00:01Le Grand Matin Sud Radio, 7h10, Patrick Roger.
00:05Il est 7h12, c'est à la une ce matin sur Sud Radio, un couple, des parents qui lancent une association contre le harcèlement scolaire après un drame, le suicide de leur fils.
00:16Nous sommes avec Jean-Pierre Casa Soprana qui est le père de Lissandrou, son épouse est à ses côtés.
00:24Bonjour Jean-Pierre Casa Soprana.
00:27Bonjour M. Roger.
00:28Bon, racontez-nous pourquoi vous avez lancé cette association ?
00:33Dans un premier temps, c'est pour honorer la mémoire de notre fils, qui est disparu en mai.
00:39Et c'était le combat aussi, il faisait partie d'une association Corsica Juvent sur Bastia, contre le harcèlement, et nous voulons perpétuer sa mémoire en faisant cela.
00:52Et puis aussi pour tous les autres enfants qui sont dans le même cas que le sien, pour essayer de les aider du mieux qu'on peut.
01:01Oui, c'est ça. Et lui-même, donc il militait dans une association pour lutter contre ce harcèlement, et il en était victime.
01:10Tout à fait, exactement.
01:11Et ça, vous l'avez découvert par la suite, Jean-Pierre Casa Soprana.
01:16Nous l'avons découvert au moment de son décès, effectivement.
01:20Nous n'avons absolument rien vu.
01:22Nous l'avons questionné, nous l'avons posé de multiples questions, et malheureusement, nous n'avons eu aucune réponse.
01:27Et c'est ça, justement, que nous essayons de libérer.
01:32Il faut libérer la parole pour que les enfants puissent parler, n'aient plus peur de parler, et puissent nous dire quel est leur mal et ce que nous pouvons faire pour eux.
01:40C'est quel type de harcèlement ? Et ça vient de qui ? D'autres élèves ?
01:47En tout cas, dans le cas de votre fils, et puis même d'une façon générale, ce que vous avez pu observer, du coup, puisque vous lancez justement cette association ?
01:56C'est multiple. Il y a beaucoup de choses. Ça peut être du harcèlement psychologique, moral, physique.
02:04Tout peut rentrer en ligne de compte. C'est très, très particulier.
02:09Oui. Voilà, il n'y a pas de cas uniques et classiques, en fait, de schéma classique pour ça.
02:18Donc, ce que vous dites, c'est qu'il faut libérer la parole.
02:21Alors, vous vous adressez à qui en lançant cette association ?
02:24À la fois aux jeunes, mais aussi aux parents et au personnel dans l'ensemble de l'éducation nationale, qui peut voir des signes, éventuellement ?
02:34Bien sûr. À tout le monde. Il faut que tout le monde soit concerné.
02:36Il faut que tout le monde puisse prendre en charge ce fléau qui est en train de nous gagner.
02:42Et il faut que tout le monde réagisse.
02:44Mais pas que l'éducation nationale, tout le monde.
02:48Oui.
02:48Même les gens...
02:50Pardon.
02:52Oui.
02:52Il faut qu'on arrive maintenant à se mobiliser.
02:55Oui. Vous, votre association, vous l'a lancée au niveau de la Corse, là où vous êtes, ou c'est à vocation, en fait, nationale ?
03:03Pour l'instant, ça restera local. Vous savez, notre drame a eu lieu en mai. On a démarré l'association il y a un mois. On est tout nouveau là-dedans. On démarre. On essaie de faire au mieux.
03:17Mais ça reste quand même, pour l'instant, assez léger, on va dire. Mais on essaie de faire bouger les choses du mieux qu'on peut. Et on a toute notre ferveur et toute notre envie pour que ça bouge vraiment.
03:31Oui. Et vous êtes aidé, justement, par d'autres parents, d'autres jeunes autour de vous qui ont vécu la même situation ou, en tout cas, ou veulent éviter, justement, cela.
03:43Tout à fait. On a eu beaucoup, beaucoup de témoignages. On a eu beaucoup de gens qui se sont portés volontaires pour venir nous aider. Beaucoup d'associations, aussi, qui viennent à nous et qui sont là pour mener le combat avec nous.
03:55Et c'est très, très bien. Il faut qu'on s'unisse. Il faut qu'on fasse quelque chose. L'union fait la force et il faut qu'on y aille. Il n'y a plus de temps, en fait.
04:04Oui. Jean-Pierre Casa Soprana. Votre épouse est à vos côtés, également. Est-ce qu'elle veut dire un mot, faire passer un message ? Fabienne.
04:16Bonjour.
04:17Bonjour, oui. Quel est le message que vous voulez faire passer ? On vous donne la parole, justement, pour ça, ce matin sur Sud Radio.
04:23Tout d'abord, voilà, faire prendre conscience aux gens, aux jeunes qui sont peut-être certainement harcelés, qui puissent libérer la parole.
04:40Il ne faut plus qu'ils aient le peur. Peut-être aux harceleurs, peut-être de leur faire prendre conscience qu'un mot, une parole, un test,
04:51ben, c'est mal. Dans ces cas-là, ça ne détruit pas qu'un enfant, ça détruit une famille, ça détruit les amis, ça détruit tout.
05:03Et aussi faire prendre conscience aux parents, peut-être nous rééduquer, bien, nous, nous rééduquer, ben, en parlant de ça, en disant, ben, voilà quoi, il faut pas...
05:20Oui, ça coupe un petit peu, parce que vous avez dû vous déplacer, on n'entend qu'un mot sur deux, Fabienne, mais je répète ce que vous avez dit,
05:31c'est-à-dire qu'il faut aussi que les parents eux-mêmes se sentent concernés, et une forme de rééducation.
05:38Jean-Pierre Casasoprana, c'est-à-dire que les parents eux-mêmes doivent être en contact permanent aussi avec leurs enfants,
05:49être à leur écoute pour voir, puisque c'est vrai qu'il y a environ, il y a une étude qui a été lancée,
05:56il y a à peu près 20-30% d'enfants, de jeunes, entre 15 et 30 ans, qui souffrent un peu de dépression.
06:04On sait que quand on est ado, on est perturbé, mais voilà, il faut être à leur écoute, c'est ce que vous dites.
06:09Tout à fait, il faut aussi que, justement, au niveau médical, il y ait beaucoup plus de suivi.
06:16Là, pour notre fils, par exemple, ça a été très compliqué de trouver un psychologue, un psychiatre,
06:23c'était presque un parcours du combattant, donc c'est très très compliqué.
06:28Il faut que les parents s'investissent, c'est évident, mais malheureusement, pour l'avoir vécu,
06:33des fois, ça ne suffit pas, il faut que ça suive derrière, et des fois, c'est très très compliqué.
06:39Et les parents sont souvent, quand je dis ça, je pense à nous, parce que c'était notre cas,
06:44on est souvent perdus, et à un moment donné, on ne sait plus quoi faire.
06:47Et c'est ça que ça devient ça.
06:49Oui, absolument, et nous tenions à vous donner la parole.
06:52Alors, je donne le nom de l'association, c'est Ricordou Palisandrou,
06:55voilà, on peut la trouver sur internet, Jean-Pierre Casasoprana,
07:01voilà, Ricordou, Palisandrou, et donc vous pouvez évidemment adhérer à cette association,
07:07l'aider, faire un don également.
07:10Merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio, et bon courage à vous.
07:13Le Grand Matin Sud Radio
07:16Les grands titres de l'actualité ce matin,
07:19nouvelle journée de contestation demain à l'appel des syndicats,
07:22la mobilisation sera un peu plus faible que les précédentes semaines,
07:26trafic normal sur les TGV, quelques perturbations tout de même sur les lignes régionales.
07:31Chez Peugeot, Sté Lantis, après le site de Poissy,
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