Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 2 mois

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Merci de nous rejoindre en direct sur Europe 1, j'accueille mes débatteurs de la première heure.
00:04Jules Thorez, journaliste politique au JDD. Bonsoir Jules.
00:07Bonsoir, Sœur Muru.
00:09Ah oui, les gens n'ont pas l'écran, ils n'ont pas l'image, donc ils ne vont pas comprendre vos blagues pourries.
00:14Ils iront sur le site d'Europe 1.
00:16Voilà, c'est ça. Ophélie Roch, professeure et journaliste.
00:20Bonsoir, Sœur Roch.
00:21Oui, ben oui.
00:22On explique aux auditeurs.
00:23On a des cols Claudine.
00:24On a des petits cols blancs.
00:26On a l'impression d'être au couvent de l'abbaye de Fauconbo.
00:27Voilà, et vous êtes le frère Thorez.
00:29C'est ça.
00:30Alors, bon, trêve de plaisanterie, l'heure est grave pour Sébastien Lecornu, en tout cas, il est sous pression.
00:36Et puis pour le pays, accessoirement, là, ce n'est pas si drôle que ça.
00:40Parce qu'on n'a pas de gouvernement pour l'instant et on n'est peut-être pas prêts d'en avoir, je ne sais pas.
00:44En tout cas, Sébastien Lecornu est cartelé entre les désidératas du PS, dont le slogan bien connu,
00:50« Plus de taxation sur les risques reste inchangé », la droite qui ne veut pas entendre parler d'augmentation d'impôts.
00:56Alors, comment le Premier ministre peut-il se maintenir ?
00:59Lui qui n'a pas encore annoncé son gouvernement, mon invité, Arthur Delaporte, porte-parole du PS, député du Calvados.
01:06Bonsoir, Arthur Delaporte.
01:07Merci d'être avec nous en direct sur Europe 1.
01:11Alors aujourd'hui, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a parlé d'une copie très insuffisante et même alarmante sur le budget à la sortie de Matignon.
01:21Olivier Faure qui accorde le bénéfice des prochaines heures quand même pour réfléchir jusqu'au discours de politique générale dont on a appris que c'était mardi prochain.
01:30En gros, Arthur Delaporte, à quel miracle vous attendez-vous ?
01:35On parlait de couvent et je crois qu'aujourd'hui, je n'attends pas un grand miracle de Sébastien Lecornu parce que j'ai l'impression qu'il est enfermé dans un carcan.
01:46C'est celui du macronisme et que nous avions dit que nous censurerions la continuation du macronisme par lui-même.
01:51Et qu'aujourd'hui, finalement, Sébastien Lecornu nous propose la continuation du macronisme par lui-même.
01:57Alors, il a quand même dit qu'il ferait quelques efforts.
02:00En tout cas, vous, du côté du PS, Arthur Delaporte, vous avez quand même placé la barre assez haut avec des marqueurs symboliques comme le retour à l'ISF, la taxe Zuckmann.
02:10C'est vrai que le Premier ministre les a d'ores et déjà écartés.
02:13Est-ce que vous seriez tout de même prêt à changer de paradigme si Sébastien Lecornu en parle de contributions, par exemple, sur les hauts revenus ?
02:22Est-ce que vous pourriez vous en contenter ?
02:25Vous avez raison, ce n'est pas une question de slogan, contrairement à ce qu'on disait tout à l'heure.
02:28C'est une question de nécessité.
02:30Aujourd'hui, on a un budget qui est déséquilibré, il est structurellement déséquilibré.
02:34Et donc, on a besoin d'avoir des recettes nouvelles.
02:36Et ces recettes, en fait, il faut les prendre sur le gouffre financier qu'a créé Emmanuel Macron
02:40lorsqu'il a exempté les plus riches d'un certain nombre d'impositions qui étaient les leurs jusque-là.
02:45Je tiens à me rappeler quand même.
02:46Et bien, finalement, ce qui se passe aujourd'hui, c'est qu'on paye les pots cassés
02:49et que ceux qui devraient payer pour Sébastien Lecornu comme pour François Bayron, finalement, c'est les plus précaires.
02:55Et ça, pour nous, c'est inacceptable.
02:57C'est pour ça qu'on dit qu'il y a d'autres choix possibles.
02:59Donc, ce n'est pas juste une question de Maroc, ce n'est pas juste une question de Taxi-Cman ou pas de Taxi-Cman.
03:03C'est de dire, où est-ce qu'on va chercher 15 milliards d'euros ?
03:06Eh bien, moi, je ne veux pas aller chercher dans le portefeuille de ceux qui travaillent dur et qui gagnent peu ces ressources qui manquent à l'État.
03:13Alors, Sébastien Lecornu n'a jamais dit qu'il irait les chercher, justement, dans la poche de ceux qui gagnent peu.
03:18Il parle même de mesures de pouvoir d'achat, la défiscalisation des heures supplémentaires,
03:22l'arrêtement de la prime Macron, du partage de la valeur qui a été instaurée au lendemain de la crise des gilets jaunes, les baisses d'impôts.
03:30Je vais vous faire une confidence.
03:30Oui ? Allez-y.
03:31Si je peux me permettre.
03:32Allez-y.
03:32La prime Macron, elle existe toujours. Les heures supplémentaires, elles sont déjà défiscalisées.
03:37Et donc, en fait, tout ce qu'il annonce, c'est du pipi de chat, parce que ça n'apportera rien, in concreto, dans le portefeuille des Français.
03:44Et moi, c'est ce que je dis aujourd'hui, c'est qu'au contraire, il va les faire payer.
03:48Il va les faire payer comment ? D'une part, un impôt sur la vie, puisque la retraite d'Elisabeth Borne, c'est simplement travailler deux ans de plus pour avoir moins de droits derrière.
03:56Donc, on cotise deux ans de plus et on a deux fois moins de droits.
03:58Arthur Delaporte, pardonnez-moi, mais il y a quand même une contribution différentielle sur les hauts revenus pour les patrimoines de plus de 250 000 euros,
04:04500 000 pour les couples, reprise a priori de la bénéficiation.
04:09Mais de toute façon, Arthur Delaporte, vous ne remplirez pas les caisses de l'État avec la taxation des hauts revenus,
04:15et ni la taxe Zuckman, d'ailleurs, dont on sait que certains indiquent 5 milliards, d'autres 12, mais on est plutôt sur du 5 milliards.
04:23Est-ce que vous ne seriez pas plutôt pour faire un effort sur la baisse des dépenses publiques,
04:28qui semble absolument impératif pour le pays, pour le budget de la France ?
04:34Évidemment qu'il faut maîtriser la dépense, et ce n'est pas moi qui vais vous dire le contraire.
04:38Mais ce que je dis aujourd'hui, c'est que l'effort qui était demandé par François Bayrou, c'était un effort inacceptable.
04:44Et qu'une autre mesure dont on parle peu, parce qu'elle a l'air assez technique comme ça, c'est la question de l'année blanche.
04:48Qu'est-ce que c'est ?
04:49Ça veut dire qu'on gèle, par exemple, le barème de l'impôt sur le revenu,
04:51pour faire entrer 300 000 foyers modestes supplémentaires dans l'impôt sur le revenu.
04:56On gèle potentiellement les prestations sociales, on gère les allocations familiales.
04:59Et donc ça, qui est-ce qui va payer ?
05:01On gèle les pensions de retraite aussi, évidemment.
05:02C'est les retraités pauvres, c'est les familles modestes, et donc oui, il est hors de question de toucher aux plus pauvres,
05:10parce que c'est eux aujourd'hui qui doivent bénéficier des politiques et de la redistribution.
05:14Ce n'est pas ceux qui ont vu leur patrimoine, je parle de ceux qui devraient les toucher par la taxe d'Ukraine,
05:18augmenter de 10% chaque année, depuis 2018, eux, leur fortune, celle de ceux qui gagnent plus de 100 millions d'euros par an.
05:25Mais je ne suis pas sûre que ce soit le but de Sébastien Lecornu de taper sur les plus pauvres,
05:30comme vous dites, oui, Ophélie Roppe, vous l'interpellez Arthur Delaporte.
05:34Bonjour, monsieur Delaporte.
05:35En parlant de finances, j'avais une question à vous poser.
05:38Que pensez-vous du fait que Sébastien Lecornu, qui finalement est un malin,
05:41n'engage pas son gouvernement et promet en effet de ne pas faire des 49-3,
05:45et laisse d'une certaine manière aux députés le fait de se dépatouiller un peu avec le budget,
05:50c'est-à-dire en gros, c'est à vous de faire, moi je me mets à côté et je gagne du temps comme ça ?
05:55Alors sur le principe, pourquoi pas ?
05:56Parce que nous-mêmes nous demandions le fait de ne pas recourir aux 49-3.
05:59Donc sur la méthode, c'est une bonne idée.
06:01Le problème, c'est que nous, on veut du fond, on veut du concret,
06:03on veut pouvoir ouvrir le frigo et qu'il y ait quelque chose dedans.
06:05Et donc, qu'est-ce qui se passe ?
06:07Là, c'est que ce 49-3 auquel le Premier ministre ne recouvrait plus
06:10ne ferait pas que la procédure budgétaire serait beaucoup plus simple pour les oppositions
06:14pour proposer des choses, parce qu'il y a d'autres artifices budgétaires
06:16qui corsètent les oppositions.
06:19Par exemple, on ne peut pas créer des dépenses nouvelles.
06:21Donc du coup, c'est le cadrage initial du gouvernement qui doit être pris.
06:25Et deuxième élément qui pose problème, c'est qu'on ne peut pas traiter des sujets nouveaux,
06:30par exemple dans le projet de loi de la sécurité sociale.
06:32Donc si le gouvernement ne met pas la question des retraites,
06:34alors que pour nous, c'est un sujet majeur à la fois de pouvoir achat
06:37et de bien-être collectif, eh bien on ne pourra pas y toucher.
06:40Donc vous voyez en fait, c'est aussi au gouvernement de fixer le cadre.
06:43Et plus le cadre est restreint, moins le débat parlementaire est possible.
06:47D'accord.
06:48Jules Thorez.
06:48Bonsoir, monsieur le député.
06:52On a bien compris que de toute manière, a priori, du côté du Parti Socialiste,
06:56ce sera la censure de Sébastien Lecornu.
06:58A priori, ce qu'on sait, c'est que le Rassemblement National aussi.
07:01Vous souhaitez quoi ?
07:02Vous souhaitez un Premier ministre de gauche nommé par Emmanuel Macron
07:05ou un retour aux urnes, même si elle serait assez incertaine pour vos troupes ?
07:10Aujourd'hui, je ne peux pas vous donner la position officielle du Parti Socialiste,
07:13puisque nous la prendrons à la fin du huitième,
07:16donc au début de semaine prochaine.
07:17Allez, on est entre nous, vous pouvez nous dire.
07:19En fonction d'éventuelles nouvelles, oui bien sûr, personne ne nous écoute,
07:22mais en fonction d'éventuelles nouvelles annonces aussi du Premier ministre,
07:25il peut toujours nous dire, tiens, oui, j'ai entendu ce que dit le Parti Socialiste,
07:28en effet, je n'ai fait qu'une annonce de méthode,
07:30et sur le fond, je n'ai fait que des annonces qui ressemblent à du Nicolas Sarkozy ressuscité.
07:34Donc voilà, moi je dis, non, ça ne nous va pas.
07:37Monsieur le Premier ministre, il faut un geste fort en faveur à la fois des travailleurs
07:40et des catégories populaires.
07:42Et maintenant, ça peut être, par exemple, la suspension de la réforme des retraites,
07:45ça nous indiquerait que vous avez envie de changer, de ne pas faire toujours la même chose,
07:49puisqu'on a dit très clairement que la continuation du macronisme par lui-même serait censurée.
07:53Donc voilà, il y a encore une possibilité.
07:55Arthur Delaporte, on le sait, à la clé, évidemment, une dissolution.
07:59Évidemment, on a beaucoup commenté votre envie ou non au PS de dissoudre,
08:02parce qu'évidemment, se posera la question pour vous de l'alliance avec LFI.
08:07Alors, officiellement, vous n'en voulez plus,
08:09mais enfin, on sait très bien que le pragmatisme,
08:12parfois, conduit à prendre des décisions inverses de ce qu'on a promis.
08:16LFI, dont les accusations de lien avec les islamistes ont encore trouvé une illustration aujourd'hui,
08:21avec, vous l'avez entendu certainement, le départ d'un conseiller des Hauts-de-France
08:24qui dénonce des collisions avec les frères musulmans, l'antrisme islamiste.
08:29Vous nous promettez, garantissez encore aujourd'hui,
08:32qu'il n'y aura aucune alliance avec les membres de LFI
08:36en cas de dissolution et de nouvelles élections législatives ?
08:40Deux choses.
08:40La première, c'est que je ne sais pas s'il y aura des nouvelles élections législatives,
08:43parce que ça, c'est dans les mains du président de la République.
08:45Et donc, si, d'aventure, le gouvernement venait à tomber la semaine prochaine ou plus tard,
08:51il y a en effet toujours la possibilité de nommer un autre Premier ministre,
08:54ou en tout cas quelqu'un qui fait une autre politique,
08:56parce que c'est la même politique qui sera censurée.
08:58Donc, maintenant, à partir de là, s'il y a des législatives,
09:01moi, je peux vous dire que ma priorité des priorités,
09:04c'est évidemment, comme toujours, de faire barrage à l'extrême droite.
09:06Ça me permettra de rappeler une chose,
09:07c'est que cette semaine, à l'Assemblée nationale,
09:10vous avez eu un deal, un deal entre les macronistes et l'ERN.
09:15Un deal qui a fait, par exemple, que...
09:17Oui, bien sûr, dans ma commission...
09:18Ils ont absolument démenti cette information, Arthur Delaporte.
09:22Le RN a voté massivement, 44 voix,
09:25pour Stéphane Travers, un ministre macroniste de l'agriculture,
09:28qui est désormais le président,
09:29qui a gagné contre Aurélie Trouvé,
09:31qui faisait très bien son travail, tout le monde le disait.
09:33Et comment il a gagné ?
09:34Il a gagné derrière parce que les macronistes ont voté,
09:37par exemple, pour M. De Lépineau.
09:38M. De Lépineau, c'est un député RN,
09:40qui a, par exemple, tenu des propos
09:42en disant que l'IVG, c'était comme la Shoah.
09:45Moi, je vous le dis aujourd'hui,
09:46il y a, et je vous invite à aller sur le site desjours.fr,
09:49des députés RN qui sont de véritables gros vigaleuses.
09:52Vous avez M. Bocaletti qui a été condamné,
09:55par exemple, pour avoir une librairie antisémite.
09:58Vous avez d'autres personnes qui ont été condamnées,
10:00qui sont des multirécidivistes.
10:01Et donc, oui, moi, je vous le dis aujourd'hui.
10:03Bon, si on peut faire la liste de LFI,
10:06d'ailleurs, on va en parler.
10:07Alors qu'elle tenait l'an dernier,
10:08elle me pose problème.
10:09Et donc, je le dis aussi.
10:10Merci.
10:10La conséquence de ma réponse.
10:11Merci beaucoup, Arthur.
10:12Moi, je ne comprends pas de ma vie,
10:13c'est la lutte contre l'extrême droite.
10:14Bon, très bien.
10:15Donc, on sent arriver quand même l'accord avec LFI.
10:20Voilà.
10:20Bon.
10:21Merci, en tout cas, Arthur Delaporte.
10:22Malheureusement, on arrive à la fin de cette interview
10:25puisqu'on doit marquer une pause.
10:26En tout cas, merci d'avoir été avec nous sur l'antenne d'Europe,
10:28porte-parole du PS député du Calvados.
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations