- il y a 16 heures
Vendredi 10 octobre 2025, retrouvez Pierre-Jean Lamy (Directeur scientifique, Groupe Inovie) dans SANTÉ FUTURE, une émission présentée par Alix Nguyen.
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00:00BISMART
00:03Docteur Pierre-Jean Lamy, bonjour.
00:06Bonjour.
00:06Bienvenue, merci d'avoir répondu présent.
00:09Merci à vous.
00:10Je le disais, vous êtes biologiste médical, oncogénéticien
00:13et vous dirigez la stratégie scientifique du groupe Innovi,
00:17un acteur clé de la biologie médicale en France.
00:22Depuis plusieurs années, vous portez une conviction forte,
00:25notre système doit passer d'un modèle curatif
00:28à une médecine fondée sur l'anticipation
00:31et la détection précoce des risques.
00:35On parle beaucoup de prévention,
00:37mais très peu du rôle central que peut jouer la biologie médicale.
00:42Concrètement, quelles innovations permettent aujourd'hui
00:45de mieux prévenir certaines pathologies ?
00:49Merci pour cette introduction.
00:51Oui, en effet, la biologie médicale, c'est 70% du diagnostic,
00:54mais 70% du diagnostic qui est souvent réalisé au moment des symptômes.
01:00C'est-à-dire qu'en fait, aujourd'hui, on utilise relativement peu
01:02la biologie médicale en amont, là où on pourrait prévenir,
01:05comme on l'a dit, plutôt prévenir que guérir.
01:08Donc la conviction chez Innovi, c'est effectivement
01:10d'essayer de remonter ces lignes d'utilisation de la biologie.
01:13Il y a de nombreux tests.
01:14On a aujourd'hui de l'innovation avec l'utilisation de marqueurs multiples,
01:19l'utilisation de l'intelligence artificielle, par exemple.
01:22On peut avoir la génétique aussi.
01:24Toutes ces innovations peuvent nous permettre, effectivement,
01:28d'aller plus vers ce qu'on appelle le dépistage.
01:30Et de quelles pathologies s'agit-il exactement ?
01:34Ce sont les maladies chroniques ?
01:37Oui, beaucoup, parce que les maladies chroniques,
01:39aujourd'hui, c'est ce qui explose.
01:41Le diabète, l'insuffisance cardiaque, l'insuffisance rénale,
01:45on pourra en parler.
01:45Et puis, on a aussi des maladies comme les maladies sexuellement transmissibles,
01:50qui sont aussi en pleine recrudescence,
01:52et qu'on détecte souvent aussi au moment du diagnostic,
01:54alors que pour certaines, elles sont silencieuses
01:56et elles sont transmises durant cette période de silence.
01:59Donc là, c'est important.
02:00On a mis en place aujourd'hui, avec d'ailleurs l'assurance maladie,
02:03un programme de dépistage des maladies sexuellement transmissibles,
02:07VIH pour tout le monde,
02:08et puis aussi pathologies plus particulières,
02:10hépatite B, chlamydia, gonorrhée,
02:13pour les moins de 26 ans.
02:14Sans ordonnance.
02:16C'est-à-dire que l'objet aussi,
02:18c'est de faciliter l'entrée dans ces tests pour les patients,
02:22sans être obligé de prendre rendez-vous, de consulter.
02:25Quand on n'a pas de pathologie,
02:26on n'est pas amené forcément à consulter.
02:28Mais on peut se poser la question
02:29et aller directement au laboratoire pour avoir ces résultats.
02:32Et donc, s'agissant des MST en l'état,
02:35c'est plutôt un succès ?
02:36Alors là, c'est vraiment un succès,
02:38parce qu'aujourd'hui, à peu près sur 20 personnes qui viennent,
02:40on en dépiste une.
02:41Alors, c'est quand même un nombre assez important,
02:44puisque effectivement, après, derrière,
02:45il y aura une prise en charge thérapeutique
02:47et puis éviter des contaminations futures.
02:50Et cette approche plus accessible du dépistage
02:54sans prescription médicale, notamment,
02:57est-ce que ça peut s'appliquer à d'autres champs ?
02:59Oui, alors en fait...
03:01Est-ce que vous pouvez donner des exemples ?
03:02Oui, tout à fait.
03:03On s'est engagé dans deux grands domaines.
03:06L'insuffisance cardiaque.
03:07L'insuffisance cardiaque, on a tous en tête la personne de notre entourage
03:12qui fait un infarctus aux alentours de 50 ans.
03:16Pas de signe préalable, rien.
03:18Tout à coup, la catastrophe.
03:19Alors bon, on peut être sauvé ou pas, mais ça va dépendre.
03:22Ça, c'est un vrai problème.
03:23Aujourd'hui, on dépiste très, très mal les pathologies cardiaques.
03:26Et donc, on a mis en place un travail,
03:29particulièrement dans le sud de la France,
03:31là où est né Inovi, sur le 34, dans les Raux,
03:34pour proposer à des patients qui sont en consultation
03:38dans les établissements de soins,
03:40un test rapide, avec le résultat en 10 minutes.
03:43On analyse la molécule qui s'appelle le ProBNP,
03:45qui est un marqueur d'insuffisance cardiaque.
03:47Et on l'a proposé, on a fait cette première campagne
03:49avec 800 patients, 70 ont été détectés
03:52avec une insuffisance cardiaque frustre.
03:56Donc, c'est vraiment un succès.
03:57Et c'est quelque chose qu'on va réitérer,
03:59mais on ne va pas se limiter simplement au dépistage.
04:02On va aussi aller vers l'accompagnement.
04:04Parce que dépistage, c'est bien, c'est mettre en place aussi...
04:07Oui, il y a le parcours de soins, ensuite.
04:08Voilà.
04:08Un changement de vie, tout simplement.
04:12Peut-être diminuer le poids,
04:14moins manger de sel,
04:15traiter l'hypertension sous-jacente, etc.
04:18Et ça, on va l'accompagner,
04:19et on va continuer aussi le suivi par les marqueurs biologiques.
04:23Et donc, ce sont des pathologies
04:24qui pourraient bénéficier d'un dépistage systématique ?
04:29Alors, le mot systématique, c'est complexe,
04:30parce que ça veut dire qu'on s'adresse à tout le monde.
04:31Est-ce que c'est le cas pour les MST ?
04:33Alors, pour les MST, oui, c'est ouvert.
04:34Et ça ne pourrait pas pour le cardiovasculaire ?
04:36Le cardiovasculaire, peut-être qu'il faut...
04:39Bon, c'est quand même assez complexe à mettre en place,
04:41mais oui, en tout cas, c'est une tendance.
04:42Et je pense qu'on peut aussi informer les patients
04:45qu'on peut aller dans un laboratoire
04:46pour, par exemple, avoir un bilan lipidique.
04:48Et un bilan lipidique,
04:50un taux de cholestérol élevé,
04:51un taux de triglystéride élevé,
04:52c'est un facteur de risque très important
04:54d'une pathologie cardiaque
04:55qu'on peut simplement détecter par un simple test.
04:59Et ça, c'est très peu fait, finalement.
05:00Donc oui, on encourage à ce type de pratique.
05:03En France, on ne peut pas accéder librement
05:06à son propre ADN,
05:08même dans un but de prévention.
05:11Est-ce que c'est quelque chose que vous déplorez, vous ?
05:13Moi, je suis généticien,
05:16donc je pense qu'il faut...
05:18C'est normal de border l'utilisation.
05:21Mais c'est vrai que dans d'autres pays,
05:22on peut y avoir accès.
05:23Je pense qu'en tout cas,
05:24il y a une sous-utilisation du potentiel
05:26des analyses génétiques en France.
05:28On le sait aussi pour les maladies rares,
05:30c'est un véritable problème.
05:32Bon, on a une culture
05:33qui est extrêmement restreinte.
05:37On a vraiment envie de très, très contrôler...
05:40Que certains qualifieront juste d'éthique ?
05:42Alors, il y a l'éthique,
05:44mais je pense qu'on peut quand même
05:45avoir une utilisation beaucoup plus large
05:47et en respectant l'éthique.
05:49L'éthique, c'est ce qu'on en fait après.
05:52Ne pas vouloir savoir,
05:53c'est finalement se créer un handicap
05:55complètement artificiel.
05:57Aujourd'hui, on peut le lever.
05:59Les technologies font que
06:00les coûts de séquençage
06:01sont quand même beaucoup plus bas.
06:03On a accès vraiment à un savoir
06:04qui est extrêmement important.
06:05Et puis surtout, il y a des possibilités
06:07de changer la vie des patients.
06:09Mais donc, ça veut dire qu'aujourd'hui,
06:10c'est un frein à la médecine préventive ?
06:12C'est un peu un frein à la médecine préventive,
06:14mais je pense que ça évoluera.
06:15Est-ce qu'il faut s'inspirer, pour vous,
06:18de certains modèles étrangers, justement,
06:20à ce propos ?
06:21Potentiellement, oui.
06:22On sait qu'on est extrêmement en retard.
06:24D'ailleurs, c'est dans des rapports
06:25aujourd'hui sur l'état de la santé en France
06:28qui l'ont pointé.
06:29Vous avez en Angleterre un nombre de génomes
06:32qui se comptent par centaines de milliers
06:34qui ont été réalisés.
06:35Donc, c'est aussi augmenter le savoir,
06:38d'avoir pu séquencer toute cette population.
06:41Et en France, oui, on est extrêmement en retard.
06:44Donc, je pense qu'il y a un retard à...
06:45Mais, donc, on peut...
06:47Parce que vous participez aussi
06:50à l'élaboration de normes
06:52pour l'utilisation de l'IA
06:53en médecine de laboratoire.
06:55Tout à fait.
06:56Bon, concrètement, qu'est-ce que ça implique ?
06:58Alors là, ça implique de l'éthique aussi, bien sûr.
07:00Oui.
07:01On a des actes.
07:01D'ailleurs, il y a une réglementation européenne
07:03qui a été mise en place.
07:05On y travaille.
07:06Ça, c'est vraiment un cadre.
07:07Il faut respecter globalement, finalement,
07:09l'éthique de la santé.
07:10C'est-à-dire, ce sont des technologies nouvelles.
07:12Elles ne doivent pas s'affranchir
07:14de ce que l'on sait.
07:16Globalement, voilà, ne pas nuire,
07:17protéger et être bienveillant.
07:19C'est le grand cas.
07:20Et ça, aujourd'hui, en l'État,
07:22on est suffisamment armé
07:22pour garantir que l'usage de l'IA
07:25dans le dépistage biologique
07:28soit fiable et éthique ?
07:30Alors, fiable, on y travaille.
07:32Ça, c'est, je dirais, le côté technique.
07:33Et on a, nous, tout un groupe de travail chez nous
07:37qui travaille sur l'IA en biologie médicale
07:39avec des résultats, notamment, par exemple,
07:41sur le dépistage de l'insuffisance rénale
07:43qui est extrêmement important.
07:45Et derrière, oui, on respecte les cadres.
07:47Et je pense que quand on donne ces outils
07:49et qu'on les laisse dans les mains des médecins,
07:52des soignants,
07:53eh bien, on est dans ce cadre de respect
07:55de la personne et de respect des normes.
07:59Les laisser à d'autres serait dangereux.
08:00Et ça, on y veille, effectivement.
08:03Et aujourd'hui, justement, en l'État,
08:04on dit que la qualité des données,
08:06c'est déterminant.
08:07Absolument.
08:09Quelles garanties, aujourd'hui,
08:10sont mises en place dans vos laboratoires
08:12pour que l'IA repose sur des bases solides ?
08:15Justement, en fait,
08:16on travaille sur nos propres données
08:19dans nos laboratoires.
08:20Ce sont donc des données
08:21qui sont extraites des laboratoires
08:23avec l'accord des patients.
08:25Là, on est absolument sur le respect,
08:30en fait, des accords
08:32que peuvent donner les patients
08:33pour participer à une étude clinique.
08:36Donc ça, c'est un cadre
08:37qui est parfaitement défini.
08:38Et puis, bien derrière,
08:40c'est le travail des scientifiques
08:41de travailler sur des données
08:42qui sont fiables.
08:43Et pour ça, on a des data scientists.
08:46On respecte absolument
08:48tout développement scientifique.
08:50Et justement,
08:50un laboratoire, l'IA permet déjà
08:52de croiser des marqueurs biologiques
08:54pour mieux prédire les risques.
08:56Est-ce que vous pouvez nous en dire plus ?
08:58Je vous en parlais, là,
08:59c'est l'insuffisance rénale.
09:01On a des marqueurs classiques.
09:03On peut doser une molécule
09:04qui s'appelle la créatinine
09:05pour mesurer le débit de filtration
09:07du rein,
09:08qui est un signe, en fait,
09:10de la bonne santé du rein.
09:12On peut ajouter des analyses
09:14qui sont des analyses urinaires
09:15et faire des rapports
09:15entre albumines,
09:16présence aussi de sang
09:18dans ces urines.
09:19Mais on peut aller beaucoup plus loin
09:20et analyser globalement
09:22des analyses classiques,
09:23celles que vous allez faire
09:23traditionnellement
09:24sur la prescription
09:25d'un médecin généraliste,
09:27une numération formule
09:28et puis quelques molécules autour.
09:29Eh bien, avec ça,
09:30on est capable aujourd'hui
09:31maintenant de prédire
09:32la dégradation
09:33de la fonction rénale
09:34à trois ans
09:35et donc potentiellement
09:37de mettre en place
09:38des mesures d'hygiène
09:39et de changement de vie
09:41pour retarder le jour
09:43où il y aura besoin
09:44d'une dialyse.
09:45Ces innovations,
09:47elles sont puissantes,
09:48mais est-ce que les patients
09:50ou même les médecins généralistes,
09:52ils sont réellement informés ?
09:55Ça, c'est un enjeu
09:57extrêmement difficile.
09:58On a une population
09:58d'abord française
10:00qui est importante
10:00et puis une population médicale
10:01qui l'est aussi.
10:02C'est vrai que les innovations
10:03vont très vite aujourd'hui.
10:05Il y a un problème
10:07d'acculturation
10:07à toutes ces innovations.
10:09Donc, il faut communiquer.
10:11On est là aussi pour ça.
10:12pour ça, faire de l'enseignement
10:15post-universitaire.
10:15Mais les laboratoires,
10:15justement, ils ont un rôle
10:16à jouer dans la prévention ?
10:17Oui, absolument.
10:18Qui est sous-estimé ?
10:19Oui, moi, je pense, oui.
10:20Parce que, comme je vous le disais,
10:21souvent, les tests,
10:22on les prescrit
10:23au moment des symptômes.
10:25L'insuffisance rénale,
10:26pour reprendre cet exemple,
10:2730% des patients
10:28sont détectés
10:29à un moment donné d'urgence.
10:31C'est-à-dire qu'ils vont être envoyés
10:32le lendemain en dialyse.
10:34On pourrait le faire
10:35peut-être dix ans auparavant
10:36et l'éviter, en fait,
10:38et repousser largement
10:39le moment où il faudra
10:40les mettre sous dialyse,
10:42ce qui est quand même
10:42un changement de vie radical.
10:43Et dans quelle mesure
10:44vous pourriez être
10:44des acteurs d'accompagnement,
10:46même dans le parcours de soins ?
10:48On l'est déjà,
10:49parce qu'en fait,
10:50comme je disais,
10:51les patients sont suivis
10:52et d'ailleurs,
10:53ils le savent eux-mêmes.
10:54Souvent, on leur prescrit
10:54au cours de leur pathologie
10:56des examens de suivi.
10:58C'est-à-dire que vous les orientez
10:59vers les bons professionnels ?
11:00Exactement.
11:01On les oriente
11:01vers les bons professionnels
11:02et eux-mêmes nous font confiance
11:03ensuite pour le suivi
11:04de leurs patients.
11:05Ça, c'est, je dirais,
11:06la vie d'aujourd'hui.
11:06Mais on peut peut-être
11:08aller plus loin
11:08en intégrant aussi
11:09ces données au dossier médical
11:11en ayant une analyse globale
11:14plus complète, en fait,
11:15de l'état du patient
11:16et aller détecter peut-être
11:18d'autres pathologies
11:19qui ne sont pas encore arrivées
11:20finalement au moment
11:22où on les détecterait
11:24de façon clinique.
11:25Donc, c'est vraiment là
11:26l'enjeu de la biologie de demain.
11:28Et si vous aviez
11:28une seule réforme
11:30à recommander
11:31pour accélérer
11:33ce virage préventif,
11:35quelle serait-elle
11:37la priorité ?
11:38La priorité,
11:39c'est quand même
11:39le financement
11:40parce qu'avec ça,
11:41évidemment,
11:42on ne peut pas le faire
11:42sans financement.
11:43Alors, il y a des programmes
11:44de financement qui existent.
11:46Je pense qu'il faut
11:46les généraliser
11:47et peut-être plus globalement
11:48inclure dans le paysage
11:50médico-économique
11:51le coût de la biologie.
11:53La biologie est aujourd'hui
11:54toujours vue comme un coût,
11:55un surcoût,
11:56alors qu'en fait,
11:56elle peut faire économiser
11:57énormément d'argent.
11:58Et alors, justement,
11:59comment les convaincre
12:00les décideurs d'investisseurs
12:02davantage dans ce modèle ?
12:03Alors, on a très peu
12:04de médico-économistes
12:05en France.
12:06Ça, c'est un déficit.
12:08Je pense qu'il faudrait
12:09développer ces études
12:11médico-économiques
12:12et puis que le logiciel aussi
12:13des décideurs
12:14et puis des payeurs
12:15soit d'intégrer les tests
12:16dans la médecine personnalisée
12:18qui est un autre domaine.
12:19On a un grand congrès
12:21qui se tient en ce moment
12:22à Paris
12:23sur la médecine personnalisée.
12:25De nombreux tests
12:26aujourd'hui
12:26ne sont pas pris en charge
12:27par l'assurance maladie
12:28alors qu'ils débouchent
12:29sur l'utilisation
12:30de molécules innovantes
12:31et qui ont apporté
12:33un changement radical,
12:34notamment dans le traitement
12:34des cancers.
12:35Ça, c'est un vrai problème.
12:37Donc ça, il faudrait vraiment
12:38arriver à aller
12:39beaucoup plus vite
12:40sur la prise en charge
12:41de ces tests
12:41pour que les patients
12:42puissent y avoir accès
12:43et être mieux traités.
12:45Merci beaucoup.
12:46Docteur Pierre-Jean Lamy,
12:48le message est passé.
12:49Vous restez avec nous.
12:50On passe tout de suite
12:51à l'analyse du Docteur Bonneau.
12:52On passe tout de suite à l'analyse du Docteur Bonneau.
12:56On passe tout de suite à l'analyse du Docteur Bonneau.
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