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  • il y a 2 mois
Intervention de Patrice Huiban sur la crise institutionnelle et politique que traverse la France : ses impacts et les solutions possibles.

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00:00Pas très suivant, bonjour.
00:02Bonjour Jean-Pierre.
00:04Nous traversons une crise politique historique.
00:08Pensez-vous qu'il s'agit d'une crise passagère
00:10ou d'un dysfonctionnement plus profond de la Ve République ?
00:14Non, pour moi, ce n'est pas un dysfonctionnement structurel profond de la Ve.
00:18C'est la pratique politique qui n'est pas bonne,
00:22c'est le personnel politique qui est en crise profonde.
00:26Vous savez, sous la Ve République,
00:27on avait des hommes et des femmes, surtout des hommes à l'époque politique,
00:33qui étaient des hommes d'État.
00:34Pourquoi ? Parce qu'ils étaient issus de la résistance.
00:36Donc on avait des hommes politiques relativement forts,
00:39qui avaient une colonne vertébrale,
00:40avec des oppositions politiques sur le comment faire réunir la France
00:44et prospérer la France,
00:45mais il y avait un attachement viscéral au pays,
00:47avec des institutions faibles.
00:49Aujourd'hui, c'est l'inverse.
00:50Vous avez des institutions fortes faites par le général de Gaulle,
00:54approuvées par les Français,
00:55qui protègent une médiocratie, une médiocrité du personnel politique,
01:00qui profitent de la force de ces institutions pour rester au pouvoir,
01:04et on le voit aujourd'hui avec des dominations censées de nouveaux premiers ministres,
01:07pour éviter de retourner aux urnes.
01:09Et donc, on a finalement des institutions qui protègent un gouvernement sans le peuple,
01:13qui n'est pas représentatif de la majorité au moins relative du peuple français.
01:19Donc voilà, on a des institutions fortes qui protègent une forme de médiocrité.
01:25Donc c'est le personnel politique qui est en cause,
01:27et pas la cinquième de mon point de vue.
01:29Est-ce que la fragmentation de l'Assemblée nationale
01:31rend quasi impossible toute majorité stable ?
01:34Le problème y a-t-il du mode de scrutin,
01:36de la stratégie présidentielle d'Emmanuel Macron,
01:39ou d'une recomposition politique inachevée ?
01:42Alors, c'est vrai que c'est singulier,
01:44puisque le suffrage uninominal majoritaire à deux tours
01:48était fait, et fait pour éviter justement ce genre d'instabilité,
01:52comme on l'a connu sous la quatrième,
01:53et le général de Gaulle a voulu ce type de scrutin.
01:56Là, on est vraiment dans un cas inédit,
01:58on a trois tiers, alors qu'on a un scrutin qui est fait
02:01pour éviter justement cette fragmentation.
02:03Mais dans ces cas-là, si on n'apprend pas le jeu des coalitions
02:07comme d'autres pays européens, notamment dans le nord de l'Europe,
02:10eh bien, on revient aux urnes, c'est ce qu'il faut faire.
02:13On revient aux urnes pour des nouvelles élections législatives
02:17et en espérant qu'on ait cette fois-ci une majorité.
02:21Entre une dissolution de l'Assemblée,
02:23un gouvernement de coalition,
02:26quelle option vous paraît la plus réaliste
02:27pour sortir de l'impasse actuelle ?
02:28Pour moi, il n'y a pas de solution à long terme,
02:31tant qu'il n'y a pas un projet crédible, ambitieux,
02:36pour redresser le pays,
02:37comme Nouvelle-Essant-Français le met sur la table,
02:39puisque gouverner la France, ça ne s'approvise pas du tout.
02:43Une fois que vous êtes aux manettes,
02:44vous êtes scotchés au siège,
02:46c'est le grand huit des fêtes foraines.
02:47Vous n'avez plus le temps de réfléchir,
02:49c'est le temps de l'action.
02:50C'est avant qu'il faut réfléchir.
02:52Et le problème, c'est que nos partis politiques,
02:55qui devraient être des laboratoires d'idées,
02:57qui se présentent aux élections,
02:58du fait du primat de l'élection présidentielle,
03:00qui écrase tout en France,
03:02avec l'inversion de calendrier,
03:03on vote d'abord pour la présidentielle,
03:05avant législative.
03:06Ce qui fait que ça a transformé nos partis politiques,
03:10non plus en laboratoire d'idées,
03:11mais en écurie à égaux,
03:13c'est un petit peu, si vous voulez,
03:14le concours de beauté permanent.
03:16Pour faire quoi ?
03:16On n'en sait rien.
03:18Et ce qui fait qu'une fois qu'ils arrivent aux manettes,
03:20ils se mettent à travailler quand ils arrivent aux manettes,
03:21mais c'est trop tard, c'est trop tard,
03:23c'est le temps de l'action,
03:23il n'y a plus le temps de réfléchir.
03:25Vous savez, je suis en train de finir de relire
03:27Georgette Elgey, De Gaulle à Matignon,
03:29qui explique comment en six mois,
03:31le général De Gaulle a redressé le pays,
03:32en tant que dernier président du Conseil de la IVe République.
03:36Il a signé, tenez-vous bien,
03:37plus d'une ordonnance par jour,
03:39mais il n'a pas improvisé.
03:42C'est le fruit de sa dizaine d'années de traversée du désert
03:45où il a réfléchi,
03:46il a travaillé avec un certain nombre de personnalités.
03:50On pense au discours de Bayeux en 1946,
03:53qui a préfiguré la constitution de la Vème.
03:55On pense aussi au discours de Saint-Étienne en 1948,
03:59qui a tracé la voie,
04:01la troisième voie française entre capitalisme et socialisme,
04:03ce qui a donné l'intéressement et la participation
04:05dans les entreprises dont on bénéficie toujours aujourd'hui.
04:08Vous voyez, donc gouverner la France,
04:09qui plus est en crise, ça ne s'improvise pas.
04:11Le problème, c'est que nos hommes et femmes politiques
04:13ne travaillent plus.
04:14Vous savez, dans nos métiers respectifs,
04:15ceux qui nous écoutent savent que pour être bon,
04:17il faut travailler.
04:18Ce n'est pas parce qu'on travaille qu'on est bon,
04:19mais tous ceux qui sont bons travaillent.
04:20Et la politique n'échappe pas à la règle.
04:23Donc voilà, tant qu'on n'aura pas un projet puissant
04:27pour redresser le pays,
04:28qui est en plus capable de limer un petit peu
04:31les égaux et les appareils,
04:32on ne va pas s'en sortir.
04:34Est-ce que vous pensez de l'attitude
04:35d'Emmanuel Macron actuellement ?
04:38Il incarne parfaitement cette médocrité
04:40et ce personnel politique qui pense avoir raison
04:44sans l'avis du peuple
04:46et qui s'accroche au pouvoir
04:48grâce aux institutions de la Vème.
04:50Et donc, on voit encore aujourd'hui
04:51qu'il essaie de durer en nommant un nouveau Premier ministre
04:54sans qu'il y ait de projet capable
04:56d'assurer une majorité stable, si vous voulez.
04:59Ce qui fait que, de mon point de vue,
05:00c'est voué à l'échec,
05:01il va falloir revenir aux élections,
05:03soit par une dissolution
05:04ou soit même par une démission
05:06du Président de la République.
05:07Est-ce qu'au fond,
05:10la Vème République n'était pas un outil
05:12uniquement adapté au général de Gaulle ?
05:15Alors ça, c'est une très bonne question.
05:18Je pense qu'effectivement,
05:20c'est une des institutions
05:22qui sont,
05:23et une constitution
05:24qui a été taillée,
05:28comme on dit pour le général de Gaulle,
05:30qui était une personnalité forte,
05:31mais qui n'avait pas peur du peuple.
05:33Et quand vous regardez
05:35la liste des référendums de la Vème,
05:37la plupart ont été réalisés
05:39sous le général de Gaulle.
05:41Ils n'avaient pas peur du peuple.
05:42Dès qu'il y avait une question à trancher,
05:43ils se retournaient vers le peuple.
05:46Et ce qui fait qu'aujourd'hui,
05:46on n'est pas,
05:47chez les nouvelles laissants français,
05:48contre la Vème.
05:49On veut, entre guillemets,
05:50adapter la Vème,
05:51un mauvais français,
05:52customiser la Vème,
05:54en lui ajoutant le référendum
05:55d'initiative citoyenne,
05:57dont il faut déterminer les modalités,
05:59bien évidemment.
06:01Référendum,
06:01est-ce qu'il est uniquement législatif,
06:03constituant,
06:05abrogatoire,
06:06révocatoire ?
06:07Et puis,
06:08les modalités techniques.
06:09Nous, on dit qu'il faut être capable
06:11de récolter 1,5 million de signatures
06:15en quatre mois.
06:17En quatre mois,
06:18et pour ensuite,
06:19que ce soit validé par le Conseil constitutionnel,
06:20et encore ensuite,
06:22que vous ayez entre six mois
06:23et un an de débat.
06:25C'est-à-dire que le vote
06:26ne s'enclenche pas tout de suite,
06:28qu'on laisse un minimum
06:29à six mois de débat,
06:30de manière à permettre à l'opinion
06:32de se forger une opinion.
06:34Vous avez une initiative référendaire
06:35à la fois qui est toujours possible,
06:37comme c'est prévu par la cinquième,
06:38par le haut,
06:39et qui est aussi possible
06:41par le bas,
06:43par un certain nombre de citoyens
06:46via une pétition.
06:47Et ça met un peu sous tension
06:48nos politiques,
06:49puisqu'aujourd'hui,
06:49ce qui se passe,
06:51ils sont obsédés par l'accession au pouvoir
06:53et pas par l'exercice du pouvoir.
06:54Mais s'ils savent
06:55qu'ils peuvent se prendre,
06:57entre guillemets,
06:58un RIC,
06:58y compris peut-être même révocatoire,
07:00qui sait,
07:01eh bien,
07:02ils sont un peu plus sérieux
07:03quand ils vous font des promesses
07:04pendant la campagne électorale.
07:06Ils savent que s'ils font la démagogie
07:08et qu'ils ne font pas
07:09ce qu'ils ont promis,
07:10ils risquent d'avoir un mandat
07:12déstabilisé par des RIC.
07:13Donc, je pense que le RIC
07:14permet de rééquilibrer la cinquième.
07:17Sur tous les référendums
07:19auxquels le peuple a eu droit,
07:22finalement,
07:23un seul a été trahi en 2008
07:25par le traité de Lisbonne.
07:27Est-ce que cela n'invalide pas
07:30le principe du référendum
07:32du fait qu'on constate
07:34qu'un référendum a été trahi ?
07:36Donc, est-ce que le RIC, finalement,
07:38arriverait à garder ses promesses ?
07:41Oui, tout dépend du périmètre du RIC,
07:43mais si c'est un RIC révocatoire,
07:45abrogatoire, pardon,
07:46abrogatoire, oui.
07:47Et puis, nous,
07:47ce qu'on met dans notre programme,
07:48c'est que seul un référendum
07:49peut revenir sur le résultat
07:51d'un référendum.
07:53Donc là, oui, oui,
07:53c'est un péché originel.
07:54Vous avez raison,
07:55c'est vraiment,
07:56il y a une fracture
07:56qui s'est accentuée
07:57depuis 2005
07:59et donc depuis, effectivement,
08:01la réforme constitutionnelle
08:03de 2008.
08:05Et donc, pour éviter ça,
08:06il faut que seul un référendum
08:08puisse revenir sur le référendum
08:10et puis instaurer
08:11le référendum initiatif citoyen
08:13qui, suivant son périmètre,
08:14si on instaure aussi
08:16la possibilité
08:16d'un référendum abrogatoire,
08:19notamment concernant
08:20une décision référendaire,
08:22oui, je pense que là,
08:23vous éviter cet écueil.
08:25Mélenchon plaide
08:26pour une sixième république.
08:28Est-ce que finalement,
08:29appliquer un changement
08:31institutionnel
08:32aussi conséquent
08:33que le référendum
08:34d'initiative citoyenne
08:35ne serait pas
08:36une sixième république
08:38en soi ?
08:40Alors moi,
08:40je dis c'est du marketing,
08:41c'est de la communication.
08:42C'est sûr que de dire
08:43qu'on fait une sixième république,
08:45c'est plus vendeur,
08:46on a l'impression
08:47que c'est une espèce
08:47de révolution,
08:48de velours,
08:50entre on change
08:50les institutions,
08:51va changer vraiment la vie.
08:53Non, pour moi,
08:54si vous voulez,
08:55la philosophie
08:56de la cinquième
08:57telle qu'elle a été faite
08:58effectivement par
08:59et on pourrait dire
09:00pour le général de Gaulle,
09:01c'est quand même
09:02la confiance
09:02dans le peuple français,
09:03c'est-à-dire l'idée
09:04de se retourner
09:05vers le peuple français
09:06dès qu'il y a
09:07des grandes décisions
09:08à prendre.
09:09Et à partir du moment
09:09où vous avez un personnel politique
09:10qui ne joue pas le jeu
09:11de la philosophie
09:12de la cinquième,
09:13eh bien,
09:14il faut les obliger
09:14à le faire.
09:15Et donc,
09:15si vous ajoutez le RIC,
09:17vous restez parfaitement
09:18dans mon esprit,
09:19dans la logique
09:20de la cinquième,
09:21c'est-à-dire
09:21de laisser le peuple
09:23trancher
09:23les grandes questions
09:24et si l'exécutif
09:25a peur de le faire,
09:27les citoyens eux-mêmes
09:28peuvent imposer
09:29un référendum.
09:31Ce serait une cinquième
09:32république augmentée
09:33quelque part.
09:34Exactement,
09:35c'est exactement ça.
09:35Je pense qu'après,
09:37ça c'est du marketing politique,
09:38est-ce qu'il faut l'appeler
09:38la sixième ou pas ?
09:39Moi, je suis attaché,
09:41alors c'est vrai
09:41que je suis biaisé
09:42parce que je suis attaché
09:43au général de Gaulle,
09:44donc je suis attaché
09:44à la cinquième,
09:45mais pour moi,
09:46on ne remet pas en cause
09:47la philosophie,
09:47si vous voulez,
09:48de la cinquième république
09:49en mettant
09:50le référendum
09:51d'initiative citoyenne.
09:53Au contraire,
09:54on rend cette république
09:55plus pérenne
09:55en évitant
09:56son instabilité
09:59par un personnel politique
10:01qui est devenu irresponsable
10:03et le forcé
10:04et le responsable
10:05puisque finalement,
10:07le peuple est capable
10:08de remettre en cause
10:09le personnel politique
10:10qui aujourd'hui
10:10se réfugie
10:11derrière les institutions
10:12pour avoir un chèque
10:14en blanc
10:14à chaque élection
10:15et faire un peu
10:16ce qu'ils veulent
10:17pendant leur mandat.
10:19Est-ce que le peuple
10:20est prêt
10:20pour un tel changement
10:21et dans le peuple,
10:23j'implique également
10:25les personnalités politiques ?
10:27Oui,
10:28je pense que le peuple
10:29français est mûr,
10:30je veux dire,
10:30on n'est pas plus idiot
10:31que les autres,
10:32je pense que le peuple
10:34français est prêt à ça
10:36et même demande cela.
10:37Vous savez,
10:38ils essaient de mettre
10:39en place
10:40la participation citoyenne,
10:41qu'on appelle
10:42la démocratie participative,
10:44délibérative,
10:45avec les fameuses
10:46conventions citoyennes
10:47qui sont organisées,
10:48qui commencent
10:49à se développer en France
10:50alors que c'est
10:50beaucoup plus le cas
10:51dans d'autres pays.
10:52Je pense que les Français
10:55et de manière générale,
10:57les citoyens
10:57des démocraties occidentales
10:59sont plus en demande
11:01de participation
11:02au-delà des élections.
11:04Ok,
11:05on va élire
11:06un certain nombre
11:06de personnes
11:07à différents niveaux,
11:08au niveau local,
11:09national,
11:09mais ne veulent plus
11:11de chèques en blanc,
11:11si vous voulez.
11:12Ils veulent quand même
11:13qu'on continue
11:14à les consulter
11:15et donc je trouve
11:16que le développement
11:17de la participation citoyenne
11:18et de manière générale
11:20de la démocratie participative
11:21et délibérative
11:22en complément
11:23de la démocratie représentative,
11:25c'est très intéressant
11:26et ça limite un petit peu
11:27aussi l'influence
11:28des lobbies.
11:29C'est-à-dire que,
11:30alors ça ne va pas
11:31remplacer les élus,
11:32mais simplement
11:33de tirer au sort
11:34un certain nombre
11:34de citoyens,
11:35de les faire réfléchir
11:36sur des problèmes
11:37locaux, nationaux
11:38et ensuite
11:39d'imposer
11:40que les résultats
11:40de leurs travaux
11:41soient à l'ordre du jour
11:42de l'Assemblée en question,
11:44qu'elle soit communale
11:44ou nationale,
11:46je trouve que ça permet
11:47d'enrichir
11:48le débat
11:48de nos élus
11:49et ça permet
11:50de limiter
11:51l'influence
11:51des lobbies
11:52sur nos élus.
11:53Cette crise institutionnelle
11:55semble éloigner
11:56encore davantage
11:57les citoyens
11:58de la vie politique.
11:59À part le RIC,
12:00y a-t-il d'autres éléments
12:02qui peuvent restaurer
12:03la confiance
12:04dans un pouvoir
12:05qui paraît impuissant
12:07ou même hostile
12:09aux citoyens ?
12:11Oui, je pense.
12:12Nous, on met
12:12plusieurs mesures
12:13sur la table.
12:14Il y a la limitation
12:15des mandats dans le temps
12:16au-delà d'une commune
12:17de 20 000 habitants
12:18parce que dans une petite commune,
12:19c'est difficile
12:20de trouver des personnes
12:21involontaires
12:22pour être sur les listes.
12:23Mais à partir
12:24d'un certain seuil,
12:24au niveau national
12:25mais aussi au niveau local,
12:27de limiter à deux
12:28ou trois consécutifs
12:29les mandats
12:30parce que sinon,
12:30au bout d'un moment,
12:31ça devient un métier
12:32et donc quand ça devient
12:33un métier,
12:34l'objectif n'est plus
12:35de protéger
12:35et de servir
12:36vos concitoyens,
12:37c'est logique,
12:38c'est de se servir
12:39dans le sens
12:39de poursuivre un mandat,
12:42un parcours électif
12:43qui devient
12:44un parcours professionnel
12:45donc limitation
12:45des mandats dans le temps.
12:47Vous ne pouvez pas
12:47être élu
12:48si vous avez
12:49un casier judiciaire
12:51avec des atteintes
12:52à la probité.
12:55Donc voilà,
12:56il y a un certain
12:56nombre de mesures.
12:57Il y a aussi
12:57la transparence locale
12:58au niveau financier.
12:59Vous savez,
13:00aujourd'hui,
13:00il y a une opacité financière
13:02au niveau des collectivités locales.
13:03Il n'y a pas
13:04d'obligation de publicité
13:05des comptes,
13:06il n'y a pas
13:07de certification
13:08des comptes
13:08contrairement à l'État.
13:09Donc,
13:10on parle beaucoup
13:10de déficit public,
13:11on parle beaucoup
13:12du compte des comptes
13:13publics,
13:14du compte de l'État,
13:17de la sécurité sociale,
13:18mais il y a une certaine
13:19opacité sur les comptes
13:20des collectivités
13:21parce qu'il n'y a pas
13:23une publicité des comptes,
13:24une obligation de publicité
13:25des comptes
13:25et puis il n'y a pas
13:27de certification
13:28des comptes associés.
13:31Donc,
13:31il y a des pistes,
13:32si vous voulez,
13:32plusieurs pistes
13:33qu'on met sur la table.
13:34Je vous invite à regarder
13:34le volet démocratie
13:36de notre projet
13:36sur le site
13:37de Nouvelle-Essor-Français
13:38pour retisser le lien.
13:41Et si vous voulez
13:41reparler de l'Assemblée nationale,
13:44nous,
13:45on serait pour un scrutin
13:47proportionnel
13:48avec prix de majoritaire
13:49comme dans les communes.
13:51Pourquoi ?
13:52Parce qu'aujourd'hui,
13:53entre l'Assemblée nationale
13:54et le Sénat,
13:54il y a quelque chose
13:56qui ne colle pas
13:57parce que
13:57où vous êtes élu
13:59dans une circonscription
14:00à l'Assemblée nationale,
14:02alors vous êtes censé
14:03représenter les citoyens,
14:05la nation,
14:06vous êtes censé
14:06être une émanation
14:07de la nation.
14:07Donc, il y a un biais
14:08parce que d'un côté,
14:08le député a tendance
14:09à aller représenter
14:10sa circonscription
14:11alors qu'il est juste
14:12un des éléments
14:13de la représentation
14:14de la nation.
14:15Donc, si vous faites
14:15un scrutin proportionnel,
14:17vous déterritorialisez
14:19l'élu
14:20qui est vraiment
14:20un représentant
14:21de la nation
14:22et proportionnel,
14:24ça permet d'avoir
14:25un peu toutes les sensibilités,
14:26mais ça reste gouvernable
14:27parce qu'il y a
14:28une prime majoritaire.
14:29Donc, on ne serait pas
14:30dans la situation d'aujourd'hui.
14:32Si on parle du Sénat,
14:33le Sénat,
14:34il est censé représenter
14:35les territoires.
14:36Donc là,
14:37sauf que c'est un scrutin
14:38d'élus.
14:38Donc, nous,
14:38ce qu'on propose,
14:39c'est que les sénateurs
14:41soient élus
14:41selon les mêmes modalités
14:42actuelles
14:43que pour les députés,
14:45si vous voulez.
14:45C'est-à-dire que
14:46tous les Français
14:47puissent élire
14:49leurs sénateurs
14:50qui représentent
14:51un territoire.
14:52Donc là,
14:52on serait vraiment
14:52dans la philosophie.
14:53Le Sénat représente
14:54bien les territoires.
14:55Vous avez un sénateur
14:56élu par tous les Français
14:57qui représente
14:58un territoire.
14:59L'Assemblée nationale,
15:00c'est une représentation
15:01relativement fidèle
15:02des opinions
15:03de la nation
15:04avec une prime majoritaire
15:06pour que ça reste gouvernable.
15:08Par rapport aux citoyens,
15:09n'y a-t-il pas un risque
15:10que finalement,
15:12les citoyens se disent
15:12« bon, en gros,
15:14c'est foutu,
15:15j'abandonne la vie politique,
15:17j'abandonne ma participation
15:18aux élections »
15:19ou pire,
15:21que la réaction
15:22finalement du peuple
15:23devienne violente ?
15:26Tout à fait.
15:26C'est exactement
15:27ce qu'il faut éviter.
15:29Et aujourd'hui,
15:30quand vous regardez
15:30les sondages
15:31Cevipof,
15:33c'est un phénomène
15:34qui touche
15:34toutes les productions
15:35d'autos,
15:36mais beaucoup plus
15:36encore la France.
15:38Il y a en France
15:4065% des citoyens
15:42qui disent
15:42se désintéresser
15:43complètement de la politique
15:44et se réfugier
15:46dans leur vie personnelle.
15:48Et on ne peut pas
15:48leur en vouloir
15:49quand on voit
15:49le spectacle aujourd'hui.
15:51Alors que
15:51dans les autres démocraties européennes
15:53ou de l'OCDE,
15:54ça ne dépasse pas 50%.
15:56Donc,
15:57il y a une singularité française
15:58et pour éviter
15:59que ça tourne mal,
16:01pour éviter
16:01que ça dérive même
16:02dans une guerre civile
16:04larvée
16:06ou carrément ouverte,
16:08il faut effectivement
16:09un choc de confiance.
16:10Il faut un choc de confiance
16:11et pour ça,
16:12il faut un projet,
16:13deux des individus
16:15qui travaillent,
16:16trois qui soient
16:16habités par leur pays
16:17et qui considèrent
16:19la politique
16:19non pas comme une fin en somme
16:20mais comme un moyen
16:21de servir leurs compatriotes.
16:22Et vous voyez,
16:23vous arrivez aux manettes
16:24avec un projet validé
16:26et puis surtout,
16:27vous devez donner des gages
16:29parce qu'il y a
16:29une telle défiance.
16:30Moi, je serais,
16:31si vous voulez,
16:32un Premier ministre,
16:33pour moi,
16:33arrivant aux manettes,
16:34il devrait dire
16:35écoutez,
16:35la situation est grave
16:36et donc l'exemple
16:37devraient venir d'en haut.
16:39On va réduire
16:39de 20 à 30%
16:40les émoluments
16:41de tous les ministres
16:42et on va réduire
16:43d'autant la composition
16:45des cabinets
16:46et on va traiter
16:47avec les directeurs
16:48d'administration centrale
16:48qui sont censés être
16:49les n-1 des ministres.
16:51Donc, je pense que,
16:53certes,
16:53ce n'est pas au niveau budgétaire
16:55que ça va changer la donne
16:55mais c'est symbolique.
16:57On a besoin de symboles,
16:57on a besoin d'un choc de confiance
16:58pour que les Français
17:00retissent le lien
17:01avec leur politique
17:02surtout à l'échelle nationale.
17:04Concrètement,
17:05l'absence de gouvernement
17:06opérationnel
17:07retarde des décisions
17:08économiques et sociales
17:09importantes.
17:10Quelles sont les conséquences
17:12concrètes de cette instabilité
17:13pour les Français ?
17:15C'est dramatique
17:16puisque aujourd'hui,
17:18vous avez des entreprises
17:19qui retardent leurs embauches,
17:22qui retardent leurs investissements,
17:23qui gèlent tout.
17:25Il n'y a pas de pire
17:26que l'instabilité
17:27pour le secteur économique.
17:29Ils ont besoin
17:29de visibilité
17:30parce que quand vous endettez
17:31votre entreprise,
17:32essentiellement des petites
17:33et moyennes entreprises
17:34sur 10, 15, 20 ans,
17:36vous avez besoin
17:37de visibilité
17:38pour fiabiliser
17:39vos calculs de rentabilité.
17:40Donc là,
17:41tout est bloqué.
17:41Tout est bloqué,
17:42ça veut dire
17:42moins d'emplois,
17:44moins de pouvoir d'achat
17:45parce que moins de primes,
17:46moins d'augmentation
17:47de salaire
17:47et donc toujours plus
17:50de demandes sociales,
17:51toujours plus
17:51des dépenses sociales
17:52puisque les Français,
17:53du coup,
17:54ont un pouvoir d'achat
17:55qui n'augmente pas
17:56et voire même
17:56qui est renié
17:57puisque nos politiques
17:58pour essayer
17:58de redresser la barre
17:59des finances publiques
18:00plutôt que de réformer
18:01l'État
18:02au sens de la gestion
18:04de l'arrière-boutique
18:05vont font la poche
18:06des Français.
18:06Donc on va augmenter encore
18:08je dirais
18:09la quoi de part
18:10non remboursée
18:11des franchises médicales,
18:13des médicaments
18:13et des consultations.
18:15On va une fois de plus
18:17encore leur faire
18:18les poches
18:19avec le malus automobile
18:20qui augmente
18:21et pourquoi pas
18:21la désagréation
18:23par rapport à l'inflation
18:23des retraites
18:24voire pourquoi pas
18:25un gel des retraites
18:26en tout cas
18:26pour certains retraités.
18:28Donc c'est dramatique
18:29effectivement.
18:30On ne pourra jamais
18:31résoudre les problèmes
18:32avec ceux qui les ont créés.
18:33Par conséquent,
18:34il va falloir changer
18:36ce personnel politique
18:36et je crains
18:37qu'il faille attendre
18:38une espèce de
18:39méjoin 40
18:40économique et social,
18:41un nouveau séisme
18:41national
18:42pour qu'on mette
18:44aux manettes
18:45une nouvelle génération
18:46de décideurs
18:47d'hommes et de fins politiques
18:48vraiment
18:49mais évidemment compétents
18:50mais habités
18:51par le service
18:51de la France
18:51et des Français
18:52pour redresser la barre.
18:54Il y a un cycle immuable
18:55hélas
18:56qui est particulièrement
18:57vrai en France
18:57puisqu'on est incapable
18:58de réparer le toit
18:59par beau temps.
19:00C'est les temps difficiles
19:02pour les hommes forts,
19:03les temps de paix,
19:04les temps de paix
19:05les hommes faibles
19:06et les hommes faibles
19:07les temps difficiles.
19:08Donc je crois
19:08qu'on est arrivé
19:08au bout de ce cycle.
19:09Le général de Gaulle
19:10a réussi à redresser
19:11le pays,
19:11ça a duré 30-40 ans
19:12et maintenant
19:13on va atteindre
19:14encore le fond de la piscine
19:15et on dit hélas
19:16que la France
19:16est en retard
19:17d'une réforme
19:17en avance d'une révolution.
19:19Je crains que ce soit
19:20une nouvelle fois vérifié.
19:21Alors révolution,
19:22je ne veux pas inquiéter
19:22ceux qui nous écoutent,
19:23ce n'est pas forcément
19:24on l'espère sanglant,
19:25simplement c'est un gros
19:27changement institutionnel
19:29en tout cas
19:30un gros changement
19:31surtout dans le personnel politique.
19:34Très suivant,
19:35merci.
19:36On se donne rendez-vous
19:37très bientôt
19:38pour de nouvelles questions.
19:40Merci beaucoup.
19:40Merci Jean-Pierre.
19:41Merci à tous.
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