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  • il y a 2 jours
République tchèque, Géorgie, drones en Europe

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00:00Générique
00:00Et bienvenue, ravi de vous retrouver comme chaque dimanche matin dans Les Informés de l'Europe,
00:12votre émission de débat de décryptage autour de l'actualité européenne avec vous.
00:16François Baudonnet, bonjour.
00:17Bonjour Adrien, bonjour à tous.
00:19Vous êtes rédacteur en chef de la rédaction européenne de France Télévisions.
00:24Beaucoup de choses à voir cette semaine puisque nous allons partir en République tchèque
00:28avec des élections qui viennent de se terminer.
00:31Nous allons évoquer la Géorgie avec de nouvelles manifestations.
00:35Nous parlerons également de la suite de ces survols de drones dans le ciel européen.
00:41Nous allons commencer par la République tchèque mais juste avant, François, vous nous présentez nos deux invités.
00:45Absolument, nos deux informés de l'Europe sont ce matin Valentin Pasquezone
00:50qui est journaliste au pôle international du site franceinfo.fr, le site maison, il faut le rappeler.
00:56Et Stéphane Vernet, rédacteur en chef délégué du quotidien Ouest France à Paris.
01:02Et donc direction Prague pour commencer, François, avec ses élections législatives
01:06et la victoire d'un milliardaire autoproclamé trumpiste.
01:10Et oui c'est ça, on a envie de dire encore un en Europe.
01:13Il s'appelle André Babis, c'est le Trump tchèque.
01:17Donc il a 71 ans, il est milliardaire et il a pour ambition de reprendre la tête de la République tchèque,
01:23ce pays d'à peine 11 millions d'habitants.
01:25Alors André Babis a remporté hier une nette victoire sur la coalition sortante du Premier ministre de Centre droit.
01:32Alors j'ai dit reprendre la tête parce qu'en fait il a déjà dirigé ce pays de 2017 à 2021.
01:39Alors Babis n'est pas proprement parlé ce qu'on pourrait appeler un euroforme,
01:43mais c'est plutôt un euroceptique.
01:45Vous savez il est contre l'adoption de l'euro par la République tchèque,
01:48il critique la politique migratoire de l'Union Européenne,
01:52mais il devrait je dirais non pas être sur la ligne vraiment dure d'un Viktor Orban.
01:58Et on va voir ça tout de suite avec Sébastien Baer qui est notre envoyé spécial à Prague.
02:04Sébastien, qu'est-ce que cette victoire du Trump tchèque pourrait changer pour l'Union Européenne
02:09et en particulier bien sûr pour son soutien à l'Ukraine ?
02:12Alors pour l'Union Européenne, lui assure que ça ne va rien changer.
02:17Je lui ai posé la question hier soir à son QG de campagne, il a d'ailleurs répondu en français.
02:20Pas question par exemple d'imaginer un référendum sur la sortie de l'Union Européenne
02:24comme le réclame l'extrême droite qui fait figure de potentiel partenaire de coalition pour André Schbabich.
02:29De toute façon avec ces 8%, le parti d'extrême droite ne sera pas en mesure d'imposer ce référendum.
02:34En fait les 27 vont voir arriver à leur table certes un homme politique
02:38mais aussi un chef d'entreprise, milliardaire à la tête d'un conglomérat chimique et alimentaire.
02:43Un patron en fait qui a besoin aussi de l'Europe pour ses affaires.
02:47Cela n'empêche pas André Schbabich d'être critique vis-à-vis de l'UE,
02:50de réclamer des réformes pour la rendre par exemple plus compétitive.
02:54Babich pour qui clairement l'Europe ne sera pas la priorité,
02:57beaucoup moins en tout cas que pour le Premier ministre Petr Fiala.
03:00Il veut faire passer les tchèques en premier.
03:01Il juge que le gouvernement sortant a négligé la population
03:04en se focalisant sur le soutien à Kiev et sur l'aide aux 400 000 réfugiés ukrainiens arrivés ici.
03:10Sa priorité est donc consacrer les ressources à sa population
03:13pour les retraites, les salaires, pour baisser la fiscalité, pour lutter contre l'inflation.
03:17Babich souhaite aussi revoir l'initiative internationale dirigée par son pays
03:21pour fournir à Kiev des obus d'artillerie.
03:23Là encore, il considère que les dépenses sont bien trop élevées
03:26à un moment où la République tchèque a plus que jamais besoin d'argent.
03:29Sébastien Baer, envoyé spécial de France Info à Prague
03:32avec les moyens techniques de Nicolas Mathias.
03:35Merci beaucoup.
03:36Alors André Babich est à la tête du mouvement qui s'appelle ANO,
03:39qui veut dire oui en tchèque,
03:41mais c'est aussi l'acronyme de Action des Citoyens Mécontents.
03:45Ce qui prouve bien que c'est ce vent de révolte et de protestation
03:49qui souffle un peu partout en Europe et particulièrement dans sa frange orientale.
03:52A noter, et c'est important, qu'André Babich a fondé au Parlement européen
03:58le groupe Patriote pour l'Europe.
04:00Et devinez qui on retrouve dans le groupe Patriote pour l'Europe ?
04:02Le RN à tout hasard ?
04:03Et oui, et qui est son président ?
04:05Jordan, non ?
04:07Bardella, vous avez raison.
04:08Voilà.
04:09Bon, Valentine Pasquezone, je commence avec vous.
04:12On a donc entendu un neurosceptique parorophobe,
04:16quelqu'un qui a des doutes sur le soutien à l'Ukraine,
04:18qui préfère, en fait c'est un peu République tchèque d'abord,
04:22si on fait de la comparaison avec Donald Trump.
04:24Est-ce qu'à Bruxelles, il y a des raisons d'être inquiets
04:26sur le fait que maintenant, la République tchèque,
04:29elle aussi, se retrouve dans un camp un petit peu éloigné de l'Europe ?
04:32Oui, mais il y a cette crainte d'un renforcement de ce bloc
04:35davantage orophobe, davantage prorusse avec la Hongrie et la Slovaquie.
04:39Donc, est-ce que la République tchèque va venir s'ajouter à ce bloc-là ?
04:43Après, je pense qu'il faut attendre un peu les prochains jours
04:46et voir comment se bâtit cette nouvelle coalition gouvernementale.
04:51André Jbabis, à ce stade, n'a pas de majorité.
04:54Est-ce qu'il va s'allier avec un parti d'extrême droite,
04:56avec d'autres partis à droite ?
04:58Quelles sont ses possibilités là-dessus ?
05:00Alors, il a en fait une possibilité d'alliance avec un parti d'extrême droite,
05:03le SPD, qui est très anti-européen,
05:05qui est autour de 7%, 7-8% des voix,
05:08et un autre parti de droite qui s'appelle les Automobilistes,
05:11pareil, autour de 7-8% des voix.
05:14Donc, il se posera cette question-là.
05:16Après, je pense qu'André Jbabis a quand même envoyé quelques signaux,
05:19quelques premiers signaux de pragmatisme, on va dire.
05:21Déjà, on le rappelle, c'est un homme d'affaires,
05:23un milliardaire qui a des intérêts commerciaux en Europe.
05:27Et puis, il s'est dit hier soir, lors de son discours,
05:29il s'est dit pro-européen, pro-OTAN,
05:31à voir si ça se confirme dans les faits.
05:34Mais il a envoyé quelques premiers signaux un peu rassurants.
05:37Et il doit rencontrer, je crois, aujourd'hui, le président, François Baudané.
05:40Juste un mot quand même pour aller un tout petit peu plus loin.
05:43Ce qui est quand même frappant, c'est que si on regarde sur les 10 ou 15 dernières années,
05:47en arrière, toute cette frange orientale de l'Europe,
05:49elle est plus que forcément tentée de mettre au pouvoir des personnes comme ça,
05:54qui sont, si ce n'est europhobes, on l'a dit, mais au moins eurosceptiques.
05:58Il y a la Hongrie, mais il y a aussi la Pologne.
06:02Alors, la Pologne, un premier ministre qui ne l'est pas,
06:05mais qui a un président, enfin, c'est une cohabitation.
06:07Donc, ça reste extrêmement compliqué.
06:09La Slovaquie.
06:09On a la Slovaquie et on a, évidemment, avec FITSO.
06:13Donc, on voit quand même qu'à chaque fois qu'il y a des élections,
06:16la tentation est très forte.
06:18Et très souvent, je dirais, ça tombe du côté de la pièce qui est le côté eurosceptique.
06:22Stéphane Vernet, on peut quand même s'interroger.
06:24Quand on parle, effectivement, Slovaquie, République tchèque, Hongrie,
06:28on pourrait se dire que ce sont des pays qui sont,
06:30alors, c'est l'Europe centrale, mais qui sont plus à l'est quand même,
06:33qui sont donc potentiellement plus préoccupés par ce qui se passe en Ukraine.
06:39Et pour autant, ce ne sont pas les partis les plus pro-européens qui arrivent en tête.
06:43C'est quoi les motivations des électeurs ?
06:44Non, je crois qu'il y en a plusieurs.
06:45C'est multiple.
06:46D'abord, je pense qu'il y a une tentation de l'homme fort, en fait.
06:48On vit dans un monde de plus en plus incertain.
06:50Ce sont des pays qui ont une histoire très compliquée par rapport à la Russie,
06:52qui ont des difficultés à se placer par rapport à l'Europe
06:56et qui cherchent un positionnement qui consiste d'abord à assurer leur propre protection.
07:01Vous l'avez très bien dit.
07:03Le parallèle avec Donald Trump, c'est le côté MAGA, America Great Again.
07:07Aujourd'hui, ce sont des pays qui choisissent des leaders,
07:09qui leur promettent de donner une priorité absolue à leurs intérêts propres, à leurs concitoyens.
07:15Donc, moi, je pense que ça a été très bien dit par François tout à l'heure,
07:21quand il parle d'un vent de protestation qui s'exprime particulièrement sur la frange orientale de l'Europe.
07:28Il y a la question, effectivement, du positionnement vis-à-vis de la Russie.
07:32On parle de pays qui vivent dans la hantise d'un retour des Russes.
07:37C'est ça qui est curieux.
07:39Ça peut paraître paradoxal.
07:40C'est paradoxal et c'est contre-productif.
07:43Sauf si vous vous dites qu'en fait, un des moyens aussi de se protéger des Russes,
07:49ce n'est pas quelque part de rechercher une alliance avec eux et de se mettre du bon côté du Manche.
07:55Ça, c'est le cas Orban, par exemple.
07:56Alors, c'est le cas Orban, mais si vous voulez, il faut avoir en tête que dans la stratégie de ces États-là,
08:03le rapprochement avec l'Europe, il s'est toujours fait de pair avec le rapprochement et l'intégration dans l'OTAN.
08:08Et en réalité, en fait, ces pays d'Europe centrale, enfin, pas d'Europe centrale, enfin, oui, d'Europe centrale, pardon,
08:14ont toujours recherché une protection militaire à travers l'OTAN
08:17et donc une alliance avec les États-Unis pour les protéger militairement
08:20et un développement économique et une protection diplomatique et économique par l'intégration avec l'Union européenne.
08:29Et on n'est pas sortis de ça, quelque part, si vous voulez.
08:32C'est-à-dire que ce sont des États qui sont persuadés que l'Europe est incapable de les protéger militairement des Russes.
08:38Et donc, cette recherche d'alliance à la fois, une alliance avec les Russes, par exemple, en dénonçant le soutien à l'Ukraine, est une stratégie.
08:53Et vous avez un Donald Trump, aujourd'hui, qui incarne cette espèce d'entre-deux.
08:57Parce qu'en fonction des périodes, on ne sait plus où il est, on ne sait plus.
09:01Et donc, je pense qu'il joue sur ces deux tableaux, si vous voyez ce que je veux dire.
09:05On va continuer les échanges, on va prendre la direction de la Géorgie dans quelques secondes.
09:10C'est juste après l'essentiel de l'actualité.
09:12En une minute, il est 10h moins 10, Manon Lombard-Brunel.
09:15L'Egypte au cœur, aujourd'hui, de négociations, source de beaucoup d'espoir au Proche-Orient.
09:20Discussions indirectes entre Israël et le Hamas à propos du plan de paix à Gaza, présenté cette semaine par Donald Trump.
09:27Le Premier ministre israélien dit espérer un retour de tous les otages dans les prochains jours.
09:31Donald Trump en vient d'en parler, qui a par ailleurs signé hier un décret aux Etats-Unis.
09:35Il autorise l'envoi de 300 gardes nationaux à Chicago.
09:39Cela intervient alors qu'une juge fédérale a bloqué hier le déploiement de ces gardes à Portland.
09:44Les manifestations qui ont touché la ville ne représentent, selon elles, pas de danger de rébellion.
09:49Les démineurs de Bordeaux envoyés hier à Saint-Holais, en Dordogne, au bureau de poste,
09:53où deux colis piégés ont été retrouvés en début d'après-midi.
09:56Un autre de ces colis a même explosé plus tôt dans la journée, dans la fourgonnette du facteur.
10:01Ils étaient à la destination d'un député, d'une humoriste et d'une journaliste.
10:05Et puis la finale aura lieu à midi, heure française, après la qualification historique ce matin du pongiste Félix.
10:11Le bras en finale du grand smash de Chine.
10:14C'est la première fois qu'un Français atteint ce stade de la compétition.
10:17C'est l'équivalent d'un grand chelème en tennis.
10:21France Info
10:22Les informés de l'Europe
10:25François Baudonnet
10:27Adrien Beck
10:29Et toujours avec Valentine Pasquezone, journaliste au pôle international du site franceinfo.fr
10:35et Stéphane Werner, rédacteur en chef délégué du quotidien Ouest France.
10:40François Baudonnet, nous allons évoquer dans quelques secondes les drones
10:44qui continuent de survoler un certain nombre de lieux en Europe.
10:47Avant cela, vous vouliez dire un mot de la situation en Géorgie avec de nouvelles manifestations ?
10:54Oui, parce que c'est un pays qu'on suit depuis plusieurs mois, j'ai envie de dire malheureusement.
10:58Hier, il y avait des élections locales en Géorgie.
11:02Il y avait un appel pacifique à manifester de la part du mouvement pro-européen.
11:09Ce pays, en fait, est tiraillé entre deux forces, l'une pro-européenne, l'autre pro-russe.
11:14Tout s'était bien passé dans la journée, jusque dans la soirée où des manifestants ont tenté d'entrer dans le palais présidentiel.
11:24Alors, il faut savoir qu'il y a eu des élections récemment en Géorgie
11:27et qui ont vu la victoire du parti rêve géorgien, qui est en fait un parti absolument pro-russe.
11:34On va dire les choses telles qu'elles sont.
11:36Et ce qui s'est passé hier, finalement, ça vient, je crois, renforcer la mainmise de ce parti, ce parti pro-russe, rêve géorgien.
11:46Parce qu'il dit, regardez, voyez ce qui se passe, en fait, les pro-européens ne respectent pas l'état de droit.
11:51Ils sont violents et ils essayent de rentrer par la force dans le palais présidentiel.
11:56Il faut savoir quand même que 80% des géorgiens, quand on les interroge, 80% des géorgiens sont pro-européens.
12:01Ils voudraient que leur pays entre dans l'Europe.
12:04Donc, chaque jour en Géorgie, on n'en parle pas régulièrement sur les médias en France.
12:10C'est ce que nous faisons ce matin.
12:11C'est ce que nous faisons ce matin et je suis très content de le faire.
12:13Mais il faut savoir qu'il se passe très régulièrement des choses en Géorgie.
12:17Et rappelons que toute une partie de la Géorgie, deux parties de la Géorgie, l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie,
12:22sont aux mains de forces soutenues par la Russie.
12:26Passons, justement, puisqu'on en parait de la Russie, passons à ces inquiétudes qui sont toujours là.
12:30Après quelques jours, quelques semaines marquées par des survols de drones dans le ciel européen,
12:38on l'a évoqué la semaine dernière sur ce plateau, la question de se doter d'un mur anti-drone.
12:43Il y a une dizaine de pays qui le demandent.
12:46Les chefs d'État se sont réunis cette semaine pour en parler à Copenhague.
12:51Stéphane Vernet, est-ce qu'on peut imaginer que ce mur anti-drone va voir le jour ?
12:57Et surtout, pourquoi à l'heure actuelle, on a l'impression de ne toujours pas savoir de quoi exactement on parle
13:03et on n'a pas vraiment répondu à ce sujet ?
13:07Sur le mur anti-drone, je ne sais pas.
13:09Parce qu'en fait, la question, c'est par rapport aux événements et à ce qui se passe,
13:14c'est-à-dire qui est à la manœuvre ?
13:15La vraie question, c'est qui est à la manœuvre ?
13:17On accuse les Russes de coordonner les opérations.
13:21Mais en réalité, pour l'instant, on n'a pas de preuves formelles de qui est derrière.
13:27On peut avoir aussi des gens qui sont payés en crypto-monnaie, etc.
13:31Pour intervenir, ça, c'est la piste du ministre belge de la Défense.
13:35Et la problématique, c'est que d'où partent ces drones ?
13:39Qui les pilote ? Quel est le matériel embarqué ?
13:42Quel est le type de drone dont on parle ?
13:43Et en fait, créer un mur anti-drone, c'est…
13:47Il faudrait déjà peut-être arriver à savoir de quoi on parle pour l'instant.
13:50Exactement.
13:50C'est un dispositif, en fait, si vous voulez, qui est fait pour protéger une frontière
13:54contre des drones plutôt de type militaire.
13:58Donc, en fait, on est dans l'ordre de la Défense nationale.
14:00Alors que là, dans les opérations auxquelles on insiste, on est ailleurs, si vous voulez.
14:06On est dans un autre espace et qui nécessite peut-être d'autres réponses
14:12ou d'autres interventions, d'où questions par rapport au mur.
14:15Valentin Pasquezone, est-ce qu'on explique aussi pourquoi on n'en a pas vraiment abattu
14:20encore des drones ?
14:21Je crois qu'Emmanuel Macron a dit qu'il était favorable.
14:23Est-ce que tous les États européens vont dans la même direction ?
14:26Pas tous.
14:27Alors, certains sont en effet très clairs sur la possibilité d'abattre des drones.
14:31Emmanuel Macron l'a dit très clairement.
14:33Ils doivent être détruits.
14:35La Lituanie est en train de faciliter un peu ses règles pour pouvoir les abattre plus facilement.
14:39Le ministre de l'Intérieur allemand aussi a très clairement dit, en fait, ces drones
14:43qui sont, enfin, ces incursions sur nos territoires, on doit pouvoir détruire, on doit pouvoir
14:47abattre ces drones.
14:49Et puis, vous avez des voies un petit peu plus réservées, plus lointaines aussi de ces menages.
14:54Moins concernés.
14:55Moins concernés.
14:56Je pense notamment à l'Italie, à la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, qui,
15:00elle, dit, attention, il ne faut peut-être pas répondre aux provocations tout de suite.
15:04Donc, voilà, qui pose un peu un argument de prudence.
15:07Mais pour autant, on ne comprend toujours pas pourquoi on n'en a pas abattu, pourquoi
15:10on n'en a pas récupéré d'une certaine façon.
15:14Oui, en fait, il y a une difficulté qui est liée au fait que ce sont de petits appareils
15:18qui sont, enfin, voilà, difficilement, assez difficilement détectables.
15:22Et puis, il y a aussi la question de comment on les intercepte, comment, en fait, est-ce
15:26qu'on envoie des missiles pour les intercepter alors que ce sont de petits appareils et qu'on
15:30peut trouver peut-être des formules moins chères.
15:32Oui, c'est ça, on n'a pas forcément les outils encore pour ça.
15:35Sachant qu'on sait qu'un missile, ça coûte quand même très, très cher.
15:37Et donc, abattre un drone avec un missile, ce n'est peut-être pas la bonne idée, François
15:40Baudonnet.
15:41Oui, mais sachant qu'en plus, à chaque fois, ça s'est passé au-dessus d'un aérodrome.
15:44Donc, en fait, d'abord, le drone, une fois détruit, serait tombé sur des avions.
15:49Il aurait pu abîmer des avions.
15:50Et puis, surtout, tuer ou blesser des gens.
15:53Et puis, on ne lance pas un missile sur un aéroport, en gros.
15:56Donc, ça, ça joue énormément.
15:59La difficulté, c'est plutôt de voir arriver ces drones.
16:03Parce que ce sont des appareils qui volent assez lentement, aux alentours de 200 km heure.
16:07À chaque fois, c'était dans des zones où il y a des radars civils et des radars militaires
16:11absolument partout.
16:12La question est pourquoi on ne les a pas vus arriver.
16:15Oui, on ne sait pas d'où ils arrivent.
16:17On ne sait pas où ils repartent non plus, d'ailleurs, nécessairement.
16:19En fait, la question, je crois, c'est que si ce sont des drones russes, si je mets
16:25un si, quand même, la probabilité est assez forte.
16:28La question, c'est de savoir qu'est-ce que cherche Vladimir Poutine.
16:31Je crois que, d'abord, il ne cherche pas la confrontation directe.
16:34Parce que sinon, il ne le ferait pas avec des drones.
16:36Il le ferait avec des MiG-21.
16:37Et on serait entré dans quelque chose qui s'appelle la guerre.
16:40Donc, ça, c'est la première chose.
16:41En revanche, ce qu'il cherche, c'est à nous tester.
16:44Il cherche à tester l'OTAN.
16:45On vient de voir, et Valentin l'a très bien expliqué, que déjà, on se rend compte
16:49que chaque pays a une position différente par rapport aux drones.
16:53Certains veulent, effectivement, qu'ils soient abattus.
16:57D'autres ne le souhaitent pas.
16:59Donc, ça, ils voient.
17:00Et aussi, ce test, c'est justement, quelle est notre capacité de réponse ?
17:04Est-ce qu'on est capable de les arrêter ?
17:06Et pour l'instant, ce test est positif pour Vladimir Poutine.
17:10Parce que nous avons été incapables d'arrêter ces drones.
17:13Un tout petit mot, Stéphane Vernet.
17:14C'est pour l'instant l'Europe du Nord, un peu de l'Est, un peu l'Allemagne qui a été touchée.
17:19La France, pas tellement.
17:20Pour autant, on a vu des drones du côté de Munich.
17:24Pourquoi pas chez nous encore ?
17:25Non, pas que je le souhaite, mais je vous pose quand même la question.
17:28Je ne sais pas.
17:30Probablement que ça va nous arriver.
17:31Il n'y a pas de raison que ça ne nous arrive pas.
17:32Sauf si, effectivement, c'est une action concertée qui concerne plutôt la Scandinavie, le Nord,
17:36les pays limitrophes de la Russie.
17:39Moi, je ne crois pas.
17:40Je pense qu'on va y arriver.
17:41Peut-être qu'une des réponses, peut-être que l'intervention, l'arraisonnement du Pouchpa au large de Saint-Nazaire est une réponse.
17:48Le navire de la pleine fantôme russe.
17:49La marine n'a rien trouvé sur ce navire, mais si, effectivement, c'était le navire porteur de drones,
17:54on aurait pu peut-être avoir des incursions à l'ouest de notre pays.
17:58Merci à vous, Stéphane Werner, rédacteur en chef délégué de West France.
18:03Merci, Valentine Pasquezone, journaliste au Pôle international de FranceInfo.fr.
18:07Et merci, bien sûr, François Baudonnet.
18:09Et merci à vous d'avoir suivi les informés de l'Europe.
18:12Bon dimanche.
18:13Bon dimanche.

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