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Jean-François Copé, maire LR de Meaux, est notre invité pour évoquer cette journée cruciale pour le nouveau nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu, qui saura s'il est censuré ou non. Mais pour l'ancien ministre de droite, si la censure n'est pas votée maintenant, elle le sera plus tard. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-7h50/l-invite-de-7h50-du-jeudi-16-octobre-2025-9520130

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00:007h48, Benjamin Duhamel, votre invité et maire, les Républicains de la ville de Meaux.
00:10Bonjour Jean-François Copé, merci d'être avec nous ce matin au micro de France Inter.
00:14Alors je compte sur votre liberté de ton pour essayer de nous expliquer sans langue de bois
00:18ce qui se passe à droite, entre guerre des chefs, incohérence idéologique, on n'y comprend plus rien.
00:23Mais d'abord, dans un peu plus d'une heure, les motions de censure contre Sébastien Lecornu seront
00:27soumises au vote, cela va se jouer à une vingtaine de voix près.
00:30Si vous aviez été député, Jean-François Copé, est-ce que vous auriez censuré le gouvernement ?
00:34Je vais vous répondre, mais il faut qu'on fasse d'abord un petit point à date de la tragédie qui continue
00:39lassablement à dévorer la France.
00:41Ce spectacle lamentable qui conduit aujourd'hui à ce que l'EPS, qui lui-même est totalement rongé
00:48par ses compromissions avec l'FI, impose la pire des décisions, suspendre la réforme des retraites
00:55à 62 ans et 9 mois, devant les yeux ébahis du monde entier, et notamment des marchés
01:00financiers qui risquent de nous imposer une terrible sanction, et puis en plus de rétablir
01:04l'ISF, qui va faire fuir toute une série de familles.
01:07Ce n'est pas tout à fait rétablir l'ISF, c'est une taxe sur les holdings, ce n'est pas l'ISF.
01:10Ce qui fait que toute une série d'entreprises familiales vont partir dans l'Italie de Mme
01:14Méloni, qui en rigole encore.
01:17Qu'est-ce qui fait qu'on en est arrivé là ? D'abord, vous avez un Premier ministre de droite,
01:20qui a absolument renoncé à toutes ses convictions pompidoliennes, pour céder à la pire des
01:28compromissions sur ordre du Président de la République.
01:29Vous avez LR, les Républicains.
01:31Pardon Jean-François Coupé, mais j'y dis, c'est pour la stabilité, vous préférez quoi ?
01:35La censure, la dissolution ?
01:38Je vais y venir.
01:38Il a donc renoncé, en se compromettant au plus haut point, à tout ce qui fait les convictions
01:44de la droite française dont il est issu.
01:46L'autre élément, naturellement, c'est que les LR de leur côté, rongés par leur division,
01:51vous l'avez évoqué, n'ont pas trouvé les voies et moyens pour aller rappeler au Président
01:56de la République, avant que ce gouvernement ne soit fait, que notre ADN, c'est non pas
02:00d'augmenter les impôts, mais de baisser les dépenses, de mettre le paquet sur la
02:03sécurité et sur l'immigration.
02:05Moyennant quoi ? Le pire dans tout ça, c'est un Président de la République qui poursuit
02:09la néronisation de notre pays, c'est-à-dire qui, de manière méthodique, considère
02:14qu'il vaut mieux brader la totalité de son héritage politique, plutôt que de perdre
02:18son poste.
02:19Voilà où nous en sommes aujourd'hui.
02:20Donc, Jean-François Copé, si je suis la logique de ce que vous dites, si vous étiez
02:25député, vous censureriez Sébastien Lecornu ?
02:26Ayant dit tout cela, et vous avez raison de rappeler que je ne suis pas député, et
02:30donc chacun doit être à sa place, mais ayant dit tout cela, il y a une chose qui est
02:33certaine, c'est que ce soit maintenant ou à la fin du processus budgétaire, il est
02:38impossible que ce gouvernement ne soit pas censuré.
02:40La question aujourd'hui, c'est une question de droit, si nous n'ouvrons pas le débat
02:44budgétaire, nous mettons la France dans la paralysie la plus totale.
02:48Bon, donc il faut ouvrir ce débat budgétaire, mais je ne vois pas comment on pourra adopter
02:52à droite un projet qui est à ce point un renoncement de toutes nos conditions et surtout de l'intérêt
02:57de la France.
02:57Le débat n'est pas tant de savoir si le budget sera voté ou pas in fine, c'est de savoir
03:01si ces députés dont vous parliez, les députés, les républicains, doivent ou non voter
03:05la censure.
03:06Est-ce que ces députés-là, est-ce que la famille politique qui est la vôtre, les républicains,
03:10doit dire, compte tenu de ce que vous évoquez sur la fiscalité, on doit censurer un budget
03:15avec lequel on n'est pas d'accord ?
03:16Ma réponse est que, que ce soit maintenant ou que ce soit un peu plus tard dans l'automne
03:21en fonction de ce qu'on verra du produit, parce qu'on va bien voir comment tout ça
03:23va se passer, je ne vois pas comment ce gouvernement peut tenir jusqu'à la fin de l'année.
03:27Mais vous ne répondez pas à ma question.
03:28Mais si je vous réponds, c'est soit maintenant, soit il y a d'autres moments pour vanter
03:33une censure, et vous savez qu'il y en aura d'autres dans les deux mois qui viennent.
03:36Donc en réalité...
03:36Donc il faudra que la droite censure Sébastien Lecornu.
03:38À un moment ou à un autre, c'est inévitable.
03:40Mais enfin écoutez, on ne peut pas nous cautionner, on ne peut pas cautionner jusqu'à
03:44la fin des temps, un budget qui est à ce point le renoncement de toutes nos convictions.
03:49Donc c'est important ce que vous nous dites ce matin, la droite devra censurer le gouvernement,
03:51donc le parti gaulliste devra être responsable de l'instabilité, d'une censure, de nouvelles
03:59élections législatives.
04:00Qui pensez-vous apporteront de la stabilité au système politique français ?
04:03Vous avez tout à fait raison, parce qu'effectivement, comme c'est une descente aux enfers, il faut
04:06continuer les différentes étapes.
04:08Effectivement, ce qui est le plus irresponsable, le plus grave de tout, c'est qu'Emmanuel Macron
04:15puisse considérer que la réponse au désordre qu'il a provoqué, c'est
04:21de refaire une dissolution.
04:22Pourquoi ? Parce qu'en réalité, une dissolution, c'est encore une manière pour lui de préserver
04:26son siège de président dans les pires conditions, en faisant mine d'oublier que s'il y a une
04:32dissolution et que les Français revotent et qu'on se retrouve dans la même absence
04:36de majorité, là il est tellement désavoué qu'il est obligé de partir, sauf que la Constitution
04:41prévoit que pendant un an, on ne peut plus à nouveau dissoudre.
04:43Donc ça veut dire une paralysie encore plus grave du pays.
04:47C'est pour cela que j'ai dit, Urbi et Torbi, qu'il n'y a pas d'autre solution
04:51pour lui dans la grandeur que de programmer sur six mois sa démission.
04:56Tout le monde dit, ah ouais non, mais de toute façon il ne le fera jamais, donc cherchons
04:59autre chose.
04:59Vous imaginez à quel point nous dépendons, notre pays dépend, du blocage que provoque
05:04un seul homme qui oublie les responsabilités historiques qui sont les sujets.
05:09Donc Jean-François Copé, si je suis le plan de vol qui doit être celui des députés
05:13de droite, censurer à un moment ou à un autre le budget et ensuite pousser le président
05:17de la République à partir de façon programmée pour qu'il y ait une nouvelle élection présidentielle.
05:21Je ne vois pas d'autre issue que celle-là, je le dis Urbi et Torbi, c'est une folie.
05:25Nous avons un président de la République qui a choisi la pire des décisions, qui est
05:31de s'accrocher quoi qu'il arrive à son poste en oubliant qu'en réalité, la seule
05:36réponse à la crise politique que nous vivons, c'est de revenir devant les Français, pas
05:40en cinq minutes, parce que si on fait ça dans les manières anticipées en 30 jours, c'est
05:45une porte ouverte à l'extrême droite dans les pires conditions.
05:48Vous ne pensez pas qu'une présidentielle anticipée favoriserait le Rassemblement national ?
05:52Vous avez vu les sondages où Marine Le Pen, Jordane Berdella sont à 32, 33% ?
05:56Une dissolution anticipée va évidemment la favoriser.
05:59Et pas une présidentielle anticipée ?
06:00Ça dépend, parce que la présidentielle anticipée telle que je l'ai imaginée, c'est
06:04pas en trois semaines, c'est en six mois.
06:07C'est-à-dire qu'il démissionnera au lendemain des municipales, ce qui donne encore 30 jours.
06:10Ça nous amène à ce moment-là au mois de mai et ça permet, un, aux partis politiques
06:14de s'organiser pour choisir leur candidat, deux, d'avoir un débat de fond.
06:17Et là, on testera les propositions de M. Mélenchon et de Mme Le Pen et
06:21Berdella, et on verra qu'elles ne tiennent pas la route, en réalité.
06:25Et ça, on a besoin de temps pour faire ce débat.
06:27C'est le côté complètement inégal du combat que doivent mener les partis de gouvernement
06:31face à des partis populistes.
06:32On ne peut pas traiter ce sujet en 15 jours.
06:34Juste, Jean-François Copé, quand vous entendez Laurent Wauquiez à la tribune de l'Assemblée
06:37nationale et dire à ses députés « Non, non, il ne faut pas censurer, au fond, on
06:39ne peut pas être du côté du bazar. »
06:41Là où il a raison, c'est qu'on n'est pas là pour être complice du bazar.
06:45Et on est là d'abord pour dire qu'il y a un moment où on ne peut pas...
06:47Enfin, si vous dites qu'il faut censurer...
06:49Non mais, encore une fois, je vous l'ai dit, ça peut être soit maintenant, soit
06:53dans les deux mois qui viennent, et encore une fois, c'est important ce que je vous
06:56dis, parce qu'il faut qu'on ait une discussion budgétaire.
06:59Mais derrière tout ça, il ne faut pas s'y tromper.
07:01Si nous renions nos convictions, à ce moment-là, c'est plutôt programmer la disparition
07:06de la droite française.
07:07C'est d'autant plus dingue qu'aujourd'hui, la majorité des Français attend une politique
07:11de droite.
07:11Vous parlez de vos convictions, tout cela arrive dans un contexte, dans un moment où se pose
07:16la question de ce qu'on appelle l'union des droites.
07:18Bruno Rotailleau qui appelle à battre un candidat de gauche face à un candidat soutenu
07:21par le RN.
07:22François-Xavier Bellamy qui vote avec Jordan Bardella à Bruxelles.
07:24Le maire de Cannes, David Lysnard, qui est plus qu'ambigu sur le sujet dans les colonnes
07:28de Valeurs Actuelles.
07:29Est-ce que c'est inéluctable, l'union des droites avec le Rassemblement National ?
07:30Moi, je n'arrive pas à comprendre.
07:32Parce que ce qu'on appelle l'union des droites, encore un terme imposé par d'autres
07:36que par des partis de gouvernement, présupposerait que le Rassemblement National
07:40est de droite.
07:40En fait, le Rassemblement National n'est pas du tout de droite.
07:42Je rappelle que...
07:43Qui impose ce débat ?
07:45Vous savez que ça fait partie des grands débats du moment.
07:48Je réponds juste là-dessus.
07:49Le Rassemblement National, il faut que chacun l'entende, y compris les électeurs de droite
07:52qui supportent tellement plus la gauche, qui se disent s'il faut en passer par une
07:55alliance avec le RN.
07:56Je leur rappelle que le Rassemblement National, sur le plan économique, est socialiste.
08:00La première niche qu'ils ont déposée il y a un an, je le dis aussi à M.
08:02Lysnard qui veut en parler, je lui rappelle que la première niche déposée par
08:06le Rassemblement National, c'était pour suspendre la réforme des retraites.
08:10Vous voyez ? C'est-à-dire le programme de Mélenchon, comme par hasard.
08:13Donc en réalité, moi je...
08:15Attendez, pardon Jean-François Copé, vous avez soutenu dans la candidature à la tête
08:18des Républicains Bruno Retailleau.
08:19Bruno Retailleau qui, une fois désigné président des Républicains, quand il y a une partielle
08:22entre une socialiste et un candidat soutenu par le Rassemblement National, dit pas une
08:26voix pour la gauche.
08:27Donc pardon, mais c'est exactement l'inverse de ce que vous nous dites ce matin.
08:29C'est pas l'inverse, mais c'est pas ce que je dis.
08:31Parce que je suis très clair et j'ai toujours considéré qu'il fallait s'opposer au
08:35parti extrémiste, au parti populiste.
08:37Alors je suis d'autant plus à l'aise pour le dire.
08:38Donc vous n'auriez jamais dit dans cette partielle, vous n'auriez jamais dit pas une
08:41voix pour la gauche, vous auriez dit quoi ?
08:42Mais j'aurais dit que je ne vois pas où est notre place quand il s'agit de choisir
08:46entre le Rassemblement National d'un côté et le PS allié à Mélenchon de l'autre
08:50côté.
08:50Voilà.
08:51Donc c'est tout.
08:51Et j'ai toujours été parfaitement clair là-dessus.
08:53Mais aussi parce que je considère qu'en réalité, nous avons très peu de points communs
08:57avec le Rassemblement National.
08:59Il va falloir qu'une bonne fois pour toutes, on se le dise.
09:01Que ce soit sur le plan économique, je viens de vous le démontrer, Madame Le Pen, elle
09:04pour le rétablissement de l'ISF et pour la suppression de la réforme de l'État.
09:07Donc vous ne soutiendrez jamais une quelconque alliance, que ce soit législative ou pas,
09:12avec le Rassemblement National.
09:13J'ai toujours été très clair là-dessus.
09:15Et j'ajoute, pour être tout à fait complet, que même sur les aspects régaliens,
09:21M. Bardella comme Madame Le Pen ne disent jamais rien de concret.
09:25C'est juste une marque.
09:26Et qu'est-ce qu'il y a derrière tout ça ?
09:27Une réalité.
09:28C'est qu'on se ment tous.
09:29On privilégie l'émotion parce que les Français en ont ras-le-bol et on oublie l'histoire.
09:37Moi, j'aimerais juste vous dire une dernière chose là-dessus.
09:38Les Français, ils ne supportent plus de voir ce spectacle lamentable.
09:42Et il faut se souvenir de son histoire.
09:43Ils détestent les Français que leur pays soit humilié.
09:46Et dans ces moments-là, il peut même leur arriver de préférer la dictature à la démocratie.
09:50Et dans ce domaine-là, j'invite à écouter les podcasts de Philippe Collin.
09:52J'ai vu que Philippe Collin était votre invité.
09:54Parce que lui, au moins, il fait partie de ceux qui font ce travail d'histoire
09:59et qui permet de rappeler les ravages de l'extrémisme et de l'antisémitisme.
10:03Merci beaucoup Jean-François Copé qui dit donc ce matin
10:05qu'aujourd'hui ou dans deux mois, il faudra censurer le gouvernement Le Cornu.
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