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  • il y a 3 minutes
Coupes budgétaires de Donald Trump, fake news, méfiance envers les vaccins... La science est en danger, et la recherche a besoin de soutien. À l'occasion du Pasteur Don, la directrice générale de l'Institut Pasteur, Yasmine Belkaid, tire la sonnette d'alarme auprès de Marc-Olivier Fogiel, ce mercredi à 8h15 sur RTL.
Regardez Face à Fogiel du 08 octobre 2025.

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Transcription
00:00RTL Matin, Thomas Soto
00:02Il est 8h17, face à Fogiel, l'interview de Marc-Olivier Fogiel ce matin,
00:09alors que l'indispensable Pasteur Don démarre aujourd'hui.
00:12Vous recevez Marc-Olivier Yasmine Belkaïd, à un moment où la science est en danger,
00:16notamment dans l'Amérique de Donald Trump.
00:17Bonjour Yasmine Belkaïd, merci d'être là ce matin sur RTL.
00:20Bonjour.
00:2119ème édition du Pasteur Don jusqu'à dimanche,
00:24vous avez décidé de mettre l'accent sur trois grands combats,
00:26le cancer colorectal, les microbes qui résistent de plus en plus aux antibiotiques
00:31et la prévention des prochaines épidémies.
00:34Sur le cancer, pour commencer, plus de 430 000 cas de cancer sont enregistrés en France chaque année,
00:40un chiffre qui progresse.
00:41Vous voulez alerter sur le boom, on peut le dire, du cancer chez les plus jeunes.
00:46Le cancer, ce n'est pas une maladie de vieux.
00:48C'est un changement dramatique qui se produit depuis quelques années,
00:51en fait, avec une accélération et un changement des cancers qui affectent de plus en plus les gens jeunes.
00:57Et là, en fait, c'est un vrai problème de recherche.
00:59C'est-à-dire qu'on a changé l'environnement, changé notre nutrition,
01:02changé le type d'infection auquel on est exposé.
01:05Et c'est en train de changer, justement, les pathologies et l'émergence de cancers chez les jeunes.
01:08Vous voulez dire que c'est l'environnement, tout ce dont on parle tous les jours ici sur RTL,
01:12qui engendre ce changement chez les cancers qui touche aujourd'hui les plus jeunes à cause de l'environnement ?
01:19À cause de l'environnement, de notre mode de fonctionnement, de ce à quoi on est exposé, du type d'infection.
01:25Ce ne sont pas nos gènes qui ont évolué en l'espace de quelques décennies, c'est notre environnement.
01:28Et donc, vous travaillez là-dessus précisément.
01:31Oui.
01:31On entend beaucoup que, et je voyais le directeur de l'Institut, Gustave Coury,
01:35qui assurait que dans les 15 ans, on pourra soigner 80% des malades du cancer.
01:38D'un autre côté, il y a ces cancers qui augmentent.
01:42C'est quoi la réalité ?
01:43La réalité, c'est que c'est pour ça qu'on a besoin de recherche de façon continue.
01:46Lorsque l'on arrête une pathologie, une autre va émerger.
01:48Et c'est exactement ce qui est en train de se passer avec les cancers.
01:51On a besoin de comprendre les mécanismes qui sont à l'origine de ces cancers pour les prévenir.
01:55La meilleure des thérapies, c'est la prévention.
01:57Et la prévention, c'est la compréhension des mécanismes.
02:00Le changement d'environnement, ça développe les cancers, vous le dites.
02:04Cette résistance aux antibiotiques, c'est aussi lié à ça ?
02:07Ces épidémies, on va parler du Covid dans un instant, c'est aussi lié à ça ?
02:11C'est ces changements climatiques notamment ?
02:13Les changements climatiques, d'environnement, la façon dont on fonctionne, l'utilisation abusive parfois d'antibiotiques,
02:18tout ça a créé en fait l'émergence de résistance aux antibiotiques,
02:21qui est un problème très grave.
02:23Un problème très grave dans les hôpitaux, un problème très grave dans les pays à fableux niveau économique,
02:29et qui affecte énormément de gens.
02:31Il est prévu qu'il y ait 50 millions de morts dans les 10 années à venir à cause de la résistance aux antibiotiques.
02:37On a 1,3 million de gens qui meurent à cause de résistance aux antibiotiques aujourd'hui.
02:41Et les épidémies, qu'est-ce qui vous alarme le plus aujourd'hui ?
02:45Les épidémies changent, c'est-à-dire qu'en fait, on a une évolution des climats,
02:48on a un changement aussi des pathogènes qui sont transmis, ou des microbes transmis par les vecteurs.
02:52On a pu voir justement une invasion de chikungunya en France, qui n'était pas présente avant.
02:56Donc c'est des épidémies qui sont en émergence à cause des changements climatiques,
03:00du changement des virus, du passage de moustiques par exemple d'un environnement à l'autre
03:05qui porte ces virus ou ces bactéries.
03:06Donc on est dans un moment dans lequel nous avons changé nos environnements
03:09et nous sommes de plus en plus vulnérables à des épidémies.
03:11Mais on sait faire face à tout ça si on vous aide, si le pasteur don cette année est efficace.
03:16Vous savez faire ? Là, vous décrivez quand même quelque chose.
03:18Je pensais qu'on allait être positif, qu'on allait dire la recherche avance, etc.
03:23Là, vous m'inquiétez ce matin ? On sait faire ?
03:26Moi, je suis pleine d'espoir parce que c'est justement pour ça qu'on a besoin de la recherche.
03:29La santé, c'est quelque chose qui évolue, le monde évolue,
03:32et on a besoin de scientifiques tout le temps pour résoudre les problèmes.
03:34Aujourd'hui, la bonne nouvelle, c'est qu'on les résout plus rapidement.
03:37Regardez ce qui s'est passé avec Covid.
03:40Le développement d'un vaccin qui a été vraiment l'émergence de 40 ans de recherche,
03:43l'accélération de cette recherche, c'est ça qu'on peut faire en science.
03:46On peut vraiment aujourd'hui accélérer les découvertes.
03:49Les problèmes existeront. L'environnement changera.
03:51Nous sommes de plus en plus sujets à des épidémies.
03:54Mais on pourra les résoudre de plus en plus rapidement,
03:56à cause des recherches, à cause de la découverte,
03:58à cause de l'artigeance individuelle.
03:59Et tous ensemble, on peut aller de plus en plus vite.
04:01Mais donc, vous êtes optimiste,
04:04malgré un climat compliqué,
04:06notamment politique ici, aux Etats-Unis,
04:08où vous avez travaillé 30 ans,
04:10le financement de la recherche.
04:11Est-ce que ça, il vous inquiète ?
04:13Et notamment en France, on parle de budget compliqué.
04:16Il y a une menace financière ?
04:17Il y a une vraie menace financière sur la recherche.
04:19Je pense qu'on a oublié,
04:21on est devenu un petit peu complaisant,
04:22on a oublié que la recherche était nécessaire.
04:24Les succès de la recherche ne sont pas assez partagés.
04:26Vous parlez en fait de ces cancers
04:27qui sont de plus en plus traitables.
04:29C'est venu de la recherche fondamentale.
04:31Les vaccins qui ont protégé,
04:32qui ont doublé l'espérance de vie,
04:34c'est venu de la recherche fondamentale.
04:35Je pense qu'il faut qu'on rappelle à la population
04:37que la recherche est nécessaire aujourd'hui.
04:39Mais est-ce que vous dites ce matin
04:40que la science est menacée ?
04:42Elle est menacée parce qu'il y a eu des coupes budgétaires,
04:44parce que des pays comme la France par exemple
04:46investissent très peu dans la recherche fondamentale
04:48ou dans la recherche en général.
04:50Parce que ce qui se passe aux Etats-Unis
04:51est en train de changer l'écosystème de recherche
04:53et qu'il faut justement aujourd'hui
04:55qu'on investisse collectivement dans la recherche.
04:57C'est pour ça qu'on a besoin du public.
04:59En France, avant les Etats-Unis,
05:01est-ce que vous craignez que le climat politique actuel
05:04finalement ait des répercursions sur vous ?
05:07Que déjà vous êtes mal financée,
05:09que demain vous le soyez encore moins ?
05:12J'espère que non.
05:13Parce que la recherche...
05:13Est-ce que vous le craignez ?
05:14Oui, je le crains.
05:15Je le crains parce que la recherche des fois est oubliée.
05:17La recherche, c'est ce qui est nécessaire sur le temps long.
05:20Les traitements d'aujourd'hui sont venus
05:21de centaines d'investissements avant,
05:24d'années et de décennies de recherche.
05:26Si on arrête aujourd'hui,
05:27c'est nos enfants qui seront compromis,
05:28c'est la santé de nos enfants et du futur qui sera compromis.
05:31Donc j'ai très peur que le futur,
05:33souvent, soit oublié
05:33dans des problèmes tels que l'on vit aujourd'hui.
05:35Mais avant les législatives, l'année dernière,
05:37vous aviez alerté contre un danger
05:38qui représentait l'arrivée au pouvoir
05:40du rassemblement national,
05:41notamment sur la question des binationaux.
05:43Vous-même, vous êtes franco-algérienne,
05:45votre père était militant de l'indépendance algérienne.
05:47Vous restez inquiète face à l'incertitude politique actuelle
05:49et l'arrivée du rassemblement national.
05:52Ça, ça vous inquiète ?
05:53Ce qui m'inquiète beaucoup,
05:54c'est d'oublier que la science
05:56ou toute énergie dans une société
05:57vient de notre diversité.
05:59La créativité, la capacité de voir le monde,
06:01de découvrir,
06:02vient du contraste des pensées.
06:04Et j'ai très très peur
06:05d'un monde dans lequel on aurait oublié ça.
06:07Vous avez part du monde aussi dirigé par Donald Trump,
06:11première puissance mondiale.
06:12Vous avez travaillé là-bas.
06:13Des chercheurs arrivent en France,
06:15on va y venir,
06:16chez vous, certainement.
06:18Mais vous avez eu d'autres mots.
06:19Vous dites, nous sommes en train d'interrompre
06:20la chaîne des connaissances.
06:21Oui.
06:22En fait, c'est exactement ce qui est en train de se passer.
06:24Les Etats-Unis, en fait,
06:25ont été pendant très longtemps
06:26un pays qui a investi énormément dans la recherche.
06:28Et d'ailleurs, ça a été une force
06:29de force économique,
06:32de force de découverte.
06:33Aujourd'hui, il y a une censure de la recherche.
06:35Une censure.
06:36Une censure.
06:37C'est-à-dire que, par exemple,
06:37le mot vaccin ne peut plus être utilisé
06:39dans des applications des grandes de recherche.
06:41La santé de la femme,
06:43la diversité génétique,
06:44Covid ne peut même plus être utilisé
06:46comme un objet de recherche.
06:47Vous pouvez imaginer.
06:47Aux Etats-Unis.
06:48Aux Etats-Unis.
06:49On a un gouvernement, maintenant,
06:50qui donne des messages faux aux populations
06:52en inventant des associations
06:54entre vaccination et autisme.
06:56Ou bien en inventant des associations
06:57entre un médicament
06:58sans aucune preuve scientifique.
07:00Là, on parle du paracétamol
07:01qui est protéduit.
07:02Voilà.
07:03On est dans un système
07:04dans lequel le CDC,
07:05qui était l'organisme de protection
07:06justement des populations,
07:08est démantelé.
07:10Dans lequel FDA,
07:11qui est là où on régule les médicaments,
07:13est démantelé.
07:14Donc, c'est un moment très dangereux
07:15pour la recherche.
07:16Vous voyez que son ministre de la Santé,
07:17Kennedy, est un anti-vax.
07:20Ça ne va pas dans le bon sens, tout ça.
07:22C'est un cauchemar.
07:22C'est-à-dire que c'est un cauchemar
07:23pour nous tous
07:24parce qu'en fait,
07:24ils ont une influence
07:25non seulement aux Etats-Unis,
07:26mais sur le monde.
07:27Donc, c'est pour ça qu'aujourd'hui,
07:28il faut qu'on soit visible,
07:30que la science soit visible,
07:31que nos messages passent fort,
07:32que des instituts comme l'Institut Passeur
07:33soient très visibles
07:34pour rappeler l'importance
07:35de la recherche.
07:35Mais vous n'avez pas l'impression
07:36de décoper la mer
07:37avec une petite cuillère
07:38face à ce tsunami d'intox ?
07:42Non, je ne crois pas.
07:43Je crois qu'il y a encore
07:44vraiment des éléments
07:45dans lesquels on peut,
07:46je pense que des instituts de recherche
07:47sont encore ici.
07:49Ils ont la confiance du public
07:50et c'est pour ça
07:50qu'on doit être visible,
07:52on doit être présent.
07:53Je crois qu'on n'a pas perdu la bataille.
07:55Vous accueillez les chercheurs américains
07:57qui sont chassés de là-bas,
07:59on peut le dire un peu comme ça,
08:00un peu rapidement.
08:02Beaucoup et suffisamment,
08:03vous avez la capacité de les accueillir ?
08:06En fait, pendant des années,
08:07les Français sont partis aux Etats-Unis.
08:08Aujourd'hui, ils reviennent
08:09et les gens reviennent.
08:11Donc, on a la capacité
08:12d'accueillir certains,
08:12mais pas tous.
08:13Et c'est pour ça
08:13qu'on est très contents
08:14qu'il y ait le programme
08:15Choose France,
08:15il y a aussi un programme en Europe,
08:17mais on n'a pas assez de ressources
08:18en Europe ou en France
08:19pour vraiment accueillir
08:20tous les gens qui veulent venir.
08:21Pour conclure et bien comprendre,
08:23puisque c'est très clair
08:25lumineux,
08:25vous êtes financée comment,
08:27vous, l'Institut Pasteur ?
08:28Les dons d'aujourd'hui,
08:30on va rappeler comment contribuer,
08:32mais vous êtes financée comment ?
08:34L'Institut Pasteur
08:34est une fondation privée
08:36d'intérêts publics.
08:37Donc, nous sommes en fait
08:38essentiellement financés
08:40par l'agenturité du public.
08:41Vraiment, la philanthropie,
08:42c'est ce qui nous finance.
08:43Mais l'Etat, là-dessus,
08:44n'est pas défaillant ?
08:45L'Etat ne devrait pas
08:46venir lutter
08:48contre tout ce que vous êtes
08:49en train de nous décrire
08:50ce matin sur RTL ?
08:51Donc, l'Etat contribue
08:52à l'Institut Pasteur
08:53à raison de 16%
08:55en fait, il n'y a pas eu
08:56d'augmentation de cette subsidie
08:58depuis des dizaines d'années.
09:00Mais c'est peut-être ça
09:00le problème aussi, non ?
09:01Peut-être que c'est
09:02un petit peu le problème.
09:03Il va y avoir
09:04un nouveau gouvernement,
09:05un nouveau ministre,
09:07un nouveau premier ministre.
09:08C'est quoi votre message,
09:09Claire, pour conclure ?
09:09Notre message, c'est qu'on est là.
09:10On est là au service
09:11de la société.
09:12On est là pour protéger.
09:13On est là pour répondre.
09:14On est là pour regarder,
09:15justement, évaluer
09:16toutes les épidémies.
09:17L'Institut Pasteur
09:18est vraiment au service
09:19de la société.
09:20Merci beaucoup,
09:21Yasmine Belkaïd,
09:2219e édition
09:25Thomas, comment contribuer ?
09:26C'est très simple.
09:27Vous allez sur pasteurdon.fr
09:28ou alors, vous,
09:29Marco Caïchou,
09:30votre téléphone au bout de la main.
09:31Vous tapez un SMS
09:32au 92 112.
09:3492 112.
09:35Si vous tapez
09:36don 5, ça donne 5 euros.
09:38Si vous tapez
09:38don 10, ça donne 10 euros.
09:40Il n'y a pas plus.
09:4192 112.
09:42Il est déjà en train de le faire.
09:4392 112.
09:43On le fait ensemble, Thomas ?
09:44On le fait ensemble ?
09:45Évidemment.
09:46Merci beaucoup, madame,
09:47d'être venu.
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