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  • il y a 2 jours
Analyser les faits scientifiques qui démontrent que dérèglement climatique est à l’œuvre et les faire connaître des élus et de la population, c’est la mission de la Fondation pour la Nature et l’Homme. Gildas Bonnel, président de l’ONG, déplore qu’aujourd’hui, il reste beaucoup de freins à lever pour réussir ce défi.

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Transcription
00:00C'est le grand entretien de ce Smart Impact 26 minutes avec une personnalité qui compte dans notre économie, dans notre société.
00:11Je reçois Gildas Bonnel, bonjour.
00:13Bonjour Thomas.
00:14Bienvenue, vous êtes le président de la Fondation pour la Nature et l'Homme qui fête ses 35 ans cette année de vocation,
00:22le plaidoyer auprès des décideurs, la mobilisation des publics avec un peu de recul.
00:28Qu'est-ce qui a profondément changé en 35 ans pour vous ?
00:31Voilà, moi je suis arrivé il y a deux ans à la présidence de la Fondation.
00:37Donc je parlerai plus facilement de ces deux ans passés à la gouvernance.
00:42Ce qui a changé, en fait dans le fond pas grand chose, le contexte a changé.
00:46Le contexte a changé parce que, je ne vais pas vous raconter ici, vous connaissez par cœur le backlash écologique qu'on est tous en train de vivre,
00:52on y reviendra certainement, mais il y a 35 ans, en 1990, à la création de la Fondation, on ne parle pas d'écologie en fait.
01:02Ce n'est vraiment pas un sujet d'actualité, ce n'est pas du tout dans les études d'opinion, on vient de loin.
01:08Et c'est déjà la vision, j'ai retrouvé un Clem que j'aime beaucoup de l'époque qui dit, pas de nature, pas de futur.
01:16C'est hyper intéressant. On est toujours sur ce sujet-là.
01:19Comment est-ce qu'on fait pour imaginer un quotidien en bonne santé, en sécurité,
01:26dans lequel on a bonheur à imaginer la vie de nos enfants et de nos petits-enfants sans la nature ?
01:31Le contexte est différent, mais le sujet est le même.
01:34Fondation qui a changé de nom, Fondation Choyer, Fondation Nicolas Hulot, puis Fondation pour la nature et l'homme.
01:40Qui a toujours été statutairement pour la nature et l'homme, Fondation Nicolas Hulot.
01:44Alors tiens, on va parler justement de ce combat, parce que moi je pense que c'est un combat culturel qu'on est en train de mener.
01:51Et je vais m'appuyer sur une citation, vous dites, à la Fondation, nous n'avons pas d'opinion, c'est la science et elle seule qui guide nos travaux.
01:58J'entends cet argument, vous dites, on est apartisans.
02:01Sauf que c'est plus possible, parce que le simple fait de dire ce que vous dites, on se base sur la science et voilà la réalité,
02:10et voilà pourquoi il faut changer de modèle économique, ça vous met dans le combat politique d'une certaine façon.
02:16Mais c'est politique, c'est un combat politique, c'est un combat citoyen, mais hors des partis politiques.
02:20C'est-à-dire qu'aujourd'hui c'est une démarche citoyenne que de dire qu'il y a des fous furieux qui remettent en question la réalité scientifique.
02:31Il y a quand même des gens qui disent que la Terre est plate, quoi.
02:34Et ils sont extrêmement nombreux.
02:36On a aujourd'hui une manipulation de l'opinion, on a quand même un chef d'État d'une grande puissance
02:41qui dit que le climat, le dérèglement c'est une arnaque.
02:45C'est la plus grande arnaque du siècle, il ne le dit pas n'importe où.
02:48C'est fantastique.
02:49Donald Trump le dit devant les États-Unis à l'Assemblée générale de l'ONU.
02:52Donc on a face à ce mur de malintention, on a une obligation d'engagement,
03:00qui est un engagement citoyen et politique.
03:03Moi j'ai l'impression que la démarche elle est très engagée, au contraire.
03:06Mais on aime bien dire qu'on est apartisans parce qu'on souhaite travailler avec tout le monde.
03:12Et moi j'aime bien dire qu'on est une ONG qui ne crie pas.
03:15Et qu'on travaille à la recherche de consensus en permanence parce qu'on n'a pas de solution.
03:20Et je vais revenir sur la science, si vous voulez.
03:22Oui, on reparlera de la science, mais une ONG qui ne crie pas, est-ce que c'est encore possible ?
03:26Il y a un moment où quand les autres crient, on ne peut pas être mezzo-voce.
03:30Parfois ce n'est pas mezzo-voce.
03:33Parfois, moi je suis un ancien prof.
03:35Quand on rentre dans une classe de quatrième, je salue mes collègues,
03:40parfois le silence et l'attente ramènent le calme.
03:47Alors que si on se met à crier, on n'y arrive pas.
03:49Alors on est dans un moment de polarisation extrême.
03:52Et les réseaux sociaux et les communautés adorent ça.
03:57On a une partie de notre cerveau qui adore ça.
03:59Ça nous balance de la dopamine.
04:00Quand on est énervé, mais notre intention, ce n'est pas ça.
04:05C'est justement de prendre le temps et de trouver le bon contexte.
04:08Ça c'est de la communication, le bon contexte, le bon cadre
04:11pour avoir le temps de déplier des arguments, d'analyser des faits, de partager.
04:15Les gens, ils ont besoin de savoir.
04:17Ils ont envie de savoir.
04:19Il y a plein d'études sur la consommation.
04:21Je pense à l'étude Greenflex à ADEME, que moi je suis depuis 15 ans,
04:25où à chaque fois, les Français disent, moi je voudrais consommer mieux,
04:29je voudrais vivre mieux, mais comment je fais ?
04:32J'ai besoin d'avoir des indicateurs.
04:34Moi je ne fais pas ça, le doigt mouillé, j'ai besoin de faits.
04:36Et on en revient à la science.
04:38Exactement, on en revient à la science.
04:40Donc vous parliez, les scientifiques qui nous alertent depuis des décennies,
04:44depuis au moins cinq décennies,
04:49et qui pour certains sont un peu écrasés justement en ce moment.
04:55Je voudrais qu'on reste sur la notion de message et de communication.
05:01J'emploie souvent cette formule ici dans cette émission,
05:03parce que j'en prends ma part.
05:04Qu'est-ce qu'on a raté collectivement dans le message,
05:07pour qu'aujourd'hui on soit dans cet antagonisme,
05:09qui est des climato-sceptiques et remplortés des élections aux Etats-Unis,
05:14mais pas seulement en Europe.
05:16Il suffit de regarder les résultats des dernières élections européennes,
05:18qui n'ont pas été bons pour les messages environnementaux.
05:21Je crois qu'on a vingt minutes ensemble, Thomas.
05:24Oui.
05:25La question est tellement large.
05:27Qu'est-ce qu'on a raté ?
05:28Qu'est-ce qui fait que je suis avec le Vicomte de Brajlen dans le métro pour venir,
05:32l'homme 3,
05:34et que je vois tous ces gens tête baissée sur TikTok et Instagram.
05:39Oui.
05:39Qu'est-ce qu'on a raté qui fait qu'aujourd'hui,
05:42ces mêmes médias, puisqu'on les appelle comme ça,
05:46nous interdisent de faire de la communication sur le climat ?
05:52Vous n'avez pas le droit ?
05:54Les algorithmes et les règles aujourd'hui de ces grands groupes,
05:59on ne parle pas des sujets qui fâchent.
06:02On ne parle pas des règlements climatiques.
06:05Donc vous ne pouvez pas faire votre publicité sur Facebook ou sur Instagram ?
06:08C'est compliqué.
06:09Il faut mesurer le vocabulaire, la sémantique,
06:14pour que ça passe à travers les fourches collines
06:16de ces gens qui décident de ce qu'on doit savoir ou ne pas savoir.
06:20Et moi, quand je vois tous les gens qui...
06:22J'incrimine personne, ça m'arrive aussi de temps en temps,
06:25on a tous ce doudou à côté de nous,
06:28mais on a un vrai problème de médias,
06:32on a un vrai problème de canal pour pouvoir expliquer aux gens
06:35ce qui est en train d'arriver
06:36et quelles sont les intentions des uns et des autres.
06:39Revenons à la science, Thomas.
06:41On a effectivement des chercheurs
06:42qui nous proposent en permanence
06:45de détailler nos propos
06:48pour que notre plaidoyer politique
06:50auprès des parlementaires,
06:51auprès des élus du territoire,
06:53mais aussi auprès du grand public,
06:55qu'on puisse donner des faits.
06:57Il y a des liens de causalité.
06:59Entre l'environnement et la santé,
07:00il y a des liens qui sont très forts.
07:02On parle des pesticides de synthèse.
07:06Oui, aujourd'hui, on a des faits
07:08et les agriculteurs, ils le savent
07:09parce qu'il y a des gens qui sont malades.
07:11Il y a des procès, etc.
07:12Donc, nous, notre boulot, c'est de ne pas crier,
07:15c'est de faire en sorte que cette réalité
07:17monte dans l'opinion
07:19et elle ne s'est pas effondrée
07:22dans ce backlash écologique.
07:24Il y a aujourd'hui des mouvements politiques
07:26qui nous laissent penser ça,
07:27mais nous, on le voit.
07:30Les réponses à nos appels,
07:33à nos études,
07:34à nos appels aux dons, etc.,
07:36ça ne baisse pas.
07:38Donc, on a une voix dans l'opinion.
07:40Et puis, il ne faut pas se décourager.
07:41Évidemment.
07:42Et ici, on ne se décourage pas.
07:43Alors, il y a plusieurs actes d'action
07:45de la Fondation pour la nature et l'homme.
07:47Je vais commencer par ce qu'on mange,
07:50la livriculture, l'alimentation.
07:52Vous dites qu'on paye trois fois nos aliments.
07:54Pourquoi vous dites ça ?
07:56On a fait une étude très intéressante
07:58sur l'alimentation
08:02où on s'aperçoit, en fait,
08:03qu'il y a un coût,
08:05il y a des coûts cachés, en fait.
08:08Aujourd'hui, la PAC,
08:10la politique agricole commune européenne,
08:13finance énormément,
08:15avec nos impôts,
08:16un modèle d'agriculture
08:18agro-industrielle
08:21extrêmement intensive,
08:25très utilisatrice
08:26de produits phytosanitaires
08:28parfois toxiques.
08:30Et ça, on le paye.
08:32Et puis, on le paye très cher
08:33à la caisse aussi, le produit.
08:35Aujourd'hui, les Français
08:36ont un vrai problème de pouvoir d'achat.
08:38À partir du 15 du mois,
08:40c'est très compliqué
08:40de mettre des produits alimentaires
08:43dans son caddie.
08:44Donc, c'est grave.
08:45Et ils ont le sentiment
08:46qu'il y a une inflation
08:47qui a renié leur capacité,
08:49leur pouvoir de consommer.
08:52Et il y a des marges
08:53qui sont prises
08:54par la grande distribution
08:56au milieu
08:57et qui sont intéressantes
08:59aussi à analyser.
08:59C'est le boulot qu'on fait.
09:00On essaie de voir un petit peu
09:01ce qui se passe
09:02dans la valeur des produits
09:04et où est-ce que se fait
09:06l'évaporation.
09:08Quand on voit aujourd'hui
09:08sur le bio,
09:09on a fait une étude
09:10sur la grande distribution,
09:12sur 8 groupes de distribution.
09:13Pour analyser,
09:14c'est 60% de la vente
09:15des produits alimentaires.
09:17Il y a des écarts
09:18qui vont jusqu'à 70%
09:19entre le conventionnel
09:20et le bio.
09:21Où ça va ?
09:23Ça paye quoi ?
09:24Enfin,
09:25ça intéresse
09:25à toutes ces questions.
09:26Avec,
09:26si on regarde un peu
09:27les postes d'émissions
09:29de gaz à effet de serre,
09:29l'alimentation,
09:30c'est 22%
09:31des émissions
09:31de gaz à effet de serre.
09:32C'est le troisième poste
09:33le plus émetteur
09:34quand même après
09:34le transport
09:35et le logement.
09:37Il y a des combats
09:38et vous y participez,
09:39même sans crier,
09:40mais il y a des combats.
09:42Par exemple,
09:43celui qui a été mené
09:44pour proposer
09:45des alternatives
09:46concrètes
09:48aux pesticides.
09:51Vous avez le sentiment
09:52que vous l'avez gagné
09:54ce combat,
09:54finalement ?
09:56On n'a pas eu
09:58une bonne année.
10:00On n'a pas eu
10:00une bonne année
10:01parce qu'il y a eu
10:02la loi du plomb
10:03et il y a eu
10:04la LOA,
10:05la loi d'orientation agricole.
10:07Il y a eu des reculs
10:08et puis surtout,
10:09il y a eu une poussée
10:10parmi les parlementaires
10:14pour détricoter
10:15la réglementation
10:16environnementale
10:16avec une espèce
10:18de petite musique
10:19qui est que
10:20la norme,
10:21ce n'est pas bien,
10:22la règle,
10:22ce n'est pas bien.
10:24Moi,
10:24je me mets à la place.
10:26Rien que nous deux.
10:27Moi,
10:27je suis papa,
10:29bientôt grand-père,
10:31mais moi,
10:31je veux des normes sanitaires.
10:33Moi,
10:33je veux pouvoir acheter
10:35des produits
10:35que je mets dans l'assiette
10:37de mon futur petit-fils
10:39ou petite-fille
10:40et être sûr
10:41de ce que je donne
10:42à manger.
10:43Je veux avoir
10:44des garanties.
10:44Ça s'appelle
10:45de la norme
10:46et on a perdu.
10:47On a perdu
10:47beaucoup de choses
10:48là-dessus.
10:48Mais on a eu
10:49des victoires aussi.
10:50on a entre autres...
10:53En positive,
10:54allons-y.
10:55En positive.
10:55On a maintenu
10:57dans la loi,
10:58alors qu'il y avait
10:58une proposition de loi
11:00pour détricoter,
11:01on a maintenu
11:02dans la loi
11:03l'objectif
11:03de 21%
11:04de terres agricoles
11:05en bio.
11:06Ce n'est pas rien.
11:07D'ici 2030.
11:08Oui,
11:08ce n'est pas rien.
11:08C'est rapide.
11:09Absolument.
11:10C'est rapide.
11:11Et donc,
11:11bon,
11:11mais voilà,
11:14cette année 2025
11:15a été
11:15de courte victoire
11:17et à chaque fois,
11:18il faut s'en féliciter
11:19et il faut tenir.
11:19Oui,
11:20effectivement.
11:20Avec un autre
11:21grand sujet
11:22qui est la biodiversité,
11:24on peut peut-être,
11:25puisqu'on est aussi là
11:26pour faire de la pédagogie,
11:27rappeler pourquoi
11:28le sol,
11:30c'est une évidence,
11:31mais il faut le rappeler,
11:32je pense,
11:32pourquoi le sol
11:33est central
11:35pour notre équilibre,
11:36pour notre santé,
11:39enfin voilà,
11:39pour ce nid
11:41de biodiversité
11:41qui malheureusement,
11:43alors on revient
11:43à l'agriculture,
11:44est parfois
11:46de plus en plus
11:46pauvre
11:47en vie justement.
11:49Il y a une vie
11:50foisonnante
11:52sous nos pieds.
11:53Il y a un autre univers.
11:56C'est ça.
11:56C'est incroyable.
11:59Gaspard Koenig
12:00qui est administrateur
12:01de la fondation,
12:02si vous n'avez pas lu
12:03Humus,
12:04c'est un chouette bouquin
12:05pour découvrir
12:05ce sujet-là,
12:06le sujet des vers de terre.
12:08Et en fait,
12:09la surexploitation
12:10et l'usage
12:12intempestif,
12:13on va dire,
12:14des produits phytosanitaires
12:15ont dégradé
12:16le vivant
12:18dans les sols.
12:20Et ça donne
12:21des sols
12:21qui sont,
12:22qui absorbent
12:23moins bien l'eau
12:23et donc
12:25les impacts
12:26sur les inondations
12:27au moment des effets
12:30du dérèglement climatique.
12:31Donc on a
12:31un lien direct
12:32entre ce que vivent
12:34les citoyens
12:35autour de,
12:36dans ces territoires
12:37et ces sols
12:38qui sont de plus en plus,
12:39qui sont de plus en plus
12:41arides,
12:42secs,
12:43qui absorbent
12:44moins bien l'eau,
12:45qui nécessitent
12:46pour pouvoir produire
12:47d'être boostés
12:48en engrais
12:50nitratés,
12:51émissions carbone
12:52épouvantables,
12:53qui participent
12:54de cette même
12:55détérioration
12:56de la qualité
12:57des sols.
12:58Bref,
12:58on marche sur la tête.
12:59Alors qu'on a
13:00des solutions,
13:00on connaît
13:01les solutions
13:02aujourd'hui
13:03pour pouvoir faire
13:04ce qu'on appelle
13:05de l'agroécologie.
13:06Il faut se méfier des mots
13:07parce que tout le monde
13:07se dit
13:07l'écologie,
13:08l'écologie.
13:09Mais il y a des solutions,
13:10il y a des exploitations
13:11qui marchent très bien.
13:13Encore une fois,
13:13la science a documenté,
13:15a étayé tout ça.
13:16Et quand on parle
13:17de sol,
13:18il y a cet objectif
13:19de zéro artificialisation
13:22nette
13:22d'ici 2050.
13:24Là aussi,
13:25dans cette année
13:26écoulée,
13:27il y a eu un certain
13:28nombre de combats
13:29et de reculs,
13:30en tout cas sur le calendrier.
13:34Là aussi,
13:35c'est assez étonnant
13:36parce que
13:36quand il y a
13:37des inondations,
13:39on explique
13:39que l'artificialisation
13:41a eu un effet
13:42direct sur
13:42l'ampleur
13:44de la catastrophe,
13:46le nombre
13:46de quartiers
13:47de vies
13:48brisées
13:49à cause de ça.
13:50Et malgré tout,
13:51on a effectivement
13:53un certain nombre
13:54de parlementaires
13:55qui combattent
13:55ce zéro artificialisation
13:56parce qu'ils disent
13:57c'est un frein
13:58à la croissance,
13:59dans les communes
14:00c'est inapplicable,
14:00etc.
14:01Comment concilier
14:02les deux ?
14:03Alors nous,
14:04on essaye
14:05de travailler
14:05avec tout le monde.
14:06Et ce qui est
14:08très intéressant
14:09avec le sujet
14:09du ZAN,
14:11je rappelle quand même
14:12pour ceux
14:12qui nous regardent
14:13que c'est
14:15en 2050,
14:17ça veut dire
14:17dans 25 ans,
14:19arriver
14:19à ne plus
14:20bitumer,
14:22à ne plus manger
14:23les espaces
14:24naturels,
14:25dans 25 ans.
14:26C'est dire
14:27à partir de maintenant,
14:28on diminue
14:29l'augmentation
14:30parce qu'on continue
14:32à bouffer
14:33du sol vivant.
14:35Il faut le remettre
14:36dans le contexte.
14:38Ce qui est intéressant
14:38quand on cherche
14:40des solutions,
14:41on analyse
14:42en fait
14:42une situation
14:43qui est une
14:44double contrainte.
14:45On a besoin
14:46de logement.
14:47Il y a des gens
14:49à la rue.
14:49On n'a pas de logement.
14:51On manque
14:51de logements sociaux.
14:53Le logement est cher.
14:54Il est très cher.
14:55Donc,
14:56il faut pouvoir
14:57répondre à ce besoin
14:58de logement
14:58tout en répondant
15:00à l'objectif
15:01que nous avons tous,
15:02c'est de garder
15:02des espaces naturels.
15:04Parce que
15:05quelle vie
15:05on se prépare ?
15:06Et donc,
15:07nous,
15:07on a travaillé
15:08entre autres
15:08avec des associations.
15:11La plus fameuse
15:12d'entre elles
15:12étant la Fondation
15:13pour le...
15:14Je change
15:15de nom.
15:16Pour le logement.
15:19Anciennement,
15:19Abbé Pierre.
15:21Désolé pour ça.
15:22Fondation pour
15:22le logement
15:23des défavorisés.
15:23Le logement
15:24des défavorisés.
15:25C'est ça.
15:25Je n'ai pas encore
15:26bien acquis le truc.
15:27Mais c'est hyper intéressant
15:28de travailler
15:29entre experts,
15:29justement,
15:30de se dire
15:30quelle est la bonne
15:32marche à suivre
15:34pour trouver
15:35et faire émerger
15:35des solutions.
15:36Il y en a plein.
15:38Et ce qui est très amusant,
15:39c'est que les parlementaires
15:40au niveau national
15:41ont beaucoup débattu
15:42sur ce sujet-là,
15:44qu'il fallait déréglementer,
15:45qu'il était urgent
15:46de bouger le calendrier,
15:49etc.
15:49Mais dans les régions,
15:50ça fonctionne.
15:51Nous,
15:51on accompagne
15:52des territoires,
15:53des collectivités locales.
15:54Dans toutes les régions,
15:56le ZAN avance.
15:56On pourrait,
15:59si on parle de mobilité,
16:00parler des ZFE,
16:03les zones à faible émission.
16:04Là aussi,
16:04on voit qu'il y a
16:05plutôt un recul
16:06avec le nombre
16:07de mille
16:08qui s'engagent.
16:08Mais au-delà de ça,
16:10je voudrais qu'on généralise
16:11un petit peu
16:11sur la question
16:12du code environnemental.
16:14Vous parliez des lois
16:16et du droit
16:18et d'un cadre,
16:20finalement,
16:20qui nous rassure.
16:21Je suis d'accord avec vous.
16:23Mais la difficulté
16:24du code environnemental,
16:25c'est que c'est le plus récent
16:26et qui vient se surajouter
16:28à des codes
16:29qui existaient déjà.
16:29Parfois,
16:30il est contradictoire
16:31avec des codes
16:31qui existaient déjà.
16:33Ça fait quand même partie
16:34de cet échec
16:36dont je parlais tout à l'heure.
16:38Peut-être qu'on est allé
16:39un peu trop vite.
16:40Certes,
16:40il y a une urgence environnementale,
16:41mais dans la mise en œuvre
16:42de ce code.
16:44Votre avis là-dessus ?
16:46Je trouve ça...
16:48J'aimerais bien être
16:50lobbyiste du camp d'en face
16:52puisque c'est vraiment
16:53trop facile.
16:54Avec les bonnes images
16:55pour la presse,
16:56avec les trois codes
16:57et les 40 000 pages
16:59de réglementation,
17:00c'est facile.
17:01Moi, je reviens toujours,
17:02c'est notre obsession,
17:03c'est penser au quotidien
17:04des gens.
17:04Qu'est-ce qu'ils veulent,
17:05les gens ?
17:06Ils veulent pouvoir vivre
17:07en bonne santé,
17:09en sécurité,
17:10parce qu'il y a des maisons
17:10qui se fissurent.
17:11Il y a quand même
17:1120% des Français
17:12qui disent qu'ils vont
17:13devoir déménager
17:14à cause des règlements
17:15climatiques.
17:16Il y a des gros enjeux.
17:17Ils veulent pouvoir
17:18choisir des produits
17:20dans leur caddie.
17:21Donc,
17:22on est en train
17:23de manipuler un peu tout ça.
17:24Si on revient aux agriculteurs,
17:26ils vont nous dire
17:27que sur les haies,
17:28il y a 12 réglementations
17:29différentes,
17:30que c'est UPS,
17:31etc.
17:31Oui,
17:32mais on n'est quand même pas
17:34co-responsables
17:35du millefeuille administratif
17:37qui a produit
17:38cette réglementation
17:39débridée.
17:41Il faut que quelqu'un
17:42range la chambre.
17:43Mais nous,
17:43notre sujet,
17:44c'est quand même
17:44de dire
17:45qu'on a besoin
17:46de garantir
17:47et de nous rassurer
17:49sur le fait que,
17:50bah oui,
17:50en 2050,
17:51on va arrêter
17:52de bétonner.
17:53C'est chouette
17:54comme nouvelle.
17:55En 2050,
17:56mon petit-fils
17:57ou ma petite-fille
17:58aura 25 ans.
17:59C'est un truc de dingue.
18:01On ne met pas
18:02de la norme
18:03pour la norme.
18:04Et puis,
18:05sur les agriculteurs,
18:06moi je veux dire un truc
18:06parce que c'est...
18:08J'en connais plein.
18:09On travaille avec
18:10beaucoup d'entre eux.
18:12Vraiment,
18:12c'est horrible
18:13l'agribashing.
18:14C'est horrible
18:15ce que supportent
18:16les agriculteurs.
18:16Ils le disent sous le temps.
18:18Ils ont les nerfs
18:20quand on leur parle
18:21d'écologie
18:22a priori
18:23parce qu'ils disent
18:23mais nous,
18:25qu'est-ce qu'on fait de mal ?
18:26On travaille bien,
18:28on fait de notre mieux
18:28dans des contraintes économiques
18:30qui sont terribles.
18:31Donc,
18:31il y a des gens
18:33qui pour des raisons
18:34électoralistes
18:35soufflent sur les braises
18:36de la colère.
18:37Nous,
18:37on pense qu'on peut
18:38trouver des solutions
18:39avec ces gens-là
18:40et on passe notre temps
18:40à chercher
18:41à les faire émerger.
18:42Alors,
18:43on va continuer
18:43de parler de communication.
18:44Vous êtes le fondateur
18:46de l'agence
18:47Cidiaise
18:48et Fabrice Bonifait
18:50qui préside
18:52entre autres
18:52Genact
18:53et qui vient
18:53d'organiser
18:54l'événement
18:55Play for Life
18:56à la scène musicale
18:57à Paris.
18:57C'était notre invité
18:58la semaine dernière
18:59et il a eu une question
18:59pour vous.
19:00C'est lui qui me pose
19:00une question.
19:01Comme moi,
19:02ça fait des années
19:02que tu es dans ce métier
19:04de la communication
19:05au service de l'essentiel
19:06et voilà,
19:09on a maintenant,
19:10on est à la croisée
19:11des chemins.
19:12On voit bien
19:12qu'il se passe
19:13quand même
19:14dans le monde
19:14et en France
19:15des événements
19:16qu'on n'aurait jamais cru
19:17que ça puisse être possible.
19:19Alors,
19:19quel est ton analyse
19:20déjà toi
19:20de communiquant
19:21de cette situation
19:22et comment tu vois
19:22les entreprises
19:23changer de discours
19:25ou pas
19:26par rapport
19:27à nos thématiques
19:27habituelles
19:28de la durabilité ?
19:30Est-ce que tu penses
19:31que les entreprises
19:34vont maintenir
19:35un discours engagé
19:36ou est-ce qu'elles vont
19:37changer
19:39pour s'adapter
19:40à la conjoncture ?
19:41Donc,
19:41quel est le niveau
19:42de sincérité
19:42en fait
19:43des entreprises
19:43qui sont tes clients
19:45la plupart du temps
19:46et que tu vois évoluer ?
19:47Est-ce que tu penses
19:48qu'il y en a encore
19:48quelques-unes
19:48qui sont sincères
19:49ou est-ce que finalement
19:50les masques tombent
19:51et que les discours d'avant
19:53c'était uniquement
19:54du cosmétique
19:55pour l'image ?
19:57Le niveau de sincérité
19:58des entreprises,
20:00qu'est-ce que vous avez dit ?
20:00Merci Fabrice
20:01pour ce ballon.
20:06Ce n'est pas monolithe
20:07en fait,
20:08ce n'est pas noir et blanc.
20:09Je pense que moi
20:10je connais bien
20:10les entreprises
20:11chez CDIES
20:13ça fait 20 ans
20:14qu'on travaille
20:15exclusivement
20:16sur les stratégies
20:18de transition
20:19des entreprises
20:21et des marques.
20:23Il y a des moments
20:25dans l'entreprise,
20:26il y a des équipes
20:26qui changent.
20:28Ce qui est fou
20:28c'est qu'on peut avoir
20:29des gouvernances
20:31qui ont envie d'avancer,
20:32qui sont très sincères,
20:33qui sont mobilisées
20:34et qui peuvent être remplacées
20:35par une équipe
20:36qui détricote tout.
20:37Ça c'est...
20:38Vous l'avez vécu ?
20:39Ah oui,
20:39puis dans des très belles entreprises.
20:41Donc ça c'est un peu affolant.
20:43Il y a le sujet
20:43du marché mondial.
20:45On a des très belles entreprises
20:46en France
20:46qui vendent sur les marchés
20:47et qui aujourd'hui
20:49se disent
20:49il est urgent de se taire
20:51surtout sur les sujets
20:52de responsabilité sociétale.
20:55Ça c'est quand même
20:56très embêtant.
20:56On en parle souvent
20:57avec des groupes internationaux
20:59quand j'ai leur représentant ici.
21:00Le marché américain
21:01c'est...
21:01Exactement.
21:02Il faut changer la façon de...
21:03Il y a des mots
21:04qu'on n'utilise plus.
21:05Ça ne veut pas dire
21:05que la stratégie...
21:05C'est fou.
21:06La stratégie...
21:07Bien sûr,
21:07ça ne veut pas dire
21:08que la stratégie
21:09fondamentalement va changer
21:11mais en tout cas
21:12on emploie des mots différents.
21:13C'est là le sujet
21:14de la sincérité Thomas.
21:15C'est peut-être là
21:16où on n'a pas la même perception
21:18on n'est pas à la même place
21:19mais c'est là
21:20qu'on voit
21:21des entreprises
21:22qui aujourd'hui
21:23alors qu'elles arrêtent
21:25lèvent le crayon
21:26devant les journalistes
21:27continuent à dire
21:28on continue
21:30on ne lâche rien.
21:30Et à la fois
21:34c'est tellement humain
21:35il y a un moment de panique
21:39et à la fois
21:39je voudrais rajouter un truc
21:41à Fabrice
21:41qui connaît bien le sujet
21:42c'est la CFRD
21:44Donc là
21:45la réglementation européenne
21:47sur le bilan
21:48On a beaucoup travaillé
21:48exactement
21:49beaucoup travaillé
21:50sur les rapports
21:51de durabilité
21:51on pilote
21:53des colonnes de chiffres
21:55sur les impacts
21:56de l'entreprise
21:56on a construit
21:57quand même
21:57dans le cockpit
21:59des entreprises
22:01vraiment des indicateurs
22:04qui sont
22:04étayés
22:05sérieux
22:06puissants
22:06etc
22:07donc
22:07ça ne s'est pas arrêté
22:09Non c'est ce que j'allais vous dire
22:10des entreprises
22:11On est outillé
22:12pour voir
22:13qui nous télise
22:14Voilà
22:14des entreprises
22:15qui ont quand même
22:15amorcé ce virage
22:17plus ou moins vite
22:19plus ou moins sincère
22:20et plus ou moins profond
22:21le virage
22:22enfin bon
22:22si elles ont pris ce cap
22:25elles ne vont pas forcément
22:28en changer
22:28Non et puis il y a un truc
22:29qui est évident
22:30c'est que
22:31toutes les entreprises
22:32savent
22:32je crois maintenant
22:34qu'elles ne peuvent pas
22:36aller contre
22:38l'attente
22:40des collaborateurs
22:41on parle des jeunes collaborateurs
22:43mais les vieux aussi
22:44les collaborateurs
22:45aujourd'hui
22:45ils perçoivent immédiatement
22:47la dissonance cognitive
22:48quand il y a un message
22:50à l'externe
22:50qu'ils ne vivent pas
22:52en interne
22:52et les consommateurs
22:54sont très attentifs
22:55j'en parlais tout à l'heure
22:56ils sont très attentifs
22:57les gens sont intelligents
22:58les gens sont inquiets
22:59mais ils sont malins
23:01et ils veulent avoir
23:01des solutions
23:02et quand il y a
23:03un décalage
23:04entre le propos
23:05d'une marque
23:06ou d'une entreprise
23:06et la réalité
23:08de son offre
23:09ou de son produit
23:09ça ne va pas durer
23:11donc en général
23:12les téléspectateurs
23:15qui sont aussi
23:15des consommateurs
23:16s'en rendent compte
23:16ce chiffre
23:17c'est la banque centrale européenne
23:18qui nous le donne
23:19sur les risques
23:22finalement
23:22pour les entreprises
23:24liées à la dégradation
23:25des écosystèmes
23:26ou aux aléas climatiques
23:28majeurs
23:2872% des entreprises
23:30de la zone euro
23:30ça représente
23:31environ 3 millions
23:32d'entreprises
23:33seront confrontées
23:33à d'importants problèmes économiques
23:35en raison de la dégradation
23:36des écosystèmes
23:37on revient à la question
23:38de la biodiversité
23:38dont on parlait tout à l'heure
23:40et finalement
23:41ma question
23:43c'est sur la prise de conscience
23:44est-ce que
23:44la prise de conscience
23:46de ce risque
23:47existe
23:48et donc
23:48incite les entreprises
23:50qui ont commencé
23:51à prendre ce cap
23:52à le garder
23:53vous voyez ce que je veux dire
23:54je pense qu'il y a vraiment
23:56des niveaux de conscience
23:57il y a des grandes entreprises
24:00aujourd'hui
24:00qui savent parfaitement
24:02que leur chaîne de valeur
24:03est complètement connectée
24:05à la nature
24:06je pense à LVMH
24:08par exemple
24:09quand vous faites
24:10des vins espiritueux
24:11quand vous faites
24:12du champagne
24:13ou du cognac
24:13les sols
24:16vous en préoccupez
24:17c'est un patrimoine
24:19essentiel
24:20accompagner
24:21les viticulteurs
24:22pour changer de méthode
24:23pour pouvoir
24:24garder ce patrimoine
24:26c'est un asset
24:27essentiel
24:28je peux vous dire
24:29que plus personne
24:30ne rigole
24:30sur ces sujets là
24:31donc il y a plein
24:32plein de
24:33dans l'agroalimentaire
24:36on a tous ces sujets là
24:38moi je pense que
24:39ça c'est acquis
24:40maintenant il faut voir
24:42comment est-ce que
24:43c'est piloté
24:43et si on a aux manettes
24:45des entreprises
24:46des gens qui sont
24:47court terme
24:47c'est à dire
24:48quarter par quarter
24:49et en ce moment
24:50comme l'économie
24:51ne va pas très bien
24:53on a un peu
24:53cette tendance là
24:54ou s'il y a des gens
24:55qui regardent
24:57le temps long
24:57en se disant
24:58on a des assets
24:59qui sont essentiels
25:00et la nature
25:01en fait partie
25:02merci beaucoup
25:04Gilles Dosbonnel
25:04c'était passionnant
25:05je vous dis à bientôt
25:06merci Thomas
25:07sur Be Smart for Change
25:08et c'est l'heure
25:09de notre rubrique
25:09start-up
25:10tout de suite
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