments où elle lâche prise Vanessa Paradis.
05:28
Oui, oui, c'est vrai.
05:29
Oui, oui, mais c'était ça qui était justement jouissif à jouer.
05:33
Laurent Laffitte, lui, c'est l'ancien beau gosse qui a fait un tube
05:36
et pas n'importe…
05:37
En 98, oui.
05:38
Et on l'écoute ?
05:40
Oui, je vous en prie.
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« Soy loco loca, ce que je ressens pour toi, dans une favela, une feria… »
05:50
Vous allez me dire que c'est Machinalmente.
05:51
C'est Machinalmente, mais il y a aussi loco loca.
05:54
C'est-à-dire qu'il y a eu une piste 2, je ne sais pas comment…
05:57
Voilà, ça c'est Machinalmente.
06:00
Il y a quand même un cran au-dessus de loco loca, je trouve.
06:05
Vous trouvez ?
06:06
Personnellement, je préférais mille fois Machinalmente,
06:08
que je trouve beaucoup plus riche dans ses inflexions latino.
06:13
Alors, mais loco loca, c'est vous qui avez écrit les paroles ?
06:16
Voilà, c'est ça.
06:17
C'est là où je voulais en venir.
06:18
J'étais très fier de le dire à la France entière.
06:20
Dites-nous.
06:21
« Je ressens pour toi, dans une favela, une feria… »
06:23
C'est moi qui l'ai écrit.
06:24
Vous vous êtes fait plaisir.
06:26
Vous avez pensé à votre adolescence ?
06:29
J'ai pensé à Léo Ferré, surtout, qui doit nous regarder de là-haut
06:32
et être bien fier que la relève soit ainsi…
06:37
C'est vous ?
06:38
Non mais bien sûr.
06:39
On y a pensé tout de suite dans la…
06:41
Non.
06:42
Machinalmente, ça je le dis, c'est le père de ma superviseuse musicale
06:45
qui s'appelle Paul-Serge Cacon et qui a démarré…
06:47
J'adore, moi, ce genre de truc.
06:49
Il a démarré à l'écluse avec Barbara, avec Moustaki dans les années 50-60.
06:55
Et je cherchais parce que ce que je trouvais dans les titres existants n'était pas foufou.
06:59
Et on lui a demandé ça.
07:01
Et comme quoi, l'expérience, c'est quand même génial.
07:03
Parce qu'il m'a rendu ça en 24 heures.
07:05
Et c'est pas si facile…
07:06
On rit, mais c'est pas si facile d'écrire un titre de 98 en 2025
07:10
où on se dise « Ah oui, tiens… »
07:12
Et il y a des gens, d'ailleurs, dans les avant-premières qui m'ont dit
07:13
« Mais c'est marrant, je suis passé à côté de… »
07:15
À l'époque.
07:16
On va acheter la BO.
07:17
Alors ce film, c'est un hymne au tube des années 90.
07:20
Aux voitures à essence, aux pavillons, à la province…
07:23
Et tant pis pour ceux qui disent les terroirs…
07:25
Aux fêtes de famille surtout…
07:26
Ah non, faut arrêter avec les territoires.
07:27
Il y a trois personnes à l'assemblée qui disent les territoires, c'est horrible.
07:31
Et surtout la classe moyenne.
07:33
Qu'est-ce qui vous plaît dans tout ça ?
07:34
C'est de la nostalgie ?
07:35
C'est du « c'était mieux avant ? »
07:37
C'est trop dur maintenant ?
07:38
Non, c'est que c'est moi.
07:39
C'est que je viens de là et que c'est ma vie.
07:42
Et que je porte un regard à la fois très heureux, très doux, très tendre.
07:49
Et en même temps, c'est tout ce que j'aime dans la vie.
07:51
C'est un peu une tape, une caresse.
07:52
C'est en même temps y mettre un peu de grinçant et un peu d'acidité.
07:56
Mais c'est vrai que j'étais en grande banlieue parisienne.
07:59
On devait prendre le RER pendant une heure pour aller à Paris.
08:02
On allait regarder avec les copains vers 15-16 ans des films sur les Champs-Elysées.
08:06
Et vous étiez quel ado ?
08:08
Parce que là, il y a vraiment cette histoire de la photo de classe qu'on a tous faites.
08:12
Trois rangées.
08:13
Là, c'est la terminale.
08:14
Le dernier moment, c'était qui ?
08:15
Moi, très affairé.
08:17
Plein de trucs.
08:19
Le lundi, voilà, c'est ça.
08:21
Et finalement, je regrette parce que je me dis en terminale,
08:25
t'as juste qu'à préparer ton bac, faire la fête et penser un peu aux amours.
08:29
Mais là, en l'occurrence, il fallait être dans le club de théâtre de mon village.
08:35
Ensuite, préparer un spectacle le mardi avec une copine.
08:37
Le mercredi, baby-sitting.
08:38
Le jeudi, le journal du lycée.
08:40
Enfin bon, c'était un peu absurde.
08:42
Mais comme quoi, on ne change pas vraiment.
08:44
Justement, j'allais vous dire.
08:46
Là, vous avez réalisé ce film.
08:49
Mais quand est-ce qu'on vous voit dans un prochain spectacle ?
08:51
Est-ce que vous êtes en train d'écrire ?
08:52
Oui, fin 26, je reviens pour au moins 3-4 saisons comme le précédent.
08:57
Et partout en France.
08:59
Justement, aller trouver les gens là où ils sont.
09:01
C'est très important.
09:02
Jérôme Commandeur, le film t'as pas changé.
09:05
C'est en salle le 5 novembre.
09:06
On rigole bien les quincas quand même.
09:08
On adore.
09:09
Merci d'avoir accepté l'invitation de la matinale.
09:11
Avec plaisir.
09:12
Merci Alexandra Benzaïd.
09:13
Restez avec nous Jérôme Commandeur.
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