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  • il y a 12 heures
La France vit une nouvelle crise politique profonde après la démission de Sébastien Lecornu. Depuis, plusieurs partis de l'opposition appellent le président à démissionner. Et selon un sondage CSA pour CNEWS, Europe 1 et le JDD, les Français sont majoritairement de cet avis (61%). Pour Gabrielle Cluzel, journaliste et auteure, «ces Gaulois réfractaires sont frappés par une envie de dégagisme».

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Transcription
00:00Dégagisme, premier parti de France, et on peut réellement se demander si quand le vent du dégagisme souffle, eh bien on peut l'arrêter, vous voyez.
00:09Alors la profession de foi du dégagisme pourrait se résumer en trois mots, ras-le-bol, ras-le-bol, ça s'appelle de la cohésion négative.
00:17Vous savez, ces Français ne sont pas d'accord sur ce qu'ils aiment, mais ils sont d'accord sur ce qu'ils n'aiment pas.
00:24Et la détestation portée par le vent de la colère, c'est très très puissant, il faut quand même s'en rendre compte.
00:30Et comme toujours, c'est au sommet que le vent souffle le plus fort, donc c'est le président qui est visé.
00:35Alors ce n'est pas un sondage isolé, tous vont dans le même sens, un sondage Odoxa paru le 6 octobre, par le même de 70%.
00:43Alors seul Emmanuel Macron ne semble pas voir ces sondages, en tout cas il ne les évoque pas.
00:49Là il est en Égypte, chacun a les fuites de Varennes qu'il peut.
00:53Alors au début, ceux qui demandaient sa démission, et Charlotte l'avait dit la semaine dernière et c'est très juste,
01:01passaient pour des fous furieux, pour des gens marginaux si j'ose dire.
01:06Les gens du cercle de la raison ne l'évoquaient absolument pas.
01:09Et puis on a vu qu'Edouard Philippe s'y est mis.
01:11Puis même le magazine Le Point, et tout un trait d'autres gens tout à fait respectables,
01:17parce qu'on a vu évidemment que c'était le point bloquant.
01:22Et il est possible que cette pantomime gouvernementale qui est en train de se jouer actuellement,
01:27soit la goutte d'eau qui fait déborder le vase.
01:28C'est ça le paradoxe, c'est qu'elle se joue précisément pour éviter le dégagisme,
01:33mais en fait elle l'alimente.
01:35Alors il faut savoir que personne, vous pouvez faire le test auprès de vous,
01:39moi j'ai fait toute la journée, personne, personne ne montre le moindre intérêt
01:44pour ce changement de gouvernement.
01:46Vous savez, quand on déménage, souvent on a un peu la flemme d'apprendre le nom des rues.
01:52À chaque fois, on se dit il faut rechanger.
01:54Là, on change tellement de gouvernement que vous pouvez demander aux gens,
01:57ils ne savent pas qui a été nommé, et peu ou prou, ils s'en cognent.
02:03Alors vous voyez, vous pouvez même essayer de les indigner, ça ne fonctionne pas.
02:08Par exemple, Monique Barbu, qui est le nouveau ministre de la Transition écologique,
02:13vous essayez d'expliquer aux gens quand même, c'est un peu scandaleux visiblement,
02:15il y a tout un faisceau de présomption qui montre qu'elle est anti-nucléaire,
02:20c'est vraiment un sujet d'indignation.
02:23En fait, ils s'en fichent.
02:24Vous voyez, de la même façon, Catherine Vautrin aux armées,
02:28on a vu Jean-Dominique Merchet dire,
02:30moi je bosse depuis des dizaines d'années sur les sujets de la défense,
02:33je ne l'ai jamais vu.
02:34C'est vrai que c'est un peu baroque en principe,
02:36on nomme des gens qui connaissent vaguement le sujet.
02:38Là, non.
02:39Je vous assure, oui, bon, d'accord, les gens s'en moquent
02:43parce qu'ils pensent que ça va très vite se terminer,
02:46donc ils haussent les épaules.
02:48Et puis vous savez, il y a toujours cette rhétorique,
02:50c'est vrai qu'on l'entend sans arrêt,
02:52c'est de nous dire, oh, là, ça aurait pu être pire.
02:56Vous voyez ce que j'entends ?
02:57C'est le maximum du positif que l'on puisse dire, là, actuellement.
03:01Et le préfet Nunes, on nous dit,
03:03oh, ça aurait pu être pire comme ministre de l'Intérieur.
03:05Enfin, le préfet Nunes, c'est quand même lui
03:07qui a été très costaud sur les Gilets jaunes, je vous rappelle.
03:11Et c'est lui qui, à propos du moment du meurtre d'Elias,
03:14avait mis en cause, ça en était pris à la fachosphère.
03:17Vous voyez, donc c'est quand même assez particulier.
03:20– Dans le grand cirque de ces derniers jours,
03:23Gabriel Cluzel, deux petites phrases lourdes de sens
03:26ont spécialement choqué. Lesquelles ?
03:29– Alors, ces deux phrases, elles ont choqué
03:31parce que elles sont éminemment représentatives d'un état d'esprit.
03:34Vous savez, on nous parle de stabilité, de pacte de stabilité,
03:36cette neuve lampe de techno-table insupportable.
03:40Mais en fait, la stabilité, il ne faut pas se tromper,
03:42elle n'est pas pour la France.
03:43La recherche de stabilité, elle est pour ceux qui sont en place actuellement
03:47et qui n'ont aucune intention de bouger.
03:49– Le socle commun, comme dit Mathieu.
03:50– Le socle commun, voilà.
03:52Et donc, Sébastien Lecornu, mercredi soir, a dit
03:55« Ah, il n'y aura pas de dissolution ».
03:57Vous savez pourquoi ? Mais ce n'est pas une plaisanterie.
03:58Moi, je me suis dit, ça frise le gag.
04:01Parce qu'une majorité absolue de députés ne souhaitaient pas qu'elle ait lieu.
04:05Bah oui, je comprends, ils sont accrochés à leur siège comme une bernille qu'à son rocher.
04:11Donc, de fait, ils n'ont pas du tout envie qu'il y ait une dissolution,
04:14surtout ceux qui font partie d'un parti qui a perdu un peu de sa superbe.
04:18Mais moi, je me demande dans la linéa cachée de la Constitution,
04:21il est stipulé que l'Assemblée ne peut être dissoute qu'avec l'immable autorisation des intéressés.
04:26Vous voyez, c'est quand même assez spécial.
04:28Et à peu près au même moment, Elisabeth Borne a suggéré
04:31que l'on pourrait abandonner la réforme des retraites.
04:34Vous savez, on dit qu'il y a des gens qui sont prêts à vendre père et mère
04:36pour garder leur poste, mais elle, elle est prête à vendre son bébé.
04:38Parce que c'était son bébé, elle l'a porté pendant des mois.
04:41Elle promettait les dix plaies d'Égypte aux Français s'ils ne l'adoptaient pas.
04:45Et là, tout d'un coup, elle est prête à s'en débarrasser.
04:49Et du reste, Sébastien Lecornu n'a pas écarté l'hypothèse.
04:54Vendredi soir, le sénateur PS Rémi Cardon a affirmé sur X
04:58que non, non, il n'y avait pas eu de deal sur le sujet.
05:00Elle n'était pas forcément dans la corbeille de la mariée socialiste.
05:03Vous savez, il n'y avait pas eu de deal pour éviter la censure
05:06avec le Parti socialiste sur ce sujet de la réforme des retraites.
05:09Mais Sébastien Lecornu, il a fait une réponse en bonne ancienne élue de l'heure,
05:13une réponse de normand, peut-être ben oui, peut-être ben que non.
05:16Il a dit qu'il faudra trouver un chemin pour que le débat ait lieu.
05:19Donc, ils comprennent qui pourra, mais en tout cas, il n'a pas fermé la porte.
05:23L'avenir nous dira qui, entre le socialiste Rémi Cardon et lui, a menti.
05:30Alors, en réalité, nous ne sommes plus, il faut le savoir, en démocratie, mais en démophobie.
05:37C'est-à-dire qu'on redoute, on a peur du peuple et on a raison d'avoir peur du peuple
05:43parce qu'il y a ce vent de dégagisme.
05:45On connaissait le Mistral, la Tramontane, mais sur les visées, il y a un vent parisien de dégagisme.
05:52Mais le dégagisme ne touche pas seulement le Président de la République.
05:55Oui, parce que c'est le double principe de la goutte d'eau qui fait déborder le vase
05:58et du dentifrice qui est sorti du tube.
06:02Et je peux vous assurer que c'est très compliqué de le faire entrer.
06:06Il y a un holker général contre ce système de tech notable 4F.
06:11Vous savez, fort avec les faibles, fort avec les faibles, c'est non.
06:16Fort avec les faibles, faibles avec les forts, voilà, je cherchais.
06:20Alors, on l'a vu à l'œuvre avec le Covid.
06:23On l'a vu à l'œuvre avec les gilets jaunes.
06:27On l'a vu à l'œuvre en matière d'écologie punitive.
06:31Vous savez, on ne sait pas qui rentre et sort dans notre pays, enfin surtout qui rentre.
06:34Mais on va nous expliquer combien de fois on a le droit de laver notre culotte pendant la semaine.
06:38Mais c'est ça, aujourd'hui, ce qui se passe dans ce pays.
06:41On en avait parlé.
06:42Les jeans.
06:43Oui, c'était les jeans.
06:44Oui, mais c'était tout.
06:45Il y avait un petit tableau.
06:48Et vous savez, Macron est en Égypte et le dégagisme, c'est une pyramide.
06:53Ça tombe bien, c'est une sédimentation.
06:55Donc, il y a eu les gilets jaunes, le Covid, l'Europe, l'insécurité, l'immigration.
07:00Je vous rappelle qu'aujourd'hui, c'est l'anniversaire de la mort de Dominique Bernard.
07:04C'est celui du meurtre de Lola demain.
07:07Et vendredi, jeudi, c'est celui du meurtre de Samuel Paty.
07:12Ça fait beaucoup pour une semaine, vous voyez.
07:14Et le système ne le sait pas.
07:17Mais à chaque fois, c'est une pelleté sur sa propre tombe.
07:22Parlons un instant de l'Europe.
07:24Même le chancelier Friedrich Merz a demandé que l'on revienne,
07:28que l'on fasse un moratoire sur la suppression, l'arrêt des voitures thermiques en 2035.
07:34Même l'Allemagne commence à se lever contre l'Europe en parlant de bon sens.
07:38Et nous, nous en sommes absolument incapables.
07:42Alors, il faut savoir que le moteur du dégagisme, à un corburant, c'est le mépris.
07:46On a beaucoup parlé du mépris d'Emmanuel Macron.
07:49Vous savez, il y en a d'autres.
07:50Moi, il y a quelques semaines, j'ai lu un entretien de Paris Match avec Alain Minc.
07:56Vous savez, Alain Minc, c'est le cercle de la raison.
07:58Il disait qu'Emmanuel Macron n'avait pas su éduquer les Gaulois réfractaires.
08:03Vous voyez, il n'avait pas su éduquer les Gaulois réfractaires.
08:06C'était exactement sa phrase.
08:08Emmanuel Macron a évoqué les Gaulois réfractaires, mais les a-t-il éduqués ?
08:11Aujourd'hui, ces Gaulois réfractaires sont frappés jusqu'au fond de leur tripe par cette envie de dégagisme.
08:21Et le vent risque de souffler très, très fort.
08:24Sous-titrage Société Radio-Canada
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