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  • il y a 3 mois
Le président de la République, Emmanuel Macron, s'est entretenu ce vendredi 10 octobre avec les différents chefs de partis, sauf ceux du RN et de LFI, pour tenter de discuter avec eux et d'annoncer le prochain Premier ministre.

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Transcription
00:00Déjà, merci d'avoir patienté. Vous savez dans quel esprit de responsabilité nous sommes venus discuter aujourd'hui.
00:08Vous savez que ce n'est pas forcément naturel pour des écologistes de venir discuter avec des macronistes, avec le parti Les Républicains.
00:15Si nous le faisons, c'est parce que nous tenons à ce pays et que nous sommes, comme beaucoup de Français, très inquiets de ce qui se passe en ce moment.
00:22Nous sortons de cette réunion sidérée. Sidérée parce que si, comme d'habitude, un tour de table a pu être fait pour que chacun pose un peu ses préoccupations,
00:33nous estimons que nous ressortons avec aucune réponse, sur rien, si ce n'est que le prochain Premier ministre qui devrait être nommé dans les heures qui viennent, nous dit Emmanuel Macron,
00:43ne sera pas dans notre camp politique, pour le dire clairement.
00:45Dans tous les sujets qui ont été posés, vous imaginez lesquels ils sont, les retraites, la justice fiscale, le pouvoir d'achat, la justice sociale,
00:55l'environnement que, je dois dire, nous avons été bien seuls avec Cyril Châtelan à poser sur la table ces près de 43 reculs environnementaux
01:02qui étaient enregistrés depuis le début de l'année. Et c'est en 2025, alors que tout le monde s'est irresponsable.
01:08Nous avons posé tous ces sujets. Un seul a été traité, celui des retraites. Non pas pour avancer sur une abrogation, vous l'imaginiez.
01:20Non pas même pour aborder une suspension. Mais finalement, pour nous dire que peut-être, on pourrait décaler dans le temps,
01:30donc pas suspendre mais décaler, étaler davantage dans le temps, seulement la mesure sur l'âge et non pas celle sur le nombre de trimestres.
01:39Vous comprenez bien que ça ne peut convaincre personne à gauche chez les écologistes autour de la table.
01:46Vous comprenez bien que quand Emmanuel Macron, à la fin, termine, alors que nous avons assisté, comme vous y assistez tous les jours dans les médias,
01:53à l'explosion du socle commun, qui n'est plus un socle et qui n'a rien de commun, qu'on appelle plateforme de stabilité,
02:02mais enfin de quelle stabilité parle-t-on ? De qui se moque-t-on ? Et quand M. Macron finit en disant
02:06« Bon, je compte, du coup, vous êtes autant de parlementaires et vous, en comptant tout le socle commun, vous êtes autant,
02:11donc vous restez plus nombreux », alors que ce à quoi j'ai assisté aujourd'hui, ainsi que tout le monde,
02:16c'est un socle commun qui n'est pas stable. Et ce n'est pas juste nous qui le disons ou qui l'avons constaté cet après-midi,
02:22c'est ce que nous avons vu trois fois de suite. Ce socle commun a été testé et désapprouvé trois fois.
02:28Et la dernière fois, il a implosé. Ce n'est même pas une censure de la gauche.
02:32Ce n'est pas que nous n'aurions pas donné notre confiance. C'est qu'ils se sont donnés en spectacle et ridiculisés.
02:38Ils ont prouvé qu'ils n'étaient pas capables de travailler ensemble. Et donc quand j'entends Emmanuel Macron,
02:42de manière assez stupéfiante, faire sa conclusion en disant « Dans les quelques heures qui viennent,
02:47je nommerai du coup un Premier ministre qui correspond au calcul arithmétique que je viens de vous faire »,
02:52enfin, excusez-moi, je suis sidérée. Je suis sidérée, mais je suis aussi extrêmement inquiète.
02:57Parce que nous, écologistes, ne prenons pas ça à la légère. On n'a pas de plaisir à faire tomber des gouvernements.
03:03On n'a pas de plaisir à voir que, y compris l'hypothèse d'une démission du président de la République,
03:08avance très fortement dans l'opinion publique, dans les sondages, mais aussi dans son propre camp.
03:12On a quand même Édouard Philippe, qui est son Premier ministre dans l'ordre chronologique,
03:16qui appelle au départ du président. Comment voulez-vous que tout ça se termine bien ?
03:21Et comment interprétez-vous le fait que, quand vous en êtes là, vous ne soyez même pas capables
03:25de faire demi-tour, de vous remettre en question et de voir comment vous pourriez faire différemment ?
03:30Ils sont incapables, en fait, de se remettre en question, incapables de faire quelques bougées que ce soit.
03:36Alors que ça bouge, ces jeux. Gabriel Attal, il a bougé. Agnès Pannier-Runacher a bougé.
03:39Éric Dupond-Moretti a bougé. Elisabeth Borne a bougé. On a l'impression que plus il est seul,
03:46plus il se rigidifie sur sa position initiale. Et si je vous dis que je suis très inquiète,
03:50c'est que j'estime que tout ça va très mal se terminer. Parce que 86% des Français trouvent le spectacle navrant.
03:57Je pense que nous faisons partie, avec Cyrielle Chatelain, notre présidente de groupe,
04:00à l'Assemblée de ces 86% de Français qui sont navrés. Mais heureusement que les Français
04:04n'assistent pas à ce genre de réunion et à la manière dont M. Macron fait sa conclusion.
04:10Donc on a compris très clairement, très clairement, que nommer un Premier ministre de gauche
04:14ou écologiste n'était pas son option. Mais nous continuons de vous dire, avec conviction,
04:20que c'était finalement la seule solution. Et que s'il ne le faisait pas,
04:25ça terminera exactement de la même manière que les fois précédentes. Voilà.
04:31Madame Chatelain va vous répondre.
04:32Madame Chatelain !
04:34Il marche seul.
04:38Je pense que le moment n'est pas à répondre à la question d'une censure d'un Premier ministre
04:46qui n'est même pas nommé. Enfin, je pense qu'on a besoin d'un peu de clarté dans le moment.
04:50On est dans un moment qui est incompréhensible et dans une situation particulièrement inquiétante.
04:57Et le rendez-vous que nous venons d'avoir a accentué les inquiétudes que je pouvais avoir
05:04que Marine Tondelier pouvait avoir et je crois de l'ensemble des participants.
05:09Première chose, effectivement, c'était une réunion pour que le président de la République réaffirme,
05:17peut-être même presque contraigne, les membres du socle commun à continuer à être ensemble.
05:24Malgré toute la faiblesse de ce socle et malgré le fait que ce socle nous entraîne depuis trois ans dans de l'instabilité.
05:32Parce que voilà trois ans que le président de la République s'appuie sur les membres de sa majorité présidentielle
05:38et sur les LR. Il y a donc une faute extrêmement forte de sa part qui est celle du refus du pouvoir.
05:47Le Premier ministre sortant s'était appuyé sur le discours de Bayeux et sur le discours du général de Gaulle
05:54pour finalement légitimer le fait qu'il fallait regarder vers l'Assemblée.
05:59Il avait raison mais le président de la République oublie un élément important de ce discours
06:04qui est que le général de Gaulle considérait que les pouvoirs publics législatifs et exécutifs
06:09devaient être fortement séparés et fortement équilibrés.
06:13Eh bien aujourd'hui le président de la République nous confirme
06:16qu'il n'y a pas la séparation des pouvoirs et qu'il veut continuer à avoir la main sur Matignon
06:20et qu'il n'y a pas d'équilibre des pouvoirs par la nomination.
06:24Non mais je pense qu'il faut quand même le dire clairement et c'est ça cette inquiétude-là.
06:27La deuxième chose parce que, et c'est pour ça que je ne répondrai pas sur la conçue
06:32parce que sinon on discute sur le fond des politiques.
06:36Sur le fond des politiques nous n'avons eu aucune réponse.
06:39Aucune réponse sur les questions de l'ambition environnementale.
06:42Aucune réponse sur la question de la préservation de l'état de droit.
06:45Aucune réponse sur le pouvoir d'achat. Il n'y a rien.
06:48Le seul sujet qui a été abordé est celui des retraites
06:51où pour le moment l'abrogation a été repoussée, la suspension a été repoussée.
06:57Ça c'est très clair. Et la deuxième chose, et je suis désolée, je vais être un peu technique,
07:00mais qu'est-ce qui se passe sur la réforme des retraites ?
07:03C'est qu'elle s'applique, en fait finalement la borne de 62 ans et 9 mois s'est appliquée à partir du 1er octobre.
07:10Et donc en fait il n'y a plus de bouger pour le moment en 2026.
07:15Et donc la suspension effectivement, c'est...
07:17L'abrogation c'est en finir avec la réforme et la suspension c'est l'arrêter.
07:21Et bien ces deux choses-là, ils refusent.
07:24Et donc en fait, du moment où ils refusent ça, ça veut dire qu'ils ne bougent sur rien.
07:30Est-ce que les Français doivent s'attendre à de nouvelles élections ?
07:32Alors ça il faudra demander, c'est de la prérogative du président de la République.
07:39Ce que nous on peut dire en tant qu'écologiste, c'est que nous défendrons une ligne claire
07:43s'il y a des élections, une ligne de gauche, une ligne écologiste,
07:46et qu'on leur demandera effectivement de donner une majorité à la gauche et aux écologistes
07:52pour enfin tourner la page du macronisme.
07:54Est-ce que vous avez senti que le président se rendait dans le domaine de la journée ?
07:58Il n'a pas évoqué de nom, mais c'est le même socle.
08:02Vous avez demandé un nom ?
08:04Non.
08:05Et un gouvernement technique, il a été évoqué ?
08:08Non plus. Il a été assez clair qu'il n'y aurait pas de gouvernement avec de la droite et de la gauche dedans,
08:11parce que je pense que tout le monde a conscience que ça n'a aucun sens.
08:14Un Conseil des ministres, ce n'est pas un endroit où on se met d'accord un peu tous les matins
08:18pour savoir ce qu'on va bien pouvoir faire la semaine d'après.
08:20C'est quand même sérieux ce que doit faire un gouvernement,
08:22donc pour nous, ça veut dire être cohérent, être compact,
08:26et surtout un gouvernement d'action dans un moment où les macronistes,
08:29il faut quand même tourner ce pays en rond depuis maintenant plus d'un an.
08:32Si ça n'avance pas sur nos sujets écologistes, même plutôt ça recule,
08:36mais aussi si les carnets de commande des entreprises ont du mal à se remplir
08:39ou les embauchent à se faire,
08:40c'est parce que tout le monde attend de savoir ce qui va se passer.
08:43Et je vous le dis très tranquillement,
08:44s'il renomme, comme il a apparemment l'intention de le faire,
08:48quelqu'un de sa majorité qui n'est en plus même plus majoritaire,
08:51ça se terminera comme les fois précédentes.
08:53Et donc ça veut dire qu'il continue de nous faire perdre du temps.
08:56Et c'est une forme de stratégie d'obstruction, d'un gaulois réfractaire,
09:00comme il est aimé à le dire,
09:01qui a décidé de ne pas rendre de pouvoir
09:04et qui continue à alimenter ce pays d'une fable en laquelle plus personne ne croit,
09:09une fable de la stabilité.
09:10La stabilité, ce serait juste eux.
09:12Et donc dans un scénario où tout ce qu'ils ont tenté a échoué,
09:17mais en battant des records quand même,
09:19qui n'avaient jamais été battus dans la Ve République,
09:21des choses inédites,
09:23et au lieu de se remettre en question,
09:25ils expliquent qu'en fait, l'urgence est de continuer comme avant.
09:27Et je ne comprends pas ce qu'ils ne comprennent pas.
09:30Donc je le dis au président de la République,
09:32comme je lui ai dit en conclusion, en sortant, et il le sait.
09:35S'ils ne nomment pas quelqu'un de gauche les écologistes,
09:38on sait bien comment ça finira.
09:39Ça finira par une dissolution, parce que ça ne marchera pas.
09:42Les groupes de gauche sont arrivés ensemble, vous repartez séparés.
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