Procès du meurtre de Lola : les personnes dénonçant une «récupération politique ont piétiné la mort de Lola», dit Gilbert Collard

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00:00Europe 1, Eliott Deval et vous.

00:0212h19 sur Europe 1, la suite d'Eliott Deval et vous.

00:05Et nous revenons, Eliott, sur le procès de l'affaire Lola qui a ouvert ce matin.

00:10Ce vendredi 17 octobre et jusqu'au 24 octobre prochain,

00:13Dabia Benkired accusée d'avoir tué la petite Lola, 12 ans, le 14 octobre 2022 à Paris,

00:20est devant la cour d'assises de Paris.

00:22L'enquête a révélé un drame terrifiant, horrible,

00:26qui a sidéré la France, bien sûr, qui a été le fruit de nombreuses polémiques

00:30parce que beaucoup ont refusé de voir ce qu'il s'était passé,

00:33refusé d'aller sur les questions centrales à travers ce drame.

00:37Il y a l'horreur, bien sûr.

00:38Il y a la faillite, faillite migratoire, puisque cette femme n'avait rien à faire chez nous.

00:43Faillite sécuritaire, faillite évidemment de soutien des familles de victimes

00:49tant on sait à quel point ce drame a bouleversé la famille de la petite Lola, bien sûr.

00:55C'est horrible ce que j'ai fait, et je le recrète,

00:59a déclaré il y a quelques instants Dabia Benkired.

01:04On est en direct avec Gilbert Collard, qui est avec nous.

01:07Vous êtes un ancien eurodéputé, bien sûr, mais vous êtes aussi un avocat.

01:12Et c'est pour ça que c'est important de vous avoir.

01:14Avant de vous poser quelques questions, Gilbert Collard,

01:17je voudrais juste qu'on écoute Jean-Baptiste Marty,

01:20qui est journaliste au service police-justice d'Europe 1,

01:22et qui revient sur le profil de la meurtrière.

01:25Cette Algérienne, aujourd'hui âgée de 27 ans,

01:27est arrivée en France en 2016 grâce à un visa étudiant.

01:30Mais en réalité, elle ne va jamais en cours.

01:32Elle l'air dans Paris se drogue jusqu'à cette rencontre et ce crime sordide.

01:36Devant les enquêteurs, Dabia Benkired compare le meurtre de Lola

01:39au sacrifice du mouton durant l'Aïd.

01:41Ça ne lui fait, je cite, ni chaud ni froid.

01:43En prison, son état psychiatrique interroge.

01:45Elle se rase la tête, ingurgite du plâtre.

01:47La question qui se pose alors,

01:49était-elle consciente de ce qu'elle faisait

01:51lorsqu'elle a tué la jeune collégienne ?

01:53Les experts sont formels.

01:55Dabia Benkired ne souffre d'aucune pathologie.

01:57Ils la décrivent comme manipulatrice antipathique.

01:59Des débats sur son état de santé

02:01qui reviendront très probablement sur la table au cours du procès.

02:04La défense voulant plaider une altération du discernement au moment des faits.

02:08Gébert Collard, et là je m'adresse à l'avocat.

02:12De quoi mettre ce drame ? Est-il le nom ?

02:17Et ce procès ?

02:17D'abord, ce drame, il a une meurtrière horrible,

02:24mais dans mon musée des horreurs, j'en ai rencontré souvent,

02:28des meurtriers horribles.

02:30Mais il a des complices.

02:32Ce sont ceux qui ont fait que cette meurtrière dangereuse,

02:38répétitive, droguée, alcoolique, était encore là,

02:43alors qu'elle n'aurait pas dû être là.

02:45Voilà.

02:46Tous ceux qui ont une part de responsabilité dans sa présence

02:51sont indirectement complices.

02:54Alors, aujourd'hui, devant la cour d'assises,

02:57elle a commencé à formuler des regolets.

02:59Mais rappelez-vous quand même que lorsqu'elle avait été interrogée

03:02par la police, elle avait déclaré

03:04« ça vous intéresse la mort d'une petite, pas moi ».

03:08C'est ce qu'elle avait déclaré.

03:10Et alors commence maintenant la mise en place d'un système de défense

03:13qui est légitime, ce qui est normal,

03:15mais il ne faut pas en être dupe.

03:17Bon, les avocats vont chercher à plaider l'altération du discernement,

03:22ce que les psychiatres ont récusé.

03:23Il y a du reste un psychiatre qui a eu une formule

03:25qui est tout à fait vraie, c'est que l'horreur du crime

03:28ne reflète pas la folie du criminel.

03:34Ce n'est pas parce qu'un criminel accomplit un acte

03:37que notre imagination ne peut pas concevoir,

03:40que notre cerveau ne peut pas encaisser,

03:43qu'il est forcément faux.

03:45Elle a eu tout au long de l'action criminelle

03:48des actes de lucidité.

03:51Et par exemple, quand elle exige que cette malheureuse victime de 12 ans

03:55se prenne une douche avant que d'être violée et assassinée,

04:01on est dans l'ordre d'une hygiène de l'horreur.

04:06Il faut donc bien qu'elle ait quand même une lucidité

04:10dans la préparation du passage à l'acte criminel.

04:13Il y a donc cet aspect-là, bien sûr.

04:17Je parlais des faillites.

04:18Il y a une autre faillite, vous avez parlé de la faillite migratoire

04:20puisqu'elle n'avait rien à faire chez nous.

04:22Mais il y a aussi la faillite médiatique, Gilbert Collard.

04:24Et l'affaire Lola est un tournant là aussi.

04:27C'est un tournant parce que les médias,

04:30beaucoup de médias, ont refusé de voir

04:32ce que tous les Français ont vu.

04:34Et j'ai, pour souvenir, ce reportage

04:37avec comme titre « La fabrique du mensonge ».

04:40La fabrique du mensonge, oui.

04:42C'est ignoble parce que c'est une volonté

04:48de nier la mort assassine, la mort criminelle.

04:54C'est tous ces gens qui ont fait reproche aux uns et aux autres

04:58qui pleuraient sur la mort de Lola

05:02et qui dénonçaient les complicités et l'horreur du crime.

05:07Tous ces gens qui ont dénoncé la récupération,

05:11pour reprendre le terme des boueurs qu'ils utilisent,

05:14tous ces gens sont quelque part des gens

05:20qui ont piétiné la mort de Lola.

05:21Parce que si on n'a plus le droit d'avoir du chagrin,

05:24si on n'a plus le droit de dire l'horreur d'un fait divers,

05:27si on n'a plus le droit de dire sa peine,

05:29on fait quoi ?

05:32On passe son temps à faire la louange du criminel ?

05:35On s'émeut sur l'histoire du criminel ?

05:38Bien sûr.

05:39Et puis c'est surtout qu'à travers ce drame,

05:42il y avait des questions sociétales.

05:44C'est devenu un fait de société

05:45quand on a découvert toutes les faillites

05:48autour du personnage de la maire trière.

05:51Un grand merci Gilbert Collard

05:52d'avoir réagi en direct sur Europe 1

05:55pour Elliot Deval et vous.

05:56Christophe Bordet, vous souhaitez réagir ?

05:58Je pense que Gilbert Collard

05:59dit effectivement qu'il y a des médias responsables.

06:04Eh bien, il y a aussi évidemment

06:05beaucoup de politiques responsables.

06:07Il faut souvenir que Dupond-Moretti,

06:08qui était ministre de la Justice à cette époque,

06:10avait quand même dit

06:11que parler de cette affaire,

06:13c'était de la poloche.

06:15Pardon, mais c'était quand même gravissime

06:17d'avoir des propos de la sorte.

06:20Madame Borne, qui était première ministre,

06:21demandait à Marine Le Pen

06:23sur ce sujet, autant que je me souvienne en tout cas,

06:26de se taire.

06:27Donc, finalement,

06:29le gouvernement n'était ni responsable,

06:31ni coupable,

06:32alors qu'on était face à une OQTF

06:34qui n'avait rien à faire sur le territoire

06:36et que si elle avait été effectivement

06:37expulsée du territoire,

06:39on n'aurait pas eu ce drame, tout simplement.

06:41La famille de Lola,

06:43une partie de la famille est arrivée

06:44avec un t-shirt

06:45et était dessinée le visage de Lola,

06:47ce vendredi.

06:48Vous savez, il y a eu toute cette polémique aussi

06:50sur est-ce qu'on avait le droit

06:52de manifester sa colère

06:55avec le visage de la petite Lola.

07:00Sébastien Ligné.

07:00Oui, elle est devenue,

07:04hélas,

07:04le symbole de tout cela.

07:07C'est pour ça que moi,

07:07je pense que c'est un double procès

07:09aujourd'hui,

07:09à la fois contre la meurtrière inhumaine

07:12de Lola,

07:13mais aussi contre l'État français

07:14et son impuissance.

07:17C'est-à-dire qu'aujourd'hui,

07:18il y a une responsabilité directe.

07:20On s'est longtemps posé la question

07:21quand on apprend,

07:22pas plus tard qu'aujourd'hui,

07:23pendant le procès,

07:23que la sœur de Dabia,

07:26qui avait été expulsée après l'affaire,

07:28est revenue en France.

07:30Elle vit dans le Sud

07:31et aujourd'hui,

07:32elle refuse de comparaître

07:33devant la justice.

07:34Vous vous rendez compte

07:35que tout est résumé dans cette affaire.

07:36L'inhumanité...

07:39Et l'impuissance.

07:40L'impuissance politique,

07:41l'impuissance judiciaire,

07:42l'impuissance médiatique,

07:43tout est résumé dans cette affaire

07:45et on va juger tout le monde.

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