Eric Revel : "La période du confinement a fait des ravages sur notre jeunesse !"

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Transcript

00:00Oui, bonjour Eric Revelle.

00:01Bonjour Patrick, bonjour à tous.

00:02Trôle d'époque parce qu'on parle de cette situation des personnes âgées,

00:06mais il y a une étude là aussi sur la jeunesse française et les étudiants

00:10qui montre que le moral de cette jeunesse et des étudiants est en berne

00:15et que même certains, un tiers je crois, souhaitent arrêter des études.

00:20Oui, c'est absolument sidérant, ça donne un état des lieux,

00:24puisqu'on parlait des aînés isolés,

00:26ça donne un état des lieux de la dégradation de la société française.

00:31Vous avez raison, c'est un baromètre Ipsos que publie le Figaro

00:34et qui montre que près de 40% des étudiants,

00:37ils sont tellement mal dans leur tête,

00:39ils ont tellement de problèmes de santé mentale

00:41que 40% envisagent d'arrêter ces étudiants.

00:47C'est incroyable.

00:48Alors, il y a plein de facteurs, je vais y revenir,

00:51mais un ou deux chiffres supplémentaires pour montrer dans quel état se trouve,

00:54j'allais dire notre jeunesse, les étudiants français,

00:5845% estiment être en bonne santé mentale.

01:02Ça veut dire que le reste, plus de la majorité,

01:04estiment qu'ils ont des problèmes psychologiques,

01:07qu'ils souffrent d'un manque total de confiance, par exemple, en eux-mêmes.

01:12Ces jeunes considèrent, par exemple, c'est écrit dans ce baromètre,

01:16qu'ils ne valent rien.

01:18Il y a une perte d'estime de soi absolument hallucinante,

01:21et 56%, d'après ce baromètre de nos étudiants,

01:24l'avenir de ce pays économique et social,

01:2656% s'estiment tendus ou stressés.

01:30Bon, et les causes alors ?

01:31Est-ce qu'il y a des raisons de cette grande fragilité mentale

01:34d'une partie de la jeunesse ?

01:36Alors, à l'instant, le représentant des petits frères des pauvres

01:40qui expliquait la responsabilité des réseaux sociaux,

01:44s'est souligné.

01:45Parce qu'évidemment, il y a une grande différence,

01:47notamment pour des jeunes qui vont rentrer dans la vie,

01:49pour des étudiants, entre vie virtuelle et vraie vie.

01:53Mais il y a d'autres facteurs qui expliquent cet effondrement

01:56psychologique de notre jeunesse.

01:59Il y a la précarité, quand vous êtes étudiant,

02:01bon, ça, c'est pas nouveau, on l'a tous été.

02:03Il y a l'incertitude économique, c'est pas nouveau.

02:05Il y a la peur du chômage, c'est pas nouveau.

02:07Mais il y a d'autres facteurs qui viennent s'ajouter.

02:10Il y a la crise écologique, il y a la crise géopolitique.

02:12C'est vrai que c'est angoissant d'entendre, matin, midi et soir,

02:15que la guerre est à nos portes.

02:17Donc, ces jeunes sont plus angoissés que ne le sont les aînés.

02:22Alors, il faut le dire, parce que ça a été souligné,

02:24la période du confinement a fait des ravages chez notre jeunesse.

02:28Le phénomène s'est particulièrement accentué

02:31avec l'isolement, on en parlait à l'instant, de nos aînés,

02:35mais avec l'isolement de nos jeunes.

02:38Et puis, je vous le disais, il y a cette histoire de réseau social.

02:41C'est absolument incroyable.

02:42Il est noté dans ce baromètre qu'un temps d'écran prolongé

02:46entraîne une baisse de l'estime de soi.

02:49Tous les jeunes ne sont pas dépendants, évidemment,

02:52mais beaucoup s'en approchent.

02:54Et il faut le dire, il faut le répéter,

02:56la vie virtuelle n'est pas la vraie vie,

02:58et le décalage entre les deux expliquerait aussi la santé mentale.

03:02Et puis, je termine juste sur un point, Patrick.

03:03C'est qu'au-delà de cette idée que la jeunesse,

03:08nos étudiants ont un moral dans les chaussettes,

03:11c'est même pire que ça.

03:12Il faut quand même souligner que ça va poser un problème global,

03:15autour du problème, au-delà du problème social.

03:18Pourquoi ?

03:18Parce que les étudiants qui sont formés aujourd'hui à l'université

03:21ou dans les écoles d'ingénieurs,

03:24c'est l'avenir économique de ce pays.

03:25Donc, voilà, pardon d'en rajouter un peu,

03:28mais la société française est dans une drôle de situation.

03:30Non, mais c'est évidemment...

03:32Yann Lannier, vous êtes resté avec nous,

03:34donc, délégué général des petits frères des pauvres.

03:38J'imagine que ça suscite quelques réactions,

03:40parce que c'est au debout de l'échelle,

03:42aux deux extrémités de l'échelle,

03:44où il y a, enfin, pas que, d'ailleurs,

03:45mais quand même, où il y a un malaise.

03:47Est-ce qu'il n'y aurait pas une solution, là, justement ?

03:49On parle souvent de l'intergénérationnel,

03:53mêler des jeunes avec des personnes plus âgées.

03:56Moi, j'ai vu des solutions comme ça,

03:57où parfois, ce sont des personnes âgées

03:59qui hébergent des jeunes.

04:00Je ne sais pas si c'est la solution,

04:01mais peut-être un petit peu, non ?

04:03Qu'en pensez-vous ?

04:05Alors, tout d'abord, permettez-moi de vous dire

04:08que la question de l'isolement social

04:10aux petits frères des pauvres,

04:11on la travaille depuis de nombreuses années,

04:13mais elle n'est pas réservée,

04:16cette question de l'isolement social,

04:18aux seniors.

04:19On mesure de l'isolement social,

04:21comme vous venez de le démontrer,

04:22dans toutes les générations,

04:24chez les enfants, chez les jeunes,

04:25chez les adultes,

04:26avec des parcours qui sont parfois...

04:28Parfois, vous avez des mamans solos isolées,

04:31vous avez des couples aidants-aidés isolés,

04:33donc l'isolement social est un phénomène

04:36de société extrêmement large.

04:39Alors, l'intergénérationnel est bien sûr

04:42quelque chose à promouvoir,

04:45puisqu'on voit que s'installe dans notre société

04:47parfois de l'incompréhension entre les générations,

04:50et j'ai ce sentiment-là, en tout cas en ce moment,

04:52voire de la défiance qu'on est en train,

04:54parfois, par des discours politiques

04:56un peu à l'emporte-pièce,

04:58de monter une génération contre une autre,

05:00entre celles qui contribueraient

05:02et celles qui profiteraient, par exemple.

05:04Et l'intergénérationnel existe,

05:06heureusement, c'est heureux,

05:07il y a des grands-parents et des petits-enfants

05:08qui s'entendent très bien,

05:10et il y a des milliers de jeunes

05:11qui font des services civiques,

05:12notamment au sein de services civiques

05:14Solidarité Senior,

05:15qui est un programme

05:16qui permet de mettre en avant

05:17la rencontre entre des personnes âgées isolées

05:20et des jeunes.

05:22Et je crois qu'il faut beaucoup,

05:23effectivement,

05:24développer ces outils

05:27qui permettent la compréhension

05:28entre les générations.

05:29Oui, oui.

05:30Merci beaucoup, Yann Lagné,

05:31d'avoir été avec nous

05:32et d'avoir commenté.

05:33Éric Revelle, on en reparlera

05:34après 8h30,

05:35et j'aimerais vous entendre, justement,

05:37sur ces questions de solitude

05:38ou de malaise sociale,

05:40alors à la fois chez des personnes âgées,

05:42mais pas que, bien sûr,

05:44et puis chez des jeunes,

05:45on en parlera.

05:46Vous pouvez réagir,

05:47nous apporter votre expérience,

05:49votre témoignage tout à l'heure

05:50à 8h30,

05:500826 300 300.

05:53Tout à l'heure à 8h15,

05:54Jean-François Aquili,

05:54bonjour.

05:55Bonjour.

05:55Votre invité politique,

05:56ce matin.

05:57Eh bien, ce sera Carole Delga,

05:59la présidente socialiste

06:00de la région Occitanie.

06:03Qu'attend-elle

06:03de Sébastien Lecornu,

06:05qui va prononcer

06:06son discours de politique générale

06:08la semaine prochaine ?

06:09Est-ce qu'elle,

06:10Carole Delga,

06:10peut s'affranchir

06:11du parti socialiste

06:13d'Olivier Faure

06:14et avoir elle-même

06:15des ambitions,

06:16je ne sais pas,

06:16pour 2027 ?

06:17On lui posera la question.

06:18Elle pourrait être ministre,

06:19là, ou pas ?

06:19Elle pourrait être ministre,

06:20voire plus.

06:21Candidate.

06:22Candidate.

06:23Candidate, oui.

06:23Bon, merci Jean-François Aquili.

06:25Dans un instant,

06:26Les Chevaliers du Fiel,

06:27le journal de 8h,

06:27et puis votre invité politique

06:28tout à l'heure.

06:29Et puis vous,

06:30vous le savez,

06:30vous avez la parole

06:31à tout moment sur Sud Radio.

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