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  • il y a 1 semaine
Une centaine de galeries françaises et internationales se retrouvent cette année encore sous la verrière du Grand Palais pour FAB Paris. La foire se distingue par son dialogue entre genres et époques. Pour cette édition, elle affirme plus que jamais son rôle de rendez-vous des décorateurs et designers. Jacques Garcia, François-Joseph Graf, Constance Guisset, Pier Luigi Pizzi, Jean-Michel Wilmotte et bien d’autres ont été invités à partager leurs coups de cœur parmi les œuvres exposées. Nous avons suivi plus particulièrement le regard de Jean-Charles de Castelbajac, qui partage sa sélection dans Art & Marché.

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Transcription
00:00Nous sommes de retour au Grand Palais et nous ouvrons la saison des foires avec Fab Paris,
00:08issu de l'alliance entre la Biennale des Antiquaires et Fine Arts Paris.
00:12Et la foire se positionne tout particulièrement cette année comme l'événement des décorateurs.
00:17Les décorateurs, les designers ont choisi des objets parmi les stands pour réaliser un parcours
00:23où nous pouvons littéralement suivre leur goût au sein de la foire.
00:26Et nous avons suivi celui d'un designer en particulier, Jean-Charles de Castelbajac.
00:31La foire c'est un moment non seulement festif mais de convergence
00:35où les idées se rencontrent, où l'esprit se met en mouvement.
00:41C'est une sorte de gymnastique aussi, intellectuelle et inspirationnelle.
00:45Donc j'aime beaucoup les foires.
00:46C'est toujours fort de voir se coopter ou se fracasser des époques entre elles,
00:56des goûts différents, des choses qui sont au-delà de toute tendance en fait.
01:00En fait la force d'un instant comme cette Biennale,
01:04c'est la rencontre entre le passé, le présent, les fantômes et puis l'électricité.
01:12Là j'ai beaucoup aimé cette chaise qu'a fait ce jeune artiste qui s'appelle Edgar Jaillet
01:21pour le château de Chantilly parce qu'elle me semblait être la synthèse même de ce que j'aime dans l'histoire.
01:29C'est lorsque de jeunes artistes se l'approprient, l'appréhendent
01:33et la retransmettent aux générations futures avec une réinterprétation.
01:38Et le devoir de l'artiste c'est vraiment d'être l'activiste de cette histoire.
01:42Et là je trouve que c'est une très jolie représentation.
01:45Et quand on arrive dans une foire comme ça, comment est-ce qu'en tant que créateur on rentre ?
01:50Est-ce que vous avez un parcours très précis en tête ?
01:53Vous allez voir des galeries ? Comment on s'inspire ?
01:55Non, je crois à la synchronicité, je crois à ce que Baudelaire appelait le flâneur.
02:03Non, il faut laisser son intuition et l'intuition nous guide.
02:08Et puis l'intuition c'est aussi une école, c'est une école et une discipline mystérieusement
02:15parce qu'on apprend à devenir un flâneur, on apprend à laisser le temps vous appréhender,
02:21on apprend à lâcher prise.
02:23Et voilà, moi je suis à mon climax, j'ai commencé par un certificat d'études
02:29et aujourd'hui je suis diplômé universitaire de la flânerie.
02:34Et donc s'il y a un meuble que vous devez choisir, ce serait cette chaise parmi toutes ces propositions ?
02:38C'est cette chaise et le portrait d'une petite fille du 18e par un peintre assez mystérieux
02:46qui a été guillotiné en 1794 qui s'appelle Descarsin.
02:51Et c'est une petite fille qui tient une corbeille, le tableau a été peint autour de 1774
02:57et dans cette corbeille il y a des fleurs bleu blanc rouge
03:01donc c'est comme si elle portait en elle l'intuition de la révolution.
03:07Ce portrait de petite fille m'a vraiment ému, j'ai vu que dans la sélection des galeristes
03:12il y avait beaucoup de portraits d'enfants et il y avait ce portrait de petite fille très touchante
03:17coiffée comme Marie-Antoinette, d'une grande délicatesse avec des yeux qui vous fixent
03:23et qui vous disent où tu en es. Cette quête d'innocence qu'il y a au fond de nous
03:28elle correspond à une période incertaine, elle correspond à une période dystopique
03:32et que c'est dans le regard des enfants qu'on cherche de l'espoir.
03:36Et c'est ce qui me plaît et puis j'ai vu aussi une forêt de signaux de Takis
03:43qui était un artiste sculpteur que j'aimais beaucoup
03:46et qui sont des signaux lumineux comme des signaux d'alerte, comme des cœurs qui battent
03:52comme des cœurs électriques et comme une société qui est animée par des énergies nouvelles.
03:59Ce qui m'interpelle c'est ce qui est transcendantal en fait.
04:07Par exemple, ce qui passe le temps, il y a plusieurs référents, il y a plusieurs calders par exemple
04:16toujours avec les mêmes couleurs, avec la même précision de travailler sur des couleurs primaires
04:23comme j'essaie de le faire depuis 40 ans et ils n'ont pas bougé, ils sont vraiment impeccables.
04:30Il y a trois bouteilles de Nicolas de Stal, très belles aussi dans des couleurs primaires
04:35qui m'ont interpellé. Il y a des tableaux du Buffet, très tôt, avant l'abstraction,
04:45des portraits, notamment un portrait de deux personnages très touchants.
04:48Il y a deux picabias, dont un remarquable, très mystérieux.
04:55Est-ce une femme ? Est-ce un homme ? On s'en fout en fait.
04:57Qu'est-ce qu'on cherche ? On ne cherche pas le luxe ou le glamour,
05:02on cherche le trouble, on cherche le bizarre, on cherche ce qui va nous poser des questions dans l'art,
05:08pas ce qui va répondre à des questions, puisque la réponse aux questions, c'est nous qui devons la donner.
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