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  • il y a 2 mois
Tous les chefs de parti, à l'exception de LFI et du RN, ont été conviés à l'Élysée pour une rencontre avec Emmanuel Macron à 14h30. Marine Tondelier raconte les coulisses de cette réunion.

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Transcription
00:00On est arrivés à l'Élysée, chacun notre tour.
00:02Vous avez vu, déjà, et j'en suis très fière,
00:04que les seuls qui ont été capables de faire une arrivée commune,
00:07c'est nous.
00:09Je suis fière de ça.
00:10Quand je les vois chacun arriver, même Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez,
00:13qui sont lui-même partis, ne sont pas capables d'arriver ensemble
00:15parce qu'ils ne se parlent plus.
00:16C'est ça la réalité de ce socle, soi-disant, commun,
00:19qui n'est plus un socle et qui n'a plus rien de commun.
00:21Nous, nous arrivons ensemble, nous sommes organisés,
00:23nous nous préparons ensemble, nous communiquons ensemble en réunion,
00:26nous nous revoyons avant de sortir pour caler nos déclarations.
00:28On est une équipe, on est une équipe.
00:30Là, vous arrivez.
00:32Vous avez ponctué toutes mes phrases du mot « insoumis »,
00:34donc on posera une vraie question sur les insoumis.
00:36C'est le premier mot que je vous dis, Nicolas.
00:37Oui, mais la première fois que je vous dis, c'est pour dire « insoumis ».
00:39Sur le déroulé de la réunion, Marie-Tondelier, comment ça se passe ?
00:42Nous étions là, les insoumis n'étaient pas invités, donc ils n'étaient pas là.
00:43Vous entrez, comment ça se passe ?
00:44Nous arrivons ensuite dans le hall de l'Élysée,
00:47donc il y a une sorte d'antichambre pour attendre que tout le monde soit là,
00:50et quand tout le monde est là dans les invités,
00:51le salon des ambassadeurs, on a déjà fait des réunions d'urgence sur l'Ukraine,
00:55dans cette pièce que nous connaissons, s'ouvre.
00:58Et là, première surprise, il n'y a pas de plan de table.
01:01Normalement, quand on rentre dans le salon,
01:03on cherche son nom pour savoir où s'asseoir,
01:05et il y a toujours une petite réflexion sur « tiens, pourquoi ils ont mis un tel ? »
01:08On essaie de comprendre comment ça a été fait.
01:10Là, rien.
01:12Et donc on se retrouve, parce qu'Emmanuel Macron arrive toujours quelques minutes après,
01:15on se retrouve un peu comme dans un escape game,
01:18où vous vous dites, en fait, il n'y a pas de règle,
01:20il faut qu'on s'assoie, et rien que pour devoir s'asseoir,
01:22on va devoir coopérer pour décider ensemble comment on s'assoit.
01:25Il y a quelques plans de table.
01:26En même temps, franchement, c'est la liste de liberté,
01:28c'est ennuyeux les plans de table.
01:30Non, mais c'était intéressant, c'est que moi j'ai essayé de briser de la glace
01:33en disant, je pense que c'est une épreuve au socle commun
01:36pour savoir qui est encore dedans,
01:38donc je pense que le socle commun est censé s'asseoir à côté du président,
01:41et donc je vous dis ça,
01:42et je vais regarder qui va s'asseoir à côté de lui.
01:45Personne ne bougeait, donc c'était...
01:46Et vous, vous étiez à côté de qui ?
01:48Moi, je me suis mis en face,
01:50et Fabien Roussel était juste à la gauche du président, logique,
01:54et Olivier Faure également,
01:56ce qui nous permettait de nous voir,
01:57parce qu'en fait, des fois, vous êtes tous alignés,
01:58vous devez vous pencher comme ça,
01:59et moi, je trouve que nous voir, pouvoir lire dans le regard de l'autre
02:02pendant la réunion était quelque chose d'important.
02:04Comment étaient les échanges quand le président arrive ?
02:07Quelle est l'atmosphère ?
02:07Les échanges sont extrêmement formels,
02:09ou au contraire, c'est assez informel ?
02:11Je ne sais pas, peut-être que certains se tutoient, tutoient le président.
02:13Comment ça se passe ?
02:14Il y a toujours des moments...
02:15Enfin, c'est très formel, parce que le président parle,
02:17donc un président, ça s'écoute quand il parle,
02:19et on essayait tous de comprendre ce qu'il allait faire.
02:21Moi, j'ai quand même compris que Gabriel Attal arrivait là
02:24en ne sachant absolument pas ce qui allait se passer,
02:26alors que c'est le chef du parti présidentiel.
02:29Et donc, il y avait une forme d'attente,
02:31et puis finalement, rien ne se passait trop dans ses déclarations,
02:33puisqu'il a posé trois questions au début de réunion.
02:35La première, est-ce que vous voulez une dissolution ou pas ?
02:38On a compris que les macronistes et tout le camp présidentiel
02:40n'en voulaient vraiment pas, et on comprend pourquoi.
02:42Deuxièmement, est-ce que le socle commun existe encore ?
02:46Donc c'est quand même un peu bizarre de nous poser cette question-là à nous,
02:48ou de la poser au socle commun devant nous,
02:50mais bon, c'est intéressant.
02:51Et troisièmement, quel compromis êtes-vous prêt à faire ?
02:53Donc on a fait un long tour de table là-dessus,
02:55et puis après, Emmanuel Macron a embarqué un peu,
02:58a essayé de faire la synthèse, de partir sur les retraites,
03:00ce qui n'est pas son rôle,
03:01ce qui sera le rôle du prochain Premier ministre,
03:03en réalité, qu'il n'arrive pas à nommer.
03:04Et puis, nous avons rebondi les uns les autres,
03:06et nous avons continué avec les collègues de gauche et écolo
03:09à revendiquer Matignon.
03:10Est-ce que c'était tendu, ces échanges ?
03:12Est-ce que c'était tendu ?
03:14Non, ce qui a beaucoup tendu, c'était la conclusion.
03:17C'est-à-dire qu'on voit bien que ça ne marche pas,
03:19que le socle commun n'existe plus,
03:21qu'y compris M. Wauquiez dit l'inverse de M. Retailleau,
03:23enfin, ça n'avait aucun sens.
03:25Et la conclusion de M. Macron, c'est de dire,
03:26écoutez, je vous ai écoutés,
03:27et arithmétiquement, ils sont 210,
03:30vous êtes 191, donc ils sont plus nombreux.
03:33Il dit, mais attendez, vous nous reparlez là,
03:35après de ce qu'on vient de voir pendant une semaine
03:36et aujourd'hui, du socle commun ?
03:38Il dit, oui, oui, ils sont 210.
03:40Et il regarde, et c'est là où je vois personne ne bouger.
03:43Il y a quand même un côté très hypocrite,
03:45des gens qui, depuis tout à l'heure,
03:47défilent sur les plateaux télé pour dire
03:48on n'y est plus, pas du tout, etc.,
03:50mais qui, à ce moment précis de la Réunion,
03:52ont été pris de court,
03:53et n'ont rien dit.
03:54Je le dis parce que j'y ai assisté.
03:56Et voilà.
03:56Et alors après, dans les arguments,
03:57c'était intéressant.
03:58À un moment, il y a le groupe Lyot,
03:59vous savez, les centristes,
04:00qui dit, un bon compromis,
04:02ce serait un deal, en gros,
04:04où tout le monde souffre un peu.
04:06Bon, j'étais quand même obligée de lui rappeler
04:07qu'on avait pris un peu d'avance
04:09sur la douleur, quand même, à gauche.
04:11Il dit, là, on met les compteurs à zéro.
04:13Celui, si tout le monde souffre un petit peu,
04:14alors ce sera bien.
04:15Mais nous nous souffrons beaucoup,
04:17et depuis longtemps,
04:17de voir ce qu'ils font de notre pays.
04:18de...
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