Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 3 mois
Alors que le gouvernement cherche à renflouer les caisses de l'État, et essaye de proposer un budget le plus rapidement possible, la taxation sur les successions revient sur la table. Sauf que l'impôt sur la succession est la taxe la plus détestée par les Français. Des sujets abordés par Jérôme Guedj, député (Socialistes et apparentés) et Alain Duhamel.

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00On en vient à votre face-à-face Alain avec le porte-parole du Parti Socialiste, Jérôme Guedj, qui va nous rejoindre dans un petit instant.
00:09Mais je voulais quand même vous rappeler, avant de recevoir Jérôme Guedj, député porte-parole du Parti Socialiste,
00:16que Olivier Faure, quand il était candidat lui-même à Matignon pour devenir Premier ministre, avait dit
00:21« Je gouvernerai 149.3 ». C'est exactement ce que Sébastien Lecornu a déclaré ce matin.
00:28Alain, on se doute que peut-être le Parti Socialiste devrait se réjouir finalement que Sébastien Lecornu rejoigne Olivier Faure.
00:39D'abord, bonsoir Jérôme Guedj.
00:40Bonsoir Alain Diamel.
00:42Ensuite, oui, le Parti Socialiste doit se réjouir du fait qu'il y ait une renonciation au 149.3, en tout cas le temps du budget.
00:52Oui, mais c'est ce qu'il a fait. C'est ce qu'il a fait en grimaçant un peu, c'est ce qu'il a fait avec des réticences, mais c'est ce qu'il a fait.
01:00Il a reconnu que c'était une bonne chose, qu'il le souhaitait et que ça allait se faire.
01:05Est-ce que ça veut dire pour autant que ça change tout ? Évidemment non, ça ne change pas tout.
01:08Est-ce que ça veut dire que du coup on avance vers un compromis sur les décisions de fond du budget ?
01:14Évidemment, on n'en est pas du tout là, mais le fait de renoncer à l'exercice du 149.3, c'est un signal et c'est aussi comme c'est un signal d'une volonté de conciliation, de discussion ou de compromis, en tout cas de la part de Sébastien Lecornu.
01:30Donc c'est un signal, mais c'est aussi, moi je voudrais insister là-dessus parce que c'est complètement inédit sous la Ve République.
01:37C'est la première fois que les parlementaires vont avoir la possibilité, article par article, de réellement faire des propositions, en discuter, prendre des initiatives.
01:51On n'a jamais vu ça. Et moi j'ai vu de près tous les budgets depuis 1958. Et je n'ai jamais vu ça.
01:59Jérôme Gatch, vous dites « Ourra », vous achetez ou vous voulez toujours plus ? Vous êtes encore plus gourmand, si je puis dire.
02:06Il ne s'agit pas de gourmandise en l'espèce, il s'agit de cohérence. Sébastien Lecornu avait indiqué qu'il procéderait à des ruptures sur la forme, dans la méthode et sur le fond.
02:18Donc moi je prends acte de la proposition de rupture dans la méthode, en effet, en écartant le recours au 49.3, qui en effet a été utilisé depuis 2022,
02:27notamment dans cette situation de majorité relative, par tous les premiers ministres successifs pour faire adopter les budgets.
02:36Donc je prends. Mais vous êtes un trop fin connaisseur, vous parliez tout à l'heure de Michel Debré, des institutions de la Ve République,
02:44pour ne pas savoir précisément que ça ne veut pas dire, parce qu'il n'y a pas de 49.3, qu'il peut y avoir une discussion parlementaire sur tous les sujets.
02:53Tout à l'heure, je vous entendais, vous disiez, les parlementaires vont pouvoir faire tout ce qu'ils veulent.
02:59Mais voyez, par exemple, je vous prends juste un exemple, Alain Duhamel, mais vous le connaissez par cœur.
03:05Moi, comme parlementaire, si je dépose un amendement au budget proposé par Sébastien Lecornu, qui prévoit une dépense supplémentaire,
03:14cet amendement, ça paraît incroyable. Moi, quand j'en parle aux habitants de ma circonscription, ils me disent,
03:17je ne pouvais pas imaginer une seule seconde qu'un parlementaire était interdit de faire ça, parce que si je dépose cet amendement,
03:24il est déclaré irrecevable. C'est l'article 40 de la Constitution.
03:29C'est très exactement ce que j'ai expliqué il y a une dizaine de minutes.
03:31Je sais bien, mais vous avez indiqué, il peut le déposer à condition qu'il mette en face une recette.
03:37Non, ce n'est pas possible. Si je crée une dépense, et vous voyez, ça s'illustre dans un cas particulier,
03:42qui est une des ruptures de fonds que nous avons mis sur la table,
03:45qui est la question, évidemment, des retraites, qui continue de préoccuper nos concitoyens.
03:50Si, dans le texte initial de Sébastien Lecornu, il n'y a aucun article qui parle de la réforme des retraites
03:56ou de la suspension de la réforme des retraites, alors si moi, je dépose avec mes collègues socialistes
04:01un amendement pour dire juste la proposition de compromis, justement, de dire on suspend la réforme,
04:06alors il ne pourra même pas être examiné parce que c'est un amendement qui crée une dépense
04:09et qui, par conséquent, sera déclaré irrecevable.
04:11C'est la raison pour laquelle je termine mon raisonnement, je prends le changement,
04:17la rupture de méthode, la rupture de forme.
04:19Mais vous ne vous en satisfaites pas.
04:21Non, je dis encore un effort, M. Lecornu.
04:23Oui, bien sûr.
04:24Encore un effort, et il a jusqu'à mardi, et la déclaration de politique générale,
04:29pour répondre, non pas aux socialistes en tant que tels,
04:33pour répondre aux intents de nos concitoyens,
04:35qui sont inquiets en matière de pouvoir d'achat,
04:38qui sont inquiets en matière d'impôts et donc de justice fiscale,
04:41ils n'ont pas envie que ce soit eux qui payent et qui compensent le déficit
04:46alors qu'on épargnerait les plus fortunés.
04:48Et en l'état actuel, les propositions, moi j'ai eu accès,
04:51parce qu'on y a accès les uns les autres,
04:53au projet de budget tel qu'il est transmis au Conseil d'État aujourd'hui.
04:57Et pour l'instant, il n'y a pas de bouger significatif.
04:59Alors je veux bien qu'ils nous disent, c'est le débat parlementaire qui va le faire,
05:02mais le compte n'y est pas pour l'instant.
05:03Alors pour l'instant, c'est la culture du compromis et le débat aussi.
05:07Donc effectivement, on débat. Alain, à votre tour.
05:09– Oui, c'est évident que le projet de budget qui sera présenté
05:15ne sera pas un projet de budget qui satisfera les socialistes
05:20ni d'ailleurs d'autres groupes politiques à l'Assemblée.
05:24C'est évident.
05:25Mais ce qui est quand même neuf, c'est d'aborder,
05:30enfin neuf en tout cas depuis très très longtemps,
05:34c'est d'aborder la session budgétaire en disant
05:38on peut discuter, on peut améliorer, on peut changer.
05:42Et je suis d'accord avec vous.
05:43Si on fait la liste que vous avez regardée de près,
05:46et puis moi aussi, d'autant plus que c'est public,
05:49des propositions, je suis d'accord avec vous.
05:53Les propositions sont trop modestes par rapport à la fois
05:57aux attentes des Français, mais par rapport aussi
06:01à la gravité de la situation budgétaire française.
06:04Ce qui est sorti jusqu'à présent est très insuffisant.
06:09Mais je suis sûr qu'il y aura des propositions qui iront plus loin.
06:13Est-ce qu'elles seront directement dans la déclaration
06:17de politique générale de mardi ?
06:19Est-ce que ça sera dans la discussion ?
06:21– Je le lui conseille.
06:23– Je le lui conseille.
06:24– Je reconnais avec vous que mardi, on attend tous,
06:28tous, je veux dire, les uns par engagement
06:31et les autres par intérêt intellectuel,
06:33mais on attend tous évidemment des propositions plus hardies
06:37que ce qui est sorti jusqu'à présent.
06:39Mais si on prend un exemple qui est toujours mis en discussion,
06:43qui est celui de quelque chose à propos
06:46des plus grands patrimoines français.
06:49Bon, si on prend ça, on va sûrement dire au départ
06:53ça n'est pas assez ou ça n'est pas la technique
06:56qu'on aurait voulu privilégier, c'est pas la table Zuckmann,
06:59donc ceci.
07:00Mais il y aura quelque chose et il y a deux ans,
07:05qui aurait dit qu'un gouvernement de droite
07:07dirait il doit y avoir quelque chose ?
07:10Qui l'aurait dit ?
07:10– Vous avez raison.
07:12– En tout cas pas moi.
07:13– Vous avez raison.
07:14– Mais il faut que ça soit consistant et compréhensible par les Français.
07:20Autrement dit que ça soit une mesure dont on voit très bien
07:23comment elle aura lieu, qui ça touchera et dans quelles conditions.
07:29– Alors c'est exactement le cœur du problème.
07:31Les Français ont parfaitement compris l'esprit
07:33et les modalités par exemple de la taxe Zuckmann.
07:36Ils ont compris que ça touchait une partie très limitée
07:39des très hauts patrimoines, 1800 personnes et que c'était un outil puissant
07:43avec son rendement, plusieurs milliards d'euros,
07:45autour de 15 milliards d'euros, pour justement…
07:48– Non mais l'ordre de grandeur est à peu près celui-là.
07:53Le problème que nous avons, sans trahir de grands secrets,
07:57c'est que les mesures pour l'instant esquissées par Sébastien Lecornu,
08:03vous les avez évoquées dans l'échange précédent,
08:05c'est une taxe sur les holdings mais qui ne concerne pas les biens professionnels,
08:09on nous dit que ça peut rapporter un milliard et demi à deux milliards d'euros.
08:12Puis une contribution différentielle sur les hauts revenus,
08:16tout ça est affreusement technique,
08:17je ne suis pas sûr que ce soit bien compris par les Français,
08:20mais allez, sous-mouillé, tout ceci peut-être rapporte au maximum 5 milliards d'euros.
08:25Donc d'un côté, il y a une augmentation de la fiscalité de 5 milliards d'euros,
08:29mais ce qui reste dans le musée des horreurs,
08:31pour reprendre l'expression de la patronne de la CFDT, Marie-Lise Léon,
08:34et qui pour l'instant sera probablement dans le projet de budget qui va être soumis,
08:38c'est le doublement des franchises médicales,
08:39c'est l'année blanche qui fait que les prestations sociales,
08:43et notamment celles des plus vulnérables,
08:45où les pensions de retraite, notamment des petites retraites,
08:47vont être gelées l'année prochaine, donc sans augmentation,
08:49c'est la fiscalisation d'un certain nombre de prestations,
08:52comme les indemnités journalières,
08:53donc il y a encore des mesures très irritantes.
08:56Et donc si d'un côté, on ne fait pas un effort suffisant,
08:58je termine par là, sur la fiscalité,
09:00et qu'on dit, par contre, c'est tous les Français,
09:03et notamment les classes moyennes et populaires,
09:05qui vont devoir contribuer, le compte n'y sera pas,
09:07moi je suis pour le compromis, il va falloir aller voir des efforts.
09:09Alors, d'abord, en ce qui concerne la taxe sur les grands patrimoines,
09:14il faut que ça ressemble à quelque chose,
09:16et que tout le monde comprenne,
09:18que ce soit de préférence pas trop compliqué techniquement,
09:21et qu'en tout cas, ce soit compréhensible,
09:23et qu'on voit bien ce que ça représente comme nouveauté,
09:27parce que c'est une nouveauté.
09:29C'est quand même, on peut toujours dire,
09:32c'est un trop petit pas, ça se discute,
09:35mais c'est un pas, et c'est une innovation.
09:39Pour le reste, c'est évident qu'il y a 10,
09:43il y a 50 problèmes à régler et à améliorer,
09:47et que si on prend la liste de ce qui, pour l'instant,
09:50a été rendu public, c'est évident que ça n'est pas suffisant,
09:54et que ça n'est pas compréhensible par les gens.
09:57Mais je suis persuadé que là-dessus, il y aura des accommodements,
10:00j'en suis sûr, je pense qu'il y en aura déjà dans le discours de politique générale,
10:06parce que le Cornu, je veux dire, il sait négocier,
10:10bon, il sait bien où il en est, il a bien vu les réactions,
10:14dans les réactions, je fais aussi la part du théâtre,
10:17y compris chez les socialistes,
10:19qui ont été finalement presque les plus ardents dans leur mécontentement,
10:24mais évidemment, il y a aussi une part de théâtre,
10:26comme lui a utilisé une part de théâtre en faisant son annonce à la télévision ce matin.
10:32Mais, je répète, ce n'est qu'un début,
10:35il va y avoir des négociations,
10:37et l'idée qu'il faut arriver à un compromis,
10:40un compromis, c'est qu'il y ait des pas faits de chaque côté,
10:43c'est pas simplement un Premier ministre avançant à cloche-pied,
10:49et malgré lui dans une direction,
10:51c'est tout le monde acceptant de faire un compromis.
10:54Vous y compris.
10:55Mais pour une raison simple, vous le rappeliez tout à l'heure,
10:59quand les socialistes, avant la nomination de Sébastien Lecornu,
11:02après que François Bayrou ait été renversé,
11:05les socialistes ont revendiqué, je mets des guillemets,
11:08d'exercer la responsabilité à Matignon,
11:11mais ils ne l'ont pas fait de manière hors sol.
11:13Ils ont dit, nous construirions,
11:15nous voulons construire un compromis sur la base de nos propositions,
11:19et nous crédibilisons la volonté de construire ce compromis,
11:22déjà en s'engageant à ne pas recourir au 49-3.
11:25Donc cette culture du compromis, nous l'avons.
11:27Et nous ne sommes pas des défenseurs ardents ou des messieurs plus,
11:29par principe, nous nous avons mis des propositions,
11:32c'est intéressant, parce que le débat, c'est intéressant,
11:34le débat s'est organisé autour des propositions,
11:37nous avions mis sur la table à Blois, aux universités d'été du PS.
11:40Et moi j'y ai travaillé tout l'été à ces propositions,
11:42donc je les connais par cœur avec mes collègues.
11:44– Je n'en doute pas un instant, puisque c'est vous,
11:48le contre-projet, le contre-budget.
11:53– Mais disons que pour quelqu'un qui n'est pas très engagé à gauche,
12:01ce sont des contre-propositions dont on se dit,
12:03il faudrait quand même tâcher de trouver un compromis à propos de ça.
12:06– Alors j'avance dans le débat, puisque si jamais le compromis n'est pas trouvé,
12:12vous le disiez il y a un instant Alain,
12:14eh bien on va aller vers une probable dissolution.
12:17Est-ce qu'il faut mieux effectivement faire des compromis,
12:19accepter un mauvais budget, pour effectivement ne pas laisser peut-être
12:24le Rassemblement National arriver largement en tête des législatives ?
12:28Qu'en pensez-vous Alain ?
12:30– Moi je pense que c'est une des dimensions évidentes de ce qui peut se passer.
12:36S'il n'y a pas de budget, la probabilité, pas la certitude,
12:41mais la probabilité d'une dissolution est grande.
12:45Et si ce n'était pas la dissolution immédiate
12:47et qu'il y a eu une dernière tentative avec un autre Premier ministre,
12:50ça ne changerait rien.
12:51Donc si, ben non, parce qu'il ne va pas prendre Olivier Faure,
12:56donc ça ne changerait rien.
12:58Donc il faut avoir en tête l'hypothèse de la dissolution.
13:03Ce n'est pas du tout, là on n'est pas dans de la politique fiction.
13:05C'est, je dirais, presque aujourd'hui, je le regrette personnellement,
13:10mais enfin ce n'est pas la question.
13:11Je dirais qu'aujourd'hui c'est presque la probabilité
13:14que tout ça se termine par une dissolution.
13:16S'il y a une dissolution, c'est évident que le Rassemblement National avancera.
13:23Je ne dis pas qu'il aura tout gagné, mais il avancera.
13:26Et s'il avançait, s'il était au gouvernement,
13:29si ça lui donnait une dynamique présidentielle,
13:32parce que s'il arrive au gouvernement un an et quelques mois avant la présidentielle,
13:38ça va être la distribution des cadeaux de Noël, évidemment,
13:41pour être populaire, utiliser toutes les ressources, etc.
13:44Et donc, ça signifie qu'une dissolution, c'est un pas important
13:49vers ce qui peut être une victoire finale à l'élection présidentielle.
13:53Et que ça, je vous dis que c'est, en tout cas, c'est ce que je pense,
13:58c'est un facteur qui est un facteur absolument essentiel
14:02et qui doit vraiment peser très lourd dans les discussions.
14:06Autrement dit, je pense que la dissolution, il faut la vivre,
14:10et les socialistes les premiers, selon moi, évidemment,
14:14mais il faut la vivre comme une des conséquences,
14:20non seulement les plus directes,
14:21mais presque les plus automatiques d'un échec du compromis sur le budget.
14:26Un échec du compromis sur le budget,
14:28pour moi, ça mène à la dissolution,
14:30et la dissolution, ça mène à une nouvelle avancée du Rassemblement national.
14:34Et à ce moment-là, je pense qu'il y a un certain nombre de gens,
14:37dont peut-être vous, qui regretteront, à ce moment-là,
14:41de non pas avoir avalé un projet de budget qu'on leur proposait,
14:48mais de ne pas avoir été assez loin dans l'exercice peu français,
14:53malheureusement, du compromis.
14:55– Oui, mais là, vous êtes déjà, Alain Duhamel,
14:56dans l'inversion accusatoire de dire,
14:58s'il y a une dissolution, ce serait de la faute des socialistes
15:01qui n'auraient pas accepté.
15:03Comme vous l'avez dit, il faut que chacun fasse la part du chemin.
15:06– Je l'ai peut-être pensé, mais je ne l'ai pas dit.
15:08– Non, mais on voit bien se dérouler ou se développer éventuellement
15:13cet argument en disant, attendez, au nom de la stabilité du risque politique,
15:17du risque économique ou social, alors il faut que vous soyez responsable.
15:21Enfin, moi, je tords le coup à cet argument.
15:23La dissolution, il y a un an, ce n'est pas les socialistes qui l'ont décidé,
15:27c'était une décision folle.
15:28Et le tapis qu'a fait François Bayrou,
15:31tout à l'heure vous disiez, c'était pour organiser sa sortie avec Panache,
15:34mais c'est quand même elle qui a organisé une forme d'instabilité
15:38et de difficulté dans la période.
15:40– L'instabilité, depuis 2024, elle a dissolution,
15:44la stabilité, elle est là tous les jours.
15:46– Comme le temps file, on ne va pas refaire le film.
15:49– Je dirais même en réalité depuis 2022.
15:52– Vous avez raison, parce que c'est à ce moment-là
15:55que la culture du compromis ne s'est pas développée.
15:57– Absolument.
15:57– Moi, je vous donne mon sentiment en une phrase,
15:59je trouve que vous allez un peu vite en besogne,
16:01je ne crois pas que la censure qui pourrait arriver,
16:02alors il y a deux moments possibles,
16:04au moment de la discussion de politique générale,
16:06si jamais c'est vraiment trop faiblard pour reprendre ça.
16:10– Ça n'est pas le plus probable.
16:12– Moi, en tous les cas, je souhaite qu'on puisse aller
16:15dans la discussion budgétaire,
16:17mais je préfère dire à cet instant
16:19que nous n'avons pas pris notre décision au Parti Socialiste,
16:22nous attendons le contenu de la discussion de politique générale,
16:25nous nous sommes réunis cet après-midi,
16:26on est un parti démocratique,
16:28on a nos instances, le Bureau national.
16:30Pour l'instant, nous avons constaté
16:32qu'il y avait un bouger sur la méthode,
16:33mais pour l'instant, pas de bouger sur le fond.
16:35Donc, il est passé dans le corps nu,
16:37il a 72 ou 96 heures encore
16:39pour nourrir, après ses dernières consultations,
16:42pour pouvoir avoir ça.
16:45Moi, je ne souhaite pas, évidemment,
16:46qu'il y ait une dissolution.
16:47Je ne le souhaite pas, pour les raisons,
16:49de tapis rouge déroulé au Rassemblement national,
16:51dans ce contexte,
16:52et cette dissolution se transformerait encore plus
16:55en un vaste mouvement dégagiste général
16:58à l'endroit de la classe politique dans son ensemble
17:02et singulièrement d'Emmanuel Macron
17:04qui emportent la responsabilité.
17:06Ça irait bien plus loin.
17:07D'où la responsabilité de ceux qui, je le redis,
17:10à ce moment-là, doivent répondre aux aspirations des Français.
17:13Ce gouvernement est minoritaire,
17:15il ne peut tenir que s'il répond aux aspirations majoritaires des Français,
17:18et majoritairement, ils sont sur le pouvoir d'achat,
17:21ils sont sur la justice fiscale,
17:22ils sont sur les services publics, sur l'hôpital, sur l'école,
17:25sur le grand âge, sur plein de sujets,
17:26sur le logement du quotidien.
17:27Des sujets sur lesquels le Rassemblement national est très fort.
17:30Regardez le sondage qui s'affiche sur les intentions de vote,
17:32effectivement, 33% Jordan Bardella et Marine Le Pen,
17:3515% Raphaël Glucksmann.
17:38Alain Duelles, vous avez une grande expérience politique.
17:39Si jamais c'était Jordan Bardella face à Raphaël Glucksmann,
17:43à votre avis,
17:44comment est-ce que le duel s'afficherait ?
17:47On n'en est pas là du tout.
17:49On n'en est pas là du tout,
17:50mais néanmoins, regardez les sondages.
17:52Non, non, mais je vais essayer de vous répondre.
17:56Si par hypothèse,
17:58Raphaël Glucksmann était au second tour,
18:01c'est qu'il aurait reçu énormément de soutien
18:03de plusieurs formations politiques.
18:06Celles dont il est le plus proche,
18:09les socialistes,
18:10bien que lui soit social-démocrate,
18:12mais enfin, les socialistes en simplifiant,
18:14mais aussi d'autres.
18:15Autrement, il ne serait pas au second tour,
18:17par hypothèse toujours.
18:18Il ne serait pas au second tour.
18:19S'il y est,
18:21c'est qu'il y a derrière lui
18:22plusieurs partis politiques.
18:25Est-ce que dans un cas comme ça,
18:26ça suffirait ?
18:27On n'en sait rien.
18:28Il est probable que s'il y avait un débat
18:30entre Jordan Bardella,
18:32enfin, il y aurait un débat,
18:33puisque c'est la tradition
18:35que j'ai expérimentée.
18:37Je sens que là, vous seriez gourmand de l'animer,
18:41ce débat-là.
18:42Je dois dire que ça m'amuserait assez.
18:44Même si je suis beaucoup trop vieux,
18:45mais enfin, ça m'amuserait quand même.
18:47Bon, mais en tout cas,
18:49s'il y a un débat,
18:51je n'imagine pas que Raphaël Glucksmann
18:54soit le perdant du débat.
18:57Du débat.
18:57Si c'était Marine Le Pen,
19:02ça peut être différent.
19:04Parce que Marine Le Pen
19:05a un côté bulldozer.
19:08Alors, en face de quelqu'un
19:09de très techniquement équipé,
19:13c'est très bien.
19:16Bon, là, il y aurait quand même
19:17quelqu'un qui en serait
19:19à sa quatrième candidature
19:21contre quelqu'un
19:22qui serait un débutant.
19:23Un débutant sympathique,
19:24un débutant attractif,
19:26un débutant cultivé,
19:28mais un débutant.
19:29Un débutant qui serait donc
19:30ratatiné peut-être
19:31par Marine Le Pen,
19:33si j'entends si je traduis vos propos.
19:33Je n'ai pas dit ratatiné.
19:35Je n'ai pas dit pas jeudi, moi.
19:36Là, on personnalise.
19:38Le vrai sujet,
19:39c'est que racontent l'un et l'autre
19:40en réponse aux attentes
19:42de nos concitoyens.
19:43Oui, oui, je suis d'accord.
19:43Le vrai sujet,
19:44c'est la question de
19:45est-ce que le Front républicain,
19:47bien mal en point
19:47depuis 2024,
19:49fonctionnerait à nouveau ?
19:51C'est pour ça que
19:52l'hypothèse Glucksmann
19:53n'est vraiment qu'une hypothèse.
19:55Parce que là,
19:56dans le débat,
19:56on donne un petit peu
19:57l'impression que
19:58c'est la probabilité.
19:59Non, ce n'est pas la probabilité.
20:01Moi, ma conviction,
20:01c'est qu'il y a un espace
20:02pour une candidature
20:03d'une gauche républicaine,
20:05écologique, sociale,
20:06universaliste, laïque,
20:08qui se singularise
20:09du reste de la gauche
20:10et qui est capable
20:11de réconcilier les Français
20:12en évitant de mettre
20:13de l'huile sur le feu
20:15et de la division
20:15avec des convictions claires
20:16sur les préoccupations
20:18que je rappelais tout à l'heure
20:19et qui ne sont pas
20:20aujourd'hui traitées
20:21ni par le Rassemblement national.
20:22Parce que sur les sujets
20:23de taxation du patrimoine,
20:25on ne les entend pas
20:26le Rassemblement national.
20:27Nous, quand on déposait
20:27des amendements
20:28de rédavissement
20:28de l'impôt de solidarité
20:29sur le fortune,
20:30le Rassemblement national,
20:31il ne les votait pas
20:32à l'Assemblée nationale.
20:32C'est la fin de ce débat,
20:34mais c'est la fin de ce débat.
20:36Oui, oui, c'est la fin du débat,
20:37mais ce n'est pas la fin
20:38du débat présidentiel.
20:40Non, il faut commencer.
20:41Et sur le débat présidentiel,
20:43encore faut-il que les propositions
20:45de celui qui serait en face
20:46de Marine Le Pen
20:46ou de Jordan Jordan
20:47tiennent le coup.
20:51Et que ça ne soit pas
20:54la cacophonie d'un côté
20:55et plus que la cohésion,
21:00la discipline militaire
21:02de l'autre.
21:03C'est la fin de ce débat.
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations