00:00Place à votre signature en repeint du jour. Bonjour Catherine Ney.
00:03Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:05Alors Catherine, il y a des félicitations qu'on n'a pas forcément envie de partager.
00:08Ce sont celles qu'ont adressé l'ambassade de France en Algérie
00:10et Campus France aux 8351 Algériens qui ont obtenu un visa pour venir étudier en France.
00:17Oui, mille de plus félicite-t-il.
00:20Il ne doit pas y avoir beaucoup de filles, à mon avis, mais que dit le Quai d'Orsay ?
00:23Que les octrois de visas aux étudiants font partie de la stratégie de notre diplomatie d'influence
00:29et que cela répond aux intérêts de la France.
00:31Fin de citation. Voilà qui nous rassure, n'est-ce pas ?
00:33Oui, parce que diplomatie d'influence, parlons-en, quand rien ne va plus entre la France et l'Algérie.
00:38Oui, l'Algérie n'a plus d'ambassadeur à Paris depuis que le président Macron a reconnu la marocanité du Sahara occidental.
00:45Ça, les Algériens ne l'ont pas digéré.
00:47De notre côté, Stéphane Romaté, notre ambassadeur en Algérie, est à Paris depuis le mois d'avril et ne peut plus repartir.
00:53Et l'ambassade ne peut pas fonctionner puisque la délivrance des visas diplomatiques est bloquée des deux côtés.
00:57D'ailleurs, le personnel qui y reste est un peu en otage.
01:00C'est une mesure de rétention décidée par Bruno Retailleau, l'ennemi déclaré,
01:05contre la nomenclature algérienne qui ne cessait de dénigrer la France
01:09et qui refuse de reprendre les ressortissants condamnés par la justice, vous savez, les fameux OQTF.
01:15Alors, diplomatie d'influence peut-être, en tout cas plus en matière culturelle.
01:18Oui, chaque année, l'Institut français d'Algérie et Campus France, cet organisme qui recrute des étudiants,
01:23tenaient un stand au Salon international du livre à Alger, lequel se tient du 25 octobre au 28 novembre.
01:30Ils organisaient des débats entre Algériens, Français, Franco-Algériens.
01:34Eh bien, ils n'ont pas eu cette année d'accréditation.
01:37L'Institut français étant aujourd'hui qualifié de centre d'espionnage par la presse algérienne.
01:42L'an dernier, l'éditeur Gallimard n'avait pas eu le droit non plus de venir pour avoir publié Kamel Daoud.
01:48Alors, c'est vrai qu'aujourd'hui, les éditeurs français n'ont pas eu tellement envie de se rendre en Algérie,
01:55faire le déplacement, pas question de le faire, tant que Boalem Sansal reste en prison.
01:59Donc, diplomatie d'influence, vous disiez.
02:01Eh bien oui, depuis 2021, le français n'est plus la deuxième langue.
02:05C'est l'anglais tout juste réélu.
02:07Emmanuel Macron avait été reçu à Alger en grande pompe parce qu'il voulait des vises, en réalité.
02:11Et il s'était exprimé devant un pupitre qui portait l'inscription en anglais de président de la République.
02:17On lui avait même fait rencontrer des jeunes start-upers algériens qui ne parlaient qu'anglais.
02:23Aujourd'hui, la compagnie Air Algérie a cessé de faire imprimer ses billets en français.
02:27Et depuis 2023, il est formellement interdit aux écoles privées d'enseigner le programme scolaire des écoles françaises.
02:34Depuis la rentrée, l'anglais a remplacé le français dans les universités de médecine et de pharmacie algérienne.
02:39Et c'est dans ce contexte qu'au quai d'Orsay, on explique que l'accueil des talents étrangers contribue à la richesse du pays.
02:45Eh oui, et vous savez ce que dit un journal algérien ?
02:48C'est une tentative de draguer les élites algériennes afin de profiter de la matière grise pour la relance de l'économie française qui va très mal.
02:55En réalité, et c'est Didier Leschi, le directeur général de l'Office français de l'immigration, qui le dit,
03:01cette immigration étudiante est devenue une manière légale de pouvoir rester en France illégalement.
03:07Et le pouvoir algérien est complice.
03:10Campus France recrute sous la double tutelle du Quai d'Orsay et de l'enseignement supérieur.
03:14Et certaines universités, il faut le savoir, ont intérêt d'avoir des inscrits pour pouvoir faire du chiffre et maintenir des disciplines aux dépens de la qualité et peut-être l'intérêt des français.
03:27Statistiquement, les étudiants algériens, contrairement aux marocains, ne terminent pas leurs études.
03:33Mais ils ne repartent plus.
03:34Et vous le savez, il faut le savoir plutôt, grâce aux accords de mai 68, ils peuvent transformer leur visa étudiant en visa permanent d'auto-entrepreneur sans aucune vérification de savoir si leur entreprise, leur commerce est viable.
03:48Et c'est bien ce que voudrait supprimer Bruno Retailleau.
03:50Et dans le climat actuel, ces félicitations tombent mal.
03:53Oui, parce qu'on sait aussi que des filières sont organisées par le pouvoir algérien, transportées des jeunes par bateau d'Oran à Alicante.
03:59L'année dernière, il y en a eu 10 000.
04:01À l'arrivée d'un service de bus affrêté par des passeurs, les amènent en France et les Espagnols ferment les yeux.
04:06Cette année, c'était 7 000.
04:08Tous forcément, directement, en situation irrégulière.
04:11Autre chose ?
04:12Eh bien oui, hélas, l'agriculture est une victime collatérale de cette brouille avec l'Algérie, puisque celle-ci n'achète plus de blé tendre, alors qu'elle était jusque-là, la France, son premier fournisseur.
04:22Maintenant, l'Algérie se fournit en Russie, en Ukraine, et même a changé son cahier des charges sur le volume des grains punaisés.
04:29Vous savez, il fallait un certain dosage et pas trop, c'est-à-dire les grains endommagés par les insectes.
04:34Maintenant, il y a une tolérance plus grande.
04:37Et comme ils disent, il est moins cher et plus protéiné.
04:42Formidable ! C'est l'heure de voir le bon côté des choses.
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