00:00Emmanuel Lechypre, vous venez d'entendre Éric Souillot, il va voir le Premier ministre, il a une liste de revendications longues comme le bras,
00:08pas sûr que le Premier ministre s'apprête à céder sur tout, ça s'annonce quand même assez compliqué ces discussions.
00:13Elle est où la marge de manœuvre de Sébastien Lecornu aujourd'hui ?
00:16Ce qui est intéressant c'est qu'il y a des mesures qui sont des symboles politiques importants et qui n'auraient pas un coût très important pour l'économie française
00:24et donc que Sébastien Lecornu pourrait accepter. Si on prend par exemple la taxation des plus riches, on voit bien que la solution qui se profile
00:31c'est surtout une hausse de la flat tax sur les revenus du capital, Emmanuel Macron l'avait baissé à 30% et il peut la remonter,
00:38pourquoi pas une petite contribution type impôt sur la fortune ou pourquoi pas aussi le maintien de la fameuse contribution différentielle sur les hauts revenus.
00:45Ça c'est jouable et les patrons tant qu'on ne touche pas à l'outil de production, comme le faisait la taxe Zucman, c'est possible qu'ils acceptent.
00:51Après, sur les autres concessions, bon, pas de nouvelles réformes de l'assurance chômage, mais la réalité c'est qu'il y en a déjà eu trois
00:57des réformes de l'assurance chômage depuis 2017 et que l'essentiel du boulot a été fait.
01:02C'est vrai que le système français était particulièrement généreux, on a beaucoup raboté, la nouvelle réforme là franchement,
01:07il n'y a pas grand chose à gagner. L'année blanche pour les retraités modestes, c'est difficilement envisageable de ne pas le faire,
01:14même si on maintient le principe de l'année blanche, il faut épargner les retraités les plus modèles.
01:17Les deux jours fériés, franchement c'était la mesure la plus stupide du budget Bérou, puisque ça faisait travailler davantage
01:23ceux qui ont déjà un boulot, alors que le défi pour l'économie française, c'est de faire travailler davantage de gens.
01:29Les aides aux entreprises, alors on entend tout et n'importe quoi, 211 milliards, c'est mélanger des torchons et des serviettes.
01:35Les vrais chiffres, on est plutôt proche de 80 milliards et il faut quand même se rappeler que même si vous prenez en compte ces aides,
01:42la France est quand même un des pays qui ponctionne le plus les entreprises.
01:45Après il n'a pas tort sur le contrôle des entreprises.
01:47En revanche, vous avez fait une chronique sur les milliards qu'on pourrait gagner en luttant contre les gaspillages.
01:52Mais bien évidemment, notamment du côté du crédit impôt recherche, honnêtement, sur ces aides aux entreprises,
01:57là encore il y a quelques milliards à gratter assez facilement, donc il y a quand même la vraie ligne rouge,
02:05ça va être cette histoire des retraites bien évidemment, c'est-à-dire que le gouvernement ne reviendra pas sans doute sur les 64 ans.
02:11En revanche, il y a des mesures qui avaient été proposées pendant le conclave qui sont en suspens aujourd'hui
02:16et qui pourraient tout à fait revenir sur la table. On parle des mesures qui étaient favorables aux femmes,
02:21notamment, on parle des avancées sur la pénibilité qu'on n'arrive pas à faire encore aujourd'hui, mais pourquoi pas ?
02:30Donc franchement, il y a des marges pour contenter quand même un peu les syndicats sans trop pénaliser l'économie.
02:36Mais peut-être pas tous. Contenter la PACADT et diviser l'inter-syndical, ce sera peut-être là aussi la stratégie de Sébastien Lecornu.
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