- il y a 2 jours
À LA UNE / Élus et citoyens : la rupture ?
Après la grève du 18 septembre 2025 qui a rassemblé au moins 500 000 manifestants à travers la France (et plus d'un million selon la CGT), la colère reste vive. Les organisations syndicales, à l'origine de cette mobilisation, ont lancé un ultimatum au nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu : ce dernier aura jusqu'au mercredi 24 septembre 2025 pour répondre à leurs demandes. En l'espace d'une dizaine de jours, deux journées de manifestations ont marqué la vie politique française, témoignant d'un « niveau de colère dans notre pays qui rend la situation inflammable », comme l'expliquait Frédéric Dabi, le directeur général de l'Ifop. Un sentiment de révolte présent chez plus de la moitié des Français, mais déjà évoqué par 37 % d'entre eux en 2019, juste après la mobilisation des gilets jaunes. Les cahiers de doléances, mal ou non exploités par la classe politique, sont désormais étudiés par les chercheurs. D'après l'enquête du CEVIPOF publiée en février 2025, seuls 26 % des Français déclarent avoir confiance dans la politique, et 24 % dans l'Assemblée nationale. Comment remédier à ce sentiment de défiance ? Les citoyens présents en plateau posent leurs questions directement aux députés !
Invités :
- Thomas Ménagé, député « Rassemblement national » du Loiret
- Sarah Legrain, députée « La France Insoumise » de Paris
- Thomas Lam, député « Horizons et indépendants » des Hauts-de-Seine
- Wally Bordas, journaliste politique au « Figaro », auteur de « Palais Bourbier » (Robert Laffont)
Chronique :
« Le détail qui en dit long » : Mais que fait le Président ? par Anna Cabana, journaliste.
« Chaque Voix compte », votre rendez-vous quotidien qui prend le pouls de la société : un débat, animé par Adeline François, en prise directe avec l'actualité politique, parlementaire, sociale ou économique.
Un carrefour d'opinions où ministres, députés, élus locaux, experts et personnalités de la société civile font entendre leur voix.
Après la grève du 18 septembre 2025 qui a rassemblé au moins 500 000 manifestants à travers la France (et plus d'un million selon la CGT), la colère reste vive. Les organisations syndicales, à l'origine de cette mobilisation, ont lancé un ultimatum au nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu : ce dernier aura jusqu'au mercredi 24 septembre 2025 pour répondre à leurs demandes. En l'espace d'une dizaine de jours, deux journées de manifestations ont marqué la vie politique française, témoignant d'un « niveau de colère dans notre pays qui rend la situation inflammable », comme l'expliquait Frédéric Dabi, le directeur général de l'Ifop. Un sentiment de révolte présent chez plus de la moitié des Français, mais déjà évoqué par 37 % d'entre eux en 2019, juste après la mobilisation des gilets jaunes. Les cahiers de doléances, mal ou non exploités par la classe politique, sont désormais étudiés par les chercheurs. D'après l'enquête du CEVIPOF publiée en février 2025, seuls 26 % des Français déclarent avoir confiance dans la politique, et 24 % dans l'Assemblée nationale. Comment remédier à ce sentiment de défiance ? Les citoyens présents en plateau posent leurs questions directement aux députés !
Invités :
- Thomas Ménagé, député « Rassemblement national » du Loiret
- Sarah Legrain, députée « La France Insoumise » de Paris
- Thomas Lam, député « Horizons et indépendants » des Hauts-de-Seine
- Wally Bordas, journaliste politique au « Figaro », auteur de « Palais Bourbier » (Robert Laffont)
Chronique :
« Le détail qui en dit long » : Mais que fait le Président ? par Anna Cabana, journaliste.
« Chaque Voix compte », votre rendez-vous quotidien qui prend le pouls de la société : un débat, animé par Adeline François, en prise directe avec l'actualité politique, parlementaire, sociale ou économique.
Un carrefour d'opinions où ministres, députés, élus locaux, experts et personnalités de la société civile font entendre leur voix.
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Musique
00:01Bonsoir et bienvenue dans chaque voix compte sur LCP.
00:27C'est vendredi et le vendredi vous vous dites où est Charlie ?
00:29Je suis là.
00:30Mais le vendredi, puisque chaque voix compte, c'est à vous que l'on donne la parole directement.
00:35Autour de moi ce soir, des étudiants, des enseignants, des travailleurs sociaux, des grévistes, des non-grévistes.
00:41Je voudrais d'abord tous vous remercier d'être là sur le plateau de chaque voix compte à l'Assemblée nationale
00:46pour échanger et pour débattre avec trois de vos représentants, trois députés avec nous ce soir.
00:53Thomas Lame, député Horizon des Hauts-de-Seine.
00:55Bonsoir et merci d'être là.
00:57Sarah Legrin, députée de la France Insoumise de Paris.
01:00Bonsoir, merci d'être avec nous.
01:02Et Thomas Ménager, député RN du Loiret.
01:04Bonsoir.
01:05Merci d'être là.
01:06Vous allez pouvoir leur poser vos questions, leur dire vos préoccupations.
01:11On va se parler, on va s'écouter, on va se respecter et on va essayer, pourquoi pas aussi, d'avancer.
01:18Avec moi aussi ce soir, il y a Anna Kamana.
01:21Bonsoir Anna.
01:21Oui, bonsoir Annie.
01:22Merci d'être là.
01:23Et Wally Bordas, journaliste politique au Figaro.
01:26Vous publiez cette semaine chez Robert Laffont.
01:28Palais Bourbier, chronique d'une France ingouvernable.
01:32Merci Wally d'être avec nous ce soir dans Chaque Voix Compte.
01:35Tout de suite, c'est le sommaire avec Anna Une le jour d'après.
01:39Au lendemain des manifestations qui ont rassemblé entre 500 000 et 1 million de personnes dans toute la France,
01:44les syndicats donnent finalement 5 jours à Sébastien Lecornu pour répondre aux revendications.
01:50Mais quelles revendications ?
01:52La mobilisation d'hier n'avait pas de mot d'ordre précis.
01:55Nous verrons ce que demandent les syndicats et ce que vous ici en plateau vous attendez aujourd'hui.
02:01Sébastien Lecornu poursuit ses consultations en vue de former un gouvernement.
02:04Il a promis, vous le savez, une rupture.
02:06Et il a lui-même parlé du décalage entre la vie réelle et la vie politique,
02:10alors que la défiance à l'égard des politiques, justement, atteint des niveaux inédits.
02:15Comment retisser ce lien ?
02:16Eh bien, on va essayer ce soir.
02:18Et puis, à suivre aussi un exemple de colères enterrées, les cahiers de doléances.
02:23Vous vous souvenez ces cahiers nés du grand débat citoyen post-gilet jaune ?
02:27Eh bien, ils dorment désormais aux archives nationales, départementales ou municipales,
02:32faute d'avoir été numérisées.
02:34Nous sommes allés les consulter et nous en parlerons avec vous sur ce plateau.
02:38Voilà pour le menu du soir.
02:40A priori, puisque cette émission, c'est d'abord vous qui allez la faire.
02:44Chaque voix compte en public.
02:46C'est parti !
02:48Et maintenant, on fait quoi ?
02:57C'est cette question que beaucoup se sont posée ce matin au réveil,
03:00que ce soit les syndicats, les manifestants ou les responsables politiques.
03:05Que faire de cette colère qui souffle sur la France
03:09et qui a mobilisé des centaines de milliers de personnes hier et la semaine dernière dans tout le pays ?
03:14Que faire alors qu'il n'y avait pas de mot d'ordre précis pour ces manifestations ?
03:18Première question à mon public ce soir.
03:21Qui parmi vous est descendu dans la rue hier ?
03:25Ça fait quand même quelques personnes.
03:27Je vais vous donner la parole.
03:28Je crois que vous êtes Judith, c'est ça ?
03:30Oui, c'est ça.
03:31Vous avez manifesté hier où, ça ? Et pour quelles raisons ?
03:34Alors, j'ai manifesté à Paris.
03:37Je suis enseignante et je suis également syndicaliste, cadre à la CFDT.
03:43Et j'ai donc répondu à l'appel d'ordre de mon syndicat.
03:48J'ai manifesté en intersyndicale,
03:52tout d'abord contre le projet du budget qui avait été proposé par le gouvernement précédent.
03:58Et parce que, en fait, alors nous étions un million hier dans la rue et nous étions un million parce que, en fait, ça fait quand même quelques temps déjà que le dialogue social est complètement évité,
04:13qu'il n'y a pas de dialogue social avec le gouvernement, que le débat à l'Assemblée nationale est souvent détourné.
04:19Et il n'y a pas moyen, en fait, de construire un débat, un dialogue qui permet de faire entendre les intérêts des uns et des autres.
04:29Les décisions sont prises sans cette concertation qui est absolument incontournable.
04:35Et en fait, il est temps de faire entendre notre voix et c'est dans la rue qu'on l'a fait entendre,
04:42à défaut de pouvoir la faire entendre dans les instances de dialogue social que nous espérons voir se mettre en place.
04:49Puisqu'aujourd'hui, il y a eu un communiqué de l'intersyndicale avec six revendications,
04:55une date le 24 septembre et nous attendons des réponses.
04:58Et la réforme des retraites, qui est passée après 14 manifestations par un 49-3,
05:06fait partie de la cinquième des revendications, l'abrogation de la réforme des retraites.
05:12Comme quoi ces réformes passées de façon finalement autoritaire et violente, d'une certaine façon, ne passent pas.
05:23C'est parfait parce que Judith a très bien posé le cadre du début de notre débat.
05:29C'est vrai qu'il y a une intersyndicale qui s'est réunie dès ce matin.
05:32Est-ce que d'abord l'un d'entre vous a tout de suite envie de répondre à Judith ?
05:36Moi j'ai envie de la féliciter parce que je sais que faire grève n'est pas une partie de plaisir,
05:40que ça fait perdre du salaire, que descendre dans la rue n'est pas une partie de plaisir
05:44quand on a peur parfois de la répression qu'on peut prendre dans la figure aussi.
05:48Et aussi lui dire qu'elle n'est clairement pas seule, puisque vous étiez un million
05:50et qu'il y a une très forte colère dans le pays.
05:52Et je pense que vous êtes du côté de la majorité sociale qui s'exprime dans le pays.
05:56Donc je pense que c'est ça qu'il faut entendre.
05:58Donc l'intersyndicale s'est réunie ce matin et elle a donc posé un ultimatum au Premier ministre
06:02en lui donnant jusqu'à mercredi prochain pour répondre aux revendications
06:06et derrière peut-être une nouvelle journée de grève à venir.
06:10Clément Perrault.
06:40« Si d'ici le 24 septembre, il n'a pas répondu à leurs revendications,
06:49les organisations syndicales se retrouveront pour décider très rapidement
06:53d'une nouvelle journée de grève et de manifestation. »
06:57Parmi les revendications, l'abandon de l'ensemble du projet de budget,
07:01la suppression de la réforme de l'assurance chômage
07:04et l'abandon de la retraite à 64 ans.
07:07Alors que son Premier ministre est sous pression.
07:11Le Président de la République, lui, se tient toujours à l'écart.
07:14Ce matin, il visitait les tours de Notre-Dame dans le cadre des Journées du patrimoine.
07:19– Et on aura l'occasion d'en reparler tout à l'heure avec Anna Cabana,
07:22mais je me tourne d'abord vers nos trois députés ce soir.
07:25Qu'est-ce que vous retenez du message qui a été envoyé hier par les Français ?
07:29Thomas Ménager.
07:30– Au-delà des personnes qui étaient très nombreuses dans la rue,
07:33il faut voir quand même qu'il y a aussi toute une majorité censure,
07:35des gens qui n'ont pas pu aller manifester,
07:36mais qui partagent en fait les revendications, les demandes qui sont multiples
07:40mais qui tournent quand même toujours autour du même sujet
07:42qui est de la justice sociale, de reconnaître quand même l'effort des Français
07:46qui sont déjà soumis à des fortes difficultés en matière de pouvoir d'achat,
07:50à qui on demande de travailler encore plus,
07:51à qui on a failli demander de travailler deux jours fériés gratuitement.
07:55– Ça y est, ça s'est abandonné.
07:56– Oui, c'est abandonné, mais il faut comprendre que,
07:58et Madame Judith disait tout à l'heure un élément important,
08:02c'est vrai que je pense que la question des retraites
08:04et le passage en force qu'il y a eu maintenant il y a près de deux ans,
08:07c'est aussi une blessure, de la même manière que 2005,
08:10quand il y a un référendum, on demande l'opinion des Français,
08:12n'est pas respecté quelques années par la suite.
08:14quand il y a le traité Lisbonne qui est passé en force,
08:18en fait, contre l'avis du peuple par Nicolas Sarkozy.
08:21À chaque fois que le peuple s'exprime dans la rue,
08:23qu'il y a parfois aussi une majorité,
08:25il y avait une majorité contre cette réforme borne à l'Assemblée nationale
08:28et qu'il y a eu ce passage en force avec le 49-3,
08:31je pense qu'on met des coups de poignard dans ce lien de confiance
08:34entre les élus et, entre ce que certains considèrent comme les élites,
08:37mais les élus et le peuple.
08:40Et demain, je pense que, et ça doit nous questionner aussi tous
08:43sur la question, par exemple, des retraites.
08:44Moi, j'ai porté pour mon groupe, le 31 octobre dernier,
08:47un texte d'abrogation pour le Rassemblement national.
08:50Moi, je regrette que certains ne l'aient pas voté.
08:52Moi, j'ai toujours voté, par exemple, les textes d'abrogation
08:54qui venaient de ma collègue de gauche.
08:56Je pense qu'il faut qu'on arrive à dépasser aussi un certain nombre de clivages
08:59parce que sinon, on y perdra tous.
09:02C'est ça ce qu'il faut comprendre aussi.
09:03Tous les élus, aujourd'hui, si on continue comme avant,
09:06on va perdre la confiance et tous nous serons emportés de la même manière.
09:10Thomas Lame, vous voulez lui répondre ?
09:11Oui, je suis assez d'accord sur le fait qu'il faille changer la méthodologie.
09:14Aujourd'hui, on a une Assemblée qui n'a pas de majorité.
09:17Moi, je n'ai pas connu d'Assemblée majoritaire comme parlementaire.
09:20Je suis arrivé en 2024.
09:21Donc, je m'adapte.
09:21Après la dissolution.
09:22Voilà, exactement.
09:23Je m'adapte.
09:23Et je pense qu'effectivement, il faut qu'on arrive à trouver un chemin
09:26avec toutes les personnes qui veulent mettre en avant l'intérêt général
09:31et l'intérêt de notre pays.
09:33Trouver un chemin, discuter sur tous les sujets.
09:35On peut parler de tous les sujets.
09:36La retraite, tout est envisageable.
09:39Il faut se mettre autour de la table.
09:40Mais pour ça, il faut arrêter peut-être de changer de gouvernement tous les six mois.
09:44Il faut pouvoir avoir une stabilité,
09:45pour avoir des interlocuteurs qui sont stables
09:47et pouvoir discuter de manière franche dans la durée
09:51et essayer de trouver des solutions ensemble.
09:53Si tous les six mois, on change de gouvernement,
09:55on change d'interlocuteur,
09:56on essaie de mettre le bazar
09:58ou de faire voter des abrogations,
10:01on ne va pas s'en sortir.
10:02Je pense qu'il faut que les gens responsables
10:04s'assoient autour de la table,
10:05se mettent à discuter
10:07et qu'on essaie de trouver des solutions tous ensemble.
10:09Sarah Legringe, vous voyez...
10:11Je pense que c'est un peu compliqué de dire ça.
10:12Après huit ans de macronisme,
10:13on a pu voir que la marque de fabrique d'Emmanuel Macron,
10:16ça a été de s'essuyer absolument les pieds
10:18sur à la fois l'Assemblée nationale,
10:21avec les 49-3 successifs,
10:2323 sous Elisabeth Borne, je crois,
10:24et puis aussi sur les mobilisations populaires,
10:27l'expression de la mobilisation populaire,
10:28que ce soit dans la rue,
10:29les mobilisations massives sur la retraite à 64 ans,
10:32évidemment, on y pense,
10:33mais aussi le vote, tout simplement.
10:34Je rappelle qu'il y a un an,
10:35Emmanuel Macron a dissous
10:36et qu'il n'a pas respecté le résultat des élections.
10:38Donc quand vous dites qu'il faudrait arrêter
10:39de changer de gouvernement tout le temps,
10:40en fait, il faudrait surtout arrêter
10:41de mettre tout le temps les mêmes.
10:42Parce que quand ils sont battus aux élections,
10:44c'est pas normal que ce soit les mêmes
10:45qui reviennent,
10:46et y compris pour faire la même politique.
10:47Parce que venez m'expliquer là
10:48que M. Lecornu,
10:50qui est dans les gouvernements de M. Macron
10:51depuis 8 ans,
10:52va venir faire,
10:53et a été mandaté pour faire
10:54une politique différente
10:55de celle de M. Bayrou,
10:56alors qu'il nous explique
10:56qu'il va renoncer à deux jours fériés,
10:58mais que tout le reste, visiblement,
10:59reste encore en l'état, dans le budget.
11:01C'est pas crédible pour les Français.
11:02Et je crois que le message d'hier
11:03est assez clair sur le fait
11:05que c'est pas entendable, en fait,
11:08de simplement dire,
11:09oui, on va essayer de commencer à discuter,
11:10et qu'il faudrait peut-être
11:12juste commencer à essayer d'écouter
11:13ce que disent les Français,
11:15avec les moyens qui sont les leurs.
11:17La grève, la mobilisation, et le vote.
11:19Monsieur, on vous écoute.
11:22Il faut lui donner un micro.
11:24C'est mieux.
11:27Bonsoir.
11:28Charlène Gandy,
11:30agent cadre de la fonction publique.
11:32J'ai une question,
11:33parce que deux députés
11:34ont évoqué plusieurs fois
11:36les 49-3,
11:38ou le traité de Lisbonne,
11:39comme des coups de poignard,
11:41en tout cas des moyens
11:44qui ont eu un effet pervers
11:47sur le lien entre
11:48les élus,
11:50la nation
11:50et le peuple.
11:52Ma question est la suivante.
11:54Est-ce que
11:55vous ne pensez pas
11:56que les représentants,
11:57les élus que vous êtes,
11:59n'êtes pas plus à même
12:00de savoir
12:00ce qui est bon
12:01pour l'avenir de la France
12:02que le peuple lui-même ?
12:05Qui veut répondre à Charles ?
12:06Je ne crois pas qu'on ait la science infuse.
12:08On apprend tous les jours
12:08comme tout le monde.
12:09Alors, évidemment,
12:11quand on se fait élire,
12:12on a un programme
12:13et on a une feuille de route.
12:16Mais ensuite,
12:16effectivement,
12:17on peut,
12:18je pense qu'on est tous,
12:20quel que soit notre bord politique,
12:22sur le terrain,
12:22à la rencontre des gens.
12:23Moi, je suis au quotidien
12:24dans ma ville.
12:25Je rencontre du monde,
12:27les associations,
12:27les gens qui veulent me voir,
12:28mais aussi le tout venant
12:30sur les marchés
12:30quand je fais mes courses,
12:31quand j'amène ma fille
12:32à l'école.
12:33Je discute avec les gens
12:34et j'essaye de comprendre
12:36leurs attentes,
12:37qu'est-ce qui convient aujourd'hui
12:39dans ce que nous faisons,
12:39qu'est-ce qui ne convient pas.
12:40On peut toujours évoluer
12:42sur des choses,
12:43même si on a un corpus idéologique
12:46et un programme
12:46sur lequel on a été élu.
12:48Il est toujours possible
12:49de changer,
12:50d'écouter en fonction
12:51de l'actualité
12:52et des attentes des gens.
12:53Ça, c'est...
12:54Ça fait possible, oui.
12:55Après, pour vous répondre,
12:57la Ve République,
12:57elle est faite
12:57pour que ça s'exerce
12:59par la voix des représentants
13:00et par la voix du référendum.
13:01Je pense que les deux sont possibles.
13:03On ne peut pas faire
13:03des référendums tout le temps,
13:04bien entendu.
13:05Je pense que vous seriez
13:06le premier à en avoir marre
13:07si tous les week-ends,
13:08il fallait aller voter.
13:09Ça, c'est notre boulot.
13:09C'était aussi l'usage
13:11intempestif du 49-3
13:12qui a fini par briser
13:14ce lien, peut-être,
13:15entre...
13:16Moi, je pense que ça sera
13:17un décalage.
13:17J'essaierai ma collègue
13:18après répondre.
13:18Moi, je pense que le 49-3,
13:19il doit exister dans la Constitution
13:21pour le budget,
13:22pour un certain nombre de cas
13:24où il faut qu'on ait un budget,
13:25il faut que ça avance
13:26et il faut parfois...
13:27C'est un outil constitutionnel
13:29qui a quand même un intérêt.
13:31S'il y a un moment de blocage,
13:32il faudra bien un budget.
13:32Par contre, l'utiliser
13:33sur des réformes d'ampleur
13:35comme la question des retraites.
13:36L'utiliser quand pourtant
13:38il y a une minorité
13:39à l'Assemblée nationale
13:40qui est pour,
13:40quand il y a une majorité
13:41de personnes qui sont opposées
13:43dans tous les sondages
13:44et dans la rue,
13:45là, il faut qu'il y ait
13:46une utilisation qui soit modérée,
13:47qui soit intelligente.
13:48Parce que si c'est, au final,
13:50utiliser le 49-3
13:50comme un doigt d'honneur
13:52indirectement en disant
13:53« causez toujours,
13:53ça m'intéresse,
13:54on s'en fout,
13:55on peut passer en force »,
13:56là, ça ne se passe pas bien
13:57et ça crée du ressentiment
13:59de la défiance.
14:00Par contre,
14:00dans des situations exceptionnelles,
14:02quand il n'y a pas de majorité,
14:03quand il y a besoin
14:04à le 49-3,
14:08nous, la possibilité
14:09quand il y a un 49-3
14:10d'empêcher le passage en force
14:12pour le budget.
14:13Donc c'est une question
14:13qui doit être raisonnée,
14:15raisonnable de l'utilisation
14:16pour moi de ce 49-3
14:17et elle a été aujourd'hui
14:18utilisée à tort
14:20dans de nombreux cas.
14:22En tout cas,
14:22Sébastien Lecornu
14:23a promis une rupture
14:24sur la forme
14:25et sur le fond.
14:27Il avait souligné aussi,
14:28vous vous souvenez,
14:28lors de la passation de pouvoir
14:29avec François Bayrou,
14:30le décalage entre la vie réelle
14:32et la vie politique.
14:33Ce décalage,
14:35le Cévipof,
14:36le mesure chaque année
14:37avec son baromètre
14:38de la confiance politique
14:39qui devrait plutôt
14:40s'appeler un baromètre
14:41de la défiance
14:42tant elle est aujourd'hui
14:43à un niveau
14:43qui n'avait jamais été mesuré.
14:45Décryptage signé Thibaut Hénoc
14:47et on en parle ensuite.
14:47Sur les ronds-points
14:52il y a dix jours,
14:53N'attendons rien
14:54d'un gouvernement
14:54qui prétendrait
14:55de présenter les travailleurs.
14:57Ou dans les cortèges
14:58de manifestants hier,
14:59Un point commun,
15:03un fort sentiment
15:04de défiance
15:05s'exprime en France.
15:08D'après une récente étude,
15:10seuls 26% des Français
15:11ont confiance
15:12en la politique,
15:14le niveau le plus bas
15:15jamais mesuré.
15:17Un chiffre
15:17qui nous distingue
15:18de nos voisins européens.
15:21Une France
15:22en plein divorce
15:23entre citoyens et élus,
15:25le phénomène
15:26a été illustré
15:27par le mouvement
15:27Bloquons-Tour
15:28de Limoges.
15:31J'en ai marre
15:31de ce qui se passe
15:32dans les hautes sphères
15:33et des privilèges.
15:34À Rouen...
15:35On galère
15:36pour remplir le frigo
15:37et les mecs
15:38qui s'achètent des sièges
15:38à 40 000 balles,
15:40ça refait un bureau.
15:42Non, mais voilà,
15:42il faut...
15:43Voilà.
15:43La liste des griefs
15:45est longue.
15:4683% des Français
15:48estiment ainsi
15:48que les politiques
15:49ne prennent pas
15:50en compte leur avis.
15:51C'est ce non-respect
15:52des votes,
15:53c'est cette impression
15:55de ne pas être écouté
15:56par les classes politiques.
15:58C'est de plus en plus
15:59difficile d'ignorer...
16:01d'ignorer que le gouvernement
16:03nous ignore, en fait.
16:04Plus grave,
16:05pour 74% des personnes
16:07interrogées,
16:08nos dirigeants
16:09sont corrompus.
16:10On a un gouvernement
16:11qui est pourri.
16:12Complètement pourri,
16:13il y a des corrompus là-haut
16:14et le peuple, il meurt.
16:15Donc maintenant,
16:16il faut faire quelque chose.
16:18En haut de l'échelle
16:18de la défiance,
16:19figure le président
16:20de la République,
16:21suivi du gouvernement.
16:23Mais les partis politiques
16:24dans leur ensemble
16:25sont décriés.
16:26Seuls 16% des Français
16:28disent leur faire confiance.
16:30On se débrouille !
16:31Dans ce concert de critique,
16:32cependant,
16:33une nuance,
16:34la défiance décroît
16:35à mesure que le pouvoir
16:36se rapproche des citoyens.
16:3861% des Français
16:40ont ainsi confiance
16:42en leur maire.
16:44Tiens, j'ai envie
16:44de vous poser une question.
16:45Qui parmi vous
16:46a déjà parlé directement
16:47à son député ?
16:48À part aujourd'hui,
16:49bien sûr.
16:51Judith,
16:52et c'est tout.
16:54Personne...
16:54Dans les manifs,
16:56vous rencontrez
16:57les députés.
16:58Mais qu'est-ce qui vous a rendu
17:00méfiant
17:01à l'égard
17:02de la classe politique
17:02comme on le voit
17:03dans le reportage ?
17:04Frédéric,
17:05on vous écoute.
17:07En fin de compte,
17:08les partis politiques
17:09font de la politique
17:10pour leur parti
17:11et on voit
17:11la déconnexion totale,
17:13notamment à un moment
17:14quand les Français
17:15ont pris
17:16l'inflation
17:17de plein fouet.
17:18En fin de compte,
17:19vous,
17:19vous êtes tous
17:20augmentés
17:20vos avances
17:21de frais de mandat
17:22de 300 euros.
17:24Je veux dire,
17:25ce signe-là,
17:26je veux dire,
17:26les gens,
17:26ils ont du mal
17:27à finir les fins de mois,
17:28ils ont du mal
17:29à manger,
17:30à se chauffer
17:32et il y a des gens
17:33qui sautent des repas
17:35et voilà.
17:36Et quand on voit
17:37tout ce qui se passe,
17:38pourtant,
17:39il y a eu beaucoup
17:39de partis politiques
17:40qui ont été au pouvoir
17:41et on voit,
17:42par exemple,
17:43les services publics,
17:44c'est la catastrophe.
17:45Et qui c'est
17:45qui en subit
17:46les conséquences ?
17:47C'est nous.
17:47On attend 8 heures
17:48aux urgences.
17:49Vous,
17:49vous n'attendez pas
17:498 heures aux urgences
17:50ou les grands patrons
17:51non plus n'attendent pas
17:528 heures aux urgences.
17:53Tout est démantelé
17:54et voilà.
17:55Et au bout d'un moment,
17:55ce n'est pas acceptable.
17:57Il y a des gens
17:57qui n'arrivent même pas
17:58à trouver des médecins.
17:59Je veux dire,
18:00voilà.
18:00Et on sent
18:01qu'il y a de l'argent,
18:02il y a énormément d'argent,
18:04sauf qu'il n'y a pas
18:04un rapport de force nécessaire
18:05pour faire changer les choses
18:07et c'est par la grève
18:08comme les anciens l'ont fait
18:10qu'on peut avoir quelque chose
18:11parce que quand on sait
18:12qu'il y a 211 milliards d'euros
18:13qui sont donnés par an
18:14à des entreprises privées
18:15sans contrepartie,
18:17sans études d'impact,
18:18on se dit
18:18on se fout vraiment de nous.
18:20Vous parlez du versement
18:21des aides publiques
18:22aux entreprises
18:22dont on a parlé hier
18:23dans chaque voie compte.
18:24Qu'est-ce que vous répondez
18:25à Frédéric ?
18:26Parce que là,
18:26il souligne le décalage
18:28dont parlait Sébastien Lecornu
18:30la semaine dernière
18:30entre la vie réelle
18:31et la vie politique
18:32sur les 8 heures
18:33d'attente aux urgences,
18:34sur la casse du service public.
18:37Moi, j'ai envie de lui répondre
18:38parce que ça me permettra
18:38aussi de répondre
18:39à l'autre question
18:40à laquelle je n'ai pas pu répondre
18:40sur pour qui est-ce
18:41qu'on fait de la politique.
18:42Et moi, je suis convaincue
18:43que vous venez de dire
18:44faire la politique pour les partis,
18:46si en fait c'est ça
18:47l'impression que les gens ont,
18:48évidemment, c'est la catastrophe.
18:51Faire la politique pour soi,
18:52alors ça, c'est encore pire,
18:53en profiter pour se gaver.
18:54J'en profite pour dire
18:55que nous, on était opposés
18:56à cette augmentation
18:56des frais de mandat
18:57parce qu'on trouvait ça
18:57complètement incompréhensible
18:58dans ce moment-là d'inflation.
19:01Mais ce qui est sûr,
19:02c'est que pour moi,
19:03faire de la politique,
19:04c'est suivre l'intérêt général.
19:05Et donc, quand vous disiez
19:06est-ce que vous n'êtes pas
19:07vous mieux placé,
19:10mieux informé
19:10pour savoir quoi faire,
19:11moi, j'ai envie de vous dire
19:13que c'est exactement l'inverse.
19:14Moi, je pense que
19:15la mobilisation d'hier,
19:17la mobilisation du 10 septembre,
19:18ce que vous dites, monsieur,
19:20mais aussi ce que dit du coup
19:21le sondage que vous citez
19:23qui dit quand même
19:23qu'il n'y a aussi que 23%
19:25de confiance
19:25dans le président de la République.
19:26C'est lui qui prend le plus cher.
19:28C'est le procès
19:28d'une cinquième République
19:29où on ne se sent plus
19:30du tout représenté.
19:31On a à la fois
19:31un monarque présidentiel
19:33qui décide de tout
19:34et là, on le voit très fortement
19:36avec le fait de ne pas suivre
19:37le résultat des élections, etc.
19:39On a l'impression
19:39que les politiques sont menées
19:41pour une partie du peuple seulement,
19:42les plus riches
19:43et les multinationales
19:45et que ça faisait partie
19:46des mots d'ordre.
19:47Vous dites qu'il n'y avait pas
19:47eu de mots d'ordre
19:48dans la manifestation.
19:49Je vous dis qu'il n'y en avait pas eu
19:50un seul.
19:51C'est-à-dire qu'il y en avait beaucoup.
19:51Mais par contre,
19:52il y avait taxer les riches,
19:53Macron démission,
19:54retraite, augmenter les salaires.
19:55Globalement, ça dessine quelque chose
19:56qui est le contraire
19:57des politiques qui sont menées actuellement.
19:59Et moi, j'aimerais dire un mot aussi
19:59sur la représentativité en politique.
20:01Ce n'est pas normal
20:02qu'à l'Assemblée nationale,
20:03je crois que c'est 36% de femmes
20:05seulement à l'Assemblée nationale
20:06alors qu'on est la moitié dans le pays.
20:08Ce n'est pas normal
20:09qu'il y ait aussi peu
20:10d'ouvriers, d'employés
20:11à l'Assemblée nationale.
20:12Et ça, c'est quelque chose,
20:13je sais qu'à la France Insoumise,
20:14on essaye d'y travailler.
20:15On n'est pas parfaits sur le sujet.
20:16Mais on se dit,
20:17ce n'est pas possible, en fait,
20:18d'avoir des élus
20:19qui sont vécus comme des experts,
20:22du coup, qui un peu font une carrière,
20:24quoi, et puis du coup,
20:24on profite peut-être
20:25pour s'en mettre,
20:26pour se remplir les fouilles.
20:27C'est un peu l'idée
20:28que les gens peuvent avoir.
20:29Alors qu'ils ne sont pas représentatifs
20:31de la diversité
20:32de la société française.
20:33Et voilà, je sais qu'en tout cas,
20:34nous, on mène cet effort.
20:35Je sais que vous,
20:36vous êtes plutôt,
20:36en termes de parité,
20:38bien en dessous
20:38des moyennes,
20:40l'un comme l'autre.
20:41Je sais que...
20:41En termes de représentation,
20:42on pourra faire des combats
20:43sur les catégories sociaux.
20:44Non, mais c'est équivalent.
20:45C'est équivalent sur les ouvriers.
20:47Non, mais sur les ouvriers,
20:48employés, par exemple.
20:48Mais ça, ouvriers, employés,
20:50voilà, vous, je crois que vous avez
20:510% d'ouvriers dans votre parti,
20:533% d'employés.
20:55Bon, ce n'est pas la statistique
20:56de la société.
20:56Mais c'est vrai que nous,
20:57on en a 12.
20:57Ce n'est pas non plus suffisant.
20:59On a une présidence.
21:00Et ça, je pense que ça ne se règle pas
21:03en dépoussiérant la 5e République.
21:06Vous avez l'air, vous,
21:06vous dites, le 49-3,
21:07on peut le garder pour des choses.
21:08Moi, je pense qu'il faut passer
21:09à une 6e République
21:09et il faut le faire avec le peuple,
21:10par une constituante
21:11qui décidera de remettre
21:13les règles du jeu,
21:13y compris en disant
21:14comment on se fait bien représenter,
21:16comment on s'assure
21:17qu'on puisse faire
21:17une carrière politique
21:18et revenir ensuite,
21:19parce que ce n'est pas une carrière
21:20au sens professionnel,
21:21donc il faut pouvoir revenir après
21:22dans son activité professionnelle.
21:24C'est sûr que c'est plus facile.
21:25Moi, je suis fonctionnaire.
21:25Je sais que j'ai mon poste
21:26en sortant, je le sais.
21:28Si on n'est pas fonctionnaire,
21:29c'est plus difficile
21:29de retrouver un boulot
21:30après avoir été
21:31sur tout de mon bord politique
21:32à l'Assemblée nationale.
21:33Ce n'est pas forcément...
21:34Peut-être que vous pouvez admettre
21:35aussi qu'on peut être timide.
21:37C'est-à-dire qu'il faut être audacieux
21:38pour se présenter à des élections,
21:40pour accepter d'avoir d'abord
21:41sa tête, sa fichée...
21:42Mais on est rendu timide aussi
21:43parce qu'on vous dit
21:44à longueur de temps
21:44que vous n'êtes pas légitime.
21:45On vous dit
21:46mais vous n'y comprenez rien,
21:47c'est plus compliqué que ça.
21:48Les multinationales,
21:55et moi, je pense d'ailleurs
21:56que ça marche de moins en moins.
21:57Les gens, ils en ont marre
21:58de se faire donner la leçon.
21:59Ils en ont marre qu'on dise
22:00qu'il faut faire de la pédagogie.
22:01Et qu'en fait,
22:02ils savent où est leur intérêt
22:03ou en tout cas,
22:04où est l'intérêt général.
22:05Et que la question,
22:06c'est comment on respecte
22:06cet intérêt général
22:07et comment on fait primer
22:08l'intérêt général
22:09sur les intérêts particuliers.
22:10C'est aussi lutter
22:11contre les conflits d'intérêts
22:12à l'Assemblée nationale.
22:13Il y en a plein.
22:13Le nombre d'actionnaires...
22:14Alors, dans le gouvernement,
22:15vous avez 22 ministres millionnaires.
22:17Je n'ai pas le chiffre
22:25une petite portion de la société
22:27qui fait la politique
22:29pour tout le monde,
22:30à savoir ceux qui sont déjà
22:31les plus privilégiés,
22:31qui ne font pas la queue aux urgences,
22:33qui ont leurs cliniques privées,
22:34qui ont leurs écoles privées,
22:35qui s'en fichent du climat
22:37parce qu'ils vont pouvoir
22:37se protéger face à la crise climatique.
22:39Donc, c'est ce sentiment-là,
22:41je pense,
22:41qui s'exprime actuellement
22:42à la société.
22:43On va ménager.
22:43Non, mais je partage
22:44un certain nombre des points
22:45qui ont été énoncés
22:46par ma collègue,
22:47mais je pense qu'il ne faut pas
22:48non plus participer
22:48à augmenter le côté
22:50tous pourris et tous les élus.
22:52Voilà, moi, je veux dire,
22:55je pense que,
22:56enfin, je n'ai pas de clinique privée
22:57à Montargis,
22:58je fais comme tout le monde,
22:59je n'ai pas de chauffeur.
23:01Moi, j'entends des fois
23:01sur le terrain aussi
23:02un certain nombre de choses.
23:03On pense que les députés
23:03ont des chauffeurs, etc.
23:05Je veux dire, globalement,
23:07oui, bien entendu,
23:08on a un niveau de vie
23:09qui est supérieur
23:09et on ne peut pas se plaindre.
23:11Oui, il y a un certain nombre
23:12de choses sur lesquelles
23:12on peut faire des efforts,
23:14mais je pense que les élus
23:16seraient moins ciblés
23:17s'ils faisaient leur boulot.
23:18C'est-à-dire qu'en fait,
23:18c'est un peu pareil
23:19que quand vous payez des impôts,
23:20vous vous dites
23:21si je paye mes impôts
23:22mais que je vois les résultats
23:23et que je vois concrètement
23:24les services publics qui marchent,
23:26je vois que, globalement,
23:26il y a eu une justice
23:28entre les différentes personnes,
23:29je ne suis pas toujours content
23:30de payer mes impôts,
23:31mais au moins,
23:31je sais à quoi ça sert.
23:32C'est un peu pareil pour les élus.
23:33C'est-à-dire que si on se dit
23:34les élus, ils font leur boulot,
23:35ils pensent à l'intérêt général,
23:37globalement,
23:38il y aura un lien de confiance.
23:39Mais aussi,
23:40depuis un certain nombre d'années,
23:41les magouilles
23:42qui peuvent y avoir,
23:43même en période électorale,
23:45ça ne va pas plaire
23:45à mes collègues,
23:45mais quand il y a,
23:47normalement,
23:47lors des élections,
23:48des personnes qui pensent
23:49tout l'inverse,
23:50qui se désistent
23:51les uns pour les autres,
23:52des députés de droite
23:53qui se désistent
23:53pour voter pour des députés
23:54de la France nationale.
23:55Vous attaquez le front républicain.
23:56Oui, parce que,
23:57bien entendu,
23:57je peux comprendre...
23:58Mais les gens avaient le choix,
23:59ils pouvaient voter pour vous,
24:00ils ont choisi ne pas voter pour vous
24:01parce qu'ils ont détesté
24:02encore plus que les macronistes.
24:03C'est ça qui s'est passé.
24:04Mais très bien,
24:04mais comprenez aujourd'hui
24:05que derrière votre position aussi,
24:07quand vous renoncez,
24:08vous refusez que,
24:09par exemple,
24:09les 11 millions d'électeurs
24:10que l'on représente
24:11à l'Assemblée nationale
24:11soient représentés.
24:13Quand on dépose...
24:14Je vous laisse finir.
24:15Quand on propose
24:15l'abrogation de la réforme des retraits
24:17et vous dites
24:17ça vient d'eux,
24:18on ne le votera pas.
24:18Moi, je vais vous le dire,
24:20j'ai voté des tas de mesures,
24:22je me fais taper dessus sur le terrain.
24:23Vous donnez envie à Charles
24:24de réagir.
24:25Charles,
24:25qu'est-ce que vous voulez leur dire ?
24:26Je finirai juste
24:27et je laisserai à Charles répondre.
24:28C'est-à-dire que,
24:28moi, je me fais taper dessus
24:29parce que je vote
24:30des mesures macronistes,
24:31des mesures de la France insoumise,
24:33des mesures DLR
24:34parce que ce n'est pas
24:35parce que Jean-Luc Mélenchon
24:36dit qu'aujourd'hui,
24:36il fait 32 degrés
24:37que je vais vous dire
24:38que je me l'écaille.
24:38Non, il fait chaud,
24:39c'est horrible aujourd'hui.
24:40Jean-Luc Mélenchon a raison.
24:41Et Jean-Luc Mélenchon,
24:42s'il dit ça,
24:43il a raison
24:43et je voterai sur ce point-là
24:44pour lui
24:45et s'il propose
24:46à l'Assemblée nationale.
24:47Je veux dire,
24:48à un moment,
24:49les gens,
24:49ils en ont ras-le-bol
24:50que ça soit chacun dans son couloir,
24:52chacun pour sa chapelle.
24:52Juste un truc sur les retraites.
24:54Vous devriez dire
24:54qu'on n'était pas d'accord.
24:56Vous devriez dire
24:56qu'on n'était pas d'accord.
24:57Vous vouliez abroger
24:58la réforme des retraites
24:58en finançant les retraites.
25:00Comment ?
25:00Expliquez-le aux gens.
25:01Par la datalité.
25:02À un moment
25:03où on nous parle
25:03de rarement en démographie.
25:04Par exemple,
25:05moi, mes engagements féministes
25:06sont mes...
25:06C'était dans votre exposé
25:09des motifs.
25:09Donc, il y avait des tas de choses
25:11avec lesquelles on n'était pas d'accord
25:12et on sait que quand vous dites
25:13la brogation...
25:14Et par ailleurs,
25:14vous n'étiez pas clair
25:17sur 60 ans, 62 ans.
25:19D'ailleurs, je suis sûre
25:19qu'ici, plus personne ne sait
25:20si vous défendez les 60 ans
25:21ou les 62 ans.
25:22Donc, nous, on n'a pas voulu
25:22participer à cette confusion.
25:24Nous, on ne participe pas
25:25à la confusion
25:25et voter des choses avec vous
25:26alors qu'on est en désaccord
25:27total avec vous,
25:28ça participe de cette confusion.
25:29Par contre,
25:29sur les désistements...
25:30Les Français, là,
25:31ils sont à l'âge...
25:32Après, on va là.
25:33Justement, sur les désistements,
25:34vous oubliez une chose,
25:35c'est que c'est eux
25:35qui ont eu la parole.
25:36C'est messieurs-dames
25:37qui ont eu la parole.
25:37Et s'ils avaient décidé
25:38que c'était trop injuste
25:40qu'il y ait un désistement
25:40face au Rassemblement National,
25:42eh bien, ils auraient voté pour vous.
25:43Et en fait,
25:44ils ont fait le choix
25:44de voter contre
25:45le Rassemblement National
25:45parce que ça a été,
25:47à un moment,
25:47le plus important pour eux,
25:48même parfois
25:49quand on se leur faisait mal
25:49à leurs convictions.
25:50Ça veut dire que c'est
25:51encore plus détestable
25:51que les macro-listes
25:52quand on n'y arrive.
25:52Quand vous avez appelé
25:53à voter à voter à Mme Borne,
25:54vous ne pensez pas
25:55que ça trouble les gens
25:56en disant, au pire,
25:57faites ce que vous voulez.
25:57Et arrêtez aussi
25:58d'aventir.
25:59On n'a pas appelé à voter
25:59à voter pour Mme Borne.
26:00Je pense qu'il n'a pas
26:02dans des consignes de vote.
26:02Je crois qu'il y a Corentin
26:04qui veut vous parler.
26:05Les Français sont libres
26:05de faire ce qu'ils veulent.
26:06Puisque chaque voix compte,
26:07on vous a beaucoup entendu.
26:08Mais on va laisser...
26:09Je crois que c'est Corentin
26:10qui veut parler...
26:11Non, c'est Charles.
26:11Bon, Charles d'abord.
26:12Charles.
26:13Pardon, je vous en prie.
26:15Il ne s'agit pas de répondre
26:16parce que le but,
26:17ce n'est pas de monopoliser
26:18la parole.
26:19En revanche,
26:19j'ai une question encore.
26:21Vous avez évoqué un point,
26:23je pense,
26:23qui intéresse beaucoup de monde,
26:24si ce n'est tout le monde.
26:25C'est effectivement
26:26voir où vont nos impôts.
26:28Même si tous les Français
26:29ne paient pas d'impôts,
26:29globalement,
26:30c'est quand même le principe
26:31de notre République
26:32et de notre Constitution.
26:34Et donc,
26:35ma question est la suivante.
26:36Que faites-vous
26:37en tant que représentant,
26:38en tant qu'élu,
26:39en tant que député
26:40pour rendre transparentes
26:43vos actions ?
26:44Donc, finalement,
26:45l'action publique.
26:45Comment vous faites en sorte
26:46qu'elle soit claire
26:48et qu'elle soit perceptible
26:50par vos électeurs ?
26:54Madame, vous voulez répondre ?
26:55Écoutez, aujourd'hui,
26:56je vais rebondir
26:57sur un point
26:58de la question précédente
26:59de monsieur
27:00qui disait que,
27:00je regrette d'abord
27:02qu'il n'y ait qu'une personne
27:03qui ait pu parler
27:05à son député
27:05puisque c'est vrai
27:06qu'aujourd'hui,
27:07il y a les moyens
27:08de communication
27:08qu'on connaît tous,
27:09les réseaux sociaux,
27:11on a tous une adresse mail
27:12publique
27:14sur lesquelles
27:15vous pouvez écrire
27:16et je pense
27:17qu'aujourd'hui,
27:18nous, les élus,
27:20on essaye au maximum
27:21d'être réactifs,
27:23de répondre à tout le monde,
27:24quelle que soit
27:25la sollicitation.
27:26Donc, moi,
27:26c'est ce que je fais au quotidien.
27:27Je reçois des messages
27:28sur tous les supports.
27:30Je ne vais pas citer
27:31les noms des réseaux sociaux,
27:32par mail, etc.
27:33On essaye d'être vraiment
27:34au contact.
27:35Donc, je regrette
27:36que vous n'ayez pas fait
27:37forcément la démarche
27:38de nous approcher
27:39puisque c'est...
27:40Après, effectivement,
27:41si vous venez vers le député
27:43et qu'il ne répond pas
27:44à vos attentes,
27:44vous pouvez effectivement dire
27:45il n'a pas fait le travail,
27:47il n'a pas répondu,
27:48etc.
27:48il n'a pas donné satisfaction.
27:51Déjà, faites la démarche
27:52de venir vers nous
27:52parce que nous aussi,
27:53on essaye au maximum
27:55de venir vers vous.
27:56Et voilà,
27:57sachez que nous,
27:57en tout cas,
27:58on est disponible
27:59pour échanger avec vous.
28:01Sur la question
28:02qui a été posée,
28:03on dispose
28:03de moyens de communication.
28:05Alors,
28:06le site de l'Assemblée nationale
28:07répertorie tous nos votes.
28:10Il y a aussi un site
28:10qui s'appelle
28:11Datam.
28:12Je ne savais pas toujours
28:12qu'on les montre, par contre.
28:14De quoi ?
28:14Les votes.
28:15Non, moi,
28:15pas de problème.
28:16Tous mes votes,
28:17je les assume.
28:17Nous,
28:18quand on affiche les votes
28:19des gens,
28:19on se fait insulter
28:20parce qu'on fait des listes
28:21de gens qui ont voté.
28:22C'est quand même...
28:23Vous faites...
28:24Si vous,
28:25ce n'est pas votre option.
28:25Il ne faut pas demander
28:26à ce qu'on harcèle les gens
28:28par mail
28:28parce qu'ils ont voté
28:30pour ceci ou cela.
28:31De toute façon,
28:32c'est public,
28:32donc il n'y a pas de souci.
28:34Donc voilà,
28:34nous,
28:35nous,
28:35les députés,
28:36vous pouvez voir nos votes
28:37sur le site
28:38de l'Assemblée nationale,
28:39sur un site
28:40qui s'appelle Datan.
28:41Il y a nos interventions
28:42aussi en commission,
28:43le taux de présence.
28:44Donc vous voyez,
28:45vous avez quand même
28:46un aperçu global
28:47de notre activité.
28:48Ensuite,
28:49chacun est libre
28:50de communiquer
28:50sur ce qu'il fait
28:51sur ses propres réseaux sociaux,
28:52en circonscription aussi
28:54via la communication papier.
28:56Voilà,
28:56on essaye au maximum
28:57d'expliquer ce qu'on fait,
28:59de faire comprendre
29:00comment ça fonctionne.
29:01Et pour revenir
29:02sur le sujet
29:03de la dichotomie
29:05entre ce que pensent
29:07le peuple
29:08de ce que nous vivons
29:09et de ce que nous vivons
29:11en réalité,
29:12je suis d'accord,
29:12il faut absolument
29:13qu'on montre l'exemple.
29:14Et à ce titre,
29:15je pense que la première décision
29:17de notre nouveau Premier ministre
29:18de supprimer
29:20les avantages à vie
29:20des anciens Premiers ministres
29:21est une bonne nouvelle
29:22puisqu'effectivement,
29:23il faut que nous,
29:24d'abord,
29:24on montre l'exemple,
29:26montrer qu'on soit capable
29:27de faire des économies,
29:28de trouver des solutions
29:30pour avancer tous ensemble.
29:32Je vais me tourner
29:32vers Wally Bordas.
29:34Wally,
29:34on sait que le Premier ministre
29:36consulte,
29:37en vue de former
29:38un gouvernement,
29:39il a donc publié
29:40un communiqué hier
29:40pour dire qu'il était
29:41attentif aux revendications
29:43et qu'il en tenait compte
29:45dans les consultations
29:46qu'il mène.
29:47Il a même prévu
29:47de revoir l'intersyndicat
29:48dans les prochains jours.
29:49Comment est-ce qu'on verra
29:50de quelle façon
29:52il a tenu compte
29:52des revendications
29:53qu'on a pu entendre
29:54dans la rue hier ?
29:55En tout cas,
29:56on a un Premier ministre
29:56qui prend son temps
29:57et qui place le quoi
30:01avant le qui.
30:02On a souvent parlé
30:03des castings gouvernementaux.
30:05Là, on a un Premier ministre
30:06qui a conscience
30:07de la situation politique
30:08quasiment inextricable
30:10à laquelle il va devoir
30:11faire face,
30:12qui a vu les deux précédents
30:13Premiers ministres
30:14tomber relativement rapidement
30:17et qui donc se dit
30:20qu'il va devoir consulter
30:21et de manière très habile
30:22pour l'emporter
30:24parce que la discussion
30:25que vous avez depuis tout à l'heure
30:26et la manière
30:26dont vous vous entendez
30:28ou plutôt
30:28dont vous ne vous entendez pas
30:30prouve à quel point
30:31je trouve
30:32cette Assemblée nationale
30:33et ce pays
30:34est ingouvernable.
30:36On a une Assemblée
30:37divisée en trois blocs
30:38avec d'un côté
30:39les troupes de Marine Le Pen,
30:42de l'autre la gauche
30:43et au centre
30:43les macronistes
30:45et la droite LR.
30:47Et en gros
30:48le Premier ministre
30:49il va devoir
30:49trouver un compromis
30:51entre tout le monde
30:51alors que les trois forces
30:52sont quasiment
30:53proportionnellement représentées
30:54donc c'est très compliqué
30:56et donc il va devoir
30:57alors il y a des partenaires sociaux
31:00d'un côté
31:01et la gauche
31:02qui est du même côté
31:04et le parti socialiste
31:05qui semble un petit peu
31:06plus constructif
31:07que les autres forces de gauche
31:08France Insoumise
31:09Communiste
31:11et les Verts
31:12donc ce Premier ministre
31:13va devoir trouver un chemin
31:14et un accord
31:16en quelque sorte
31:18de non-censure
31:18pour passer l'automne
31:20et arriver à garder
31:22les LR au gouvernement
31:23tout en négociant
31:24la non-censure
31:25du parti socialiste
31:26qui semble
31:26être quand même
31:28sous pression
31:28de sa base militante
31:30et de la gauche
31:30de manière générale
31:31on l'a vu hier
31:31avec cette mobilisation
31:33donc ce Premier ministre
31:35va devoir
31:36et c'est très complexe
31:39écrire un budget
31:41en enlevant certains points
31:43en en ajoutant un autre
31:44je pense que
31:44le point d'accord
31:46peut-être sur
31:46la taxation
31:47des ultra-riches
31:48essayer d'offrir
31:49une concession
31:50à la gauche
31:50tout en la faisant
31:51accepter à la droite
31:51et puis il y a un éléphant
31:53dans le couloir
31:54pendant ce temps
31:55on parle du nouveau
31:56Premier ministre
31:57on parle du fonctionnement
31:58de l'Assemblée nationale
31:59mais il y a un nom
32:00qui était sur
32:01de nombreuses pancartes
32:02hier dans les manifestations
32:03c'était celui
32:04d'Emmanuel Macron
32:05le président
32:06cristallise les colères
32:07tout en se tenant
32:08éloigné de la scène nationale
32:10où est-il passé ?
32:12c'est Anna Cabana
32:13qui va nous en donner
32:14des nouvelles ce soir
32:14Oui parce qu'Anna
32:20pendant ce temps
32:21on n'entend pas
32:22Emmanuel Macron
32:22Alors on ne l'entend pas
32:23non Aline
32:24mais on le voit
32:25et on le voit
32:25prendre de la hauteur
32:27ce matin
32:27il a monté
32:28quelques 424 marches
32:29pour aller sur le toit
32:31de Notre-Dame
32:31célébrer la réouverture
32:33des tours
32:33cette prise de hauteur
32:34physique
32:35mais vous avez raison
32:35de sourire
32:36ça peut passer
32:37pour un détail
32:37mais en fait non
32:38parce que c'est exactement
32:39la position
32:40que veut adopter
32:41Emmanuel Macron
32:42c'est-à-dire au-dessus
32:42de la mêlée
32:43au-dessus des manifestations
32:44au-dessus des colères
32:46et des appels
32:47à la démission
32:48la renaissance
32:49de Notre-Dame
32:49c'est le symbole
32:50par excellence
32:51de ce qu'il considère
32:52être sa réussite
32:53à lui
32:54il y voit
32:54la métaphore
32:55de la vie de la nation
32:56vous vous souvenez
32:56c'est ce qu'il avait dit
32:57chaque femme
32:58chaque homme
32:59est nécessaire
33:00surtout
33:00ne pas s'abaisser
33:02à commenter
33:03ce qui s'est passé
33:04dans la rue
33:04et laisser ce rôle-là
33:05à son nouveau
33:06Premier ministre Sébastien Lecornu
33:08pendant que lui
33:08Emmanuel Macron
33:09essaie de s'activer
33:11pour laisser une trace
33:13dans l'histoire
33:14à quoi faites-vous allusion
33:15à son discours historique
33:17de lundi à New York
33:19devant l'Assemblée Générale
33:20des Nations Unies
33:21le discours
33:22par lequel la France
33:23sera le premier pays du G7
33:25et le premier membre
33:26permanent occidental
33:27du Conseil de sécurité
33:28à reconnaître
33:29l'État palestinien
33:30ça va se passer
33:31vers 15h30
33:32heure locale
33:33c'est-à-dire
33:3321h30
33:34heure de Paris
33:34et il faut bien savoir
33:36une chose
33:36depuis 15 jours
33:37Emmanuel Macron
33:37ne pense qu'à ça
33:39il considère
33:40que ce sera
33:40un délègue diplomatique
33:42de sa présidence
33:43et qu'il peut
33:43à cette occasion
33:44prendre la tête
33:46le leadership
33:47d'un nouveau processus
33:48de paix au Moyen-Orient
33:49mais pour ça
33:50pense-t-il
33:51il faut réussir
33:52à apaiser la colère
33:53des Français juifs
33:54à les rassurer
33:55et c'est ce qu'il tente
33:56de faire depuis deux semaines
33:57en recevant
33:58et en téléphonant
33:59à tour de bras
34:00pour expliquer
34:01désamorcer
34:02tenter de convaincre
34:03les Français juifs
34:04que sa décision
34:05de reconnaître
34:06un État de Palestine
34:06ne trahit
34:07ni leur sécurité
34:08ni son engagement
34:10à lui
34:10Macron
34:11contre l'antisémitisme
34:12qu'au contraire
34:13cette décision
34:14elle est sous-tendue
34:15par la conviction
34:15que cette reconnaissance
34:16est, je cite
34:17Emmanuel Macron
34:18la meilleure manière
34:19d'isoler le Hamas
34:20bref
34:20Emmanuel Macron
34:21fait ce qu'on pourrait
34:22appeler
34:23une forme de service
34:24avant-discours
34:26donc
34:27s'il est silencieux
34:28sur le front intérieur
34:29il ne l'est pas du tout
34:30sur ce terrain-là
34:30y compris publiquement
34:31parce qu'il a donné
34:32une longue interview
34:33à la télévision israélienne
34:35pour défendre
34:35cette position
34:36il paraît qu'il a aussi
34:37réussi à mettre
34:38de son côté
34:38quelqu'un comme
34:39Alain Finkielkraut
34:40alors c'est peu de dire
34:41qu'il est content
34:41Emmanuel Macron
34:42parce qu'Alain Finkielkraut
34:43faisait partie
34:44des personnalités
34:45repérées par l'Elysée
34:46comme étant des leaders
34:47d'opinion au sein
34:48de la communauté juive
34:48de France
34:49et qui ont été conviés
34:50à dîner à l'Elysée
34:52jeudi 11 septembre
34:53pour échanger
34:53autour de cette question
34:54de république
34:55et antisémitisme
34:56Alain Finkielkraut
34:57c'est la preuve
34:58veut croire
34:59Emmanuel Macron
34:59que son opération
35:00de séduction
35:01de persuasion
35:02fonctionne
35:03ça fonctionne vraiment
35:05en fait ?
35:05les Français juifs
35:07ne lui pardonnent pas
35:08une chose
35:08et c'est moins la reconnaissance
35:09de la Palestine
35:10que son absence
35:11à la manifestation
35:12du 12 novembre 2023
35:13contre l'antisémitisme
35:14vous savez
35:15cette grande manifestation
35:16qui a suivi
35:17le 7 octobre
35:18et ce qui lui pardonne
35:20encore moins
35:20que son absence
35:21c'est la façon
35:22dont il s'en était
35:23justifié la veille
35:25devant une descendante
35:26du capitaine Dreyfus
35:27qui l'avait apostrophée
35:28c'était en marge
35:29des cérémonies
35:30du 11 novembre
35:31et elle lui avait dit
35:31Monsieur le Président
35:33en tant qu'arrière
35:34petite fille de Dreyfus
35:35je suis un peu déçue
35:37que vous ne veniez pas
35:37à la manifestation demain
35:39la réponse d'Emmanuel Macron
35:40a été la suivante
35:41je n'ai jamais été
35:43à une manifestation
35:43quelle qu'elle soit
35:44sinon je peux manifester
35:46toutes les semaines
35:47fin de citation
35:48sachant que le même
35:49Emmanuel Macron
35:50à peine 15 jours plus tôt
35:52avait proposé
35:53la création
35:54d'une coalition internationale
35:55contre le Hamas
35:56et bien les Français juifs
35:57ne lui ont pas pardonné
35:58ce qu'ils appellent
35:59cette politique
36:00de l'essuie-glace
36:01depuis quand les uns
36:02et les autres
36:03remettent ce sujet
36:04cette blessure
36:05sur la table
36:05ce qui a notamment
36:06été fait pendant le dîner
36:08dont on vient de parler
36:09et bien Emmanuel Macron
36:10balaille ça
36:11en faisant comme
36:12si c'était un détail
36:13il y a à l'igne des détails
36:15qui en disent long
36:16merci Anna
36:18Wally Bordas
36:19vous décrivez très bien
36:19dans votre livre
36:20Palais Bourbier
36:21de quelle façon
36:22Emmanuel Macron
36:23est devenu finalement
36:23en un an
36:24le spectateur
36:24du propre chaos
36:26qu'il a créé lui-même
36:27il est complètement
36:29acculé en fait
36:30le président de la république
36:31et c'est pour ça
36:32je pense qu'il s'intéresse
36:33uniquement aux questions
36:36internationales
36:36ou plutôt qu'il fait semblant
36:37de s'intéresser
36:38uniquement aux questions
36:40internationales
36:41c'est parce qu'en fait
36:41sa dissolution ratée
36:43a mis la France
36:44dans un chaos
36:45inimaginable
36:46imaginez quand même
36:48que depuis deux ans
36:49on en est à notre
36:50cinquième premier ministre
36:51on a eu
36:51Elisabeth Borne
36:53on a eu Gabriel Attal
36:53on a eu Michel Barnier
36:55on a eu François Bayrou
36:56et maintenant on a
36:56Sébastien Lecornu
36:57donc difficile
36:58pour Emmanuel Macron
36:59d'obtenir des victoires
37:01au Parlement
37:02depuis un an et demi
37:03que l'Assemblée nationale
37:05a repris
37:06avec ses nouveaux élus
37:08on a eu quasiment
37:09aucune loi
37:11votée au Parlement
37:12on a eu un budget
37:13passé dans la douleur
37:14parce que tout le monde
37:14voulait qu'il y ait
37:15un budget au final
37:16on a eu quelques petites lois
37:18on a eu une loi fin de vie
37:18mais qui n'a pas terminé
37:19son processus législatif
37:22et en fait
37:22on a un pays
37:23qui est complètement bloqué
37:24en crise économique
37:25crise sociale
37:26donc forcément
37:27le président de la République
37:28là il est en quelque sorte
37:30en train d'user
37:32l'une de ses dernières cartouches
37:35si ce n'est pas la dernière
37:35avec Sébastien Lecornu
37:36et on sent bien
37:38même autour de lui
37:39la crainte
37:40peut-être
37:41d'une seconde dissolution
37:42à venir
37:42voire même
37:43encore pire
37:44certains la réclament
37:45à corps et à cri
37:46depuis quelques temps
37:47et certains
37:48dans le spectre politique
37:51comme Valérie Pécresse
37:53ou Jean-François Copé
37:54la réclament
37:55depuis quelques semaines
37:56c'est impossible de démission
37:57qui veut réagir
37:59dans le public
37:59parce que là
37:59on parle
38:00d'une éventuelle
38:01prochaine dissolution
38:02ça entraînerait
38:03des élections législatives
38:04est-ce que tous
38:05vous dites
38:05j'ai ma carte d'électeur
38:06et pour sûr
38:07j'irai voter
38:08s'il y a des législatives
38:09le mois prochain
38:09Sacha
38:14qui veut parler
38:16ils ont le droit
38:16de demander d'abord
38:17si le résultat sera respecté
38:18ou pas
38:18parce que ça compte
38:19bonjour
38:21je m'appelle Sacha
38:22j'ai 23 ans
38:23je suis jeune diplômée
38:24et ma question
38:26je pense
38:26est-ce que c'est
38:30encore utile
38:31d'avoir
38:31une deuxième dissolution
38:32est-ce que c'est encore utile
38:33d'utiliser
38:36notre vote
38:37la force de notre vote
38:38ma question derrière
38:39c'est un peu
38:40est-ce qu'il y a encore
38:40des choses
38:41sur lesquelles
38:41on peut se mettre d'accord
38:43parce qu'aujourd'hui
38:43on voit qu'il y a
38:44énormément de désaccords
38:46et c'est bien
38:47parce qu'on n'a pas tous
38:49les mêmes réalités de vie
38:50au sein de la France
38:50mais est-ce qu'encore aujourd'hui
38:52il y a des choses
38:52sur lesquelles on peut espérer
38:54se mettre d'accord
38:54parce que s'il n'y a plus rien
38:56sur quoi se mettre d'accord
38:58à quoi sert tout ça
39:00disons que pour ça
39:02il faut une majorité
39:02à l'Assemblée nationale
39:03peut-être
39:04moi j'ai une question
39:04à vous poser
39:05à tous
39:05qui changerait son vote
39:07s'il y avait une prochaine
39:09dissolution
39:09par rapport à votre vote
39:10de 2024
39:11pour ceux qui ont voté
39:13l'année dernière
39:14est-ce que vous avez envie
39:15de changer de vote
39:16si jamais il y a des législatives
39:17le mois prochain
39:18voilà la réponse
39:20donc la dissolution
39:21donc une dissolution
39:22ne résoudrait rien
39:23il y a deux tours
39:24dans une élection
39:25oui d'accord
39:26mais c'est vrai que
39:28bon quand le public
39:29est quand même dubitatif
39:30on se dit
39:31pourquoi est-ce qu'en un an
39:32les français
39:33qui n'ont pas réussi
39:34à départager une majorité
39:37à l'Assemblée nationale
39:38il y a un an
39:39le feraient aujourd'hui
39:40c'est la vraie question
39:41après aujourd'hui
39:42on est bloqué
39:43enfin ce que vient dire
39:44Wally Bordas
39:44le prouve
39:45mais qu'est-ce qui garantit
39:46qu'il n'y aura pas
39:46un autre bloc
39:47à un moment
39:48il faut tenter quelque chose
39:50je pense que les français
39:51pourraient ne pas faire
39:53le même choix
39:53les mêmes choix
39:54de second tour
39:54vous savez
39:55une élection législative
39:56ce n'est pas un score national
39:58c'est 577 élections
40:00comme une élection présidentielle
40:01avec
40:02ça sera l'occasion
40:03de vous dire
40:03si mon député
40:04je ne l'ai pas vu
40:05je ne l'ai jamais vu
40:05à un moment
40:06j'en change
40:07et je change de vote
40:07c'est le moment
40:08où il peut y avoir
40:09un certain nombre d'évolutions
40:10et parce qu'on n'a pas
40:11d'autres possibilités
40:12excepté la démission
40:13vous l'avez dit
40:14du président de la république
40:15mais ça ça dépend
40:15du président de la république
40:16et il est seul
40:17à pouvoir le décider
40:17alors je vais juste
40:18mettre les pieds dans le plat
40:18parce qu'en fait
40:19la question que pose
40:20Thomas Ménager
40:20mais ça vous a posé
40:21jusqu'au bout
40:22c'est est-ce que vous
40:23pensez que le front
40:25anti-rassemblement national
40:27serait aussi vigoureux
40:29cette fois-ci
40:30qu'il l'a été
40:30la fois précédente
40:31c'est ça le sujet
40:32pour lui
40:33voilà vous allez les afficher
40:34donc il n'y en a aucun
40:34qui osera répondre
40:35aussi vigoureux
40:41aussi vigoureux
40:43je peux réagir
40:44sur quelque chose
40:44en ce qui vous concerne
40:45voilà
40:45les études prouvent l'inverse
40:47les études prouvent l'inverse
40:48vous le savez
40:48allez-y Frédéric
40:49c'est celui-là
40:49oui oui
40:50ce micro fonctionne
40:50je vais me présenter
40:52Frédéric
40:52donc gilet jaune
40:55j'ai été aussi
40:55dans un antipasse sanitaire
40:57j'ai été aussi
40:58je suis aussi
40:59militant syndicaliste de base
41:00je côtoie les politiques
41:01je sais leur politique
41:02d'affichage
41:03mais là vous êtes tous
41:04dans les starting blocks
41:05pour 2027
41:06c'est tout ce qui vous intéresse
41:08le reste c'est
41:08avoir le pouvoir
41:09nous ce qu'on pense
41:11nous ce qu'on vit
41:11vous en foutez
41:13en fin de compte
41:13vous vous pensez qu'à ça
41:14et vous êtes dans vos tactiques politiques
41:16avec vos appareils
41:16je sais qu'il y a des militants
41:18de base
41:19eux qui ont envie
41:20de faire changer les choses
41:21sauf qu'il y a des appareils politiques
41:22on sait très bien
41:23il y a des chefs de partis politiques
41:24et en fin de compte
41:25voilà c'est sclérosé
41:26c'est comme ça
41:27et donc pour ma part
41:29moi je vote plus
41:30voilà
41:30pour moi
41:32ce qu'il faudrait
41:33ce soit d'un référendum
41:34d'initiative citoyenne
41:36comme il l'a dit
41:36dans la constitution
41:38mais vous comprenez
41:38que c'est compliqué pour moi
41:39de vous entendre dire
41:40dans une émission
41:41qui s'appelle
41:41chaque voix compte
41:42que vous ne votez plus
41:43ça veut dire que vous avez renoncé
41:44évidemment
41:45mais qu'est-ce que
41:46ça apporte quoi pour nous
41:48il n'y a rien du tout
41:49je ne lui fais pas la leçon
41:50mais je m'interroge
41:51on a du bon sens
41:52on n'a pas fait forcément
41:54tous des grandes écoles
41:54on a du bon sens
41:55on sait ce qui est bon
41:56pour nous
41:57pour le peuple
41:57on n'a pas besoin
41:58d'avoir des gens
41:59qui sont là
42:00pour justement
42:01nous dire ce qui est bon pour nous
42:02voilà clairement
42:03et à un moment c'est ça
42:04là où on ne peut pas
42:06tout à fait donner tort
42:06à Frédéric
42:07c'est que
42:08les colères d'aujourd'hui
42:09elles ne sont pas nouvelles
42:09et ce qu'on perçoit
42:11c'est qu'il y a un manque d'écoute
42:12et il y a un manque de prise en compte
42:13de ces inquiétudes
42:14et il y a une illustration flagrante
42:16de ce manque aujourd'hui
42:16c'est le sort réservé
42:17aux cahiers de doléances
42:18ces cahiers qui sont nés
42:20après les gilets jaunes
42:22alors que le mouvement battait son plein
42:23et que la crise du Covid
42:24n'avait pas encore éclaté
42:25c'est l'association
42:26des maires ruraux de France
42:27qui avait alors lancé ce dispositif
42:28pour recueillir
42:29les écrits des citoyens
42:31que sont devenus ces cahiers
42:33et bien en fait
42:34ils sont aux archives départementales
42:35et municipales
42:36ils sont consultables
42:38il faut faire une démarche
42:38pour aller aux archives
42:39et ils sont en fait surtout
42:41vous allez le voir
42:41devenus un outil pour les chercheurs
42:43reportage sur le terrain
42:44signé Elsa Mondingava
42:45aux archives départementales
42:47des Yvelines
42:48pour les retrouver
42:50il faut arpenter
42:52les longs couloirs
42:53des archives départementales
42:57vous pouvez les voir ici
43:01il y en a combien ?
43:03alors on a à peu près
43:03200 cotes
43:05qui représentent
43:07une vingtaine de cartons
43:08ce sont les cahiers de doléances
43:10collectés dans 200 communes
43:12des Yvelines
43:13pendant la crise des gilets jaunes
43:14certaines communes ont ouvert
43:16un cahier comme un cahier d'écoliers
43:18et puis nous avons également
43:20des mails qui ont pu être adressés
43:22aux maires
43:23et qui ont été tout simplement
43:25collés dans le cahier
43:25on a aussi des feuilles volantes
43:28qu'importe la forme donc
43:29tous contiennent des revendications
43:32des citoyens
43:32le partage des richesses
43:34vite
43:35et surtout
43:36rend l'ISF d'abord
43:37conserver les services publics
43:39dans les campagnes
43:40baisser le nombre de députés
43:41et de sénateurs
43:42ainsi que leur rémunération
43:44depuis le mois d'avril
43:46ces cahiers sont accessibles
43:47au public
43:48tout est intégralement
43:49communicable
43:50et consultable
43:51donc toute personne
43:52peut y accéder
43:54pour l'instant
43:55il n'y a pas foule
43:55une forme de désintérêt
43:57de la part des français
43:58plutôt de la défiance
44:00moi je n'ai rien écrit
44:01mais j'ai entendu parler
44:02mais
44:03j'ai entendu parler
44:05il y a trois semaines
44:05et apparemment
44:06j'ai eu une réponse
44:07à ces cahiers
44:07je n'ai pas l'impression
44:08que ça a été très utile
44:09alors c'est bien
44:10de faire des constats
44:11mais si derrière
44:12il n'y a pas de solution
44:13qui soit apportée
44:14c'est plutôt
44:15je pense
44:16frustrant
44:17peut-être même
44:18pour certains
44:18est-ce qu'il y aura
44:19un aboutissement
44:19après cela
44:20c'est l'importance
44:21justement
44:22de tout ça
44:22et que je pense
44:23que les citoyens
44:24ont besoin
44:24d'être écoutés
44:25au bout d'un moment
44:25vous avez le sentiment
44:27qu'ils le sont
44:28alors pour que ces doléances
44:30ne restent pas
44:31lettres mortes
44:32certains chercheurs
44:33ont décidé
44:33de les étudier
44:35c'est le cas
44:36de Manon Pangame
44:37qui s'est penchée
44:38sur les cahiers
44:39de la Creuse
44:40le mot retraite
44:41revient 148 fois
44:43dans ce petit corpus
44:45la notion de service
44:46évidemment reliée
44:48au service public
44:49on voit fiscal
44:50commune
44:51rurale
44:51taxe
44:53impôts
44:53pour elle
44:54publier en ligne
44:55ces données
44:56répondrait
44:57à une attente
44:58démocratique
44:59montrer aux gens
45:01que
45:02vous avez écrit
45:04dans le cahier
45:05il y a 6 ou 7 ans
45:06ou vous n'avez pas écrit
45:08mais regardez
45:09ce que les gens
45:09ont pu écrire
45:10dans les cahiers
45:11et ça rouvre le dialogue
45:12après un vote
45:13de l'Assemblée
45:14le gouvernement
45:15s'est engagé
45:15à publier
45:16les cahiers
45:17du Grand Débat
45:17mais n'a pas encore
45:19tenu sa promesse
45:20à terre
45:21j'ai une question
45:21est-ce que l'un d'entre vous
45:22a écrit
45:23dans les cahiers
45:23de doléances
45:24non aucun d'entre vous
45:27je savais déjà
45:28que c'était du vent
45:28mais c'était du vent
45:32moi j'ai une autre question
45:32est-ce que vous savez
45:33qui a organisé
45:34les cahiers de doléances
45:35et le Grand Débat
45:35vous vous souvenez
45:36qui était chargé de ça
45:37monsieur le cornu
45:39un certain monsieur le cornu
45:40c'est même à ce moment-là
45:41que la relation
45:42de confiance politique
45:43s'est nouée
45:44entre Emmanuel et Emmanuel
45:45et par contre
45:45pas entre lui et le peuple
45:46visiblement
45:47parce que là
45:47justement
45:47c'est un enterrement
45:48de première classe
45:49et que
45:50vous aviez un groupe de travail
45:52alors nous
45:52les insoumis
45:53à l'Assemblée Nationale
45:54on avait déposé une loi
45:55justement
45:55on avait fait des demandes
45:56pour qu'il soit rendu public
45:59et pour qu'il y ait
45:59une diffusion
46:01pas le fait d'aller chercher
46:02dans les archives
46:02etc
46:03il y a un groupe de travail
46:04sur cette publication
46:05etc
46:05et là ils ont décidé
46:06que le groupe de travail
46:07n'aurait plus lieu
46:08parce qu'ils ont hargué
46:09de la chute du gouvernement
46:10alors apparemment
46:11ça ne les dérange pas
46:12pour mettre des policiers
46:12en manifestation
46:13mais par contre
46:13pour les doléances
46:15ça la chute du gouvernement
46:16empêche
46:16l'avancée du travail
46:17sur les doléances
46:18mais je trouve que c'est intéressant
46:19de voir que c'était
46:19le cornu au départ
46:20parce que c'est quand même
46:21ça qui s'est passé
46:22c'est que c'était à la fois
46:22une très grande inspiration
46:23qui s'est exprimée
46:24avec les gilets jaunes
46:24et la façon dont tout ça
46:26a été enterré
46:27avec des discours
46:28de nouvelles méthodes
46:28et là le cornu nous réexplique
46:30qu'il veut faire
46:30des nouvelles méthodes
46:31mais le problème
46:32c'est qu'on a eu un outil
46:33et qu'on ne s'en est pas servi ensuite
46:34mais en fait
46:35c'est que l'outil
46:36vous avez les cahiers de doléances
46:38quand vous regardez
46:38ce qu'il y a dedans
46:39c'est très intéressant
46:40que ce soit dans les cahiers de doléances
46:41y compris pour les sociologues
46:42vous allez dans les manifestations
46:43vous regardez les pancartes
46:44vous regardez les sondages
46:44vous regardez les votes des gens
46:46excusez-moi
46:46je reviens au vote de l'année dernière
46:48les gens disent globalement
46:49on ne veut pas de la retraite
46:50à 64 ans
46:51on veut augmenter les salaires
46:52on veut des services publics
46:53qui marchent
46:54on veut taxer les riches
46:55et avoir de la justice fiscale
46:56et donc en fait
46:57cette volonté populaire
46:59il faut arrêter de faire
47:00comme s'il fallait à chaque fois
47:01aller la chercher
47:02dans les méandres obscurs
47:03des archives des mairies
47:05en fait
47:05elle s'exprime dans le pays
47:06sauf qu'à chaque fois qu'elle s'exprime
47:07elle n'est pas entendue
47:07elle s'exprime par la grève
47:08elle n'est pas entendue
47:09elle s'exprime par les urnes
47:10elle n'est pas entendue
47:11elle s'exprime par le blocage
47:12alors là c'est des dangereuses personnes
47:13et je voulais juste terminer
47:14sur l'histoire du blocage
47:15parce que tout à l'heure
47:15vous avez laissé entendre
47:16que le blocage
47:17c'était l'Assemblée nationale
47:18que l'Assemblée nationale
47:19mais le blocage
47:20il est au niveau de Macron
47:21c'est-à-dire qu'en réalité
47:22l'Assemblée nationale
47:23oui il y a effectivement
47:24vous ne montez pas
47:25dans le sens de l'intérêt général
47:26et que vous êtes d'accord
47:27l'Assemblée nationale
47:28oui mais par exemple
47:29l'année dernière
47:30au moment du budget
47:31on avait récupéré
47:32figurez-vous
47:3275 milliards
47:33dans les amendements
47:34qu'on avait déposés
47:3475 milliards en taxant
47:36notamment les multinationales
47:37et les pluris
47:37et qu'est-ce qui s'est passé après
47:39il y a eu le 49-3
47:39donc au final
47:40ce qui bloque
47:41c'est pas le peuple
47:42vous savez dans une démocratie
47:43c'est pas le peuple
47:44qu'on doit changer
47:45mais c'est de roi
47:45c'était une expression
47:46et là je pense
47:47que c'est vraiment le sujet
47:48on va pas changer le peuple
47:49c'est pas le peuple le problème
47:50c'est pas le peuple le blocage
47:51mais c'est celui
47:52qui joue le rôle
47:53de monarque présidentiel
47:54de monarque de droit divin
47:55parce qu'il va prier
47:56à Notre-Dame
47:57de rester en place
47:58alors qu'on sait
47:58que c'est vraiment lui
47:59qui est sur la cellette
47:59après le corps nu
48:00donc je pense que c'est ça
48:01le sujet
48:02ce sera la présidentielle
48:03le sujet
48:03Clara
48:03alors moi je suis étudiante
48:05j'ai 25 ans
48:06et en fait je trouve ça déplorable
48:07le sort qui est réservé
48:08au cahier de l'éhance
48:09et c'est un peu la même chose
48:10qui a été faite
48:11avec toutes les initiatives
48:13de démocratie participative
48:14comme la convention citoyenne
48:16pour le climat
48:18il y a seulement 10%
48:19des propositions
48:20qui ont été retenues
48:21enfin c'est assez ridicule
48:23et donc la question
48:24que je me pose
48:25moi j'avais beaucoup d'espoir
48:26en fait dans ces mesures là
48:27et la question que je me pose
48:28c'est comment
48:29on peut espérer
48:30reconstruire le lien
48:31entre les députés
48:33et les citoyens
48:34si on ne valorise pas du tout
48:36ces consultations citoyennes
48:38Thomas Alame
48:39comment vous expliquez
48:40qu'à un moment
48:41on ait donné la parole
48:42aux citoyens
48:43et puis en fait
48:44il y a eu un côté
48:45cause toujours
48:46alors
48:48effectivement
48:49la démarche
48:50des conventions citoyennes
48:53ou des cahiers de l'éhance
48:54part d'un bon principe
48:56je pense qu'effectivement
48:57on essaye d'être
48:58à l'écoute des gens
48:59malheureusement
49:00effectivement
49:01il semblerait que
49:02il n'y ait pas eu
49:03un suivi effectif
49:05de ces cahiers de l'éhance
49:06je le regrette
49:07je le regrette
49:08parce qu'on avait pu
49:09réceptionner
49:11les désidératas
49:13les idées
49:14et puis aussi
49:14les coups de colère
49:17des citoyens
49:17et nous on essaye
49:19en tout cas
49:20au quotidien
49:20j'essaye de les écouter
49:22et de les traduire
49:23en action politique
49:24après il y a un principe
49:25de réalité
49:25si on dit
49:26on va tripler les salaires
49:28en taxant les riches
49:29à un moment donné
49:30on sait que ça ne va pas
49:31se passer comme ça
49:32il faut quand même
49:33expliquer aux gens
49:33que tout n'est pas possible
49:34parce que si on écoute
49:36ma collègue
49:36on va taxer les riches
49:37ça va régler tous les problèmes
49:38mais on va encore plus dépenser
49:40et puis après
49:40il faudra encore plus taxer
49:42mais qu'est-ce qui était possible
49:42dans ce qu'on trouvait
49:43dans les cahiers de l'éhance
49:44alors ?
49:44parce qu'à ce moment-là
49:45il fallait dire
49:46dès le départ aux français
49:47vous pouvez bien écrire
49:48tout ce que vous voulez
49:49mais en fait
49:49là vous nous demandez
49:50l'impossible
49:51donc on ne le fera pas
49:51ce qui est important
49:53c'est de laisser les gens
49:54s'exprimer
49:54et de dire ce qu'ils aient
49:55sur le coeur
49:56c'est de les laisser parler
49:57mais pas de les écouter
49:57non non
49:58ça participe au dégoût
50:00mais attendez
50:00moi depuis le début
50:02vous écharpez
50:03laissez-moi parler
50:04je pense que l'exemple
50:05que vous avez montré
50:06de vous écharpez
50:07depuis le début
50:07c'est parce que les gens attendent
50:08les gens ils attendent
50:09ils me disent en circonscription
50:10entendez-vous
50:11on vous a élu pour ça
50:13mettez-vous autour de la table
50:15discutez
50:16vous dans votre circonscription
50:18vos électeurs
50:19ils ne vous disent pas
50:19entendez-vous
50:20mettez-vous au coeur
50:21moi j'aimerais vraiment
50:22alerter sur quelque chose
50:22dans une démocratie
50:23le but c'est pas
50:24que tout le monde soit d'accord
50:24parce que ça c'est plutôt
50:25le signe d'un régime totalitaire
50:27en fait
50:27que les gens soient en désaccord
50:28qu'il y ait des orientations
50:30dans le pays
50:30il y a des gens qui vont
50:31voilà vous l'assumez
50:32vous dites
50:32bah nous moi je pense
50:33que c'est les riches
50:33qui tirent l'économie
50:34il faut faire des politiques
50:35pour les riches
50:36moi je pense que
50:37il faut continuer
50:38ou il faut continuer
50:40l'agro-industrie
50:41telle qu'elle est actuellement
50:41ou au contraire
50:42il faut faire la transition écologique
50:43il faut écouter ce que dit
50:44la convention citoyenne
50:45pour le climat
50:45il y a des orientations
50:46et après la question
50:47c'est laquelle est majoritaire
50:48et dans une démocratie
50:49c'est à ça que ça sert
50:50la démocratie
50:50c'est à un moment
50:52l'orientation majoritaire
50:53c'est celle qui doit
50:54pouvoir s'appliquer
50:58et c'est pour ça
50:59que je défends
50:59la destitution d'Emmanuel Macron
51:01ou le fait qu'il démissionne
51:02parce que je pense
51:02que s'il avait un peu de dignité
51:03c'est ce qu'il ferait
51:03et il sait que c'est lui
51:04qui a culé
51:05mais parce qu'en 2027
51:06la présidentielle
51:07c'est pas pour qui va prendre le pouvoir
51:08mais c'est que c'est le moment
51:09où on peut décider
51:10par exemple
51:10est-ce qu'on passe
51:10à une sixième république
51:11pour faire le RIC
51:12et si on fait le RIC
51:13et bien on redonne
51:13une partie du pouvoir au peuple
51:14référendum d'initiative citoyenne
51:16oui le référendum
51:17d'initiative citoyenne
51:18pardon je me dis
51:18vous êtes tous des gilets jaunes
51:19mais peut-être pas tous
51:20mais voilà
51:20référendum d'initiative citoyenne
51:22est-ce qu'on révoque les élus
51:22moi je pense que la défiance
51:23elle vient aussi du fait
51:24qu'aujourd'hui
51:25les élus ils vous promettent un truc
51:26on abroge la retraite à 64 ans
51:28puis après quand ils sont élus
51:29ils le font pas
51:29et bien il faudrait peut-être
51:31avoir un moyen
51:31pour le peuple
51:32de dire
51:32en fait il y a un certain moment
51:34on peut reconvoquer une élection
51:36si on considère
51:37que les promesses
51:38n'ont pas été tenues
51:38et peut-être que ça tiendrait
51:39les élus à leur promesse
51:40et ça c'est des choses
51:41des grandes orientations
51:42qui peuvent se faire
51:42pas en gardant toujours
51:44le même monarque présidentiel
51:45au pouvoir
51:46mais en changeant
51:47à la fois en changeant
51:48d'orientation politique
51:49et puis après
51:50pourquoi pas
51:51en changeant de république
51:52moi je suis pour passer
51:52à la 6ème république
51:53je crois que ça fait longtemps
51:54qu'il y a parlé
51:55il a le micro
51:56profitez-en
51:57merci beaucoup
51:58donc Soprane
51:59j'enseigne la science politique
52:00donc à l'université
52:01donc il y a beaucoup
52:03de vos propos
52:04sur lesquels je suis d'accord
52:04mais si on revient
52:05sur l'étymologie même
52:06de la démocratie
52:07c'est démocratos
52:08le pouvoir romain du peuple
52:09donc le peuple
52:10s'exprime très bien
52:11néanmoins je pense
52:12que le blocage actuel
52:13il n'est pas au niveau
52:13des français
52:14puisqu'on s'exprime
52:15et la coloration politique
52:16elle se montre
52:17sur les avis
52:17qui sont très polarisés
52:18néanmoins
52:19là où je ne suis pas
52:20forcément d'accord
52:21avec vous
52:21c'est que pour moi
52:22le blocage
52:22il vient des parlementaires
52:23là où je rejoins
52:25effectivement les propos
52:26de monsieur le député
52:27du rassemblement national
52:28on a l'impression
52:30que c'est une guerre
52:31d'égo en fait
52:31à deux l'extérieur
52:32où sincèrement
52:34ça donne la même sphère
52:35qu'une cour de maternelle
52:36où tout le monde
52:37se crie dessus
52:38il n'y a aucune écoute
52:39aucun respect
52:40et votre mandat
52:41et ce sont vos mots
52:42vous visez l'intérêt général
52:43et justement
52:44quand une mesure
52:45se veut d'intérêt général
52:46pour le bien-être
52:47de tous les français
52:48pourquoi faire une guerre
52:49politique en disant
52:50je ne supporte pas
52:52et ne vais pas
52:52dans ce sens là
52:53parce que c'est mon opposant
52:54politique justement
52:55pour moi
52:56l'art de la politique
52:57c'est l'écoute
52:58et être capable de reconnaître
52:59quand son opposant politique
53:00propose une mesure
53:01pour le bien-être
53:02de l'ensemble des français
53:03chose qui n'est plus possible
53:04donc le blocage
53:06n'est pas forcément
53:06des français
53:07mais la confiance
53:08de ces 26%
53:09du baromètre
53:09qui a été exprimé
53:10vient du fait
53:11qu'on ne croit plus
53:11dans la politique
53:12dans l'art de la politique
53:13puisque c'est l'art
53:14de se crier dessus
53:15il n'y a plus d'écoute
53:16donc vous ne vous écoutez
53:17pas ni entre vous
53:18et du coup
53:19l'expression des français
53:20n'est pas écoutée
53:21alors Soprane avait attendu
53:22toute l'émission
53:23pour pouvoir vous parler
53:24et du coup
53:24ce sera le mot de la fin
53:25parce qu'une heure
53:26ça passe très vite
53:28merci
53:29en tout cas
53:30on s'était promis
53:30de se parler
53:31de s'écouter
53:31de se respecter
53:32est-ce qu'on a tenu
53:34la promesse
53:35oui ou non
53:36oui ça va
53:37on a entendu des colères
53:39on a entendu des blessures
53:41on a aussi entendu
53:42une envie de dialogue
53:43avec en fil rouge
53:44le fait qu'une colère
53:46ne disparaît pas
53:47quand on l'enterre
53:48merci en tout cas
53:49d'être venu ce soir
53:50sur le plateau de Chavoacompte
53:51merci à tous les trois
53:52de vous y être prêtés
53:53merci à Anna
53:54merci à Wally Bordas
53:55je rappelle la sortie
53:56de votre livre
53:57Palais Bourbi
53:57aux éditions Robert Laffont
53:58cette semaine
53:59lundi rendez-vous
54:01avec Francis Letelli
54:02à 19h30
54:02pour lundi c'est politique
54:04c'est Boris Vallaud
54:05qui sera l'invité de Francis
54:06lundi soir
54:07chef du groupe socialiste
54:08à l'Assemblée
54:09je vous dis à mardi
54:10et je vous souhaite
54:11un excellent week-end
54:18à 19h30
54:43à 19h30
Recommandations
2:42
13:09
2:22
1:09
12:36
Écris le tout premier commentaire