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00:00Madame la Présidente, Monsieur le Premier Ministre, Mesdames et Messieurs les Ministres,
00:06chers collègues, Monsieur le Premier Ministre, vous prononcez votre discours dans une crise
00:12politique inédite sous la Ve République.
00:16Au cours des dix derniers jours, la politique française a donné le pire des spectacles.
00:24Une image terrible, oui.
00:26Merci, mais ayez juste, Messieurs et Mesdames, l'élémentaire lucidité consistant à vous dire que vous y avez tous contribué,
00:40que chacun a contribué à cette situation lamentable dans laquelle la politique française s'est abîmée.
00:48Ceux qui ont joué avec la censure et qui, visiblement, ont plus de mal à faire leur autocritique.
00:53Ceux qui ont la volonté de tout faire tomber parce qu'ils y voient leurs intérêts.
01:00Et ceux, oui, reconnaissons-le, qui veulent que rien ne change alors que les Français aspirent à plus de ruptures.
01:06Et vos rires sarcastiques sont l'illustration de votre incapacité à vous poser les bonnes questions.
01:11Les Français regardent cela.
01:14Ils regardent tout le monde.
01:16Ils le regardent avec un mélange d'écœurement.
01:19Ils le regardent aussi avec de la colère.
01:22Et ils le regardent plus que tout.
01:25Et vous feriez bien de l'entendre, vous qui traitez cela avec tant de légèreté,
01:30avec une profonde inquiétude.
01:32Et ne vous y trompez pas, ils jugent avec sévérité ceux qui jouent avec cette inquiétude.
01:41Parce que nous sommes dans une des pires périodes d'instabilité qui est connue notre histoire.
01:46Parce que cela renvoie à la période que nous avons connue sous la Troisième République
01:51où à la fin du XIXe siècle, les gouvernements duraient à peine quelques semaines
01:54et certains ici semblent s'en réjouir.
01:55Parce que cela renvoie à une période au moment de la guerre d'Algérie
02:00où les gouvernements n'étaient pas capables de tenir tellement plus longtemps
02:03et certains ici ne devraient pas se réjouir de ce chaos.
02:07Mais au moins, vous qui semblez si imperméable à cette inquiétude des Français,
02:13à l'époque, la France pouvait compter sur une économie solide.
02:17A l'époque, la France pouvait compter sur une économie prospère qui protégeait ses compatriotes.
02:22Aujourd'hui, notre nation fait face à une triple crise.
02:29Une crise politique, certains ici la nourrissent.
02:32Une crise économique, certains ici n'y semblent pas sensibles.
02:37Et une crise géopolitique au moment où notre nation danse au-dessus du volcan.
02:43Aucun d'entre nous, je l'espère, aucun d'entre nous sincèrement ne peut s'en réjouir.
02:49Et chacun d'entre nous, j'en suis sûr, quelles que soient les différences politiques qui sont les nôtres,
02:56aspire à ce que notre pays retrouve les chemins de l'intérêt général.
03:00Et il est urgent de tourner cette page catastrophique pour la politique française.
03:05Et cela suppose un certain effort, un certain effort de chacun.
03:13Est-ce qu'il y a de fortes différences politiques entre nous ?
03:15C'est une évidence.
03:18Est-ce que nous sommes tous convaincus que l'élection présidentielle dans nos institutions est la seule qui soit fondatrice ?
03:25Évidemment.
03:27Est-ce que ce moment de confrontation entre les visions politiques des uns et des autres viendra ?
03:32Tout le monde le sait.
03:35Mais entre-temps, il y a une question qui nous est posée.
03:39Est-ce que nous voulons tout détruire ?
03:42Ou est-ce que nous sommes capables de faire des efforts les uns vers les autres ?
03:46Un an, un an, juste un an, un an avant qu'il y ait la campagne présidentielle.
03:57Un an avant ce débat décisif sur les causes de notre impuissance et les moyens d'en sortir.
04:05Et entre-temps, juste faire cet effort minimal,
04:11qui consiste à trouver des compromis plutôt que de s'écharper,
04:17qui consiste juste tout simplement à discuter plutôt que de parier sur une énième élection par défaut.
04:26Que chacun juste soit capable de ce petit effort,
04:32agir pour le moindre mal dans cette période où le pire est possible
04:37et où nous devrions tous le redouter.
04:41Et les Français, chers collègues,
04:44c'est cette lucidité que les Français attendent de nous.
04:48Ils nous disent « Entendez-vous ».
04:52Ils nous disent « Discuter ».
04:55Ils nous disent « Trouver des solutions ».
04:59Et j'en suis convaincu,
05:01ils jugent avec sévérité
05:02ceux qui nourrissent le chaos.
05:05Et je le regrette, ceux qui nous écoutent ne l'entendent pas.
05:08Mais au moment où je parle, vous avez dans cet hémicycle,
05:11sur les deux bouts,
05:12ceux qui ne sont que capables de hurler,
05:14qui sont incapables d'écouter,
05:16et qui sont incapables juste de se respecter.
05:19Et qui continuent à nourrir cette image lamentable de la politique française.
05:23Monsieur le Premier Ministre,
05:26c'est la condition
05:28pour que votre gouvernement puisse agir.
05:33Oui,
05:34l'Assemblée nationale est divisée.
05:37Mais cela n'empêche pas d'avancer.
05:39La France l'a réussi par le passé.
05:43Et bien des démocraties autour de nous y parviennent.
05:45Dans un climat de division politique,
05:49trouver des équilibres,
05:51ne pas prétendre tout faire
05:52pour se concentrer sur l'essentiel,
05:55ce que vous avez rappelé,
05:56Monsieur le Premier Ministre,
05:57dans votre discours.
06:00Les gouvernements d'Antoine Pinay,
06:02pour la restauration de l'équilibre budgétaire,
06:04cher Michel, y étaient parvenus.
06:06Celui de Pierre-Mindès France,
06:08avec la fin des guerres coloniales,
06:09y étaient parvenus.
06:10Le pays, à l'époque,
06:13avait su avancer
06:14en dépit de son instabilité politique.
06:17Et nous sommes convaincus
06:18avec les députés de la droite républicaine
06:20que c'est aujourd'hui notre responsabilité.
06:23C'est la position
06:24de notre groupe,
06:27Monsieur le Premier Ministre,
06:28qui n'a pas changé depuis la dissolution.
06:31Refuser d'abord,
06:32je l'assume,
06:33et quand je les écoute dans cet hémicycle,
06:35ma détermination n'est que plus forte.
06:37Refuser d'abord
06:38qu'il y ait un gouvernement
06:39sous la coupe de la France insoumise
06:41de la folie de l'extrême-gauche
06:43qui est le principal danger politique
06:46pour l'avenir de notre République.
06:52Et notre deuxième priorité,
06:54c'est que la France ne soit pas bloquée.
06:59Et nous nous engageons
07:00conscients des compromis nécessaires
07:03pour que des lois indispensables
07:06soient adoptées.
07:07Cette position,
07:10nous l'avons définie collectivement
07:11avec nos députés
07:13et nos sénateurs.
07:15Nous ne censurerons pas
07:17un gouvernement a priori
07:18et nous ne ferons pas partie
07:20de ceux qui feront tomber
07:22les premiers ministres.
07:25Cette position
07:26des députés de la droite républicaine
07:29n'a pas varié.
07:30La France a besoin
07:32d'un minimum de stabilité.
07:35La France a besoin
07:36d'un gouvernement.
07:37La France a besoin
07:39d'un budget.
07:40Et pour ceux qui ici
07:41ne comprennent rien,
07:43notre priorité
07:44pour les semaines à venir
07:45sera simple.
07:47Il faut donner
07:48un budget à la France.
07:51Parce que si nous continuons
07:52comme cela,
07:53il n'y aura pas de budget
07:55pour protéger les Français.
07:56Et il faut dire les choses.
08:02Priver la France de budget,
08:03c'est aggraver
08:05le déficit déjà
08:07le plus élevé
08:07de la zone euro.
08:09Priver la France de budget,
08:12c'est nous mettre
08:12dans la main des créanciers.
08:15Priver la France de budget,
08:17c'est le poison
08:18de l'incertitude.
08:20Les Français ne consomment plus
08:21parce qu'ils sont inquiets.
08:23Les entreprises n'investissent plus
08:25parce qu'elles sont inquiètes.
08:27Et vous feriez bien
08:28d'écouter les commerçants
08:29et les artisans de ce pays
08:30qui nous disent tous
08:31que la situation
08:31n'a jamais été aussi difficile
08:33à cause de l'instabilité politique
08:35que certains nourrissent ici.
08:39Priver la France de budget,
08:42c'est geler les moyens
08:42dédiés à l'hôpital.
08:45C'est geler les moyens
08:46dédiés à la santé.
08:48Et c'est même,
08:49Monsieur le Premier ministre,
08:51geler les moyens
08:51consacrés à nos armées
08:52dans un contexte géopolitique
08:55encore plus menaçant,
08:56que celui de la guerre froide.
09:00Et Monsieur le Premier ministre,
09:03je me permets de rappeler ici
09:04une évidence.
09:07Parce que les débats
09:08de ces derniers jours
09:09ont tourné le dos
09:12au bon sens.
09:13Monsieur Tanguy,
09:14s'il vous plaît.
09:16Le sujet,
09:18il y a un peu de tension
09:20dans l'hémicycle.
09:21que ceux qui nous écoutent
09:22ne voient pas
09:23parce que certains
09:23se comportent
09:24n'importe comment.
09:25Voilà.
09:26C'est un peu regrettable,
09:28mais ça me permet
09:28de l'expliquer
09:29à ceux qui nous écoutent.
09:31Monsieur le Premier ministre,
09:32je me permets donc
09:32de rappeler ici une évidence.
09:33Le sujet n'est pas
09:36d'augmenter les impôts
09:37dans un pays
09:38qui a le record
09:40de la fiscalité au monde.
09:42Le sujet,
09:43c'est de les baisser.
09:44Le sujet n'est pas
09:45d'augmenter la dépense
09:46dans un pays
09:47qui a le record
09:48de la dépense publique
09:49au monde.
09:50Le sujet,
09:51c'est de baisser la dépense.
09:52Et pour que les choses
09:54soient très claires,
09:56ce n'est pas
09:56aux Français
09:56qui travaillent,
09:58ce n'est pas
09:58à la France
09:59qui a travaillé
09:59toute sa vie
10:00de faire des efforts,
10:02c'est à l'État
10:03de faire des efforts
10:04en luttant
10:05contre la bureaucratie
10:06administrative
10:06et la dépense
10:08improductive.
10:11Et vous avez su
10:11envoyer des signaux,
10:13des premiers signaux
10:13symboliques
10:14et il faudra
10:14aller plus loin.
10:16Vous connaissez
10:16nos convictions,
10:17il faut supprimer
10:18toutes ces agences
10:19qui coûtent tant
10:20et qui ne servent
10:20à rien.
10:22Vous connaissez
10:23nos convictions,
10:24il faut arrêter
10:25la politique
10:26des chèques
10:26gouvernementaux.
10:28Et vous connaissez
10:29nos convictions,
10:30il faut remettre
10:30de la bonne gestion
10:31dans nos services
10:32publics en faisant
10:33confiance aux acteurs
10:34de terrain au lieu
10:35de tout rendre
10:36si compliqué.
10:38Et c'est possible
10:39dans un certain nombre
10:40de nos collectivités
10:41locales.
10:42En Auvergne-Rhône-Alpes,
10:43nous avons baissé
10:43de 15% les dépenses
10:44de fonctionnement
10:45sans augmenter
10:46le poids de la dette
10:47ni la moindre taxe.
10:49Baisser la dépense,
10:50ce sera le combat
10:51de la droite républicaine
10:53dans ce débat budgétaire.
10:55Nous ne laisserons
10:57pas la gauche
10:57et la France insoumise
10:59imposer un budget
11:00contraire aux intérêts
11:01du pays
11:01et nous investirons
11:03le débat budgétaire
11:04pour faire valoir
11:05nos convictions
11:05et nos propositions.
11:08Les aspirations
11:08des Français,
11:09Monsieur le Premier ministre,
11:10sont au fond
11:10beaucoup plus simples
11:11que ne le sont
11:12les fractures politiques
11:13dans cet hémicycle.
11:15Revaloriser le travail,
11:17rétablir l'ordre,
11:18arrêter l'immigration
11:19incontrôlée.
11:21Et je voudrais ici
11:22revenir sur ce débat
11:23fondamental pour les députés
11:25de la droite républicaine,
11:27arrêter l'assistanat
11:28et revaloriser le travail.
11:31La plus grande injustice
11:33en France
11:34est que le travail
11:34ne paye pas.
11:36Quand un employeur
11:37veut augmenter
11:38de 100 euros
11:39un salarié au SMIC,
11:40il doit mettre
11:40500 euros
11:41sur la table.
11:42Quand un salarié
11:43touche
11:443000 euros
11:45de salaire brut,
11:47son employeur
11:48doit payer
11:494000 euros
11:50et à l'arrivée,
11:51il ne touche
11:52que 2200 euros
11:53déduits
11:54des taxes
11:55et des charges.
11:56Et dans le même temps,
11:57ce qu'on dit
11:58trop peu souvent,
11:59c'est qu'un couple
12:00aux aides sociales
12:01avec trois enfants
12:02va toucher
12:022300 euros
12:04d'aides sociales
12:04nets
12:05d'impôts
12:06et de charges.
12:07Eh bien, mes amis,
12:08il faut le dire,
12:09ça n'est pas juste.
12:10Ça n'est pas juste
12:11parce qu'aucune société
12:13ne peut tenir
12:13sans ce ciment
12:15de justice
12:16élémentaire
12:17la récompense
12:18du travail,
12:19la récompense
12:20de l'effort
12:20et la récompense
12:21du mérite.
12:23Cela a toujours
12:23été notre combat
12:24avec les députés
12:25de la droite républicaine.
12:27Garder le social,
12:28arrêter l'assistanat,
12:30revaloriser le travail.
12:32Et notre engagement,
12:32Monsieur le Premier ministre,
12:33et il sera fondamental
12:35que la droite républicaine
12:36soit écoutée,
12:37ce sera d'une part
12:38l'instauration
12:39d'une allocation
12:39sociale unique
12:40permettant de plafonner
12:42les aides sociales
12:42à 70% du SMIC
12:44pour qu'on ne gagne
12:45pas plus d'argent
12:46en restant chez soi
12:47qu'en allant travailler.
12:48C'est la justice.
12:49Et le deuxième combat
12:51de la droite républicaine
12:52sera pour qu'il y ait
12:53un signal
12:54pour cette France
12:54qui travaille
12:55avec la défiscalisation
12:57des heures supplémentaires,
12:59zéro impôt
12:59et zéro charge
13:00pour que l'on sorte
13:01de ce qui est
13:02si décourageant
13:03pour ceux qui se donnent
13:04du mal,
13:05travailler pour payer plus
13:06et pour perdre des aides.
13:08Enfin,
13:09Monsieur le Premier ministre,
13:10et vous l'avez dit,
13:11il faut évidemment
13:11s'attaquer à l'ultra-violence
13:13et à l'immigration
13:14hors de contrôle.
13:15Cela suppose
13:16de réarmer notre droit
13:17en face de chaque sanction,
13:20en face de chaque infraction,
13:21une sanction,
13:22rétablir l'autorité
13:23de la loi,
13:25rétablir l'autorité
13:25de la frontière,
13:27rétablir l'autorité
13:28de notre mode de vie.
13:29C'est cette politique
13:30qu'ont engagé aussi bien
13:30les sociodémocrates danois
13:32que la droite italienne,
13:33c'est attendu par les Français.
13:35Sur ces sujets prioritaires,
13:37Monsieur le Premier ministre,
13:38vous nous trouverez
13:39à vos côtés.
13:41Et ensuite,
13:42ensuite viendra
13:43le débat présidentiel.
13:45Celui qui permettra
13:46donc lancer enfin
13:47la profonde reconstruction
13:48de notre pays.
13:49Et notre conviction
13:51est que la France
13:51a besoin d'un redressement
13:53de droite,
13:54clairement de droite,
13:56avec un objectif,
13:57sortir du régime
13:58de l'impuissance
13:59de notre cinquième république
14:01aujourd'hui dénaturée,
14:02dont il faut retrouver
14:03l'esprit
14:04et l'efficacité
14:05et des origines.
14:07Ce qui menace
14:08notre pays,
14:10c'est de glisser
14:11toujours plus vite
14:12sur la pente
14:13de la décadence.
14:16Pour surmonter
14:17une crise de régime
14:17dans notre histoire,
14:20notre pays
14:20n'a toujours suivi
14:21que deux chemins.
14:23Deux chemins
14:24et pas d'autres.
14:26Le premier,
14:26c'est la tentation
14:27de tout renverser.
14:29Nous l'avons parfois
14:30suivi dans notre histoire
14:31et nous savons
14:32dans quel tourment
14:33la passion
14:34de la destruction
14:35a souvent condamné
14:37l'avenir de la France.
14:39L'autre chemin,
14:42c'est celui dessiné
14:42par le général de Gaulle
14:43en 1958,
14:46lui qui avait compris
14:47que la volonté
14:49de tout détruire
14:50était avant tout
14:52un aveu de résignation.
14:55Lui qui avait compris
14:55que le courage consiste
14:56à tout rebâtir
14:57et non pas à tout détruire,
14:58que le pire des dangers
14:59est le désordre,
15:00ce qu'il appelait
15:01la Chianly,
15:02dans un pays
15:03où la guerre civile
15:03est toujours une menace.
15:06Comme le résumait
15:06Georges Pompidou,
15:08rebâtir,
15:09en sachant
15:10ce qu'on veut rebâtir
15:11et ce qui en vaut la peine,
15:13changer ce qu'il faut
15:14pour préserver
15:15ce qui vaut,
15:17c'est ce changement
15:17qu'il faudra préparer
15:18avec tous ceux
15:20qui auront alors à cœur
15:21le sursaut français.
15:23Je vous remercie.
15:24Merci beaucoup,
15:25Monsieur le Président Vautier.
15:27Merci.
15:28Merci.
15:29Merci.
15:30Merci.
15:31Merci.
15:32Merci.
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