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Le jour où la Ve République est entrée en vigueur
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il y a 7 semaines
Le 4 octobre 1958, la Ve République est entrée en vigueur. Alors pour l’occasion, on s’est plongé dans les archives de L’Express. Et voici ce que l’on a trouvé.
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Le président de la République est un véritable monarque.
00:04
Le 4 octobre 1958, la Vème République est entrée en vigueur.
00:09
Alors pour l'occasion, on s'est plongé dans les archives de l'Express
00:11
et voici ce que l'on a trouvé.
00:18
Le jour où la Vème République est entrée en vigueur,
00:21
personne ne lui prétage alors une telle longévité.
00:24
Car ce texte a été rédigé dans un contexte très particulier.
00:28
Il y a eu le 13 mai à Alger une révolte.
00:33
Les gouvernements de la Vème République ont été renversés.
00:36
Et progressivement, en quelques jours, le général de Gaulle revient au pouvoir.
00:42
Il est investi par l'Assemblée nationale le 1er juin.
00:46
Et le 3 juin, le Parlement de la Vème République vote une loi constitutionnelle
00:51
permettant de préparer la nouvelle constitution,
00:54
celle qui va être signée le 4 octobre.
00:58
Le général de Gaulle présente la constitution le 4 septembre,
01:01
place de la République dans un grand discours
01:03
qui n'est pas le plus beau discours du général de Gaulle
01:07
parce que, bon, c'est assez formel,
01:10
mais qui est un discours fondamental sur le plan politique
01:14
avec une extraordinaire mise en scène, d'ailleurs, de la cérémonie.
01:19
Le 28 septembre, un référendum est alors organisé pour adopter, ou non, la nouvelle constitution.
01:24
L'opinion publique est alors divisée
01:26
et le projet essuie de lourdes critiques, notamment de la part des intellectuels.
01:30
Dans le numéro daté du 11 septembre 1958,
01:33
Jean-Paul Sartre, collaborateur à L'Express,
01:36
la présente comme la constitution du mépris.
01:38
Il prétend nous faire adopter la constitution du mépris.
01:41
L'Assemblée populaire est flanquée d'un Sénat réactionnaire.
01:44
Elle est privée de la faculté de choisir elle-même et dans son sein ses ministres français.
01:49
Comprenez-vous que c'est à nous, à nous tous, que l'on dénie tous ses droits ?
01:53
Alors, la critique de Jean-Paul Sartre, elle est logique,
01:58
elle est cohérente par rapport à la pensée de Jean-Paul Sartre.
02:00
Cette constitution n'a pas été aimée du tout par les intellectuels de gauche
02:05
et notamment ceux qui étaient ou membres ou proches du Parti communiste
02:09
parce que le Parti communiste se savait que ça lui était très défavorable.
02:14
Il s'en apercevra d'ailleurs encore plus au moment des élections.
02:17
Ce qui change, c'est le rôle du président de la République,
02:20
c'est le rôle du Parlement, c'est le rôle du gouvernement.
02:22
On inverse en réalité la hiérarchie des pouvoirs.
02:25
Sous la Vème République, le pouvoir de base était à l'Assemblée nationale.
02:30
Sous la Vème République, normalement, il est chez le président de la République.
02:34
Je dis normalement parce qu'il y a quelques événements par ailleurs.
02:38
Dans ce même numéro, Pierre Mindès-France analyse le rôle du président de la République
02:42
dans un article titré « Que vaut la constitution qui nous est proposée ? »
02:46
Il y compare le statut de président à celui d'un souverain.
02:50
Le président de la République est un véritable monarque, non héréditaire toutefois.
02:55
Cette critique, on la retrouve encore aujourd'hui dans certains discours politiques.
02:59
Mais alors, comment expliquer que la Vème République est tenue aussi longtemps ?
03:03
Parce que les Français adorent l'élection présidentielle.
03:06
Il faut voir les choses comme elles sont.
03:07
À chaque fois qu'on leur a posé la question « On continue ou on continue pas ? »
03:11
Notamment en 1962, ils ont continué.
03:14
Et l'élection présidentielle est encore aujourd'hui l'élection la plus populaire de toutes les élections nationales.
03:21
Malgré toutes ces critiques, le plébiscite populaire est bel et bien là.
03:24
Lors du référendum du 28 septembre 1958, le « Oui » au changement de la constitution l'emporte avec plus de 80% des suffrages exprimés.
03:33
On aime déléguer le pouvoir à un président de la République.
03:37
Après, on le critique beaucoup.
03:39
Mais à chaque fois qu'il faut voter, on aime cette espèce effectivement de monarque républicain,
03:45
pour reprendre une expression qui sera utilisée un peu plus tard.
03:48
Ce n'était pas inscrit dans le texte de 1958, parce qu'on ne savait pas très bien comment il allait évoluer.
03:54
Mais ce dont on se recompte maintenant, c'est que le président de la République a beaucoup de pouvoir,
04:00
à condition d'avoir une majorité à l'Assemblée nationale.
04:04
Et on l'a vu avec les périodes de cohabitation, on le voit maintenant depuis 2024, alors tous les jours,
04:11
s'il n'y a pas une vraie majorité à l'Assemblée nationale, pour ou contre d'ailleurs le président de la République,
04:16
une vraie majorité stable, cohérente, disciplinée.
04:19
Le système ne marche pas bien.
04:21
Est-ce que les prochaines élections permettront de retrouver une harmonie politique ?
04:27
C'est possible, mais ce n'est pas certain.
04:30
Et s'il n'y a pas d'harmonie politique, est-ce qu'il faut changer la Constitution ?
04:35
Il faudra que les forces politiques essayent de voir ce qu'on peut faire.
04:39
Mais comme elles sont en désaccord total sur beaucoup de choses,
04:43
ce n'est pas une entreprise facile.
04:46
Merci.
04:47
Merci.
04:48
Merci.
04:49
Merci.
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