00:00Dans Autour du Monde, nous partons maintenant pour les Etats-Unis.
00:03Coup de projecteur sur le mouvement No Kings.
00:05Comprenez, nous ne voulons pas de roi.
00:07Dans le viseur de ces millions d'Américains attendus dans les rues de plusieurs villes ce samedi,
00:12Donald Trump et sa dérive autoritaire, mobilisation à Washington, à Miami,
00:16et même au-delà des frontières américaines, puisque le mouvement a également gagné l'Europe.
00:20Madrid, en Espagne, plus précisément.
00:23Bonjour à vous, Karim Yahyaoui, journaliste à la rédaction de France 24.
00:27Karim, est-ce qu'on sait qu'il est à l'origine de cette mobilisation et pourquoi aujourd'hui ?
00:31Alors aujourd'hui, ce n'est pas la première fois que les Américains se mobilisent contre Donald Trump.
00:35C'est arrivé en juin dernier.
00:36Ils étaient des millions à s'être rassemblés pour dire non à la politique du président américain,
00:42notamment à l'appel d'un collectif qui s'appelle 50-51.
00:4650 Etats, 50 manifestations, 50 manifestations et un seul pays.
00:52Contre l'autoritarisme, sa politique pro-milliardaire, mais aussi contre la militarisation des villes américaines.
01:00Alors c'est vrai que Donald Trump, à l'international, semble ces derniers temps avoir une image de faiseur de paix.
01:06On a vu ces derniers temps le cesser le feu du côté de Gaza.
01:11Eh bien, il est bien loin d'avoir cette image-là du côté des Etats-Unis.
01:14Cette image de pacificateur n'est pas du tout ce qui vient à l'esprit des manifestants aujourd'hui.
01:20Il fustige donc sa dérive autoritaire.
01:22Les organisateurs expliquent, vous l'avez dit, on veut rappeler au président que l'Amérique n'a pas de roi et que le pouvoir appartient au peuple.
01:30Derrière ce mouvement No Kings, il y a notamment parmi les organisateurs un mouvement qui s'appelle Indivisible.
01:36C'est une organisation qui est née en 2016 en réaction à la première élection de Donald Trump.
01:42Il y a aussi une large coalition de syndicats, de réseaux militants qui sont présents dans ces manifestations.
01:48Et ces manifestations, ils veulent en faire un espèce de référendum contre ce qu'ils appellent les prises de pouvoir autoritaires de Donald Trump répétées face aux administrations, notamment fédérales.
02:01D'autant plus que Donald Trump a expliqué à plusieurs reprises qu'il s'imaginait sans doute rempiler pour un troisième mandat.
02:08Et évidemment, ça suscite énormément d'inquiétudes.
02:11Alors ce qui est intéressant, c'est qu'on se souvient qu'en juin, il y avait un certain nombre de personnalités, notamment du monde de la culture, qui avaient participé à ce mouvement.
02:20Et là, il y a une vidéo qui fait un peu le tour des réseaux sociaux.
02:22On peut y voir Robert De Niro qui, depuis de longs mois, est un des plus virulents critiques de Donald Trump.
02:29On va peut-être apercevoir rapidement cette vidéo où il explique que ce n'est pas la première manifestation de Hawking.
02:36S'il y en a eu une, il y a 250 ans, les Américains avaient décidé à l'époque qu'ils ne voulaient pas vivre sous le règne du roi George III.
02:46Et ils avaient déclaré leur indépendance.
02:47Il rajoute, on a mené deux guerres, deux guerres mondiales pour préserver cette démocratie.
02:52« Aujourd'hui, nous avons un roi en puissance qui veut nous la retirer, le roi Donald Ier, qu'il aille se faire foutre », je cite.
03:01Donc, il ne mâche pas ces mots.
03:03Et c'est vrai que cette vidéo résume assez bien l'état d'esprit.
03:07Même si tous se disent pacifiques, on sent bien qu'il y a une vraie défiance du côté de ces manifestants aujourd'hui.
03:15Et pourtant, cette journée, elle est d'ores et déjà diabolisée par la droite qui parle de manifestation de haine.
03:21Elle parle de manifestation de haine.
03:23Il y a notamment Mike Johnson, qui est le président de la Chambre de représentants,
03:27qui explique que les démocrates ont cédé à la frange terroriste du parti.
03:33Il explique aussi que ce sont les démocrates qui bloquent en ce moment et qui font que le shutdown persiste
03:39parce qu'ils voulaient s'aligner avec les manifestants en sabotant l'État.
03:43Il rajoute des termes qui sont extrêmement virulents.
03:47Il parle d'une mobilisation haineuse contre l'Amérique.
03:51Il dit « Je parie que vous verrez des partisans du Hamas et des antifas ».
03:55Les antifas, c'est ce mouvement antifasciste qui a été classé comme terroriste par Donald Trump.
04:01On a entendu aussi un élu du Minnesota qui s'appelle Tom Hammer accuser les démocrates,
04:07je vous le disais, d'avoir cédé à la frange terroriste de leur parti.
04:10Et puis Donald Trump dans tout ça, il faut se rappeler que si aujourd'hui il y a des manifestations à Washington,
04:15en juin dernier, il n'y en avait pas eu, c'était l'anniversaire de Donald Trump
04:20et il avait organisé une grande parade militaire, ce qui avait interdit aux manifestants de se rassembler.
04:26Aujourd'hui, ils disent tout simplement, ils disent que je suis un roi, je ne suis pas un roi.
04:30En tout cas, depuis qu'il est revenu au pouvoir en janvier, Donald Trump a bouleversé l'équilibre démocratique américain
04:36en empiétant sur le pouvoir du Congrès, sur les pouvoirs des États, menaçant des opposants de représailles,
04:42allant plus loin que les menaces d'ailleurs.
04:43On a vu le chef de la CIA ou du FBI inculpé, la procureure de New York également.
04:50En tout cas, Donald Trump considère que c'est des anti-américains qui manifestent aujourd'hui.
04:56C'est une rhétorique habituelle chez lui, une façon d'entretenir une tension permanente dans le pays,
05:03peut-être pour faire oublier à sa base qu'il n'a pas forcément tenu toutes ses promesses,
05:08notamment au niveau économique.
05:09Merci beaucoup Karine, merci pour ces éléments de compréhension.
05:11Voilà ce qu'on pouvait dire pour l'heure sur ce No Kings Day.
05:14Restez avec nous pour la suite d'Autour du Monde.
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