- il y a 4 jours
Avec Jean-Xavier de Lestrade, réalisateur
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NewsTranscription
00:00Et expert, Gilles Gansman.
00:02Bonjour Gilles.
00:03Bonjour Mavélie.
00:04Et on est le lundi 10 novembre et alors je suis vraiment, j'en parle à tout le monde,
00:10il faut regarder cette série, Des Vivants.
00:12On va recevoir le réalisateur Jean-Xavier de l'Estrade.
00:14C'est une série qui est diffusée sur France 2.
00:17Ça a commencé la semaine dernière, ce soir, les épisodes 3 et 4.
00:20Si vous ne les avez pas vus, si vous n'avez pas commencé, regardez le replay.
00:25C'est une série remarquable.
00:26Moi, je dois dire qu'au départ, je me disais, je n'ai pas envie de voir ça.
00:30Et quand vous commencez, vous êtes happé par la réalisation.
00:34Ça raconte vraiment le petit groupe qui a été en otage.
00:37Parce qu'en fait, il y a ceux qui étaient dans la salle, beaucoup hélas,
00:43près d'une centaine sont morts le 13 novembre.
00:45Et puis, il y en a qui ont été pris en otage dans un couloir.
00:48Ils ne l'ont pas su tout de suite d'ailleurs, qu'il y avait des otages.
00:52La police ne l'a pas su tout de suite.
00:54Et puis, ça raconte l'histoire de ces potages, comme ils disent.
01:00C'est-à-dire potes, otages.
01:02C'est-à-dire ceux qui ont survécu à ce terrible attentat.
01:08Et ça raconte leur histoire et surtout leur après.
01:11Comment ils vivent avec ce qu'ils ont vu, les cadavres.
01:15Avec l'évolution, les répercussions sur leur vie d'aujourd'hui.
01:18Donc, il y a des réminiscences du film, on va en parler.
01:22Il y a des réminiscences de ce qui s'est passé.
01:24Il y a des extraits sonores qui sont très puissants.
01:26Mais c'est surtout la vie d'après.
01:28C'est comment on se relève, si on le peut, d'un événement comme celui-ci.
01:33Avant le zapping, je vous propose d'écouter la bande-annonce.
01:36Je ne sais pas comment dire.
01:37Ce n'est pas réel.
01:39Pourtant, ça a duré deux heures et demie dans ce putain de couloir.
01:42Mais si je n'avais pas des brûlures dans le dos, je pourrais penser que je l'ai rêvé.
01:48Je ne suis pas blessée, je ne suis pas morte.
01:50Tout le monde ne peut pas en dire autant.
01:52Dire que la jeunesse et le rock'n'roll sont forts.
01:54Que la terreur, qu'ils n'ont pas gagné puisque la vie continue.
01:56Mais non, on n'efface pas 130 morts.
02:00Moi, ce qui me revient sans arrêt, c'est l'odeur de la poudre.
02:05Ceux qui étaient là, avec nous, qui nous fascinent.
02:07Je voudrais vous revoir, c'est important.
02:09Tout de suite, je me suis dit, ce n'est pas possible.
02:13Je ne peux pas mourir à cause d'un mec qui est en jogging.
02:15Quand je dis, j'ai rendez-vous avec mes potes otages, personne ne comprend.
02:19Et du coup, en fait, maintenant, je dis les potages.
02:28Vous voyez, il y a de l'humour aussi dedans.
02:31Parce qu'il y a des situations qui sont un peu cocasses.
02:35Il y a beaucoup d'émotions, beaucoup de sincérité.
02:37Et toute la série est déjà disponible sur France Télévisions.
02:43Oui.
02:44Et on peut suivre le replay.
02:46On attend pour tout vous dire.
02:48Jean-Xavier de Lestrade qui est en train d'arriver.
02:50Il est là.
02:52Attaché de presse me dit qu'il est là.
02:53Alors, on va marquer peut-être une petite page de pub.
02:56Oui, et puis une petite précision.
02:58Il y a déjà eu plus de 3 millions de personnes qui ont visionné le replay.
03:023 millions.
03:03Il ne faut plus se fier maintenant aux audiences, puisque les gens regardent la diffusion différemment.
03:08Donc, on se retrouve.
03:09Restez avec nous, parce que c'est important.
03:11Et c'est important d'écouter Jean-Xavier de Lestrade, ce réalisateur primé à Hollywood,
03:17qui avait réalisé Sambre, là aussi remarquable, série sur les victimes du tueur en série d'Inno Scala.
03:23A tout de suite.
03:25Sud Radio Média, Valérie Expert, Gilles Gans.
03:29Sud Radio Média, l'instant zapping.
03:33Non, ce n'est pas l'instant zapping, c'est l'invité du jour, Jean-Xavier de Lestrade, qui vient de nous rejoindre.
03:37Bonjour.
03:38Bonjour.
03:38Merci d'être avec nous.
03:39Et j'ai insisté, j'ai harcelé Gilles pour que vous veniez, parce que votre série des vivants,
03:44qui est à voir sur France 2 et en replay, parce qu'il y a eu beaucoup de visionnages.
03:47L'attaché de presse nous faisait près de 4 millions de visionnages, cette série, cette fiction qui est consacrée à l'histoire vécue par les otages du Bataclan,
03:57ceux qui se sont retrouvés dans ce petit couloir attenant.
03:59Et vous avez réalisé une série, une fiction remarquable sur l'après-Bataclan.
04:07Et c'est vrai que je vous disais, a priori au départ, je me suis dit, oh non, je ne suis pas en...
04:10Le Bataclan.
04:12Et quand on rentre, on est happé par les personnages, par votre réalisation.
04:17Peut-être nous dire quelques mots sur ce qui vous a donné envie de réaliser ça.
04:21Je précise que vous aviez réalisé Sambre auparavant, qui était là aussi du point de vue de victime de Dino Scala.
04:28Et cette fois-ci, c'est du point de vue des victimes de ces terroristes.
04:31Ce qui m'a donné envie...
04:33Moi, j'ai eu un peu, au départ, un peu comme tout le monde, au fond, le 13 novembre, s'emparer de ça, bouffer d'émotions, un peu d'appréhension.
04:44Et ce qui m'a vraiment convaincu, c'est la rencontre avec ces ex-otages.
04:50Parmi les otages, il y en avait 11.
04:52Il y avait 11 otages au premier étage du Bataclan, qui sont restés pendant presque deux heures et demie,
04:57enfermés avec les deux terroristes qui restaient.
05:01Donc, dans un huis clos, avec des gens, quand même deux personnes armées de kalachnikov, de gilets bourrés d'explosifs.
05:07Et parmi ces 11 otages, qui ont tous été libérés, qui sont sortis quasiment sans blessure de ce couloir,
05:18il y en a sept qui sont constitués en groupe, qui se sont autoproclamés les potes-otages.
05:25Donc, les potages.
05:26Et la rencontre avec eux, c'était incroyable.
05:32Parce que, quand on évoque le 13 novembre, immédiatement, on a le sentiment, on voit des images de violence.
05:41On a une sorte d'émotions qui vous submergent.
05:45Mais leur contact à eux, ce que l'on ressent, c'est la force de la vie.
05:50C'est ça qui se submerge.
05:52C'est la force de la vie.
05:54C'est leur énergie, leur appétit aussi.
05:58Et leur capacité à retrouver, malgré la violence subie, malgré le trauma, leur capacité à retrouver de la joie.
06:07Vous l'avez tourné il y a un certain temps.
06:10Qu'est-ce que ça vous fait de voir tous les hommages et d'être replongé dedans ?
06:16Puisqu'il y a un décalage entre le tournage et maintenant.
06:18Donc, ça doit vous faire bizarre de vous replonger ?
06:21Pas si bizarre que ça.
06:22Parce que le tournage, on l'a fini au mois d'avril.
06:26Ah oui, c'est pas si loin.
06:27Oui, c'est pas si loin.
06:28Je suis en montage.
06:30J'ai été en montage tout l'été.
06:32Et j'ai fini vraiment la série trois jours avant de la livrer à France Télévisions.
06:37D'accord.
06:38Donc, ça reste quand même assez frais.
06:42Non, ce qui est très fort là, c'est les témoignages des gens qui ont vu.
06:48Absolument.
06:48Que je reçois et qu'effectivement, il peut y avoir un peu d'appréhension.
06:55Et là, je parle à des auditeurs qui auraient ça.
06:57Un peu d'appréhension, se dire, waouh, une série, ça va être lourd.
07:02Non, c'est pas lourd, justement.
07:04Alors, on ne va pas se mentir, c'est émouvant.
07:06C'est très émouvant.
07:07Ça vous transporte dans quelque chose que peut-être, voilà, des souvenirs qui coûtent un peu.
07:13Mais, en même temps, voilà ce que je disais tout à l'heure, c'est l'énergie de ce groupe est tellement communicative.
07:20Elle est tellement joyeuse.
07:22Oui, parce qu'il y a des moments où il chante.
07:24Il y a une forme de légèreté nécessaire.
07:27En plus, quand il se retrouve, il y a la vie quotidienne qui est là aussi.
07:32Donc, c'est plus ça qui prend le pas.
07:33Alors, oui, il y a des extraits sonores, encore une fois, du Bataclan.
07:37Il y a des flashs qui reviennent.
07:39Mais c'est l'humanité qui ressort de...
07:41C'est complètement ça.
07:42C'est l'humanité.
07:43Et puis, c'est des gens...
07:44Voilà, c'est vous et moi.
07:46C'est des gens qui peuvent vraiment complètement s'identifier à ces personnages.
07:51Et remarquablement joués par Benjamin Lavergne de la Comédie française,
07:55par Alix Poisson, qui est formidable,
07:58par Antoine Reinhardt, par Félix Moati,
08:00Anne Stephens, Thomas Goldberg, Cédric Écoute.
08:05C'est vraiment des comédiens.
08:06Enfin, vous les avez dirigés,
08:07mais qui sont exceptionnels de sincérité et de profondeur.
08:12On sent la profondeur des personnages.
08:14Vous parliez d'humour.
08:15Je vous propose d'écouter Alix Poisson,
08:17qui joue justement une scène où elle a de l'humour.
08:21Et elle a rencontré celle qui était dans le Bataclan,
08:25la personne qu'elle joue.
08:26Marie.
08:26Elles ont eu Marie et elles ont eu un dialogue qu'a diffusé France Télévisions.
08:30Je vous propose d'écouter un extrait.
08:32C'était deux heures et demie dans le Bataclan.
08:33Mais comment c'est possible ?
08:35Ah ben, c'est-à-dire que moi, je serais bien partie plus tôt.
08:37Mais comme j'avais deux mecs avec des calages en face de moi
08:39qui tenaient absolument à ce que je reste,
08:42là, je ne les ai pas contrariés.
08:42Tu vois, je suis comme ça, je suis conciliante.
08:44Je mets toujours à distance les choses qui m'atteignent avec de l'humour, quoi.
08:48Oui, clairement.
08:49Mais là, c'est venu très, très rapidement.
08:52Oui, c'est ça qui est...
08:53C'est ça qui est étonnant, en fait.
08:54C'est parce qu'effectivement, tout le week-end qui a suivi les événements,
08:59on n'était pas trop dans l'humour, clairement.
09:02Mais dès le lundi, dès le matin où j'ai pris la décision d'aller au boulot,
09:08en fait, il y a eu un truc, alors effectivement, lié quand même,
09:11on ne va pas se mentir, à une grosse part de déni.
09:14Voilà, parce que je pense que j'ai mis du temps à réaliser.
09:17Mais oui, j'ai pris le parti de l'humour.
09:20Peut-être aussi pour désamorcer, je pense,
09:26l'inquiétude et les réactions de ceux que j'avais en face,
09:30qui, effectivement, avaient tous tellement flippé,
09:33je parle là pour le coup de mes collègues,
09:36que, du coup, je me suis dit, ok, je vais les faire marier,
09:39ou je vais essayer, parce qu'ils n'ont pas trop rigolé, bizarrement.
09:44Elle, elle est formidable, Alix Poisson,
09:46parce qu'elle a une forme de déni, de légèreté.
09:50Là, on entendait son rôle, hein, qu'il parlait.
09:51Oui, bien sûr, oui, mais elle est formidable.
09:54Oui, oui, parce qu'en fait, là, c'est sept personnages que l'on suit
09:57et c'est sept manières différentes de vivre l'après-traumat,
10:03enfin, l'après-violence.
10:05Et Marie, elle a cette force dingue,
10:08c'est, effectivement, le lundi matin, elle retourne au travail
10:10et elle essaye de faire marrer ses collègues.
10:13Donc, il n'y a pas...
10:14En fait, on croit savoir ce que c'est que la vie de victime après
10:18et, en fait, on ne sait rien.
10:20On ne sait rien de cette vie-là.
10:21Comment Marie réagit lorsque vous dites
10:24je vais faire un film sur votre histoire ?
10:26Déjà, il fallait que les sept soient d'accord.
10:29Oui, c'est ça, oui.
10:30Il y avait Marie, il y avait Arnaud, il y avait Grégory,
10:33il y avait Stéphane, il y avait Caroline,
10:36il y avait David, voilà.
10:39Il fallait qu'ils soient tous, tous d'accord.
10:41Et au début, ils ont mis pas mal de temps à accepter
10:43parce que, voilà, c'est des gens qui ont une forme de pudeur aussi,
10:49qui ne voulaient pas qu'on étale leur douleur comme ça.
10:52Ils ne voulaient pas être aussi porte-parole de toutes les victimes.
10:59Ils se disaient, mais je serais dans l'imposture.
11:01On ne peut pas parler au nom de toutes les victimes, nous.
11:03Mais bon, finalement, on a réussi à les convaincre
11:07parce que ça me semblait aussi nécessaire d'aujourd'hui
11:12de faire une série là-dessus.
11:13Il y a un auditeur qui dit, est-ce que les acteurs étaient libres ?
11:17Ont-ils été libres ou est-ce que les otages ont rectifié les scènes ?
11:20Comment ça se passe ?
11:21Oui, c'est une question que les gens peuvent se poser.
11:23Est-ce qu'ils ont un droit de regard ?
11:25Bien sûr.
11:25En fait, pour écrire le scénario avec Antoine Lacomblaise,
11:30on les a rencontrés, donc les sept potages,
11:33on les a rencontrés individuellement pendant de longs entretiens,
11:37parfois qui duraient une journée.
11:39Et à partir de ces récits, on a écrit le scénario.
11:43Donc, ce que l'on voit dans la série,
11:45c'est vraiment très proche du réel.
11:48On n'a pas inventé de personnages,
11:50on n'a pas inventé d'événements dramaturgiques
11:52qui n'auraient pas existé dans leur vie.
11:55Et du coup, une fois qu'ils nous avaient fait confiance
11:58pour partager leur intimité avec nous,
12:03ils n'avaient pas, j'ai dit,
12:05vous n'aurez pas de droit de contrôle non plus.
12:08C'est-à-dire qu'il faut nous faire confiance jusqu'au bout.
12:11Donc, ils ont découvert la série quand elle était terminée.
12:14Ils l'ont découvert avant tout le monde,
12:16mais quand elle était terminée.
12:17Et ils ont réagi comment ?
12:19Ils ont réagi, c'était un moment très fort et très beau
12:23parce qu'ils ont quand même beaucoup pleuré en regardant la série.
12:28Ils ont été très émus, bouleversés,
12:31mais bouleversés d'une manière assez étonnante
12:34parce que finalement, même s'ils se connaissent très bien,
12:38en regardant la série,
12:38ils ont découvert des choses qu'ils ne connaissaient pas sur les autres.
12:41Et Marie, elle a eu cette phrase que je trouve dingue et très forte.
12:46À la fin, elle a dit,
12:47« Waouh ! Vous me les avez fait aimer encore plus. »
12:51C'est fou.
12:52Moi, j'ai regardé hier soir sur BFM
12:55l'hommage qui a été rendu à la BRI qui raconte
12:58et j'ai retrouvé des phrases entières.
13:01Quand la BRI, il y a des sonores de la BRI
13:03qui sont dans la fiction.
13:05C'est-à-dire que quand ils sont dos au mur et que la BRI arrive,
13:08ils disent, « N'ouvrez pas, on est derrière. »
13:10Ils veulent un téléphone.
13:13J'en ai encore des frissons en entendant
13:15parce que c'est strictement le script qu'il y a.
13:18Parce que vous avez travaillé avec eux aussi ?
13:20Bien sûr.
13:21Bien sûr.
13:22Passer deux journées à la BRI
13:24avec certains des opérateurs qui étaient dans la colonne
13:27lors de l'assaut Bataclan.
13:29Oui, oui.
13:30Avec le médecin de la BRI,
13:31avec Christophe Molmy,
13:33qui était directeur à la BRI à cette époque.
13:35Et la psy qui était présente sur les lieux
13:38et qui ensuite a été psy de trois dépotages.
13:42Donc, oui, oui.
13:44Là, il ne fallait pas faire les malins.
13:45Il ne fallait pas jouer aux démiurges de scénaristes
13:50qui inventent des choses.
13:51Non, non, non.
13:52Il fallait être vraiment le plus proche possible du réel.
13:57Et surtout, tout ce qui se passe à l'intérieur du Bataclan,
14:00dans le couloir,
14:01là, vraiment, il fallait être au cordeau.
14:04Alors, il y avait le Bataclan,
14:06mais il ne faut pas oublier les autres lieux non plus.
14:08Il ne faut pas oublier le Stade de France et les terrasses.
14:11Et d'ailleurs, hier,
14:13les hommages aux événements du 13 novembre
14:16ont démarré hier avec une course
14:19qui s'appelait la course pour la liberté
14:21qui a signonné les différents lieux
14:25où ont lieu les attentats.
14:28Il y avait plus de 1700 personnes
14:30et parmi elles, il y avait des vivants,
14:33comme vous dites, un reportage de France 2.
14:35En plein effort ce matin,
14:37il s'extrait du peloton
14:38pour se recueillir quelques secondes
14:41devant le Bataclan.
14:42J'ai failli m'arrêter sur les autres lieux,
14:43mais là, oui, oui, là, c'est obligatoire.
14:46Le 13 novembre 2015,
14:48Yann Lafolie était à l'intérieur
14:49avec sa compagne et sa sœur.
14:52J'ai allongé ma sœur, en fait,
14:53sur le boulevard Voltaire
14:54et on est sortis par une des portes,
14:56ici, dans le passage.
14:57Je suis reconnaissant, en fait, à l'Agi
15:00de m'offrir la possibilité de vous parler là
15:02et de courir ce matin.
15:04Une course de 15 kilomètres
15:06démarrée aux abords du Stade de France,
15:08sur les lieux des premières attaques.
15:10Ça va le faire, ça va le faire,
15:12puis surtout, je ne peux pas abandonner.
15:15Dans la foule, des anonymes,
15:17des victimes et leurs proches,
15:191500 coureurs pour l'histoire.
15:21C'est en mémoire aussi à des amis
15:22qui ne sont plus là.
15:24En fait, voilà, c'est pour être solidaire pour eux.
15:28Et puis, ne pas oublier ceux qui ont été blessés aussi,
15:30ceux qui ont perdu des membres,
15:32qui ont eu le visage déformé.
15:34Il y a ceux qui sont morts,
15:36mais il y a aussi ceux qui vivent
15:37avec les stigmates de tout ça.
15:39Il ne faut pas les oublier non plus.
15:41Bien sûr, il y a eu plus de 400 blessés physiquement,
15:45mais les blessures, peut-être les pires,
15:48c'est les blessures qui ne sont pas visibles.
15:51Les blessures mentales.
15:52Les blessures psychologiques,
15:53les blessures que vous portez à l'intérieur,
15:55que vos proches, vos amis, l'entourage ne voient pas forcément
15:59et qui, elles, sont les plus difficiles à guérir.
16:04J'ai découvert, d'ailleurs, à l'occasion de votre fiction,
16:10le lien qu'il y avait avec les policiers de la BRI
16:14et les otages, ce qui est relativement rare.
16:17D'ailleurs, on le voit.
16:17Ce n'était jamais arrivé.
16:18Ce n'était jamais arrivé.
16:19Et il y a un lien qui s'est créé
16:22parce que pour eux, ça a été,
16:24ils le disent, et Christophe Molmy aussi,
16:26l'un des événements les plus marquants de leur vie.
16:29C'est qu'eux aussi, on oublie,
16:32on a l'habitude de voir les hommes de la BRI
16:34qui sont habillés à un Robocop, surarmés, machin,
16:38avec des protections, des cagoules.
16:41Et on a oublié que ce sont quand même des hommes,
16:45comme tout le monde,
16:46et qu'au fond, cette nuit-là, personne,
16:50même quand on est entraîné comme des corps d'élite de la BRI,
16:54personne n'était préparé à affronter la violence
16:58et la barbarie qu'il y a eu cette nuit-là.
17:02Et donc, eux aussi, il y a un endroit où ils sont victimes.
17:06Et il fallait tourner au Bataclan ?
17:08Oui, vous avez tourné au Bataclan ?
17:09Oui, alors, bon, je sais que ça a pu un peu choquer certaines des victimes,
17:15mais étant donné qu'on était tellement proches
17:18du récit des potages,
17:23qu'eux-mêmes, enfin, eux n'auraient pas compris
17:26qu'on tourne ailleurs, qu'on transporte,
17:29qu'on fasse de la fiction dans un autre lieu
17:31que le Bataclan lui-même.
17:33Donc, voilà, ça me semblait la bonne...
17:38Est-ce que vous avez rencontré François Hollande ?
17:41Oui, j'ai rencontré François Hollande.
17:43En fait, François Hollande est venu même sur le tournage,
17:46pour tout vous dire.
17:47Il est venu, l'une des nuits où on tournait devant le Bataclan,
17:51il est venu.
17:55Oui, c'était aussi important d'avoir un dialogue avec lui,
17:58puisqu'il est présent, d'une certaine manière, dans la Syrie.
18:01Parce que, voilà, les terroristes se sont servis de ça,
18:06et des bombardements en Syrie pour proclamer que...
18:08Oui, c'est ça, en disant que c'est votre président qui est responsable.
18:11C'est notre président qui est responsable.
18:13Vous êtes, d'une certaine manière,
18:14ce n'est pas nous qui agissons, c'est votre président.
18:17Voilà.
18:17Donc, oui, c'est important.
18:20Surtout que l'on sait, depuis le procès,
18:22que, évidemment, les attentats étaient préparés
18:25de longue date,
18:27bien avant les premiers bombardements en Syrie.
18:29Mais on voit que ce sont quand même des...
18:31Des pauvres types, quoi.
18:32Enfin, c'est...
18:33Bah, oui, c'est...
18:35Ce qu'elle dit, Marie,
18:37enfin, un mec en jogging,
18:39et on voit qu'ils sont...
18:40Il y a pénurie de neurones.
18:41Il y a pénurie de neurones.
18:44Oui, c'est ça.
18:45Il s'agissait...
18:46Il s'est posé vraiment la question
18:48de fallait-il représenter les terroristes ?
18:50Fallait-il leur donner un visage ?
18:52Fallait-il qu'ils aient une voix ?
18:53Oui.
18:54Alors, étant donné que les otages
18:56ont eu une confrontation avec eux,
18:58ont été vraiment à leur présence,
19:00ont croisé leur regard,
19:01il fallait absolument
19:02qu'ils aient les représentés,
19:04il fallait absolument
19:05qu'il y ait des comédiens
19:06qui les jouent,
19:08mais il ne fallait surtout pas
19:10les...
19:11Enfin, laisser la moindre interstice
19:14pour que...
19:15Une forme de sympathie.
19:16plus d'humanité qu'ils n'ont eu,
19:20c'est-à-dire zéro humanité.
19:22François Hollande était l'invité de T18
19:24et la journaliste lui a demandé,
19:27une fois que les opérations policières
19:29et tout ce qu'il y a eu,
19:32qu'est-ce qui s'est passé ?
19:34Vous avez dormi cette nuit-là ?
19:36Non, nous n'avons pas dormi,
19:38parce que je ne veux pas simplement parler de moi,
19:40je veux parler de ce qui a été l'équipe à ce moment-là.
19:43Ça nous a lié, je pense,
19:44pour le restant de nos jours.
19:46Donc, il était 2h, 3h du matin,
19:49nous avions la certitude
19:52que, bon, les otages avaient été libérés
19:54et sains et saufs,
19:56mais nous avions un bilan effroyable.
19:58Il y avait des terroristes
19:59qui étaient encore en liberté.
20:03Et donc, que faire ?
20:05Aller dormir, mais comment dormir ?
20:08Donc, nous avons décidé,
20:10avec Bernard Cazeneuve,
20:12Manuel Valls, Christiane Taubira
20:13et un certain nombre de fonctionnaires
20:15qui étaient avec nous,
20:16de passer une grande partie de la nuit
20:18au ministère de l'Intérieur
20:19pour parler de ce que nous vivions,
20:21pour parler de ce qui se produisait,
20:24pour évoquer la suite,
20:26car il y aura une suite le jour d'après.
20:29C'est sûr que c'est un événement
20:30qui l'a, lui aussi, profondément marqué.
20:33Vous avez obtenu un Oscar
20:35pour meilleur documentaire
20:36à Hollywood.
20:39Je pense qu'il n'y a pas beaucoup de Français
20:40qui ont obtenu cette distinction.
20:42C'était pour un coupable idéal.
20:45Vous êtes intéressé aussi, je le disais,
20:47par Sambres aux victimes de Dinoscala.
20:49C'est toujours par le prisme des victimes
20:51que vous entrez dans les histoires.
20:54Vous avez suivi aussi,
20:55moi j'avais adoré cette série,
20:57l'affaire Michael Peterson.
21:00Qu'est-ce que ça dit de vous ?
21:02On n'a pas eu d'or, mais...
21:05Oui, j'aime bien faire entendre
21:07les voix de personnes
21:10que l'on n'entend pas très souvent.
21:13Pour Sambres, c'était évident,
21:14puisque c'était des victimes de viols
21:17qu'on n'avait pas du tout entendues,
21:18qui avaient été vraiment oubliées.
21:22Mais même pour Laetitia,
21:23la série Laetitia,
21:24où...
21:24Oui, il y avait Laetitia aussi.
21:26Voilà, c'est des personnes
21:28qu'on n'a pas l'habitude
21:29d'entendre Laetitia et Jessica,
21:31leur parcours de vie.
21:34Enfin, moi, ça me...
21:35Je me dis toujours,
21:37c'est pas parce qu'on ne dit rien
21:40qu'on n'a rien à dire.
21:42Et voilà, ça m'intéresse beaucoup,
21:45les gens qui sont comme ça,
21:46mis dans un coin,
21:48et qui parfois n'apparaissent pas
21:50sur la photo,
21:51ou mal,
21:52et c'est pas pour ça
21:55qu'ils n'ont pas une grande vie intérieure
21:56et qu'il n'y a pas
21:58une grande sensibilité à l'intérieur.
22:00Donc, moi, ça me touche beaucoup,
22:02ces personnages-là,
22:03ce qui n'était pas forcément le cas
22:04pour les otages du Bataclan,
22:07parce qu'eux,
22:07on les avait entendus auparavant.
22:09Mais pas de cette manière-là,
22:10pas dans l'intime.
22:11Pas de cette manière-là,
22:12pas dans l'intime,
22:13pas dans leur vie quotidienne,
22:15pas dans leur cuisine,
22:17pas avec leurs enfants,
22:18pas à l'école,
22:19pas dans leur chambre à coucher.
22:21Voilà, c'est ça
22:22qu'il fallait aussi montrer.
22:24Et je pense que, voilà,
22:26c'est des gens comme vous et moi
22:28à qui on s'attache énormément.
22:31Absolument.
22:32C'est une série remarquable.
22:33Vous êtes un réalisateur remarquable.
22:35Je peux le dire,
22:36on a la chance de vous avoir
22:37et de regarder cette série
22:40des vivants.
22:41Si vous ne l'avez pas vue,
22:41commencez par le numéro,
22:43par les premiers et deuxièmes épisodes
22:45qui sont en replay.
22:46Ce soir,
22:47d'épisodes 3 et 4,
22:48c'est ce que j'ai vu de plus fort
22:50depuis très très longtemps.
22:51Et ne vous arrêtez pas
22:52à dire à le Bataclan,
22:53non, c'est une histoire humaine,
22:54c'est une histoire sensible,
22:56c'est drôle, émouvant.
22:59Merci à vous.
22:59Et les épisodes sont disponibles
23:00sur le replay de France.tv.
23:02Jean-Xavier Delestrade,
23:03d'avoir été avec nous.
23:04Merci à vous.
23:05Bonjour.
23:06Bonjour Valérie.
23:06Bonjour.
23:07Pas facile la transition ?
23:08Pas facile la transition,
23:09mais très belle,
23:10très beau témoignage.
23:10Eh bien, on va savoir
23:12est-ce qu'il faut rester toute l'année
23:14en maillot de bain
23:14avec le réchauffement climatique ?
23:15Oui.
23:16On va voir avec un économiste
23:17quels sont les vrais enjeux économiques
23:19de la COP30.
23:20Va-t-il rester du poisson dans la mer
23:22pour nos pêcheurs ?
23:23Ça se raréfie.
23:25Pascal Canfin,
23:26terrorisé par le Mercosur
23:27alors qu'à un moment donné,
23:28il trouvait ça très bien.
23:29Et puis on verra en fin d'émission
23:31si la France a perdu sa mémoire
23:33au niveau de l'insolument de l'histoire.
23:35Vaste débat.
23:36Dimitri Casali.
23:37Merci Perico.
23:39On vous retrouve dans un instant
23:40sur Sud Radio.
23:40Merci à vous.
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