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  • il y a 5 semaines
Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Renaud Dély et d'Agathe Lambret.

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00:00Générique
00:00Et bienvenue dans les informés, c'est parti pour une demi-heure de décryptage comme toujours avec Renaud Delis.
00:14Bonjour Renaud.
00:14Bonjour Agathe.
00:15Et ce matin, nos informés Carole Barjon, éditorialiste à la Revue Politique et Parlementaire.
00:20Bonjour Carole.
00:20Bonjour Agathe.
00:21Et Sylvain Courage, directeur adjoint du Nouvel Obs.
00:24Bonjour Sylvain.
00:25Bonjour Agathe, bonjour à tous.
00:26On commence avec le procès Sarkozy, une décision historique aujourd'hui, Renaud peut-être.
00:31Ce sera à partir de 10h ce matin, la lecture de ce jugement qui porte sur l'affaire du présumé financement libyen de la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy.
00:41Plus de 10 ans d'enquête, 3 mois de procès, 12 prévenus, dont Nicolas Sarkozy donc qui est poursuivi pour recel de détournement de fonds publics, corruption passive, financement illégal de campagne électorale, association de malfaiteurs.
00:51L'ancien président risque jusqu'à 10 ans de prison.
00:55Le parquet national financier a requis 7 ans de prison ferme à l'issue des 3 mois d'audience et 300 000 euros d'amende.
01:02Le réquisitoire considère, je le cite, que Nicolas Sarkozy a conclu un pacte de corruption faustien avec l'un des pires dictateurs de la planète de ces 30 dernières années, le colonel libyen Kadhafi.
01:11Alors, Nicolas Sarkozy, s'il est déclaré coupable, pourrait-il aller en prison ? La réponse était hier sur ce plateau de David Lissnard, le maire LR de Cannes et président de l'Association des maires de France.
01:25Vu les réquisitions, oui, il faut l'imaginer. C'est malheureusement sordide pour le pays, mais j'essaie de ne pas me laisser aller à gagner à la facilité.
01:32Mais on voit bien qu'y compris dans l'actualité récente, le parquet national financier s'empare plus vite de certaines suspicions que d'autres.
01:39On vous retrouve Pierre de Cossède, chef adjoint du service police-justice de France Info.
01:44Bonjour, vous êtes en direct du palais de justice. Pierre, la lecture du jugement risque d'être longue.
01:51Ah oui, longue, peut-être deux, trois, voire quatre heures par la présidente du tribunal.
01:56Longue à l'image d'ailleurs de l'enquête qu'on qualifie volontiers de tentaculaire, dix ans d'investigation.
02:01Il faut savoir par exemple que la juge d'instruction qui avait décidé de renvoyer Nicolas Sarkozy et onze autres prévenus à l'époque devant le tribunal,
02:08l'avait fait dans une ordonnance qui, ce document, faisait plus de 500 pages.
02:12Alors de la même manière, la présidente du tribunal qui a présidé les trois mois de débat en début d'année va sans doute avoir à cœur
02:17de faire œuvre de pédagogie pour expliquer sa décision, quelle qu'elle soit, relax ou condamnation,
02:23dans un dossier qui, chacun en convient, tient plus par un faisceau d'indices que par des preuves intangibles.
02:29Il y a donc une question d'interprétation et puis si elle décide de condamner Nicolas Sarkozy ou les autres,
02:37Nicolas Sarkozy pour qui il n'y a pas l'ombre d'une preuve, eh bien elle devra ensuite énoncer les peines.
02:42Alors suspense sur le temps de la lecture ici, sur l'ordre dans lequel elle va énoncer ses décisions,
02:48et puis évidemment sur les décisions elles-mêmes.
02:51On rappelle, et vous le disiez Renaud, que le parquet financier a réclamé sept ans de prison contre Nicolas Sarkozy
02:56pour un pacte de corruption insensé pour arriver à l'Elysée en 2007.
03:01Dispositif, vous l'imaginez, des grands jours ici au palais de justice de Paris,
03:05dans le quartier des Batignolles, dans le 17ème arrondissement.
03:08Le chef de l'État et ses anciens proches, notamment ministres Claude Guayam, Brice Hortefeux,
03:12Éric Woerth, ne sont pas encore arrivés.
03:14Audience à 10 heures...
03:15C'était ça la question, Pierre de Cossette, pardon, qu'on se pose.
03:18Est-ce que Nicolas Sarkozy sera présent aujourd'hui ?
03:20Il sera présent aujourd'hui et il devrait, selon toute logique, arriver quelques minutes seulement
03:25avant l'audience et passer rapidement dans le champ des caméras
03:30avant de rentrer dans la grande salle d'audience ici.
03:35Et puis, ça devrait commencer, il va sans doute y avoir quelques minutes au début
03:39pour que la présidente du tribunal puisse acter, officialiser, si on peut dire les choses,
03:44le décès d'un des douze protagonistes, le principal accusateur,
03:48Ziad Taqeddin, l'intermédiaire qui est mort avant-hier au Liban,
03:52qui était sous le coup d'un mandat d'arrêt, qui n'a pas assisté au procès à ce titre-là.
03:56Et ensuite, elle pourra, comme on le dit, éteindre, faire preuve d'extinction de l'action publique
04:00et des poursuites à l'endroit de Ziad Taqeddin.
04:03Merci beaucoup, Pierre de Cossette, chef adjoint du service police-justice de France Info.
04:08Vous étiez au micro de Benjamin Troncin depuis le palais de justice.
04:12Carole Barjon, est-ce qu'il peut aller en prison, Nicolas Sarkozy, vraiment ?
04:16C'est un risque, mais le parquet national financier n'a pas requis de mandat de dépôt
04:23à l'issue du prononcé du jugement.
04:26Il a requis sept ans de prison, alors que...
04:30Patrick Belkany, à l'époque, avait eu un mandat de dépôt, il était parti en prison directement après.
04:35Oui, mais là, le parquet n'a pas requis, alors le tribunal peut le décider,
04:40mais enfin, il y a quand même peu de chance.
04:43L'enjeu, en fait, pour Nicolas Sarkozy, c'est quand même, voilà, est-ce qu'il y aura condamnation ou relax ?
04:52Et l'enjeu, à mon avis, dans ce procès, il est double.
04:54C'est-à-dire qu'il y a l'enjeu, évidemment, pour Nicolas Sarkozy lui-même, ancien président de la République.
05:01S'il est condamné, c'est évidemment son honneur.
05:05Qui est en jeu, mais pas seulement, c'est aussi une tâche un peu sur la République française,
05:11parce que c'est quand même un ancien président de la République,
05:13et qu'on sait bien que ça aurait un retentissement mondial.
05:18Et l'autre enjeu, il est quand même aussi pour le parquet national financier et pour la justice.
05:23parce qu'on sait bien que, en tout cas le PNF...
05:30Le parquet national financier.
05:32Oui, le parquet national financier est quand même soupçonné par beaucoup de ne pas être toujours...
05:40Enfin, d'être parfois moins indulgent avec les personnalités politiques de droite
05:44qu'avec les personnalités de gauche.
05:50Donc...
05:51Ça risque de nourrir le procès d'une justice à charge.
05:54Et que dans ce dossier, c'est vrai qu'il y a très peu de preuves matérielles.
06:01Bon, il y en a plus sur Claude Guéant, l'ancien ministre de l'Intérieur de Nicolas Sarkozy.
06:05Oui, mais on sait qu'en matière de corruption, c'est l'intention qui compte.
06:12Ce ne sont pas forcément des preuves matérielles.
06:14Sylvain Courage, on imagine la pression sur les juges face à cette décision
06:18qui pourrait être historique, qui pourrait avoir des conséquences.
06:21Oui, ce sera de toute façon une décision exemplaire, parce que l'affaire est exceptionnelle.
06:25Alors, Nicolas Sarkozy n'était pas président de la République
06:27quand le pacte de corruption, si le pacte de corruption il y a eu, a été établi.
06:31Il était ministre de l'Intérieur et il s'agissait pour lui,
06:34il s'est agi pour lui peut-être,
06:35de trouver des fonds afin de devenir président de la République.
06:38Donc, on voit que c'est au cœur des mécanismes aussi de notre système républicain,
06:42puisque c'est la question de l'élection quand même qui est en jeu
06:44derrière cette affaire symboliquement.
06:46Et donc, c'est forcément une décision très importante.
06:51La condamnation serait terrible pour Nicolas Sarkozy,
06:54parce qu'elle jetterait une ombre sur tout ce qu'il a pu faire,
06:58puisque son élection serait entachée.
07:00Et en même temps, il a déjà été condamné Nicolas Sarkozy, Renaud Delimé.
07:04Là, ce serait différent.
07:05Il a été condamné, on s'en souvient définitivement,
07:07dans l'affaire dite des écoutes, l'affaire Azibert,
07:10qui lui a d'ailleurs valu de porter pendant quelques mois un bracelet électronique.
07:14L'affaire n'a rien à voir.
07:17Je pense qu'en cas de condamnation,
07:19il n'est pas simplement l'honneur de Nicolas Sarkozy qui sera en cause.
07:23Le discrédit ne viserait pas, évidemment, au premier chef,
07:26il serait le premier concerné.
07:27Mais je pense qu'au-delà, c'est nos institutions et la République
07:29qui seraient considérablement abîmées.
07:31Parce que cette affaire, elle est d'une autre dimension.
07:33L'alternative est assez simple.
07:36Il n'y a que deux hypothèses possibles,
07:38ce qui explique la lourdeur des réquisitions, d'ailleurs.
07:40Soit Nicolas Sarkozy est innocent.
07:42Il est victime d'une machination, d'un montage, d'un règlement de compte,
07:45de la part des anciens dignitaires du régime libyen,
07:48comme il l'a dit, un montage bien pire encore,
07:50bien plus machiavélique que celui qu'il avait subi il y a 20 ans.
07:53C'est vrai, au moment de l'affaire Clearstream,
07:55on s'en souvient où son nom s'était retrouvé sur des faux listings de comptes à l'étranger.
07:59Dans ces cas-là, la justice, notamment, le parquet national financier, etc.,
08:04se retrouverait en position de faiblesse, bien sûr,
08:07et Nicolas Sarkozy serait victime d'un montage infâme.
08:11Ce que lui n'a cessé de répéter.
08:12Soit il est coupable, et c'est le scandale, me semble-t-il,
08:16le plus important de l'histoire de notre République.
08:17Un candidat qui se fait élire à l'Élysée après avoir noué et conclu
08:24un pacte de corruption faustien, dit le réquisitoire,
08:28avec le colonel Kadhafi, effectivement l'un des pires dictateurs
08:31des 50 dernières années, qui aurait donc contribué
08:35à le faire élire président de la République,
08:38avec des contreparties à la clé, la fameuse visite,
08:41d'autres contreparties peut-être en matière de matériel, d'avion ou autre, etc.
08:45Je pense qu'il n'y a pas simplement Nicolas Sarkozy qui serait sali,
08:50mais qu'au-delà, ce serait un tremblement de terre.
08:53Carole Barjon évoquait juste au titre le fait que ça aurait un retentissement mondial,
08:56et je pense que dans la période de discrédit que nous connaissons aujourd'hui
08:58de l'action politique, des responsables politiques,
09:01ce serait terrible pour nos institutions.
09:04Et juste sur, comme l'a dit aussi Carole Barjon,
09:08Nicolas Sarkozy n'a cessé de dire qu'il n'y avait pas de preuves,
09:10qu'il n'y avait pas de traces, en tout cas, d'argent.
09:12Il dit que l'accusation repose sur une construction intellectuelle
09:14qu'il n'y a aucun élément.
09:16Et d'ailleurs, on a retrouvé que 35 000 euros d'argent liquide
09:19non déclaré dans la campagne, et pas les millions évoqués.
09:21C'est 35 000 euros qui valent à Éric Wirt,
09:23qui était le trésorier de la campagne, d'ailleurs,
09:24lui, de se voir requis à son encontre à un nom de prison.
09:27Mais on a retrouvé d'autres sommes.
09:28D'abord, 440 000 euros qui ont été virés sur le compte de Patrick Goebert,
09:32en provenance, évidemment, d'Yad Sakiédine.
09:34500 000 euros.
09:35Voilà, un proche de Nicolas Sarkozy, etc.
09:37500 000 euros dans le coffre de Claude Guéant.
09:39Oui, c'est qui lui a permis d'acheter un appartement.
09:41La fameuse vente des tableaux de Claude Guéant, visiblement surcoté.
09:44Mais il faut bien comprendre que ce n'est pas une construction intellectuelle.
09:47C'est-à-dire qu'il y a aussi d'autres témoignages,
09:48il y a des notes, il y a des documents.
09:50Et à partir de là, comme le disait Carole Barjon,
09:52en matière de corruption, on n'a pas forcément besoin de retrouver de l'argent.
09:57De surcroît, on en retrouve rarement,
09:58puisqu'en général, c'est de l'argent liquide,
09:59ou ce sont des transferts à part des sociétés offshore extrêmement bien protégées.
10:03Mais c'est que la construction, l'intention,
10:06justement, et là, ce qui est très important dans les incriminations
10:08qui sont reprochées à Nicolas Sarkozy,
10:10c'est aussi celle d'association de malfaiteurs.
10:12C'est-à-dire qu'il y aurait des complices et des complicités
10:15avec intention de nouer ce pacte de corruption.
10:18Et on se souvient qu'à l'audience, d'ailleurs, Nicolas Sarkozy
10:19a été largement plombé, entre guillemets,
10:22par ses complices éventuels.
10:24C'est-à-dire que la défense de Claude Guéant
10:26et Brice Hortefeu, en particulier,
10:27a été assez calamiteuse lorsqu'ils ont dû justifier
10:30un certain nombre de déplacements à Tripoli,
10:34de rencontres, y compris avec un dignitaire du régime
10:36qui était visé par un mandat d'arrêt international
10:39parce qu'accusé d'être à l'origine d'un attentat,
10:41celui du décédiste du TA dix ans plus tôt, etc.
10:44Ils se sont retrouvés en sa présence à plusieurs reprises
10:46et ils ont expliqué qu'ils avaient été piégés,
10:49qu'ils n'en ont pas du tout parlé à Nicolas Sarkozy.
10:51Bref, cette défense-là a beaucoup nuit,
10:53on s'en souvient, pendant l'audience à Nicolas Sarkozy.
10:57Et c'est vrai que les procès n'avaient pas tourné en sa faveur,
10:59d'où les réquisitions extrêmement lourdes du parquet.
11:01– Sylvain Courage, pardon, Carole Barjon ?
11:03– Non, c'était juste pour préciser,
11:05la présidente du tribunal en février dernier,
11:08face à Nicolas Sarkozy qui a insisté
11:09sur l'absence totale de preuves matérielles,
11:11elle lui avait répondu,
11:13« Je rappelle que la preuve peut résulter
11:15d'un faisceau d'éléments parmi lesquels des témoignages. »
11:18– Sylvain Courage ?
11:19– Alors s'il y a condamnation,
11:21c'est évidemment terrible pour la République,
11:23mais c'est aussi un progrès pour la République
11:25parce que ça veut dire que la justice aurait été capable
11:27d'aller au bout d'un dossier de ce genre.
11:29Peut-être y a-t-il eu dans le passé des dossiers de ce type
11:31qui n'ont pas abouti.
11:33Celui-là, s'il aboutit,
11:34c'est quand même aussi un progrès de l'État de droit.
11:37– Et si Nicolas Sarkozy est condamné,
11:38ça va changer durablement son image ?
11:41Ça veut dire qu'aucun retour n'est envisagé ?
11:44Ça veut dire qu'il pourrait être un peu marginalisé,
11:46mis au banc ?
11:47– Je reviens juste sur ce qu'est Sylvain Courage,
11:49ce qui est très juste d'ailleurs,
11:50on peut comparer avec un autre dossier,
11:51c'est celui du financement de la campagne
11:53d'Edouard Baladier en 1995.
11:55Il y a eu des condamnations dans un volet annexe
11:57et c'est visiblement lié au financement de cette campagne,
11:59c'est l'affaire d'Ide Karachi.
12:01Et d'ailleurs, Ziad Takhédine, décédé en début de semaine,
12:03avait lui-même été condamné dans le volet financier
12:05à un certain nombre de commissions
12:06ou de rétro-commissions qu'il avait perçues
12:09et qui auraient alimenté la campagne d'Edouard Baladier en 1995.
12:11Sauf qu'on se souvient qu'à l'époque,
12:13le Conseil constitutionnel lui-même
12:14avait validé les comptes de campagne
12:17et d'Edouard Baladier et de Jacques Chirac d'ailleurs,
12:19qui étaient en tout cas sujets à caution
12:20quant au dépassement des comptes de campagne.
12:22Donc il y aurait, et Sylvain Courage a raison de le souligner,
12:24s'il y a culpabilité et s'il y a condamnation,
12:27un vrai progrès de ce point de vue-là pour la République.
12:29En 30 ans, on voit que là, cette affaire-là
12:30n'aurait pas été enterrée, contrairement à d'autres
12:32qui en tout cas sont passées en grande partie
12:34sous les radars de la justice, si j'ose dire.
12:37Mais c'est vrai que les conséquences politiques,
12:39y compris à l'échelle internationale et institutionnelle,
12:41seraient très importantes.
12:42Et c'est pour ça qu'il peut difficilement y avoir de demi-mesure.
12:45On ne comprendrait pas tellement
12:46que Nicolas Sarkozy, s'il est reconnu coupable,
12:50soit partiellement,
12:51et qu'il écope de 18 mois ou 2 ans.
12:53Oui, c'est l'un ou l'autre.
12:54Voilà, soit il est relaxé, soit il subit une peine lourde.
12:56Et s'il est condamné, Carole Barjon,
12:58est-ce que c'est la fin de sa carrière ?
13:00Écoutez, de toute façon,
13:01il est déjà condamné pour corruption
13:04dans l'affaire Bismuth.
13:06Tout à fait, mais cette affaire,
13:07peut-être qu'elle choque davantage ?
13:09Elle est plus simple à comprendre,
13:10il aurait été plus complexe ?
13:11S'il est condamné, ça veut dire
13:13qu'il aurait été condamné deux fois pour corruption,
13:16ce qui fait vraiment beaucoup.
13:18Maintenant, je pense que,
13:22bon, bien entendu, une partie de sa famille politique,
13:25les Républicains, a pris des distances avec lui,
13:28mais il demeure toujours quelqu'un
13:30qu'on va consulter pour ses analyses politiques.
13:33Sébastien Lecornu lui-même est allé le consulter.
13:35Exactement, Gabriel Attal,
13:37qui est allé le voir récemment.
13:40Donc, je pense que ce rôle-là,
13:43il le conservera malgré tout.
13:47Il le reçoit aussi.
13:48Maintenant, je voudrais juste dire
13:50qu'un certain nombre de dirigeants
13:53de responsables politiques chez les Républicains
13:56se sont beaucoup interrogés
13:57sur le sens de la grande interview
14:01qu'il avait donnée au Figaro,
14:03il y a quelques semaines,
14:04et où il expliquait, enfin...
14:08Trop de bienveillance vis-à-vis du Rassemblement National ?
14:10Voilà, et tout ça en disant
14:11que le Rassemblement National faisait partie
14:13de l'arc républicain,
14:15en préconisant au fond une dissolution
14:17ou en expliquant qu'Emmanuel Macron
14:19n'aurait pas le choix.
14:19Et avant ça, il avait reçu Jordan Bardella
14:23dans ses bureaux de la rue de Néan-en-Vénile.
14:27Et donc, chez les Républicains,
14:28il y a certaines mauvaises langues, peut-être,
14:31qui se demandaient si cette interview
14:33n'était pas un petit signe envoyé au RN
14:38au cas où le RN parviendrait au pouvoir
14:42et pourrait faire une grande loi d'amnistie.
14:45Mais si Nicolas Sarkozy est condamné,
14:48il fera appel, donc l'affaire n'est pas terminée.
14:52Effectivement.
14:53Dans un instant, Sébastien Lecornu,
14:54Premier ministre le plus faible
14:55de la Ve République,
14:57on se pose la question.
14:58Mais tout de suite, il est 9h21
14:59et c'est l'Info en une minute
15:00avec Jeanne Mézière.
15:02Des drones non identifiés
15:03au-dessus de quatre aéroports au Danemark.
15:05La nuit dernière, l'un d'entre eux a dû fermer
15:07pendant plusieurs heures.
15:09Un événement qui intervient de jour
15:10après une première intrusion
15:12au-dessus de l'aéroport de Copenhague,
15:14le plus important du pays.
15:15Un nouvel incident,
15:16alors qu'Emmanuel Macron affirme
15:18que la riposte des pays de l'OTAN
15:19doit monter d'un cran
15:20en cas de nouvelles provocations de la Russie
15:22après les incursions en Pologne,
15:24Roumanie et Estonie.
15:26La dette publique de la France
15:27augmente encore,
15:28indique ce matin l'INSEE.
15:30Un record en valeur absolue.
15:31Elle atteint plus de 115%
15:33du produit intérieur brut,
15:34soit plus de 3 400 milliards d'euros.
15:38Une nouvelle mobilisation des agriculteurs
15:40démarre aujourd'hui
15:41à l'appel des syndicats FNSEA
15:42et jeunes agriculteurs,
15:44protestation contre l'accord de libre-échange
15:46entre l'Union Européenne
15:47et les pays du Mercosur.
15:49Des actions auront aussi lieu demain.
15:52Et puis 8 interruptions volontaires
15:53de grossesse sur 10
15:55se font par voie médicamenteuse.
15:57Elles sont en légère hausse.
15:58En 2024, plus de 250 000
16:00réalisées dans le pays.
16:02Mais les disparités territoriales
16:03pour leur pratique sont très élevées.
16:05Les informés avec Carole Barjon,
16:18éditeur réaliste à la revue
16:19Politique et Parlementaire
16:20et Sylvain Courage,
16:21directeur adjoint du Nouvelle Obs.
16:22On passe à notre deuxième débat,
16:24Renaud.
16:24Un aveu de faiblesse
16:26du Premier ministre en personne.
16:28Alors, peut-être qu'il y a
16:28une stratégie derrière.
16:29Vous allez nous expliquer.
16:30Je suis le Premier ministre
16:31le plus faible de l'histoire
16:32de la Ve République.
16:33Ce n'est pas moi qui le dis.
16:34C'est Sébastien Lecornu
16:35qui l'a donc dit hier
16:36alors qu'il recevait
16:37l'intersyndicale à Matignon.
16:40Et justement, cette phrase,
16:41cet aveu, cette confession
16:42n'est pas tombée,
16:43passez-moi l'expression,
16:44dans l'oreille d'une sourde.
16:46Sophie Binet,
16:47la secrétaire générale de la CGT,
16:48hier à la sortie de Matignon.
16:50Une bonne nouvelle
16:51dans ce rendez-vous.
16:52Le Premier ministre nous a dit
16:53que jamais dans la Ve République,
16:56un Premier ministre
16:57n'avait été aussi fragile.
16:58Donc, ça confirme
16:59que nous sommes en position de force
17:01et qu'il faut que les travailleurs
17:02et les travailleuses se mobilisent
17:04pour que leurs exigences sociales
17:05soient entendues.
17:07Alors, pourquoi cet aveu de faiblesse,
17:09le Premier ministre le plus faible
17:10de la Ve République ?
17:11Un Premier ministre devrait-il dire ça ?
17:14Quelle est l'intention
17:15de Sébastien Lecornu
17:16avec cet aveu ?
17:17C'est de l'humilité
17:17ou de la stratégie,
17:18Sylvain Courage ?
17:19Un peu les deux,
17:20mais je pense que c'est aussi
17:21une façon de dire
17:23à ses interlocuteurs
17:24« N'attendez pas trop de moi
17:25parce que je n'ai pas
17:26de moyens politiques
17:27de réaliser
17:28tout ce que vous me demandez. »
17:30Et Sophie Binet,
17:30quand elle se réjouit
17:31de la faiblesse du Premier ministre,
17:32devrait aussi comprendre
17:33que ça peut aussi signifier
17:35que ses revendications
17:36ne trouveront pas d'issue.
17:38Parce qu'il est trop faible
17:39pour les expliquer.
17:40C'est la stratégie
17:41de l'humilité et de la faiblesse.
17:43Ça peut inciter
17:44à la réflexion,
17:46mais c'est quand même
17:46à double tranchant
17:47pour le Premier ministre
17:48parce qu'en avouant sa faiblesse,
17:51il désespère aussi
17:52tout le monde
17:53et il semble indiquer
17:54qu'il ne sera pas
17:56au rendez-vous
17:57de sa tâche.
17:59Et que donc,
18:00on peut déjà
18:01tourner la page.
18:02Est-ce que c'est un Premier ministre
18:03en proie au doute
18:04qui s'exprime aussi,
18:05Carole Barjon ?
18:07Je ne suis pas sûre
18:08qu'il soit en proie au doute
18:09parce que,
18:11comme l'a dit,
18:12je crois,
18:13Marie-Louise Léon,
18:14la secrétaire générale
18:15de la CFDT hier,
18:16quand il dit ça,
18:18ça veut juste dire
18:19qu'il est très lucide.
18:22Mais ça peut être effectivement,
18:24comme le dit Sylvain,
18:25une manière de préparer
18:26les esprits
18:27à ce qu'ils n'y arrivent pas.
18:29Ce que d'ailleurs,
18:30voilà,
18:31ce qu'il pronostique
18:32assez général.
18:35Ce qui se prépare
18:35potentiellement à un échec.
18:36Peut-être.
18:37Ça peut être aussi
18:38pour tenter de les amadouer
18:39et faire peser au fond sur eux
18:44la responsabilité
18:46d'un éventuel échec
18:47et donc d'un retour
18:49à l'instabilité politique
18:50puisque on sait très bien
18:51que, voilà,
18:52si jamais il n'y arrive pas,
18:54il y aura probablement
18:55une dissolution.
18:57Le problème de Le Cornu,
18:58c'est qu'en fait,
18:59il est pris entre deux feux
19:01sur deux terrains.
19:03Il y a le terrain
19:04de la démocratie sociale
19:05où il est pris
19:07entre les revendications
19:08des syndicats
19:09et la colère
19:11des patrons
19:12qui va se manifester
19:14dans le 13 octobre
19:16et puis sur le terrain politique
19:18entre les revendications
19:19du Parti Socialiste
19:20et celle de LR
19:21qui hausse aussi
19:22un peu le ton.
19:23Sébastien Le Cornu
19:24doit-il s'affranchir
19:25d'Emmanuel Macron,
19:26Renaud Délit,
19:26pour y arriver ?
19:27Sans doute,
19:28parce qu'on voit bien
19:28qu'Emmanuel Macron
19:29c'est celui qui catalyse
19:30le mécontentement
19:31des oppositions
19:31d'une part
19:32qui, d'une façon
19:33ou d'une autre,
19:34veulent lui passer
19:35dans l'expression
19:35et régler son compte
19:36et puis de l'opinion aussi.
19:38Les manifestations
19:39déjà significatives
19:40de la semaine dernière,
19:41celles qui sont annoncées
19:42pour le 2 octobre,
19:44elles n'ont pas pour objet
19:45une colère personnelle
19:46visant Sébastien Le Cornu
19:47que personne ne connaît
19:48si je veux dire.
19:49Je force un peu le trait
19:50mais il est ministre
19:50depuis 8 ans
19:51et le grand public
19:52a découvert son existence
19:53depuis qu'il est à Matignon.
19:54Il se garde bien
19:55d'ailleurs de se mettre en avant.
19:56Il n'y a pas de son,
19:57pas d'image
19:58depuis plus de 15 jours
19:59qu'il est à Matignon.
20:00Donc, ce n'est pas la colère
20:01à l'endroit de Sébastien Le Cornu
20:02qui mobilise les manifestants,
20:03c'est bien la colère
20:04à l'endroit d'Emmanuel Macron
20:05et des enjeux budgétaires,
20:07des efforts demandés derrière.
20:09Après, l'aveu de Sébastien Le Cornu
20:10il est d'abord purement lucide.
20:12C'est-à-dire que quand on regarde
20:13depuis 66 ans
20:15que la 5e République
20:16est en place,
20:20ils se sont succédés à Matignon.
20:21Oui, j'ai compté hier soir
20:23quand j'ai du mal
20:23à trouver le sommeil.
20:25Le soir, je compte
20:26les premiers ministres
20:26ce qui est de plus en plus difficile
20:27vu le rythme d'ailleurs
20:28auquel ça s'accélère.
20:3028, sur les 28,
20:31c'est vrai que Sébastien Le Cornu
20:32est probablement
20:33le plus faible politiquement,
20:34celui qui dispose
20:35de la base parlementaire
20:36la plus rétrécie,
20:37au grand maximum
20:37210 députés
20:39si on y ajoute LR
20:40mais c'est très très loin
20:41des 289 la majorité absolue,
20:43d'une cote de popularité
20:44extrêmement faible
20:45voire la plus faible
20:46et d'une marge de manœuvre
20:47très étroite.
20:48C'est un peu le premier ministre
20:49de la dernière chance
20:49parce qu'avant lui,
20:50Michel Barnier et François Bayou
20:51ont échoué
20:52les deux premiers successifs
20:54depuis la dissolution.
20:55Donc c'est vrai,
20:56c'est vrai que c'est le plus faible.
20:57Maintenant,
20:57à madouer ses opposants
20:58avec cet argument-là,
20:59ça j'y crois assez peu.
21:00La stratégie Calimero,
21:01je ne suis pas persuadé
21:01que ça peut fonctionner.
21:02En revanche,
21:04le judo,
21:04comme on dit,
21:05c'est-à-dire jouer des forces
21:06des adversaires,
21:07c'est-à-dire
21:07les syndicats revendiquent
21:09telle chose,
21:09oui mais regardez le patronat
21:11lui aussi hurle.
21:13Donc ça,
21:13ça peut être un moyen
21:14d'essayer de jouer
21:14des revendications
21:15des uns et des autres
21:16pour essayer de se faire un chemin.
21:17Carole Barjon,
21:18vous vouliez dire un petit mot ?
21:19Oui, non,
21:20moi je ne suis pas très,
21:21comment dire,
21:21je ne suis pas très optimiste
21:22sur ses chances d'aboutir,
21:25à vrai dire.
21:26Et est-ce que vous êtes optimiste,
21:27il m'encourage sur les chances
21:28qu'Emmanuel Macron accepte
21:29qu'on revienne en arrière
21:30sur sa politique ?
21:31Il va devoir quand même
21:32faire des concessions
21:32pour au moins essayer
21:34d'avancer
21:35parce que s'il reste inflexible
21:36sur l'ensemble
21:37de ses réalisations,
21:40ce ne sera pas possible.
21:41Oui, mais ça veut dire
21:42qu'Emmanuel Macron
21:43doit rompre avec lui-même
21:44d'une certaine façon.
21:46Vaste programme.
21:47Oui.
21:47On verra s'il y parvient.
21:49Merci beaucoup les informés.
21:50Merci Carole Barjon,
21:51éditorialiste à la revue
21:52Politique et parlementaire.
21:54Merci Sylvain Courage,
21:55directeur adjoint du Nouvel Ops.
21:56À la une de l'Ops, Sylvain ?
21:58Palestine,
21:59la reconnaissance et après.
22:01Merci beaucoup.
22:02Vous retrouvez les informés
22:03ce soir à 20h
22:04avec Victor Mathais
22:05et merci Renaud.
22:06Merci Agathe.
22:12Sous-titrage Société Radio-Canada
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