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Cancer dans l'entreprise : "c'est encore tabou" pour Alexis Guirlé , directeur-général du groupe Izarralde à Bidart
ici Pays Basque
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il y a 1 jour
À l'occasion d'Octobre rose, la Maison Goxa Leku organise une matinée dédiée cancer dans le monde du travail. Alexis Guirlé témoigne de son expérience.
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00:00
Il est 8h moins le quart, Octobre Rose a commencé hier cette opération de sensibilisation,
00:05
notamment pour le cancer du sein, et aujourd'hui encore,
00:07
une personne sur cinq perd son travail dans les cinq ans suivant le diagnostic d'un cancer.
00:12
Alors ici, Pays Basque se penche ce matin sur le cancer et ses conséquences dans le monde du travail,
00:17
avec l'invité d'ici matin, Ouyana.
00:19
Alexis Gierle et Gounon, bonjour.
00:21
Vous êtes directeur général du groupe Isaraldé, opérateur télécom alternatif pour les entreprises et les collectivités.
00:28
Vous avez 30 collaborateurs à Bidard.
00:31
Vous, vous avez dû faire face à la maladie dans le cadre professionnel.
00:35
Oui, tout à fait.
00:36
Aujourd'hui, dans le milieu de l'entreprise, nous, on a été touchés par le cancer, on va dire, deux fois.
00:40
J'ai perdu un de mes associés, mon beau-père qui était Jean-Louis Mélen en janvier 2024.
00:46
Et plus récemment, on a un collègue qui a été aidant,
00:49
qui a eu, malheureusement, sa fille qui a attrapé un cancer et à la fin a été fatal, on va dire.
00:55
Mais du coup, oui, il y a toute cette prise en compte de la maladie dans l'entreprise
01:00
qui est un vrai sujet, qui est plutôt tabou, généralement,
01:03
et donc qu'il a fallu accompagner.
01:06
Et donc, nous, on a découvert la maison gauche à l'écoute.
01:10
Alors, je vais vous demander juste de reculer votre siège un petit peu
01:13
parce que vous appuyez sur un petit bouton qui est sous le bureau.
01:15
Mais c'est bon, maintenant, on vous entend.
01:17
Donc, la maison gauche à l'écoute, qui peut aussi aider les entreprises à parler du cancer dans l'entreprise.
01:23
Vous, c'est ce que vous avez fait. Comment vous avez géré ?
01:25
Alors, nous, non, pas aujourd'hui.
01:28
Mais on l'a découvert avec mon beau-père quand il a eu le cancer, en fait, vers la fin de son cancer.
01:34
Il a adhéré à l'association gauche à l'écoute.
01:36
Il m'a dit, j'aurais dû y aller plus tôt.
01:39
En fait, il y a allé vers la fin.
01:42
Et c'est vrai que l'accompagnement là-bas pour le malade, mais aussi pour les aidants,
01:46
il a vachement apprécié.
01:48
Et dans l'entreprise, quelles sont les difficultés que vous avez vécues ?
01:53
Alors, aujourd'hui, typiquement, sur le cas plus récent de mon collègue qui a sa fille malade,
01:58
c'est qu'il a peur du regard des autres dans l'entreprise.
02:00
Des fois, en se disant, est-ce que je vais revenir ?
02:02
Je n'ai pas envie que mes collègues aient la pitié vis-à-vis de ma situation, ainsi de suite.
02:07
Et il y a aussi le côté, l'absence d'un aidant.
02:10
Donc là, on a eu des vrais soucis.
02:13
Enfin, des vrais soucis.
02:14
Il n'y a pas de choses qui sont vraiment cadrées.
02:16
Vous parlez du côté administratif ?
02:18
Oui, du côté administratif, où il était là, il n'était pas là,
02:22
mais du coup, il se mettait en arrêt maladie,
02:24
il ne savait pas trop quand est-ce qu'il pouvait revenir, ainsi de suite.
02:26
La maladie, elle évolue, c'est assez ambigu, l'évolution de la maladie.
02:31
Et la personne, elle n'a pas forcément non plus envie de s'enfermer chez elle.
02:35
Quand elle peut revenir, quand le patient va bien, elle a envie de revenir,
02:38
mais ce n'est pas forcément autorisé parce qu'il s'est mis en arrêt maladie, ainsi de suite.
02:41
Enfin, il y a des choses qui ne seront pas encore, je trouve, super cadrées pour les aidants,
02:46
on va dire, des maladies.
02:47
Après, il y a les malades, là, c'est autre chose, qui vont être absents
02:50
et qu'il va falloir réintégrer au retour.
02:53
Et là aussi, ça peut être une difficulté.
02:56
C'est-à-dire, un malade qui s'absente et qui revient un an après,
02:59
c'est comme réintégrer un nouveau collaborateur.
03:02
Lui aussi, il va avoir des appréhensions,
03:04
parce que l'entreprise, elle a avancé.
03:07
Et vous avez des aides pour ça ?
03:11
Aujourd'hui, il y a des aides dans l'entreprise.
03:15
Pas forcément, on va dire.
03:16
Ça se passe comme un arrêt maladie, on va dire, standard.
03:18
Nous, typiquement, dans notre cadre, notre collaborateur,
03:21
il a fallu que l'entreprise se réorganise.
03:23
Aujourd'hui, on a eu la chance qu'il y ait une équipe assez soudée.
03:26
Donc, les collègues ont pris le relais sur les missions qu'avait cette personne.
03:31
Mais j'imagine, dans des cas de toutes petites équipes, tout ça,
03:33
ce n'est pas forcément possible.
03:35
Nous, on a quand même dû mettre certaines activités fachentiers
03:38
qu'on avait en attente,
03:40
le temps que cette personne revienne et on ne savait pas vraiment quand.
03:44
Donc, c'est vrai qu'il y a beaucoup d'incertitudes
03:45
et de choses dans le monde de l'entreprise à chercher.
03:50
7h49 sur ICP, parce qu'on parle de cancer ce matin,
03:53
dans le monde de l'entreprise, avec Alexis Gierlet,
03:55
qui est le directeur général du groupe Isaraldé Abidar.
03:58
Et en fait, la maladie peut mettre l'entreprise en danger, finalement ?
04:02
Je pense que dans certaines tailles d'entreprises,
04:06
les petites entreprises, oui, quand on est peu de collaborateurs,
04:08
qu'on perd une personne assez essentielle.
04:10
Nous, on a eu le cas avec mon associé,
04:12
donc on était les deux à la direction.
04:14
Lui, il se partageait une partie de l'entreprise,
04:16
on va dire plus la partie commerce et, on va dire, vie publique de l'entreprise.
04:20
Il a fallu en très peu de temps que je récupère cette partie-là.
04:24
Du coup, ça a créé des méfiances au niveau des clients.
04:28
Qu'est-ce que va devenir l'entreprise au niveau des collaborateurs ?
04:31
Qui c'est qui va prendre la tête ?
04:32
Et même, des fois, de la concurrence, on va dire, malsaine,
04:34
qui va dire, vous avez vu, cette entreprise,
04:36
elle a perdu son dirigeant, elle va fondre les plans, ainsi de suite.
04:39
Donc, nous, on a dû faire des communiqués en disant,
04:41
ben non, l'entreprise, en fait, il y a toujours quelqu'un à la tête.
04:44
Et ça va bien se passer.
04:47
Donc, c'est rassurer les collaborateurs, rassurer les clients
04:50
et casser un peu les histoires qui sont racontées
04:54
et qui peuvent, ben, en fait, faire de la défaillance sur l'entreprise.
05:00
Selon vous, employeur, qu'est-ce qu'il faudrait pour que ça soit moins difficile ?
05:05
Donc, bon, sur le côté de la maladie, quand on tombe malade,
05:08
ça, malheureusement, on ne peut pas faire grand-chose.
05:10
C'est l'entreprise peut-être mieux se préparer, déjà.
05:12
Donc, aujourd'hui, c'est un espèce de tabou.
05:13
Aujourd'hui, quand on parle dans les entreprises de plusieurs sujets,
05:16
on parle de business, de recrutement, tout ça,
05:18
c'est vrai qu'on ne parle jamais de la maladie.
05:20
C'est vrai.
05:20
Enfin, moi, en tout cas, jusqu'à maintenant, on n'en parlait pas beaucoup.
05:23
Donc, ce que fait Gaucho Lecou, c'est vachement bien.
05:25
Et après, sur le côté aidant,
05:26
mais là, peut-être qu'il manque une sorte de statut
05:28
pour les aidants, en fait, qui ont des membres de la famille,
05:32
qui ont des maladies.
05:33
Donc, une espèce de forfait, je ne sais pas,
05:36
où vous avez tant de jours d'absence autorisée,
05:38
que vous pouvez prendre un peu quand vous voulez,
05:39
vous n'êtes pas obligé d'aller tous les jours chez votre médecin
05:40
demander un arrêt maladie.
05:41
Enfin, je pense que le médecin, il a autre chose à faire.
05:43
La personne, elle n'est pas vraiment malade,
05:44
elle est vraiment aidante.
05:46
Et c'est aléatoire, en fait.
05:47
La maladie, quand on aide quelqu'un,
05:48
elle évolue de jour en jour.
05:49
Donc, je pense qu'il manque quelque chose dans ce sens-là.
05:52
En tout cas, que je n'ai pas connaissance aujourd'hui,
05:53
ça existe, mais j'aurais bien voulu l'utiliser récemment.
05:57
Il y a des groupes de parole qui existent
05:59
dans le monde social, dans le monde du travail moins ?
06:04
Alors, aujourd'hui, dans le monde du travail,
06:06
franchement, non.
06:06
Et donc, c'est là où la Maison Gaucho Lecou,
06:08
ce qu'ils proposent,
06:08
je trouve que là, c'est vachement intéressant.
06:10
Ils se proposent de venir dans votre entreprise,
06:12
de faire parler les collaborateurs,
06:15
pour casser ces tabous,
06:17
pour extérioriser les choses.
06:18
C'est quelqu'un en plus d'extérieur à l'entreprise qui vient.
06:21
Donc, ça peut libérer la parole.
06:22
Parce qu'on parle du malade, de l'aidant,
06:24
mais il y a aussi les collègues de cet aidant
06:25
qui peuvent avoir aussi des situations personnelles,
06:28
mal le vivre,
06:29
qui ont vu, des fois, la personne avec qui on travaillait,
06:32
évoluer dans le cancer.
06:33
Je sais, mon beau-père, avant de partir,
06:35
il est venu à un repas de Noël,
06:36
il était tout affaibli, tout ça.
06:38
Je sais que ça a choqué des collaborateurs.
06:40
Ils l'ont vu tout amaigri, sans cheveux, tout ça.
06:43
Ça fait un choc.
06:44
Encore aujourd'hui, deux ans après,
06:45
il y en a certains qui m'en parlent.
06:47
Peut-être que je me rappelle de Jean-Louis,
06:48
il était vachement affaibli à la fin.
06:50
Donc, il y a des gens qui ont encore intériorisé des choses
06:52
et extériorisé les choses.
06:55
Ce n'est pas facile.
06:56
Millechker, Alexis Guerillet,
06:57
merci d'être venu nous parler de votre expérience.
07:00
Merci à vous.
07:01
Et le cancer dans le monde du travail
07:02
qui sera au cœur d'une matinée organisée
07:04
par la Maison Gauché à l'Écou,
07:05
qui accompagne les personnes atteintes de cancer.
07:07
C'est ce matin à Bayonne, au stade Jean-Dogé.
07:09
C'est un sujet important et concernant,
07:12
puisque c'était sur inscription
07:12
et c'est complètement complet, justement.
07:15
Merci d'être venu ce matin.
07:16
Merci.
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