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  • il y a 2 jours
À LA UNE / Quel Premier ministre pour sortir de la crise politique ?

Après avoir donné deux jours au Premier ministre démissionnaire, Sébastien Lecornu, afin de « trouver des solutions pour adopter un budget à la fin de l'année », Emmanuel Macron s'était accordé 48 heures supplémentaires pour trouver son nouveau chef de gouvernement. « Il faudra une équipe complètement déconnectée des ambitions présidentielles pour 2027 », prévenait Sébastien Lecornu face à Léa Salamé au 20 heures de France 2, mercredi 8 octobre. Deux jours plus tard, le Président de la République s'est entretenu pendant près de trois heures avec les représentants de tous les partis politiques, à l'exception du Rassemblement national et de La France Insoumise qui n'étaient pas conviés. « Nous sortons de cette réunion sidérés, avec aucune réponse. De qui se moque-t-on ? », fustigeait Marine Tondelier, la secrétaire nationale des écologistes, à sa sortie de l'Elysée. Emmanuel Macron avait assuré aux participants nommer son nouveau chef de gouvernement dans les prochaines heures. Bernard Cazeneuve et Jean-Louis Borloo figurent dans la liste des favoris mais le Président de la République pourrait aussi renommer Sébastien Lecornu. Quel Premier ministre pourrait éviter une motion de censure immédiate ?

Invités :
- Marie-Anne Cohendet, constitutionnaliste, professeure de droit public à Paris I - Panthéon-Sorbonne,
- Stéphane Zumsteeg, directeur du département opinion à l'institut de sondage Ipsos,
- Elsa Mondin-Gava, journaliste LCP.

Chroniques :
« Le chiffre du jour » : 4,7 % par Fanny Guinochet
« Quelle histoire ! » : Marine Le Pen... côté peuple ! par Laurent Guimier


LA QUESTION QUI FÂCHE / Le nouveau Premier Ministre aura-t-il les moyens de réussir ?

Après son interview au 20H de France 2, la côte de popularité de Sébastien Lecornu est remontée en flèche : il a gagné onze points d'opinions positives, selon un sondage Elabe daté du 8 octobre 2025. Ce regain d'intérêt dans l'opinion publique l'a remis dans la course à Matignon et a relancé les réflexions du Président de la République. Si le Rassemblement National exige une dissolution de l'Assemblée nationale, la gauche pourrait accepter un nouveau Premier ministre d'un autre bord qui concèderait une suspension de la réforme des retraites. Quelles sont les garanties nécessaires pour assurer une non-censure du nouvel hôte de Matignon ?

Invités :
- Michaël Taverne, député « Rassemblement National » du Nord,
- Éléonore Caroit, députée apparentée « Ensemble Pour la République » des Français établis hors de France,
- Gérard Leseul, député socialiste de Seine-Maritime.

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Transcription
00:00Générique
00:01Générique
00:02Bonsoir à tous et bienvenue dans Chaque Voix Compte sur LCP.
00:26Nous sommes ensemble pour une heure de décryptage et de débats en direct de l'Assemblée Nationale.
00:31Attention ce soir, tout peut arriver.
00:33A mes côtés, Fanny Guinochet, journaliste à France Info.
00:36Bonsoir Fanny.
00:36Bonsoir.
00:37Et Laurent Guimier, bonsoir Laurent.
00:38Bonsoir Adeline.
00:39Vous vous êtes bien ?
00:39Très très bien.
00:40Et il va falloir, c'est parti pour le sommaire avec à la une ce soir.
00:43La surprise du chef, c'est qu'il n'y en a pas.
00:46L'Elysée avait promis de nommer un Premier ministre avant ce soir.
00:49Et à l'heure où l'on parle, la nuit est tombée, mais rien ou pas encore.
00:53Alors qu'Emmanuel Macron a réuni les chefs de parti à l'Elysée à 14h30.
00:57La réunion a duré près de trois heures.
00:58Et à la sortie, la gauche a dit sa déception, voire sa sidération.
01:02L'entourage d'Emmanuel Macron fait savoir qu'il y a un chemin possible pour tisser des compromis et éviter la dissolution.
01:10Eh bien, nous allons en parler ce soir avec la constitutionnaliste Marianne Cohandet.
01:14Bonsoir.
01:14Bonsoir.
01:14Elsa Mondingava, journaliste à LCP.
01:17Bonsoir Elsa.
01:17Bonsoir.
01:18Et Stéphane Zumstek, directeur du département politique et opinion à l'Institut de sondage Ipsos.
01:23Bonsoir.
01:23Bonsoir.
01:24Et merci d'être là.
01:25À suivre à 20h, quelle histoire avec Laurent Guimier ?
01:28Eh oui, il est parti à l'Elysée.
01:30Marine Le Pen dans un bain de foule avec des pompiers au Mans.
01:32Deux images côte à côte en direct à la télé.
01:35Et je crois une victoire symbolique forte pour le RN.
01:37Deux images que nous allons décrypter ensemble tout à l'heure.
01:40Nous attendons bien sûr vos réflexions ou vos questions.
01:43Vous pouvez flasher le QR code qui s'affiche sur votre écran.
01:46Nous reprendrons vos questions, notamment pour interroger les trois députés qui seront nos invités après 20h.
01:51Léonore Carrois, député ensemble pour la République des Français d'Amérique latine.
01:56Gérard Leseul, député socialiste de Seine-Maritime.
01:59Et Mickaël Taverne, député Rassemblement National du Nord.
02:02Voilà pour le menu du soir.
02:04Installez-vous confortablement.
02:05Chaque voix compte, c'est parti.
02:07Il redevient en quelque sorte ce soir le maître des horloges.
02:18Emmanuel Macron doit nommer, avant ce soir, un Premier ministre.
02:22L'Elysée s'y est engagée il y a maintenant 48 heures.
02:25Tout va donc se jouer dans les prochaines heures, voire dans les prochaines minutes.
02:29En tout cas, la certitude, c'est qu'il y a eu cette réunion cet après-midi à l'Elysée.
02:34Le chef de l'État avait convié les chefs de parti.
02:37Invitation envoyée la nuit dernière à 1h53.
02:40Et à la sortie, trois heures plus tard, les participants qui ont accepté de parler,
02:44en sont ressortis gros gens comme devant.
02:47En résumé, Marco Pommier.
02:54Cette journée a commencé tôt, très tôt, à 1h53 du matin, avec un mail de l'Elysée.
03:00A destination des chefs de parti, à l'exception du RN et de la France Insoumise.
03:06Mesdames, Messieurs, le Président de la République souhaite s'entretenir avec vous ce vendredi 10 octobre à 14h30.
03:13La reconduction de Sébastien Lecornu à Matignon est sur la table.
03:16Mais l'hypothèse se heurte au tir de barrage du camp présidentiel.
03:20Désigner un Premier ministre a fortiori, un Premier ministre qui est identifié comme étant très proche du Président de la République,
03:26je pense que ça ne facilite pas la discussion ensuite avec les partis politiques de l'opposition.
03:31La tension monte d'un cran.
03:33A la mi-journée, l'Elysée adresse aux médias une déclaration laconique.
03:37La réunion organisée doit être un moment de responsabilité collective.
03:40Il est 14h30, comme prévu, les forces politiques arrivent à l'Elysée, en ordre dispersé sauf à gauche.
03:48Autour du Président, 16 personnalités sans téléphone, rien ne filtre.
03:54Et au même moment, loin de Paris, au Congrès national des pompiers, Marine Le Pen fait campagne pour la dissolution.
04:00Moi je trouve ce spectacle déplorable.
04:03Un spectacle qui aura duré plus de deux heures.
04:05A la sortie du palais, silence radio du côté de la droite comme du camp présidentiel.
04:11C'est le Président du groupe Liotte qui met fin au suspense.
04:14Vous avez dit nomination d'un prochain Premier ministre dans les prochaines heures, pas de dissolution.
04:18A priori, pas de dissolution.
04:20Nomination d'un Premier ministre dans les prochaines heures.
04:22La gauche, elle, est en colère et sans réponse.
04:25Nous sortons de cette réunion sidérée.
04:28On a compris très clairement, très clairement, que nommer un Premier ministre de gauche ou écologiste n'était pas son option.
04:34Si le changement de cap n'est pas au rendez-vous, s'il n'y a pas de possibilité pour le Parlement de s'exprimer librement, donc pas de 49-3,
04:42si tous les sujets ne sont pas sur la table, suspension de la réforme des retraites, alors nous censurerons immédiatement.
04:50Épilogue de cette nouvelle journée sous tension, la nomination d'un nouveau Premier ministre.
04:56Emmanuel Macron devrait révéler son choix dans la soirée.
04:59Et une soirée, ça commence aux alentours de 19h et ça termine aux alentours de minuit ?
05:06Oui, dans le sérieux, oui.
05:07Tout peut arriver à partir de maintenant.
05:09Elsa Mondingava, vous avez passé l'après-midi dans la cour de l'Elysée.
05:14À quoi a servi cette réunion, en fait ?
05:16Je pense qu'on se pose encore beaucoup la question.
05:19Je crois qu'il y a une réponse, en tout cas ce soir, c'est qu'a priori, la dissolution, c'est non.
05:24Parce qu'on a vu dans le sujet de Marco Pommier, dans la journée, on s'est posé la question si finalement le chef de l'État,
05:28vous ne voulez pas un peu scénariser le fait de ne pas y arriver et de dissoudre.
05:32Et ensuite, il y a encore énormément de questions qui sont sur la table,
05:36puisque finalement, à la fin de la réunion, les participants nous disent
05:38« Bon, je peux m'appuyer sur le socle commun, vous voyez, donc je vais nommer un Premier ministre et puis on va essayer de trouver un chemin. »
05:44Mais ça, en fait, depuis lundi, il n'y a pas grand-chose qui a changé.
05:47C'est-à-dire que moi, si cette réunion s'était tenue lundi, je pense qu'on en aurait tenu à peu près les mêmes aboutissements.
05:53Donc, ce qu'on voit dans cette réunion et je pense qu'il y a vraiment changé
05:57et ce qui la complique encore davantage, la donne, si on pouvait la compliquer davantage,
06:00c'est vraiment cette question du socle commun.
06:02Puisque depuis lundi, depuis dimanche soir, si on rembobine encore,
06:06c'est la droite qui claque la porte, le socle commun qui critique.
06:09Ça, avant, Emmanuel Macron, il pouvait quand même s'appuyer, voilà, plus ou moins sur ce socle-là.
06:14Mais ce socle est en train de se fissurer.
06:15On voit sur les images, la gauche, elle est arrivée ensemble.
06:18Le socle commun séparé, les deux, deux droites, ils sont repartis ensemble.
06:22Donc, peut-être que ça ne s'est mieux pas écrivable.
06:23Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau sont arrivés les uns après les autres.
06:28Et en plus, personne ne parle, ni à l'entrée, ni à la sortie au sein du socle commun.
06:31Les seuls qui ont parlé à la sortie du rendez-vous, c'est la gauche.
06:33C'est la gauche et c'est Laurent Panifouz.
06:36Voilà, ce n'est pas quelqu'un très connu du grand public,
06:37mais c'est le président du groupe Liotte.
06:39Il est présent dans ces réunions-là.
06:40Alors, ça peut paraître un détail,
06:42mais Liotte, c'est une vingtaine de députés à l'Assemblée.
06:44Je pense qu'on est à ça près.
06:45On sera vraiment à deux, trois députés peut-être dans les prochains jours.
06:48Stéphane Zoumstedt, quel regard vous portez sur cette nouvelle séquence aujourd'hui ?
06:53En tout cas, c'est ce que nous disent les Français.
06:54Le vote de vie continue, en fait.
06:56Comme vous le disiez à l'instant,
06:57que s'est-il passé durant ces deux jours ?
06:59En quoi les lignes ont bougé ?
07:00En rien, en tout cas, c'est comme ça que l'opinion le perçoit.
07:04Il y a un sentiment de fatigue,
07:07de consternation parfois,
07:09et aussi de résignation.
07:10Mais la grande nouveauté depuis le psychodrame du dimanche
07:14et du lundi, c'est que la dissolution est sur la table.
07:17Alors, j'entends bien le communiqué de l'Elysée
07:19disant que la dissolution s'éloigne,
07:21mais même si elle s'éloigne, pour combien de temps concrètement ?
07:23Si on trouve un nouveau gouvernement,
07:24un Lecornu 2 ou une autre personnalité,
07:26qui visiblement ne serait pas de gauche,
07:28si j'en juge par les déclarations d'Olivier Faure
07:31ou de Marine Tondelier,
07:33qu'est-ce que ça peut changer à court et moyen terme ?
07:35Pas grand-chose,
07:36parce qu'on remet un Lecornu 2
07:38ou une personnalité comparable
07:40issue non pas du socle commun,
07:41mais de la Macronie,
07:42parce que le socle commun, il n'existe plus.
07:44Même si Bruno Retailleau devait, finalement,
07:47ne pas participer sans censurer ce gouvernement,
07:50il n'y a plus de socle commun,
07:51il n'y a plus que la Macronie,
07:52les 160 députés.
07:56Moi, je pense que je ne vois pas
07:58comment on peut échapper à une dissolution
08:00ou en tout cas un retour du spectre de la dissolution
08:03dans les jours qui viennent.
08:04Il y a un élément essentiel,
08:05c'est qu'aujourd'hui, le PS et les LR
08:08n'ont plus peur d'une dissolution.
08:09Longtemps, ils ont été tétanisés par cette dissolution,
08:11ils n'ont plus peur aujourd'hui,
08:12ils ne réclament pas la dissolution.
08:13Elsa Mondergava, vous êtes au contact permanent
08:15des députés.
08:16On a beaucoup parlé de la peur
08:18qui s'emparait des députés
08:20devant un possible retour aux urnes
08:23un an et demi après les précédentes législatives.
08:27Ils ont moins peur, vraiment ?
08:28Alors, ils en ont peur,
08:30mais en même temps,
08:30c'est vrai qu'ils ne voient pas
08:31d'autres situations, en fait.
08:33C'est ça, c'est pas qu'ils la souhaitent,
08:35c'est pas qu'ils la veulent,
08:36c'est pas qu'ils la redoutent,
08:36c'est qu'ils se disent de toute façon,
08:38c'est peut-être pas ce soir,
08:39si c'est pas ce soir,
08:39la semaine prochaine ou le mois prochain, etc.
08:42Là où je vous rejoins tout à fait,
08:44c'est que je pense qu'Emmanuel Macron
08:45table aussi beaucoup,
08:46et c'est ce que Sébastien Lecornu dit,
08:49cette majorité absolue,
08:50c'est celle qui ne veut pas la dissolution.
08:51Déjà, je pense qu'en termes d'image,
08:53c'est aussi compliqué de dire
08:54que ce qui nous rassemble,
08:55c'est de ne pas vouloir retourner
08:56devant les urnes,
08:56quand Marine Le Pen et la France Insoumise
08:58disent qu'il faut forcément
08:59un retour devant les urnes.
09:00Et qu'en plus, c'est vrai que le PS,
09:02notamment, on a beaucoup dit,
09:03et moi j'ai beaucoup entendu,
09:04les députés PS ne censureront pas,
09:06ils ne veulent pas d'une nouvelle dissolution.
09:07Oui, mais quand ils regardent
09:08les enquêtes d'opinion,
09:09ça peut bouger,
09:10je pense qu'ils commencent
09:11à calculer chez eux
09:11que finalement,
09:12peut-être qu'ils pourraient en ressortir
09:14renforcés de cette dissolution.
09:17Donc je pense qu'effectivement,
09:18de toute façon,
09:18on ne peut pas donner le sentiment
09:19aux Français
09:20que la seule raison
09:21pour laquelle on s'entend,
09:22c'est qu'on ne veut pas
09:22retourner les voir.
09:23Donc il faut forcément dépasser ça.
09:25Et si on ne le dépasse pas,
09:26on dissout.
09:26Alors posons la question autrement.
09:28Est-ce que la seule raison
09:29qui peut les réunir,
09:30c'est d'empêcher
09:30le Rassemblement national
09:36des stratégies très différentes
09:37pour 2027,
09:38pour plus tard ?
09:39Quand on voit,
09:40et ce qu'on nous a rapporté aussi
09:42et ce qu'on me confirme,
09:43c'est que quand Emmanuel Macron
09:44dans la salle dit
09:44« Qui me soutient ? »
09:46en fait,
09:46il y a Gabriel Attal
09:47et Marc Fénaud qui répondent.
09:49Vous revenez sur la réunion
09:50qui a eu lieu
09:51cet après-midi à l'Elysée.
09:52Et Emmanuel Macron
09:53a pris la parole
09:53devant les 17 personnes
09:55qui étaient présentes.
09:56Il leur a demandé
09:57de lever la main
09:57si vous me soutenez.
09:58C'est Gabriel Attal
10:00et Marc Fénaud
10:00qui se sont exprimés.
10:01Edouard Philippe
10:02est resté très silencieux.
10:03On comprend bien
10:04que pour Bruno Retailleau,
10:05ça y est, c'est fini,
10:05il n'y a plus de socle commun.
10:07Mais je vous dis ça
10:08et en même temps,
10:08apparemment,
10:09à la fin de la réunion,
10:09la conclusion
10:10qu'Emmanuel Macron
10:11tire de tout ça,
10:12ce n'est pas un Premier ministre de gauche,
10:14c'est qu'il doit s'appuyer
10:14sur ce socle-là.
10:16Mais donc en gros,
10:16ce n'est pas de soutien,
10:18ce n'est pas de participation.
10:19On va inventer le non-soutien,
10:21non-participation,
10:22non-censure.
10:23On est vraiment
10:23à un degré de soutien
10:24qui s'étiole complètement.
10:26Et oui,
10:27je pense que pour revenir
10:27à votre question principale,
10:29il y a beaucoup de députés
10:30qui commencent à dire
10:31pas forcément ce qu'on pensait,
10:33voilà,
10:33s'il faut dissoudre,
10:34il faut dissoudre.
10:35Ceux qui ont beaucoup
10:36à s'inquiéter,
10:36c'est ceux justement
10:38qui soutiennent
10:38Emmanuel Macron encore.
10:40C'est eux qui pourraient
10:40faire les frais
10:41et vraiment payer
10:42très très très cher
10:43une dissolution.
10:44En tout cas,
10:44l'entourage d'Emmanuel Macron
10:46a fait savoir
10:46juste avant le début
10:47de cette émission
10:48qu'il y a un chemin possible
10:50pour tisser des compromis
10:52et éviter la dissolution.
10:53C'est ce que dit,
10:54c'est ce qu'estime
10:55Emmanuel Macron
10:55à la sortie de cette réunion.
10:57Marianne,
10:58vous qui êtes constitutionnaliste,
10:59moi j'avais un point précis
11:00sur lequel j'avais envie
11:01de vous interroger.
11:02Est-ce que le président
11:03a outrepassé sa fonction
11:05cet après-midi
11:06en convoquant
11:07une telle réunion
11:08et en excluant
11:09la France Insoumise
11:10et le Rassemblement National ?
11:12Alors non,
11:13deux fois.
11:14Non,
11:14il n'a pas outrepassé
11:15ses fonctions.
11:17C'est même plutôt sain,
11:18je trouve,
11:19a priori,
11:19dans une démocratie,
11:21de voir le chef de l'État
11:22réunir tous les partis
11:23avant de nommer
11:24un gouvernement.
11:25Mais il n'a pas réuni
11:26tous les partis,
11:26en l'occurrence,
11:27il a exclu
11:27le RN et LFI
11:31parce que l'un et l'autre
11:33avaient dit
11:33que de toute façon
11:34ils refuseraient
11:35tout gouvernement
11:36et en particulier
11:37le RN
11:37qui joue les martyrs
11:38exclus,
11:39non convoqués
11:40alors qu'ils avaient dit
11:41que de toute façon
11:42quel que soit le gouvernement
11:43ils le renverseraient.
11:45Donc,
11:45ils n'ont pas
11:46joué les martyrs
11:48parce que
11:48ce n'est pas justifié.
11:50Et on est tous
11:50très surpris
11:51de voir le chef de l'État
11:52faire ça
11:52parce qu'on n'est pas habitués.
11:54Mais en réalité,
11:55dans un régime parlementaire,
11:59ça ne doit pas être
12:00le président de la République
12:01qui dirige la politique,
12:03ça doit être le Premier ministre
12:04choisi et contrôlé
12:06par les députés.
12:08Et c'est aussi pour ça
12:09qu'il était légitime
12:10que les sénateurs
12:11ne soient pas conviés
12:12parce qu'il s'agissait
12:13de composer le gouvernement.
12:15Donc,
12:16là-dessus,
12:16il n'y avait pas de problème.
12:17Ce qui est plus embêtant,
12:19c'est effectivement
12:20la manière
12:20dont le président
12:21a pu conduire
12:22cette réunion.
12:23C'est-à-dire qu'idéalement,
12:24il aurait fallu
12:24qu'ils soient juste entre eux,
12:26les chefs de parti
12:26et qu'entre eux,
12:28ils se mettent d'accord
12:29sur le fond
12:30et qu'ils trouvent
12:31ensemble des noms.
12:32Vous voulez dire
12:32sans Emmanuel Macron ?
12:33Sans Emmanuel Macron
12:34et qu'ils proposent
12:35que ce soit eux
12:36qui tous ensemble
12:37se disent
12:37bon,
12:38on ne souhaite pas
12:39la dissolution
12:40parce que,
12:41et c'est légitime,
12:42ce n'est pas tellement
12:44et ni seulement
12:45pour exclure
12:46Madame Le Pen
12:48et tout ça,
12:48mais c'est parce
12:49qu'on veut assurer
12:50une stabilité.
12:51Et donc,
12:52tous ensemble,
12:53on va se mettre d'accord
12:54comme le font
12:55tous les autres pays européens.
12:57Donc, en fait,
12:57là, Emmanuel Macron,
12:58il s'est mis en position
12:58de négociateur ?
12:59Il s'est mis en position
13:00de négociateur
13:01sauf qu'il n'est pas du tout
13:02en mesure de négocier
13:03parce qu'il est massivement rejeté
13:05et qu'il aurait mieux fait
13:07de les laisser négocier seuls.
13:08Mais bon,
13:09il est vrai
13:09que de toute façon,
13:11quand on a...
13:11Vous disiez le...
13:12Sauf qu'il a...
13:12Pardon,
13:13il a un pouvoir exclusif,
13:14c'est celui de nommer
13:15le Premier ministre.
13:16Tout à fait.
13:17Mais quand on voit,
13:18justement,
13:19vous disiez,
13:19le groupe Liot
13:20représente 20 voix,
13:21ce n'est pas beaucoup,
13:22mais c'est à peu près
13:23ce que représente
13:23M. Retailleau
13:24puisqu'on voit
13:25que les LR sont très divisés,
13:27qu'ils ont 49 voix en tout
13:28et donc,
13:30c'est M. Retailleau
13:31qui fait la pluie
13:31et le beau temps
13:32en disant
13:32ben non,
13:33on ne veut pas de la gauche,
13:34etc.
13:35Donc,
13:35il est vrai
13:36que la situation
13:37est très compliquée
13:38parce que notre classe politique
13:40n'a pas l'habitude
13:42et on se demande aussi ce soir
13:43s'il n'y a pas
13:44une grande gagnante
13:45de cette séquence.
13:47On se le demande
13:47avec Laurent Guimier.
13:48C'est quelle histoire ?
13:52Et c'est tout de suite.
13:54Peut-être.
14:02Parce qu'évidemment,
14:03Laurent,
14:03rien ne vous échappe
14:04et surtout pas
14:05cette double image
14:06de la cour de l'Elysée
14:08et de Marine Le Pen.
14:09Oui,
14:09c'était au même moment
14:10vers 14h35,
14:11cet après-midi.
14:12Il arrivait en direct
14:13des premiers invités
14:15d'Emmanuel Macron
14:15dans la cour de l'Elysée
14:16pour l'ultime réunion
14:17de conciliation
14:18et puis le bain de foule
14:19en direct de Marine Le Pen
14:20au Congrès national
14:22des sapeurs-pompiers
14:22de France.
14:24Sur les chaînes info,
14:24les deux événements
14:25ont été diffusés
14:26côte à côte,
14:28en direct,
14:28sur une durée
14:29plus ou moins longue
14:30et je pense qu'il y a
14:31deux choses
14:32à propos de ce qu'on voit
14:33à l'écran
14:34dont il faut parler.
14:35D'abord,
14:35journalistiquement,
14:36le principe
14:37de juxtaposer
14:38les deux scènes
14:38est légitime
14:39parce que les deux événements
14:40se produisent en même temps.
14:41Mais politiquement,
14:42je crois que c'est
14:43le point d'orgue
14:43d'une séquence
14:44de communication
14:45très aboutie
14:46et de très longue date
14:47pour le Rassemblement national.
14:49C'est-à-dire, Laurent,
14:50est-ce qu'il s'agit
14:50d'une victoire
14:51pour le RN ?
14:52En tout cas,
14:53symboliquement,
14:53Marine Le Pen
14:54est parvenue
14:54cet après-midi
14:55à imposer sur nos écrans
14:56en direct
14:57le récit majeur
14:58et historique
14:59de son parti,
15:00le E,
15:01la classe politique,
15:02contre le nous
15:02qui sommes avec les Français
15:04et ce récit,
15:05le RN,
15:05le travail
15:06et le travail
15:07sans relâche.
15:08Regardez ce tweet.
15:09il y a deux jours,
15:11c'est le RN
15:11qui publie sur son compte X
15:13un côte-à-côte
15:14entre d'une part
15:14l'état-major du PS
15:16qui arrive à Matignon
15:16et puis de l'autre
15:17Marine Le Pen
15:18dans un premier bain de foule,
15:20cette fois-ci
15:20au sommet de l'élevage
15:21à Cournon d'Auvergne.
15:22C'était l'après-midi.
15:23Cette image ressemble
15:24à l'image d'aujourd'hui.
15:25On est bien d'accord,
15:26Adelide.
15:27Mais elle est très différente
15:28sur un point essentiel.
15:30Les deux scènes
15:30ne se sont pas produites
15:31au même moment mercredi.
15:33Ce que vous voyez donc,
15:34ce n'est pas une info,
15:35c'est un contenu
15:36de communication,
15:37un montage
15:38produit par un parti politique.
15:40Ce qui a une force symbolique,
15:41bien entendu,
15:42moins importante
15:43qu'une vraie image, Laurent.
15:44Et c'est pour ça
15:45que la concomitance
15:46des deux scènes
15:47de cet après-midi
15:48est si importante.
15:49Elle ramasse,
15:49de mon point de vue,
15:5050 ans d'histoire
15:51du Front National.
15:52Regardez.
15:53Il y a deux jours
15:54sur son compte X,
15:55Marine Le Pen,
15:56avec les agriculteurs.
15:58Il y a deux semaines,
15:59Marine Le Pen
15:59dans le bassin minier
16:00avec des Français
16:01d'origine polonaise.
16:02Il y a 37 ans,
16:04Jean-Marie Le Pen
16:05en campagne présidentielle
16:07est toujours cette idée
16:08que les Le Pen
16:09font corps avec le peuple
16:10contre, je cite,
16:12une élite parisienne déconnectée.
16:14D'accord, Laurent,
16:14mais entre-temps,
16:15le Front National
16:16est devenu
16:17le Rassemblement National
16:18et il ne peut plus tellement
16:19faire croire
16:20qu'il n'a aucun point commun
16:21avec la classe politique.
16:22Non, il suffit
16:23de regarder le personnel.
16:2430 députés européens,
16:25120 députés à l'Assemblée,
16:273 sénateurs,
16:28230 conseillers régionaux,
16:29plus de 1500 conseillers municipaux.
16:32Et puis, d'ailleurs,
16:32on a vu depuis quelques jours
16:33après ces images
16:34de Marine Le Pen
16:35sur les réseaux sociaux
16:36ressortir ces articles,
16:37par exemple,
16:38sur les dîners secrets
16:39entre les dirigeants
16:40du Rassemblement National
16:41et des huiles
16:42de l'ex-majorité
16:43d'Emmanuel Macron.
16:45Alors, je pense que ce soir,
16:46on peut dire que oui,
16:47le RN est au cœur
16:48de la machine politique française,
16:51mais notamment
16:51parce qu'il n'a jamais exercé
16:53le pouvoir exécutif
16:54ou le plan national,
16:55il peut continuer
16:56à produire
16:57un imaginaire politique
16:58loin de Paris,
17:00loin des élites.
17:00C'est un peu le « en même temps »
17:02de Marine Le Pen.
17:03On verra combien de temps
17:04ça dure.
17:04Marine Le Pen
17:05qui a dénoncé
17:06une réunion de marchands
17:07de tapis
17:08pour évoquer cette réunion
17:09de l'Elysée
17:10cet après-midi
17:11autour d'Emmanuel Macron.
17:13Stéphane,
17:13vous me savez que je voulais
17:14qu'on voit ensemble
17:15l'état du rapport
17:16de force politique
17:17actuellement.
17:18Pour l'instant,
17:18la dissolution
17:19semble s'éloigner
17:21pour quelques jours
17:23au moins, disons.
17:24Il y a un sondage,
17:25IFOP,
17:25qui a été publié ce matin
17:26si des élections législatives
17:28avaient lieu dimanche prochain.
17:30L'ERN arriverait en tête
17:31au premier tour
17:32avec 36%.
17:33L'Union des gauches
17:34sans LFI
17:35loin derrière
17:36à 19%.
17:37Et alors un bloc central
17:38qui se retrouve
17:39à 13%.
17:40Les Républicains
17:41à 11%
17:41et LFI à 8%.
17:43Comment avez-vous
17:44analysé, vous,
17:46cette enquête ?
17:46Cette enquête,
17:47elle est très intéressante
17:47parce qu'on peut en tirer
17:48de nombreux enseignements.
17:50Vous venez de le dire,
17:50l'ERN est très largement en tête,
17:5235%, 36%.
17:53Je vous rappelle juste un chiffre.
17:54Enfin, il y a un an,
17:55un peu plus d'un an,
17:56lors des dernières élections législatives,
17:57l'ERN avait déjà fait 33%.
17:59Donc ce score de 35-36
18:00montre qu'en dépit
18:01de ce score fleuve record
18:02de l'année dernière,
18:03il progresse encore.
18:04Et on voit aussi
18:05qu'il dispose enfin,
18:06ça a longtemps été
18:07un handicap du Rassemblement national,
18:08des réserves.
18:09Il y a les candidats
18:10de reconquête,
18:10il y a l'UDR d'Éric Ciotti.
18:12Très longtemps,
18:12on disait le FN
18:13puis le RN,
18:14il y a ce plafond de verre,
18:15ils n'y arriveront jamais,
18:15on n'arrive pas sale au pouvoir.
18:17D'abord, rien ne prouve
18:17qu'on n'arrive pas sale au pouvoir,
18:18ça on le verra,
18:20mais ce parti n'est plus seul.
18:21Dans une perspective
18:22de second tour,
18:22vous avez des réserves de voix.
18:23Quand vous partez
18:24de 35-36%
18:25et que vous avez 4 ou 5%
18:27obtenus par un candidat
18:28d'Éric Zemmour,
18:29vous frôlez les 40% parfois.
18:32Donc c'est une première progression.
18:34Le deuxième enseignement,
18:35c'est l'effondrement,
18:36non pas du socle commun,
18:37mais du bloc central,
18:38du bloc macroniste,
18:39à un score
18:39qui est encore plus bas
18:40que ce qu'il avait enregistré
18:41lors des élections européennes,
18:44parce que ce sont
18:45les élections les plus pures,
18:46les européennes.
18:46Chaque parti présente sa liste
18:48et vous pouvez vraiment
18:48comptabiliser au sein de la droite
18:50et au sein de la gauche
18:51ce que pèsent vraiment les gens.
18:53Et le troisième enseignement,
18:54c'est qu'on assiste
18:54à un spectaculaire rééquilibrage
18:56des forces
18:57entre d'une part les socialistes
18:58et d'autre part la France insoumise.
18:59La gauche, or,
19:00et les filles obtiendraient
19:01dans les différentes hypothèses
19:02qui ont été testées
19:03un score bien supérieur
19:04à celui du parti
19:05de Jean-Luc Mélenchon.
19:06C'est ce que je disais tout à l'heure.
19:08Avec ce rééquilibrage à droite
19:09entre la Macronie
19:11qui s'effondre
19:12et les LR
19:12qui reprennent un peu
19:13du poil de la bête d'une part.
19:15Et ce rééquilibrage à gauche,
19:16le PS et les LR,
19:19je le répète,
19:19n'ont pas un intérêt
19:21absolu mathématique
19:22évident à dissoudre
19:23mais en tout cas
19:24la dissolution
19:25ne les tétanise plus.
19:26Donc il est impossible
19:27de savoir
19:27quels pourraient être
19:28ensuite les résultats
19:29en siège
19:30de cette intention de vote
19:31qui n'est qu'une intention
19:32de vote de premier tour.
19:33Et on le répète
19:34mais le sondeur que vous êtes
19:35le sait très bien,
19:36le RN est toujours
19:37surévalué
19:38par rapport aux résultats
19:40réels ensuite
19:41dans les urnes.
19:41Oui, ce n'était pas le cas.
19:42En tout cas,
19:42les derniers sondages
19:43l'avaient donné bien plus haut
19:44que le résultat.
19:45Très longtemps,
19:45on nous a reproché
19:46et c'était une réalité
19:47de sous-évaluer le RN.
19:48Après, on l'a surévalué.
19:49Vous vous êtes rattrapé.
19:50Mais en 2024,
19:51les instituts de sondage
19:53ne se sont pas trompés
19:54sur le niveau
19:54de la liste Jordan-Bardella
19:55aux européennes
19:56et des candidats RN
19:59aux législatives.
19:59Et une dernière chose,
20:01certes,
20:01le RN est en tête
20:02et très largement en tête
20:03mais la gauche
20:04non-LFI est en seconde position.
20:07Les élections législatives,
20:07ce sont,
20:09je ne nous apprends rien,
20:09577 élections locales.
20:12En fait,
20:12et tout vient,
20:14tout dépendra
20:15de la solidité
20:16du barrage républicain.
20:18Le barrage républicain,
20:19contrairement à ce qu'on dit,
20:19il n'est pas mort
20:20dans les enquêtes d'opinion
20:21mais il pourrait être émoussé.
20:22Il sortira émoussé,
20:23évidemment,
20:24d'éventuelles législatives
20:25mais toute la question
20:25est de savoir
20:26à quel point
20:26il sera plus restreint
20:29et plus limité
20:30que la dernière fois.
20:30Et il y a peut-être
20:31une question aussi,
20:32c'est l'abstention
20:32parce que,
20:33vous le disiez,
20:33ça ressemble à un Vaudville.
20:34Peut-être qu'il y aura
20:36un peu plus d'abstention.
20:38Ça, vous arrivez
20:38à le mesurer
20:39si demain,
20:40il y avait une élection
20:41après un an
20:43de l'appétit
20:45pour aller voter
20:46y compris pour faire
20:47le barrage républicain
20:49ou pas ?
20:49Est-ce qu'il serait encore...
20:50Il est encore plus compliqué
20:51de mesurer l'abstention
20:52que le score du RN.
20:54On a du mal, évidemment.
20:55Sauf que,
20:57et on a cherché
20:57avec Laurent,
20:58il n'y a jamais eu
20:59de législative
20:59au mois de novembre.
21:01Donc, au moins,
21:01cette fois-là,
21:02ce n'est pas le parti
21:02des pêcheurs,
21:03de ceux qui vont
21:03à la pêche le dimanche.
21:04Il n'y a plus d'excuses.
21:05Il n'y a plus d'excuses.
21:06Mais c'était vraiment
21:06une autre époque.
21:07C'était une autre époque.
21:08Mais tout dépendra aussi,
21:09évidemment,
21:09de la configuration
21:10du nombre de triangulaires,
21:11du nombre de duels.
21:12Après, on rentre
21:13un peu dans la technique
21:14de la loi électorale.
21:15Mais moi, je pense
21:16qu'on a tort de dire
21:18que le barrage républicain
21:19est mort.
21:20Il existe encore,
21:21mais dans quelle amplitude ?
21:22Personne ne le sait.
21:23Et c'est évidemment
21:24de ça dont dépendra
21:25la capacité du RN
21:26à frôler
21:27une majorité absolue
21:28ou pas.
21:29En tout cas,
21:29vous le rappeliez
21:30au tout début de l'émission,
21:31Stéphane Zumstek,
21:32les Français sont lasses
21:33de cette situation.
21:34Ils sont lasses
21:35et ils sont inquiets.
21:36Et dans les circonscriptions,
21:37les députés peuvent le mesurer
21:39à chaque déplacement.
21:40C'est ce qu'ont pu constater
21:41les équipes de LCP
21:42qui ont suivi
21:43à Montmorency
21:43et à Sarcelles
21:44le député PS
21:45Romain Esquenazie.
21:47Reportage signé
21:47Thibaut Henoch
21:48et André Laffont
21:49sur le terrain.
21:51Suivre un député
21:52sur le terrain en ce moment,
21:54c'est d'abord
21:54prendre le pouls
21:55d'un pays perdu.
21:57Ça va ?
21:58Je pense que c'est
21:59une pure folie.
22:00On ne sait plus
22:00où on en est.
22:01J'ai écouté
22:02le Premier ministre sortant.
22:04Je l'ai écouté aussi.
22:05On ne sait pas du tout
22:06ce qu'il va sortir.
22:07Des électeurs déboussolés
22:09qui vont même jusqu'à imaginer
22:10des scénarios catastrophes.
22:13Il est passé à ma parlance
22:14ce matin
22:14pour me demander
22:14effectivement
22:15comment pour arrêter Macron
22:16s'il décide de faire
22:17article 7.
22:18Un article
22:18qui donne les pleins pouvoirs
22:20au président.
22:20Alors,
22:21vous êtes attaqués
22:21à ce point-là ?
22:23On entend tellement de choses
22:24que voilà.
22:25Mais pour le député
22:26socialiste Romain Eskenesi,
22:29le scénario le plus probable
22:30est qu'il souhaite défendre
22:31et celui du nécessaire compromis.
22:33Elle a été fier.
22:34Ils ont essayé
22:34la destitution.
22:35Ça n'a pas passé
22:36le bureau de l'Assemblée.
22:37Démission.
22:37Macron n'est pas
22:38sur le point de démissionner.
22:39Et dissolution
22:40à nouveau trois blocs.
22:41Donc la seule solution,
22:41c'est de discuter.
22:43Discuter
22:43et obtenir des concessions
22:45sur les retraites,
22:46notamment.
22:47Vous y croyez ?
22:48Une suspension
22:48quand on a retenu une paresse ?
22:50Ah mais nous,
22:50c'est même pas une suspension
22:51qu'on veut.
22:52Nous, on est à la CGT.
22:53Nous, on veut
22:53la brogation totale.
22:54Là, une suspension
22:55et puis quoi ?
22:56On n'est pas là
22:56pour grappiller des trucs.
22:58Je suis d'accord,
22:58mais c'est 600 000 personnes
22:59qui vont partir à la retraite
23:00plus tôt si on obtient
23:01la suspension.
23:01Donc c'est déjà
23:02un premier pas.
23:03Une politique des petits pas
23:04qui ne convainc pas
23:05tout le monde.
23:06Certains électeurs
23:07aimeraient bien
23:08retourner aux urnes.
23:09C'est ce que veulent les Français.
23:12Les députés ne veulent pas
23:13parce qu'ils ne veulent pas
23:13perdre leur place,
23:14mais les Français, oui.
23:15Moi, c'est pas la peur
23:17de ne pas gagner.
23:18Moi, c'est simplement
23:18que je considère
23:19que ça ne servira à rien.
23:20On ne va pas dissoudre
23:21tous les ans.
23:22Enfin, à un moment donné...
23:23Une perspective de dissolution
23:25qui s'est de fait
23:26éloignée ces dernières heures.
23:28Comment est-ce possible encore
23:29permet pour le président
23:31de nommer un premier ministre
23:32dans les 48 prochaines heures ?
23:33Mais en route vers Sarcelles,
23:35le député le constate,
23:37la confusion, elle, demeure.
23:39Il peut y avoir
23:40une majorité de Français
23:41qui ne voient pas d'issue
23:42et qui sont pour la dissolution.
23:44Mais d'un côté,
23:44il y a quasiment
23:45la même proportion de Français
23:46qui considèrent
23:47qu'il faut une stabilité au pays.
23:48Il faut que les politiques
23:49apprennent enfin à se parler.
23:50Apprendre à se parler.
23:52Romain Skenezi,
23:53votre député, vous allez bien ?
23:54Je suis sorti un petit peu
23:55pour parler avec les gens.
23:56Et à s'écouter,
23:58quitte à avoir
23:58les oreilles qui sifflent.
23:59C'est vous, les députés,
24:01qui vous fait la merde ?
24:02Non, attendez.
24:03Nous, les socialistes,
24:03nous, on essaie de parler.
24:05Ah, vous, les socialistes.
24:06Vous entendez.
24:09Moi, c'est ce que je pense.
24:12Il faut qu'on arrive
24:12à un accord,
24:13mais on n'est pas prêt
24:14à la continuité pour rien.
24:16Il faut des choses
24:16pour les Français.
24:17Trouver des accords
24:18et des avancées
24:19pour les Français,
24:20un chemin étroit
24:21à l'heure
24:22du grand trouble politique.
24:26Et on en a beaucoup parlé
24:27dans ce reportage,
24:29la réforme des retraites.
24:31Ça fait partie
24:32des sujets
24:34qui ont été abordés
24:35par Emmanuel Macron
24:36cet après-midi
24:36lors de cette réunion
24:38à l'Élysée
24:39avec les chefs de partis.
24:41Que leur a-t-il dit exactement ?
24:42Alors, justement,
24:43parce que c'est vrai
24:43que depuis le début
24:44de la semaine,
24:45là-dessus,
24:45il y a eu des bougies.
24:45Emmanuel Macron,
24:46ce qu'il a proposé,
24:47c'est ni la abrogation
24:48ni la suspension.
24:50C'est assez technique,
24:51mais ce serait de dire
24:51on peut, vous savez,
24:53dans la réforme borne,
24:55elle s'applique
24:55par les générations.
24:57Fanny me corrigera
24:57si je dis des bêtises.
24:59Tous les trimestres,
25:00on gagne un trimestre
25:01tous les ans,
25:01mais ce serait de dire,
25:02si vous voulez,
25:02on peut dénouer dans le temps,
25:04si vous voulez la délier
25:06dans le temps
25:06pour qu'elle touche
25:07moins vite les gens.
25:08Alors, justement,
25:08Fanny, elle va nous expliquer ça
25:09parce que le mot exact
25:11qu'il a prononcé,
25:13c'est décalage de l'application.
25:15Fanny, c'est ni une suspension
25:17ni une abrogation,
25:18on est d'accord ?
25:19Exactement.
25:19Ça veut dire que,
25:20non mais vous l'avez très bien dit,
25:21c'est effectivement,
25:22au lieu de faire le passage
25:24d'un trimestre de plus par an,
25:25on le fera,
25:27non pas en 2026,
25:28mais en 2027.
25:30Donc, ce qui veut dire
25:31qu'aujourd'hui,
25:31on est à 62 ans.
25:33Et 9 mois.
25:34Et 9 mois,
25:353 trimestres,
25:36et l'année prochaine,
25:37on devait passer à 63 ans.
25:39Eh bien, ce 63 ans
25:40serait probablement,
25:42en tout cas,
25:42on le comprend comme ça,
25:43décalé,
25:43sachant qu'en 2027,
25:45il y a une élection présidentielle.
25:47Alors, normalement,
25:48c'est le calendrier qu'on tient.
25:50Et c'est d'ailleurs
25:50cette histoire de suspension.
25:52Tout à l'heure,
25:52vous disiez,
25:53finalement,
25:53par rapport à lundi,
25:54il n'y a rien
25:55qui a vraiment changé.
25:56Si, on crame les milliards
25:57et on a eu quand même
26:00un objet
26:01qui devient un objet politique,
26:03mais qui concerne
26:04la vie des gens.
26:05Le temps qu'ils passent au travail,
26:07c'est la réforme des retraites
26:09qui, jusqu'à présent,
26:11ne devait pas être bougée.
26:13C'était un totem.
26:14Et là,
26:15avec Elisabeth Borne,
26:16tout d'abord,
26:16et puis aujourd'hui,
26:17dans cette réunion
26:18où Emmanuel Macron
26:19en a parlé,
26:21il y aura probablement,
26:23puisqu'on met vraiment
26:23des guillemets,
26:25mais probablement
26:26un décalage,
26:28une suspension.
26:28Sachant que les socialistes,
26:29tout à l'heure,
26:30puisque ce sont les seuls
26:31qui ont parlé
26:31avec les écologistes,
26:34ont dit que,
26:35pour l'instant,
26:35le décalage,
26:36pour eux,
26:37ça n'était pas suffisant.
26:38Est-ce que vous avez
26:39des informations
26:39sur la façon
26:40dont cette annonce
26:41a été accueillie
26:42au cours de cette réunion
26:43autour de cette table
26:44à l'Elysée
26:45au Salon des ambassadeurs ?
26:46Je crois que tout le monde
26:47autour de la table
26:48a bien compris
26:48qu'il s'agissait
26:49ni d'abrogation
26:50ni de suspension.
26:51Et en plus,
26:52les socialistes,
26:52pour bien comprendre,
26:53et ça,
26:53ils le répètent tout le temps
26:55parce qu'on dit
26:55suspension de la réforme
26:56des retraites comme ça.
26:57Déjà,
26:57c'est très compliqué
26:58si on parle du gel,
26:59etc.
26:59Eux disent,
27:00nous,
27:00on veut de la suspension
27:01de la réforme borne
27:02et dans la réforme borne,
27:04il y avait aussi,
27:04attention,
27:05suivez bien,
27:06une accélération
27:07de la réforme tourenne.
27:09Et donc ça,
27:09ils n'en veulent pas non plus,
27:11mais ils veulent quand même
27:12qu'on garde les choses,
27:14un peu le sucré
27:15dans cette réforme.
27:16Il y avait des choses
27:16qui étaient favorables
27:17aux Français.
27:18Donc là-dessus,
27:18voilà,
27:19on a compris
27:19qu'Emmanuel Macron
27:20était d'accord
27:21pour bouger
27:22sur un décalage,
27:23mais je crois
27:23que les gens
27:23ont bien compris
27:24que ce n'était
27:24surtout pas
27:25ce qu'ils avaient
27:26clairement demandé.
27:27Et après,
27:27il y aura la question
27:28de la mise en oeuvre.
27:29C'est une loi,
27:30c'est dans le projet
27:30de loi de la sécurité sociale.
27:32Ça,
27:32nous,
27:33d'après ce que
27:33les participants ont dit,
27:35Emmanuel Macron
27:35n'est pas du tout
27:36rentré dans ce degré
27:37de détail.
27:38Donc il y a eu
27:38une ouverture,
27:40comme Fanny disait,
27:40c'est un tabou
27:41qui est quand même
27:41brisé par Emmanuel Macron,
27:43le fait de pouvoir
27:43y retoucher.
27:45Mais ensuite,
27:46comprendre exactement
27:47les tenants,
27:48les aboutissants,
27:49si à la fin,
27:49on va dire,
27:50attendez,
27:50mais en fait,
27:50ça concerne
27:513 000 personnes
27:52ou est-ce que
27:52ça révolutionne
27:53la vie de certains
27:54et combien ça coûte ?
27:55Je regarde Fanny Guinochet.
27:56Ça,
27:57pour l'instant,
27:57il n'y avait pas encore
27:58de détails.
28:00C'est les personnes
28:00qui sont nées en 1964
28:01qui se posent
28:02beaucoup de questions.
28:03ça ne concernera pas
28:033 000 personnes,
28:04c'est des centaines
28:05de milliers de personnes.
28:07Enfin,
28:07voilà,
28:08c'est là où c'est compliqué.
28:10Imaginez pour les gens
28:11qui s'étaient projetés,
28:12imaginez pour les entreprises
28:14qui s'étaient projetées.
28:15Aujourd'hui,
28:16ça va rajouter de l'instabilité
28:18à l'instabilité.
28:19C'est concrètement
28:20des gens qui se disent ce soir
28:21peut-être que je devais partir
28:22dans un an.
28:23Je devais peut-être partir
28:24en juin prochain,
28:25voilà,
28:25finalement,
28:26je vais pouvoir partir plus tôt.
28:28Je devais partir dans deux ans,
28:30finalement,
28:31non.
28:31Et imaginez pour les entreprises,
28:34non seulement le casse-tête,
28:35parce que c'est aussi
28:36quand vous avez quelqu'un
28:37qui part,
28:38en général,
28:38en plus,
28:38c'est des gens expérimentés,
28:40de facto,
28:40vous vous y préparez,
28:42vous préparez la suite
28:44dont vous embauchez.
28:45Eh bien là,
28:46retour à la case départ.
28:47En tout cas,
28:48comme le disait Elsa,
28:50il y a eu un bouger.
28:51Stéphane Zumsteg,
28:52les Français sont dans l'attente
28:54de cette suspension,
28:56de cette abrogation,
28:57de ce décalage
28:58sur la réforme des retraites.
28:59Est-ce que dans les enquêtes
29:00d'opinion,
29:00c'est un sujet de crispation ?
29:03Oui.
29:03Ce que veulent les Français,
29:04je vais reprendre le terme
29:05sorti il y a quelques mois
29:06par Olivier Faure,
29:07ils veulent des concessions
29:07remarquables
29:08sur la réforme des retraites.
29:10En fait,
29:10ils veulent aminimer
29:11une suspension
29:11ou, encore mieux,
29:12une abrogation.
29:13Et c'est bien ça aussi
29:15qui fait que le président
29:16de la République
29:16n'a jamais été aussi exposé
29:18qu'aujourd'hui,
29:18que ces derniers jours
29:19et que ce soir,
29:20c'est qu'il y a
29:21cette incapacité chez lui.
29:22Après,
29:22on en pense ce que l'on veut,
29:23mais c'est une incapacité
29:24à reconnaître,
29:26à ne pas accepter l'idée
29:29qu'il faudrait en passer
29:30par a minima
29:31cette suspension,
29:32étant entendu
29:33que le débat
29:34serait définitivement
29:36purgé
29:37lors de la prochaine
29:37élection présidentielle.
29:38Et ça,
29:39ça exaspère les Français.
29:40Parce que déjà,
29:40qu'est-ce qui a cimenté
29:43l'opposition farouche
29:44à cette réforme des retraites
29:45il y a deux ans ?
29:46C'est le caractère
29:46que l'on considérait injuste.
29:48Emmanuel Macron avait certes
29:50été réélu,
29:50mais ça ne lui donnait pas
29:51le droit de changer la vie
29:52ou de dégrader
29:53la vie des gens.
29:54Donc ce sentiment d'injustice
29:55et donc de brutalité
29:56avec le 49-3
29:57et après tous les débats
29:59parlementaires.
29:59Et ce thème,
30:01qui quelque part
30:01était un petit peu passé
30:02à la trappe
30:03et est devenu
30:04ce qu'un certain nombre
30:05d'entre nous,
30:06tout autour de cette table,
30:08pensions à l'époque,
30:08c'est que c'est le petit caillou,
30:09ça empoisonne
30:10et ça empoisonnera
30:11le second quinquennat
30:13d'Emmanuel Macron
30:14jusqu'au bout.
30:15Oui, et là encore,
30:17Sébastien Lecornu
30:17l'avait théorisé lui-même,
30:18je suis le premier ministre
30:19sur le plus affaibli
30:19de la Ve République.
30:20À partir du moment
30:21où vous êtes affaibli,
30:21c'est une réalité,
30:22Sébastien Lecornu
30:23il n'est pas très puissant,
30:25vous avez face à vous
30:26des oppositions
30:26et notamment le Parti Socialiste
30:27qui fait augmenter
30:29la liste des courses,
30:30c'est le principe même
30:31de la négociation
30:32et vous avez face à ça
30:33la ligne rouge présidentielle,
30:35on essaye de proposer
30:36des mesures un petit peu techniques
30:37de report d'un trimestre
30:38mais ce n'est pas
30:38ce que veulent les Français
30:39et surtout ce n'est pas
30:40ce que veulent les oppositions.
30:41Le PS, il a pris un risque
30:42avec ce pacte de non-censure
30:43qu'il a passé
30:44avec François Bayrou,
30:45maintenant il faut
30:46qu'il en sorte.
30:48C'est fini là,
30:48le pacte de non-censure.
30:49Il doit se refaire une virginité
30:52auprès d'une partie
30:54de l'électorat de gauche,
30:55notamment auprès
30:55de l'électorat socialiste
30:56qui avant d'être socialiste
30:57est un électorat de gauche
30:58et qu'est-ce que veulent
30:59les gens de gauche ?
31:00Que les idées de gauche
31:01soient au pouvoir.
31:02Donc le PS a pris un risque,
31:03ce n'est pas un risque mortel
31:05mais malgré tout maintenant
31:06c'est aussi ce qui explique
31:07la surenchère du Parti socialiste
31:09qui refuse toute concession
31:11présidentielle insuffisante.
31:13Ce qu'il aurait pu accepter
31:14il y a neuf mois je pense.
31:15Sauf qu'il y a aussi
31:16une urgence qui va se présenter
31:18dès ce soir au Premier ministre
31:20quand il sera nommé,
31:21c'est le budget
31:22puisque ce projet de budget
31:24doit impérativement
31:25être présenté avant lundi.
31:27C'est la constitution,
31:28c'est comme ça.
31:29Et il y a un chiffre
31:30qui est important
31:31qu'il faut bien avoir en tête
31:32Fanny Guinochet,
31:32c'est l'objectif de réduction
31:33du déficit pour l'année 2026
31:35et c'est 4,7% poids barre.
31:40Exactement,
31:40c'est 4,7% du PIB,
31:42du produit intérieur brut,
31:44c'est l'objectif du déficit
31:45que s'est fixé.
31:46Donc le Premier ministre
31:48des missionnaires,
31:49Sébastien Lecornu,
31:50c'est ce qui est inscrit
31:51dans la copie
31:52qu'il a envoyée
31:53au Conseil des finances publiques,
31:57c'est pas rien
31:57parce que ce même
31:58Sébastien Lecornu
31:59a envoyé sa copie
32:01et quelques jours après
32:02il a dit
32:02finalement ça pourrait être 5%.
32:04Sauf que
32:04de 4,7% à 5%,
32:06ça fait une dizaine
32:08de milliards d'euros
32:09d'efforts en moins
32:10qui seraient demandés
32:11aux Français.
32:13C'est pas une paille.
32:14Et ce qui est important aussi,
32:15c'est que,
32:16je parle sous votre contrôle,
32:18Madame,
32:18c'est que ce projet de budget
32:21qui a été donc envoyé
32:23au Haut Conseil des finances publiques,
32:25il doit être respecté.
32:27Et sur ce,
32:28on va voir ce qu'il y a
32:29dans cette copie
32:29parce qu'elle est gardée
32:31religieusement cette année
32:33étant donné le contexte politique,
32:35mais ce budget
32:36est suivi une procédure
32:37très très contraignante.
32:40Pierre Moscovici
32:41qui est président
32:42du Haut Conseil,
32:43donc cette autorité
32:44qui valide
32:45ce Haut Conseil des finances publiques
32:46et par ailleurs président
32:47de la Cour des comptes,
32:49l'expliquait très bien
32:50ce matin,
32:51on l'écoute.
32:52Mon interprétation,
32:53c'est que l'avis du Haut Conseil,
32:54c'est pas quelque chose
32:55de superflu,
32:56c'est que c'est un élément
32:57d'élaboration
32:58du processus de loi de finances
32:59et que s'il manque,
33:00ça pose des problèmes.
33:01Si c'est une histoire
33:02de deux ou trois jours,
33:03ça passera.
33:03Non, non, non, non, non, non,
33:05non, non, non.
33:05Non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non.
33:07Mais le Parlement
33:08va pouvoir amender
33:09quand même ce texte
33:10même s'il a été avisé
33:11par le Haut Conseil ?
33:12Exactement.
33:13Mais en attendant,
33:14si on a un Premier ministre
33:15nommé là
33:16dans quelques minutes
33:17ou dans quelques heures,
33:18il ne peut pas arriver
33:18lundi matin,
33:19je parle encore
33:20sous votre contrôle
33:20en disant
33:21moi on va discuter
33:22d'un budget
33:22avec 5%,
33:23ça sera 4,7%.
33:25Et d'ailleurs la copie,
33:26Sébastien Lecornu l'a dit,
33:28il a dit
33:28ce budget
33:29il ne sera pas parfait,
33:33Et puis il y a aussi une autre chose qui est importante, c'est ce calendrier qu'on ne peut pas desserrer.
33:40Ça doit être lundi en Conseil des ministres pour qu'il y ait bien une discussion parlementaire de 70 jours à l'Assemblée nationale et au Sénat.
33:49On le voit, le calendrier parlementaire, pour que ce projet de budget soit adopté avant le 31 décembre, sans quoi ça serait une loi spéciale comme on a pu connaître.
33:56Vous nous l'avez dit, c'est un secret qui est mieux gardé que le sexe des anges. Mais est-ce qu'on peut un peu savoir ce qu'il y a d'autre dans ce texte, dans ce projet de budget déposé au Conseil ?
34:06Alors effectivement, on ne sait pas grand-chose cette année, alors que d'habitude, il y avait quand même beaucoup plus de fuites.
34:12Mais il y aura sans aucun doute quelque chose qui concernera la justice fiscale, puisque ce débat a alimenté tout le mois, même l'été.
34:19Il n'y aura pas de taxe Zuckman, probablement un dispositif pour taxer les plus hauts revenus.
34:27Alors est-ce que ça sera l'augmentation de la flat tax, qui est la taxe sur les dividendes ?
34:32Est-ce que ce sera une contribution, un système pour faire en sorte que les plus aisés qui mettent leur argent dans des holdings, notamment familiales, ne puissent plus le faire ?
34:42Il y aura sans aucun doute aussi quelque chose qui concernera les grandes entreprises, cette fameuse contribution qui devait être exceptionnelle et ne durait qu'un an.
34:50L'année dernière, les grandes entreprises ont payé 8 milliards d'euros. Là, ça sera 4 milliards d'euros. On pense que le gouvernement, en tout cas, n'en fera pas cadeau.
35:01Et puis, il y a aussi, on l'a découvert dans les choses qui sont apparues cette semaine, un geste envers les petites entreprises, la baisse d'un impôt de production qui s'appelle la CVE.
35:12Et puis, on verra si les députés y ajoutent cette fameuse suspension, décalage de la réforme des retraites.
35:20Parce que je parle là sous votre contrôle, ça ne peut se faire que dans une loi. Peut-être le projet de loi de la Sécurité sociale.
35:26En tout cas, c'est des questions qui vont nourrir encore les débats.
35:30Alors, c'est bien parce que, Fanny, vous m'avez préparé plein de questions pour Marianne Couandé.
35:34La première question, Marianne, c'est est-ce qu'un Premier ministre tout seul peut présenter le projet de budget ?
35:40Parce que là, on est vendredi soir, on attend la nomination du Premier ministre.
35:44Si lundi, il faut présenter un budget, rien ne dit qu'il y aura un gouvernement au complet.
35:48Est-ce que lundi, en Conseil des ministres, ça peut être un conseil du ministre ?
35:52Alors, non, non, non. Il faut qu'il y ait un gouvernement.
35:54Il faut qu'il y ait un gouvernement. C'est le B.A.B. de la démocratie dans les régimes parlementaires.
36:00On a un Parlement qui se choisit, normalement, un gouvernement.
36:04Et ce gouvernement est là pour exécuter la volonté du peuple exprimée par ses représentants.
36:10Et donc, la Constitution est très claire.
36:13Normalement, les projets de loi, et notamment projets de loi de finances, sont délibérés en Conseil des ministres.
36:18Délibérés, c'est-à-dire qu'on doit discuter et voter sur ces projets.
36:24Et ensuite, ils pourront aller au Parlement.
36:27Mais il faut qu'ils aient été, effectivement, présentés devant certaines instances, le Conseil d'État.
36:31Donc, sauf à ressortir un projet de budget qui est déjà passé en Conseil des ministres, là, ça serait différent.
36:37Si c'est le projet de budget qui est déjà passé en Conseil des ministres, alors il peut aller plus loin.
36:42Mais on ne peut pas faire l'économie du gouvernement, ce n'est pas possible.
36:46Là, du coup, en termes de calendrier, ça veut dire qu'on doit rester avec la copie du Conseil.
36:53Alors, soit on reste avec une copie qui aurait préalablement été examinée en Conseil des ministres, le Conseil, le Conseil d'État.
37:01Ça n'a pas été le cas, pour le moment.
37:03Donc, si ça n'a pas été le cas, il faut vraiment passer devant le Conseil des ministres, ça c'est certain.
37:08Et c'est forcément lundi, avec un discours de politique générale.
37:12Là, cette fois, je parle sous le contrôle d'Elsa.
37:14Mardi après-midi ?
37:15Mardi après-midi, lundi après-midi peut-être.
37:18S'il y en a un, est-ce que le futur locataire de Matignon ne se dirait pas...
37:22Bon, ben, moi, mon but, c'est le budget.
37:24Je ne sais même pas si je vais tenir deux semaines.
37:26Donc, je ne vais peut-être pas dire pendant une heure quelle est ma vision pour la France.
37:29Ça, c'est une hypothèse qui existe.
37:30Puis, on se pose une autre question.
37:31Est-ce qu'on peut annoncer un Premier ministre pendant un match de foot ?
37:34Enfin, on en est à faire des considérations.
37:35Oui, Elsa, mais vous avez raison.
37:37On en est à se poser des questions complètement incroyables
37:42pour essayer de deviner, de se mettre dans la tête d'Emmanuel Macron.
37:46C'est quand même un match important.
37:48C'est France-Azerbaïdjan, c'est au Parc des Princes
37:49et c'est un match de qualification pour le Mondial.
37:51Tout à fait.
37:52Donc, est-ce qu'il se peut que le Premier ministre soit nommé à la mi-temps, Laurent Guimier ?
37:58Non, je ne vais pas prendre de risque.
38:00Ni sur le pronostic du match, ni sur le pronostic du Premier ministre.
38:01Je pense qu'il est beaucoup plus facile de pronostiquer le match que cette nomination.
38:05Pardon pour cette question béaussienne, mais ça ne se fait pas de nommer un Premier ministre
38:08un soir de match de l'équipe de France ?
38:10Ça a quelque chose à voir ?
38:11Ça n'a strictement rien à voir, a priori.
38:14Mais en termes de communication, des choses peuvent se percuter
38:17et en général, on ne prend pas ce risque.
38:18Mais je ne vais pas me risquer à dire qu'il n'y aura pas de nomination pendant le match.
38:22Est-ce que la constitutionnaliste a un mot à dire sur ce calendrier ?
38:25La constitution est muette sur ce point, je le garantis.
38:28En tout cas, merci à tous les trois d'avoir été là ce soir dans chaque voix compte
38:33pour évoquer cette réunion des chefs de partis à l'Elysée cet après-midi.
38:37L'Elysée qui fait savoir qu'il y a un chemin possible pour tisser des compromis
38:42et éviter la dissolution, c'est ce que dit Emmanuel Macron
38:44après cette réunion de près de trois heures qui s'est tenue à l'Elysée.
38:48Et à la sortie de cette réunion, seuls les représentants de la gauche et de l'IOT se sont exprimés.
38:54Je vous propose de réécouter Olivier Faure.
38:57Si le changement de cap n'est pas au rendez-vous,
39:01s'il n'y a pas de possibilité pour le Parlement de s'exprimer librement,
39:05donc pas de 49-3, si tous les sujets ne sont pas sur la table,
39:09suspension de la réforme des retraites, alors nous censurerons immédiatement.
39:14C'est aussi simple que ça.
39:16Et nous allons pouvoir accueillir les trois prochains invités de chaque voix compte
39:21alors que nous sommes toujours dans l'attente de la nomination du futur Premier ministre
39:25qui, pour succéder à Sébastien Lecornu, éphémère Premier ministre des missionnaires,
39:32j'accueille sur le plateau de chaque voix compte Eléonore Carrois.
39:34Bonsoir.
39:35Bonsoir.
39:35Vous êtes député Ensemble pour la République.
39:37Gérard Le Seul, député socialiste, bonsoir.
39:40Bonsoir.
39:40Et Mickaël Taverne, député Rassemblement national du Nord, bonsoir.
39:43Bonsoir.
39:44Merci à tous les trois d'être là.
39:45Nous sommes donc dans l'attente de la nomination de ce Premier ministre
39:48et à la sortie de cette réunion des chefs de parti à l'Elysée.
39:53Je crois que du côté d'Ensemble pour la République et du Parti socialiste,
39:57vous avez tous eu ces dernières minutes une visio-conférence avec votre parti.
40:03Je m'adresse d'abord à vous, Eléonore Carrois.
40:05Que vous êtes-vous dit ?
40:07En fait, ce que nous nous disons depuis un an déjà,
40:09c'est que nous sommes dans une attitude constructive,
40:12qu'évidemment, nous ne censurerons pas a priori
40:15et que nous voulons reprendre les travaux le plus vite possible
40:18pour pouvoir voter un budget,
40:21voir comment ça se passe ici à l'Assemblée nationale,
40:24c'est-à-dire voir ce qui passera, ce qui ne passera pas,
40:27les différentes discussions qui auront lieu.
40:30Mais clairement, notre attitude reste la même,
40:33doter notre pays d'un budget d'ici la fin de l'année.
40:35Est-ce qu'il y a eu des tensions au sein du socle commun
40:38lors de cette réunion à l'Elysée avec Emmanuel Macron ?
40:42Pas à ma connaissance.
40:43En tout cas, je peux vous dire que notre dialogue au sein de notre groupe
40:47est très apaisé.
40:48Évidemment, comme tous les Français,
40:50nous avons hâte de savoir qui sera le nouveau locataire de Matignon.
40:54Évidemment, comme je vous le disais à l'instant,
40:55nous avons hâte de nous remettre au travail.
40:57Nous sommes prêts, d'ailleurs, à travailler.
40:59Nous avons travaillé tout l'été, nous avons tendu des mains,
41:02nous avons montré que nous sommes prêts à faire des compromis.
41:04Maintenant, vivement, qu'on recommence nos travaux à l'Assemblée.
41:07Pourquoi ne pas s'être exprimée à la sortie de la réunion
41:10et avoir laissé l'IOT, les socialistes et les écologistes parler ?
41:14Je pense qu'il y a en ce moment beaucoup de bruit.
41:16Moi, je participe évidemment aux commentaires
41:19parce que je pense qu'il faut apaiser, justement,
41:22rassurer les Français sur le fait qu'il y a à l'Assemblée nationale
41:24une majorité de députés qui veulent travailler,
41:27qui ont leur intérêt à cœur
41:28et qui veulent surtout qu'on puisse doter la France
41:30d'un budget d'ici la fin de l'année,
41:32mais ensuite continuer dans une assemblée qui est très divisée.
41:35Et donc, c'est pour cela que je m'exprime.
41:37Mais je pense qu'après cette réunion,
41:39il n'était peut-être pas opportun de s'exprimer,
41:40d'autant que nous saurons très rapidement
41:42quelles seront les nouvelles étapes
41:44qui nous permettront d'avoir, je l'espère, un Premier ministre
41:46et très rapidement après, un gouvernement.
41:48Est-ce que le nouveau Premier ministre sera bien nommé ce soir,
41:51Eleonore Carroix ?
41:52Ce n'est pas moi qui nomme constitutionnellement.
41:55C'est le Président de la République.
41:56Il a dit qu'il le ferait.
41:57Je n'ai pas plus d'informations que vous à ce stade.
42:00Moi, j'espère qu'il le sera et qu'il le sera très rapidement
42:02parce que s'il est vrai qu'à l'international,
42:05je vais vous parler un peu d'international,
42:06vu que je suis députée des Français de l'étranger,
42:09il y a une forme de tranquillité
42:10parce que le Président de la République reste en place,
42:13parce que la France continue à être présente
42:16dans tous ses rendez-vous internationaux.
42:17Il y a une actualité internationale très importante cette semaine.
42:20Donc il y a cette bicéphalité du pouvoir exécutif
42:23qui, quelque part, à l'international, rassure.
42:25Il est quand même temps qu'en interne,
42:27dans politique nationale,
42:28nous ayons aussi cette stabilité que nous appelons de nos voeux.
42:31Gérard Le Seul, vous aussi,
42:32vous sortez d'une réunion du Parti Socialiste en visioconférence.
42:35Vous vous êtes dit quoi ?
42:36Vous êtes bien informé.
42:37C'est mon métier.
42:40Qu'est-ce que vous vous êtes dit ?
42:41Écoutez, nos représentants à cette réunion
42:45sont sortis un peu dépités
42:49puisqu'il y a eu deux heures et demie de présentation,
42:51de discussion, dont il ne sort rien.
42:55Pas de nom de Premier ministre.
42:58Mais vous y alliez pour connaître le nom du Premier ministre ?
43:00Non, on n'était pas pour connaître le nom du Premier ministre.
43:03Mais finalement, d'abord, je n'y étais pas,
43:06ce sont nos représentants qui y étaient,
43:09mais en tout cas, dans les restitutions qu'ils ont pu nous faire,
43:12ils ne sortent pas de ligne force.
43:15Et d'ailleurs, on ne sait même pas qui compose réellement
43:17le socle commun dont vous posiez la question tout à l'heure.
43:21Qui fait partie aujourd'hui du socle commun ?
43:23Est-ce que M. Wauquiez fait partie du socle commun ?
43:25Est-ce que M. Retailleau fait partie du socle commun ?
43:28Nous n'en savons rien et donc nous ne savons même pas
43:31quelles sont finalement les intentions réelles du Président de la République ?
43:37Est-ce qu'il va nommer ce soir un Premier ministre de gauche,
43:40comme nous le souhaitons ?
43:41Est-ce qu'il va nommer un Premier ministre reconduire M. Lecornu
43:46ou un Premier ministre de droite ?
43:47Nous ne savons rien à ce stade.
43:48Est-ce que dans cette réunion, là, de tout à l'heure,
43:50avec les dirigeants du Parti Socialiste,
43:53est-ce qu'ils ont éteint vos espoirs d'être nommés à Matignon ?
43:58Dans une certaine mesure, oui.
44:00Mais nous restons dans une démarche constructive.
44:03Ce qui nous importe essentiellement,
44:05c'est ce que nous pouvons apporter aux Françaises et aux Français.
44:08Nous avons toujours participé aux réunions, aux invitations.
44:11D'ailleurs, je regrette que le Président de la République
44:13n'ait pas invité toutes les formations politiques.
44:15C'est une faute, pour moi, majeure de ne pas avoir invité
44:18et l'ERN et l'EFI, parce que si on veut discuter
44:22avec l'ensemble de la représentation nationale,
44:24il faut discuter avec tout le monde.
44:26Michael Taverne, du Rassemblement national.
44:29Michael Taverne.
44:31Vous voyez, il y a un socialiste ce soir qui dit
44:32que c'est une faute de ne pas vous avoir invité ce soir à l'Elysée.
44:34Vous y seriez allé ?
44:36Mais non.
44:37Pour dire quoi et pour faire quoi ?
44:40On sait très bien que le chef de l'État...
44:42Donc, ça tombe bien que vous n'ayez pas été invité
44:43si, de toute façon, vous n'y alliez pas ?
44:45Oui, mais bien sûr, mais je vous dis, pour faire quoi
44:47et pour dire quoi ?
44:49Le Président de la République connaît parfaitement notre position.
44:52Et dans cette crise politique, cette instabilité,
44:55il faut une dissolution.
44:56C'est ce que permet la Constitution.
44:58Je comprends que certains responsables politiques
45:01aillent à l'Elysée pour essayer de défendre un plat de lentilles
45:05pour éviter une dissolution
45:07et ainsi perdre leur siège à l'Assemblée nationale.
45:09On le voit, d'ailleurs, dans les projections.
45:12Si les socialistes veulent éviter une dissolution,
45:15ils savent très bien, c'est parce que derrière,
45:17il y aura très certainement dans les circonscriptions
45:18des candidatures de la France insoumise.
45:20On le sait très bien.
45:22Mais moi, je pense aux Français
45:24qui regardent ce spectacle absolument affligeant,
45:28puisque pendant ce temps-là,
45:29on ne parle pas de leurs préoccupations,
45:30on ne parle pas de leurs problèmes.
45:32On ne parle pas du pouvoir d'achat.
45:33On ne parle pas de la sécurité.
45:34On ne parle pas de l'immigration.
45:36On ne parle pas de l'activité économique.
45:38Les chefs d'entreprise qui n'ont aucune visibilité.
45:41Et ce spectacle est absolument affligeant.
45:43Et c'est la raison pour laquelle, aujourd'hui,
45:44nous demandons une dissolution
45:45pour qu'ils puissent y avoir un éclaircissement.
45:48Mais une dissolution, a priori,
45:50ça nous mènerait à des législatives
45:51à la fin du mois de novembre.
45:52Ça ferait encore deux mois perdus.
45:53Vous dites, les Français, ils ont besoin de réponses,
45:55ils ont besoin de clarté aujourd'hui.
45:57Qu'est-ce qui vous garantit
45:58que si des législatives sont convoquées
46:00après une dissolution à la fin du mois de novembre ?
46:02Qu'est-ce qui vous garantit
46:03qu'on ne retournera pas
46:04dans une tripartition de l'Assemblée nationale ?
46:06Mais nous ferons campagne.
46:08Et après, les Français décideront de leur avenir.
46:11Je rappelle que l'année dernière,
46:12il y a eu des tambouilles politiciennes,
46:15des alliances contre nature,
46:17l'alliance des contraires, comme on le disait.
46:19Et ça nous a emmenés dans une crise politique majeure.
46:24Nous l'avions dit, d'ailleurs,
46:25qu'avec ces alliances contre nature,
46:28il y aurait une crise politique, une instabilité.
46:30Et nous le voyons aujourd'hui
46:31que, malheureusement, c'est le cas.
46:34Donc, nous regardons les sondages, bien sûr,
46:37mais nous regardons aussi
46:38ce qui se passe dans nos territoires.
46:41Et les Français, aujourd'hui,
46:43on le voit d'ailleurs dans les enquêtes d'opinion,
46:46veulent qu'on parle de leur quotidien.
46:48Le pouvoir d'achat, je rappelle que Marine Le Pen,
46:50lors de l'élection présidentielle en 2022,
46:52a été la première à parler du pouvoir d'achat.
46:55On parle de l'insécurité,
46:57aujourd'hui, les chiffres sont au rouge,
46:58de l'immigration.
47:01Les entreprises, également,
47:02veulent de la visibilité.
47:03Nous avons un programme aussi,
47:05puisque, je le rappelle,
47:06que les chefs d'entreprise, certes,
47:08ont des problèmes de compétitivité,
47:10mais pourquoi ?
47:11Le prix de l'électricité,
47:13des normes,
47:14des réglementations absolument fortes
47:15qui empêchent, justement,
47:17les entreprises de créer de la richesse
47:19sur le territoire national.
47:20Et nous avons des mesures de bon sens
47:22qui sont partagées, je pense,
47:23par une très grande majorité.
47:25Vous étiez en train de vous agresser ?
47:26Oui, je boue un peu,
47:28parce que, finalement,
47:29on nous ressort le plat de lentilles,
47:32l'attente des Français, etc.
47:34J'ai entendu la présidente de votre mouvement
47:36qui dit censure, censure, censure, censure.
47:39Donc, arrêtez de prendre les Français
47:41pour des billes.
47:43Vous souhaitez la dissolution,
47:45la démission, la destitution,
47:46qui est que vous voulez.
47:47Et vous ne souhaitez absolument pas
47:50la stabilité de notre pays.
47:52Donc, s'il vous plaît,
47:53soyez un peu humble dans votre propos
47:55et ne racontez pas n'importe quoi.
47:57Et puis, sur ce sujet, pardon.
47:59Non, moi, je voulais juste ajouter,
48:01on nous ressort toujours la dissolution,
48:03ça ne s'est pas fait,
48:04c'était contre nature, etc.
48:05Pardon, mais les Français,
48:06ils ont voté,
48:07ils ont voté massivement
48:08au premier et au deuxième tour.
48:10S'ils n'avaient pas voulu voter
48:11contre le Rassemblement national,
48:12ils se seraient abstenus.
48:13Ils ne seraient pas allés massivement
48:14dans les urnes pour voter
48:16contre le programme
48:18du Rassemblement national.
48:19Et vous nous dites,
48:20on était le premier parti,
48:21on a 11 millions de Français
48:23qui votent pour nous.
48:24Mais on est dans un pays
48:25de 70 millions de personnes.
48:26Et il y a une majorité de Français
48:27qui, encore aujourd'hui,
48:29continuent à refuser votre programme,
48:31vos idées,
48:32parce qu'ils sont contre elles.
48:33Donc, tout simplement,
48:34acceptez-le.
48:35Nous, nous ne disons pas
48:36que nous sommes arrivés en premier
48:37ni que nous avons une majorité,
48:39mais nous disons que nous voulons
48:40co-construire,
48:41travailler avec des gens
48:41qui ne pensent pas exactement
48:42la même chose que nous,
48:43mais que nous voulons
48:44mais oui,
48:45mais nous pensons
48:45à l'intérêt des Français, monsieur.
48:47Nous ne pensons pas
48:47tout simplement
48:48à notre intérêt électoral.
48:50Nous ne pensons pas
48:51tout simplement
48:51à notre chef de parti
48:53qui souhaite échapper
48:54à des déboires judiciaires
48:55ou je ne sais quoi.
48:57Donc, arrêtez de dire
48:57que nous ne pensons pas aux Français.
48:59Ce qui, clairement,
48:59ne pense pas aux Français
49:00à l'heure où nous nous parlons,
49:01c'est le Rassemblement national.
49:02Fanny Guilherme.
49:03Une chose est sûre,
49:03c'est qu'il y a eu un coup de frein
49:04sur l'économie
49:05depuis la dissolution.
49:07La dissolution a vraiment marqué
49:08un coup de frein
49:09et une dissolution,
49:10ça a un coût,
49:11ça a un coût électoral
49:12puisqu'il faut organiser
49:13les élections,
49:14c'est quelques centaines
49:15de millions d'euros,
49:16mais ça a eu un énorme coût
49:17sur notre économie.
49:20Depuis la dissolution,
49:21toute cette instabilité,
49:23on l'estime,
49:24c'est les chiffres de l'OFCE,
49:25à 15 milliards d'euros.
49:28Donc, en tout cas,
49:29si on se place
49:29d'un point de vue économique,
49:31obtenir une stabilité du pays
49:33est moins coûteux
49:35qu'une dissolution.
49:36Dans les sujets
49:39qui ont été abordés
49:40cet après-midi
49:41par le Premier ministre,
49:42par le Président,
49:43pardonnez-moi,
49:44avec les chefs de parti,
49:45il y a la réforme des retraites.
49:47Emmanuel Macron
49:48a donc proposé,
49:49plutôt qu'une suspension
49:50ou une abrocation,
49:52un décalage.
49:53Un décalage jusqu'en 2027,
49:54c'est-à-dire qu'on resterait
49:55à l'application actuelle
49:57de la réforme
49:58qui place l'âge de départ
50:00à 62 ans et 9 mois.
50:02Gérard Le Seul,
50:04est-ce que ce décalage
50:06vous contente ?
50:08Écoutez, très clairement,
50:09non.
50:09Enfin, ça fait des semaines,
50:11des mois
50:11que nous demandons
50:12la suspension,
50:13à minima,
50:14la suspension
50:15de la réforme des retraites.
50:16J'entends même,
50:17au sein du bloc commun,
50:19central,
50:19je ne sais plus comment on le dit,
50:21y compris Mme Borne,
50:23qui dit,
50:23oui, il faut envisager
50:24une suspension
50:26de la réforme des retraites.
50:28On entend
50:28le Premier ministre
50:30démissionnaire
50:31dire,
50:31la réforme des retraites,
50:32de toute façon,
50:33s'imposera dans le débat,
50:34etc.
50:35et qu'est-ce qu'on nous ressort
50:36visiblement de la part
50:38du Président de la République ?
50:40On va réfléchir,
50:42on va modifier les calculs,
50:43etc.
50:43Non, ce n'est pas sérieux.
50:44Ce que demandent
50:45les Français aujourd'hui,
50:46c'est de la clarté.
50:47La clarté,
50:48c'est une suspension
50:49de la réforme des retraites
50:51et la mise en débat
50:53de cette réforme
50:54à horizon 2027
50:56pour l'élection présidentielle.
50:57Olivier Faure a dit,
50:58en sortant de l'Elysée,
50:59il n'y a aucune garantie
51:01de non-censure
51:01de notre part.
51:02Je le comprends
51:04et il a raison.
51:06Nous avons,
51:07là encore,
51:07depuis plusieurs semaines,
51:09fait savoir
51:09quelles étaient
51:10les ambitions
51:11de la gauche
51:13pour répondre
51:13aux attentes
51:13des Français.
51:15La suspension
51:15de la réforme
51:16des retraites,
51:18une contribution
51:18des hauts revenus,
51:20une réforme
51:21de la trajectoire
51:22qui était proposée
51:23par M. Bérou.
51:24On verra
51:24la semaine prochaine
51:25quel est finalement
51:26le budget
51:27qui nous est proposé.
51:28Et pour l'instant,
51:29nous n'avons rien
51:29de cela.
51:30Et donc,
51:31si effectivement,
51:32ce soir,
51:33demain,
51:33je ne sais pas
51:34si c'est après le foot,
51:34pendant le foot,
51:35je n'en sais rien,
51:36il y a la nomination
51:38d'un Premier ministre
51:39et d'un gouvernement,
51:40on verra ce qu'il nous proposera,
51:42ce qu'il nous dira.
51:43Mais nous avons dit
51:44depuis le départ
51:45ce que nous souhaitons.
51:46Alors,
51:47si on ne nous entend pas,
51:49et bien effectivement,
51:50nous en tirerons
51:50les conclusions.
51:52En tout cas,
51:53oui, Laurent ?
51:54Non, non,
51:54c'était une autre question.
51:57Donc, oui,
51:58c'était une question
51:59pour M. Taverne.
51:59Une chose est sûre,
52:00moi je sors aussi
52:00la calculette,
52:01excusez-moi,
52:02mais une suspension
52:03ou un décalage,
52:05en tout cas,
52:05ça a été chiffré,
52:07500 millions d'euros
52:07nous dit Bercy
52:08pour une suspension
52:09pour cette année,
52:113 milliards d'euros
52:12pour l'année prochaine
52:13et si on se réfère
52:14au rapport
52:16de la Cour des comptes,
52:18on arrive
52:18à 13 milliards d'euros
52:19par an
52:20si on arrêtait
52:22la borne d'âge
52:23à 63 ans.
52:25Aujourd'hui,
52:25on est à 62 ans
52:26et c'est juste factuel.
52:29Certains diront
52:30ça coûtera moins cher
52:31qu'une instabilité politique.
52:33C'est très clair.
52:34Ce que nous demandons
52:35c'est cette suspension.
52:36Elle a un coût,
52:37nous sommes tous d'accord.
52:38Les organisations syndicales
52:39sont aussi d'accord
52:40pour dire que cela a un coût.
52:41Vous avez dit
52:4215 milliards
52:43le prix
52:44de la précédente
52:45le coût
52:46de la précédente
52:47dissolution.
52:49Je vous fais
52:49le pari
52:50que s'il y a
52:51une dissolution demain,
52:52ce n'est pas 15 milliards,
52:53c'est bien plus
52:54parce que les marchés
52:55en ont assez
52:56de cette instabilité
52:58et donc les entreprises
52:59de la même manière.
53:00Je pense qu'aujourd'hui
53:01c'est beaucoup moins cher
53:02pour la collectivité.
53:02C'est compliqué aussi
53:03pour les marchés
53:04parce que les marchés
53:05ils regardent aussi
53:06la seule garantie
53:07qu'ils ont aujourd'hui
53:08que la France
53:09est capable
53:09de tenir sa trajectoire budgétaire
53:11c'est cette réforme des retraites.
53:13Donc c'est très ambivalent.
53:13Je répète quand même
53:15ce qu'a dit Emmanuel Macron
53:16ou ce qu'a fait savoir
53:17Emmanuel Macron
53:18après ce rendez-vous
53:19avec les chefs de parti
53:20à l'Elysée.
53:20Il a fait savoir
53:21qu'il y avait un chemin possible
53:22pour tisser des compromis
53:24et éviter la dissolution.
53:26Un des sujets
53:27qui a créé des crispations
53:28au sein du socle commun
53:29c'est l'éventuelle
53:31renomination
53:32de Sébastien Lecornu
53:33et Léonore Carrois.
53:35Si ce soir
53:36l'Elysée publie un communiqué
53:38pour annoncer
53:39que le nouveau Premier ministre
53:40s'appelle Sébastien Lecornu.
53:42Comment on réagira
53:43ensemble pour la République ?
53:45Écoutez, nous
53:46on a aussi une ligne
53:47qui est très claire
53:48depuis le début
53:48c'est qu'on ne se prononce pas
53:49sur les noms
53:51on ne se prononce pas
53:51sur la personnalité
53:53qui va être nommée.
53:53Alors Agnès Pagné-Runaché
53:54c'est pas gêné pour le faire
53:55par exemple ce matin.
53:56Alors chacun peut le faire
53:57de manière individuelle
53:58mais comprenez qu'aujourd'hui
53:59moi ce que je vais vous dire
54:00c'est qu'on a dit
54:01qu'on ne mettait pas
54:01de ligne rouge
54:02et qu'on ne s'opposait pas
54:03a priori à des nominations
54:04je ne vais pas le faire
54:05sur votre plateau.
54:10soit capable
54:11de prendre
54:12un certain nombre
54:13d'engagements
54:14que d'ailleurs
54:14Sébastien Lecornu avait pris
54:15comme par exemple
54:16ne pas utiliser
54:17l'article 49 alinéa 3.
54:19Ça ce sera conservé ?
54:20Écoutez, en tout cas
54:21moi je l'espère
54:21parce que je pense
54:22que le moment
54:23que nous vivons
54:23de nos institutions
54:24l'exige
54:25parce que cela permet
54:26de dire
54:27au lieu de dire
54:27c'est de la faute du gouvernement
54:28le gouvernement nous propose
54:29quelque chose
54:30qui ne nous convient pas
54:31donc nous censurons
54:32ça oblige
54:33les parlementaires
54:34à être responsables
54:35et si vous voulez
54:36obtenir des victoires
54:37il faut les obtenir ici
54:38à l'Assemblée
54:39en créant des majorités
54:40là où personne
54:41n'a une majorité
54:42tout seul
54:42donc moi ça par exemple
54:43je trouve que c'est
54:44un très bon signal
54:45et j'espère
54:45que le ou la première ministre
54:47qui sera nommée ce soir
54:48reste dans cette ligne là
54:50et puis ensuite
54:50sur le budget
54:51je veux dire
54:52il y a tous ces débats
54:52et ces menaces de censure
54:54etc
54:55mais disons-nous les choses
54:56un budget va être présenté lundi
54:57ça ne sera la copie
54:58de personne
54:59a priori
55:00parce que
55:00même si vous avez
55:01à priori ce sera la copie
55:01de Sébastien Lecornu
55:02puisqu'elle a été envoyée
55:04au Haut Conseil
55:04il y aura peut-être
55:05des changements
55:06mais ce que je veux dire
55:06c'est que quelque part
55:07tous les changements
55:08qui doivent intervenir
55:10y compris des changements majeurs
55:11devront l'être à l'Assemblée
55:12et ça tombe bien
55:13on est à LCP
55:14nous sommes tous les trois
55:15parlementaires
55:16et moi je suis très contente
55:17que ces changements
55:17puissent se faire à l'Assemblée
55:18Laurent une question
55:19pour Mickaël Taverne
55:20oui oui oui
55:21d'abord je regarde
55:22dans le téléphone
55:22il n'y a toujours pas
55:23de premier ministre
55:23non toujours pas
55:24on vous le dira
55:25quand ça tombe
55:25je voulais réagir
55:27par rapport à ce que vous disiez
55:28tout à l'heure
55:28on parlait de la dissolution
55:30et vous regardiez
55:31Madame Carrois
55:31de façon un peu gognarde
55:32quand elle disait
55:33bah oui on essaie
55:34de travailler aussi
55:34avec des gens
55:35qui ne sont pas totalement
55:35d'accord avec nous
55:36en même temps
55:38s'il y a dissolution
55:41que le RN arrive en tête
55:42qu'il n'a pas totalement
55:43la majorité ou absolue
55:44vous allez quand même
55:45être obligé aussi
55:46de faire la même chose
55:47rapidement
55:47de pactiser
55:49de construire quelque chose
55:50avec des gens
55:51qui ne sont pas totalement
55:52d'accord avec vous
55:53alors il y a deux points
55:54le premier c'est que
55:55si nous allons aux élections
55:57je rappelle que c'est
55:58la constitution qui le prévoit
56:00quand il y a une crise politique
56:01il faut s'en remettre
56:03au peuple français
56:03donc certains ont peur
56:04des élections
56:05non mais ça on est d'accord
56:06je vous réponds
56:10d'ailleurs si je réponds
56:12parce que j'ai bien regardé
56:13le reportage sur LCP
56:15notamment avec un collègue
56:16du Val d'Oise
56:18et qu'on dit
56:19les habitants
56:19qui veulent revenir
56:20aux élections
56:21donc excusez-moi
56:22mais dans ma circonscription
56:23quand on part
56:24de la crise actuellement
56:25les habitants
56:26veulent revenir aux élections
56:27donc excusez-moi
56:28de représenter
56:29ma circonscription
56:29ensuite bien sûr
56:38que si nous allons aux élections
56:39nous allons bien évidemment
56:41essayer d'avoir une majorité absolue
56:43si vous ne l'avez pas
56:44il faudra aller voir
56:46par exemple sur 270
56:48il faudra trouver le mode d'emploi
56:49de la tripartition
56:50il faudra trouver des compromis
56:51avec ceux qui pensent bien sûr
56:53comme nous
56:54sur la sécurité
56:56l'immigration
56:56et il faudra trouver des compromis
56:58bien évidemment
56:58et bien écoutez
56:59merci en tout cas
57:00à tous les trois
57:00d'avoir été ce soir
57:01sur le plateau
57:02de chaque voix compte
57:03cette émission est rediffusée
57:06à 23h30 sur LCP
57:07vous pourrez aussi
57:11le voir sur lcp.fr
57:13le match sera terminé
57:14dans un instant
57:14vous embarquez pour
57:15quai numéro 8
57:16sur LCP
57:17passez une excellente soirée
57:18une belle fin de semaine
57:19à mardi 19h30
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