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  • il y a 6 semaines
Avec Bruno Cautrès, politologue et chercheur au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et au CEVIPOF (le centre de recherche politiques de Science Po)
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Transcription
00:00Et en ce samedi matin, c'est l'heure de l'actualité en plus et de comprendre en réalité les différentes voies de passage qui s'offrent au Premier ministre
00:07après les différentes annonces hier sur le parvis de Matignon. Bonjour Bruno Cotteres.
00:13Bonjour.
00:13Vous êtes politologue et chercheur au Centre National de la Recherche Scientifique, ce qu'on appelle plus communément en effet le CNRS,
00:19et au Cevipof, le Centre de Recherche Politique de Sciences Po.
00:22L'annonce qui a quand même, on va dire, été retentissante hier, c'est la volonté du Premier ministre de se priver du fameux 49-3,
00:30l'outil qui permet en réalité au gouvernement de passer en force devant le Parlement, pardon, le gouvernement devant le Parlement de passer en force.
00:38Certains évoquent, on va dire, un suicide politique. Est-ce que vous le rejoindriez ? Est-ce que vous rejoindriez ce type d'analyse ? Bruno Cotteres.
00:45D'abord, oui, c'est sûr que le Premier ministre se priverait d'un des outils les plus importants de nos institutions
00:53pour que le pouvoir exécutif puisse, au bout du compte, faire passer un texte auquel il tient beaucoup,
01:00en l'occurrence le projet de budget. Par contre, je serais plus nuancé sur l'idée d'un suicide politique.
01:08D'abord, pour une raison assez simple. En fait, si l'annonce paraît un peu spectaculaire, ce n'est pas finalement si fondamental ou si extraordinaire que ça.
01:17Le Premier ministre, de toute façon, n'aurait pas eu les moyens politiques de se servir du 49-3.
01:22S'il était conduit à se servir du 49-3, c'est forcément qu'il n'aurait pas convaincu les oppositions de le rejoindre sur son projet de budget.
01:30Et donc, d'une certaine manière, il se serait exposé à la motion de censure.
01:34Donc, les oppositions, c'est déjà un moyen de pression qu'elles avaient sur le Premier ministre.
01:39Et par ailleurs, pour nos auditeurs, il faut rappeler que nos institutions de la Ve République donnent au pouvoir exécutif d'autres moyens.
01:47Le vote bloqué ou alors la possibilité, si jamais on n'avait pas du tout d'accord à la fin de l'année sur le budget, de faire passer le budget par ordonnance.
01:56Alors, c'est ce que j'allais vous dire. Parmi les outils, on va dire qu'il y a encore dans le miroir du Premier ministre, il y a ces fameuses ordonnances.
02:02C'est-à-dire que, si à un moment, les discussions s'enlisent totalement au Parlement, il y a moyen de dire, écoutez, les discussions sont, on va dire, à un tel niveau d'immaturité, de compliqué, que qu'est-ce qu'on va faire ?
02:13Hop là, ordonnance, et on essaie de faire passer le budget ainsi, c'est ça ?
02:16Voilà, en tout cas, les principaux éléments du budget, ceux qui permettent de faire face aux dépenses courantes de l'État, payer ses fonctionnaires ou de collecter les impôts.
02:28Donc, évidemment, le pouvoir exécutif a les moyens. Nous ne sommes pas dans une situation où nous serions, vous savez ce que les Américains appellent le shutdown ?
02:36Mais c'est ce qui est en train d'ailleurs de se passer outre-Atlantique.
02:38Voilà ce qui est en train de se passer, c'est-à-dire la possibilité que, d'un seul coup, le guichet de l'administration ferme, les fonctionnaires ne seraient plus payés.
02:46On n'est pas dans cette situation en France. Parce que, d'une certaine manière, fort heureusement, on a des outils qui permettent d'assurer que le pays dispose d'un budget,
02:55même si ce n'est pas complètement le budget que le Premier ministre aurait souhaité.
02:58Mais Bruno Cotteres, vous, qui êtes aussi politologue, chercheur au CNRS et au Cevipov, je le rappelle également,
03:04est-ce qu'il n'y a pas, dans cette volonté, en réalité, du Premier ministre d'avoir fait cette petite annonce, on va dire, un peu surprise,
03:09l'idée de dire qu'on ne va pas s'intéresser aux 49-3, l'idée de la jouer très collective quand même,
03:14l'idée d'essayer de trouver des voies de passage avec les partenaires sociaux, les différentes forces politiques,
03:18de leur demander de prendre leurs responsabilités, est-ce que ce n'est pas fidèle à une certaine volonté des Français actuellement ?
03:25Oui, sans doute que l'idée, à titre très général, est une idée qui est assez populaire,
03:31c'est l'idée, au fond, selon laquelle il faudrait que les politiciens se mettent autour de la table,
03:35discutent, arrivent entre eux, à trouver une solution pour obtenir un budget,
03:40mais ça, c'est une idée qui est très générale, parce qu'après, quand on rentre dans le détail,
03:43si on demande aux Français, bon, d'accord, ils sont autour de la table pour discuter,
03:48mais quel contenu à la discussion ? Quelles sont les priorités du budget ?
03:53Au fond, au bout du compte, la grande question que tout le monde se pose,
03:56qui va payer l'addition ?
03:58C'est ça.
03:58Et là, on voit qu'on a des éléments de désaccord très importants,
04:01non seulement entre partis politiques, mais aussi entre les Français eux-mêmes.
04:07Mais justement aussi sur la volonté, on va dire, des Français,
04:11qu'au bout d'un moment, les politiques s'accordent,
04:12parce qu'on ne va pas passer notre vie à discuter pour ne jamais prendre de décisions,
04:15il y a cette question de la taxe.
04:17On a vu cette option sur, en effet, l'idée de taxer le patrimoine financier
04:22sans trop vraiment savoir ce que c'est.
04:23On voit visiblement que le Premier ministre est en train de tendre la main
04:26vers la gauche de son échec qui est politique,
04:29en promettant donc un moment un peu plus de recettes fiscales
04:31par différents impôts ou mécanismes similaires.
04:35Comment vous analysez en ce moment, Bruno Codresse,
04:37le rapport entre les Français et l'impôt ?
04:39On sait, enfin, est-ce qu'on est si proche que ça
04:42de la fameuse rupture du contrat social qu'on entend parfois ici et là ?
04:48Ce qui est sûr, c'est que le niveau d'imposition du pays
04:51est un niveau d'imposition que tous les économistes,
04:54tous les spécialistes s'accordent à reconnaître
04:56comme un des plus importants du monde occidental.
04:59Ça, c'est absolument...
05:00Est-ce que les Français ont conscience ?
05:02Est-ce que ça rentre suffisamment dans le sommet des préoccupations ?
05:06Vous savez, on a une double prise de conscience,
05:08la prise de conscience sur la dette,
05:09qui a fait des bons spectaculaires dans les enquêtes d'opinion.
05:13Aujourd'hui, c'est le troisième, quatrième sujet de préoccupation.
05:16Et puis prise de conscience qu'on ne peut pas continuer
05:19à presser, presser, presser pour faire sortir des impôts le pays.
05:23Et donc, il faut trouver un changement.
05:26C'est peut-être la rupture que les Français ont en tête.
05:29Ce n'est peut-être pas exactement celle à laquelle pense le Premier ministre.
05:32Mais on voit qu'on a besoin en France aujourd'hui
05:34d'un grand débat sur cette grande question.
05:38où sont les priorités de l'action publique ?
05:41Est-ce qu'on peut continuer à faire tout ?
05:42Est-ce qu'il faut hiérarchiser ?
05:44Et quelles sont les recettes qui vont avec ces nouvelles priorités de l'action publique ?
05:49C'est bien évidemment ça, normalement.
05:51Quel va être le cœur du sujet des prochaines grandes échéances électorales ?
05:55Je ne doute pas qu'en partie, l'élection présidentielle se jouera là-dessus.
05:58On va espérer.
05:59Merci en tout cas beaucoup, Bruno Cotteres, d'avoir été avec nous
06:01ce samedi matin, politologue et chercheur au Centre National de la Recherche Scientifique
06:05et au Cevipov, qui est le Centre de Recherche Politique.
06:07Dieu scientifique.
06:08Dieu scientifique.
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