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  • il y a 3 mois
Une semaine après la condamnation de Nicolas Sarkozy, une vingtaine d’avocats ont déposé plainte contre l'ancien président de la République pour "outrage à magistrat" et "atteinte à l’autorité de la justice".

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Transcription
00:00– Je ne suis pas étonné par les résultats du sondage que vous évoquez,
00:03parce que, alors, le bon côté des choses, c'est qu'il y a quand même une majorité qui croit encore…
00:08– Vous, vous êtes dans les 58 ?
00:09– Oui, oui, puis je vais l'expliquer.
00:13Mais je ne suis pas étonné des 40%.
00:15Je pense que les discours qui jettent le discrédit sur l'institution
00:18et qui accusent les juges de tableau de chasse, de violation de l'État de droit, de vengeance,
00:24ces discours, ils finissent à imprimer.
00:26Et je voudrais rappeler quand même qu'on est dans un contexte particulier
00:29depuis un certain nombre d'années,
00:30et je vais essayer d'extrapoler aussi par rapport à l'affaire Sarkozy.
00:35Je ne suis pas étonné parce qu'on est dans un climat de montée en puissance des populismes,
00:38et les populismes, ils ont tous une caractéristique,
00:41c'est qu'ils sont là pour exciter la défiance des citoyens envers les institutions.
00:44Et la cime numéro un, c'est toujours la justice.
00:46Prenez les quatre derniers dossiers politico-financiers
00:50qui ont été jugés ces derniers temps,
00:52le Modem, les assistants parlementaires du RN et Marine Le Pen,
00:57les dossiers Sarkozy et les poursuites contre Mme Dati.
01:01Il y a un point commun dans les quatre.
01:02Les attaques contre la justice.
01:03C'est que dans tous les cas, on est condamné sans preuve,
01:06ou on est renvoyé sans preuve,
01:08et que, effectivement, la justice agit à des femmes politiques.
01:12Je vous pose la question de manière un peu cash,
01:14mais est-ce que derrière ce chiffre de 41%,
01:16la justice ne paye pas encore aujourd'hui le mur des cons ?
01:19– Ces fameuses personnalités dans un syndicat de gauche,
01:22des personnalités au mur, des personnalités plutôt de droite,
01:25des insultes, qui a fait des dégâts dans l'opinion.
01:27– Je pense que oui, je pense que l'affaire du mur des cons
01:30a fait beaucoup de mal à la justice.
01:32J'ai beaucoup tourné, moi, en signant mon livre,
01:34et c'est une question qui revient invariablement
01:36dans les conférences et les débats que je tiens.
01:37– Vous êtes politisé, vous êtes de gauche.
01:39– Moi, je suis…
01:41– La question n'est pas pour vous, mais c'est ce que vous…
01:42– Je vous mettrais bien au défi, je vous mettrais bien…
01:43– Pardon, c'est ce qu'on vous dit ?
01:46– Non, on me dit effectivement que la justice est de gauche
01:48et effectivement, moi, je m'inscris vraiment contre ça
01:51parce que moi, j'en pense beaucoup de mal du mur des cons.
01:54Je trouve que c'est une faute.
01:55C'est une faute politique et morale d'avoir fait cette chose-là
01:59et ça continue à nous courir après
02:01parce qu'un certain nombre de politiques
02:03pleines de mauvaises intentions font l'amalgame avec ça
02:06et voudraient laisser penser que la justice fonctionne comme ça.
02:09La justice, elle ne fonctionne pas comme ça.
02:11Elle fonctionne, j'allais dire, les magistrats ont bien sûr
02:13le droit d'avoir des opinions politiques au syndical,
02:15mais la règle de l'impartialité, c'est que quand on est saisi d'un dossier,
02:19on laisse ses opinions philosophiques, politiques et religieuses de côté
02:22pour appliquer la loi et se concentrer sur le contenu du dossier
02:25qu'on doit juger ou qu'on doit poursuivre.
02:27Ça, c'est la règle d'or de tout magistrat.
02:28– Puisque vous parlez d'impartialité,
02:30le fait que la présidente du tribunal ait pu manifester
02:32il y a 15 ans de ça contre la politique de Nicolas Sarkozy,
02:34pour vous, c'est un non-sujet ou ça se discute ?
02:37– Non, on ne peut jamais dire que c'est un non-sujet.
02:38Je pense d'abord, c'est une difficulté qui a nécessairement été évoquée
02:41avec les chefs du tribunal de Paris.
02:43Je sais comment ça se passe.
02:44Il y a toujours des échanges quand vous vous confiez des dossiers délicats.
02:47– Vous voulez dire qu'on ausculte le passé syndical ou politique ?
02:50– Oui, bien sûr, mais les magistrats font très attention à ça.
02:52– Ils savent qu'ils vont être attaqués, les magistrats.
02:55Après, il faut relativiser aussi les choses.
02:57C'était il y a 15 ans, ce collègue n'était pas syndiqué.
03:00Il n'est pas syndiqué depuis très longtemps.
03:02C'est une collégialité, c'est trois magistrats.
03:05Et puis, il y a quand même quelque chose qu'il ne faut pas oublier,
03:07c'est que dans ce procès, comme dans tous les autres,
03:10le prévenu, il a des droits.
03:11Et il a notamment le droit, au début du procès, de mettre en cause…
03:15– Il aurait pu le faire et le faire.
03:16– Il aurait pu soulever, alors que tout ça est parfaitement connu,
03:18et demander la récusation de la présidente en question.
03:21Est-ce qu'il l'a fait ? Non ?
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