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  • il y a 10 heures
Vous avez été nombreux à appeler le standard de France Inter pour dire ce que vous pensez de la crise politique. Ce lundi France Inter fait plus de place que jamais aux auditeurs en vous donnant la parole : dans le 5-7, la Grande Matinale, le 13-14 et le Téléphone Sonne, les invités, c’est vous. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-debat-de-la-grande-matinale/le-debat-du-7-10-du-lundi-13-octobre-2025-9917920

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00:00Je vous le disais tout à l'heure, amis auditeurs, amis auditrices, c'est une journée spéciale qui vous est dédiée aujourd'hui sur France Inter.
00:09Vous avez la parole, vous avez le micro, libre antenne pour nous dire comment vous réagissez aux multiples crises que nous traversons,
00:18crises politiques, sociales, économiques, démocratiques et tous ces sujets que sont la dissolution, la fiscalité, l'environnement.
00:26Êtes-vous en colère, désabusé ou au contraire confiant dans les capacités du pays ?
00:32Vous êtes nos invités jusqu'à 9h20 et on attend vos témoignages.
00:38Pour les recevoir et nous donner un éclairage sur tel ou tel point que vous soulèverez, Jérémy Pelletier, bonjour.
00:46Bonjour.
00:46Est en studio avec nous, il est le co-directeur général de la Fondation Jean Jaurès et c'est Aurélien de Montpellier qui ouvre le bal.
00:56Bonjour Aurélien.
00:57Bonjour.
00:58Bienvenue.
00:59J'ai envie d'être clair et concis.
01:01Voilà, moi je suis pessimiste et désabusé et je voulais savoir si justement on accuse le président de la République d'être le seul responsable de la crise de régime actuelle.
01:13Mais est-ce que tous les autres partis politiques ne sont-ils pas tout autant responsables de la crise de régime dans la mesure où les partis ont été créés sous la Troisième République pour faire respirer la vie politique et que ceux-ci sont incapables de renouveler leur logiciel ?
01:31Donc une crise générale du système, beaucoup plus qu'un responsable unique, entre guillemets, que serait le président de la République. C'est bien ça Aurélien ?
01:42Oui, tout à fait.
01:43Eh bien écoutez, on va demander à Jérémy Pelletier ce qu'il en pense. Vaste question. Merci Aurélien.
01:49Alors, vaste question. Ce qui est certain en tout cas, c'est qu'il n'y a pas que le président de la République qui est impacté par la défiance.
01:54Aujourd'hui, quand on voit dans les enquêtes d'opinion, quand on voit dans les sondages, globalement, les Français considèrent que presque l'ensemble du personnel politique finalement est responsable de la situation.
02:04L'ensemble du personnel politique national est touché par un niveau de défiance, en effet, qu'on avait rarement vu.
02:10Ce qui est très intéressant de noter, c'est qu'il y a un décalage de plus en plus profond entre la défiance vis-à-vis des politiques nationaux et la défiance qui est beaucoup moins importante vis-à-vis des politiques locaux.
02:20Ça, ça reste vrai.
02:21Absolument, ça, ça reste vrai. Et je pense que d'ailleurs, le moment que l'on vit en ce moment, l'époque que l'on vit en ce moment, la séquence pour parler avec les termes qui sont beaucoup utilisés,
02:29à mon avis, va renforcer encore plus ce fossé, va renforcer encore plus ce clivage au profit justement des élus locaux, au profit des collectivités locales.
02:39Comme si finalement, ce qui se passait à l'échelle nationale n'avait plus grand-chose à voir avec ce qui se passait dans notre vie et donc à l'échelle locale.
02:45Aurélien, vous êtes toujours avec nous ?
02:47Oui, toujours.
02:48C'est intéressant la question que vous posez parce qu'au fond, c'est quoi ? Vous avez l'impression que dans le débat public, tout tourne autour du président,
02:55alors qu'en fait, c'est quoi ? Une classe politique qui généralement n'est pas à la hauteur ? Vous avez l'impression que les...
03:00En fait, j'ai l'impression que c'est une classe politique qui est sclérosée et que chacun se renvoie la balle et accuse le président de la République.
03:08Alors, je ne fais pas la défense du tout du président de la République, mais je trouve que les partis politiques se renvoient la balle chacun à eux.
03:18Je viens d'écouter M. Mélenchon, mais il n'y a aucune remise en question de leur part.
03:24Et je pense qu'ils ont un discours qui est sclérosé et qui n'est pas à la hauteur des enjeux de la crise de régime actuelle.
03:32Et à échelle locale, Aurélien, diriez-vous la même chose de la classe politique, celle qui vous entoure, par exemple à Montpellier ?
03:43Alors, à Montpellier, moi, je suis militant au Parti Socialiste, dans une ville socialiste, qui est socialiste depuis 1977 avec M. Georges Frèche.
03:54Donc, la politique est pas sclérosée, ça se passe très bien.
03:58Bon, c'est vrai que M. Frèche a constitué des réseaux politiques solides pour maintenir la ville à gauche,
04:04mais je trouve qu'au niveau national, les partis ne sont pas à la hauteur du moment.
04:10Et pourquoi ça marche chez vous, à Montpellier, et ça ne marcherait pas en France ?
04:16Parce que depuis 1977, il y a une coalition entre les Verts, le Parti Communiste, et les Socialistes,
04:24et je n'ai pas d'explication rationnelle, mais il se trouve que ça fonctionne bien,
04:28et que les électeurs à Montpellier réalisent chaque fois le camp issu du déclan de Georges Frèche.
04:39Bien reçu Aurélien, merci. Jérémy Pelletier, un mot et on repart au standard.
04:44C'est une notion dont on parle beaucoup en ce moment, il y a une notion qui revient beaucoup dans le débat public,
04:48c'est la notion de compromis.
04:49Et en fait, ça fait longtemps que beaucoup de collectivités, ça fait longtemps que beaucoup de mairies,
04:54qu'elles soient de gauche ou qu'elles soient de droite d'ailleurs,
04:55justement fabriquent ce compromis-là, quotidiennement fabriquent ce compromis
05:00dans la menée des politiques publiques, dans la façon de constituer des listes.
05:04Et finalement, les habitants dans tout un tas de territoires sont beaucoup plus acculturés,
05:08en effet, au compromis à l'échelle locale qu'à l'échelle nationale.
05:11Et c'est la raison pour laquelle d'ailleurs, les élus locaux se sentent beaucoup souvent en décalage avec les élus nationaux,
05:15parce qu'eux font le compromis, en effet, très régulièrement et en permanence.
05:18Le compromis, mais cette fois en entreprise. Bonjour Anne.
05:22Bonjour.
05:23Racontez-nous ça.
05:24Oui, c'était juste pour une remarque, pour vous dire que nous, moi je suis à Toulouse,
05:29je suis dans une grande entreprise et on est sur des grands projets et on négocie en permanence,
05:34que ce soit avec la technique, avec les achats, avec le client.
05:38Alors, je ne comprends pas pourquoi ils n'y arrivent pas
05:40et pourquoi ils ne se mettent pas autour de l'attaque pour discuter et pour faire avancer la chance.
05:44Et puis, une petite remarque, moi je pense que Monsieur Macron, il ne doit pas démissionner,
05:51parce que c'est assez panique à bord à l'étranger et en Europe et partout.
05:55Voilà.
05:56Merci.
05:57Anne, dans votre vie d'entrepreneuse qui travaille dans une entreprise,
06:03vous voyez les effets de l'instabilité politique dans votre vie quotidienne,
06:08l'impact que cela a sur le monde économique, ça vous le constatez ?
06:11Alors, moi je suis dans une très grande entreprise,
06:13donc en fait, on fait des avions, on fait de l'électronique, on fait des satellites.
06:19Ça me semblait ressembler à ça.
06:23Et on travaille aussi sur des contrats au niveau armement et tout ça.
06:28Donc après, c'est vrai qu'on a des messages comme quoi,
06:31peut-être que pour l'année prochaine, il y aura moins de contrats
06:34ou il y a des choses en stand-by qui devraient arriver ou être signées.
06:37Voilà.
06:38Merci Anne pour cette question.
06:39Le monde de l'entreprise, parenthèse, enchanté, point d'interrogation, lieu d'échange ?
06:48Ce qui est plus facile dans le monde de l'entreprise, entre guillemets,
06:50c'est qu'on sait pour qui on se bat et on sait pour quoi on se bat.
06:53Et donc, on est finalement assez au clair sur l'objectif commun,
06:56on est assez au clair sur les 20, 30 prochaines années,
06:59ce qu'il faut faire justement pour que l'entreprise tourne correctement
07:02sur les 20 ou 30 prochaines années.
07:04La différence avec le monde politique est là pour le coup,
07:06parce que c'est vrai que la facilité, c'est de taper sur les partis politiques,
07:09de taper sur les responsables politiques.
07:10Mais force est de constater qu'aujourd'hui, vous avez des formations politiques
07:13qui n'ont pas, et c'est bien normal, le même projet de société.
07:16Il y en a qui vont considérer qu'il faut d'abord avant tout se battre pour les classes populaires.
07:20D'autres qu'il faut d'abord avant tout se battre pour les classes moyennes.
07:24D'autres pour une partie un peu plus bourgeoise de la société.
07:27Et c'est normal que chacun, entre guillemets, choisisse son combat.
07:29Une entreprise, c'est beaucoup plus facile d'avoir un combat commun, un objectif commun.
07:34Et je pense, ce à quoi on est en train d'assister aujourd'hui, en ce moment,
07:37en tout cas dans la séquence qu'on est en train de vivre,
07:39c'est qu'en effet, vous avez un éclatement des formations politiques
07:42avec des projets de société, en fait, assez différents.
07:45Pas forcément radicalement différents avec certains,
07:47mais en tout cas assez différents.
07:48Et donc, ça donne ce sentiment, en effet, d'absence de compromis,
07:51mais qui est entendable d'une certaine mesure.
07:53À vous la parole, amis auditeurs.
07:56On poursuit cette libre antenne spéciale,
08:00toujours en compagnie de Jérémy Pelletier,
08:03ici en studio, co-directeur général de la Fondation Jean Jaurès.
08:08Et on file au standard tout de suite.
08:11Retrouvez Emeraude.
08:12Bonjour, bienvenue.
08:14Bonjour, merci de prendre ma question.
08:17Avec plaisir.
08:18Je suis du Nord, donc on est ancré dans un territoire quand même très impacté.
08:22Et forcément, les effets collatéraux, on les a dans notre région.
08:27Et Dieu sait que je l'aime, ma région.
08:29Moi, j'ai une question qui me taraude.
08:31C'est notre système centralisé est-il encore adapté au défi du 21e siècle ?
08:36Et pourquoi pas les régions qui sont très proches des réalités de terrain
08:40ne devenaient pas des acteurs clés de la reconstruction démocratique ?
08:45Moi, c'est un vrai questionnement.
08:46Et c'est là où j'ai envie de m'engager.
08:48Encore plus, même politiquement, s'il fallait que je le fasse.
08:51Parce que j'en ai un peu ras-le-bol de voir tout ce qu'on prend comme revers
08:56et puis d'être toujours en suspens.
08:59C'est assez...
09:00Oui, Paris et le reste de la France.
09:02Alors que le reste de la France aurait sans doute énormément de choses à faire
09:07et de qualités à faire valoir.
09:09Oui, oui, complètement.
09:10Parce qu'on est aussi face à une situation qui est trop dans le mirador.
09:15Je n'ai rien contre certaines situations, mais là, ça m'interpelle.
09:19Et une gouvernance plus territorialisée, ça aussi, c'est quelque chose que je trouve important.
09:25Il faut appuyer sur des élus ancrés, conscients des enjeux environnementaux, économiques, sociaux.
09:30Moi, je le vois dans mon centre de formation que je dirige,
09:33qui est un centre d'éducation permanente à Roubaix.
09:35Je vois la population, je vois les souffrances, je suis consciente des réalités du terrain.
09:43Je dirige tout en étant aussi face aux enjeux économiques, aux restrictions budgétaires,
09:48auxquelles il faut toujours courir parce que la formation est essentielle pour nos citoyens.
09:53Et il y a un point qui m'interpelle aussi, c'est de faire un petit peu plus confiance aux préfets.
09:59Parce que l'air de rien, on a beau dire, on les voit que sur le côté réprimande,
10:02mais en réalité, ils font un vrai travail social derrière.
10:05Moi, je le vois dans le Nord.
10:07C'est hyper impactant, notre sous-préfet de Roubaix.
10:11Il est humainement incroyable.
10:13Et d'ailleurs, il nous quitte là prochainement et on est hyper tristes
10:16parce qu'il a été vraiment un homme d'écoute.
10:18Je ne sais pas si le mot est le bon, émeraude,
10:21mais j'ai l'impression que vous avez gardé la foi.
10:26Oui, bien sûr.
10:27J'ai toujours la foi, bien sûr.
10:29Je vous dis de chaque matin.
10:32Ne bougez pas, Jérémy Pelletier veut dire un mot.
10:35Je disais tout à l'heure, je pense que la crise que l'on traverse actuellement
10:38est en train de renforcer en effet l'eau faussée entre le national et le local,
10:42entre les élus locaux et les élus nationaux.
10:44Je crois que le témoignage vient de confirmer ça.
10:45Et je pense qu'en effet, ce qu'on vit actuellement donne des gages
10:49à encore plus de décentralisation.
10:51Pourquoi ? Parce qu'en effet, les valeurs d'abord plébiscitées.
10:54Aujourd'hui, dans les enquêtes, quand on interroge les individus,
10:57c'est les valeurs de proximité.
10:59C'est tout ce qui relève de la dimension locale d'une part.
11:01Mais par ailleurs, ce qui est très intéressant quand vous analysez aussi
11:04les enquêtes et la façon dont vivent les gens en ce moment,
11:07c'est que pendant cette crise, globalement, ce que disent les gens,
11:09c'est que ça continue de tourner.
11:12Ça veut dire quoi ?
11:12Ça veut dire que ma commune continue de tourner,
11:14ma région continue de tourner,
11:15mon département continue de tourner.
11:17Et si je vais encore plus loin, en gros, ce qui est en train de se passer,
11:20à mon avis, c'est qu'il y a d'un côté ce que les gens considèrent comme la comédie nationale.
11:25Ce qui est très intéressant dans le moment dans lequel on vit,
11:27c'est que ce n'est pas le champ lexical de la haine,
11:29ce n'est pas le champ lexical de la colère que l'on retrouve,
11:32c'est le champ lexical du rire.
11:33On retrouve beaucoup le terme de « c'est un sketch ».
11:35En tout cas, quand on analyse la presse quotidienne régionale,
11:38quand on analyse tout ce qui se dit sur les réseaux sociaux, etc.,
11:42il y a le champ lexical du cirque, avec les clowns qui revient souvent.
11:45Et donc, ce qui est en train de se passer, c'est d'un côté,
11:47vous avez la comédie dans laquelle il n'y a plus forcément grand monde d'ailleurs
11:51dans la salle pour assister au spectacle,
11:52et de l'autre côté, la vie très concrète qui continue de tourner.
11:55Et donc, je pense qu'en effet, c'est en train de se renforcer,
11:57ce décalage est en train de se renforcer,
11:59et ça plaide, à mon avis, pour beaucoup de gens,
12:01pour davantage de décision d'organisation,
12:03parce que c'est là, finalement, que la vie change,
12:05que la vie avance, de façon très concrète.
12:07Nicolas est au standard.
12:09Bonjour, quel merveilleux prénom !
12:12Oui, effectivement !
12:14Je suis entièrement d'accord.
12:16Merci beaucoup de prendre...
12:17On a été bien lotis, Nicolas !
12:21Oui, oui !
12:22Allez, on vous écoute !
12:23Oui, merci de prendre ma question.
12:25Moi, je me posais la question de savoir
12:28si on ne pourrait pas obtenir un consensus
12:32de l'ensemble de la classe politique et de la population
12:35pour instaurer le vote obligatoire,
12:38qui existe dans d'autres pays, mais pas en France.
12:41Jamais, je ne me demande si ça ne pourrait pas résoudre,
12:45en tout cas en partie,
12:46la crise de représentativité du personnel politique.
12:50C'est une vraie bonne question de Nicolas, ça, Nicolas !
12:55Ah oui !
12:57Alors, sur ce sujet, Jérémy Pelletier va dire un mot.
13:04C'est vrai qu'on entend souvent
13:05abstention record, vote obligatoire,
13:09égal problème réglé.
13:10Est-ce le cas ?
13:11Alors, je ne sais pas si ça règle tous les problèmes.
13:13Ce que j'aime bien avec le vote obligatoire,
13:14c'est que ça oblige les responsables politiques,
13:16que ce soit nationaux ou locaux,
13:18à faire campagne pour toutes les catégories de la population,
13:21pour tous les quartiers,
13:23et non pas uniquement pour les populations qui votent
13:25et pour les quartiers qui votent.
13:26En gros, aujourd'hui, quand vous allez dans une mairie,
13:28quand vous allez dans une ville,
13:30et même à l'échelle nationale,
13:31vous savez pertinemment
13:32qu'il y a des gens
13:34auprès desquels ça ne sert à rien d'aller,
13:36auprès desquels ça ne sert à rien de discuter ou de parler,
13:39et d'essayer de les convaincre,
13:40parce que par définition,
13:41ils ne vont pas aller voter.
13:42Et donc, en gros,
13:43vous utilisez votre énergie,
13:44vous allez taper aux portes des gens
13:46qui vont se lever le dimanche matin,
13:49le dimanche après-midi,
13:49pour aller voter.
13:50L'avantage du vote obligatoire,
13:51c'est qu'à mon avis,
13:52ça change votre façon de faire campagne.
13:54C'est-à-dire que vous ne segmentez plus
13:56votre façon de faire campagne,
13:57votre façon de faire de la politique,
13:59en fonction des publics qui votent,
14:00mais pour l'intégralité de la population.
14:02Après, la question, c'est
14:03est-ce que ça résout tous les problèmes ?
14:05Monsieur a parlé des questions de représentation.
14:07Je ne crois pas que le vote obligatoire
14:09règle la question de la représentation.
14:11Pourquoi ?
14:11Parce que la question de la représentation,
14:12elle se règle sur les listes.
14:13Les listes électorales,
14:14les listes municipales,
14:15les listes législatives.
14:16Et il y a un élément,
14:17moi, qui m'a frappé,
14:18quand vous regardez les dernières élections législatives,
14:20le profil sociologique des candidats
14:23et des différents candidats
14:24en fonction des différentes formations politiques
14:26pour être députés.
14:27Mais j'ai regardé qui était ouvrier,
14:29qui était employé,
14:31qui finalement représentait cette France
14:33des catégories populaires.
14:34Mais le vrai problème aujourd'hui,
14:35c'est que le RN a beaucoup plus,
14:37en tout cas sur les candidats aux législatives,
14:39de catégories sociales ouvriers, employés,
14:41par rapport aux autres formations politiques.
14:42Et là, je pense que c'est un problème.
14:43Mais donc, si on veut être davantage représentatif,
14:45s'agissant des partis politiques
14:46qui luttent contre le RN,
14:47ils ont raison de le faire.
14:48Il faut intégrer davantage sur les listes.
14:50En effet, c'est les catégories-là.
14:51Nicolas, c'est une question de Benjamin,
14:53cette fois.
14:53Pas de Nicolas qui vous en pose une.
14:55Quand vous posez la question du vote obligatoire,
14:58il y a aussi derrière
14:59cette idée que,
15:01dans cet immense bazar politique,
15:03dans cette crise,
15:04il y a la responsabilité des élus,
15:06il y a la responsabilité de ceux
15:07qui souvent ne sont pas à la hauteur
15:08du mandat qu'il leur est confié.
15:09Et il y a aussi la responsabilité des citoyens
15:12qui, peut-être, doivent quoi ?
15:14Davantage s'engager dans la vie publique,
15:16être parfois plus cohérents
15:19ou en tout cas au clair
15:20avec ce qu'ils demandent à leurs élus.
15:22Il y a ça aussi derrière cette idée
15:24du vote obligatoire ou pas ?
15:25Oui, un peu.
15:26Un peu.
15:27Alors, c'était une idée un petit peu
15:28assez proche de ce que vous dites.
15:31Moi, j'ai plutôt en tête
15:33le sentiment,
15:35peut-être que le vote obligatoire
15:37permettrait à certaines catégories
15:39de la population
15:39qui se sentent exclues aujourd'hui
15:41de la politique
15:41de s'engager peut-être davantage.
15:43Et ça obligerait,
15:44et ça je l'ai déjà entendu
15:45sur votre trentaine et ailleurs,
15:47peut-être davantage,
15:49à la fois le personnel politique
15:50et la population,
15:52les associations,
15:53d'inventer de nouveaux modes
15:54d'action politique.
15:56Merci.
15:57En dehors des partis
15:58ou à côté des partis.
15:59Et peut-être créer
16:00des nouveaux partis aussi.
16:01pour pouvoir peut-être intégrer
16:03davantage les préoccupations
16:04de certaines catégories
16:05de la population
16:06qui se sent exclues aujourd'hui.
16:07Merci Nicolas
16:08pour cette question.
16:10Et bonjour Elisabeth.
16:12Oui, bonjour.
16:13Bienvenue.
16:14Merci beaucoup.
16:15Merci de prendre ma petite remarque.
16:17Bon, moi évidemment
16:18je ne suis pas contente,
16:19c'est clair.
16:20Mais ce n'est pas une raison.
16:22Parce que je pense
16:24que quand j'entends
16:24Macron démission,
16:26Macron destitution,
16:27ça peut être très dangereux.
16:29À mon avis,
16:30je crains que ça ne soit
16:31une porte ouverte
16:32au populisme,
16:33et je le mets au pluriel,
16:35les populismes extrêmes
16:36d'un côté comme de l'autre.
16:38Et puis aussi,
16:39j'ose à peine
16:39lâcher le mot,
16:41je préfère faire ne pas y croire,
16:43mais je crains aussi
16:44à terme
16:45une éventuelle guerre civile.
16:48Voilà.
16:48Une guerre civile ?
16:50Écoutez,
16:51quand on voit
16:51la violence dans la rue,
16:52moi quand j'entends
16:53la montée des populismes,
16:55quand on regarde
16:56l'histoire,
16:57et quand on voit
16:57cette configuration,
16:58ça donne quoi ?
17:00Je ne veux pas y croire.
17:02Je veux dire que
17:03si on étudie
17:04la logique de l'histoire
17:05dans une configuration
17:07à peu près semblable,
17:09jamais identique,
17:10puisque l'histoire
17:11bouge forcément,
17:13eh bien,
17:14malheureusement,
17:15je ne voudrais pas
17:16qu'on ait le doigt
17:16dans cet engrenage.
17:18Mais ce qui est clair,
17:19c'est que je pense
17:19que Macron,
17:20destitution et démission,
17:21ça, ça ouvre la porte
17:22au populisme au pluriel.
17:25Merci Elisabeth,
17:26Jérôme Pelletier.
17:27C'est très représentatif
17:28de ce qu'on mesure
17:31en effet dans les enquêtes
17:33s'agissant de la société
17:34rêvée des Français.
17:35Quand on interroge
17:36les gens sur leur société
17:37idéale, leur société rêvée,
17:38qu'est-ce qui apparaît
17:38en tête ?
17:39C'est une société apaisée,
17:41une société plus calme
17:42qu'elle n'est,
17:43une société faite
17:43de quiétude
17:44et d'apaisement.
17:45Et je crois,
17:46vous avez invité
17:47Jean-Luc Mélenchon
17:48tout à l'heure,
17:48je crois qu'il est
17:49en décalage profond
17:50avec une grosse partie
17:52de la population
17:52qui est en effet
17:53en désir d'apaisement,
17:54de quiétude,
17:55de calme
17:55dans une société
17:56et je rebondis
17:57sur ce que dit l'auditrice,
17:59dans une société
18:00dont les individus,
18:02dont la population
18:02a le sentiment
18:03qu'elle est de plus en plus
18:04violente,
18:04qu'elle est de plus en plus
18:05violente physiquement,
18:06qu'elle est de plus en plus
18:07violente dans la tonalité,
18:08dans les violences verbales,
18:09le sentiment que les violences
18:10verbales augmentent,
18:11le sentiment que la tonalité
18:12du débat public augmente,
18:13etc.
18:14Et donc,
18:14il y a un désir généralisé
18:16d'apaisement.
18:17Et en gros,
18:17pour conclure,
18:18la population française
18:19n'est pas une population
18:22pas un tempérament
18:23révolutionnaire,
18:25pré-révolutionnaire
18:26politique chez les Français ?
18:27Il n'y a pas de volonté
18:28de renverser la table,
18:29il n'y a pas de volonté
18:30de tout casser,
18:30il n'y a pas de volonté
18:31de tout envoyer bouler,
18:34il y a une volonté
18:34de retrouver une forme
18:35de stabilité,
18:36une forme d'équilibre
18:37et par contre,
18:38là où ils ont sans doute raison,
18:39c'est qu'ils considèrent
18:40aujourd'hui que le jeu politique
18:42ne permet pas le retour
18:42de cette quiétude
18:43et de cet apaisement.
18:44Et Hubert,
18:45bonjour.
18:46Oui, bonjour.
18:47Alors on vous écoute,
18:49dans quel état d'esprit ?
18:51Moi je suis fâché,
18:54un petit peu en colère
18:55parce que je pense
18:57que tout ça
18:57c'est un petit peu guignol
18:59et que c'est nous
19:00les pauvres gens
19:02qui en subissons
19:03les conséquences.
19:04Et donc ma question
19:05était la suivante,
19:06pouvons-nous pas
19:07organiser des référendums
19:10avec des choix multiples
19:12et des multiples questions
19:13pour résoudre
19:15les problèmes
19:16qui se posent ?
19:18Oui, merci pour cette question.
19:20C'est intéressant ça,
19:21Jérémy Pelletier,
19:22la question d'Hubert
19:22sur le manque
19:23de respiration démocratique
19:25qu'il y a au fond.
19:27On interroge les Français
19:28une fois tous les 5 ans
19:29et puis ensuite
19:29on laisse libre cours
19:31à des revendications
19:32qui ne trouvent pas
19:33de débouché électoral.
19:33Oui, totalement.
19:34En fait,
19:35ce qu'on oublie souvent
19:35c'est que les Français
19:36sont beaucoup plus matures
19:37qu'on ne le croit
19:38sur tout un tas de sujets
19:39et notamment d'un point
19:39de vue démocratique.
19:40Quand on avait analysé,
19:41et on était venu le présenter
19:42d'ailleurs à votre antenne,
19:44les cahiers de doléances
19:45numériques,
19:46l'élément qui était
19:46très intéressant
19:47sur les questions démocratiques
19:48c'est qu'en effet
19:48il y avait une demande généralisée
19:50d'être davantage consulté
19:51c'est-à-dire d'être
19:52dans une forme de démocratie
19:53beaucoup plus mature
19:54qui ne soit pas uniquement
19:55une démocratie
19:56avec une demande
19:57de participation ponctuelle
19:58mais quelque chose
19:59de beaucoup plus régulier
19:59qui correspond en fait
20:01à la façon dont
20:02la société de conso
20:03en fait discute
20:05et est en relation
20:07avec les consommateurs
20:07en permanence
20:08et en gros
20:08les gens veulent épouser
20:10la société de conso
20:11avec la société démocratique
20:12et donc en effet
20:12c'est très en phase
20:13avec une demande
20:14d'une démocratie
20:15qui serait plus mature
20:16qu'elle ne l'est aujourd'hui
20:17Jérémy Pelletier
20:19co-directeur général
20:20de la fondation
20:21Jean Jaurès
20:21merci
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